Skiourocs a écrit:
Pourquoi tomber dans un tel extrême ? Un exemple très concret : souvenez-vous de la façon dont Doflamingo a volé le trône de Dressrosa... on a tous vu une manip superbement orchestrée pour mettre la lumière sur Doflamingo comme fin stratège. Mais ce serait trop simple de s'arrêter là, puisque quand le masque est tombé devant le peuple, quand le contrat-pervers a pris fin, il dit tranquillement (si mes souvenirs sont bons) " j'aurais pu régner avec la terreur dès le début ". J'en déduis qu'il a pris un certain plaisir à décrédibiliser totalement le roi et à ressentir son angoisse, son désespoir. De plus, vous m'accorderez bien que son attaque "parasite" ne sert strictement à rien si ce n'est entretuer les faibles, et pas d'une mort les plus clémentes...
En fait, ses paroles font références au système qu'il a mis en place après sa prise de pouvoir et à la manière dont il aurait pu régner. D'ailleurs, la
OPTRAD vient de sortir le chapitre en HQ. La phrase correcte est "dès le départ, rien ne m'empêchait de régner par la force". Il n'est nul question de plaisir ou de sadisme, seulement de la manière de gouverner.
Et il est vrai qu'il s'est bien compliqué la vie pour créer un royaume reposant sur le paraître (effacer des mémoires l'opposition ou la retenir prisonnière dans le Colisée plutôt que de l'exterminer). S'il avait usé de la coercition plutôt que de la manipulation, il n'aurait peut-être pas pu sauver aussi bien les apparences sur la nature de son royaume (une tyrannie), mais en revanche, il aurait pu éviter que tout lui explose à la figure une fois les problèmes sous clé descellés. Faut croire qu'il respectait une sorte d'étiquette, la logique de son système étant une reprise de celle du GM (vainqueurs soumis et perdants rebelles).
Cidolfus a écrit:
Donc, non il n'aurait pas pu régner par la terreur depuis le début. Il dit ca pour manipuler le peuple , il fait en fait un sophisme qu'on apelle le "deux faux vont un vrai" : "J'aurais pu vous terroriser depuis le départ et etre un roi sanguinaire , vous auriez vécu dans la peur absolue . Mais au lieu de ca , vous étiez heureux sous mon règne. Inconscients des pertes que vous avez subis mais heureux , je ne suis donc pas un mauvais roi". Il manipule le peuple pour regagner une légitimité, il avance un argument (complètement fallacieux bien sur) , pour dire qu'il n'était pas un si mauvais Roi que ca.
De ce que j'avais pensé alors, ce n'était pas pour regagner en légitimité, mais pour faire passer la pilule de son survival game.
Enitu au chapitre 745 a écrit:
Enfin, vient s’apposer la question de l'alternative. Il faut voir la nature des récompenses proposées mais DF adopte une attitude magnanime se déclarant prêt à faire des concessions via l'alternative qu'il propose. Il se peut évidemment — j'ai envie de dire bien sûr — que ce soit un piège comme le dit ange bleu, mais le discours de DF se pose comme raisonnable. Son début de discours appuie d'ailleurs cette idée de raison en indiquant qu'il aurait pu mener un régime de terreur depuis le début, et implicitement qu'il ne l'a pas fait. En se montrant raisonnable, modéré, DF contrebalance d'un coup son excès. Et la porte de sortie paraît d'autant plus sûre. C'est en cela, par la persuasion et la contrainte que DF essaye de manipuler les gens, ayant perdu par l'éclatement de la vérité, sa légitimité en tant que roi (et donc, toute autorité). Je pense que l'on vient de passer dans ce chapitre d'un DF despote à un DF tyran (ce qu'il était au départ, mais personne ne savait).
Pour le reste de ton quote, je suis d'accord bien sûr.
Cidolfus a écrit:
Manipuler Riku était nécessaire :
-D'abord parce que DF a décidé de faire de DR une plaque tournante de son business.Il a besoin pour ça de tranquillité, de stabilité. Une ambiance de guerre civile perpétuelle ne l'arrange pas du tout.
Il y aurait forcément eu de la résistance, mais cela n'aurait pas forcément déstabilisé les activités mafieuse de DF. S'il avait régné par la force, il aurait moins enrobé les choses mais il l'aurait fait quand même. Il n'avait qu'à présenter les choses d'une manière différente ("ces gens-là sont fous" par exemple). Et puis même sans la manipulation de Riku, DF était légitime sur le trône. Il aurait fait savoir son appartenance à la famille Donquixote.
Cidolfus a écrit:
-Et ensuite, tout simplement , parce que la marine serait immédiatement intervenue. Soyons clair : Elle n'aurait pas du en théorie laisser DF s'emparer du trône de DR, elle l'a fait pour un certain nombre de raisons que nous devrions découvrir bientot : DF a surement abusé de son statut d'ex-DC. Mais il n'a pu le faire que parce que les circonstances étaient bonnes : Riku était détesté par tous , DF s'est postionné comme sauveur de l'ile. Si il avait tout simplement massacré tout le monde, puis annihilé tous les opposants , la marine aurait été forcée d'intervenir , dans le cas contraire, elle aurait perdu tout crédibilité.
La Marine aurait été effectivement dans une position délicate. Un corsaire qui fait un coup d'état dans royaume, ça passe mal. Après, il ne faut pas oublier que Vergo était déjà en charge du G-5 à l'époque. Et DR étant dans sa zone, ça aurait peut-être pu passer, le manque d'information étant pour le GM, en comptant en plus son ex-statut de DC et ses nouvelles possibilités en tant que corsaire. Mais étouffer l'affaire jusqu'à une acceptation du statut quo aurait été difficile.
Bref, manipuler Riku était très avantageux mais pas forcément nécessaire (même si ce n'est pas ce que remet en cause DF dans sa phrase).
Cidolfus a écrit:
(on ne sait pas comment il a fait pour camoufler ca , mais en tout cas , çà ne devait sans doute pas être trop difficile) mais tout un peuple de jouets qui sort de nul part , ça aurait attiré l'attention de tout le monde.
DR est basé tout comme Dawn sur les apparences. DF ne peut pas en effet se permettre de transformer tout le monde en jouet. Comme tu dis, ce serait louche.
Je pense qu'il n'a même pas chercher à camoufler ça. DR comportait toujours des humains, il y avait un vivre ensemble entre ces derniers et les jouets (pas d'inégalités apparentes) et puis, ça s'est progressivement (sur 10 ans).
Skiourocs a écrit:
C'est surtout la perversion du personnage dans ses jeux de manipulation qui pour l'instant ne trouve aucune justification claire. Son pouvoir en soi étant machiavélique de nature, Doflamingo épouse parfaitement la peau du marionnettiste sadique, sans pitié et pire, qui semble apprécier la torture.
Son pouvoir n'est aucunement machiavélique de nature. Il ne fait que produire des fils. C'est son utilisation qui peut être jugée comme bonne ou mauvaise (et là non plus on n'est pas dans l'essence/la nature).
Plutôt que de prendre du plaisir à torturer, je ne pense pas que ce soit ça. C'est plutôt une excitation face à la vue du sang et de la mort. Tout comme Monet qui a le même tic avec la langue quand elle combat. Et la nuit du coup d'état tout comme le Colisée vont dans ce sens. Je trouve
cette page très explicite en tout cas.
Skiourocs a écrit:
Ce que je trouve fascinant et caractéristique de la démesure de Doflamingo, c'est aussi cette façon d'objectiser toutes les personnes en dehors de la famille comme des pantins. Exemple surprenant dans ce chapitre : Doflamingo parle du cas Fujitora comme si c'était un de ces pantins (certes dangereux et potentiellement rebelle) avec un air supérieur un peu insolent...
Il ne le traite pas comme un objet, au contraire il l'estime. Fujitora est une menace sur plusieurs plans (sa volonté d'abolir l'ordre des corsaires, ses connaissances sur DR, sa volonté encore d'arrêter DF) mais dans le même temps, il est sans être un allié une sorte de partenaire d'entente cordiale. Et puis un amiral n'est jamais qu'un homme gradé avec un gros potentiel de frappe. C'est pas ça qui le rend intouchable (Fujitora est en gros l'épine dans le pied de DF mais qui lui sert pourtant avec son piquant, à repousser ses autres ennemis).
ange bleu a écrit:
Au final, on voit bien que Dofla se rapproche d'un comportement très nature, qu'on peut recouper à une vision Divine du monde (conception très japonaise/asiatique), là où Croco avait une approche plus liée à une réflexion analytique humaine, et dénuée de sentimentalisme (pure logique en quelque sorte).
J'aime pas ce raisonnement en des termes naturalisant, comme si ça coulait de source (alors qu'évidemment ce n'est pas le cas. Il n'est pas question de nature ici). Je préfère nettement ton image du pacte social, ou même l'image de la famille. Que ce soit les paroles de Vergo à Law sur le respect des aînés et l'opposition adulte/enfant, Jora qui parle de fonctionnement de la famille Donquixote (sur le sacrifice pour DF), la relation qu'a DF pour Baby5 et Law (le nom de Baby5 est assez explicite. Je me demande si c'est son vrai nom...) ... on est bien loin d'un truc biologisant. C'est plutôt une reprise de la famille japonaise avec plusieurs générations qui se côtoient, le respect des aînés et l'
ie (on le voit notamment quand Bellamy déshonore le pavillon de DF et à ce chapitre, où DF ne tolère pas qu'on se moque de sa famille). Puis il y a ce respect pour le statut de DF. "Jeune maître". On passe à l'étape où l'obéissance est due au respect d'une condition (qui est paradoxalement plus d'actualité et est en plus, rejetée par DF — le sang, le destin).
A ce titre-là, si DF était promis par son sang à un destin (celui de DC), c'est qu'il n'était pas un enfant illégitime. Je le vois mal en tout cas remettre en question le destin et le sang, le concernant tout du moins, s'il n'était pas purement légitime. A mon sens, il serait plus dans la remise en cause (et de fait la distanciation) car sa vie n'a pas été marquée par le futur auquel il était promis. Ses parents sont morts (rupture avec le sang) et il a une vie très sinueuse (rupture avec le destin).
Et à titre d'hypothèse, je me demande s'il ne s'est pas construit en opposition au sang et au destin, avec une famille de substitution ne reprenant pas la filiation par le sang et un objectif de substitution à sa destinée (DF étant la figure de l'homme qui se fait/s'accomplit par soi-même — me souviens plu du terme anglais).
Sinon, je viens de réaliser qu'avec les parents de DF morts, il n'y a hypothétiquement plus d'autres prétendants à la représentation de la famille Donquixote. Ça expliquerait mieux l'embarras du GM à son égard. Etant à priori le dernier de sa famille, il ne peut simplement disparaître ! A prendre avec des pincettes tant qu'on n'a pas confirmation ou infirmation, mais DF mort, ça pourrait bien être la disparition de l'une des 19 familles !
(Et si c'était vrai, l'AdR aurait soudain un énorme intérêt à prendre sa tête (je pense)).
Edit : Je ne crois pas aux explications essentialistes. Après, je peux concevoir la symbolique à la nature (mais ce n'est pas la même chose). Toutefois, là, je ne la vois pas du tout. Pas plus que le côté divin d'ailleurs. Edit 2 : Je n'y avais pas pensé à celle-là ^^' Mais je parlais de façon générale (sauf quand c'est explicité dans le manga donc — je précise maintenant u_u). Enfin bon, tu vois un alpha quand moi je vois un patriarche :p
Concernant le destin, nous n'avons pas le même postulat. Donc forcément... Je fais référence à cette page et à l'image du self-made-man que j'ai de DF (j'ai enfin retrouvé le nom anglais). Mais je reste quand même prudent, DF est parfois contradictoire et il n'est pas exclut qu'ici encore, il y ait un paradoxe.
Chose curieuse que j'ai remarqué en lisant, Bellamy soutient Luffy comme étant le prochain SdP.