L'une des contraintes du poème peut aussi être sa longueur, mais il ne faut pas s'arrêter à l'exemple du poème, il avait avant tout une valeur illustrative, un exemple quoi.
C'est juste que je trouve dommage de s'interdire d'emblée toutes forme de contraintes concernant la forme -comme la longueur ici-, sous prétexte que ça bloquerait l’imagination.
Je vois bien où vous voulez en venir mais ; d'une part c'est quand même extrêmement arbitraire. Dire que 5 pages maximum suffisent pour pouvoir développer toute l'étendue de son imagination (on pourrait encore en débattre mais restons simples), en admettant que cela soit vrai pour une partie des participants, ça n'écarte pas la possibilité que certaines personnes se trouvent bloquées par cette limite et finalement ça ne fait que favoriser la norme en lui permettant de s'exprimer tout en contraignant une autre partie de la population plus en marge (la plupart des gens on besoin de moins de 5 pages pour développer un texte, posons donc une limite à 5 pages ça ne dérangera pas grand monde, sauf les personnes que ça dérange que l'on considère comme négligeables...)
D'autre part une telle limite, fixe, tue la diversité au niveau individuel, c'est mal formulé je m'explique. X à l'habitude d'écrire des textes de deux pages environs, ça tombe bien la limite est de 5 pages, X ne se sent pas oppressé.e, X peut écrire des textes d’environs deux pages en toute liberté cela ne bloque pas son imagination ; ainsi chaque année X présente un texte d'environs deux pages au concours d'écriture de la VDD, X est content.e.
Y à une fâcheuse tendance à la diarrhée verbale ; enfiévré.e par son imagination débordante, Y, quelque soit le sujet, ne peut s'arrêter d'écrire avant un minimum de 20 pages ; avec une police de taille 5, ou moins, selon l'état de sa gargantuesque inspiration. Aïe ! La limite est de 5 pages, ça tombe mal pour Y, on cherche clairement à constiper son inspiration déchaînée, Y va devoir réfléchir un peu plus à la structure de son récit et de sa narration avant d'atteindre cette limite castratrice d'imagination... Qu'à cela ne tienne ce ne sont pas ces technocrates protocolaires qui enlèverons à Y son goût effréné pour l'écriture, Y seul.e sait qu'elle doit être la longueur idéale d'un texte ; mais Y veut participer au concours, Y se pliera donc à ces règles aussi béotiennes et butée soient-elles. Cependant Y ayant déjà du mal à se refréner son flot de lyrisme elle atteindra toujours la limite maximale, tout de même, à chaque éditions elle écrira donc un texte de 5 page, pile.
Ainsi ceux qui aiment écrire beaucoup écriront toujours beaucoup et ceux qui aiment écrire peu écrirons toujours peu, de même si on en reste à l'idée d'un thème libre les participants ayant une appétence particulières pour la SF se cantonnerons à la SF, pareillement pour la fantasy ou autre genre (mais au moins là tout le monde sera sur un même pied concernant la contrainte). Cela risque donc de créer de la redondance d'une année sur l'autre, en plus de rendre plus ardue la comparaison des différentes participations.
Je précise qu'en soit ça ne me dérange pas que la limite soit de 5 pages, ce qui me dérange c'est l'optique dans laquelle elle être choisie (être accommodante, donc accommodant le plus grand nombre mais pas tout le monde, si on veux être accommodant autant ne pas poser de limites) et l'aspect fixe (puisqu'elle et là pour être accommodante) qu'elle revêt. Je pense vraiment que la contrainte pourrait apporter du dynamisme au concours et permettrais de voir de belles choses, des participation originales, éclectiques.
En bref je vois plus la contrainte -dans ce cadre- comme un moyen de favoriser la diversité, en l'imposant, au détriment des habitudes et des patterns que ces dernières implique.
Quand je parle de contrainte ici je parle de contraintes de fond ou de forme, de règles, qui changeraient donc à chaque éditions.
Enfin personnellement, n'étant pas un aficionados échevelé du cabinet d'écriture, comme vous aurez pu le remarquer, je serais plus enclin à participer avec des contraintes prédéfinies permettant déjà poser les bases pour réfléchir à une histoire, par comparaison avec un thème libre ça demande moins d'effort en première approche -c'est plus stimulant-, ce dernier s'adressant plus aux habitués du cabinet d'écriture qui ont l'habitude et le goût de créer une histoire à partir de rien.
N.B. Ce dernier paragraphe n'a absolument pas une visée racoleuse, c'est juste mon avis en tant que non-habitué du cabinet d'écriture, à voir ce que pense les membres dans le même cas de figure.
UrbanChicken a écrit:
Qu'est-ce que c'est que ces clichés sur la poésie ? Je suis désolé de te dire ça, mais tu te trompes magistralement sur le genre poétique. Il ne se résume pas à des rimes (et oui mon cher ami, des tas de poésies sont composées sans rimes) ou des vers (parce qu'on peut écrire une poésie en prose). Une poésie ne se résume donc pas à tes critères, loin de là.
Je m'attendais à ce genre de commentaires mais c'est franchement pesant de devoir prendre des précautions oratoires pour ne pas passer pour un réactionnaire dès qu'on risque de choquer des puristes en schématisant et grossissant le trait pour le bien d'une démonstration. Cet
exemple n'avait absolument pas pour but de définir ce qu'est la poésie au travers de critères, il servait -ou du moins avait la volonté de le faire- à montrer qu'un genre qui fut un temps, et encore aujourd'hui, répondait à des règles plus ou moins stricte se révèle pourtant extrêmement créatif et que la contrainte, notamment ici de forme, n'était donc pas un vecteur d'inhibition de l'imagination loin s'en faut. Mon message ne se résume donc pas à la fausse interprétation que tu en fait, cher ami, loin de là.
Bon entre temps j'ai perdu et dû réécrire la moitié de mon message qui était presque fini. J'espère ne pas en avoir perdu en route mais comme il se fait tard je vérifierais ça demain, d'ici là je vous serais reconnaissant de ne pas me honnir si j'ai blessé votre sensibilité de puriste chevronné par quelque imprécision ou autre schématisation outrageuse.