Saison 7 - épisodes 5, 6 et 7
C'était vraiment très bon, et la montée en puissance, ainsi que le déploiement de sous-intrigues franchement cocasses, m'ont ravi.
Episode 5 4 intrigues d'importance diverses. - D'abord, le point faible pour moi de l'épisode: le développement autour de Betty. Hormis si cela ouvrait à un vrai engagement politique de Betty (mais cela serait-il possible?), ce n'a pas vraiment d'intérêt. Seule la mention de Dynamic Duo pour évoquer son couple m'a fait sourire, mais parce que cela m'a davantage renvoyé au véritable dynamic duo de la série: Don et Peggy. - Ensuite le passage hippy à San Francisco, avec d'abord la rencontre entre Megan et Stéphanie (un adieu au personnage? Un final autour de cette naissance à venir?). Je dois avouer que je n'ai pas bien compris ce qui se passait, le retournement final: ça m'a semblé un peu étrange de la part de Megan, mais j'ai peut-être loupé quelque chose. Ensuite, la fête et la nuit avec la copine. Bon. Le dénouement naturellement déceptif de la situation est bien fichu mais il y a quelque chose dans l'exil de Megan qui ne fonctionne pas bien je trouve, qui n'est pas correctement tranché. - l'intrigue de l'agence à présent, avec le fil rouge "cigarettier" qui revient sur le devant de la scène. On retrouve le Don qu'on aime, à l'initiative, et Cutler semble toujours aussi détestable. Lou n'est pas gâté non plus: entre ses dessins réacs et son comportement global, il n'y a rien pour le sauver. - Enfin ce qui m'a le plus enchanté dans l'épisode: l'affrontement avec la machine! Je n'en avais pas parlé, malgré le soulignement de la symbolique d'affrontement entre les créatifs, qui perdent leur salle, et les scientifiques, qui vise le développement via l'ordinateur. Mais là, avec Ginsberg, ça prend un tour burlesque absolument génial. On a une reprise inversée de 2001 magnifique: c'est Ginsberg, l'humain, qui voit les autres parler dans la bulle de l'ordinateur, devient parano jusqu'à la folie, et finit "déconnecté", éliminé. Formidable!
Épisode 6 Le retour de Benson, que je croyais disparu, et son lot de développements toujours aussi à la fois gênants et lucides, notamment dans ses échanges avec Joan. On semble vraiment lui dire au revoir pour la série, mais c'était assez chouette de le retrouver. Pour le reste, Pete se dépêtre mal, évidemment, de sa nouvelle relation et de ses retrouvailles avec New-York: on passe d'un extrême à l'autre de cette romance en un épisode: c'est violent! Megan devient de plus en plus transparente et ça se recentre autour de Burger Chef. C'est d'ailleurs tout cela qui triomphe dans l'épisode: le moment de partage, autour du travail de Don et Peggy: le dynamic duo annoncé est bien reconstitué et c'est jubilatoire, pour eux et pour le spectateur. Beaucoup aimé. Ça aurait dû se terminer sur le My Way de Sinatra dansé par le couple: dommage qu'il y ait cet épilogue à l'épisode, franchement pas nécessaire (2-3 péripéties après ce temps fort, c'est une faute je trouve).
Épisode 7 Le thème de la Lune était annoncé depuis le début de la saison, donc je m'attendais à le voir arriver. Mais pas traité sur tout l'épisode: très bonne idée d'en faire un final autour de la communion collective, de l'atomisation de certaines relations et individualités (même si j'ai vaguement le sentiment que pour la mort de Kennedy on avait eu un procédé et un horizon similaires). D'autant que tout débute avec un coup de tonnerre avec le renvoi de Don, mené en solitaire par Cutler, aussitôt annulé, avec une Joan qui marque son territoire: la guerre est lancée! Et sur le plan personnel: rupture avec Megan. De ce côté, même si ça me semblait être la voie "logique", je n'ai pas trouvé cela vraiment "logique" justement dans ce qu'a montré la narration. Enfin bon: le pôle San Francisco se délite, Ted décompense complètement (la scène dans l'avion!) et Pete semble comme de retour à New-York: tout se concentre. Je passe sur l'intrigue Betty, qui est juste là pour exister et mettre en avant la fille Draper, qui prend le relai en termes d'importance dans ce pôle narratif (de manière jolie, soyons honnête).
Et puis la mort de Cooper, et nouveau coup de tonnerre. Après un joli speech sur la guerre, la stratégie. Et tout restera hors-champ, coprs et événement, comme si déréalisé. C'est surprenant et se comprend avec le final de l'épisode, splendide (j'ai adoré ce numéro de claquettes en chaussettes, le côté ironique de la chanson: c'est énorme!). Ça permet à Roger de reprendre du poil de la bête et de justifier son statut et de patron et de héros. Excellent, mais il fallait une réponse à la hauteur du comportement de Cutler au moment de la mort de Cooper. Et ça amène Don à deux jolis moments aussi: celui de laisser Peggy parler devant lui, ce qui achève la transmission entre les deux à l'oeuvre depuis le début (elle le précise d'ailleurs: jamais il ne l'a vue faire avant); et celui de convaincre Ted de rester, de ne pas décrocher. Pour se sauver lui, bien évidemment, pour pourrir Jim et ses plans, certes, mais c'est aussi une manière de parler du fait d'être placardisé. Un bilan pour sa saison donc.
Emballé donc, encore une fois, par Mad Men, et terriblement frustré par ce découpage en deux demi-saisons. Rhaa! J'aurais aimé en finir cette année mais je serai ravi de retrouver tout ce petit monde l'année prochaine. Reste que ça s'achève sur un sommet, une victoire pour Don et ses proches (en gros) assortie d'énormes rentrées d'argent, alors que la série est caractérisée d'abord par sa mélancolie et des personnages qui pensent sentir l'air du temps mais passent à côté de la plupart des évolutions sociales de leur époque. Ça peut difficilement se finir bien: alors?
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