Je viens de finir la saison 1. En plusieurs temps. Donc je vais essayer d'être le plus honnête possible dans mes impressions, et dans les hypothèses alors échafaudées, mais ça ne va pas être simple non plus! (J'ai mis quelques balises du coup...)
Episode 1.16: DetailsEpisode assez léger, sur Bell donc. Assez dispensable pour son intrigue, plutôt évidente. Mais très sympa pour la progression de la relation entre Watson et Holmes. A ce moment-là, je me suis dit qu'effectivement, dans cette
association ainsi forgée, les scénaristes avaient assez habilement dénoué la question de la
relation, potentielle romance gentiment mise de côté, entre les deux héros. Joli coup.
Episode 1.17 : Possibility TwoBien aimé, pour la dynamique du duo et par la manière qu'a Holmes de tourner autour du pot, de progresser vers un dénouement plutôt intéressant. Et la laverie était très sympa!
Episode 1.18 : Déjà Vu All Over AgainOn continue sur la mise en route de Watson en tant qu'enquêtrice, avec le passage un peu pathos sur les amis. Mais dans l'enquête elle-même, c'est plutôt intéressant (et j'apprécie de revoir de temps en temps Alfredo, le parrain de Holmes!). On attendait un dénouement conjoint aux deux enquêtes, mais là, c'est vraiment sacrément capillotracté mais
logique, et du coup j'ai vraiment bien aimé!
Episode 1.19 : Snow AngelsTrès bonne idée que cette mise en situation: la tempête de neige fournit un super cadre à l'enquête, surtout depuis que Holmes, dans les deux versions modernes, se voit quasiment en permanence connecté à son téléphone. Surtout, l'épisode introduit une Mme Hudson absolument incroyable.
Évidemment, depuis la fin de la saison, mon regard sur le personnage a changé: il est clairement introduit là comme une sorte de légère annonce du twist autour de Moriarty. Mme Hudson est un double burlesque, comique, du Moriarty d'Elementary, du fait du changement de genre opéré chez les deux personnages par rapport au canon. C'est assez fin quand même...
Episode 1.20: Dead Man's SwitchBeaucoup aimé cet épisode, globalement très très classique dans son déroulement, mais diablement efficace ai-je trouvé. Et toute l'histoire de la datation est intéressante, car au-delà du
détail, qui permet de caractériser Holmes, il y a la question de la chronologie, du temps qui passe pour nos héros. Et c'est important aussi pour construire une bonne histoire de pouvoir mesure le temps qui passe.
Episode 1.21: A Landmark StoryRetour à l'intrigue Moriarty donc. Et c'est assez génial et passionnant à suivre. Là, on est face à une sorte de double discret de M, qui tue sans qu'on puisse le détecter. On pénètre peu à peu la nébuleuse Moriarty et cette progression est assez fascinante, que ce soit par les récits des différents agents ou pas les découvertes de Holmes.
Episode 1.22: Risk ManagementSuite de la confrontation avec Moriarty, de manière inattendue, puisque Holmes est engagé par sa nemesis pour résoudre une affaire. Avec la certitude que Moriarty sait d'avance tout et veut tirer profit de la résolution. L'intrigue elle-même est intéressante et son dénouement la pose comme une mise en abyme de la grande intrigue Moriarty. De manière simple, sur les faux-semblants et la manipulation de la vérité.
De manière un peu plus subtile il me semble aussi puisqu'il s'agit d'une femme aimante qui trompe celui qu'elle aime pour le libérer d'un poids: envers positif de ce que fit Moriarty à Holmes à Londres?
Evidemment l'épisode vaut essentiellement par son cliffhanger. Je me cite, mais je m'attendais un peu à revoir Irene, car sa disparition laissait un peu trop de zones d'ombres:
Citation:
On en apprend donc enfin sur le passé de Sherlock, sur Moriarty comme nemesis et sur Irene Adler a priori tuée par Moriarty. Reste que le truc est là déjà bien louche: Moriarty livre M à Holmes, et lui révèle donc que le seul crime qui compte à ses yeux n'a pas été commis par le M en question. Le fait de "profiter" de la détention de M pour faire disparaître Irene, alors qu'il aurait pu faire "simplement" tuer celle-ci à un autre moment, par son "agent", pose question quand même... Et j'ai dû mal à envisager une série de Sherlock sans Irene Adler développé (surtout pour notre perspective du couple Holmes/Watson n'est-ce pas: il faudra bien incarner la rivalité amoureuse à un moment, non?).
Pour la suite, je dois dire que j'ai eu du mal à croire au personnage, peut-être parce qu'on sait qu'Irene est une manipulatrice. Je reviens immédiatement sur un truc qui m'avait travaillé lors de l'épisode sur M: l'histoire du sang. Ca devait prouver la mort d'Irene, mais comme je pensais qu'on la reverrait je me demandais comment ceci serait résolu. Ce n'est pas très clair dans l'épisode suivant: on suppose que c'est le sang de quelqu'un d'autre et qu'il n'y a pas eu vérification, n'est-ce pas? Personnellement, lors de l'épisode sur M, je m'étais fait la remarque que s'il avait fallu mettre le sang d'Irene, elle aurait dû le préparer, et cela aurait donc été une fuite et non un enlèvement. Mais je restais aussi bloqué par le fait que si elle s'était prélevée du sang, Holmes aurait remarqué les traces de piqûre. Je me disais que peut-être ils se droguaient tous les deux. Bref, c'était déjà l'ébullition dans ma tête, voir Irene a réveillé tout cela et j'ai été un peu déçu que ce point précis soit complètement évacué!!
Episode 23: The WomanLes retrouvailles entre Irene et Holmes. Passons vite car en fin de compte, ce qui nous importe est la suite. Notons toutefois la manière dont le réseau Moriarty se dévoile. Et puis surtout, c'est l'occasion de flashbacks sur la période londonienne. Non, décidément, on a du mal à lui faire confiance à cette Irene...
Episode 24: HeroineLa confrontation à Moriarty tient toutes ses promesses. J'ai beaucoup aimé à partir du moment où les masques tombent. C'est plus cohérent et en même temps ça capitalise sur la relation passée. C'est efficace. Mais, et j'en suis désolé, ça remet dans le jeu Watson d'une curieuse façon, puisqu'on a de fait un triangle amoureux de constitué (le tête à tête des deux femmes dans le restaurant...). Heureusement, on y échappe habilement en donnant la résolution finale à Watson. En tout cas, l'idée de fondre Irene Adler et Moriarty dans un même personnage est excellente. Un vrai bon point pour les scénaristes.
Bref, je me serais bien pris au jeu de la série et la manière de revisiter les canons des personnages est intelligente. Ça donne une bonne série policière qui joue aussi des codes de son propre genre. Reste que ce qui est annoncé, concernant un Sherlock ayant viré complètement "queutard", me fait un peu peur. Ça confirmerait qu'il faut trouver des subterfuges pour mettre une distance nécessaire entre les deux héros, quitte à être un peu lourd... (et après Irene, c'est peut-être nécessaire de restaurer une distance entre Holmes et Watson...)