Pour l’heure, je viens de terminer la saison 3 de Scrubs, et par conséquent je n’ai que survolé le topic et les différents avis sans trop entrer dans les détails par peur de me faire méchamment spoiler. De ce fait, mon avis sera, pour ce premier jet, infiniment court et concis, contrairement à mes habitudes où j’aime bien prendre mon temps.
Scrubs est surtout remarquable pour trois raisons : une réalisation soignée, un humour délicat et varié, et des personnages généralement bien écrits. A ce trident fondateur du succès de la série, on pourrait toutefois ajouter les performances souvent justes, aussi bien des acteurs principaux que des guests par ailleurs nombreux (aspect propre du reste à un grand nombre de sitcoms). Outre le fait qu’on s’attache rapidement aux héros de l’histoire, qu’on se surprenne à tantôt les aimer et à tantôt les détester pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils font (spécialement JD et Elliot en fait, les autres étant globalement adaptés pour une réaction enthousiaste du public), on peut également se délecter des délires psychédéliques de JD, de certains plans vraiment bien trouvés et tranchants, ou encore d’un nombre relativement important de gags purement inédits et extrêmement bien sentis (je pense notamment à cet épisode où la femme de Cox lui demande pourquoi il a pleuré pendant qu’ils faisaient l’amour).
Néanmoins, si les qualités sont évidentes, tout n’est pas rose au pays des Bisounours : Scrubs n’est pas non plus un no man’s land au niveau des défauts. Tout d’abord, je note que tous les épisodes sont loin de se valoir, certains se laissant balloter dangereusement du côté du médiocre timidement avoué, d’autres se hissant à un point tel qu’il parait dès lors difficile de faire mieux, tant sur le plan du scénario que sur celui des blagues employées. Ensuite, par rapport aux situations, et bien qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde, elles ne se renouvellent que de manière plutôt poussive, le cadre étant sans cesse le même et l’atmosphère clairement uniforme (en ce qui concerne les trois premières saisons tout du moins). Pour terminer rapidement, et c’est sans doute le défaut le plus regrettable qui soit, il est des storylines dont l’écriture est d’une maladresse proprement sidérante ! Si les rebondissements sont vus, pour la plupart du temps, comme une attraction supplémentaire à toute série, dans Scrubs ceux-ci sont poussés à un point tel que par moments, ils brisent littéralement toute crédibilité de l’une ou l’autre des lignes scénaristiques. Par exemple, le jeu du je t’aime moi non plus officié par JD et Elliot est marrant au début, mais il devient malheureusement totalement lourd au fil des saisons, prenant un chemin déjà exploré par les Friends de Ross et Rachel (d’ailleurs, le concierge l’évoquera lui-même, montrant – et c’est énervant – que pourtant, les scénaristes connaissaient les risques d’un choix pareil). Au final, JD refusera Elliot, esprit de contradiction avec Friends oblige, mais franchement au sortir d’un ping-pong aussi éreintant, tout effet dramatique/comique/ou que sais-je encore ne peut que s’envoler tout naturellement. Il n’en reste plus alors qu’une frustration stérile ainsi qu’une consternation déconfite, pas parce qu’on voulait absolument voir ces deux là finir ensemble mais parce qu’on se sent injustement manipulé, et parce que quelque part, on a la désagréable impression qu’on nous a pris pour des cons (je n’ai pas pu trouver un autre mot). On le dit et on le redit : à trop s’approcher du soleil, on finit par se brûler.
Mais bon. Mis à part quelques détails qui m’ont été insupportables, Scrubs demeure tout de même mon gros coup de cœur du moment quant aux séries. De façon globale, Eru n’avait pas menti sur la marchandise ! Et pour le coup, je le remercie donc vivement pour avoir créé ce sujet !
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