xoup a écrit:
Intéressant non ?
Ça pour une info ! Tsuru !
Si cette traduction est correcte, alors ce serait le moyen de la ramener sur le devant de la scène (un personnage bien mystérieux, elle a l'air d'être au courant de beaucoup de choses — elle savait notamment qu'Ace était le fils de Roger).
musicman a écrit:
Diveo a écrit:
Je trouve ça bizarre d'avoir nommé le frère du flamand avec le nom d'un cheval .. Enfin dans le roman ça reste son fidèle destrier qui l'accompagne partout mais bon .. Si on suit cette logique on pourrait encore avoir des personnages de l'univers de cervantes comme Sancho Panza ou encore Dulcinée ..
Quelqu'un aurait une idée de pourquoi avoir baptisé le petite frère de DF avec le nom du cheval ? Je trouve ça bizarre vraiment
Je ne pense pas qu'il faille chercher plus loin que "fidèle destrier" = très proche = frère. Dans le roman, Don quichotte n'a pas de frère il me semble, et si il en a un, il ne joue pas un grand rôle auprès de Don quichotte dans l'histoire, donc ça aurait été une erreur de baptiser le frère de Dofla comme le frère de Don Quichotte.
Ça me rappelle le post de Skiourocs au chapitre précédent qui faisait la réflexion de la relation DF-Rocinante et qui en arrivait à soulever la question de la perception du monde, des DC dans un premier temps, puis plus particulièrement du père Donquixote :
Skiourocs a écrit:
J'espère que les chapitres suivants permettront d'élucider le comportement étrange de Cora avec les enfants en général. Est-ce seulement pour les protéger de son frère ? D'ailleurs, est-ce qu'on peut déjà interpréter son mutisme comme un vaste jeu d'acteur ?
Il faut vraiment s'intéresser de plus près au rapport Doflamingo-Rocinante. Il est intéressant de noter que seul Doflamingo est dépeint dans son passé comme un enfant pourri du système pourri, on n'a pas le même tableau pour le frère (aucune scène dans laquelle on le voit réclamer ses soi-disant privilèges). Peut-être a-t-il développé une vision radicalement différente de son frère sur l'identité de DC et ce qui devrait lui revenir de droit.
Cela nous amène à une toute autre problématique, déjà amorcée par les paroles enigmatiques de Fujitora à propos des DC du GM. Oda montre le clivage entre les DC, se prenant véritablement pour des Dieux-fondateurs, et le peuple composé de simples humains qui peuvent à tout moment être réduits à l'état d'esclavage. Le peuple est caractérisé par des émotions comme la souffrance, la haine, le ressentiment, et plus globalement l'envie de vengeance, quand les DC sont globalement perçus comme des êtres insensibles dans leur univers fermé, incapables de ressentir de la compassion ou d'essuyer une forme quelconque de culpabilité. Le message d'Oda est-il de nous faire comprendre que l'abus de pouvoirs corrompt fatalement la nature de l'homme, altère sa perception du monde ?
Homing, le père de Doflamingo, justifie son désir de partir de Marie-Joie en rappelant qu'il s'est toujours considéré comme "humain". En dehors de la bulle dorée, le petit Doflamingo dit ressentir pour la première fois "la douleur, la faim, etc".... Ce n'est pas un changement de classe sociale qui occasionne ses sensations, c'est bien plus : le fait de se confronter pour la première fois à ses propres manques / limites, le fait de ressentir un danger, et pas n'importe lequel, celui qui menace directement la survie. C'est aussi cette sensation de mort imminente qui éduque l'homme dès son plus jeune âge : ce à quoi Doflamingo avait échappé jusque-là. On ressent bien dans ses pages que ce premier contact avec la mort a été difficile et dans son cas particulier, très mal intériorisé parce que mal légitimé par le comportement du père. Je rejoins Red pour dire que la scène dans laquelle Homing demande de l'aide est terrible pour nous lecteurs, et a fortiori intolérable pour le jeune Doflamingo. Homing parle d'un surplus de "naïveté" de sa part : c'est surtout un autre symptôme de cette perception complètement altérée du collectif des DC, un manque de lucidité ou un déni de certaines difficultés de la réalité du monde extérieur. Comment ne pouvait-il pas s'attendre à ce que les civils s'en prennent à sa famille, surtout dans une région du monde qui n'est pas affiliée au GM ! Le mal perpétué par les DC fait bonne presse, c'est évident ! "Trop bon, trop con" ?
Ce à quoi j'avais tilté que la perception faussée du monde caractérisant Don Quichotte, pouvait s'appliquer à la famille, plus qu'au seul personnage de DF. Je n'ai jamais lu Don Quichotte, mais de ce que j'ai pu lire dessus, le personnage est un héros qui n'est pas en phase avec son époque, qui lit le monde à contresens parce qu'il traduit justement tout en terme de chevaleries. Ce qui provoque alors le décalage et le comique. Et à mon sens, notamment en lisant le post de River dans ce même topic...
River a écrit:
Je n'exclus pas que Corazon est une vision faussé des D, comme son père avait une vision faussé du monde extérieur ou la recherche de médecin charitable envers Law dans le premier hopital venu.
... je ne peux que croire que Don Quichotte trouve des résonances dans les trois personnages Donquixote à la fois. Le père autant que Rocinante font preuve d'une grande naïveté.
Le premier pense vivre tranquillement parmi et en tant qu'humain, sans penser à la réalité du monde. Il a résonné avec les codes de la société d'où il vient, où la forme importe plus que le fond. Et se considérant comme humain, changeant à ses yeux de statut donc, il n'a pas réalisé ou sinon trop tard, que ce simple changement ne suffisait pas pour se revendiquer comme il le souhaitait. Plus que de se prétendre pour être ce que l'on souhaite se revendiquer, il faut encore que les autres nous reconnaissent comme ce que l'on se revendique. Et il n'a donc jamais été une affaire de statut sinon pour les DC, pour qui aucun retour en arrière n'était possible. Cette naïveté est donc le résultat d'une mauvaise lecture construite par et dans la société d'origine, dans le rapport qu'elle entretient au monde. Comme Don Quichotte, Horming vit avec les codes d'une société anachronique dont il se revendique en partie, dans un monde pourtant qui est bien loin d'en être resté là.
Pour ce qui est du deuxième, Rocinante, la naïveté passe comme le souligne River par sa quête envers et contre tout, d'un hôpital qui veuille bien soigner Law, sinon plus particulièrement, d'un "médecin charitable" qui s'y trouverait. Cette fois-fois ci, ce n'est plus quelqu'un qui n'est pas synchrone avec le monde, mais le monde lui-même qui n'est pas en phase avec la réalité, victime de préjugés et du silence des auteurs de la tragédie. Aussi Rocinante se heurte-t-il à une réalité faussée, mais qui devient paradoxalement la "vraie" en ce que tout le monde y croit. Ici le rapport est donc inversé par rapport à ce qu'a vécu son père. Nulle mauvaise lecture fondamentale, mais la non-prise en compte de la réalité telle que la perçoit concrètement le plus grand nombre. Et ironie du sort, ça pourrait être sa propre société, de laquelle dépend dans une certaine mesure du moins l'institution qu'est le GM, qu'est né ce décalage avec la réalité. Comme si Rocinante ayant réussi ce que son père a échoué (vivre parmi et en tant qu'humain), sa société d'origine le rattrapait, l'embarrassant encore et toujours de ce même rapport différé — Rocinante finissant par lire la situation comme ce qu'elle apparaît aux yeux du GM.
Et ce qui est finalement frappant face à ses deux personnages, c'est que DF qui ne se situe absolument pas dans la naïveté ou une forme de naïveté. Il est totalement dans le pragmatisme, n'adhérant pas au rêve (ce qu'a nourri son père dans sa naïveté) et à l'espoir (ce qui a animé son frère dans la quête d'un docteur pour soigner Law), sinon pour servir ses propres intérêts. Et pourtant, sa lecture du monde s'en trouve une nouvelle fois, mais d'une manière différente, biaisée. Ça avait été d'ailleurs ma conclusion lors de la discussion sur le cas du hasard et de la causalité sur cet arc, au chapitre 744, où deux lectures possibles d'un événement fondamental s'opposaient : la première était que le retournement de Violet n'avait été possible que par ce qu'elle avait vu dans Sanji (et nul autre que lui n'aurait été capable d'une telle "fantaisie"), tandis que la deuxième lecture, celle de l'équipage de DF, était que la trahison était prévue à l'avance et trouvait des signes annonciateurs. Au regard d'aujourd'hui, plus qu'une vision altérée des choses, je dirai que DF traduit sous la lunette du pragmatisme, créant ainsi le décalage avec des événements résultant du hasard, de la chance ou même du destin. Par ailleurs, DF n'a jamais totalement décroché avec sa condition de DC quand bien même c'en est un rebut. Il continue de coller à cette vie passée, parlant même de conquérir le monde des DC pour pouvoir ensuite le détruire. Et à l'image de Don Quichotte, je trouve amusant de voir l'entourage de DF. Sa famille n'en est pas une au regard de l'affiliation par le sang (qui a l'air d'être la norme à Marijoa ; elle est montée de toute pièce par ses soins), son frère travaille en agent-double pour le camp ennemi et se fait passer sur interprétation des autres pour muet, et ainsi sa famille initiale le trahit (et même sa société d'origine, puisque lui faisant la chasse) tandis que ce qui constitue son autre famille (son équipage) lui voue une fidélité sans limite. Moi ça me fait penser à Dulcinée, la fille de laboureur qui n'est pas une princesse, pas plus que Sancho n'est écuyer (étant en réalité un simple métayer). J'ai l'impression qu'il y a quelque chose de cet ordre-là ^^
Surement d'autres choses...
Pour Rocinante, j'avais lu un commentaire sur le rapprochement entre son éducation humaine à faire et son nom (qui signifie "homme illettré et rustre").