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 Sujet du message: Vos livres d'Heroic-Fantasy
MessagePosté: Ven 7 Juil 2006 15:17 
175 000 000 Berry
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Oh joie ! Bénie soit la restructuration du forum ! Moi qui hésitait à l'idée de lancer ce sujet, me voilà maintenant décidé...
Trèves de bavardages. Je crée ce sujet pour que les membres puissent partager leurs lectures dans le domaine de l'Heroic Fantasy. Etant moi-même un grand amateur, je suis pourtant assez pauvre question oeuvres et auteurs et j'espère ainsi découvrir de nouveaux horizons (en espérant que ce topic vive plus de 5 secondes...). Venez donc nous parler de ce que vous avez lu ! (Mais essayez quand même de poster intelligemment : c'est pas la peine de venir nous dire que vous avez adoré le Seigneur des anneaux...)

Place à mon expérience personnelle :

Légende, Druss la légende et La légende de Marche-Mort de David Gemmel

J'ai cité les livres dans leur ordre de parutions mais chronologiquement, le classement serait "2e/3e/1er". Toutefois, il est plus intéressant (question de "spoil" ^^) de les lire dans l'ordre de parution. Enfin bref...
L'histoire : (1er tome) Druss est une légende. C'est le plus grand guerrier que la nation Drenaïe aie jamais connu. Armé de sa fidèle hache Snaga, l'expéditrice, nombreux sont les ennemis qui ont péri sous ses coups. Mais aujourd'hui, ce n'est plus qu'un homme fatigué. Toutefois, ses exploits sont encore bien gravés dans la mémoire de son peuple, aussi quand la forteresse de Dros Delnoch devient le dernier rempart contre l'envahisseur Nadir, c'est à lui que l'on pense pour venir défendre cette cause désespérée...
(2e tome) : (Cela se passe avant le 1er) Druss est un garçon fort et violent, qui tente de vivre avec son père dans un village paisible du pays Drenaï. Heureusement, il y a Rowena, sa femme. C'est la seule personne qui lui permet de se contrôler et de ne pas être submergé par sa propre violence. Aussi quand elle se fait enlever par des brigands avec toutes les autres femmes du village, Druss n'aura pas d'autre choix que de prendre Snaga, la hache maudite de son grand-père, et de parcourir le mondepour récupérer son aimée... Et ainsi donner naissance à la légende de Druss...
(3e tome) : Tandis que se poursuit le siège de Dros Delnoch, Druss, pour donner confiance aux soldats, leur raconte ses souvenirs... Se trouvant en pays Gothir comme champion Drenaï dans les Jeux inter-nations, Druss finit par se lier d'amitié avec son futur adversaire le champion Gothir Klay. Aussi quand ce dernier se retrouve gravement blessé, il n'hésite pas à accepter la proposition du jeune Talisman, un Nadir en quête des joyaux d'Alchazzar, qui aideront à amener à son peuple le chef qu'il désire tant. Car ces joyaux possèdent aussi de grands pouvoirs de guérison...

Personnellement, je ne peux que vous conseiller de les lire si vous aimez le genre. Chacun de ces livres m'a littéralement transporté. Gemmel sait vraiment écrire et il nous le montre bien. L'histoire est riche en rebondissement à chaque fois et très prenante. Tous les personnages ont leur charisme propre sans être caricaturaux. Et bien que Druss soit le héros principal, les autres personnages ne sont pas en reste, et leur aventure propre est bien traitée. On finit par s'attacher à tous. Sauf aux ordures qui sont là aussi bien faites. Bref, c'est une valeur sûre.

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L'ange du chaos et Coeur de Loki, respectivement tome et 2 de la trilogie (en fait j'en sais rien le 3e n'est pas encore sorti... Je sais juste que l'histoire ne se finit pas au deuxième) de Michel Robert.
L'histoire : Dans ce monde de plans multiples, trois grandes puissances se partagent la domination de ces plans, la Lumière, les Ténèbres et le Chaos. Les deux premières se livrent une guerre sans merci, l'une au nom du Père de la Douleur, l'autre pour le Patriarche Suprème, tandis que la troisième reste neutre, offrant parfois ses services aux plus offrants. Car le Chaos n'a pas un maître suprême comme les deux autres mais plusieurs maisons avec en leur seins parfois plusieurs membres d'une même famille qui ont chacun leur propre pouvoir.
Le héros, Cellendyl de Cortavar, est une Ombre, c'est-à-dire un agent spécial de Morion, un des puissants du Chaos. Autrefois il appartenait à la Lumière. Mais à cause d'une horrible trahison, son chemin s'est porté sur le Chaos. Et lorsque son maître lui propose une mission qui lui permettra de se venger, il n'hésite pas... (Voilà pour le tome 1)
(Tome 2) : Cellendy n'est plus que l'ombre de lui-même. A cause de son maître, il a perdu toutes ses capacités. Mais Morion a confiance en lui et lui confie quand même une mission durant laquelle Gheritarish le Loki va le remettre en forme. Totefois, les évènements vont prendre une tournure innattendue...

En fait, c'est assez compliqué de résumer l'histoire car à de nombreuses reprises l'auteur quitte le héros pous s'intéresser à d'autres personnages comme Estrée, soeur de Morion, qui s'intéresse beaucoup à Cellendyl, ou le Père de la Douleur, souverain des Ténèbres, qui s'intéresse beaucoup à Cellendyl lui aussi. Ainsi on finit par en savoir beaucoup plus que le héros sur ce qui ce passe ailleurs, sans toutefois arriver à prévoir cequi va se passer, ce qui est bien pensé je trouve. Ca se bastonne beaucoup dans les deux mais ça n'alourdit jamais le récit. Le héros principal est assez atypique (c'est pas un enfant de choeur...), mais on rencontre aussi des tas de personnages hauts en couleurs qui donnent de la pêche au récit. Par contre, ce n'est pas un ouvrage tout public, il y a quand même des passages sexuels carrément explicites. Ca peut lasser au bout d'un moment mais on peut aussi passer outre, ce n'est pas vraiment gênant.

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La première leçon du Sorcier 1er tome de la série (4 tomes à ce jour) de L'épée de vérité de Terry Goodkind
L'histoire : Richard Cypher est un jeune homme qui vit dans la forêt de Hartland dans le pays de Terre d'Ouest. Ce pays est séparé de son voisin à l'Est, les Contrées du Milieu (on sent l'inspiration...) par l'infranchissable frontière, qui sépare aussi les Contrées du pays D'Hara, par lequel le maléfique Panis rahl est venu étendre son empire avant d'être enfin arrêté. La vie de Richard est bouleversée lorsqu'il rencontre Kahlan Amnell, une femme mystèrieuse que de redoutables ennemis semblent vouloir éliminer. En fait, Darken Rahl, le fils de Panis, est en ce moment même en train de parachever le projet de son père, et ce de la plus terrible des manières... Richard va alors être précipité au coeur des évènements et recevoir l'épée de vérité, car il est le Sourcier...

Je ne suis pas encore à la moitié du livre mais je peux déjà vous conseiller de vous jeter dessus. Franchement il vaut le coup. L'histoire est vraiment captivante et bien que l'auteur fasse intervenir plusieurs notions de son cru pour faire fonctionner son monde (l'usage de la magie, les sorciers, le Sourcier, la frontière...), les explications n'alourdissent jamais le récit. On suit la quête de Richard, on partage ses doutes, ses émotions... Enfin bref lisez-le et pis voilà !
EDIT : Je viens de le finir. Oubliez tout ce que j'ai dit dessus et ce que vous avez pu lire à son propos. Et maintenant retenez ceci : lisez-le. Point barre.

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EDIT : Tiens tout d'un coup je m'en rappelle d'un autre...

Vengeance (pas très original, me direz-vous ^^) de Fabrice Colin
L'histoire :Tragique existence que celle de Tirius Barkhan
Recueilli par le frère de l'imperator après le massacre de sa famille, le jeune Ishwen, accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, revient à Dât-Lakhan pour demander réparation. Mais l'envahisseur Senthaï est déjà là. Réhabilité et nommé général, Barkhan tente de repousser ses assauts. Et meurt sur le champ de bataille, victime d'un terrible complot. Du moins, c'est ce que l'histoire raconte... Car aujourd'hui, un nouveau guerrier se présente aux portes de la ville, et Vengeance est le nom de son épée. Vengeance ! Vengeance pour la mort de Barkhan !

J'ai bien aimé cette histoire en un tome (plutôt rare dans ce domaine il me semble !). Le scénario est intéressant est c'est plutôt bien écrit. Ici probablement parce qu'on a affaire à un seul livre, pas d'explications inutiles sur comment fonctionne le monde imaginé. Tout s'incorpore de manière naturelle au récit. Les mystères qui apparaissent au fil de l'histoire permettent de bons rebondissement, et certains passages sont très prenants. Les scènes de combats sont aussi bien faites. Ce n'est pas exceptionnel mais au moins c'est intéressant, et ça ne vous pompera pas sur quatre tomes !

(désolé mais pour l'image, c'est compromis...)

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Dernière édition par TheEdgeWalker le Lun 17 Juil 2006 18:22, édité 3 fois.

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MessagePosté: Ven 7 Juil 2006 17:02 
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Très bonne idée! Cela va me permettre d'en découvrir !
En fait moi aussi, je ne connais que peu de livres et auteurs mais voici ce que je connais:

- La Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay : Comprend trois tomes:
L'Abre de l'Été, Le Feu Vagabon, La Voie Obscure.

Tout d'abord l'histoire:


L'Arbre de l'Eté :
Dave, Kim, Jennifer, Kevin et Paul sont étudiants à Toronto. Une petite vie bien réglée, un avenir tout tracé. Jusqu'au jour où, alors qu'ils sont venus assister à une conférence, ils se retrouvent projetés en Fionavar, le Grand Univers dont le nôtre n'est qu'une ombre bien pâle ! Malgré la protection de Mantel d'Argent le magicien, ils sont aussitôt pris dans les premières escarmouches de la guerre qui oppose les forces des Lumières à celles des Ténèbres. Car Rakoth Maugrim, le dieu renégat, a trouvé moyen de se libérer de sa prison millénaire.


Le Feu Vagabond :
Après tant d'aventures dans un monde parallèle, le retour à la vie estudiantine n'est pas aisé. Kim, devenue Grande Prophétesse du Brennin, n'attend qu'un rêve pour regagner cette dimension où se joue le sort de tous les Univers. Qui d'autre qu'Arthur Pendragon, le roi légendaire de la Table Ronde, pourrait lui venir en aide ? Car sur le métier du grand tisserand de l'univers, le présent et le passé s'entremêlent afin que malédictions et destinées s'accomplissent


La Voie Obscure :
Dans le monde de Fionavar, tout semble perdu pour l'armée des Lumières : le pouvoir de Rakoth Maugrim, le dieu renégat, ne cesse de s'accroître. Kim, Dave, Jennifer, Kevin et Paul vont être plongés dans une guerre dévastatrice opposant forces du Bien et du Mal. Apothéose ou Apocalypse ? Après L'arbre d'été et Le feu vagabond, cette superbe trilogie s'achève sur un bouquet final d'une grandiose et surprenante richesse. Les deux premiers tomes de La Tapisserie de Fionavar ont haussé cette trilogie au rang des chefs-d'oeuvre de la fantasy contemporaine. Dans La Voie Obscure, la trame complexe de l'intrigue élaborée dans L'Arbre de l'Eté et dans Le Feu Vagabond s'achève sur un bouquet final d'une grandiose et surprenante richesse. Les cinq héros de notre univers, plongés dans une guerre dévastatrice opposant forces du bien et du mal, affrontent à présent la dernière bataille, celle au terme de laquelle le redoutable Rakoth Maugrim, enfin vaincu après plusieurs engagements titanesques, devra subir son ultime défaite.



Je l'ai lu il y a quelques années déjà et je ne l'ai plus chez moi mais voici tout de même ce dont je me souviens:
Pour moi on sent totalement l'influence de Tolkien (peut être du au fait que l'auteur ait travaillé avec le fils de J.R.R. Tolkien sur la publication posthume du Silmarillon), ce qui n'est en rien un handicap la base étant solide:
En fait l'auteur accompagne sa narration tout à fait réussie de tous les aspects classiques de la fantasy [nains, quêtes, batailles apocalyptiques(notez: je résume)] agrémentés d'autres influences comme les légendes arthuriennes ou tout simplement en incluant 5 personnes de notre monde et de notre époque dont le développement scénaristique, psychologique... est aussi un bon point pour ce roman.
Je pense que l'on peut dire pour résumer brièvement qu'il s'agit d'un Seigneur des Anneaux un peu moins "vieillot" de par l'introduction des aspects sus-cités mais il reste indubitablement en dessous.
Que dire de plus? Bien qu'éloignée la lecture de cette trilogie m'a beaucoup plue et je ne peux que vous la conseiller, à vous de vous faire votre avis!!!



- Les chroniques de Thomas Covenant de Stephen R. Donaldson.
Série à succès, elle est réedité, n'est diponible en français que le premier tome: La malédiction du Rogue

L'histoire:

Pour avoir mystérieusement contracté la lèpre, l'écrivain à succès Thomas Covenant est mis à l'écart par les habitants de sa petite ville, puis abandonné par les siens. Alors qu'il croit mourir, il se retrouve projeté dans le Fief, un univers fantastique plongé dans le chaos. La population de cette contrée étrange le considère comme un héros détenteur d'un pouvoir incommensurable qui, à lui seul, pourrait briser la malédiction du Rogue. Mais Thomas Covenant n'est pas davantage préparé à mener une existence de paria qu'il ne l'est à devenir le sauveur d'un monde dont il ignore tout.

Alors j'ai presque fini le premier tome et voici ce que j'en pense:
L'histoire reste basique: la fin du monde, un grand méchant, un univers parrallèlle au notre puisque là aussi l'auteur prend comme base de départ notre monde; Ce point est important puisque l'aspect majeur de cette oeuvre repose sur la perception d'un monde enchanteur très bien retranscrit par un homme qui passe de statut de paria à celui de héros et qui refuse l'aide des autres autant qu'il ne souhaite donner la sienne; Donc ici pas de grandes batailles mais la quête d'un homme qui essaie de croire à ce qu'il v(o)it.
Cet aspect est bien traité mais est parfois rebutant malgré le talent de plume de l'auteur; En fait j'attends la suite pour pouvoir juger pus globalement mais ce livre a tout à fait sa place dans une bibliothèque de fantasy de par l'univers et la quête d'un monde meilleur et surtout d'un nouveau statut du héros...

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Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. P. Valéry


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MessagePosté: Jeu 28 Sep 2006 19:07 
1 Berry
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Salut je vous conseille une fabuleuse série

L'assassin royal de Robin HOBB.

En gros l'histoire : le fils illégitime du prince héritier passe un contrat avec le roi : en echange de ses services, le roi assurera son éducation.


Je suis pas très explicite car je veux pas gâcher votre plaisirs.
Il y a 13 tomes et c'est du pur bonheur.
Quand vous commencez vous ne pouvez pas arrêter.
Si vous voulez plus de renseignements n'hésiter pas car cet auteur écrit vraiment bien.

_________________
Sage est celui qui ne s'afflige pas de ce qui lui manque et se satisfait de ce qu'il possède.


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MessagePosté: Jeu 28 Sep 2006 19:43 
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Mon dieu, un fan de gemmel , c'est pas tout les jours que l'on en rencontre un !!
Et bien je tiens à te dire que tes goûts sont excellents !!!
Car Gemmel est un auteur au style incroyable qui accroche dès les premières lignes .Son seul défaut : ces histoires sont souvent les mêmes : un héros à l'emploi contre nature, avec une face sombre de lui-même à gérer .Mais malgrès cela, chacun de ses bouquins est un plaisir de lecture .

Dans la même saga que Druss, il existe waylander I et II . L'histoire se situe quelques centaines d'années avant et permet de comprendre beaucoup de chose quand à ce que raconte les personnages dans la saga Druss .

Personnellement, j'ai une préférance pour Darkmoon : C'est un livre à part, inclu dans aucune continuité ,dont l'histoire ressemble un peu à celle de Légende : une cité à défendre contre des envahisseurs invincibles .
Mais là le héros est vraiment des plus intérressant .


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MessagePosté: Dim 1 Oct 2006 15:51 
1 Berry

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Citation:
L'assassin royal de Robin HOBB.


Honte à toi, parler de Robin Hobb en ométant les aventuriers de la mer....
Cette saga nous fait découvrir un autre pays, voisin de celui dans lequel se déroule les aventures de l'assassin royal. Le côté le plus intéressant de cette série est de mettre en scènes des pirates (c'est d'ailleurs grâce à ces livres que je me suis mis à One Piece), et de développer une facette du personnage le plus intéressant de l'assassin royale: le fou.


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MessagePosté: Dim 17 Fév 2008 20:27 
Ô-Totoro
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Sortant ce topic d'Outre-Tombe, mon post est mû par la volonté de rendre un hommage vibrant à un fucking roux qui m'a fait découvrir l'une des meilleures séries d'Héroïc-Fantasy de tous les temps. Rien que ça.

L'Epée de Vérité de Terry Goodkind

Le synopsis ayant déjà été gracieusement fournie par la personne à qui j'adresse en partie ce message, j'y ferai l'impasse pour m'attaquer à ce qui m'intéresse, donner mon avis.

Le début du premier tome est des plus banals, du moins le croit-on. Tellement commun pour ce qu'on peut voir dans les différents livres d'Héroïc-Fantasy qu'il aura fallu un article pavionnaire pour que je prenne conscience qu'une telle oeuvre existait :
Partant de bases simples, il est fascinant de voir que l'auteur peut tisser une multitude d'intrigues s'imbriquant les unes dans les autres. Et si le premier tome est étonnement bien ficelé, ce n'est que le début d'une suite d'évènements à l'aspect "Boule de Neige", sans toutefois être redondant et rebutant. Et c'est là que la série me fascine, lorsqu'on découvre la densité du monde créé (certes pas d'un niveau tolkiennien et qu'une invention d'alphabet et langues, mais assez fouillé pour ne pas être qu'un prétexte à une aventure farfelue) et le non-happy ending que semble proner l'auteur, qui bien que finissant ces trois premiers tomes gaiement -j'en suis au début du quatrième-, ne se borne pas à ne pas montrer les conséquences des victoires arrachées in extremis par les héros. Pour vaincre l'ennemi, il faut parfois user de certains moyens peu orthodoxes, amenant à de lourdes sentences. Sur ce mode de pensée, Gookind étire l'épopée de Richard sans paraître s'essoufler, sans jamais tourner en rond. C'est l'une des qualités de la série qui m'a le plus touché, en même temps que cette volonté est appuyée par une construction du récit impressionnante et une utilisation de ses personnages poussée au maximum (y a juste Zedd qui me manque de temps en temps ; et Chase aussi). Chaque tome étant l'occasion d'apprendre une des Leçons du Sorcier, ils gagnent chacun en profondeur et en intérêt dans la morale qu'on peut en tirer (la Première restera ma préféré, héhé).
De plus, les personnages sont dans la plupart des cas, prenant et intéressant. N'échappant pas à certains clichés, ils parviennent pour la plupart à surprendre et à innover par de nombreux points. Richard a beau être le héros typique qui est embarqué malgré lui dans une quête qui le dépasse, avec amour à la clef, et une envie de retourner à sa paisible vie d'antan, le charisme qu'il arrive à imposer lorsqu'il prend son rôle de Sourcier est monstrueux. Kahlan n'est pas vraiment très fleur bleue, plus responsable dans l'ensemble que Richard, avec une passé assez original qui permet d'éthiqueter le personnage comme hors du commun, et une démonstration de ce que peut vraiment faire la demoiselle dans le deuxième tome nous faisant l'effet d'une gifle sont des plus non négligeables pour apprécier pleinement le personnage. Hormis ces deux héros emblématiques pour la série, le reste n'en est pas moins tout aussi excellent, tels Zedd (surtout lorsqu'il rencontre la Dame Abbesse où il devient à mourir de rire), Samuel (un bon substitut à Gollum qui m'aura bien fait trippé dans son apparition), Chandelem (qui commence dans le cliché pour finir dans l'extrèmement attachant), Verna, Nathan (un gamin vieux d'un millénaire, vous y croyiez ?), le Seigneur Rahl (un des plus clichéiques, mais vraiment sympa), maîtresse Denna (si après ça on ne dit pas que Terry Goodkind n'a pas des penchants sado maso...), Jagang, les Soeurs de l'Obscurité... Ils n'ont rien à envier aux deux tourtereaux, vraiment.

Le seul véritable défaut que je trouve dans la série est l'utilisation presque abusive des Prophéties, certes dans un but dramatique afin de former un climax tendu au maximum, mais qui finissent par devenir énervante dans le fait qu'il semble -pour l'instant- que les prophéties apparaissant dans un des tomes trouve sa conclusion dedans. A se demander comment les personnages n'ont pas vu celles qui arriveront plus tard, faudrait qu'ils anticipent sur les évènements tout de même. Ceci dit, les prophétes valent le détour, et rien que ça pardonne l'auteur.


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MessagePosté: Dim 17 Fév 2008 20:41 
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Manu a écrit:
Citation:
L'assassin royal de Robin HOBB.


Honte à toi, parler de Robin Hobb en ométant les aventuriers de la mer....
Cette saga nous fait découvrir un autre pays, voisin de celui dans lequel se déroule les aventures de l'assassin royal. Le côté le plus intéressant de cette série est de mettre en scènes des pirates (c'est d'ailleurs grâce à ces livres que je me suis mis à One Piece), et de développer une facette du personnage le plus intéressant de l'assassin royale: le fou.

Il est vrai que les aventuriers de la mer permet de mieux cerner certains personnages récurrents dans les deux cycles (notamment celui du fou). Moi je viens juste de m'y mettre, j'ai préféré finir le cycle avant de commencer les aventuriers, même si il est plutôt recommandé de débuter les aventuriers en cours du cycle de l'assassin (je ne me souviens plus à quelle partie) ... :Luffy a va:

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MessagePosté: Dim 17 Fév 2008 20:41 
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Localisation: Aux toilettes
Je suis totalement d'accord l'assassin royal est une serie exceptionelle, j'ai eu un peu plus de mal avec les aventuriers de la mer...

L'auteur que je recommande par dessus tout est david eddings, auteur de la trilogie des joyaux et de la trilogie des perils mais surtout auteur du cycle de la belgariade et du cycle de la malloree, c'st on ne peut plus exceptionnel!!!


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MessagePosté: Sam 15 Mar 2008 23:45 
Ô-Totoro
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Localisation: Échappe à la connaissance
Après un mois presque tout pile, avec une ponctualité qui m'étonne moi même, je viens continuer à parler de la série du Mec Gentil, et principalement des deux derniers tomes que j'ai eu l'occasion de lire (entre autres bouquins), à savoir les cinquième et sixième tomes, dont la qualité m'a paru assez inégale (ben oui, on ne peut pas toujours faire des éloges, c'est triste à dire mais c'est comme cela)


L'Âme du Feu (Tome V) de Terry Goodkind

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Ce qui m'a assez surpris finalement dans ce volet de la série, c'est d'un sa singularité puisqu'il s'éloigne un peu de l'intrigue globale de la guerre entre les Contrées du Milieu et l'Ancien Monde, de deux le détachement qu'il opère puisqu'il semble être un tome de transition vers ce que Goodkind voulait faire. La preuve en est du début où Kahlan et Richard affrontent... un poulet maléfique. Je vous l'accorde, ce n'est pas ce qu'il y a de plus palpitant (sachant en plus que ça nous prend bien une centaine de pages), mais l'auteur a le mérite de rendre ça presque flippant. Les scènes où le poulet sus nommé apparaît son assez bien détaillées et répugnantes à souhait. Ce n'est pas du Stephen King au niveau de l'horreur, mais presque, et l'effort est louable.
Mais c'est surtout avec la partie sur Anderith que ce tome s'isole, car elle met en scène un nouveau narrateur jusqu'ici inconnu et qui sera propre à ce tome. Certes, il n'apparait pas dans tout le livre, une vingtaine de chapitre au grand maximum (sur une soixante-dizaine, c'est correct), mais quand même (n'empêche que j'ai oublié son nom). Il a le mérite de nous apporter une vision neuve et de nous immiscer dans une culture propre différente de ce qu'on avait vu jusqu'à présent (appartenance à une caste basse et irrespectée dans un pays ultra hiérarchisé) et d'avoir une grande impact sur l'histoire en elle même, mais sa fin est pour le moins brutale. L'auteur n'envisage même pas de le réutiliser plus tard et préfère en terminer vite avec lui. C'est un choix, et puis avouons qu'il y avait plus charismatique comme narrateur (n'est pas Richard, Kahlan ou Zedd qui veut malheureusement, et j'ai carrément préféré les passages avec Beath). En définitif, c'est frais, c'est cohérent, mais on reste un peu sur sa faim.
De même, toujours dans Anderith, la partie mettant en scène les aristocrates est sympathique, mais un peu longuette. Là encore elle a son utilité, et même grosse, puisqu'elle permet de mieux comprendre les positions que vont prendre les dirigeants du pays et leur décision surprenante (dictée principalement par leur caractère vénal), mais ça se traîne légèrement. Heureusement que Goodkind n'a pas commencé sa saga par ce tome, sinon j'aurais été tenté d'arrêter, mais connaissant le bougre, je me suis un peu forcé, et au final ça passe assez bien. Et puis même, j'ai beau craché un peu sur cette partie, j'ai eu la forte impression de me retrouver dans Primal avec les Wraiths, les aristos portés sur l'argent et le système de classes sociales carrément dégueulasse, et ce moment m'a fait replonger dans le meilleur moment du jeu.
Par contre, le fil conducteur du livre, les Carillons, trouve une résolution extrèmement précipitée à la fin j'ai trouvé, assez baclé dans son ensemble, ça ne prend même pas un chapitre, on a l'impression que c'est du gâteau pour Richard. Certes, le Rahl a du talent et une hargne, mais quand même. L'auteur donne le sentiment de s'en battre un peu les reins et de passer à quelque chose de plus intéressant.
Car oui, quel cliff. Et quelle suite !

La Foi des Réprouvés (Tome VI) de Terry Goodkind

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Pour tout dire, ce tome est mon préféré de la série (et pourtant, après avoir lu la Horde du Contrevent, j'ai eu peur de le trouver fade dans sa narration). Sans doute parce que ce qui s'y passe est pour le moins inattendu, mais énorme (enfin, ne vous attendez pas à voir Richard passer dans l'Autre Monde, ça c'est juste moi qui en rêve). Du moins, c'est le sentiment que j'en ai eu. Et c'est l'occasion pour Goodkind de nous prouver que son histoire est extrèmement fouillée et que l'on aura droit à une véritable épopée. C'est aussi l'occasion de découvrir l'Ancien Monde et de connaître plus en profondeur les idéaux de l'Ordre Impérial.
Et puis, le nouveau personnage qui est introduit (même si la nouveauté est relative, c'est plus un approfondissement d'un personnage jusque là auxilliaire), Nicci, est devenu l'un de mes préférés dans la saga. Aux côtés de Denna, Zedd, Samuel et Nathan cela va sans dire (et puis tant d'autres). Rien qu'au début, j'ai accroché à cette femme totalement froide et dont la notion de mort lui passe bien au dessus de la tête, mais en plus son évolution est vraiment géniale. Merci Terry, je te le revaudrai. Pourtant, au fur et à mesure, on sent le truc arriver, et ça en devient presque bateau, mais je ne sais pas, elle a un truc particulier de particulièrement (bis repetitae) attachant.
Et cet opus est l'occasion de retourner aux origines, puisqu'on repart comme dans le deuxième tome dans une guerre inégale entre la souris et le lion. Totalement captivant, les tactiques utilisées sont vraiment effarantes d'ingéniosités (enfin, là, je parle principalement de celle de Verna) et la tension est quasiment palpable. A donner froid dans le dos lorsque le million et demi de soldats de l'Ordre fait une attaque surprise éclair sur les D'Harans.
La partie dans l'Ancien Monde est tout autant intéressante, et même si la morale que prodigue Richard et ces enseignements sont un peu, comment dire, parfaits (oui oui, des fois, il en devient presque énervant à être aussi génial Richard), la fin n'en reste pas moins excellente. Le seul problème vient du fait que si l'on veut éviter d'être spoiler, il ne faut pas regarder la couverture -magnifique et permettant de se faire une idée très précise de la chose-. Un peu bête pour le coup.
N'empêche que les possiblités qu'il ouvre à la fin sont tout bonnement phénomènales, et on en vient à penser de Terry Goodkind que c'est une femme de joie tellement il nous laisse à des moments où l'on aimerait pas couper.


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MessagePosté: Sam 10 Mai 2008 22:23 
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L’Epée de Vérité : La première leçon du Sorcier, de Terry Goodkind

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En raison de l’influence de TEW et de l’ombre toujours menaçante de Leto, je me devais de lire cette œuvre de Monsieur Bonne Manière. La première leçon du Sorcier est donc le premier volet des aventures de Richard Cypher, s’inscrivant dans un immense cycle de pas moins de onze volumes – ça calme, hem…

Premier temps, parlons de la forme. C’est clair et net, je signe et je le dis : voilà un style épuré mais ferme, dont les mots sont percutants et dont les lignes s’écoulent d’elles-mêmes. En bref, c’est agréable, ça se lit pratiquement tout seul, et c’est même plutôt joli (bien loin d’un Tolkien, qui m’a toujours exécré par tous ses pavés de description à la noix, ennuyeux à mourir et me voilà déjà mort). Certes, la copie que nous propose Goodkind n’est pas non plus exempte de tous reproches, loin s’en faut. Ainsi, pouvons-nous remarquer que l’écrivain se bonifie au fil des pages, commençant à peindre timidement son univers pour parachever son récit de manière bien plus étincelante et clinquante ; la cohésion de l’ensemble est par conséquent assez décousue, puisque même si on est content de ce détail, la qualité du début contraste fortement avec celle qui est la sienne vers la fin. Par surcroit, il est à relever que Goodkind – mais ça, c’est le quotidien de tout un chacun – possède une bagatelle d’expressions fétiches qui, d’une utilisation à une autre, devient quelque peu lassante. L’impression légère de la répétition non souhaitée est une tare – l’une des rares cependant – à La première leçon du Sorcier. Mais toujours est-il que sur une vue d’ensemble, il n’y a rien à redire : c’est du costaud.

Second temps, parlons du fond. L’histoire débute par l’arrivée – très glamour – de la ravissante Kahlan, Mère Inquisitrice de son état, chevauchant à pieds et cheveux au vent. Richard, pauvre escargot dans cette forêt de Terre d’Ouest, est immédiatement frappé par la beauté de cette jeune femme à la robe blanche et à la coiffure longue. Un coup de foudre qui grille tout son bon sens en quelque sorte. N’écoutant que son courage (oui, son courage sait causer à voix haute), il se lance au secours de cette gente dame, poursuivie par un quatuor de quatre personnes (difficile malgré tout de faire autrement). Dès lors commence pour lui une aventure grandiloquente qui va mettre à mal sa passion pour Kahlan et sa tranquillité de guide-forestier.

A premier abord, le scénario s’ancre dans la plus pure tradition du manichéisme de façade, à savoir, confrontation de clans : les gentils contre les méchants. On s’en accommode, parce que les rebondissements sont nombreux et rythmés, les révélations tombent dru et elles sont par ailleurs pertinentes ; et par suite, parce qu’on ne s’ennuie pas et qu’on dévore le livre chaque fois un peu plus. Néanmoins, au-delà de ce Nouveau Monde bipolaire et bicolore, on se rend bien vite compte que le tout est – doit l’être du moins – plus subtil que ce que tous les faux-semblants peuvent nous laisser croire. A ce propos, ce ne sont pas les indices qui manquent pour égayer les courants d’anti-dualisme dont tente de faire preuve Goodkind. Ce qui est admirable, c’est qu’il y parvient le bougre, puisque les airs de noir sur blanc disparaissent assez prestement, ou tendent en tout cas à l’être.

Ceci étant dit, passons à la suite. Le monde que nous décrit Goodkind fourmille de particularités assez délirantes et convaincantes, allant du superbe garn aux chiens à cœur, en passant par les spectres de l’Outre-Monde. Prémisses à un cauchemar que Richard, Kahlan, Chase et Zedd sont sur le point de vivre. Farci de bonnes idées et de bonnes intentions, cet écrivain-fleuve nous gratifie en outre de concepts vraiment originaux et amusants, du principe de l’Inquisitrice à l’Epée de Vérité en elle-même. De Darken Rahl, jouant au Lego avec ses boîtes d’Orden jusqu’à la folie furieuse des dresseuses de Pokeman (j’ai nommé les produits dérivés des Siths de Star Wars). Son imagination bien prolifique aux inventions dérangeantes et distrayantes établie, ne nous attardons plus sur ce point et move on.

Si je devais attribuer un seul point fort à Goodkind, ce serait bien sa magnifique disposition à jouer du suspense, naviguant d’une scène à l’autre, laissant ceci en plan, passant à cela – en plan également. Sa capacité de sauter d’un passage sur l’autre est indéniablement l’un des points qui fait qu’on s’accroche autant à son récit et à son univers. La force qu’il investit à nous frustrer davantage pour ensuite mieux nous combler puis nous satisfaire montre qu’il a de l’audace, qu’il prend des risques, qu’il est enfin sûr de la bonne tenue de son histoire et de ses futures révélations pour éviter les écueils éternels d’une grande déception. Or, quoi de plus délicieux qu’un auteur certain de sa puissance ? On apprécie jamais tant un livre que quand il est écrit avec joie, envie et entrain…

Les personnages à présent. Sans hésitation, celui qui m’a le plus touché est la petite Rachel. Mignonne, innocente et pure, tout le panachage d’un être émouvant avec lequel on va compatir et pour lequel on va faire montre d’empathie.
A côté, les protagonistes sont légion. Si Richard, à l’instar d’un Harry Potter – reconnu aujourd’hui comme étant un petit prétentieux sans prétention –, peut être sans cesse irritant, s’énervant et s’impatientant au quart de tour, il n’en reste pas moins plutôt attachant, précisément parce qu’il n’est pas sans défaut. Avouons qu’un héros version Dieu de l’Olympe, c’est vite rasoir.
Kahlan, quant à elle, m’avait d’abord exaspéré à force de pleurer toutes les deux pages, essuyant des larmes par ci ou par là. Avec le contexte amour impossible dont est serti La première leçon du Sorcier, la capacité quasi-divine à ne pas se déshydrater de la Mère Inquisitrice m’a promptement tapé sur les nerfs – ambiance Les feux de l’amour oblige. Toutefois, ses actions ultérieures vont – heureusement – me réconcilier avec cette bout de femme finalement bien attrayante, et tristounette aussi.
Darken Rahl, lui, m’était apparu sympathique dans une première approche : son côté manipulateur, machiavélique et gueule d’ange y jouant sans doute pour beaucoup. Eh bien, je suis ravi d’affirmer que ma considération à son égard n’a pas bougé d’un pouce d’un bout à l’autre de cette aventure, parce que le seigneur des ténèbres a toujours su se montrer digne et imposant, mystérieux également – au moins un peu. Surtout, la dernière révélation le concernant m’aura irrémédiablement percuté.
Zedd, signant d’un Z, à la manière d’un Zorro, justicier des temps modernes lors des temps anciens, est assez marrant par sa gloutonnerie, par ses injures – toujours les mêmes – et par ses mimiques de chien battu, se contenant pour ne pas souffler mot des atrocités qu’il sait d’ores et déjà sur Richard ou sur Kahlan. Guide spirituel et paternel du premier, le sorcier du Premier Ordre en a dans sa chaussette, et c’est bien ce qu’on lui demande, car bien qu’il ne joue pas un rôle si énorme que ça, il est quand même souvent dans les bons coups, et met tout aussi souvent ses protégés sur les voies de la réussite. En bref, sa fonction de régulateur des jeunes effrontés lui sied à ravir, et c’est là le principal.
Chase, pour terminer, est remarquablement limpide et rectiligne. Peut-être le seul à ne pas franchement évoluer au fil de l’intrigue. Si cet aspect pouvait se révéler préjudiciable quant à l’affection qu’on pourrait ressentir pour lui, il n’en est en réalité rien, principalement en raison du fait que c’est un personnage qui est à la base même peu évolutif, servant surtout d’adjuvant de luxe aux héros. C’est pourquoi, ses quelques seules touches d’humour et d’humeur suffisent à lui donner un ressort assez important au récit pour que le lecteur ne l’oublie pas.
Une remarque d’ordre général pour parachever ce paragraphe : il me parait juste de signaler que Goodkind devrait de temps à autre changer très sensiblement son répertoire niveau référence. Il est effectivement cocasse de constater que l’effigie de la femme noire, style mante religieuse possédant des pouvoirs hors normes et troublants ou, à défaut, étant vile et diabolique (si ce n’est pas les deux à la fois), est utilisée presque ad libitum. Kahlan, la dame aux ossements, Shota, la Reine et sa fille Violette, Denna, Constance… ça commence un poil à faire beaucoup… ‘Fin, j’dis ça, j’dis rien, hein…

Maintenant que les contours du monde créé par Goodkind sont posés, je vais pouvoir parler (brièvement) des petits trucs qui m’ont dérangés itou itou, car on s’est déjà de toute façon bien rendu compte – n’est-ce pas ? – que La première leçon du Sorcier ne m’avait point déçu.
Si la majorité des contrecoups, ou encore des pérégrinations, qui parsèment la route de nos muses adorées me sont idoines, certains d’entre eux ne passent que moyennement, a fortiori car je n’en ai pas saisi tous les enjeux. De cette façon, que ne donnerai-je pas pour savoir pourquoi Darken Rahl a éprouvé le besoin de faire un saut chez nos amis les morts en disposant d’un garçon tout mimi… Ou encore, pourquoi diable Chase n’a-t-il pas été pris dans la magie du peintre lors de la traversée du pont alors qu’en principe, seuls Zedd et Kahlan devaient en être immunisés ?
Mais, arrêtons là mes questions existentielles, projetons-nous sur autre chose ! Il y a en effet en ces terres de joie deux ch’tits machins qui m’ont chiffonnés. Tout d’abord, l’identité du traitre de Richard, dont a parlé Darken Rahl avec une parcimonie certaine, n’a sincèrement pas été une surprise, même pour trois francs six sous. Parce que la construction du récit, mêlée aux souvenirs des premiers chapitres en plus de l’étonnement qui s’est illuminé sur tous les visages lorsque Chase a déclaré que Mickael s’était réjoui de venir en aide à son frangin, pouvaient facilement nous mettre la puce à l’oreille, si ce n’est ailleurs. On conviendra volontiers que c’est tout de même un point de déception… spécialement après avoir fait de la prophétie de Shota l’un des grands mystères du livre.
Ensuite, même si, étant sadique, dérangé et psychopathe, j’ai adoré me farcir les quelques soixante-dix pages décrivant la brutale torture de Richard par Denna, je n’ai absolument pas entrevu la finalité de tout ce passage. S’il est évident que c’est un des moments clés de toute l’histoire, je ne comprends pas vraiment la nécessité de faire autant durer ces réjouissances. A mon sens, bien tourné, quelques dizaines de pages auraient été amplement suffisant pour amener la conclusion attendue aux lecteurs, et les enseignements indispensables au héros, et ce, sans que ça soit trop abrupte ni illogique. Du coup, je me demande bien quelle a pu être la volonté de Goodkind dans cette affaire… Montrer qu’il maîtrise cet outil appelé plume et qu’il peut sans effort retracer quinze fois la même scène sans (trop) se répéter ?... C’est possible.

Enfin bon, l’un dans l’autre, il demeure que La première leçon du Sorcier fut une lecture des plus distrayantes, et dont le plaisir se prolonge tout au long de ses quelques 1065 pages, même si la fin – bien que des plus logiques et des plus belles – aurait pu être légèrement plus étoffée. A cela près, bien entendu, que Richard et Kahlan s’envolent toujours sur le dos du dragon sacré et eurent tout plein d’enfants ! En revanche, le clin d’œil biblique opéré par Goodkind est assez bien senti : ici, ce n’est plus la pomme en tant que fruit défendu avant le paradis perdu, mais au contraire le paradis retrouvé avant le fruit défendu…
En conclusion, je ne manquerai pas la suite des aventures de Richard Cypher et de Kahlan Amnell – aussi sûrement que deux et deux font quatre. En revanche, y aurait-il une âme charitable qui serait encline à me les prêter, si’ou plait ? Non parce que 25€ pour un livre dont je sais qu’il y a d’innombrables suites, c’est un tout petit peu cher pour ma petite personne (mais rien qu’un tout petit peu, hein ?)

Enfin, s’il ne devait ressortir que deux mots de mon long monologue, je dirai sans hésiter : à lire !

Edit : Bon, je vais innover, et faire accessoirement n'importe quoi ! Parce que oui, je reviens pour parler encore une fois du tome I de L'épée de Vérité. Y'aura du copier/coller, certes, mais y'aura aussi de l'inédit. Bref. C'est reparti pour un tour. :-p

L’Epée de Vérité : La première leçon du Sorcier, de Terry Goodkind (Scène 43, deuxième !)

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Par l’arrivée – très glamour – d’une ravissante jeune femme, Richard, garde forestier lambda, va voir sa vie basculer du tout au tout. Parce que Kahlan est la Mère Inquisitrice. Et parce que le héros gentillet de cette histoire bohème en tombe raide dingue dès le premier regard. Coup de foudre, comme dirait l’autre. En quelque sorte, cette rencontre grille tout bon sens à ce bel homme viril mais pas trop, courageux mais beaucoup trop, et tout juste mature, c’est déjà bien. Chevauchant à pieds et cheveux au vent, longs et soyeux, éloge presque assumé aux shampooings vitaminés de surcroit, Kahlan entre en Terre d’Ouest en zigouillant la frontière magique, poursuivie par un quatuor. Quatre renégats serviles, quatre flibustiers des plaines, quatre forbans crapuleux, quatre sont-ils, quatre disais-je, quatre qui lui veulent du mal et pas qu’un peu. N’écoutant que son courage bondissant, l’escargot de la forêt de Hartland, pauvre Richard au cœur de lion, plutôt chiffe-molle et paisible encore plus tôt, décide de troquer sa tranquillité contre un peu de reconnaissance. Il court alors au devant du danger et sauve d’une mort certaine celle par qui tout allait commencer. L’aventure grandiloquente, boursouflée de trépidantes péripéties, est dès lors à quai. Coco, c’est quand tu veux, l’intro est dans la boite !

A priori simple, à peine novateur même en surface, L’Epée de Vérité nous plonge sitôt ouvert dans un monde qui semble, dès la première approche, baigner dans le plus pur courant manichéen : noir sur blanc, à savoir confrontation de clans, les gentils contre les méchants. Monseigneur, l’invention, dans l’histoire, a certes déjà été plus créative. Mais cette réaction serait bien péremptoire et surtout inadéquate, le fond propre du récit se retrouvant bien vite ancré dans une subtile mixture hétérogène, sorte de cocktail détonnant aux ingrédients multiples et expérimentaux. Oui, pauvre lecteur un peu tendancieux Tolkienien, manipulé au point de penser que l’inventeur de l’anneau de pouvoir posséderait quelque talent littéraire en plus de sa propension imaginative chronique et anachronique. Oui, parce que monsieur Bonne Manière est bien décidé à nous faire des petites folies, histoire qu’on se sente bien frêles et déconcertés devant la peinture aux reliefs tout à fait balzaciens qu’il réalise sur son univers fraichement dessiné. En effet, il ne souhaite pas écrire une intrigue simplement lisse et cousue de fil blanc, prévisible tout autant que visible. Non, ce qu’il recherche ici se trouve être d’une ambition autrement supérieure, car le bonhomme, sans être présomptueux, veut introniser de nouvelles références, de nouvelles méthodes et axiomes, justifiant ainsi sa démarche même de conter des pérégrinations héroïco-fantaisistes, sinon déjà cent fois vues et revues.

De cette manière, il renverse d’emblée tous les codes du genre, et finalement ne s’en inspire que pour mieux les broyer de l’intérieur. Pour Goodkind, il est une évidence face à laquelle nulle ne peut se soustraire : la colère, ce n’est pas un mal en soi, c’est un mal pour un bien. Boum ! D’entrée de gamme, il avise son lectorat d’oublier tous les préceptes Lucasiens que tous les fanatiques de sabres lasers Bandai idolâtrent. C’est fait, le postulat est posé, terrible et exacerbé – c’est le mot –, le plus grand allié de Richard dans cette quête de la désuétude ne sera autre que sa propre colère, celle-là même qu’il devra libérer et non contenir. Le choc d’abord. Ce n’est qu’après que la chose fait son effet : on est un peu perdu, à la limite du (dé)plaisir tant il est vrai que cette assise parait surprenante, à la fois dans son agencement et dans sa rudesse. Et puis on comprend : le premier code ringard des fictions nunuches d’antan est brisé. Place à la nouvelle vague, place à la nouvelle ère. Mais comme si ça ne suffisait pas, le romancier bousille littéralement la cataracte tenace des jouvenceaux rosés en soutenant que le plus monstrueux pouvoir de corruption réside dans celui ignoble de l’amour. Bon, cette fois, on va boire une coupe de champagne en l’honneur de Goodkind, parce que le gus prend des risques, et qu’on ne peut bien sûr pas le lui reprocher. D’autant plus quand les idées déployées sont si alléchantes et pertinentes.

Parler d’idées m’amène d’ailleurs à parler des caractéristiques du monde que monsieur Bonne Manière nous a concocté, car L’Epée de Vérité fait indéniablement partie intégrante de ces romans que l’on nomme le plus tendrement possible de livre-univers. Ainsi, le tableau que nous décrit Goodkind fourmille-t-il de particularités assez délirantes et convaincantes, allant de l’extraordinaire garn aux chiens à cœur, en passant par les spectres de l’Outre-Monde. Prémisses – sans doute – à un cauchemar que Richard, Kahlan, Chase et Zedd sont sur le point de vivre. Farci de bonnes idées et de bonnes intentions, cet écrivain-fleuve nous gratifie en outre de concepts vraiment originaux et amusants, du principe de l’Inquisitrice à l’Epée de Vérité en elle-même. Ou de Darken Rahl, jouant au Lego avec ses boîtes d’Orden jusqu’à la folie furieuse des dresseuses de « Pokeman » (j’ai nommé les produits dérivés des Siths de Star Wars – encore eux, décidément). Son imagination bien prolifique aux inventions dérangeantes et distrayantes – via ces particularités – est donc évidente. C’est un fait. Et c’est un autre fait que celui de remarquer bien à propos qu’à l’orée de ce voyage, il manque certains invités. Pas d’orcs, répugnant de bêtises et de lobotomie superbe. Pas plus d’elfes, infâmes de leur voix on ne peut plus stridente et morne, ainsi que de leurs oreilles corrigées par un grand-père furieux, lequel les avait bien prévenu qu’il irait les leurs tailler s’ils n’étaient pas sages. Enorme pied de nez à tous les hystérico-maniaques de la Fantasy surannée et défraichie, parsemée d’artifices devenus aujourd’hui honteusement immondes. Bravo, l’artiste ! T’as du cran !

Malgré tout, si je devais attribuer un seul point fort à Goodkind, ce serait bien sa magnifique disposition à jouer du suspense, naviguant d’une scène à l’autre, laissant ceci en plan, passant à cela – en plan également. Sa capacité de sauter d’un passage à l’autre est assurément l’un des aspects qui fait qu’on s’accroche autant à son récit et à son univers. La force qu’il investit à nous frustrer davantage pour ensuite mieux nous combler puis nous satisfaire montre qu’il a de l’audace, qu’il ne se repose aucunement sur ses acquis, qu’il est enfin sûr de la bonne tenue de son histoire et de ses futures révélations, prompt à éviter les écueils éternels d’une déception toujours potentielle. Or, quoi de plus délicieux qu’un auteur certain de sa puissance ? On apprécie jamais tant un livre que quand il est écrit avec joie, envie et entrain…

Cette dernière assertion me pousse irrémédiablement à toucher quelques mots d’un sujet essentiel : la forme que diable ! Et là-dessus, je serai formel, parce que c’est clair et net, je signe et je le dis : voilà un style épuré mais ferme, dont les mots sont percutants et dont les lignes s’écoulent d’elles-mêmes. En bref, c’est agréable même si ça ne casse pas trois pattes à un canard, et de facto, c’est parfois même plutôt joli (bien loin d’un Tolkien justement, qui m’a toujours exécré par tous ses pavés de description à la noix, ennuyeux à en mourir, longs à se tuer). Certes, la copie que nous propose Goodkind n’est pas non plus exempte de tous reproches, loin s’en faut. Ainsi, pouvons-nous remarquer que l’écrivain se bonifie au fil des pages, commençant à peindre timidement son univers pour parachever son récit de manière bien plus étincelante et clinquante ; la cohésion de l’ensemble est par conséquent assez décousue, puisque même si on se satisfait aisément de ce détail, la qualité du début contraste fortement avec celle qui est la sienne vers la fin. Par surcroit, il est à relever que Goodkind – mais ça, c’est le quotidien de tout un chacun – possède une bagatelle d’expressions fétiches qui, d’une utilisation à une autre, devient quelque peu lassante. L’impression légère de la répétition non souhaitée est une tare – l’une des rares cependant – à La première leçon du Sorcier, volet numéro un des aventures de Richard Cypher. (Néanmoins, je tiens à préciser que le traducteur ne vaut pas un clou : faute de frappe par-ci, erreur de syntaxe par-là, et enfin, bizarreries partout. Et c’est bien dommage !)

Si donc, la majorité des contrecoups qui jonchent la route de nos muses adorées me sont idoines, certains d’entre eux ne passent que moyennement – parce que vous croyiez véritablement, cher lecteur un peu tendancieux Tolkienien, que Goodkind était bon à ce point ? Détrompez-vous, pauvres mortels que vous êtes ! Il y a effectivement en ces terres de joie quelques ovnis qui m’ont chiffonné. Tout d’abord, l’identité du traitre de Richard, dont parlera Darken Rahl avec une parcimonie certaine n’a sincèrement pas été une surprise, même pour trois francs six sous. Parce que la construction du récit, mêlée aux souvenirs des premiers chapitres, pouvaient facilement nous mettre la puce à l’oreille, si ce n’est ailleurs. On conviendra volontiers que c’est tout de même un immense point de déception… spécialement après avoir fait de la prophétie qui en est le filigrane l’un des plus grands mystères du livre. Ensuite, Richard, à l’instar d’un Harry Potter – reconnu aujourd’hui comme étant un petit prétentieux sans prétention –, peut être sans cesse irritant, s’énervant et s’impatientant au quart de tour. Ce tempérament, couplé à celui de Kahlan, pleurant toutes les deux pages – ambiance Feux de l’Amour oblige –, tend à rendre les acteurs du récit quelquefois antipathiques, du moins sur une relative échelle. Bien qu’un héros en version Dieu de l’Olympe serait vite rasoir, j’en conviens, la capacité quasi-divine de la Mère Inquisitrice à ne pas se déshydrater me parait légèrement étriquée, pour ne pas dire candide (ou frivole pour rester courtois). Heureusement que les actions ultérieures de la jeune femme seront raisonnablement intéressantes pour redorer son blason – dans une certaine limite. Ceci est d’autant plus préjudiciable quand on sait – malheureusement – que tous les autres personnages du roman sont souvent cantonnés à des rôles très périphériques, servant avant tout d’adjuvants de luxe aux faiseurs du récit. Même Zedd, justicier des temps modernes lors des temps anciens, en tant que guide spirituel et paternel de Richard au Sang Chaud, se limite à sa fonction de régulateur des jeunes effrontés, et parait dès lors assez peu évolutif. Et enfin, stricto sensu, il me parait juste de préciser que Goodkind devrait de temps à autre changer très sensiblement son répertoire niveau référence. Il est en effet cocasse de constater que l’effigie de la femme noire, style mante religieuse possédant des pouvoirs hors normes et troublants ou, à défaut, étant vile et diabolique (si ce n’est pas les deux à la fois), est clairement utilisée de façon bien trop abondante. Kahlan, la dame aux ossements, Shota, la Reine et sa fille Violette, Constance… Le contingent de cette espèce-là commence à devenir un peu trop épais ; ce qui est quand même ostensiblement regrettable.

Pour conclure avec cet article, je voudrai parler d’une des séquences les plus intéressantes du roman, celle de la torture du héros par l’un des meilleurs personnages de l’histoire : Denna. Au départ, même si étant sadique, dérangé et psychopathe, j’avais adoré me farcir les quelques soixante-dix pages décrivant ce passage, je n’avais absolument pas entrevu la finalité de l’étendre si indéfiniment. S’il était déjà évident que c’était l’un des moments clés de toute l’intrigue, je ne voyais donc pas vraiment la nécessité de faire autant durer ces réjouissances. A mon sens, bien tourné, quelques dizaines de pages auraient pu être amplement suffisant pour amener la conclusion attendue aux lecteurs, et les enseignements indispensables au héros, et ce, sans que ça soit ni trop abrupte ni trop illogique. Du coup, je me demandais bien quelle avait pu être la volonté de Goodkind dans cette affaire… jusqu’au jour où j’ai compris où il voulait en venir. La réponse était limpide : il souhaitait tout simplement démontrer la théorie de l’objectivisme, inspiration majeure du romancier ! L’accomplissement productif de l’être est sa plus noble activité, disait Rand. Mais c’est bien sûr ! Toutes ces répétitions de circonstance, l’horrible torture de Denna sur Richard, au-delà du simple défi de forme, ne visait humblement qu’à une transposition imagée de la philosophie d’Ayn Rand. De plus, le traitement si particulier de la relation entre les deux personnages en présence prenait alors tout son sens. Et le raisonnement Dickien (qui ne compte pour vrai que ce qui ne disparait pas quand on arrête d’y croire) légitime totalement et sur-efficacement l’ultime rebondissement du scénario : le contournement du pouvoir supposé inébranlable de Kahlan. Tout prenait par conséquent sa place logique, et ce passage, débouchant en outre sur une idée lumineuse du quadrillage de l’esprit était maintenant pleinement justifié aussi bien en amont qu’en aval. Sans compter que ce procédé permettait – autre avantage – d’immiscer une nette brisure au niveau de la narration, autorisant un semblant de sur-place, frustrant le lecteur à outrance, afin de pousser le malaise jusqu’à son paroxysme, étouffant même pour le coup le manichéisme de façade dont j’ai parlé plus haut. En soi, c’est extrêmement osé, parce que de prime abord, c’est peu académique et assez difficilement intelligible. Mais la puissance a posteriori est proprement édifiante !

PS : Finalement, j'ai acheté le tome II à la Fnac, mais mon dieu que c'est cher ! Du coup, j'ose à peine effleurer les lignes de ce roman... En tout cas, si j'écris deux critiques pour chaque volume du cycle, je suis pas sorti de l'auberge moi ! ^^


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MessagePosté: Jeu 15 Mai 2008 21:19 
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EnOd, je t'aime. Si, si. Maintenant, tu me lis le tome II, pis les autres aussi et tu nous ressort tous les enjeux philosophiques cachés derrières les meilleurs passage de ces bouquins qu'on avait tous ratés. Parce que ça augmente la crédibilité du truc et ça rappelle à tout le monde que il faut lire la saga de L'épée de Vérité par Terry Goodkind ! OUI IL LE FAUT !!!

Je serais même disposé à te permettre de profiter de mes propres tomes de cette magnifique série si tes moyens financiers s'avéraient définitivement pas à la hauteur de tes aspirations de lecteur. Carrément.

P.S. : Bientôt, ici même, la critique du tome VI de L'épée de Vérité. Ca va ch*** des bulles carrées, je vous le dis.

EDIT :
J'ai l'air malin maintenant... Parce que s'entendre dire qu'on veut pousser les gens à lire des pamphlets pro-impérialisme américain, ça le fait rarement. Non, ce n'est pas une attaque envers Ichigo, pas besoin de justifier son comportement. Je ne nie absolument pas ce qu'il raconte, puisque c'est vrai. "La foi des réprouvés" est le tome de L'épée de Vérité qui cache le moins ses prétentions idéologiques. Après tout, on est au point culminant du combat entre le libre Nouveau Monde (comme de par hasard un surnom des Zétazunis, n'est-ce pas ?) et l'esclavagiste Ancien Monde. Lorsque l'on découvre la doctrine intérieure de ce dernier, où ses habitants affirment d'eux-même "Le peuple doit être assisté", où tout est organisé en comités et autres bureaux remplis de fonctionnaires corrompus on ne peut nier l'évidence : on est chez les rouges ! Donc, je le répète et je réaffirme ce que dit Ichigo, ce livre (et les autres) contient des vrais morceaux de propagande libéraliste 100% pur fruit.
Peut-on alors les sauver ? J'aimerais dire oui. Parce qu'il y a toujours moyen de "passer outre", d'apprécier ces livres en tant que livre de Fantasy sans vraiment s'attarder sur le côté politique et en se concentrant sur le côté récit. C'est ce que je me dis que je fais.
Mais j'avoue avoir des doutes sur cette méthode. Peut-être qu'en fait insidieusement j'assimile ces principes puisqu'ils sont associés à une histoire que j'adore même si je pense que ça se verrait quand même.
Peut-être qu'en fait cette méthode fonctionne à condition d'arriver à faire la part des choses. Mais comment savoir si on peut la faire ? Le système de fonctionnement de l'Ancien Monde est tellement caricatural qu'on peut sûrement y arriver. Mais il est toujours possible de succomber à la facilité et d'accepter en bloc. Dans ce cas, mieux vaut peut-être ne pas le lire. Mais peut-on dire à quelqu'un "Ne lis pas ce livre, il a un message caché dangereux !" Ben oui... Comme je le disais, j'ai vraiment pas l'air malin.
Une chose est sûre : lire "L'épée de Vérité" n'a pas bouleversé ma vision profonde de voir les choses, puisque ce qui m'intéresse dans ces livres c'est tout ce qu'on peut y trouver, pas seulement l'idéologie idéologie à laquelle je n'adhère pas sortie du contexte du livre. (Ca fait pas un peu hypocrite comme phrase ?)
En conclusion... Rien. Je n'en sais rien. Je vous conseillerais ce livre parce que question fantasy vous allez être servis, mais si l'on considère les idées qu'il véhicule, il devient tout de suite moins recommandable. Faites comme vous voulez en fait.
J'espère vraiment que tout ceci ne fait pas hypocrite.

EDIT 2 : Je viens à l'instant de lire un passage de ce fameux tome 6, qui m'a fait tilter : SPOIL LEGER

Terry Goodkind a écrit:
Ses outils à la main, Richard vécut un moment fabuleux : savourer la fierté d'avoir réalisé une oeuvre qui correspondait en tout point à ce qu'il avait imaginé.
(...)
En cet instant-là, ce que pensait les autres n'avaient aucune importance. Face à sa création, Richard savait qu'il avait atteint son but, et rien ne viendrait jamais gâcher cette certitude.


Remplacez Richard par Terry et replacez cet extrait dans le contexte "L'épée de Vérité est un livre de propagande", c'est limite bluffant.

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Dernière édition par TheEdgeWalker le Ven 16 Mai 2008 17:12, édité 2 fois.

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MessagePosté: Jeu 15 Mai 2008 23:26 
Viewtiful Shinigami
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Franchement je suis étonné du manque de recul de certains, car moi aussi j'ai lu nombre des tomes de Goodkind et au début si j'ai pu adorer, en prenant un peu le temps d'y réfléchir et en avançant dans les lectures j'ai quelque peu déchanté.


Pour moi dans ces livres il y a bien trop de propagande, surtout les derniers, et elle est plutôt claire, surtout dans la Foi des réprouvés. Ses camps peuvent largement être comparés a l'affrontement USA/URSS et plus largement aux idées politiques Libéralisme (que prônent joyeusement les héros) face au Communisme, qui se trouve être le mal et le malheur. La fantasy ne devient plus qu'un support pour un message idéologique de plus en plus martelé au fur et a mesure de l'avancé de l'histoire (que je pourrais reprocher plus ou moins toujours construite de façon similaire d'un livre a l'autre, refaite le cheminement des histoires, vous verrez).

Ces bons cotés du libéralisme face au mauvais coté du communisme, ou comment en fait ne voir que ce que l'on veut ou présenter les choses d'une façon qui nous avantage m'a peu a peu rebuté de le lire. J'en veux que le dernier tome m'a été offert a Noël et qu'il n'a toujours pas dépassé les 5 pages de lues.

Qu'est-ce qui m'a crucifié sur place et mis au pilori?

Dedicace du livre 7 a écrit:
"Ce livre est dédié aux membres des services secrets des Etats-Unis d'Amérique, une communauté qui se bat depuis des années pour défendre la vie et la liberté - et que les hérauts du mal ne cessent de ridiculiser, de condamner, d'entraver et de diaboliser."


Si ce n'est pas explicite je ne sais pas ce qui le sera mieux... car là ce n'est pas le narrateur qui s'exprime mais bel et bien l'auteur.

Les livres sont très bien écrits mais beaucoup trop orientés idéologiquement, je ne parle que de politique mais je pourrai aussi parler de la religion, bien orientée elle aussi également.
L'auteur ne se cache même pas d'être un républicain américain pur et dur, et visiblement veut en faire profiter ses lecteurs, qu'ils le veuillent ou non. D'ailleurs dans le tome 5, le royaume d'Anderith est une jolie critique des démocrates et de leurs soi disant façon de faire.


De ce que je me suis renseigné, loin de ce calmer, les tomes de l'épée de vérité ne semblent que se remplir de plus en plus de propagande au fur et a mesure sur des centaines de pages (le tome 10 en contiendrait 3 chapitres d'affilé).


J'irai donc complètement à contresens de ce topic, ce sera pas la première fois remarquez, mais pour une fois je ne me sens pas d'humeur provocatrice, je cherche juste a réveiller l'esprit critique, ces livres sont sensé être de la fantasy et au final ont plus l'air de batailles d'idéologie (avec la segmentation tellement simple et aimée des américains, le bien d'un coté, le mal de l'autre, et les méchants et les gentils, au pays de...).

Je déconseille donc vivement cette saga qui avec le temps n'a guère plus grand chose de fantastique mais se rapproche plutôt d'un programme d'endoctrinement joliment habillé...

Il y en a qui l'appellent le nouveau Tolkien, ce genre de trucs ça me fait peur pour l'avenir de la littérature fantastique...

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MessagePosté: Sam 17 Mai 2008 22:28 
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Messages: 20
Localisation: Somewhere Over the Rainbow...
C'est vrai que j'ai eu de bon échos de ses séries.Et en particulier par Druss.

J'ai pour ma part deux séries a vous faire partagé :

-"Le livre des étoiles " d'Erik L'Homme ( Qadehar le sorcier , Le seigneur Sha , Le visage de l'Ombre )
-"Everworld" de K.A Applegate ( A la recherche de Senna , L'épopée fantastique , Le voyage sans retour )


Pour le livre des étoiles , l'histoire se passe au pays d'Ys . Un bout de la Bretagne coincés entre notre monde et le monde Incertains. Les chevaliers y fonts loi et les sorciers utilisent les étoiles pour pratiqué leur magie .
Guillemot , lors de l'anniversaire de son oncle , s'évanouit et flotte a quelques mètre de hauteur , alors qu'il assistait a l'arrêt d'une querelle entre deux chef de clans par un sorciers ,qui dut faire usage de la magie .

Aventure , suspense , mystère et magie sont de mise dans cette épopée.

Pour Everworld , tout se passe en Amérique . Un groupe de jeune gens se, plus ou moins lier , se retrouve embarqué dans un monde dirigé par les dieux de toute les mythologies .Comment sortir de la ?


Ses deux séries m'ont bercé toute mon enfance ,je les affectionne particulièrement . Se sont de belles épopée

_________________
proverbe:Si tu tape ta tête contre un mur et que sa fait mal c'est normal...

Trichelieu a dit: c'est a genoux que l'on aspire le mieux au bonheur!

http://kinoah-city.miniville.fr ( cliquez ici tous les jours svp)


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MessagePosté: Lun 19 Mai 2008 18:11 
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Inscription: 09 Jan 2007
Messages: 27
Les premiers livres de fantasy qui m'ont vraiment passionnée furent ceux de Robin Hobb, en particulier, l'assassin royal.
Ce furent les livres qui m'ont accompagné pendant des années, au point que j'ai acheté les derniers tomes en anglais, s'il vous plait, afin de savoir la fin.
Je crois que seul un lecteur qui les a lu en anglais peut comprendre le terrible calvaire que fut le notre lorsque Pygmalion fit paraitre ces oeuvres odieusement divisée en trois !

Après, je me suis bien sûr mise à lire le cycle de l'épée de vérité de Goodkind, un véritable chef d'œuvre absolument incontournable.

J'adorais les livres de David Gemell, mais qui malheureusement ne nous enchantera plus l'esprit avec ses bons livres. Une grande perte pour la Fantasy...

J'ai toujours aimé le cycle de Midlekamia de Feist qui s'est débrouillé pour nous construire un univers qui tient bien la route, même si parfois, on s'y perd un peu...

Et enfin la trilogie du Magicien Noir de Cannavan dont le dernier tome sort dans les prochains jours et dont l'histoire est vraiment sympa malgré quelques réserves pour certains passages.

_________________
Chacun suit son propre chemin, mais prenez garde à ce qu'il ne conduise pas à une impasse...


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MessagePosté: Lun 19 Mai 2008 18:59 
7 000 000 Berrys
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Inscription: 15 Mai 2008
Messages: 293
Localisation: Sur une gargouille, contemplant celle que je protège...Gotham !
Pour ma part j'ai beaucoup aimé Eragon ainsi que l'Ainé de Christopher Paolini, le personnage principal est trés attachant et les histoires avec des dragons et des magiciens mon toujours beaucoup interréssé.

Sinon il y'a la saga de Krondor :Sanji amoureu: de Raymond E. Feist qui compte pour le moment 12 livres (et c'es pas finis il en reste deux je crois), l'histoire se passe toujours sur le monde de Midkemia, par contre ça n'est pas toujours avec le même personnage principal (bien qu'il y'en est plusieurs par tome) exemple: dans la première série Les chroniques de Krondor le personnage principal du premier tome est le jeune Pug tandis que le tome 3 et 4 tournent plus autour de Arutha. Je ne vais pas vous raconter toute l'histoire il vaut mieux que vous les lisiez vous même.
Je vais quand même vous donnez les titres (désolé je n'ai pas d'images)

Les chroniques de Krondor qui sont en trois tomes (quatre selon les éditions existe en poche)
Le legs de la Faille actuellemnt trois tomes (d'aprés un ami il y en aurait 5 le tome 1 et 2 existent en poche)
Les nouvelles chronique de Krondor en deux tomes (la c'est sûr ^^ les deux en poches)
et enfin la Guerre de serpents en quatres tomes (tous en poches)
Un conseil lisez les c'est super et on accroche trés rapidement!


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