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 Sujet du message: Cure or Care, évolution des perspectives soignantes.
MessagePosté: Dim 22 Mai 2011 08:38 
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Localisation: Le cosmos est mon campement
Depuis quelques années maintenant, les soins infirmiers et Aide-Soignant (principalement) ont été remis en question avec l’apparition des concepts d’ « Humanitudes », de « prendre soin » et de « caring (opposition des soins curatif au soin « caratif »)
Je vais essayer d’expliquer un peu mieux ces différents concepts.

Petite histoires des soins infirmiers :

On plaisante souvent sur le plus vieux métier du monde féminin, mais il en est un autre qui durant de longues années semblait réservé aux femmes, celui de « prendre soin ». Dans un premier temps transmit de femmes en femmes et s’articulant principalement autour de la mise au monde et de la fin de vie. Plus tard, lors des épidémies de lèpres du moyen-âge, ce sont les prostituées qu’on envoyait s’occuper des lépreux. A partir du XIIème siècle le soin deviendras d’ordre religieux et bénévole. Ce n’est que lors de la première guerre mondiale qu’il y’auras une véritable émergence des infirmières laïc. En 1902 un décret oblige les préfets à créer des écoles d’infirmières laïque. Après Mai 68 la profession prendras un nouveau tournant en se libérant des notions de soumission, charité et obéissance. Depuis 1992 il n’existe plus qu’un seul diplôme d’infirmier, le diplôme d’infirmier psychiatrique ayant disparu.
A noter que durant ces années il y’a également eu des glissements de tâches, les infirmières étant amenées à avoir de plus en plus de responsabilités, créant ainsi la fonction d’Aide-Soignante (qui travaille en collaboration de, et sous la responsabilité des infirmiers).

Concernant les différents concepts donc :

Plutôt que de les détailler, je vais faire ici une généralisation. Il y’a en anglais deux mots distinct pour parler du soin « cure » et « care », c’est de cette différence dont il s’agit ici. Il ne s’agirait donc plus de « faire du soin » mais plutôt de « prendre soin ». Ce qui sous entends, de ne pas agir dans le but unique d’une guérison en s’occupant uniquement de la maladie, mais de prendre en charge le patients/résidents/clients dans sa globalités (aspect moral/physique et social).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser il ne s’agit pas non plus de distingué le médecin des membres du personnel soignant puisqu’il s’agit d’intégrer ces notions aux seins d’équipes pluridisciplinaire.

Ces concepts sont-ils nouveaux ? :

Non : les métiers d’aides-soignants et d’infirmiers sont traditionnellement ancrés dans le « prendre soin ». Cela explique le complet succès de ces méthodes auprès de son principal public. Les soignants aspirent au relationnels et à la prise en charge globale des personnes en charge. Cela va donc complétement dans le sens de nos formations initiales et de nos volontés.
Oui : Si le personnel soignant est sensible par avance à ces idées, les responsables d’établissements sont naturellement moins enclins à les avoirs. Depuis plusieurs années le développement, notamment des maisons de retraite, à transformer ce besoin en véritable bisness. Toujours plus de personnes à prendre en charges, avec un personnel minimum. Le tout générant un stress supplémentaires pour les soignants et les patients/résidents/clients, limitant le temps passé auprès de chaque personne, forçant à aller au plus pressés et donc uniquement à l’aspect physique (bien qu’il ne faille pas tout mettre sur le dos du « manque de temps »). Cela se traduits par de la maltraitance (par négligence s’entend, la maltraitance physique et verbale ne saurait trouvés ici une excuse valable à leur accomplissement !). Le développement de ces concepts et des formations qui vont avec au sein des établissements, permet de valoriser ses bases fondamentales des professions soignantes, et de responsabilisés les chefs d’établissements en ce qui concerne leurs applications. De plus ces concepts revalorise le personnel soignant qui à force d’être pressés de toute part, perdait de son image propre. Il est à noter que ces méthodes ont également apporté de nouvelles choses, loin de moi l’idée de dire qu’ils n’ont rien inventés !


Lectures en liens :

« On achève bien nos vieux »
Jean-Charles Escribano (infirmier)
Ici il ne s’agit pas d’un livre développant un concept, mais d’un état des lieux fait par un infirmier dans un établissement donnés, et qui malheureusement (quoi que pas toujours aussi atterrants) peut se faire dans nombre d’établissements. Il semble important de prendre connaissance de ces faits avant de prendre connaissances des idées nouvellement remise sur le tapis visant à pallier à ce genre de déviance.

Résumé :

Depuis plus de vingt-cinq ans, Jean-Charles Escribano est infirmier, au service des personnes âgés dépendantes. Sa compétence en organisation des soins est reconnue de tous.
Un jour de 2000, il est recruté dans un nouvel établissement. Très vite, son travail devient un combat quotidien : obtenir qu’on respecte les pensionnaires en actes et en paroles (que le personnel les vouvoies, tout simplement !*), qu’on tienne leurs chambre propres et eux avec, qu’on veille à ce qu’ils mangent chaud.
Hygiène insuffisante, personnel peu nombreux et mal formé, manque de place… Jean-Charles Escribano et quelques autres s’organisent, dénoncent les maltraitances graves, l’inhumanité quotidienne. Mais ils dérangent.
Cette fois, cen est trop, Jean-Charles Escribano veut dire haut et fort ce qui se passe derrière les portes en verre et les halls fraîchement repeint de ces maisons qui coûtent cher aux familles.
En 2007, 1million de personne sont âgées de plus de 85 ans. En 2020, elles seront 2 millions. Un choc démographique sans précédents. Il est plus que temps d’ouvrir le débat. Et si c’étaient nous qui y residions ?

*Tutoiement/vouvoiement des résidents : De manière générale le vouvoiement se doit d’être une norme. Il existe cependant des cas exceptionnels ou le tutoiement est toléré. Il ne peut s’agir d’une décision personnelle, une discussion en équipe est indispensable, cela se produits généralement lors de démence liées à l’âge. Sans sortir de notre rôle propre et de notre devoir nous devons aussi nous adaptés et faire face à tous les cas de figures.

Avis :
Bien qu’ici le constat soit extrême, il met bien en valeur les maltraitances quotidiennes que tous les soignants ont infligées un jour à l’une des personnes prises en charge. Il ne s’agit pas ici de dénoncés un établissement en particulier, mais tous les travers et mauvaise habitudes prisent par le monde soignant en générale et le personnel d’établissements privés en particulier. La maltraitance par négligence est l’une des plus courantes, et la plus dévastatrice, car quotidienne.


« Humanitude »
comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux
Yves Gineste, Jérôme Pellissier

Résumé :

Penser l’humanitude, comprendre la vieillesse, découvrir et affirmer la capacité des Hommes vieux, malgré les difficultés qui les éprouvent, à vivre leur vie dignement jusqu’au bout, proposer des outils qui permettent d’aider et de prendre soin dans le respect et la tendresse, c’est le pari réussi des auteurs de ce livre.
Après une analyse qui montre que les Hommes vieux vulnérables sont aussi indispensables et précieux que les autres Hommes, que les autres citoyens, les auteurs nous guident sur les chemins d’une science pratique au service du bien-être et de la qualité de vie.
La philosophie de l’humanitude et les dernières découvertes et connaissances sur les grandes pathologies de la vieillesse (du syndrome d’immobilisme à la maladie d’Alzheimer, en passant par les autres démences) les ont conduits à élaborer des techniques nombreuses et des savoir-faire précis qui donnent à tous, familles, soignants ou proches, les éléments nécessaires pour prendre soin. Un prendre-soin permettant de toujours épauler les forces de vie de la personne, de toujours respecter et soutenir, quelles que soient les épreuves, son humanitude.
Jérôme Pellissier est écrivain et chercheur en psycho-gérontologie. Auteur notamment de « La nuit, tous les vieux sont gris » (2003) et de « la guerre des âges » (2007).
Yves Gineste est le concepteur, avec Rosette Marescotti, de la « philosophie de l’Humanitudes » et de « la méthodologie des soins Gineste-Marescotti ».

Avis :
Peut-être un peu difficile d’accès, ce livre est extrêmement complet. Ici il s’agit véritablement de la prise en charge de la personne âgée. La philosophie d’humanitude permettant une approche véritablement différente de ce qui se fait en EHPAD (Etablissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes). Permettant une complète remise en questions des pratiques et des pensées soignantes.
Je vous invite à regarder ce petit film, qui seras bien plus parlant qu’une tartine de mots à ce sujet (bien que le commentaires un peu gnangnan de la reportrice à la fin soit dommage) :
Humanitude, Yves Gineste dans une maison de retraite, journal de 13h[

Prendre soin à l’hôpital :
Inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante
Walter Hesbeen

Resumé :
Cet ouvrage, qui s’adresse au monde infirmier et à tous les professionnels de santé, nous fait partager le besoin, voir l’urgence, de rendre au mot soin tout son sens ; ainsi différencie-t-il « faire des soins » et « prendre soin ».
Mettant en relief toute la dimension humaine nécessaire à un apport qualitatif du soin, l’auteur approfondit et illustre la nécessité d’améliorer les services hospitaliers.
Par les témoignages, la sincérité, la réalité du vécu quotidien, Walter Hesbeen propose une réflexion claire et approfondie qui fait de cet ouvrage un élément essentiel à la nécessaire évolution de l’organisation des lieux hospitaliers. Il se destine donc à tous ceux qui se soucient d’inscrire leurs actions dans une perspective soignante.

Walter Hesbeen est infirmier et docteur en santé publique de l’université de Louvain (UCL, Belgique). Il a été professeur à l’école nationale de santé publique (ENSP, France). Il est aujourd’hui responsable de l’unité de recherche et développement de l’Ecole a Source de Lausanne (Suisse) et secrétaire général de l’Institut La Source de Paris. Il est membre fondateur et rédacteur en chef de la revue « Perspective soignante ».

Avis :
Bien plus spécifique ce livre s’adresse principalement au monde soignant. Contrairement au précèdent livre, axés sur la personne âgée, celui-ci développe des pensés et des méthodologies de soins plus générales.


Pour finir :
le caring est-il prendre soin ?
Un texte de Walter Hesbeen mettant en avant les différences et ressemblances du Caring (methode créer par une Américaine) et du Prendre soin (sa methode).



edit : j'ai écrit ce poste aprés une nuit de travail compléxe et chargé. Il se peut qu'il y'ais des incohérence ou des non-sens. Si c'est le cas merci de me le faire remarqué afin que je les corrigent. Merci par avance.


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