Bon, mes enfants, il faut agir. C’est un terrible constat que je vais vous exposer ici, mais il le faut, pour vous, pour moi (surtout ;p) et pour nos enfants, biologiques ou spirituels. L’industrie du divertissement, au japon, c’est le consumérisme poussé à son extrême. Le manga et la japanim’ sont des divertissement de masse, conçus comme tels, et à chaque fois recrées pour nos faire acheter toujours plus de produits dérivés, de goodies tous inutiles donc indispensables. Nous le savons, le manga, c’est de la culture de masse, du divertissement facile, du plaisir passif.
J'en vois, déjà, lever rageusement le poing en l’air on hurlant « mais non ! Il y a plein de manga pour intello ! Regarde, ya Monster, PlanèteS et Deathnote ! Hein, ça t’en bouche deux coins, sale nator rageuse ! » Oui mes poulets, mais lire Monster ne fera pas de vous des gens intelligents, vous êtes scotchés au suspens, mais en quoi cela vous fait-il réfléchir ? Deathnote est un merveilleux manga, mais cela ne fera pas votre éducation citoyenne, même si on y présente un élève graine d’élite de la nation, qui passe du coté obscur dès lors qu’il a entre les mains un pouvoir qui le dépasse. Raito a vacillé au moment même ou il s’est arrogé le droit de faire justice lui-même, et alors ? Ca vous empêchera le faire ? Non, vous êtes les premiers à le dire. Donc, le rôle éducateur du manga c’est peanuts.
Mais je m’éloigne, car ce dont je voulais vous parler, c’est surtout des dérives de la mode « manga ». D’ici quelques années, tous les sociologues se pencheront avec intérêt sur la déferlante actuel de l’asiatisme dans la culture pop. Toutes les minettes pré pubères se mettent à lire des shojos qu’elles ont découverts dans le courrier des lecteurs de minnie-mag, et leurs homologues masculins se jettent sur Naruto et Step up love story. Les nouveaux auteurs de bande dessinés se réclament tous comme des fils spirituels de Tezuka, Otomo et surtout Toriyama (j’y reviendrais).
Les Studios marathon (
totally Spies ! Et martin Mystères) popularisent eux aussi une esthétique inspirée du manga. Hello Kitty ! Et Pucca (coréen) se font des gonades plaquées or sur notre sol et lancent même des dessins animés. Les nouveaux éditeurs de manga se multiplient comme des lapins sous cure de prozac. Les exemples ne manquent pas.
Alors, oui, tout ça c’est bien, me direz-vous ; Nous allons vaillamment à l’encontre d’une autre culture, lalala, chantons tous ensemble. En réalité c’est surtout une mode et la plus part d’entre nous, moi y compris, qui avons découverts le manga depuis moins de10 ans, nous sommes là grâce à cette tendance. Ya pas de honte, arrêtez de vous planquez, comme à chaque fois. Disons-le : le manga, c’est chouette. La japanim’ aussi. Mais il y a quand même quelques vers dans ce beau paniers de fruits mûres. Ce topic est là pour les montrer, les dénoncer et pourquoi pas vous faire un peu goûter au sens critique. Parc que, il y a quelque chose de moisi au royaume de l’import asiatique.
Commandement N°1 : traire l’otaku pendant qu’il est chaud.
Les éditeurs ont quand même des pratiques limites. Pour faire tinter votre monnaie, ils iront jusqu’au bout, et même plus loin. Par exemple, ils surfent sur des licences juteuses. Lorsque Pika publie Clamp anthology, ce n’est pas par bonté d’âme, mais pour faire raquer le fan de clamp... car clamp anthology est vide. Quelques jolies images sur papier glacé, des textes qui ne vous apprendrons rien si vous lisez leurs œuvres, et dans le cas contraire vous spoilerons toute l’histoire, une soi-disant Bd inédite, sans grand intérêt, quelques interviews dédiées à leur gloire …et bien sur, le goodies ultime, les pièces de jeu d’échec à l’effigie des personnages. Ouais, mais l’ensemble coûte dans les 16€ ça fait cher le jeu d’échec… surtout qu’il faut acheter les 12 volumes du « magazine » puisque c’est sa dénomination, pour avoir un jeu complet. Yeah yeah, quelle affaire. Certes, les figurines sont jolies, mais c’est de la connerie. Et même, ça rapporte, puisque d’autres innovations ont étés prévues : un damier vendu à part, et des boites de rangements forcément « collector », accompagnées de pièces inédites, le tout pour la modique somme de 16€ à 40€. Vous me suivez ? Alors bien, sur, nous sommes dans un régime de libre échange, ce qui nous conduit à penser que tout ce qui se vend est légitime. Et lorsque je vois des acheteuses bêler devant une couverture du magazine en question, « c’est FFyyeee ! » comme si la vue d’un bout de papier ne plein milieux d’une boutique leur procurait un plaisir orgasmique je me dis que c’est presque un devoir de rouler dans la farine ces goth-pouffe acnéiques (d’autant que ce n’était même pas Fye en couverture, puisqu’il s’agissait du
numéro 7 de C.A.), mais quand même …
La démarche est la même quand Glénat traduit des art-books évangelion. Vous m’excuserez, mais à ce que je sache, le Die Stern est assez peu bavard, il ne comprend que des images, le seul texte consistant en un index succinct des images, dont on trouve les plus belles sur le net. Mais la réponse à cette démarche, c’est que ça se vend. Et que ça épargne des frais d’imports, peut-être…
Commandement N°2 Singer l’authentique.
Je vais me faire démonter, mais la vogue du « manga français » me secoue de spasmes de rire. On dirait que le plus grand drame des créateurs actuels est d’être né au pays du camembert, que ce qu’ils auraient voulu, c’est être japonais, ou, à la rigueur pour les moins exigeants, coréen ou chinois. Je n’ai rien contre Dream-land, qui cultive un dessin personnel, et une histoire plutôt sympathique, mais d’autres n’ont pas fait cet effort. Après avoir feuilleté
« la rose écarlate » (BD au format « classique, et non tambokon) j’ai surtout trouvé que l’auteur reproduisait des raits de visage « style manga », pour reproduire l’idiome actuel, sans avoir un style personnel. C’est joliment colorié (encor que la couverture du tome2 ...) mais graphiquement c’est plat. Et au niveau de l’histoire, je n’ai rien décelé de transcendant, mais il faudrait que je le lise attentivement pour que mon avis ait de la valeur, donc, je ne me prononce pas.
S’inspirer d’influences variées, c’est bien. Si c’est pour pondre un truc qui leur rende hommage ou au moins ai des qualités pour lui-même. Mais lorsque Pika publie « DYs » c’est du foutage de gueule. Cette bande dessinée est laide, même pas drôle, ni avec rien d’original. C’est un pitoyable ersatz de manga.
Commandement N° 3 Devenir un bouillon de culture à cas sociaux.
A coté d’une vague asiatique qui s’exprime non seulement par les entrées à la Japan expo, mais aussi par son influence sur le vêtement, les clips, les bénéfices de Kenzo
, Shu Emura ect … on retrouve l’image récurrente du geek ultime qui ne vit qu’avec ses Hgames de Lolicon et par l’intermédiaire du net, fuyant la « vraie vie ».
Lorsque l’on fait des sujets sur le japon dans des émissions sérieuses du type capital, on ne manque pas de mentionner le problème de ces jeunes qui restent continuellement retranchés dans leur chambre à jouer au jeux vidéos, ou qui finissent brisé par la rigueur du système éducatif nippon. « Que les niaks sont cons, mohahahha ! » Pourrait en être le sous-titre imbibé d’objectivité. N’oublions pas non plus les sympathiques faits divers, du 20heure sur
« le mal-être de jeunes filles qui rêvaient du japon ».
Merci, PPDA, on avait bien besoin de ça. Bien sur, ces faits sont réels, mais associés à une communauté parfois stupide, ça ne fait pas que du bien, et les amateurs de manga se traînent encor une image de no-life intégraux chez pas mal de non-initiés.
Ce qui n’est pas totalement faux, le manga a quand même un sacré public de petits boutonneux bavant devant les filles de negima ! Le même qui est près à avaler tous les « collector » des éditeurs. En tant que divertissement de masse accessible à tous, la japanim’ et le manga comporte sont lots de fans crapoteux (on se rappel de l’attitude de puissance-naruto suite au mail de kana)
Pourquoi ce topic venimeux ? Et bien, pour que vous aussi, vous protestiez un coup. Pour que à chaque fois que les fans de manga passent pour des cons, vous veniez le signaler. On empêchera pas Pika de publier tout le catalogue de
katsu Aki , aussi minable soit-il, mais on peut s’exprimer sur les manœuvres commerciales des éditeurs, la récupération anarchique d’une esthétique mal assimilée, les comportement de pseudos fans qui visionnent des séries nazes à la chaîne, bref, la parole est à vous.