Je sais, vous l’attendez toutes et tous : mon avis sur le débat d’hier soir ! Non ?... Comment ça non ? Et ben tout pis pour vous alors, car le voici quand même !
Mais avant deux mots sur des propos antérieurs du forum.
D’une part ce qu’a dit Gharde :
gharde a écrit:
quand royal dit qu'elle va monté le smic a 1500 euros, c'est bien beau mais avec quelle argent? celui des francais qui, comme d'habitude payent pour les autres
Je suis surpris que personne n’ait relevé. Ssof la repris l’ensemble du propos montrant les amalgames et les préjugés sur la banlieue. Mais concernant le travail, là, moi ce genre de discours me fait peur. Tu dis que tu ne votes pas encore, mais ça viendra bientôt. J’espère qu’à ce moment tu ne seras pas autant éponge des discours que tu entends vraisemblablement chez toi. Car je rappelle que le smic est un salaire, que ceux qui en bénéficient travaillent et cotisent. Je ne vois donc pas comment « des Français payeraient pour d’autres » dans ce cas de figure. On peut critiquer la volonté d’augmenter le smic, dénoncer les déséquilibres que cela pourrait susciter. Mais la formulation que tu emploies met en lumière un fond très problématique sur la question des aides à l’emploi. Car elle apparaît comme un glissement avec ce qu’on entend habituellement sur les allocations chômage ou le RMI. Pour moi cette approximation fait très café du commerce, et aussi froid dans le dos. (Et je n’entame même pas le vrai débat de fond qu’il pourrait y avoir sur la question des allocations, du chômage, etc. Désolé, mais c’est le raccouri et ce qu’il révèle à mon sens qui m’a là heurté.)
D’autre part le débat sur le libéralisme. Sur la définition, je suis en gros d’accord avec Byakugan. Quelques pages plus haut je m’étais fait la remarque de savoir si la montée de Bayrou ne venait pas justement qu’il incarnait une forme de pensée libérale au sens anglo-saxon, face à deux visions que je qualifiait « de l’ordre », Royal et Sarkozy. Néanmoins, je tiens à préciser deux choses en plus. Premièrement effectivement la grande ignorance qu’il y a en France sur le libéralisme politique. Et cela de manière d’autant plus paradoxale qu’on a eu parmi les premier penseurs en Europe continentale de ce mouvement avec ceux qu’on a précisément appelé les libéraux dans le premier romantisme au 19è : Constant, Staël, Stendhal. Aujourd’hui ce courant revient à la mode en France autour de quelques philosophes appelés les néo-tocquevilliens (sillage d'Aron). J’ai suivi des cours passionnants d’Alain Renaud qui en fait partie, alors même que sa pensée politique ne me plait pas (un des meilleurs profs de philo que j'ai eu, bon en fait l'un des deux seuls aux cours desquels j'allais en licence parce que le reste c'était vraiment pas la peine de se déplacer). Pour faire simple, ce mouvement se construit en réponse à la génération Foucault/Derrida, et là effectivement moi j’ai fait mon choix ! Pour citer quelqu'un de plus connu, Luc Ferry en fait partie, et avec Alain Renaud il a coécrit un livre sur 68. Autant vous le dire tout de suite, pour moi c'est pas possible ce texte, mais bon c'est pour situer et montrer la vivacité du courant en France aujourd'hui (ah oui, on les appelle aussi les neo-réac, si si, c'est pas gentils, mais c'est vrai).
Deuxièmement, il faut quand même distinguer libéralisme politique et libéralisme économique. Et c’est bien cela que je reproche le plus souvent au libéralisme économique : se camoufler derrière celui politique. Pour schématiser, en mai 68, comme ça a été évoqué récemment, le libéralisme était d’abord politique, et s’est incarné dans les mouvement ouvriers et étudiants (davantage les seconds que les premiers sur cette question d’ailleurs). C'est là que j'ai une vision totalement opposée à celle du livre de Renaud et Ferry évoqué plus haut. Si Sarkozy a bien une vision libérale de l’économie, sa vision de la politique n’est absolument pas libérale. C’est juste pour préciser que la cohérence dans les doctrines libérales est rarement pleine. Et qu’à partir du noyau de départ, l’interprétation du terme donne des vision très divergentes voire antagonistes (je rappelle que les libertaires, c’est-à-dire les anarchistes, sont aussi directement héritiers du premier libéralisme). Mais là encore, pour ceux qui veulent creuser, et surtout pour nous Français qui en politique au fond ne connaissons que Rousseau, Kant et Hegel, je recommande Adam Smith, John Stuart Mill et John Rawls. Ils sont les représentants les plus importants de la pensée libérale anglo-saxonne.
Voilà, fin de la parenthèse déjà assez longue, et vous le remarquerez, pas de polémique ni sur Total, ni sur les droits qu’on ne remet pas en cause mais qu’on veut pas être celui qui va les payer parce qu’on gagnera assez pour ne pas avoir besoin des services publics donc voilà na et tant pis pour les autres. (Ah bon, c’est déjà polémique de dire ça ? Désolé alors…). Non pas de polémique parce que sur l’idée de ne pas avoir à s’excuser de gagner de l’argent je suis d’accord, sur le rapport culpabilisant à la fortune des Français, ça devient un poncif assez reconnu, et parce que si les formulations de Bakyugan sur l’intelligence et le mérite ne me plaisent pas des masses, sur le fond il faut effectivement affirmer que c’est normal qu’il y ait des différences de salaires. Néanmoins la question reste posée de leurs proportions et de leur légitimité. J’ai pas encore lu mais j’ai entendu Geoffroy Roux de Bézieux au sujet de son livre Salauds de patrons, et je l’ai trouvé assez passionnant. J’ai le sentiment qu’il va dans ce sens à la fois de la reconnaissance du mérite du patron, et de sa responsabilité dans sa tache.
Alors le grand débat maintenant !
Prologue
Quelques remarques liminaires pour commenter ce débat. Et d’abord le décor. Car oui il faut parler du décor, et notamment des deux ornements animés qui avaient été placés entre les candidats. La tête de PPDA pendant tout le débat aura été une grande source de réjouissance pour moi (ça me détendait), et le mutisme d’Arlette Chabot un grand mystère. Ils se sont faits bouffer complètement, ça en était consternant. Maintenant les tenues vestimentaires (quoi pas les fringues ? ben si ! Même dans le Parisien ils s’y mettent, avec le plus grand sérieux en plus, alors pourquoi pas moi). Alors il faut le clamer bien fort, Ségolène Royal était super bien fringuée. Son tailleur était très classe, et son chemisier surtout, col droit, limite mao mais allongé, de toute beauté. Et le renversement de ses couleurs habituelles vraiment intéressant. Bon en face, comment dire… on va me taxer d’être partisan, mais bon, ça pose quand même de vraies questions (moins politiques, je l’accorde, mais quand même, la politique c’est aussi le vivre ensemble, c’est s’habiller, avoir un peu de tenue). Il faudra m’expliquer comment font ces mecs qui vivent avec des femmes très classes pour être habillés aussi mal. De ce point de vue Sarkozy/Hollande même combat. C’est pas possible. Je vous épargne le choix de la cravate, ça se passe de commentaires, mais c’est pas possible d’avoir pour autant d’argent sur les épaules et d’aussi mal le porter. Alors oui, se pose la question de la taille et de la carrure quand on porte un costume, et je suis bien placé pour le savoir (ceux qui m’ont rencontré ont pu s’en apercevoir). Mais justement là il y a un travail à faire. Quand on est petit, on choisit des coupes type Dior, celles d’Hedi Slimane avec les épaulettes descendues vers l’arrière pour ne pas figer les épaules. Evidemment si on a des réflexes viriles et qu’on choisit les coupes carrées genre Kenzo on est fini. On a rapidement l’air d’un sac à patates (et croyez-moi j’ai expérimenté). Bon je vois que tout monde se moque de mes développements vestimentaires, mais c’était pour détendre l’atmosphère (en plus d’être révélateur mais on m’a souvent dit que ça ne l’était que pour moi alors…)
ACTE I, logique de l’absurde
J’en viens au débat lui-même. Et là, autant le dire d’emblée, j’ai rien compris à ce qu’i s’est passé au début, quasiment dans la première heure. J’ai cru que j’allais bouffer mon canapé tant Royal m’énervait à passer du coq à l'âne, d’un sujet à l’autre, à embrayer sur tout et n’importe quoi, à systématiquement déglinguer le dispositif dans lequel elle avait pris place. Je me suis dit elle est complètement folle. Et j’ai admiré Sarkozy et sa capacité à se retenir de se lever et de lui coller deux baffes. Alors la question se pose de savoir pourquoi il y a eu cette sorte d’ovni complet. On peut penser que c’était là la manifestation d’une stratégie d’attaque de Sarkozy, assez attendue (position du challenger), mais qui a pris une forme totalement inattendue elle. Une volonté de rendre Sarkozy chèvre (oui, je fais dans le bestiaire aujourd'hui). Mais à y réfléchir, je crois qu’il y avait autre chose aussi. Et cela m’apparaît en creux de la réelle maîtrise dont Sarkozy a fait preuve là (je ne parle pas de maîtrise de soi, mais bien de maîtrise de l’explicitation de son projet politique). J’ai le sentiment qu’il y a chez Royal une tension très forte entre une réelle lenteur à mettre en marche son discours, et le désir d’aborder tous les sujets d’emblée et immédiatement. Alors avec en plus le contexte de débat, ça donne ce truc bizarre. Mais du coup, passé l’étonnement et l’agacement, la cohérence de son discours m’apparaît mieux. Mais à travers la grande difficulté à l’exposer, car il semble bien prendre la forme d’une architecture globale. Sa formule « tout se tient », au-delà de tout ce qu’elle a de facile, me semble effectivement illustrer sa difficulté. Et aussi la notre, car il est difficile de se représenter un mouvement de pensée dans son ensemble, on appréhende toujours plus difficilement le tout que la partie. Mais entre Royal et Sarkozy on avait bien là les deux grand mouvements de la pensée : le synthétique et l’analytique.
Mais pour revenir au fond, si je ne crois pas un seul instant à la société du plein emploi version Sarkozy, car pour moi diminuer le chômage en augmentant la précarisation ce n’est pas une solution, je reconnais totalement que sur le domaine économique les solutions de Royal n’en sont pas non plus, ou peut-être même moins. C’est là bel et bien une aporie des pensées politiques de gauche en France. L’espoir de la croissance ne fait pas une politique économique. Pour autant, les autres pistes annoncées autour me plaisent (consultation, syndicalisme à revoir, etc.). Donc sur ce premier round, on avait déjà deux victimes (PPDA et Chabot, qui ne tenait déjà plus rien, puisqu’il faudra attendre la fin de l’émission pour avoir une réponse à la première question sur les institutions), une Ségolène complètement allumée et un Nicolas au bord de l’explosion, faisant des efforts monstres pour ne pas (légitimement) s’énerver, et mettant en avant ce qu’on l’a entendu souvent défendre, et ce coup-là plutôt très bien.
ACTE II, Comédie centrale
Et puis, tandis que j’agonisais au fond de mon canapé, il y a eu cette étincelle qui a déclenché chez moi un fou rire, et qui a fait basculer l’ensemble dans une atmosphère comique. Au comble de l’agacement, tentant désespérément de suivre Ségolène sur ses sentiers qui bifurquent, Nicolas s’est pris la tête, comme s’il allait s’arracher les cheveux. Moi je l’ai senti comme désarmé face à une furie qu’il ne comprenait pas. C’en était presque touchant. Je ne sais pas trop si ceux qui l’ont vu l’ont perçu comme moi, mais je pense à ce moment où Sarkozy se propose de réexpliquer par le menu des faits simples à Royal, comme en face d’un enfant qui refuserait de comprendre. Mais à partir de là j’ai le sentiment qu’il réalise qu’il n’aura aucune prise sur elle du débat. Alors il en prend son parti et on assiste à un truc vraiment bizarre. J’ai bien aimé ce moment car c’est le vrai début du débat au sens de dialogue. Il a fait ressortir différemment ce premier temps de la folie. Je crois que beaucoup l’ont remarqué, mais Sarkozy a peu regardé Royal directement. Il est souvent allé chercher un appui, et notamment du côté de PPDA. On peut gloser sur les raisons, mais ce qui m’intéresse c’est qu’à partir d’un certain moment, Sarkozy prend le parti de revenir vers Royal. Peut-être l’a-t-elle eu à l’usure, je ne sais pas. Mais là le débat change de dimension, et devient d’abord une sorte de comédie. Car Royal reste tout du long premier degré, fixé sur Sarkozy quand lui a encore une forme de recul que ce qui se passe. J’ai hurlé de rire quand elle lui a posé des questions rhétoriques, que lui a demandé à pouvoir répondre, et qu’elle lui a refusé ce droit directement, lui revenant à un « ah bon ben très bien » complètement, et là encore légitimement, décalé. Tout cela, je pense que Sarkozy ne l’aurait toléré de personne d’autre que Royal. Qu’elle a là user de son statut de femme, Sarkozy craignant par-dessus tout d’être taxé de misogyne ou de brutal. Ca ne pouvait donner qu’une situation comique. Et j’ai commencé à vraiment aimer ce débat, et à apprécier la démarche de Royal. Finalement sa stratégie de parole, si bizarre au premier abord commençait à la faire voir son utilité. Le reste du débat me semble avoir alors tourné à son avantage à elle, et complètement à mesure que Sarkozy perdait la dimension comique qui le protégeait encore des assauts de Royal
ACTE III, et là, c’est le drame.
L’avantage de Royal a, à mes yeux, été favorisé aussi par les enjeux qui sont alors apparus dans la discussion quasiment tous à son avantage (écologie malgré les bourdes respectives, éducation, lien social, modèle de la vie politique, culture, ah non désolé ils n’en ont pas parlé, pas de la recherche non plus, on verra ça dans cinq ans, etc.). La fin du débat a été tout entier sur le terrain traditionnel de la gauche, avec juste la fin sur la question de l’immigration. En fin de compte je me demande si Royal n’a pas emmené tout le monde où elle voulait, journalistes et contradicteur. Sa folie, je l’apprécie de plus en plus dans sa volonté de sortir des cadres posés. Dans cette fin de débat, les modèles de société proposés sont nettement apparus comme divergents. Cela m’a plu. Et surtout j’ai aimé que, de par sa position prémunies contre les attaques de Sarkozy elle puisse mettre en lumière ce qui moi me déplait chez Sarkozy.
Je pense qu’on parlera beaucoup de l’épisode des handicapés. Et j’ai trouvé très beau son geste de refus du discours lénifiant de Sarkozy, et qu’elle le mette face à ses contradictions. Car il ne faut pas se leurrer : malgré les sentiments que peut ponctuellement, sur tel ou tel cas, éprouver le candidat UMP, le modèle de société qu’il propose et qui a été à l’œuvre pendant ces dernières années n’est pas soucieux de ce qui par définition coûte à la société, provoque des dépense supplémentaires. On doit reconnaître effectivement à Sarkozy le droit d’être ému quand il rencontre des handicapés. Mais on doit aussi comprendre, et dire, que la politique sociale qu’il veut mettre en place est contradictoire avec ce sentiment. Les handicapés ne sont qu’un exemple qui révèle une forme de logique économique. Oui Sarkozy propose des réponses simples, réalisables et cohérentes sur le plan économique. Mais c’est réponses seront lourdes de conséquences pour ceux qui globalement ne sont pas adaptés, pour x ou y raison, à ce modèle. Oui Royal propose une vision de la société qui semble confuse et générale, mais c’est peut-être aussi parce que son regard est soucieux d’une réalité plus complexe et mêlée que celle de son opposant d’un soir. Au-delà de l’altercation proprement dite, j’ai aimé que soit là concentré la divergence de regard sur la société. Sarkozy n’est pas dans la tradition de la droite sociale chiraquienne. Mais il essaie d’en reprendre certains motifs. Mais on ne peut faire de tel ou tel cas des étendards pour justifier par ailleurs une politique qui dénie les enjeux de solidarité. Et là pas de bol, sur le thème qu’il avait choisi (là encore directement chiraquien), il est face à celle qui précisément a agi. Je dois dire que ça m’étonne vraiment de la part de Sarkozy que ce point n’ait pas été balisé.
Mais l’autre point qui m’a choqué s’est tenu sur le terrain de l’immigration. Alors que j’attendais Sarkozy ultra dominant et Royal mal à l’aise, j’ai eu l’impression du contraire. D’abord par le fait que Sarkozy aille de nouveau vers cette caricature des régularisations des grands-parents (appelé par le couplet sur les 457 millions de jeunes Africains de moins de 17 ans qu’on ne peut quand même pas accueillir non mais des fois). Pourquoi cette surenchère et ce propos alors même qu’il est immédiatement contredit ? J’ai l’impression que la position très pragmatique, et en même temps appuyé par l’arrière-fond humaniste que l’on prête à Royal du fait qu’elle est de gauche et qu’elle n’a pas encore eu à gérer ce dossier, que cette position donc n’a laissé comme marge à Sarkozy que ce glissement vers l’extrême. J’ai trouvé ça habile de la part de Royal. Et dans cette question de l’immigration, c’est surtout le cas des femmes Bulgares qui m’a heurté. Car là Sarkozy a voulu faire du Royal : souci de la condition féminine et de ses misères. Or là encore Royal l’a mis face à ses contradictions : la politique se fait sur des principes, et ce qui vaut pour certaines femmes doit valoir pour toutes. Il ne doit plus y avoir de pouvoir régalien de la part des dirigeants qui décident arbitrairement, sur un ressenti, de ceux qui peuvent rester et de ceux qui doivent partir. Là encore Sarkozy a le droit d’être ému et sensible, mais s’il en tire une leçon qu’il la généralise au lieu de résoudre ce « problème » ponctuel avec ses émotions en accordant une sorte de « dispense » à la règle qu’il s’est fixé.
Epilogue
Ces moments ont été éloquents pour moi. L’on va choisir, au-delà du candidat, une politique dans son ensemble. Avec ses forces et ses faiblesses, ses solutions et ses apories. Personnellement, même si le début du débat m’a accablé, je suis heureux de savoir pour qui et surtout pour quoi je vais voter, dans sa globalité. Et même si l’élection semble bien pliée (mais bon j’ai une grande tendresse pour les loosers, ce qui explique mon goût pour Pipo et mon peu d’intérêt pour Zorro), ce que je défend comme valeurs se retrouve bien chez Ségolène Royal, et l’on a pu voir combien, malgré les efforts d’enrobage de Nicolas Sarkozy celles-ci se trouveraient par principe complètement négligées avec lui. J’espère qu’au-delà de la polémique autour de la forme prise par ces échanges finaux, cette différence sur le fond transparaîtra et saura convaincre les indécis du scrutin en faveur de Ségolène Royal. Non que je pense que Sarkozy devienne un tyran autoritaire (mais bon, sans aller jusqu’au changement de République, c’est dit que les institutions ne vont pas beaucoup bouger, et franchement ç’est dommage), mais simplement parce que la politique qu’il mènera, malgré la bonne volonté qu’il y mettra, creusera des inégalités sans les légitimer, et ne sera que très peu et de manière très anecdotique soucieuse des plus faibles du tissu social.
En tout cas, encore une fois, ce débat m’a plu, car il m’a fait passé par tous les états, car il a été bon des deux côtés, sur des registres différents, car globalement je crois qu’il a été à même de rassurer les détracteurs des deux candidats (incompétence de Royal, brutalité de Sarkozy), et parce que finalement Sarkozy m’a semblé plus touchant et fragile qu’il ne l’avait jusque là été (et il s’agit de qualités très nettes pour moi), et Royal plus splendide que jamais. Ah… ceux à qui je mettrais bien des baffes aujourd’hui ce sont les éléphants du PS, parce que dans le genre gâchis…