Chaque année, le premier épisode de Dexter sort un mois et demi en avance sur le planning (parfois suivi de quelques autres). Un cadeau empoisonné, évidement, puisqu'il donne toujours plus envie de voir la suite qui s'annonce prometteuse, et qu'un fossé se creuse fatalement entre la prochaine exclusivité Dexter et la fin des cinquante premières minutes.
L'ai-je déjà dit ? Dexter, c'est létalement bon...
Tonight IS the night. Tonight, when a primal secret need comes to me. I've waited, and waited. But tonight. This night. It's time. Tonight is the night I finally...
It's a cliché for a reason.
La fin de la saison trois avait laissé quelques pistes pour la suite de la série, comme à son habitude. Le Skinner balayé de l'histoire par une lame de rasoir, Dexter se marie avec Rita dans une cérémonie émouvante, mais qui semble s'effriter : la main de notre tueur préféré, encore dans le bandage, laisse filtrer quelques gouttes de sang sur la robe de la mariée. Il sera toujours lié à sa personnalité dérangée, quoiqu'il arrive, et le mariage est une couche de problèmes supplémentaires. La cerise sur le gâteau est le bébé. Son bébé. Rita est enceinte et il va falloir gérer une vie de famille nombreuse mouvementée. La vie de Dexter va être rose, pour son plus grand malheur.
De son côté, Debra a été hameçonné par son frère : Harry, figure paternelle et mythique, n'était pas aussi parfait qu'elle ne se l'imagine. La recherche de ses anciennes indics commence, et pourrait mal aboutir.
Hey, I'm the blood guy !
Suite à ce synopsis un peu confus (enfin bon, je me base aussi sur le fait que ceux qui lisent le topic ont vu les trois premières saisons), il est temps de se concentrer sur ce premier épisode de la saison quatre. Chers amis, ça va spoiler.
Donc. Revenons en à notre mouton. Je pourrais sans aucun mal crier mon amour de la série comme je le fais depuis pas mal de temps sur la Volonté, à tel point que je me demande comment on ne m'a pas dit que j'étais un gros lourd. Néanmoins, si ce début de saison est excellent au demeurant, il n'en reste pas moins quelques petits détails qui coincent douloureusement sous ma dent saine (je suis fier de ma dentition, vrai de vrai !).
Pour ce qui est du très bon, ce sont des points inérents à la série depuis ces débuts : l'ambiance toujours aussi soignée (le passage dans la salle de sport est énorme ; la réalisation sur la premier scène vaut aussi son pesant de 'cahuètes), les personnages qui donne envie de les demander en mariage (excellent Michael C. Hall en père de famille mort de fatigue), autoréférence et autoparodie (encore le premier monologue de Dexter qui détruit encore plus le début de la saison 1 ; le générique qui tourne au fiasco), le centric killer qui promet beaucoup... Ajoutons à cela quelques choix scénaristiques agréablement surprenant comme Dexter qui est père dès le début de la saison, l'histoire évitant soigneusement de l'humaniser par une scène d'accouchement : depuis qu'il a accepté son rôle paternel dans la précédente saison, ce n'est plus un problème pour lui d'avoir un fils. C'en est un de l'élever /o/. On trouve aussi le processus de déshumanisation chez son enfant qui (me semble-t-il) n'est appelé par aucun nom, ce qui renforce l'ambiance de manière palpable par cette relation père-fils très froide. J'aime beaucoup aussi la scène où Dexter s'endort dans la voiture, car on sait à l'avance que ça ne va pas se passer comme prévu, mais la façon dont c'est amené est très bien jouée. De ce côté là, rien ne peut décevoir.
Par contre (partie plus grinçante), il y a quelques défauts qui méritent d'être soulignés et qui ont une origine commune : la série Dexter n'a maintenant plus grand chose à prouver, elle opte donc pour une entrée en matière expéditive. Genre les deux scènes avec Lundy qui paraissent quasiment irréelles (il entre sur la scène du crime ou dans le labo avec une telle rapidité qu'il en parait fantomatique O_o) et qui gâchent un peu le personnage pourtant excellent. D'ailleurs, le personnage se base sur une conviction personnelle et pas sur des preuves de l'existence du Trinity Killer, ce qui fait une introduction du personnage assez étrange. Il y a aussi le fait que Dexter devienne un peu un jeu du "qui couche avec qui", Angel et Laguerta en tête. Bon, on peut dire que le fait qu'il ait quitté l'autre flic est une bonne idée pour reprendre la série, mais que ce soit CA à la place. Ararararagh. Rien de bien fondamental, mais ça me gène. Il faudra voir plus tard l'importance scènaristique que ça aura, mais pour le moment je ne suis pas convaincu.
Mais bon, c'est quand même avec joie et félicité qu'on retrouve la série, qui démarre sur les chapeaux de roues avec The Trinity Killer (faudra que les scénaristes reviennent sur la scène où il tue la fille parce qu'elle me parait assez zarb oO") et la paternité de Dexter comme thématique principale qui est pour le moment très bien développée. Et puis, le twist final est énorme, inattendu, quasi-parodique et pourtant... Et pourtant...