Cidolfus a écrit:
L'expression "noob" est elle meme une déformation de l'expression "newbie". Newbie est une déformation de "New [u]boy[/u".Donc oui on ne pourra pas dire "noob boy" , c'est est presque un pléonasme.
En plus, je repète pour le énième fois que le meme fake nerd girl s'ardresse à une catégorie de précises de filles, non pas toutes les filles.
Il n'empêche et tu en conviendras, que l'un explicite une cible féminine et pas l'autre. Il n'y a pas/plus de référence aux garçons dans les termes comme noob et newbie. Et je pense que les origines des deux mots sont très majoritairement inconnues du public et de leurs utilisateurs, de sorte que les termes sont employés avec un nouveau sens plus large, s'appliquant aussi bien aux hommes qu'aux filles.
Cidolfus a écrit:
En plus, je repète pour le énième fois que le meme fake nerd girl s'ardresse à une catégorie de précises de filles, non pas toutes les filles.
Le fait qu'il s'adresse à certaines filles ne change rien. L'expression a toujours un caractère sexué.
Cidolfus a écrit:
Il suffit de poser une définition très simple : A mon avis, est un "gamer" celui qui s'adonne à une pratique régulière , investie et passionée des jeux vidéos.Que vous passiez vos journées sur Wow , ou que je vous ayez fini tous les FF, vous etes un gamer. Le contour est certes très flou , les différents individus ne se ressemblent pas , mais pour des raisons pratiques, ont peu établir cette communauté . Lorsqu'on parle de communauté juive ou de communauté musulmane en france, se soucie on de savoir si chaque individ de cette communauté a bien le sentiment d'y appartenir , et si ses comportement sont exactement les memes que ceux des autres individus ? Non. On rassemble un large panel d'individus sous un critère commun.
Tu raisonnes en terme de conditions ... Mais l'identité n'est pas seulement un ensemble de conditions. L'identité est la manière dont tu te définis toi-même. C'est un sentiment d'appartenance qui te donne la possibilité d'être le même qu'un autre. Les conditions à remplir ne sont là que pour montrer des signes concret de cette identité. C'est un élément de reconnaissance dans la relation à l'autre. D'où d'ailleurs le terme de fake geek girl. On ne reconnaît pas l'autre pour ce qu'il prétend être. Mais pour être plus clair et plus précis :
_ Il y a la manière dont on se définit soi-même. On peut se sentir geek sans toutefois remplir les conditions, bien que ces dernières soient un élément essentiel dans la fondation de l'identité. Elles font office de référence pour juger ... on va dire les "symptômes" atteints (à défaut de meilleur expression). "Tiens, je remplis telle et telle condition. Je suis sur la bonne voie" (je caricature mais c'est pour que je sois compréhensible en dépit de ma mauvaise expression plus haut). Là, on peut se demander quelles sont ces fameuses conditions et de quoi il en retourne vraiment. Mais j'y reviendra au point suivant. Car il y a dans cette identification un point essentiel qu'il faut retenir : l'interprétation. Se revendiquer d'une identité ne suit pas forcément une ligne claire et nette, et je crois que l'identité geek en est un très bon exemple. L'identité est floue car ses contours sont flous et que sa définition est anachronique. Elle a un mal fou à se remettre à jour, si bien que le plus souvent on en retourne aux origines du mouvement. Dans un tel contexte l'interprétation joue un rôle conséquent puisqu'on s'affirme être quelque chose à partir de ce qu'on croit vrai. Et ce n'est pas dans le but d'atteindre une identité seulement, c'est surtout dans la mesure où on se définit. Outre son sentiment d'appartenance, on se dit pour véridique les pratiques qu'on associe à l'identité qu'on revendique. Par exemple, je fait telle chose et je me revendique geek, j'associerai donc peut-être cette pratique qui m'est propre et que je crois juste à mon identité geek. C'est ainsi qu'on interprète ce que doit être l'identité geek à partir de ce qu'on observe et à partir de ce qu'on fait. Nous-même autant que les autres, sommes des moyen de référence et de revendication d'une identité.
_ Il y a la manière dont les autres nous définissent. On a beau se sentir être quelque chose, nous ne sommes pas forcément reconnus pour cette revendication. Je reprends encore une fois l'exemple de la fake geek girl. Des femmes se sont revendiquées être geek. Parce qu'elles se sentaient être et faire partie de ce mouvement culturel. Mais d'autres ne les ont pas reconnus en tant que ce qu'elles revendiquaient être (geek donc). Et par conséquent il y a eu un rejet. Et là on peut se demander pourquoi ? C'est là qu'intervienne les fameuses conditions. Pour que d'autres puissent nous reconnaître comme ce qu'on revendique être, il faut un moyen de reconnaissance ou pour le dire autrement : de contrôle et d'unité de mesure. Est-on ce qu'on prétend être ? Pour le vérifier, les autres vont faire la comparaison avec les conditions qui sont autant de codes de l'identité-type qui est en jeu. Et selon ce qui en est, soit on va se faire accepter pour ce qu'on se dit être, soit on va se faire étiqueter sur une autre identité. Et dans ce deuxième cas, s'il s'agit d'une intégration au sein d'une communauté, il y a alors rejet. "Non, tu n'es pas des nôtres". C'est ce qui se passe avec la fake geek girl. Elle ne remplit pas les conditions et se fait rejeter. Les conditions en question étaient d'ordre de pratiques. Il leur était reproché de ne pas
bien remplir les conditions pour être ce qu'elles revendiquaient être, en plus d'être des femmes. Ce qui nous ouvre un nouvel angle d'analyse : la tolérance. Pourquoi à pratiques égales, deux être de sexe différents seront traitées différemment ? Et bien parce que l'un sera excusé et respecté et pas l'autre. C'est un autre élément de la reconnaissance. On a beau remplir les conditions, satisfaire les normes imposées pour satisfaire le contrôle social, il y a toujours possibilité de se faire stigmatiser pour la possession d'un caractère. Dans ce cas-là, le principe de condition est beaucoup minime dans son rôle puisqu'il ne guide plus l'acceptation de l'identité de l'autre.
Et je te réponds une nouvelle fois au sujet de l'identité. Non, ce n'est pas seulement une question de critères communs. C'est beaucoup plus complexe que ça et le sentiment d'appartenance ainsi que la revendication de l'identité, peuvent se faire en dépit des conditions (ou critères communs, c'est la même chose), qui elles aussi, bien sûr, jouent un rôle important dans la mécanique.
Cidolfus a écrit:
Damn, ou tu vois que j'essaies de maintenir la tradition ?
Je reprenais un concept que tu avançais. Tu n'étais pas la cible de mes propos. Je parlais en général.
Cidolfus a écrit:
ce à quoi j'ai répondu qu'il était idiot d'accuser ces contes d'une notion qui n'existait pas encore à leur époque.
Si. Mais c'était quelque chose de normal, voire de naturel. Personne ou alors seulement peu gens s'en offusquait. Et je ne pense pas que le degré était tel qu'il est actuellement.
Cidolfus a écrit:
Il faut arrêter avec cette histoire d'argumentation inexistante, de simple constat. Mar_Lard enumère des exemples, ca s'apelle de l'argumentation. Si elle ne faisait que constater, son article aurait fait deux lignes, se contentant de "constater" qu'il y'a "sexisme chez les geeks".
Ange bleu a assez bien résumé le problème quand il a parlé de bayonetta. Comme je le disais tout à l'heure, on ne peut pas mettre en relation les comportements de l'industrie et ceux des joueurs , c'est insensé. Parce que les comportements de l'industrie qui sont reprochés ( à savoir objectivation de la femme en tant qu'objet sexuel) et le problème du harcèlement sexuel dans les chats sont à des années lumières. Traiter le premier , extrêmement global , sur l'angle du jeu vidéo est un peu inutile :cela conduit inévitablement à dériver sur un sujet beaucoup plus large puisqu'il s'agit d'une question de societé extrêmement globale. En revanche , le second est un problème extrêmement précis , propre au monde des geeks . Là est l'amalgame qui et fait entre deux problématiques complètement différentes.
Je ne suis pas d'accord.
La communauté et l'industrie qu'elle soutient sont intimement liés. De sorte que l'un influe sur l'autre et vice-versa. Tu dis que parce que la forme de manifestation est différente, que le fond est différent. Mais c'est faux. Les deux relève du même problème et ce n'est pas un amalgame que de faire un parallèle entre les deux, dans un billet dénonçant le sexisme dans la culture geek. Qu'on se le dise une bonne fois pour toute, la forme ne change pas le fond et ce n'est que faire la politique de l'autruche que de toujours mettre une barrière entre un "nous" et un "eux", ou même d'installer des frontières tout court. Les deux relèvent du sexisme et les deux fonctionnent sur une même mécanique. Ce sont donc bel et bien les mêmes problématiques.
Par ailleurs, en ce qui concerne la forme du billet, il s'agit bien d'un tour d'horizon. Ou d'un diagnostic si tu préfères ... (elle parle bien de maladie dans le titre). Mais dans la mesure où elle ne peut pas être exhaustif, elle a pris des exemples marquants. Ce choix peut être discutable, mais je pense que si elle avait pris des exemples ci et là moins trash dans leur forme, les gens auraient dit : "ouais .. bah elle nous apprend rien. On le savait déjà" ; ou encore : "les exemples qu'elle prend, ça veut rien dire. C'est normal quoi". Il fallait donc quelque chose de plus choquant et de plus révoltant pour marquer les esprits et amener dans un second temps à une réflexion, en même temps qu'un recul. Et ça marche ! La preuve en est par rapport à la vague de réponses qu'elle a reçu par la suite et même, par rapport au sujet sur ce forum.
french_incubus a écrit:
Alors oui, les joueuses en souffrent .... Mais qu'est-ce qu'on peut y faire ? Pourquoi forcer à changer la mentalité des gens alors qu'il suffit de les ignorer. La connerie ne sera jamais éradiquée, il ne faut pas se mentir. Les gens malsains, on ne les fréquente pas, et c'est tout. C'est pas parce qu'on aime quelque chose que l'on se doit de supporter les connards qui en font parti. Il y a toujours des gens biens aussi, même dans les jeux-vidéos. Au lieu de subir, et leur donner l'impression qu'ils ont de l'influence, il suffit de montrer que l'on vaut mieux que ça, et les ignorer, ou en jouer et les tourner en ridicule pour montrer que justement, ils sont ridicules...
Plus le temps de te faire une réponse personnelle mais par chance tu corresponds parfaitement à ce que je critiquais dans mon post précédent:
Enitu a écrit:
Doit-on respecter et poursuivre la tradition même si son contenu ou sa forme est sexiste, ou doit-on revisiter à défaut de changer ces perpétuations ?
La plupart du temps, l'argument quand il n'est pas de mauvaise foi qui revient le plus souvent, est pour schématiser : c'est comme ça/les choses sont ainsi/c'est la vie/c'est normal. Ce discours est par excellence une volonté de ne rien changer. Pourquoi aller contre ce qui peut paraître naturel ? Et plus encore et c'est là où je fais le lien, pourquoi aller contre ce qui se fait depuis des siècles et des siècles ?
Il est non seulement très facile de légitimer un ordre naturel par la tradition, mais il est encore plus facile d'évacuer le problème par cette même tradition : on ne se mouille pas, le problème vient d'ailleurs et donc, surtout pas de nous.
Et c'est ce qui se passe ici avec les parades qui ont été avancées. Je répète ce qui a été dit, mais peut-être que cette fois-ci ce sera mieux compris. S'en remettre aux marketeux, aux concepteurs ou à quelques exemples extrêmes, est un moyen de placer une frontière entre un "soi" - qui prend dans leur somme la forme d'un "nous" - et un "eux". Il est très facile comme je l'ai dit d'extérioriser le problème et de rejeter la faute sur l'autre. Ou pire, de nier le problème et de prétexter que seuls quelques marginaux en sont la source.
Ps : pas lu les deux posts qui ont suivis le mien.