Voila, on passe le temps comme on peut le soir quand l'ordi est pris, alors j'ai commencé une histoire! L'idée me trottait dans la tête depuis un moment donc bon ... Voila le début du premier chapitre! Dites moi ce que vous en pensez ^^ je ne sais pas quand arrivera la suite ...
Bonne lecture!
Chapitre 1
C’est les mains vides qu’Amy arriva pour la première fois en ville. Les mains, les poches, l’estomac … Tout était vide. Mais Amy ne se souciait guère de ce genre de détails futiles. Elle voulait retrouver une vie décente, une vie d’humain que tout un chacun côtoyait au quotidien, et pour se faire, elle en avait conclu qu’elle devait avant tout s’installer dans une ville, abandonnant ainsi ses deux dernières années de vagabondage qu’elle avait connues.
Ces derniers temps, elle avait tourné autour de cette ville, comme pour la tester. Amy s’était demandé pendant longtemps ce qu’elle pourrait y faire, car si elle abandonnait sa vie de bête – car c’est ainsi qu’elle s’était comportée pendant deux longues années – elle devait trouver un travail et un logement, se faire des connaissances … Mais elle était loin d’ignorer à quel point ces tâches étaient un dur labeur, surtout pour elle qui n’avait qu’effleuré la vie civilisée lorsqu’elle était enfant.
Amy n’avait pas décidé d’enterrer son passé comme beaucoup l’auraient fait à sa place, mais elle voulait l’utiliser pour rester toujours différente des autres. Elle savait que, quoiqu’elle fasse pour contrer cette fatalité, son passé avait déjà déteint sur sa manière actuelle de vivre.
Lorsqu’elle franchit les portes de la ville, Amy sentit que son estomac était noué, son cœur serré. La jeune fille ravala avec peine la bouffée d’angoisse qui voulait la submerger.
Amy fut rapidement confrontée à une sensation qu’elle avait presque oubliée. Alentours, les gens se retournaient pour épier cette inconnue, souvent ils changeaient de trottoir pour éviter de la croiser. Tous dégageaient une forte hostilité à l’égard de cette jeune fille qui était vêtue de façon bien extravagante … Des collants noirs déchirés, une jupe rouge bouffante terminée par de la dentelle noire, un ventre laissé nu, une brassière rouge sans bretelles qui lui cachait ses seins et de longs gants noirs qui se terminaient à mi-bras. Mais le comble de cet étrange accoutrement était sans doute ses cheveux rouges coupés à hauteur d’épaule, coiffés d’un grand ruban noir, et ces deux yeux rouges tirés en amande… Le visage de la jeune fille ne manquait nullement de beauté, mais ces étranges yeux lui procuraient un regard perçant, hautain, un regard qui semblait haïr toute chose en ce monde, et prêt à tuer dés que l’occasion se présentait.
Ignorant la haine silencieuse que les gens lui lançaient, Amy s’enfonça davantage dans la ville. Dans son grand sac en cuire noir qu’elle portait en bandouillère, Amy avait un vieux porte-monnaie qui ne comportait qu’une carte d’identité dont la date de péremption approchait. La jeune fille ignorait si elle possédait un quelconque compte en banc, et elle ne voulait pas le savoir. Si elle en avait un, il ne devait pas comporter grand-chose… Amy ne comptait que sur son futur job pour gagner de l’argent. En attendant de pouvoir se payer un appartement, elle se contenterait de faire comme elle avait fait jusqu’à présent : elle dormirait à la belle étoile et mangerait ce qu’elle pourrait dégoter, à savoir des oiseaux et des fruits.
Armony Kroèse … Voilà ce qui était écrit sur sa carte d’identité. Mais Amy avait toujours exigé qu’on l’appelle tout simplement « Amy », car c’est ainsi que la prénommait sa mère. Elle avait toujours trouvé que c’était un joli diminutif. Elle aimait son prénom également, mais il lui semblait trop beau pour ce quelle était. « Armony », cela se rapprochait de « harmonieux », or elle était tout sauf « harmonieuse », elle était la seule à aimer les vêtements qu’elle portait – qui était de sa propre confection – elle n’était pas comme la société voudrait que toutes les personnes soient, et elle n’avait jamais su se faire accepter par les gens. Mais est-ce qu’une vie était fichue si un passé avait été catastrophique ? Amy espérait que non. Elle voulait essayer de se faire accepter comme elle était, elle voulait pouvoir se faire une petite place dans cette nouvelle ville qu’elle venait d’intégrer. Était-ce trop demandé ?
Amy découvrait tranquillement la ville. Elle s’y était perdue, mais cela ne lui importait guère. Un rapide coup d’œil vers le ciel lui indiqua que la nuit tombait déjà. Heureusement, Amy venait d’entrer dans le parc public. Elle y passerait la nuit, dormant sur l’herbe ou sur un banc. Y avait-il d’autres personnes dans son cas ? Des gens trop démunis pour pouvoir s’offrir le luxe de se payer un appartement ?
Quand même les rayons du soleil n’atteignaient plus la ville, Amy décida de s’allonger dans l’herbe, se lovant prés d’un peuplier et serrant contre elle son sac noir. Á part son porte monnaie désespérément vide, il ne contenait que quelques vêtements, un couteau suisse et une boîte d’allumettes vides.
Malgré la faim qui lui tenaillait l’estomac, Amy ferma les yeux à la recherche du sommeil. Mais bientôt, un bruit la fit sursauter. Elle se redressa, sur ses gardes.
- Tiens, fit une voix dans la pénombre, une jeune fille. Je ne t’ai jamais vue ici, c’est la première fois que tu te retrouves dehors ?
Amy commença à distinguer une silhouette sombre assise sur un banc proche. Amy ne se rapprocha pas, et répondit sur un ton glacial après un bien long moment d’hésitation :
- C’est la première fois que je dors en ville.
Puis le silence régna de nouveau. Amy toisait cette forme qu’elle ne parvenait à voir avec netteté à cause de l’obscurité. Que lui voulait-elle ? Apparemment, il s’agissait d’un vieil homme, sa voix était fatiguée.
La silhouette soupira avant de dire :
- Tu m’as l’air sur la défensive, mais tu sais, je ne pourrais pas te faire grand-chose, même si je le voulais. Dans ma situation, il ne m’est d’aucune utilité de m’attaquer aux gens, cela se retournerait contre moi.
- Qui êtes-vous ? demanda Amy, toujours septique.
- Une bien vieille personne dont plus personne ne veut s’encombrer et qui n’a trouvé d’autre refuge que ce parc. Ça va bien faire une bonne année que je me suis retrouvé sans le sou. Heureusement qu’il y a d’autres personnes dans mon cas dans cette ville, sinon je serais mort de solitude et de faim. D’ailleurs, tu as faim ? Si tu es comme moi, sans le moindre argent en poche, tu dois être bien incapable de te payer de quoi te remplir la pense. J’ai la moitié d’une pomme que m’a donné l’ex-cuistot qui est désormais lui aussi à la rue. Il nous prépare des p’tits repas avec ce qu’on arrive à lui rapporter. Tous solidaires ! Il faut faire équipe quand on veut survivre si on a pas de quoi s’abriter. Enfin bref, si tu as faim, viens donc chercher cette pomme, moi avec ma jambe qui me fait souffrir le martyre, j’évite de trop me déplacer.
La jeune fille aux cheveux rouges se faufila sans un bruit jusqu’au banc où elle prit place à côté du vieil homme. Sans dire un mot, il donna la demi pomme à Amy qui la dégusta silencieusement. Son mince repas se déroula sans un bruit, puis, lorsqu’elle eut terminé, elle murmura un faible « merci ».
- Tu m’as dit que c’était ta première nuit en ville, d’où viens-tu et que vas-tu faire pour essayer de survivre ? Tu es jeune, je suppose que tu ne veux pas rester SDF toute ta vie.
- Je viens de … En fait je n’étais pas installée à un endroit précis. Je vagabondais. Et dés demain je vais essayer de trouver un travail.
- C’est bien. Moi je suis trop âgé désormais, personne ne veut s’encombrer d’un vieux clochard qui boite. Profite de ta jeunesse surtout, après bien des portes te seront fermées.
- Des portes ?
- Comme le luxe de pouvoir te trouver un boulot si t’es pauvre. Mais les nuits sont courtes quand on dort à la belle étoile, alors je propose que nous dormions. C’est l’unique moyen que je connaisse qui permet de faire oublier ses peines.
Amy remercia de nouveau le vieil homme, puis elle retourna dans l’herbe prés de son sac. Elle ne tarda pas à trouver le sommeil et dormit comme une souche. Lorsque, pour la première fois depuis son assoupissement, ses yeux s’ouvrirent, c’était pour qu’elle se rende compte que le Soleil avait percé l’horizon et que des gens se promenaient déjà dans le parc. Quand les yeux rouges d’Amy se tournèrent vers le banc, la jeune fille découvrit avec un pincement au cœur qu’il était inoccupé.
Amy se leva, rajusta sa jupe, remis ses cheveux en ordre, sortit du parc et partit à la recherche d’un travail.
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