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MessagePosté: Mer 4 Juin 2008 18:26 
225 000 000 Berrys

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Enorme ! bulma est de retour !

Alors tout d'abord, merci beaucoup pour ton commentaire qui m'a fait très plaisir, ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu ! ^^ D'ailleurs, je précise à nouveau que ma fiction touche à sa fin depuis maintenant quelques chapitres (même s'il semble qu'on en soit encore loin en surface, on s'y dirige fortement). ^^

Mais en tout cas, sur ce que j'ai prévu de la fin de mon histoire, il devrait y avoir quelques surprises (du moins je l'espère)... ^^

Sinon, j'espère aussi me motiver assez pour me pencher bientôt sur l'écriture d'un nouveau chapitre...

Mais le plus important...

bulma a écrit:
P.S non je n'ai pas abandonné mon histoire, promis je vais reprendre, faut juste que je réorganise mes idées (les scènes de combat c'est pas trop ma spécialité et ce qui m'attendait m'a un peu désespérée ^^) Il me faut juste bien rerentrer dedans et la suite paraîtra incessament sous peu (allez juste un peu de patience ;))


Yeah ! Je suis à la fois excité et content de ton annonce ! ^^ Et j'attends donc avec une certaine impatience la suite de ton récit ! (Va falloir que je me replonge quelque peu dans tes précédents chapitres pour me remettre à jour. ^^)


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MessagePosté: Dim 29 Juin 2008 00:49 
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Bon. J'ai pris mon temps pour lire ce chapitre depuis le temps qu'il est paru. On peut même dire que j'ai bien trainé. Mais quand Nonod est à l'écriture, il mérite au moins que l'on prenne le temps de savourer, et surtout de se remettre suffisamment de ses émotions. (Comment ça, c'est une excuse bidon pour ne pas dire que l'on a eu la flemme de poster avant ? Peuh, vils... Vilains ! ^^)

Plus sérieusement, on sent tout de même que l'histoire commence à toucher à sa fin, même si pour le moment cela ne reste qu'une vague impression en sortie de lecture. En revanche, on peut se dire que l'on reste encore dans le flou pour la suite ! J'ai personnellement du mal à m'imaginer comment tout cela va se terminer, surtout si tu veux te tenir à ton intrigue de départ, c 'est à dire les mandariniers de Nami.

Mais je te fais confiance pour nous pondre une superbe fin en feu d'artifice ! (Un peu comme tes magnifiques sorties d'arène dans SSBB par exemple... ~_^)

Vivement la suite !

_________________
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MessagePosté: Lun 30 Juin 2008 02:19 
225 000 000 Berrys

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Le Chasseur a écrit:
Plus sérieusement, on sent tout de même que l'histoire commence à toucher à sa fin, même si pour le moment cela ne reste qu'une vague impression en sortie de lecture. En revanche, on peut se dire que l'on reste encore dans le flou pour la suite ! J'ai personnellement du mal à m'imaginer comment tout cela va se terminer, surtout si tu veux te tenir à ton intrigue de départ, c 'est à dire les mandariniers de Nami.

Ben, à dire vrai, en relisant mon script, je ne suis plus très sûr de la bonne teneur de ce que j'avais pu dire. En gros, la fin n'est pas si proche que ça même si je fais tout pour nous y mener. Et puis, avec l'histoire du vol du soleil, l'intrigue était de toute façon bien multi-branches depuis le départ... ^_^

Le Chasseur a écrit:
Mais je te fais confiance pour nous pondre une superbe fin en feu d'artifice ! (Un peu comme tes magnifiques sorties d'arène dans SSBB par exemple... ~_^)

Je ne sais pas si la fin sera superbe ou non. Je la connais déjà mais je ne peux bien sûr pas me prononcer à votre place. J'espère juste qu'elle vous plaira. ^_^
Et puis, pour SSBB, je te rappelle simplement que je suis un pur débutant moi ! C'est mon premier jeu de la série, et l'une des premières fois que je touche à cet univers. Non mais !
:luffy langue:

LC a écrit:
Vivement la suite !


Je n'ai certes pas mis six mois (seulement quatre ^^) mais voici donc enfin la suite.

(Soit dit en passant, merci de ton commentaire, LC. ^^)

-----------------------------

「Chapter Twenty-three: Blood Letter」

「Few hours earlier」

La pièce, éclairée par une bougie en retour de flamme, était plongée dans une inquiétante pénombre. A travers le fin voile qui le séparait de la lumière descendante du jour, un homme souriait. On eut dit qu’il était un fauve féroce prêt à tuer tant son aura irréelle semblait refléter une menace tangible. Ses cheveux légèrement dorés ondulaient sur son front, il y passa une main pour redresser une mèche qui lui retombait sur les yeux. Après s’être servi un petit verre de vin rouge, il se leva et observa en silence la fine lueur de la bougie, qui arrivait en fin de vie. Mais avant qu’elle se s’éteigne complètement, il pointa son index droit dans sa direction, et aussitôt un halo commença à se former à son extrémité. Soudain, la faible lumière s’évapora dans le vide pour aller se réfugier dans le corps de l’homme sombre. Il ouvrit alors la paume de sa main et une boule incandescente s’en échappa pour flotter dans les airs. D’une impulsion, il fit exploser une table qui se tenait à proximité, et peu à peu, la salle se mit à brûler. Se retournant sans se soucier de l’incendie, il prit une gorgée de vin et alla s’asseoir dans un fauteuil en cuir clair, ses coudes se posant sur chacun des bras de celui-ci. Au vol, il se saisit d’un minuscule escargophone.
- Bonjour, capitaine, souffla-t-il.
- Bonjour. Comment le plan se déroule-t-il ?
- Le plan entre en phase finale, ça se passe très bien. L’équipage du chapeau de paille portera le… chapeau dans cette affaire.
Voyant que son interlocuteur ne répondait pas, il poursuivit :
- Veuillez m’excuser pour cette boutade, capitaine.
- C’est bon. Ne te formalise pas pour si peu. Je pense faire un tour du côté de l’île du crépuscule…
- Comment ? Mais pourquoi ? Je maîtrise la situation. Bientôt, l’échantillon sera à nous !
- Il ne s’agit pas d’une question de confiance. Je sais très bien de quoi tu peux être capable. Tes pouvoirs te rendent pratiquement intouchable. Mais… Luffy au chapeau de paille est fort dangereux. L’erreur n’est pas permise. En cas de nécessité, je me dois d’être présent pour remédier au problème. S’attendre à l’inattendu, voilà la clé de la réussite !
- Compris, capitaine… Dans combien de temps serez-vous parmi nous ?
- Je ne suis pas bien loin… Je pense qu’une petite semaine devrait amplement suffire. J’espère que ce ne sera pas trop tard.
- Non, d’après mes prévisions. L’équipage du chapeau de paille est parti pour Fairyland, il ne devrait pas y revenir tout de suite.
- Bien. Et souviens-toi : ne te fais pas prendre.
L’homme se leva et tapota ses vêtements pour enlever l’amas de cendre qui s’était établi dessus. Il jeta un dernier regard circulaire autour de lui. Et il sortit de la pièce, satisfait d’y avoir fait disparaitre toutes les preuves de sa culpabilité. La base secrète qu’il s’était forgée pour ses opérations détruite, il était maintenant prémuni contre toutes les éventualités. Le vent soufflait dru dans le couchant de la nuit. Et la strate de nuages enveloppait l’île telle une couverture. Twilight’s Island s’effaça dans une brume paisible.

°°°°°°°°°°

Deux rangées de lustres permettaient d’inonder la chambre d’une lumière teintée d’un bleu de toute beauté. Les lits disposés en cercle concentrique et la décoration d’intérieur pour le moins bizarre offraient un air unique à cet espace d’une singularité déjà frappante. La porte s’ouvrit et une jeune fille se faufila dans la pièce. Elle se dirigea vers le lit qui était le plus au centre et trempa une serviette dans une eau surchauffée avant de la glisser délicatement sur le front de celle qui était étendue. Une fois sa tâche réalisée, elle fit volte-face et fit quelques pas vers la sortie. A ce moment-là, une voix l’interpela :
- Mathilde ! Alors comme ça, tu es obligée de jouer aux infirmières ?
- C’est toi, Azumi ? Ne me nargue pas, ou ça va mal se finir pour toi…
- Calme-toi. Pour une fois, je ne suis pas venue chercher la bagarre. Keos est là. Et il souhaiterait te parler.
- Il peut entrer. Cette satanée hors-la-loi semble bien dormir. Elle a déjà récupérée de façon improbable. Je suis sûre qu’elle possède une vitalité hors du commun, ou quelque chose dans le genre.
Azumi fit demi-tour, et quelques secondes plus tard, Keos apparut.
- Comment va-t-elle ? demanda-t-il, soucieux.
- Beaucoup mieux. Elle ne tardera pas à se réveiller.
- Très bien. Va lui préparer des habits. Je vais attendre son réveil. Je crois que je connais déjà la première réaction qu’elle va avoir. Et si, en effet, elle désire rejoindre au plus vite ses compagnons, alors j’aurais quelque chose à lui remettre…
Mathilde regarda brièvement Keos. Elle vit qu’une certaine forme d’inquiétude le guettait, la presque invisible goutte de sueur qui coula de ses joues en était la preuve formelle. Dégoûtée par tant de saleté et de microbes, elle traversa les couloirs et entra d’un pas ferme dans la salle de décontamination. Une fois devant le lavabo, elle fit couler une eau claire et se mit à se frotter frénétiquement les mains avec un morceau imposant de savon. Dans le même temps, un agent d’entretien passa la porte de la salle où se trouvait Mathilde et, l’esprit ailleurs, il la percuta. La jeune fille ramassa le savon par terre et le fixant des yeux, attrapa le pauvre homme par le col :
- TOI ! TU VAS ME LAVER ÇA !!
- C’est bon, je m’excuse. Je faisais pas attention…
- J’AI DIT : TU VAS ME LAVER ÇA !!
- Te laver le savon ? Mais c’est absurde !
- Je m’en fiche. Tu vas le faire c’est tout.
- Mais je vais le laver avec quoi ce savon ?
- T’es débile ou quoi ? Avec un autre savon pardi !
La réplique de Mathilde laissa l’agent d’entretien pantois. Il reprit quelque peu son souffle et affirma, plein d’autorité :
- Ecoute gamine, tu as beau être une combattante de la Triade…
- Une dirigeante de la Triade, corrigea Mathilde.
- Peu importe. Mais je t’ai déjà dit que j’étais désolé de t’avoir bousculé, alors tu vas me lâcher maintenant !
- Pas avant que tu ne répares ton crime.
- Quoi ? Mon crime ?! MOI JE FAIS BRILLER LE MONDE, MOI, MAMZELLE ! QU’EST-CE QUE TU FAIS, TOI, POUR LE MONDE, HEIN !
L’œil ténébreux, la commandante de la Triade se déporta sur sa gauche, et, passant dans le dos de son vis-à-vis, lui donna une légère tape sur l’arrière de son crâne.
- Moi, j’élimine le monde de sa vermine, imbécile.
Prêt à pénétrer dans le pays des merveilles, la victime de Mathilde murmura, tombant lourdement au sol :
- Je n’ai jamais rencontré un adversaire qui m’a résisté aussi longtemps que toi auparavant… parce que je me faisais toujours latté bien avant d’habitude !
A ces mots, une goutte apparut sur la tempe de la demoiselle.

°°°°°°°°°°

Sur une eau agitée, les vagues se succédant les unes aux autres, et en dessous d’un ciel clément, délesté de tout nuage, un soleil ardent les fixant au loin, un navire de la Marine rebondissait au gré des flots. La trajectoire rectiligne et uniforme témoignait de la conviction que pouvait afficher son équipage concernant sa destination. Avalant les distances, le bateau faisait route vers Twilight’s Island à pleine vitesse.
Tout à coup, un monstre marin eut la mauvaise idée de bondir à travers l’océan pour dessiner une courbe au-dessus du navire, parce que ce fut précisément ce qui signifia sa perte : une longue épée de mercure parcourut de part en part son corps massif, et il tomba inerte. Avant qu’il ne fracasse l’embarcation, une fumée blanchâtre s’éleva dans les airs et captura sans mal la proie. Smoker déposa sa prise sur le pont, et se tournant vers Mitsuki, il dit :
- On ne devrait pas tarder à entrer dans une zone de turbulences. En pensant à la nourriture, tu as eu une excellente idée.
La fillette ne répondit pas, faisant mine de mépriser son égal hiérarchique. Elle alla s’asseoir dans un coin, près de la proue, leva la tête et ferma les yeux. Elle aimait ces instants de liberté inconditionnelle, où seule, elle s’évadait du reste du monde. A voir sa décontraction, on pouvait aisément imaginer qu’elle venait de quitter ses compagnons pour entrer dans une méditation aux lieux inconnus. Smoker secoua la tête et, résigné, s’effondra sur une chaise longue.
Au loin, de la vapeur montait de la mer jusqu’aux cieux, formant ainsi une colonne de brouillard dont la taille était tout bonnement impressionnante. Des bribes d’éclairs frappaient et scintillaient tout autour de ce tourbillon, qui se déplaçait tantôt à droite, tantôt à gauche. Dans les manuels de navigation, cette zone de turbulences, comme l’avait nommée Smoker, était appelée la Furia Incolora. La Furia Incolora pouvait être assimilée à un phénomène de désordre total. Ne se produisant que sur les eaux troubles de Grandline, elle pouvait être ravageuse et sans pitié. Selon les légendes, elle serait capable, selon son degré de violence, de littéralement téléporter un objet qui se trouverait dans son champ d’action d’un endroit à un autre, la liaison de ce déplacement étant rendu possible via la communication établie entre deux Furia Incolora. En quelque sorte, cette catastrophe naturelle posséderait tous les traits et les propriétés théoriques d’un Trou Noir. Cependant, personne n’avait pu jusqu’alors expérimenter les particularités d’une Furia Incolora et y survivre assez longtemps pour en témoigner.
Le petit équipage de Smoker devait par conséquent absolument éviter de prendre le risque de se faire absorber par cette épouvantable tornade marine. Le navire commença une manœuvre et, passant la barre à tribord, tenta de contourner la menace. C’est à cet instant-là qu’il percuta quelque chose. D’un seul coup, une secousse effroyable gronda et se fracassa dans le néant d’une atmosphère hostile. Smoker se leva d’un bond souple, et jeta un œil sur sa droite. Et il le vit. Ce fut inattendu. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’il était, lui aussi, sur le chemin de Twilight’s Island. Debout sur son radeau frêle et tremblotant, un homme dégagea la mèche qui lui recouvrait la moitié de son œil droit, releva son foulard pour protéger son visage du vent, violent et pur, et scruta longuement le vice-amiral. Puis, il prit la parole :
- Bonjour, Smoker. Comme vous le savez, cet itinéraire ne peut mener qu’à l’île crépusculaire. J’en déduis donc que vous aussi vous vous dirigez là-bas, n’est-ce pas ?
- Toi !? Qu’est-ce que tu fais ici ?!
- Ma présence n’est justifiée que par une affaire importante. Rien de plus. Dîtes-moi, vice-amiral, je suppose que vous aussi, vous voulez… éviter la Furia Incolora ?
Le tourbillon tançait de plus en plus. Le piège allait se refermer sur eux tous. Il fallait agir au plus pressant. Mais dans un ultime râle, un rayon solaire s’avança des nuages du lointain pour aller se confondre dans l’eau torturée. Et dans un éclat criard, tout disparut.

°°°°°°°°°°

- Tu es enfin réveillée, dit Keos, un sourire étirant ses lèvres.
Amy venait d’ouvrir les yeux. Après son combat qui l’avait opposé à sa sœur, la musicienne de bord de Luffy était restée dans un profond sommeil. Son état n’était pas encore optimal mais elle ne semblait plus en danger. Grâce à la compétence des médecins de l’île, Amy avait pu être admirablement bien soignée. Et de fait, la plupart de ses blessures avaient d’ores et déjà débuté leur processus de cicatrisation. En voyant sa condition actuelle, elle soupira, comprenant qu’elle ne pourrait retrouver tous ses moyens qu’avec du repos. Elle se redressa avec peine dans son lit jusqu’à trouver une position assise suffisamment confortable. Elle tâta le haut de son crâne, et, paniquée, elle s’écria :
- LE CHAPEAU DE PAILLE DE LUFFY !!
- Ne t’en fais pas, répondit Keos, il est tranquillement posé sur la table de chevet, juste à ta gauche.
Amy se saisit en un clin d’œil de son trésor. En mettant le chapeau de son capitaine sur la tête, elle reprit, manifestement soulagée :
- Comment suis-je arrivée là ?... Je croyais avoir perdu…
- Mmh… J’ai pu observer la fin de ton combat, et je dirai plutôt qu’il y a eu match nul, rectifia l’assistant du maire. Ton adversaire avait mis de la poudre de seastone sur ton corps… Tu étais mal engagée, mais à présent, tout va bien. Tu n’as plus rien à craindre.
- Oh !... OK, merci. Alors je vais y aller. Je dois retrouver mes amis. Ils doivent m’attendre à l’heure qu’il est.
- Je m’attendais à ta réaction. Tu es bien insouciante au fond. Mais ne te précipite pas. On doit encore t’injecter une dernière dose de coagulant RC5. C’est un composant chimique accélérant naturellement la guérison des plaies. Et avant tout, j’ai des choses à te dire…
- Ah bon ? s’enquit Amy, incrédule.

Peu de temps après, le dernier traitement de soin fut administré à Amy. Pourtant, ce ne fut pas tout simple de faire prendre conscience à la convalescente qu’une piqûre de RC5 ne pouvait que lui être bénéfique. En effet, cette dernière, suite au trauma subi par sa défaite, venait de développer un aspect tout à fait fortuit quant à sa personnalité : en toute apparence, elle était étrangement devenue phobie-phobique. Et par conséquent, la peur d’avoir peur induisait la peur des piqûres. Néanmoins, avec l’aide de tout le corps médical et de Mathilde, qui se sacrifia une fois de plus, Amy avait pu être convenablement traitée. A priori, dixit les docteurs, cette nouvelle caractéristique n’était que passagère, ce qui avait quand même eu le don de rassurer la pauvre musicienne.
Affublée d’un pantalon et d’une petite blouse médicale en T-shirt d’un bleu marine criant, en dessous de laquelle elle portait un sweet bleu clair, Amy était en train de se coiffer lorsque Keos entra dans sa chambre de fortune. Sur la table centrale, il se versa une tasse de thé et en versa une autre pour sa convive. Il fit glisser la tasse de son invitée vers celle-ci avant de porter la sienne à sa bouche. Il en but une lampée, et il dit, sensiblement amusé :
- Je suis désolé mais on n’avait rien d’autre à te proposer pour les habits. Tu ressembleras à une infirmière pour la peine.
- Ce n’est pas grave, répondit Amy tout en se faisant le chignon.
Elle prit l’espère de barrette qui trainait non loin d’elle pour parachever son œuvre.
- Tiens, c’est curieux… ta barrette ne sentirait-elle pas l’encens par hasard ? demanda inopinément Keos.
- Ah. Vous avez remarqué ? C’est un gadget signé Usopp. En fait, quand le bâtonnet d’encens qui se trouve à l’intérieur aura entièrement brûlé, il se passera quelque chose…
L’assistant du maire eut encore le regard dans le vague pendant quelques instants mais il reprit vite de ses émotions. Et il revint donc à ce qu’il était venu faire de prime abord.
- Comme je te l’ai dit, Amy, j’ai un petit quelque chose à te confier avant que tu ne partes pour les montagnes de cendre.
- Ah, oui, c’est vrai. Qu’est-ce que c’est ?
- Tu es courant, n’est-ce pas, que Vaunh se trouve actuellement en compagnie de ton équipage ?
- Tout juste. Il avait insisté pour se joindre à nous…
- Eh bien, monsieur le maire a une missive à lui adresser.
Là-dessus, Keos alla chercher une lettre qui se trouvait dans une des poches intérieures de sa veste. Et il la tendit à son invitée.
- Monsieur le maire voudrait que tu remettes cette missive à Vaunh en main propre. Il paraitrait qu’il s’agit là d’un fait de la plus haute importance. De plus, comme tu t’en doutes, c’est absolument confidentiel. Il compte donc sur toi pour ne pas être trop curieuse…
Amy resta un long moment silencieuse. Elle dévisagea son interlocuteur comme si elle voulait décrypter une certaine logique dans le vœu formulé par le géant d’Erbaf. Mais elle se résolut finalement à faire abstraction de cela, étant entendu qu’elle ne devait la vie sauve qu’à ces gens qui venaient de l’aider, et elle accepta de récupérer la lettre dont les reliures étaient de couleur rouge sang.
- Je ne manquerai de lui adresser cette lettre du maire, assura-t-elle.
- Je suis persuadé que monsieur le maire t’en tiendra rigueur, sourit Keos, reconnaissant. Moi-même je ne sais pas vraiment ce qu’elle contient mais il semble évident que monsieur le maire avait à cœur de voir remettre cette lettre à Vaunh.

°°°°°°°°°°

- Vous allez bien, vice-amiral ? s’inquiéta Fenryl, un grand bonhomme portant une gigantesque lance dans le dos.
- Aucun problème, répliqua Smoker, se relevant de la terrible secousse qu’il venait de subir.
Le navire de la fumée blanche avait passé l’obstacle posé par le premier rideau de la Furia Incolora, et, bien que la zone de turbulences s’étende encore sur des centaines de kilomètres, il voguait dès lors dans des eaux à nouveau plus calmes. Se laissant tirer par les douces impulsions des ondes, le vaisseau se glissait petit à petit vers sa destination finale : Twilight’s Island.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Mitsuki, s’évertuant à enlever la crasse accumulée sur ses habits.
- Nous avons esquivé l’assaut de la Furia d’extrême limite grâce au moteur de propulsion du navire, expliqua Tashigi, remettant, elle, ses lunettes en place.
- Quels sont vos ordres, vice-amiraux ?
Verden, un autre grand gaillard, était au garde-à-vous, préparé à se conformer aux exigences de ses supérieurs.
- Les mêmes que précédemment : on continue dans la même direction, siffla Smoker. Je ne sais pas comment il a géré la Furia… mais sa présence dans le coin ne présage rien de bon ! J’ai été naïf… J’aurais dû me douter qu’un pirate comme le chapeau de paille ne pouvait qu’attirer des ennuis toujours plus grands, quoi qu’il fasse, quelles que soit ses intentions ! C’est une fatalité !...

°°°°°°°°°°

- AAAAHH ! MAIS QU’EST-CE QU’ON VA FAIRE POUR SE TIRER DE LA ?! beugla Quarrel, apeuré.
- Déjà, t’es trop un imbécile, releva Luffy, un index dressé devant son nez.
- TOI !! TU CROIS PAS QU’ON A MIEUX A FAIRE POUR LE MOMENT QUE DE SORTIR DES SERMONS ?! vociféra Nami, assommant son capitaine comme à l’accoutumé.
Alors qu’ils criaient tous, créant par là même une confusion incroyable au sein de l’ascenseur qui devait mener nos amis en Fairyland, la mystérieuse boite du gardien continuait son décompte inéluctable, les « tic tac » se succédant impitoyablement les uns les autres.
- Hum… Combien de temps nous reste-t-il avant la grande explosion ? s’enquit Robin, sûrement la plus placide du groupe.
- Je dirai environ… trente secondes, bredouilla Quarrel dans un éclair de lucidité.
- Comment fais-tu pour être si tranquille, Robin ? s’époumona la navigatrice, toujours admirative de l’attitude à toute épreuve de son amie.
- Il n’y a pas lieu de faire tout un drame : nous ne sommes pas encore morts.
- NE PARLE PAS DE MALHEUR !!
L’archéologue esquissa un sourire compatissant tout en lançant un regard rassurant à Nami. Puis, elle continua :
- Dis-moi, Vaunh… Lors de ton combat contre le dragon, tu avais utilisé une capacité surprenante. Je suis certaine qu’en usant de cela ici, tu pourrais tous nous sauver.
Interloqué, l’agriculteur ne souffla mot durant quelques minimes secondes avant de retrouver tous ses esprits et de répondre, conciliant :
- C’est vrai. Tu es observatrice, Robin. Je possède en effet les pouvoirs d’un fruit du démon… même si je me rechigne bien souvent à m’en servir. Je vais voir ce que je peux faire.

「Few hours earlier」

Leozui, un homme mystérieux, détenteur désigné du fruit du dragon, faisait face à Vaunh, un trentenaire sur le déclin qui avait décidé d’effacer son ennemi afin de pouvoir continuer le périple vers les hauteurs des montagnes de cendre, lui et ses amis.
Les deux adversaires se répondaient coup pour coup depuis déjà un bon moment. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’agriculteur aux cheveux grisonnants n’avait rien perdu de sa superbe. Il était vif et solide en plus d’être doté d’une force de frappe en tous points remarquable. Il esquivait sans grand souci tous les assauts de son opposant, qui, lui, persistait à vouloir en finir d’une seule et unique attaque. De ce fait, ses coups étaient bien sûr d’une puissance effroyable mais dans le même temps, il perdait en vélocité ce qu’il gagnait en vigueur, permettant ainsi à Vaunh de ne subir aucun dommage.
- Tu es brillamment rapide, nota Leozui.
- Merci du compliment.
- Je ne savais pas que Vaunh était si fort… murmura Chopper, prenant sa pose classique des sabots croisés.
- Voyons Chopper, un véritable guerrier doit reconnaitre la valeur d’un homme d’un simple coup d’œil, susurra Usopp. Tu ne seras jamais quelqu’un de grand si tu ne sais pas repérer ce genre de détails…
- WOW ! Tu es si intelligent, capi… capitaine Usopp ! bafouilla le renne, des étoiles parsemant ses yeux.
- Bon, nous allons passer aux choses sérieuses, poursuivit le gardien des montagnes en activant les pouvoirs de son fruit.
Tandis que Luffy restait impassible, les bras croisés, Leozui se métamorphosa à une vitesse folle, passant de l’humain qu’il était à la créature légendaire qu’il était censé être. De cette manière, son nez se transforma en museau, des antennes lui poussèrent sur le front, des écailles prirent place par-dessus sa peau, des ailes s’installèrent dans son dos, et enfin, sa taille augmenta considérablement. Bien plus imposant et intimidant qu’auparavant, il tonna :
- Mortel que tu es, prépare-toi à goûter aux prodigieux pouvoirs du dragon !
- OUAIS ! TU L’AS DIT : MORTEL !! s’écria Luffy, pétri de minuscules éclairs partout autour de lui.
- Et voilà… Il est entré en mode « émerveillement », soupira Nami, se tapant le front de sa main droite.
「Fire Pillar」
Leozui n’attendit pas que passe l’instant de flottement caractéristique d’une découverte nouvelle pour lancer une attaque dévastatrice sur Vaunh : en ouvrant sa gueule, il libéra une quantité astronomique de flammes incandescentes et créa un énorme pilier qui rasa le sol en se dirigeant vers sa cible. Le trentenaire sauta en l’air dans l’espoir d’éviter le feu qui le visait mais… le pilier était trop haut ! Et désormais, il ne pouvait plus rien faire pour s’en sortir !
- VAUNH !! hurlèrent tous les membres de l’équipage de Luffy, craignant pour la santé de leur ami.
En retombant par terre, l’agriculteur se retourna vers le groupe formé par Franky et les autres, et les rassura en déclarant :
- Ça va, je n’ai rien.
Et c’était vrai, il n’avait assurément rien ! Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Vaunh n’avait pas une seule égratignure… ce qui ne manqua d’ailleurs pas de surprendre son vis-à-vis :
- Comment est-ce possible ?! Tu aurais dû être sauvagement immolé !
- Tu vas très vite comprendre comment c’est possible, rétorqua Vaunh, le visage fermé.
- Il est balèze, comme je m’en doutais, gloussa Luffy, intéressé par ce qui se passait pendant que ses compagnons ne digéraient toujours pas l’esquive inattendue du trentenaire.
Quoique Vaunh ait tacitement affirmé passer prochainement à l’action, Leozui fut le plus prompt à agir. S’envolant dans le ciel grâce à ses immenses ailes, il ouvrit une nouvelle fois sa gueule et…
「Poison」
Une sorte de rayon bleuté se forma et fut projeté avec diligence vers l’homme qui portait un pendentif de fourche. Par l’incroyable célérité de l’assaut, il n’eut malheureusement pas le temps nécessaire pour se mettre hors de portée de celui-ci. Touché de plein fouet, il tituba dangereusement et dut s’employer pour ne pas s’écrouler comme une masse.
- Le poison que produit mon corps est d’une efficacité redoutable. Très bientôt, tu perdras la motricité de tes membres et le fait même de te tenir debout sera synonyme de torture pour toi !
- Alors… il suffit que je te vainque avant, n’est-ce pas ? riposta Vaunh, serrant les dents dans un large sourire.
- Quoi ?... Tu sembles bien sûr de toi… Mais non, c’est impossible !...
- On va bien voir ce qui est possible ou non !
Sur ces mots, Vaunh se jeta en direction de son ennemi, lequel était toujours à quelques mètres du sol. En voyant qu’il fonçait sur lui, Leozui, pris de panique, tenta de s’échapper par la voie des airs mais… mystérieusement, il fut comme irrésistiblement attiré vers son adversaire. Et lorsqu’il fut à sa hauteur, le trentenaire posa la paume droite de sa main sur le cœur du dragon… Et tout se termina ainsi. Le chemin vers les sommets était dorénavant ouvert !

°°°°°°°°°°

Vaunh fit quelques pas pour se placer en face de la porte de l’ascenseur, il prit une profonde inspiration et posa une main dessus.
- Je savais pas qu’il avait des pouvoirs… haleta Luffy.
- C’est quoi ses pouvoirs, hein ? C’est quoi ses pouvoirs ? sautilla Chopper, surexcité.
- Taisez-vous un peu, vous deux ! intervint Zoro.
- C’est parti ! dit l’agriculteur.
Mais… trop tard ! Avant qu’il n’ait pu faire le moindre geste, la boite explosa.

「To be continued」


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MessagePosté: Mar 1 Juil 2008 23:52 
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J'ai juste envie de dire une chose : Salaud.

C'est quoi ce clif que tu nous sers à la fin là ? Bon sang, même en ayant pris tout mon temps pour digérer ce chapitre, à chaque fois que je relis cette dernière ligne fatidique, c'est comme si je revivais la scène une nouvelle fois, tant ça marque mon pauvre petit coeur ces choses là...

Bon, les futilités d'usages exprimées, on passe aux choses sérieuses.
J'ai beaucoup apprécié les passages narratifs de ce chapitre, notamment le premier. Le style est comme toujours très plaisant à suivre, et la fluidité qui en découle en est presque sublimé par ta "NonOd touch' ", mélange d'envolée poétique et de techniques littéraires utilisées avec justesse.


Quant aux défauts (^^), parce qu'il convient d'être objectif, je pense honnêtement que le personnage de Smoker te pose des problèmes. Je ne sais pas, je pense que c'est plus du niveau du ressenti que du raisonné, mais je trouve que son caractère n'est pas retranscrit de façon assez... percutante. En bref, je n'ai pas l'impression de revoir le Smoker qui a envoyé chié les hautes sphères de la Marine à Alabasta.

Autrement, c'est du tout bon ! En particulier cette phobie-phobique a mourir de rire, et pourtant pas si compliqué à trouver. Qui n'a jamais eu peur d'avoir peur d'avoir mal après tout ?

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MessagePosté: Mer 2 Juil 2008 10:44 
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Yeaaaaah un nouveau chapitre :Zoro nargueur:


Alors, que dire... Eh bien c'est toujours aussi bon, le style fluide et agréable à lire, enfin je vais pas continuer la dessus, le chasseur l'a déjà parfaitement expliqué :)

Alors vis à vis de l'histoire, on a enfin des nouvelles d'Amy, et elle devrait rejoindre l'équipage bientôt. Un homme mystérieux fait son entrée, possédant un étrange pouvoir sur les flammes. Tiens ça me rappelle quelqu'un... Un pouvoir intéressant pour résister à un dragon non ? Enfin je spécule je spécule mais bon on verra bien vite si ce que je soupçonne est exact (oui oui j'ai dit bien vite, alors au boulot sur le chapitre suivant et que ça saute :))

Pour Smoker, je suis plutôt d'accord avec Le chasseur, je le trouve un peu effacé. Maintenant, on a tous des facilités avec des personnages. Moi je sais que j'ai du mal avec Chopper ;)

Dernière chose. Mais qui est donc ce mystérieux capitaine sur la route de Twilight's Island ? Huuum, intrigant...
Bref vivement la suite ;)

(sur ce je vais me remettre à mon chapitre avant que ne se passe une nouvelle année)

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MessagePosté: Mer 2 Juil 2008 18:24 
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LC a écrit:
J'ai juste envie de dire une chose : Salaud.

C'est quoi ce clif que tu nous sers à la fin là ? Bon sang, même en ayant pris tout mon temps pour digérer ce chapitre, à chaque fois que je relis cette dernière ligne fatidique, c'est comme si je revivais la scène une nouvelle fois, tant ça marque mon pauvre petit coeur ces choses là...


Ah ah, ravi d'être un salaud pour le coup. Surtout que j'ai mis exprès un chapitre entier à faire exploser la boite rien que pour produire cet effet.
:luffy langue:

LC a écrit:
Bon, les futilités d'usages exprimées, on passe aux choses sérieuses.
J'ai beaucoup apprécié les passages narratifs de ce chapitre, notamment le premier. Le style est comme toujours très plaisant à suivre, et la fluidité qui en découle en est presque sublimé par ta "NonOd touch' ", mélange d'envolée poétique et de techniques littéraires utilisées avec justesse.

bulma a écrit:
Alors, que dire... Eh bien c'est toujours aussi bon, le style fluide et agréable à lire, enfin je vais pas continuer la dessus, le chasseur l'a déjà parfaitement expliqué :)


Merci beaucoup. Mine de rien, ce genre de commentaires me fera toujours un effet monstre. T_T

LC a écrit:
Quant aux défauts (^^), parce qu'il convient d'être objectif, je pense honnêtement que le personnage de Smoker te pose des problèmes. Je ne sais pas, je pense que c'est plus du niveau du ressenti que du raisonné, mais je trouve que son caractère n'est pas retranscrit de façon assez... percutante. En bref, je n'ai pas l'impression de revoir le Smoker qui a envoyé chié les hautes sphères de la Marine à Alabasta.

bulma a écrit:
Pour Smoker, je suis plutôt d'accord avec Le chasseur, je le trouve un peu effacé. Maintenant, on a tous des facilités avec des personnages. Moi je sais que j'ai du mal avec Chopper ;)

Aaaah ! Noooon !
Enfin bon, je m'y attendais en même temps. ^_^ C'est vrai, je le sais moi-même, j'ai du mal avec Smoker. Mais pour me trouver une excuse minable tout de même - je ne résiste pas à la tentation -, je dirai que le marine est avant tout présenté dans One Piece comme un personnage d'abord "visuel", c'est-à-dire que la plupart des émotions qu'il peut engendrer sont surtout dues à sa gestuelle, à ses poses et à son attitude. Or, il est clair que dans les scènes où apparait Smoker, j'ai été à chaque fois trop négligent dans les descriptions de son comportement physique et de ses mimiques.
Ben ouais, après tout, dans ce chapitre, il n'a débité que trois phrases... Ou alors, si je fais fausse route, c'est que je suis vraiment à côté de la plaque et là, j'aurais peut-être intérêt soit à rendre le gugus muet soit à le buter avant son escale sur TV. ^^

bulma a écrit:
Alors vis à vis de l'histoire, on a enfin des nouvelles d'Amy, et elle devrait rejoindre l'équipage bientôt. Un homme mystérieux fait son entrée, possédant un étrange pouvoir sur les flammes. Tiens ça me rappelle quelqu'un... Un pouvoir intéressant pour résister à un dragon non ? Enfin je spécule je spécule mais bon on verra bien vite si ce que je soupçonne est exact (oui oui j'ai dit bien vite, alors au boulot sur le chapitre suivant et que ça saute :))

Wow ! Vraiment, voilà une théorie plus qu'intéressante... Je ne pensais pas qu'on pouvait effectivement faire un tel rapprochement même si j'avais laissé les indices pour...

bulma a écrit:
Dernière chose. Mais qui est donc ce mystérieux capitaine sur la route de Twilight's Island ? Huuum, intrigant...

Hmm... Ben, ça, c'est juste pour préparer le final que j'ai prévu pour clôturer ma fiction. C'était aussi dans ce sens que je disais que mon récit touchait à sa fin, du moins dans l'idée. ^^

bulma a écrit:
Bref vivement la suite ;)

Vos commentaires m'ont redonné la motivation que j'avais perdue (je l'avoue) pour avancer dans mon histoire et peut-être - pourquoi pas - la terminer avant la rentrée scolaire. Donc, bien que je n’aie pas encore commencé l'écriture du 24, j'ai fouillé dans mes carnets à idées pour picorer quelques inspirations à mettre dans le chapitre suivant.
Et là, j'ai été choqué par un détail que j'avais moi-même oublié : à l'origine, lors du premier jet de mon scénario, TV ne devait faire que 11 chapitres ! Aujourd'hui, j'en suis déjà à 23 (en plus du pilot) et je ne sais toujours pas jusqu'où j'irai. Faut dire que j'ai sans cesse bonifié mon script, ajoutant toujours diverses idées et retouchant souvent le scénario d'origine. Mais au fond, je ne sais pas si c'est réellement une bonne chose que d'avoir bâti un récit aussi long. En effet, je constate que j'ai perdu la majorité de mes lecteurs à cause de ça et que je n'en ai pas de nouveaux non plus. D’ailleurs, j’en profite pour chaleureusement vous remercier de votre fidélité à tous les deux ! ^^

Bon bref, c'était juste la minute Cyclopède du processus de création de TV.

J'espère finir le 24 avant la première quinzaine de juillet.
A bientôt !

Edit :

bulma a écrit:
(sur ce je vais me remettre à mon chapitre avant que ne se passe une nouvelle année)

Tiens, j'avais oublié de faire allusion à cette remarque... Donc, oui, oui, oui, remets-toi au boulot ! Surtout quand tu me donnes l' "ordre" de faire pareil. ^_^

(Et ça vaut pour toi aussi, LC... :-p)


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MessagePosté: Mar 8 Juil 2008 21:46 
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Edito : Je sais que mon texte n’est pas parfait, et que subsistent des fautes. Mais j’espère que vous prenez autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire.
Il peut arriver qu’on ait une idée A. Et puis quelque temps après, une idée B qu’on trouve supérieure à l’idée A germe dans notre tête. Le problème c’est qu’on a déjà posé les bases de la première idée : impossible de revenir en arrière.
Je crois que quand on écrit une histoire, roman, fiction, peu importe, le plus dur est de parvenir à accepter cette situation.
On arrive de plus en plus loin dans l’aventure de nos chers pirates. Ayez encore un peu de patience, s’il vous plait. Ensemble, poussons l’équipage de Luffy un peu plus loin… juste un peu plus loin.
Bonne lecture !

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「Chapter Twenty-four: Laputa」

Dans un pays inanimé vivait un vieux marquis aux cheveux bruns et à la mine sinistre. Il ne parlait pas beaucoup. Pour ainsi dire, il ne parlait même jamais. Son prédicat reposait sur une formule toute simple : « si la parole est d’argent, le silence est d’or ». Habillé d’un pourpoint de soie tirant sur la cire, il imposait une stature d’une noblesse sans équivalence. Le voir se tordre, régi par un mécanisme des plus primaires, constituait un spectacle d’une magie tout à fait enchanteresse. Son unique principe était le suivant : dans son monde régnaient sept péchés capitaux. La Paresse d’abord – l’inactivité témoignait de sa torpeur ; l’Orgueil ensuite – ses torts n’étaient jamais des torts ; puis, la Gourmandise – la nourriture terrestre lui était une joie profonde ; survenait l’Avarice – ses biens n’étaient partagés qu’entre lui et lui-même ; se présentait la Colère – l’explosion se consignait en filigrane dans sa destinée ; se révélait par suite l’Envie – l’envie d’exister s’inscrivait naturellement dans sa chair ; et la Luxure enfin – de son regard, il "la" balayait de perpétuelle façon.
Non loin de lui, une resplendissante jeune fille fixait avidement et sans répit une montre qu’elle tenait délicatement de ses deux mains, douces et tendres, comme si les secondes qui s’égrenaient se nourrissaient de sa propre vie, comme si le temps qui passait avait une consonance de fin du monde. Et la jeune fille, tournée, infatigable, vers un mur qui semblait trop haut pour elle, dégageait un parfum dont l’odeur était toujours la même. Le bon marquis savait que certains hommes ne pouvaient voir qu’une seule surface de l’univers. Une vision terriblement unilatérale. Cette demoiselle, aussi charmante fut-elle, était de ceux-là. Il appelait cette maladie une « forme hybride de daltonisme ». De la même manière qu’il arrivait qu’untel ne pouvait voir une couleur précise, il pouvait arriver aussi que tel autre ne puisse voir la beauté cachée de ses semblables. Et à ce constat, une tristesse sans fond le prenait toujours.
Ce jour-là pourtant, quelque chose ne semblait pas se passer comme d’habitude. La jeune fille se faisait plus calme. Dans les tréfonds de ce silence béant était un son d’une hardiesse inconcevable. Deux notes se propageant en alternance dans les courants de l’air pour se poser sur les abords de ses oreilles. Le marquis observait autour de lui un climat morose. Il en était persuadé. Bientôt, une catastrophe allait se déclencher. Soudain, dans un bruit creux et strident, la demoiselle à la beauté ravageuse se tourna vers lui, les yeux dilatés. Elle pleurait. Mais elle pointa tout de même un petit révolver en direction de sa poitrine. Non, elle ne le souhaitait pas. Seulement, une force supérieure, contre laquelle elle ne pouvait lutter, lui dictait ses actes. Et le barillet tourna. Une balle meurtrière s’en échappa et le heurta en son sein.
Mort, le bon marquis s’éleva dans le ciel et percuta ce qu’il imaginait être la limite, l’entrée vers le paradis. Déchirant cette toile inaccessible, il continua son ascension et, dans une explosion impitoyable, il se révéla aux nuages. Balloté par son mécanisme, des auréoles en dessous de ses pieds, il scruta son nouvel Eden. Bien vite, il fut pris d’horreur : pas moins d’une dizaine de paire d’yeux étaient braquées tout droit sur sa délicieuse personne. Dix paires d’yeux à la surprise tout à fait visible. Il était évident pour lui que les individus à qui appartenaient ces pupilles sortaient d’une peur atroce.
- NYAH NYAH NYAH !! NYAH NYAH NYAAAAAAAAAAH !! Ouf ! Aah… Aaah… Aaaah… Sacrée vache, comment j’ai trop réussi à vous avoir, j’en reviens pas ! pleura presque Quarrel. C’était une blague ! Une feinte ! Un canular ! LE COUP DE LA BOMBE, C’ETAIT DU VENT !! OUAHAHAH !...
Silence total. On n’entendait guère que le rire perçant du prétendu guide de Fairyland. Tous les membres de l’assistance étaient médusés : les mâchoires déboitées jusqu’au sol et le teint devenu livide, de multiples gouttes d’eau apparurent aussitôt sur l’arrière de leurs crânes. Quarrel prit alors le vieux marquis par la tête et le leva en trophée devant les figures déconcertées de son public. Toute l’infortune du monde venait de s’écraser sur les épaules de nos amis. Ils étaient bien incapables de faire quelque geste que ce soit.
Un son se fit entendre. Un son long et aigu, se propageant dans l’air comme se propage une onde dans une eau calme. Une fois la douce note de musique dissipée, la lourde et imposante porte de l’ascenseur s’ouvrit sans crier gare. Toujours sur les séants de leur surprise, Luffy et ses acolytes ne réagirent pas. Alors, magnanime et jovial, Quarrel les poussa dehors et dit, fier de lui :
- Je vous fais cadeau de l’argent que vous me devez. Faut dire que je me suis bien gaussé. Aussi je vous fais cette faveur.
Comme la porte se refermait, il ajouta à toute berzingue :
- Nyah nyah nyah ! Mon rôle s’arrête là. Je suis que le guide de surface. Je vous laisse, bonne visite !
Ting ! L’équipage du Sunny-Go se retrouva seul. Venue de nulle part, lorsque l’irritation de Nami, qui était un affluent, alla se jeter dans le fleuve de la colère, elle explosa tout à coup :
- JE VAIS LE TUER CE GUIGNOL !!
D’abord étonné par la réaction à retardement de sa navigatrice – un point d’interrogation se forma puis s’évapora au-dessus de sa tête –, avec un sérieux qu’on ne lui connaissait pas, un bras tendu en opposition, Luffy observa :
- Hey, Nami ! Désolé mais je peux pas te laisser tuer un gus qui nous a rien fait !
Usopp, clairement plus perspicace que ce cerveau d’huitre qui lui servait de supérieur, nota :
- Oï, oï, Luffy, c’était du figuré !
- LAISSEZ-MOI PASSER, hurla de plus belle la rousse, JE VAIS ME LE FAIRE !!
- Non, Nami, je peux pas te laisser passer, déclara Luffy, décidément à côté de la plaque.
- Du figuré, Luffy, du figuré… répéta le canonnier, secouant la main de droite à gauche.
- TOI, JE T’AI PAS SONNE !
Nami ne parvenant plus à contenir son aigreur, Sanji ironisa, un sourire en coin :
- Du figuré, peut-être, mais j’ai bien l’impression que Nami-chérie va vous défigurer tous les deux…
- ASSEZ !!
Et le pauvre cuistot, contrairement à ses clairvoyantes prédictions, s’envola dans les cieux, une trainée de cœur l’accompagnant fidèlement.
- WAHAHAHAH !
Erreur fatale. Par sa moquerie, le long-nez se retrouva lui aussi expédié aux confins de la galaxie.
- Je te laisserai pas passer…
Luffy, après avoir goûté au même poing (de l’amour sans doute) que ses deux précédents compères, balbutia, une dent en moins :
- Qu’est-che qui sh’est passhé ?...
- C’est Nami… répondit Usopp. C’est Nami qui est passée…
- Mais qu’est-ce que c’était bon !... s’exclama Sanji.
- Maso ! releva simplement Zoro.
- T’as dit quoi là, mon chou ?
- Hein ?
- C’était pas une métaphore, idiot ! reprit Sanji.
- OK, mon poussin ! lança le sabreur dans la seconde, rendant coup pour coup.

Fairyland était une vallée verdoyante. Un cours d’eau y chantait entre deux chaines de montagne. La mélodie de l’eau coulant des jours heureux apportait une sérénité bienvenue. De part et d’autre de ce cours d’eau, leurs racines trempant dans l’humidité du souterrain, des saules dont les feuilles s’écrasaient nonchalamment au sol y pleuraient les louanges de ce pays. D’une vue aérienne, on pouvait observer que deux allées principales coupaient Fairyland en son centre, formant ainsi une croix nette et précise. Posant son ombre sur toute la ville, un immense château flottait dans le firmament : Laputa, la demeure du roi sans fin.
Sous les pieds de l’équipage du chapeau de paille s’émiettaient des mottes d’argile noire. Peu après le départ de Quarrel pour les monts découverts, ils avaient continué leur avancée pour atteindre les frontières de Fairyland. Là, ils avaient fait la rencontre d’un garde forestier du nom de Joe. Joe était svelte et propre sur lui-même. Il portait un chemisier simple à fleurs bleus, un pantalon de marbre et des chaussures lisses noires. Son expression était sévère et profonde de telle sorte que de ses yeux il pouvait sonder vos plus enfouis sentiments. Le nez haut et la bouche entrouverte, Joe savait que Joe était intrigant.
- Bonjour, chers amis, dit-il à la vue des visiteurs.
- Salut, moi c’est Luffy, le futur seigneur des pirates.
- Oh ? C’est vrai ?
Se tournant vers l’ensemble du groupe, il ajouta :
- Appelez-moi Joe. Je suis garde forestier de Fairyland. C’est rare de voir de nouvelles têtes par ici. Soyez les bienvenus !
- T’es sympa toi ! dit Luffy, tout sourire.
- Je fais du mieux que je peux pour l’être, dit Joe.
- Joe, tu viens de dire que les nouvelles têtes étaient rares ? C’est bizarre…
Le jeune homme détailla quelques instants la navigatrice avant de lui répondre :
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
- Eh bien, tu n’as pas vu une troupe de pirates passer par là ?
Il était en effet troublant d’apprendre qu’Eoden et ses acolytes n’avaient pas laissé une quelconque trace de leur passage.
- Nope, je n’ai rien vu. Appelez-moi Joe.
Nos compagnons déglutirent. Ils se demandaient pourquoi Joe voulait qu’on l’appelle Joe. Après tout, c’était son prénom, il était donc normal qu’on l’appelle ainsi. Joe avait grandi dans la vallée de Fairyland. Déjà tout petit, il passait des journées complètes dans la forêt située en amont du cours d’eau pour communier avec la nature. Orphelin de père et de mère, il fut livré à lui-même dès sa naissance. Bien que recueilli au sein d’une bonne famille, Joe s’était toujours senti seul et spécial. Joe se disait à Joe que le temps viendrait où il changerait sa contrée. C’est qu’il n’aimait pas la politique de Fairyland.
- Je vais vous expliquer deux ou trois choses, reprit-il. Des règles fondamentales à respecter si vous ne voulez pas avoir des ennuis avec l’autorité qui règne ici. Répétez après moi.
Quand il eut la certitude que son assistance était toute entière vouée à ses paroles, il poursuivit :
- Même si le roi sans fin est mort, je lui dois respect et humilité.
Les pirates et l’agriculteur se regardèrent le temps d’un éclair. Ils surent instinctivement qu’il valait mieux obéir à leur guide.
- Même si le roi sans fin est mort, je lui dois respect et humilité.
- Lorsque je ferai face au roi sans fin, je devrai baisser la tête pour lui prouver mon allégeance.
- Hein ? Mais il est pas mort le roi machin truc ? questionna d’étonnement Franky.
Joe le fusilla des yeux. En scannant l’esprit du charpentier, il secoua la tête.
- Sceptiques que vous êtes. Je vous avais pourtant demandé de répéter après moi. Faites-le !
- Lorsque je ferai face au roi sans fin, je devrai baisser la tête pour lui prouver mon allégeance.
Et ainsi, pendant que Joe faisait office d’éclaireur, avançant à pas de loup dans la forêt, Luffy et ses amis le suivirent tout en répétant tout ce qu’il disait. Les premiers saules qui jonchaient le chemin de nos héros versèrent une flopée de larmes comme pour montrer qu’ils venaient d’entrer en Fairyland, terre promise cachée au plus profond de la terre. De près, Fairyland s’apparentait à un espace de verdure, parsemé d’arbres et de saules, traversé par un cours d’eau coupant deux montagnes environnantes. Ils s’arrêtèrent. Joe vit une jeune fille à proximité, pêchant tranquillement, assise sur un rocher surplombant la plaine.
- Je ne dois pas détruire les cultures de ces lieux.
- Je ne dois pas détruire les cultures de ces lieux.
- Appelez-moi Joe.
- Appelez-moi Joe, répéta bêtement Luffy.
- MAIS-ON-VOUS-APPELLE-JOE ! s’exclamèrent tous les autres sauf Robin, une main levée devant leur visage.
La demoiselle qui pêchait juste à côté entendit le chœur de l’équipage, et alors, remarquant le garde forestier, elle cria :
- Hey ! Comment tu vas, Sean ? T’as des nouveaux copains ?
- SEAN ?!
- Mais bon sang, comment tu t’appelles à la fin ? maugréa Sanji.
- Pourquoi nous avoir dit de t’appeler Joe si tu t’appelles en vérité Sean ? interrogea Nami, intriguée.
- Tu ne sais pas pourquoi je vous ai demandé de m’appeler Joe ?
- Non. Pourquoi ?
- Parce que je m’appelle Sean.
Joe éclata d’un rire tonitruant. Il était assurément fier de sa plaisanterie. Et quand bien même sa plaisanterie eut été de très mauvais goût, il n’en avait cure. Joe avait la critique facile, mais il n’aimait plus la critique dès lors qu’elle fut tournée à son encontre. Bien sûr, étant lucide, Joe se doutait bien que Joe était péremptoire, mais n’avait-il pas raison de l’être ? Il n’avait, de toute façon, jamais tort.
La belle pêcheuse portait pour nom Skawya. Vêtue d’une veste de laine roulée et d’une jupe clairsemée, elle portait une chevelure éparse et son visage était totalement emmitouflé dans un extraordinaire bonnet. Naguère, Skawya avait été une fillette créative et somme toute intelligente. Dans sa prime jeunesse, elle avait toujours cherché à se faire aimer. Le problème pour elle trouvait sa source dans le fait notoire que son père la rejetait sans cesse. Son père, cet homme à l’expression vive et patibulaire, se sentait toutefois un peu coupable de ne pas se sentir coupable. Sa mère était une femme éprise de calme. De nature pacifique et gentille, elle avait décidé de prendre sous son aile un orphelin : Sean. Sean, ou plutôt Joe, était un garçon. Et ce critère suffisait à son père adoptif pour lui préférer à sa fille de sang. Skawya en éprouvait de la jalousie, et elle vivait mal la distanciation qu’opérait « son papa » de lune en lune envers elle. Alors un jour, avide d’affection, elle prit la résolution d’apporter un cadeau à son père pour que celui-ci lui confie enfin son amour. A la force de ses bras, ce qui était une tâche résolument délicate pour une enfant de dix ans, elle amassa une fortune petite mais considérable. Croyant faire plaisir à son père, qui était un être de chair et de plaisirs matériels, elle lui offrit l’argent dans un mouchoir de velours. « Si tu veux que je sois content de toi, apporte-moi la satisfaction d’une ambition », lui avait-il soufflé, repoussant le cadeau qui lui était destiné. Elle lui en voulut.
Ces embryons de colère se développèrent et se transformèrent en un fœtus de haine. Mais l’enfant-haine ne persista pas. Bien vite, elle s’évapora dans le néant, morte prématurément, faisant place à un trauma d’une origine effroyablement plus inquiétante. A compter de cet instant, Skawya se terra dans un mutisme léché et exécuté avec une minutie et une parcimonie telles que de loin nul n’aurait pu prédire de son esprit malade. Elle supportait de plus en plus mal le poids du quotidien et le regard énigmatique de son père sans pitié. Et paradoxalement, elle développa un sincère attachement pour son frère Joe. Si cette liaison amicale pouvait surprendre les passants de Fairyland, elle n’en demeurait pas moins l’évolution logique d’une âme torturée. Peu à peu, Skawya éprouva le besoin de se dissimuler dans les illusions de ses inventions fantaisistes pour résister au courroux silencieux de son père.
- Je vous présente Skawya, affirma Joe. C’est ma sœur.
- Enchanté, s’inclina Vaunh.
Sanji commença son cinéma habituel :
- Chère créature de rêve, permettez-moi de…
- HEY ! C’EST MA SŒUR QUE JE VIENS DE DIRE ! ALORS TU VAS TE CALMER DIRECT !
- Aaah… l’amour me donne des ailes ! se confondit le cuisinier après avoir reçu le poing du garde forestier dans la face.
- Fais gaffe, y’a un plafond ici… se moqua Zoro.
- COMMENT ?!
- SUFFIT !!
La navigatrice, fidèle à son personnage, envoya dans les vaps les deux meilleurs ennemis. Franky s’avança d’un pas, releva ses lunettes de soleil et dit :
- Alors la pêche est bonne, petite ?
Skawya esquissa un minuscule sourire et ferra sa canne. A la vue des oscillations grandiloquentes que l’on pouvait observait, on se rendait facilement compte que la jeune fille était en passe d’attraper là un poisson plus énorme encore que certains monstres marins. Les yeux de l’ingénieur naval sortirent de leurs orbites.
- MAIS QUEL MONSTRE T’ES EN TRAIN DE PECHER ?! s’écria-t-il, fort troublé.
- En fait, répondit Joe à la place de sa sœur, le poisson qui est au bout de la canne est un thon carnivore !
- KWAAA ?!
- Mais elle ne l’a pas attrapé à proprement parler. En réalité, nous, on a une technique peu conventionnelle : on attache un gros mangeur de poissons au bout de la ligne et on le balance dans l’eau. On attend tranquillement qu’il grossisse en faisant son repas, et après, on le récupère !
- GE-NIAL ! lança Luffy, des étoiles scintillants partout autour de lui.
- C’est pas génial du tout, suffoqua Usopp, une goutte derrière le crâne. C’est même carrément dément comme procédé ! On dirait des sorcières malveillantes qui engrossent les enfants pour mieux les manger…
- LES SORCIERES FONT VRAIMENT ÇA ?! gémit Chopper, dégoûté.
- Bien sûr, Chopper ! Tiens, t’ai-je déjà raconté mon périple héroïque à San Julio, lorsque j’ai canalisé la menace de quarante sorcières d’un coup ?
- Euh… non, admit le renne, désireux d’en savoir plus.
- Eh bien…
Pendant que le menteur qui n’avait plus rien à apprendre de cet art succulent contait ses atroces aventures à son meilleur public, Skawya tira nettement sur sa canne, et d’une impulsion sur sa jambe arrière, elle ramena le thon géant sur la terre ferme. Voyant que le poisson n’avait pas pris beaucoup de poids, Joe lui cria dessus :
- T’ES IDIOTE OU QUOI ?! TU L’AS PAS LAISSE FAIRE TREMPETTE ASSEZ LONGTEMPS ! ON DIRAIT MEME QU’IL A RETRECI !!
- D’abord, il n’a pas du tout rétréci ! Ensuite, tu vas me parler sur un autre "thon" ! protesta Skawya.
- Tu veux dire sur un autre "ton".
- Comment t’as su que j’avais fait un jeu de mots ?
- Ça s’entend !
- Ah bon ?
- Eeeh… firent tous les membres de l’équipage, une main ouverte devant soi, consternés par cet échange improbable.
A cette jérémiade de mainate, Skawya se retourna et détailla avec entrain un à un le groupe qui se trouvait devant elle. Elle s’attarda dans un premier temps sur Luffy, celui qui était le plus proche d’elle. Elle lui dit :
- Pauvre petit… je vois… Tu es triste parce que dans le passé, tu as été rejeté. Mais ne t’en fais pas, maman est là à présent…
Luffy ne comprenait pas une once de ce qu’elle déblatérait. Mais pour Skawya, c’était déjà trop tard, elle venait de traverser les lignes de son monde illusoire. Elle s’imaginait posséder quelques pouvoirs hors du commun, elle se croyait avoir la capacité de guérir toutes les blessures, même les plus inguérissables. Surtout les plus inguérissables. Elle tenait présentement une baguette agrémentée d’une grande étoile à son extrémité. Elle portait un long chapeau pointu, et elle se promenait impunément sur les ronces des cœurs qu’elle inspectait. Nulle douleur. Tendre compassion.
A Nami, elle dit :
- Inestimable enfant perdue. Je sens de la rancune dans tes yeux. Ne hais plus, chère fille. Maman va prendre soin de toi, je te le promets.
A Franky, elle dit :
- Grand gaillard farci d’amertumes, je lis ton mal-être dans ton cœur. Tu t’exhibes pour mieux te cacher, au plus profond, au plus profond… au plus profond de toi-même. Maman va te faire revivre.
A Robin, elle dit :
- Sombre demoiselle, fuyant des places tout aussi sombres. Tu cherches une chaumière accueillante. N’aies crainte, maman est revenue.
A Chopper, elle dit :
- Pauvre chou… Renié par tes parents, tu as longé un chemin de misère. Rejeté, rejeté, toujours, encore et toujours. Maman… maman va s’occuper de toi.
A Usopp, elle dit :
- Mensonges et calomnies. Avant de mentir aux autres, tu te mens à toi-même, tu te complais dans ta dérisoire façade de vie. Faible, tu es faible. Mais maman te rendra plus fort.
A Sanji, elle dit :
- Tu es fier. Fier et fort, puissant aussi. Mais il s’agit d’une puissance faible. Tu es épris de ta faiblesse, tu es épris de ta culpabilité. Tu es épris de cupidité. Alors tu cherches à aider. Mais c’est une aide impure. Maman te rendra pur.
A Zoro, elle dit :
- Ténébreux. Et pourtant si simple. Terriblement fort. Oui, fort… Mais tu es perdu. Tu es perdu au fin fond de ton être. Tu ne parviens pas à oublier. Tu ne retrouves pas ton chemin. Maman va te ramener à la maison.
A Vaunh enfin, elle dit :
- Obscur passé, noire future. Je sens comme un trou dans ton cœur. Tu cherches la clef. Tu la cherches si ardemment, si ardemment… Maman va t’y conduire.

°°°°°°°°°°

Après que la pression instaurée par Skawya lors de sa transe se fut dissipée, Joe expliqua à ses nouveaux amis qu’il ne fallait pas prendre les mots de sa sœur au sérieux. Il leur mit au courant de l’apparente schizophrénie chronique et anachronique de Skawya. Et ce faisant, ils se dirigèrent vers l’habitat de la famille adoptive de Joe. A noter aussi que Joe prit le soin de dire à ses commensaux de fortune le mode de fonctionnement de Fairyland. Les points essentiels à savoir étaient triples.
- Premièrement, dit Joe, même mort, le roi sans fin reste le roi de ce pays.
- Comment ? s’étonna Nami. Mais ça n’a pas de sens !
- Effectivement, cela semble absurde, renchérit Robin, qui, pourtant, n’avait pas la parole à profusion.
- Malheureusement, je suis bien d’accord avec vous, concéda Joe. C’est même pour ça que mon rêve est de changer un jour le devenir de ma contrée ! (Reprenant le dessus sur son élan :) Hem… mais les lois sont formelles, tant que le précédent roi n’a pas désigné de descendance, il demeure le roi en titre… et chacune des décisions importantes doit en passer par lui !
- Y’a longtemps qu’il est mort le roi ? s’enquit Luffy, se curant le nez.
- Ça va bientôt faire un an maintenant.
- Il est mort comment ?
- Luffy ?
Vraisemblablement, Nami reprochait à son capitaine son manque de tact, mais Joe coupa court à l’inquiétude de la jolie navigatrice :
- Ne t’en fais pas, ces questions n’ont aucune incidence. Le roi est mort d’une intoxication alimentaire.
- QUOI ?! beuglèrent-ils, n’en croyant pas leurs oreilles.
- Ridicule, n’est-ce pas ? siffla Joe.
- Ridicule, ridicule ! lâcha Skawya, à nouveau frais et dispos.
- Bref, comme il est mort sur le coup, le roi n’a pas pu désigner son successeur. Ce qui amène à la situation actuelle : un Fairyland ravagé par le malheur. Vous vous doutez bien que ne pouvant prendre la moindre décision, la misère nous a frappés prestement. C’est dommage, et on a tout essayé mais… les morts, ça ne parlent jamais beaucoup !
Observant un silence suite à sa dernière assertion, Joe continua peu après :
- Deuxièmement, les saules que vous voyez ici et là sont nos maisons.
- WAAAH ! s’émerveillèrent instantanément Chopper et Luffy.
- Et pour finir, troisièmement, (il leva la tête) la bâtisse que vous voyez flotter se nomme Laputa, le château dans le ciel. Les mythes racontent que là-bas se terre l’un des plus grands secrets du monde. Mais personne n’en a jamais rien su.
- Un château dans le ciel alors qu’on est sous terre ? demanda Sanji.
- Disons que c’est un château dans le ciel souterrain. C’est d’ailleurs la résidence officielle du roi sans fin. Personne ne peut y mettre les pieds.
- En fait, ajouta Skawya, Laputa était jadis situé sur les montagnes de cendre mais les vieux sages de l’époque ont jugé préférable de cacher le château aux hommes du commun afin de sceller le plus profondément possible le secret tant convoité. Alors ils ont fait creuser un gigantesque trou dans la montagne et y ont jeté Laputa. Et après avoir formellement interdit l’accès aux montagnes de cendre, ils ont proclamé la naissance de Fairyland.
- Toujours d’après les mythes, enchaîna Joe, Fairyland existe depuis près de cinq cents ans. Et on murmure que sa construction a pris plus de cent ans. La première raison évoquée pour justifier ce délai était que…
- Faire des trous ça creuse, continua Skawya.
- Les travailleurs devaient donc faire des pauses fréquentes. Voilà l’histoire de notre nation souterraine.
Tandis que les uns s’abreuvaient des déclamations des autres, ils ne virent pas immédiatement qu’ils étaient arrivés. Quelques secondes de latence plus tard, Luffy et consorts comprirent qu’ils se trouvaient devant le saule de leurs amis. Planté dignement derrière un énième arbre d’un vert foudroyant, le saule, d’une grandeur infinie, s’érigeait de tout son long, ses rameaux pendant paresseusement jusqu’au sol. Skawya les écarta comme un rideau de perles, jetant une sifflée de lumière rougeâtre dans la maison de feuilles. A l’intérieur, une pénombre rassurante enveloppait nos amis. De l’extérieur, on ne pouvait guère se figurer que les saules puissent être de si grands habitats.
Au risque de vous surprendre, pas moins de cinq pièces s’offraient à nos visiteurs : un séjour, une chambre pour les parents, deux autres chambres, une pour chaque enfant et même des toilettes. Etant donné que les pirates furent accueillis, comme attendu, dans le salon, voici comment il était agencé. A l’entrée était posé un porte-manteau de marbre marron. Au fond, un canapé de bois faisait face à une commode "range-tout". Lorsque l’on pivotait de soixante degré de ce point précis, on pouvait admirer une étonnante collection de coquillages aux milles couleurs coruscantes. Une cuisinière traversait le "mur" à l’extrême opposé, posant un regard indiscret sur l’ensemble de la salle.
- Vos parents ne sont pas là ? demanda Vaunh, un peu décontenancé par leur absence.
- Non, ils sont morts, répondit Joe, imperceptiblement contrarié.
- Oh ! Désolé, tenta de se rattraper le trentenaire, honteux d’avoir commis une bourde.
- Ça ne fait rien, assura Joe.
Et pour éviter un silence gênant, Skawya émit la question suivante, une pointe d’ironie au garde-à-vous :
- Qu’êtes-vous venus faire en Fairyland ? Pas du tourisme je présume ?
- On cherche un grand-père qui s’appelle… hésita Luffy.
Saisissant que le garçon élastique ne parvenait plus à mettre la main sur le nom du vieil homme, Zoro compléta :
- On cherche un certain Kunji.
- Oh !
Skawya ouvrit puis ferma la bouche, puis, elle étouffa un léger tressaillement à l’aide de ses deux mains. Tout œil extérieur vous dirait sans aucun doute que la jeune fille était pour le moins surprise par la réponse du sabreur. Et tout œil extérieur aurait bien raison. Joe prit le relais :
- Kunji… hum… j’ai entendu parler de lui. Vous savez, dans nos villégiatures, nous n’avons rien d’autre à faire que de cultiver notre jardin et de lancer des discussions. Aussi, des vieux hommes ont raconté un peu partout que Kunji se trouvait, à l’heure actuelle, dans le château de Laputa.
- Le château dans le ciel ? haleta Nami.
- C’est exact. Ici, Kunji est presque devenu une légende. Un être inaccessible. Il a été invité dans les galeries de Laputa parce qu’il était l’un des seuls détenteurs du mystérieux secret qui restaient au monde. Malheureusement, on ne peut poser un pied dans Laputa sans le consentement du roi sans fin. Et comme il est décédé…
Joe ne finit pas sa phrase. Mais ses convives avaient déjà compris l’essentiel. Joe dit :
- J’ai bien peur que vous n’ayez fait tout ce chemin pour rien…
- Pas de problème, on ira dans le château ! déclara Luffy, un sourire éclairant son visage.
- Pardon ? demanda illico Skawya, perplexe.
Le pirate au chapeau de paille, temporairement sans chapeau de paille, prolongea son sourire avant de répliquer :
- Au cours de notre traversée, on a eu des tonnes d’interdiction. Mais une interdiction est toujours faite pour être levée ! Et jusqu’ici, rien n’a pu empêcher notre progression !
Un lourd silence s’abattit sur l’atmosphère changeante de la pièce. Abasourdis par son bon sens soudain, les pensionnaires du Sunny-Go approuvèrent tous tacitement les dires de leur capitaine. Joe explosa d’un rire assourdissant. Skawya rida ses joues sous l’impulsion d’une hilarité montante. Alors que Luffy croyait recevoir une décharge de moqueries, Joe dit avec cérémonie :
- Les interdits sont faits pour être bravés ! Tu as absolument raison, Luffy ! D’une manière générale, ceux qui posent les interdits demandent même à ce qu’on les brave ! Sinon, ils n’auraient pas inventé les sanctions ! Une logique inflexible !
Une sérénade tambourina de part en part l’esprit de nos amis. Ils étaient plongés dans une liesse sentant bon le vent vivifiant de l’aube. Ce vent se mit à grandir et prit dans son torrent tous les doutes qui les assaillaient pour les emporter au loin, tout là-bas sur le perron du renouveau.
Une fois l’allégresse de raison rembrunie, Robin coupa le silence en fins lambeaux, et dit :
- C’est étrange… lors de notre marche pour venir ici, je n’ai pas eu l’impression d’avoir croisé quiconque…
- C’est vrai, sourit Joe.
- Depuis la chute du roi sans fin, poursuivit Skawya, les habitants de Fairyland ont tour à tour tous été en état de choc. Ils n’ont jamais voulu voir le déclin que subissait notre pays de face, alors ils se sont tous renfermés sur eux-mêmes en se blottissant chez eux…
- Mais vous, vous continuez bien votre vie, non ? questionna Vaunh.
- Parce qu’on refuse de se laisser abattre pour si peu ! rétorqua Joe.
Il y aurait probablement eu une accalmie dans la conversation si à ce moment là personne n’avait frappé aux feuilles du saule. Mais quelqu’un secoua les souples rameaux de l’arbre vert au charme si singulier. Joe alla voir qui pouvait bien venir les importuner alors que d’habitude nul ne daignait les déranger, que ce soit pour une tornade ou pour une poignée de sel.
Dès que Joe ouvrit sa demeure à l’inconnu, celui-ci éclata en sanglots, des tremblements aigus dans sa voix. Laminé par un faisceau de palpitations exsangues, l’homme qui se cambrait sur le seuil de la "porte" était tout de noir vêtu. Chapeau noir, pull noir, pantalon noir, chaussures noires. Hors d’haleine, il tenta de se faire entendre :
- Aah… c’est horrible ! Aah… vraiment horrible… Kunji… Kunji s’est fait capturer par une bande de pirates !
La vibration exhalée par l’inconnu à peine formée que Zoro et les autres avaient déjà mis des noms et des têtes sur cette « bande de pirates ». Il ne pouvait subsister aucune contrariété à leurs conclusions.
- Calme-toi, Sasuu, tempéra Joe. Pour l’instant, raconte-nous tranquillement ce que tu sais.
Sasuu était un des douze chevaliers de la table carrée, une unité d’élite spécialement entrainée pour la protection du roi sans fin. Mais outre la version officielle de leur existence, voici la version officieuse que bien peu connaissaient. La table carrée était une caste dont les membres se trouvaient être les descendants directs des vieux sages du temps jadis. Lorsque la royauté fut instaurée en Fairyland, les différents rois, se succédant les uns aux autres, remarquèrent promptement que les sages, leurs conseillers d’alors, avaient des idées indubitablement dangereuses pour leur pérennité. La raison fut toute trouvée pour justifier une faribole dont le but final était l’éradication pure et simple du clan des vieux sages. Mais ce fut sans compter sur la ténacité de ces sensés érudits qui réagirent vite et bien. Grâce à leurs relations haut placées, ils réussirent à imposer une idée de leur crue : l’introduction d’un régiment de chevaliers dont l’ambition portait sur une protection totale et transparente de sa seigneurie le roi sans fin. Ainsi, bien que voués à l’exil, les sages purent toujours garder une certaine main mise sur les actions du roi par l’intermédiaire de leur filiation déférente.

°°°°°°°°°°

Le groupe des pirates du chapeau de paille faisait front à une statue humaine, inscrite dans un empalement miroitant de beauté. Au-dessus de leurs têtes, flottait ou du moins trônait Laputa. Le château dans le ciel était en fait soutenu par quatre lacets invisibles, parcourant les hauteurs de Fairyland d’une extrémité à une autre. Partout où il rejetait ses ondes, l’herbe se dressait allégrement comme pour saluer avec respect la souveraine exclamation.
Il était certain que tous les membres de l’équipage furent diablement secoués à la vue de la statue, qui représentait le roi sans fin – couronne de lauriers vissée sur le crâne et tenue autocratique pendouillant sur le corps –, mais ils furent d’autant plus secoués quand Joe leur dit :
- Voici Dwane III, notre sainteté le roi sans fin. On l’a empalé pour l’immortaliser, n’oublions pas qu’il nous gouverne toujours. Inclinez-vous devant sa magnificence.
Face à la troupe présidée par le futur seigneur des pirates s’élevait une montagne de soldats, fermés, scrupuleux, droits comme un i. Ils avaient conscience que leur rôle de gardes du royaume n’était pas à prendre à la légère. C’est qu’ils ne cherchaient pas à se faire punir par leur roi.
La courbette de circonstance expédiée, Joe s’adressa au roi empalé, et avec convenance, il demanda :
- Mon bon roi, permettez-moi de vous souiller de mes mots, mais j’ai ici une requête à vous formuler. Ces hommes du haut, venant de l’île du crépuscule, désirent entrer dans l’auguste château que nous nommons avec amour Laputa. Condescendriez-vous, mon bon roi, à leur accorder cet honneur ?
Un phénomène unique et prodigieux se passa à ce moment précis. Si d’aucuns ne croyaient que cela puisse être possible, ce le fut pourtant. Du ciel s’effondra une roche d’une clarté maîtresse, symbole précurseur de l’incroyable aubaine de Luffy et de ses amis. Cette roche descendit des "nuages" pour fondre sur la couronne du roi. De l’impact qui s’ensuivit, Dwane III se courba, poussé par une entité supérieure. Les lois de Fairyland étaient là encore formelles :
- Gaah… le roi… vient de vous offrir sa bénédiction… bafouilla Joe, les yeux sortant de leurs orbites.
Sans tergiverser, les soldats s’écartèrent tous dans l’instant, une flopée de points d’interrogation fluctuant près d’eux. Mais ils étaient des professionnels, aussi, il était une obligation pour eux que de se comporter en tant que tels. En un bref mot, quoiqu’il advienne, ils ne pouvaient se permettre de quitter leur interface de travail.
Luffy sombra dans une alacrité à n’en plus finir.

°°°°°°°°°°

Joe et Skawya restèrent dans leur maison de feuilles.

Guidé par Sasuu, le preux chevalier, l’équipage du Sunny-Go examinait avec appétence les murets du château. Propulsés dans les airs par un mécanisme à l’ingéniosité non feinte (un plateau les ayant transportés jusqu’à l’entrée de Laputa), ils marchaient à présent à travers les infinies galeries de cette demeure ronflante de prodiges et autres merveilles. Ici, une fontaine les toisait de son regard humide, là, des lustres trainaient leur joliesse pour effleurer le sol. Et partout, des décors dignes d’un conte de fées les choyaient pour leur exposer leur chaleur et leur distinction. Néanmoins, petites ou grandes, toutes les salles étaient désertes, littéralement dépouillées de toute vie. Sans doute l’œuvre de ces satanés pirates du Nouveau Monde !
Lorsque Joe avait conseillé à Sasuu de se calmer et de leur raconter tranquillement ce qu’il savait, celui-ci avait répondu, ahanant de sueurs :
- Aah… Tout a commencé il y a quelques heures… un garde du château de Sifolis, à la limite de la mort, est venu à ma rencontre. Et il m’a raconté que le prêtre Neppu avait été massacré par des pirates sanguinaires et sans pitié malgré les effectifs qui le défendaient. Aah..
Profitant de la pause observée par Sasuu, Nami avait lâché :
- Sifolis ?
Skawya avait tout de suite interprété la question :
- Sifolis est un minuscule pays tenu par le prêtre Neppu. Il est situé à quelques montagnes de Fairyland.
- Aah… Après quoi, avait continué Sasuu, il m’a dit que le leader des pirates avait pris Neppu à part, et lui avait expressément demandé où se trouvait la septième « Lumière »… J’ai alors informé Kunji de la menace, au cas où ces mécréants s’attaqueraient à Laputa, mais il m’a dit de ne pas m’inquiéter. Et voilà le résultat ! Notre palais est ravagé, et ils détiennent maintenant Kunji dans la salle du trône ! Aah… aah…
Après avoir tourné à droite à une bifurcation, nos compagnons se retrouvèrent devant une allée démesurée. Des lampadaires incrustés de dessins et de reliefs, narrant les hauts faits du roi sans fin, s’alignaient dans une symétrie tout à fait élégante. Sur les murs s’ouvraient des fenêtres et des vitraux nobles et plaisants. Du plafond coulaient des luminaires phosphorescents, enveloppant la pièce d’un contre-jour charmant. En tournant à gauche au bout de cette allée, Sasuu s’étrangla tout à coup d’un cri perçant :
- MAIS !... MAIS !! IMPOSSIBLE ! LA SALLE DU TRÔNE A DISPARU ?!
Debout dans l’énorme salle vide, une ombre sortit peu à peu des ténèbres.
Aitken !

「To be continued」


Dernière édition par EnOd le Mer 9 Juil 2008 18:39, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mar 8 Juil 2008 22:54 
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Wooooooh!!! :Sandji sur le cul: :Ussop big gloup: .Je suis sidéré!Ta fanfic est géniale ...J'ai mis toute une journée pour lire tous les chapitres.Mais je n'ai pas du tout regretté d'être rester devant mon ordi cette journée(à part quand ma mère m'a dit que je lisais des futilités,n'importe quoi) :Ussop vantard:
En étant plus sérieux ,je regrette de ne pas être venu plus tôt car j'ai seulement lu ta magnifique histoire sur le site.Je suis vraiment bluffé et sidéré et époustouflé et ébahi et........... J'apprécie l'histoire quoi!?
Ta fanfic m'a beaucoup inspiré car j'ai moi-même l'intention de sortir une fanfic mais en voyant des auteurs comme toi,dans la bibliothèque,je me dis vraiment que je n'aurais aucune part d'audimat. :Chapeau de paille goute:

Voilà,tout est dit! Mais je tiens encore à te féliciter pour la magnifique histoire que tu nous fait lire. A plus! :luffy langue: :Bon clay bizou bizou:

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Proverbe arabe:
"Si tu parles, tu meurs.
Si tu ne parles pas, tu meurs.
Alors, mieux vaut mourir après avoir parlé."


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MessagePosté: Mer 9 Juil 2008 13:38 
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Encore un chapitre, eh beh on t'arrête plus EnOd (tiens au fait je peux t'appeler nonOd ? C'est tout mignon comme surnom :))

Un bon petit chapitre, où ça avance doucement. Par contre, j'ai bloqué un peu sur la première partie; je suis pas sûre de voir le rapport entre le marquis et la plateforme prête à exploser (même si on sait que non elle n'allait pas exploser ^^) C'est qui ce type, et pourquoi le guide tient sa tête à la fin ? a pas compris :Chapeau de paille goute:

enfin bref, les mugiwaras sont donc arrivés à laputa (tiens Miyasaki est passé par là :)) et ho surprise, Aitken les attend. C'est Sanji qui va être content :)

Donc ben la suite maintenant, faut pas s'arrêter en si bon chemin :Zoro nargueur:


P.S

Citation:
Wow ! Vraiment, voilà une théorie plus qu'intéressante... Je ne pensais pas qu'on pouvait effectivement faire un tel rapprochement même si j'avais laissé les indices pour...


Trois semaine non stop (à part bosser manger dormir) de Ace attorney (1,2 et 4) ça laisse des traces. Plus aucun détail ne m'échappe désormais. gyak gyak gyak :luffy langue:

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MessagePosté: Mer 9 Juil 2008 19:46 
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Merci beaucoup, Gold D Forlan ! J'espère que la suite aussi saura te contenter. ^^

bulma a écrit:
Encore un chapitre, eh beh on t'arrête plus EnOd (tiens au fait je peux t'appeler nonOd ? C'est tout mignon comme surnom :))

Bah, en même temps, je sors des chapitres en juillet mais après, je m'éteins presque complètement pendant un an. Donc je ne sais pas trop si on peut vraiment dire qu'on ne m'arrête plus ou pas. ^_^
Sinon, bien sûr, aucun souci pour Nonod (mais sans la majuscule). ~_^

bulma a écrit:
Un bon petit chapitre, où ça avance doucement. Par contre, j'ai bloqué un peu sur la première partie; je suis pas sûre de voir le rapport entre le marquis et la plateforme prête à exploser (même si on sait que non elle n'allait pas exploser ^^) C'est qui ce type, et pourquoi le guide tient sa tête à la fin ? a pas compris

Alors, pour expliquer ce point précis, pour la première fois, je vais vous montrer un script préparatoire d'un chapitre (parce que je me l'étais déjà auto-expliqué une fois c'est pour ça).

Script préparatoire – 24e :
- Faire la blague du marquis : inventer une histoire totalement zarb’ sur lui (par exemple, il se fait shooter par une fille). Et faire le rapport avec la bombe, qui est en fait une vaste blague : il n’y a jamais eu de bombe et ce qui sort de la boite se trouve être le marquis de cire. (Parler de son mécanisme et de son mutisme pour laisser des indices…) En fait, la boite renvoie un peu aux pistolets en plastique où quand on tire un drapeau en sort, sauf que là quand ça explose, un marquis en sort. (Rappel 23 : « la boite explosa » – précaution de la narration, ce n’est pas l’ascenseur qui part en fumée.)
- Faire la blague du figuré/défigurer.
- Faire la blague de la métaphore.
- Fairyland : une vallée entre deux montagnes (une vallée c’est toujours entre deux montagnes, pauv’ naze !)
- Rencontre entre Luffy etc. et Joe et Skawya.
- Parler d’Eoden, sinon ça fera pas assez cohérent.
- Faire la blague du « appelez-moi Joe ».
- Faire la blague de la pêche-sorcière.
- Faire la blague du plafond (avec l’amour et les ailes et blablabla).
- Transe de Skawya.
- Roi empalé, intoxication.
- Background textuel de Joe et Skawya. (Frère et sœur, parallèle entre Joe, enfant abandonné mais aimé par le père, et Skawya, enfant de sang mais détestée par celui-ci. Thème de la recherche de l’identité : Joe découvre qui il est, il lâche son vrai nom – Sean. Skawya se perd et s’invente des histoires. Voir fichier correspondant pour les détails.)
- Background de la table carrée, en relation avec le background de Fairyland, blablabla avec les vieux sages de l’époque.
- Reparler du secret machin pour faire le parallèle avec le chapitre 15 (ou un truc comme ça).
- Le coup de la statue qui accorde la permission. C’est pourri mais ça me fait rire. ^^ Et Luffy aussi, faut qu’il rigole sinon c’est pas drôle.
- Histoire de Sasuu et d’Eoden, textuelle bien sûr ! (Pour faire là encore le parallèle avec le chapitre 15 ou un truc comme ça, et le moment où Eoden attaque un bâtiment des montagnes de cendre.)
- Reparler de la septième Lumière, parallèle gnagnagna.
- Luffy dit à Joe, Sasuu et Skawya qu’il va libérer Kunji parce qu’ils ont besoin de ses services. Et donc Joe décide de les emmener au château.
- Disparition de la salle du trône, et expliquer implicitement que c’est Aitken le responsable.
- Apparition du crétin dématérialisateur (tiens, on me souligne ce mot… est-ce à dire qu’il n’existe pas ?)
- Reste plus qu’à trouver un nom pour le château, yeah !


D'ailleurs, avec ce script, on peut remarquer que j'ai oublié un des points de ma todo-list : Luffy dit à Joe, Sasuu et Skawya qu’il va libérer Kunji parce qu’ils ont besoin de ses services. Et donc Joe décide de les emmener au château. Ai totalement zappé, désolé. ^^ Et je ne l'aurais même jamais relevé si on ne m'avait pas dit que c'était louche que Joe et les autres ne se méfient pas de nos amis avec l'histoire de la prise d'otage de Kunji. ^^ Mais je suis fou, je laisse le chapitre en l'état pour le fun !

Autrement, ce chapitre avait un rythme "faible" parce qu'il était très (très) important pour moi de ne pas bâcler le background de Fairyland, de Joe et de sa frangine, de Sasuu etc etc. Et puis, je ne cache pas non plus que j'avais des idées de narration à tester, et j'ai été emporté par mon élan descriptif.

bulma a écrit:
enfin bref, les mugiwaras sont donc arrivés à laputa (tiens Miyasaki est passé par là :)) et ho surprise, Aitken les attend. C'est Sanji qui va être content :)

Donc ben la suite maintenant, faut pas s'arrêter en si bon chemin

Yeah ! ^^ Faudra que je m'y mettes. D'abord le script préparatoire (je crois que c'est l'étape la plus ennuyante de l'écriture d'un chapitre, car il faut que j'aille piocher mes idées dans mes 36 fichiers eux-mêmes déjà préparatoires XD)...

bulma a écrit:
Trois semaine non stop (à part bosser manger dormir) de Ace attorney (1,2 et 4) ça laisse des traces. Plus aucun détail ne m'échappe désormais. gyak gyak gyak

Je ne voudrai rien gâcher mais... et si tu te trompais ? Et si les détails disaient autre chose ? Peut-être que... ou peut-être que tu as raison après tout !
^_^

(Désolé pour cette longue réponse. Je sais que la plupart se moque du processus de création et tutti quanti mais moi j'adore me renseigner sur ce genre de choses, alors dans le doute... ^^)

A bientôt !

Edit : Ah oui, c'est le temps des zappages pour moi, et pour Laputa, oui, c'est du Miyazaki patent. Etant un très (très puissance l'infinie) grand fan de ce réalisateur (même s'il n'a pas fait "que" des films que j'idôlatre), il était normal que je lui consacre une référence. Elle ne provient pas de mon film préféré du monsieur mais je crois que dans le contexte, ça s'y prêtait bien. ^^


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MessagePosté: Jeu 10 Juil 2008 08:53 
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rhaaaa le mécanisme, j'y avais bien pensé mais en relisant le passage je n'avais rien trouvé confortant cette idée. Enfin ben voilà tout s'explique :)

Sinon pour ton script préparatoire, moi je trouve ça intéressant, et bien organisé en plus.
*Bulma sort de sa pile de Post-it*
Non franchement ça doit être plus facile de s'y retrouver de cette façon ;) Va falloir que j'essaie...
*Bulma cherche le post-it correspondant à la bataille à venir*
*trouvé*
voilà ce que c'est de mettre une idée par Post-it et d'écrire en plus énormément à l'inspiration du moment ^^

Bref, bon courage pour la suite, moi va vraiment falloir que je me remette à mon chap (Y a pas les affrontements j'ai vraiment du mal à les décrire :Chapeau de paille goute: )

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MessagePosté: Jeu 30 Oct 2008 20:03 
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J'ai fauté.

Bah oui quoi. J'avais déjà lu ton chapitre lors de sa sortie, mais suite à divers évènements, j'ai oublié de donner mon avis. Résultat : plus la peine de dire grand chose, puisque tout est dit.

Cependant, je peux faire une chose encore : t'encourager !

Allez Nonod, Allez Nonod, Alleeeeez !
Allez Nonod, Allez Nonod, Alleeeeez !


C''est ridicule, n'est-ce pas ? Aucune importance, puisque je me ridiculise pour toi. (Houla, on va se demander s'il n'y a pas des connotations cachées derrière ça...)
Et puis, en dehors du Team Battle, on a bien le droit de se soutenir.
Je t'ordonne donc de nous fournir un nouveau chapitre !

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MessagePosté: Jeu 16 Juil 2009 09:29 
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Edito : Je ne sais pas combien de lecteurs il me reste - peut-être aucun - mais voici toujours (enfin) la suite ! Et d'après mes calculs, il me reste encore dix chapitres à écrire après celui-là. Courage, ce sera peut-être terminé dans dix ans !

---------------------------------------------

「Chapter Twenty-five: Prologue」

Doucement, les mots se dissipaient peu à peu, laissant derrière eux des reliefs nouveaux, inexplorés. Les pages s’égrenaient avec une lenteur calculée, puis les chapitres, et enfin, tout.
Comme les ombres qui regardent vaguement le monde, bientôt, une lumière commença à jaillir. Elle grandit jusqu’à devenir irradiante, incandescente, et finit par faiblir pour se métamorphoser en un noyau rassérénant. Puis, la lumière revint. Dans la salle, aucun murmure, tout était calme, posé, plat, et telles des fleurs qui s’ouvrent au printemps, les lueurs pâlirent et torturèrent les yeux de l’assistance avec une barbarie sauvage.
- J’ai trouvé ça parfait ! Une histoire comme on en fait plus, des intrigues étonnantes, des dialogues sombres mais toujours drôles.
La voix courait dans l’air comme une mélodie. La sentence était tombée : admirable. L’homme en face se tint tranquille, il fit une moue de la tête et dit, fâché :
- Eh bien, moi, j’ai trouvé ça affreux ! Des pavés illisibles, une histoire inintéressante. Et par-dessus tout, un rythme trop lent, tellement lent qu’au chapitre suivant, on a déjà tout oublié du reste. Un style pauvre, jamais ardent. C’est là le gros problème de ce récit. Heureusement, c’est bientôt terminé.
- Je te trouve bien dur, reprit l’autre. Il ne faut pas oublier que tout ceci s’est fait de manière improvisée. Aucun plan, aucun dessein, il n’y avait là que volonté de divertir.
- Justement, ça ne m’a pas convaincu.
Les loups étaient lâchés. Ainsi débutait un débat sans fin. Que valait vraiment ce texte ? Les discussions allaient bon train.
Autre décor, même sujet. On parlait entre tous de ce livre précis, de ces phrases précises, jusqu’à cet auteur précis. Etait-il d’ailleurs si mauvais qu’on le prétendait ? Ou était-ce l’opinion publique qui lui dressait une toile de torts ? A propos, était-il seulement lu. L’une des tares de ce monde réside bien entier dans ce fait : personne n’est réellement lue, aussi parce que personne n’écrit vraiment. Mais cette fatalité était, au demeurant, escamotée par la censure des esprits de ce monde. Dans une salle de grand spectacle, une jeune femme se leva comme un seul homme, et ainsi elle parla :
- Cette histoire devient de plus en plus obscure ; en vérité, elle devient même incompréhensible ! Et pourquoi, vous dis-je, suis-je apparue ? Tout ça n’a aucun sens ; et si les personnages apparaissent et disparaissent au gré des envies folles de l’auteur ; et si le scénario lui-même est effacé, décousu, désincarné ; et si, du haut fond des écrits, l’empereur s’amuse à pousser des pions ; et si moi-même me mets à délibérément dire mille sottises, au-delà du miroir qu’est cette histoire, du rêve et de l’imagination, au-delà de toute considération, en vérité je vous le dis, nous allons droit dans le mur !
- Demoiselle, ta parole est censée. Mais où veux-tu en venir ?
- Où je veux en venir n’a pas d’importance, la vraie question à se poser est d’où je suis venue.
Un brouhaha s’éleva dans les airs :
- Tu comprends quelque chose, toi ?
- Tu rigoles ? Je suis comme tout le monde, abasourdi et pourtant hypnotisé par ce qui se passe. La césure est inouïe. Quelle idée !
- De quelle idée parles-tu ? Sais-tu seulement de quoi tu parles ?
- Non, mais commenter est encore la seule chose qu’il nous est donnée de faire, à défaut de saisir, de comprendre. Au fond, qu’importe l’histoire ? Du reste, je ne suis qu’un personnage, apparu là par un total hasard.
- Mais il y a quelque chose qui cloche ; ce n’est pas logique. Et néanmoins, si ! ceci est la seule explication possible ! Mais dans ce cas, mon dieu, comment est-ce possible ? Ce devrait être le contraire, une subtile disparition ; que vient faire ici cette apparition ? Notre apparition ?
Dans l’arrière-salle, on parlait encore :
- Un esprit critique s’interroge. Et si tout ceci n’était qu’illusion ? Qu’en penses-tu ?
- Je ne sais pas, je suis largué, complètement. D’un chapitre à l’autre, autre décor ! Le néant ! Une infime disparition…
De disparition, ce personnage disparut à son tour.
- Où es-tu passé ?
Et celui-là aussi, dans un froissement de bruit, disparut.
Et enfin, dans un bruissement froissé, tout commença à s’évaporer. Les décors, lambeaux de descriptions, s’effacèrent doucement. Les mots se décolèrent de la feuille, la feuille du support. Et les chapitres, et les phrases, et la ponctuation partaient en tous sens. Et dans un dernier râle, même le narrateur dispar…

Et là-dessus, Laputa, le château dans le ciel, se dressa sous les yeux ébahis de Sanji. Et là-dessus, le cuisinier au grand cœur fut transporté, comme transplanté, à l’intérieur du château. Et là-dessus, sous un néant infini la salle, immense et sombre, reparut enfin. Et enfin, Aitken se fit jour devant Sanji. Dans cette arène où un combat à mort se préparait, ils étaient désormais seuls. Plus rien ne se faisait entendre sinon le silence. Et c’est dans ce même silence que tout reprit place. Et tout reprit ses droits.
Aitken paraissait presque ennuyé. Il fixa longtemps Sanji d’un regard noir, tout mystérieux mais sans haine, comme désintéressé. Assurément, l’homme aux cheveux jaunes venait de voir un spectacle à nulle autre pareille. Frappé d’étonnement, que pouvait-il faire d’autre, hormis rester là bouche bée, inondé d’admiration peut-être pour cet illusionniste d’Aitken ? Ô meurtrier, que de fascination dirigée vers toi ! Le silence commençait à devenir pesant. Dans la salle déserte alors Aitken prit la parole :
- Tu viens de le voir… mon pouvoir est immensément riche. Sans doute le plus grand pouvoir au monde ! Tu veux toujours m’affronter en combat singulier ?
Malgré la stupeur qui trainait encore sur le visage de Sanji, celui-ci ne tarda pas à répliquer :
- Bien sûr que je veux t’affronter, si on peut appeler ça un affrontement ; parce que je dirais plutôt que ça va être un massacre !
- Un massacre pour qui ?
- Tu le sauras très bientôt ! répondit Sanji, un sourire monstrueux vissé aux lèvres.
A peine eut-il prononcé ces mots qu’Aitken avait déjà disparu. L’instant d’après, Aitken se présenta devant son adversaire et, vif comme l’éclair, faufila sa main vers le visage de Sanji. Tout se passa si vite que le cuisinier n’eut pas le temps de comprendre pleinement ce qui lui arrivait. Aitken recula de deux pas, prit une impulsion puis revint à la charge. Et d’un coup de pied envoya valser au sol un Sanji visiblement dépassé. Lorsqu’il se releva, il constata avec surprise et horreur qu’il lui manquait son bras gauche ! Se tenant l’épaule du bras manquant avec le bras qui lui restait, il souffla :
- Enfoiré… qu’est-ce que tu m’as fait ?!
- Mais exactement la même chose que j’ai faite à ton compagnon… Zoro, c’est bien ça ? Exactement le spectacle que je t’ai montré pas plus tard que tout à l’heure !
Sous l’air interdit révélateur de son ennemi, Aitken soupira et consentit à fournir quelques explications supplémentaires à son propos :
- Il s’agit tout simplement de l’exercice de mes pouvoirs, idiot. De la même manière que j’ai dématérialisé cette fiction, j’ai fait disparaitre ton bras !
Aitken laissa couler un nouveau silence. Ainsi donc la vérité éclata dans toute sa nudité : l’homme de main d’Eoden venait purement, et en toute simplicité, de dématérialiser le récit lui-même !
- Mais, continua-t-il, ne t’en fais pas. C’était juste une démonstration de l’étendu de mes pouvoirs. Je ne dématérialiserai plus, désormais, la fiction. Après tout, c’est là le plus immense des talents, parce que ce talent me procure roi absolu en ces lieux ! Je dois même dire que je ne suis pas suffisamment lâche pour utiliser une telle capacité. Cependant, pour toi, je n’aurai aucune pitié !
- OK, je comprends mieux à présent… Mais, désolé de te décevoir, c’est moi qui serai sans pitié : je n’ai pas oublié ce que tu as osé faire à Amy de mon cœur !
Depuis quelques minutes, la grande salle vide de Laputa pliait sous les impacts inouïs des deux pirates. Bien que Sanji ait perdu son bras gauche, il ne s’en laissait pas compter ; et c’est avec une résistance incroyable qu’il faisait face aux assauts répétés d’Aitken, qui se montrait impitoyable. En termes de piraterie, Aitken faisait sûrement partie de ceux, rares, qui avaient une vision déiste du monde en ceci qu’il éprouvait une admiration sans bornes pour son capitaine. Pour lui, Eoden se tenait tel un Dieu, ni plus ni moins ; et pour lui, il renverserait tout royaume s’il le fallait. En cet instant, l’homme à l’aura noire avait besoin de lui pour retenir l’équipage du chapeau de paille. Pas question de fléchir ne serait-ce qu’un moment ! Aitken savait son rôle, et dès le début il s’y était préparé.
Les coups de Sanji demeuraient tous sans efficacité, la faute à son adversaire qui, à une fraction de seconde du contact, se dématérialisait pour pouvoir esquiver. Néanmoins, Sanji commençait à assimiler les déplacements et les ruses d’Aitken, et dès lors, il parvenait lui aussi à éviter ses attaques les plus meurtrières. Alors que le statu quo semblait s’installer, soudain, Aitken eut un mouvement imprévu : se déportant sur la gauche de Sanji, il fonça tout à coup sur lui et dans le même geste le traversa tout entier !
「Assaku」
Le cuisinier resta immobile un temps. Et brusquement, un filet de sang s’échappa de sa bouche. Il tomba à genoux et, tête baissée, respirait avec difficulté. Un regard noir fut jeté sur Aitken, lequel se tenait impassible. Il passa sa main sur son visage et écrasa une petite éraflure.
- Tu n’es pas n’importe qui ! Dire que tu as été assez rapide pour me porter un coup lors de mon attaque…
Sanji ne répondit pas à ce compliment. Il était irrémédiablement sous le choc de la puissance dévastatrice d’Aitken. Il avait bien compris, au moment de l’impact, de quelle nature était l’assaut qu’il venait de recevoir : une irascible compression de ses organes internes ! A n’en pas douter, il était maintenant plus que touché. Et il savait mieux que quiconque qu’il ne lui restait plus, à présent, beaucoup de flèches dans son carquois pour riposter. Et le temps pressait aussi pour Zoro et pour son bras disparu.

「Ten minutes earlier」

Aitken, absolument seul au centre de cette salle indiciblement vide, assis en tailleur, contemplait avec émotion les plis des rideaux qui jonchaient les fenêtres alentours. Sasuu étouffa un cri d’épouvante à la vue de cet homme qui paraissait on ne peut plus instable. Sanji, comme possédé, se lança vers Aitken et lui porta une série de coups, qui fut toutefois facilement esquivée par son destinataire. Sortant de sa rêverie apparente, l’homme d’Eoden adressa un salut minime à son assistance et dit avec cérémonie :
- Bienvenue dans ce que j’appelle… « la toile de la disparition » ! Vous êtes sur mon territoire, alors si j’avais un conseil à vous fournir, je vous dirais de prêter attention…
- On a pas le temps de jouer avec toi, fit Zoro.
Et l’épéiste fonça à son tour sur Aitken tous sabres dehors. Alors qu’il allait abattre ses lames sur lui, Aitken disparut dans un bruit de soie et réapparut juste derrière Zoro. Il posa sa main droite sur son dos et avant toute réaction…
「Shoumetsu--sou」
Le sabreur s’évapora entièrement dans l’air ! De lui il ne restait plus aucune trace ! Tandis que tout l’équipage de Luffy était éberlué par cet événement inattendu, Aitken siffla d’un air mi-amusé mi-sérieux :
- Dégage ! Moi non plus, je n’ai pas le temps de jouer avec toi…
- QU’EST-CE QUE TU AS FAIT A ZORO ! hurla Luffy, hors de lui.
「Chewiiing… Punch」
Le poing élastique de Luffy traversa Aitken avant de revenir à son propriétaire.
- Ce que je lui ai fait ? Mais trois fois rien : je ne l’ai même pas tué si tu veux savoir. Il a juste un peu disparu, et avant qu’il ne soit consumé complètement par le vide, je dirais qu’il lui reste encore… à peu près trente minutes à vivre ! Malheureusement, vous ne pourrez pas le sauver !
Aussitôt, une énorme trappe fit son apparition sous les pieds de tout le monde sauf Sanji. Et tout aussitôt, avant qu’aucune autre parole ne fut énoncée, tout le monde passa à travers la trappe ainsi ouverte ; et seul demeurait plus que le cuisinier. Interloqué, il lança un œil interrogateur à son opposant, qui comprit immédiatement qu’il fallait donner une explication à cette mascarade :
- N’oublie pas que je possède les pouvoirs d’un fruit du démon, et d’un puissant qui plus est. Ne t’inquiète pas, tes amis ne sont pas morts, nous ne sommes pas des monstres pareils. Et je n’ai pas oublié non plus que je te devais une revanche… Ce sera donc un combat singulier entre toi et moi !
- T’es plutôt fair-play, toi, dit Sanji après un court silence. Et pourquoi fais-tu tant de manières ?
- Parce que j’aime jouer avec des règles du jeu, sinon la victoire ne vaut plus rien. Mais avant, laisse-moi te montrer quelque chose d’intéressant… toute l’étendue de mon pouvoir !

°°°°°°°°°°

Sous la trappe d’Aitken était un tout autre monde. Une nouvelle pièce, tout aussi grande cependant que la précédente, mais bien plus décorée. Des vitraux somptueux ornaient le mur sud, et des spots d’une lueur incandescente envoyaient leur lumière partout à travers la salle, l’éclairant si bien que pour qui se tenait là, c’eut été presque aveuglant. Sur le plafond, la trappe gigantesque avait déjà laissé place au plafond même, et pour qui ne savait pas, on n’aurait pu deviner qu’ici s’était ouverte une cavité de taille. Luffy atterrit le premier, et, en l’absence de Sanji, puisque la chute était tout de même importante, il aida Nami à atterrir à son tour. Robin s’aida de bras artificiels pour amortir sa chute, tandis qu’Usopp s’écrasa lamentablement au sol, une lampée de bave coulant de sa bouche. Chopper remit son chapeau en place et chercha des yeux Sasuu. Mais il n’y avait nulle crainte à avoir : le preux chevalier était tombé avec grâce, avec tant de grâce qu’il en perdit sa perruque. Malgré ce moment délicat, le renne, tout innocent, demanda :
- Wow ! Vous pouvez enlever vos cheveux de la tête ? Trop fort !
- Mais non, imbécile, intervint Usopp, c’est une perruque !
Gêné, Sasuu, pour qui c’était inhabituel de plaisanter en des temps si troubles, répondit :
- Hum… oui, enfin, oui, c’est une perruque et…
Comme il ne finit pas sa phrase, Chopper s’exclama, lumineux d’étoiles et les sabots en croix :
- Un perroquet ? C’est un perroquet que vous avez sur la tête ? C’EST ENCORE PLUS FORT ! WOW ! TRIPLE WOW !
Toutefois, l’heure n’était pas à la rigolade, et devant eux nos amis virent des ombres s’élever. Sortant à la lumière des spots brûlants, les membres de l’équipage d’Eoden se découvrirent. Ils étaient deux hommes et une femme. Mais déjà s’amoncelait une dispute dans cette atmosphère lourde :
- Yayayaya, Somaaaa ! J’vais te buter, raclure ! vociféra Leon, sortant ses pistolets et mettant son compagnon en joue.
- T’as un problème, vieux schnock ? Et puis d’abord, qu’est-ce que je t’ai fait, HEIN ?
Niki fut prise d’un bâillement d’ennui pendant que le tireur d’élite répliquait d’une voix monocorde :
- Baaah, j’sais même pas pourquoi j’te cherche en fait… mais c’est tellement devenu une habitude que si je le fais pas, j’ai l’impression que y’a un truc qui cloche…
- C’est toi qui cloches, pauvre cloche !
- Voilà pourquoi j’te cherche, enfoiréééé !
- Ben, ça y est, tu peux être content, tu m’as trouvé maintenant !
Leon ne se fit pas prier deux fois. Dans un déplacement élégant, il se porta au niveau de Soma et lui asséna un coup avec le cross de son révolver, coup qui n’atteignit pas son but. Une balle siffla alors dans les airs mais comme elle atteignit Soma, elle s’immobilisa aussitôt et tomba doucement dans ses mains.
- Hmm… Des balles calibre 0.12 ? Eh beh, t’y vas pas de main morte, dis-moi…
- Bien sûr que non, mon but est de te trucider ! J’te laisserai jamais Niki !
- Mais de quoi tu parles ? J’en veux pas de ta Niki !
Excédée, l’intéressée sortit son ancre et par un mouvement circulaire, elle chercha à trancher la tête de ses deux amis quelque peu débiles. Leon évita l’attaque assassine en armant un shotgun qu’il utilisa pour se propulser en arrière. Quant à Soma, il se baissa avec un ridicule exacerbé afin de garder sa tête sur ses épaules.
- T’es dingue ! vitupéra-t-il. T’as failli nous tuer !
- Ouais, rétorqua Niki, et la prochaine fois, vous pouvez être certains que je ne vous raterai pas !
Leon dit :
- Je sais pas pourquoi tu nous en veux, tendre Niki, mais en tout cas, ce serait un plaisir de mourir de tes mains !
- Pourquoi je vous en veux ? demanda de façon rhétorique la jeune femme. COMBIEN DE FOIS IL VA FALLOIR QUE JE VOUS DISE DE NE PAS M’APPELER PAR MON PRENOM, BANDE DE GUEUX ?
- C’est bon, c’est bon, arrête de crier, t’es lourde…
- SOMAAAA, NIKI DE MON CŒUR N’EST PAS LOURDE DU TOUT ! ELLE A UN POIDS IDEAL !
Leon se précipita sur Soma, mais, le ratant, il faillit tomber par terre et put se rattraper in extremis, lui aussi par un ridicule exacerbé.
- Crétin ! lança Soma. M’en fous du poids de Niki, c’est pas de ça que je te parlais de toute façon !
Et cette fois-ci, Niki ne les rata pas en effet. Les deux joyeux lurons, qui lui servaient de compagnons d’armes, rejoignirent sous son impulsion les bras de Morphée, une bosse sur le crâne de chacun.
Devant cette scène ahurissante, parce que quasiment surréaliste, une goutte d’eau fit son apparition derrière la tête de tout un chacun. L’équipage de Luffy venait d’oublier pour un temps tous ses soucis ; et perdu aux confins du jeu joué involontairement par Leon et consorts, nos amis étaient simplement ébahis tout autant qu’irrationnellement amusés. Dans un murmure, Nami, animée par une sorte de dialogue intérieur, plaida :
- Quelle bande de tarés… ils seraient presque pires que Sanji et les autres…
En un sens, la jolie navigatrice se félicitait d’avoir découvert en ce jour pareils spécimens, car en un sens, cette découverte venait d’apaiser tous ses déboires : il y avait pire ailleurs, dieu merci ! Pour autant, ce sentiment de félicité ne dura pas bien longtemps car elle n’avait pas perdu conscience du fait qu’ils restaient des ennemis, des obstacles contre qui il allait falloir se battre dans l’espoir de se frayer un chemin jusqu’à Kunji. Instinctivement, et même si personne n’en avait soulevé l’hypothèse, Nami ne voyait qu’un seul endroit où pouvait être retenu captif le légendaire Kunji : la salle du trône disparue, sans doute par l’œuvre d’Aitken.
Les membres de l’équipage d’Eoden savaient toutefois qu’il y avait un temps pour jouer et un temps pour faire déjouer leurs ennemis. C’est pourquoi, imperceptiblement, ils arrêtèrent de se chamailler pour se tourner, uniformes, vers Luffy et ses comparses. Un silence de plomb se fit dans la grande pièce aux décors pourpres et lumineux, un silence que ne semblait pouvoir briser que le plus gaffeur du lot. Parfois toutes les prévisions peuvent se vérifier à une vitesse inimaginable, parce que déjà Luffy s’avançait vers Niki et lui disait, l’air de rien :
- Salut ! Moi c’est Luffy, le futur seigneur des pirates. Tu saurais pas où est le vi…
Ni une ni deux, Soma se jeta sur le capitaine du Sunny-Go et l’entoura de ses deux bras.
「Kotei… Irounaku」
A cet instant précis, Luffy fut complètement immobilisé, il ne pouvait plus bouger d’un iota. Et il le sut bien vite qu’il venait de tomber dans un piège enfantin. Trop tard, il ne pouvait plus même parler. Soma recula quelque peu sous les regards désabusés de nos compagnons.
- Là, tu vas regarder la déroute de tes potes bien gentiment. Et dès que notre capitaine sera disponible, il viendra finir la baston qu’il avait commencée avec toi. Tels sont ses ordres, et ça me plait pas parce que j’aurais bien aimé en profiter pour te mettre une sacrée raclée, m’enfin, c’est pas comme si j’avais le choix.
- Arrête de faire ton frustré, fit Leon, taquin, de toutes les façons, tu sais bien que t’es trop nul pour pouvoir t’occuper d’un mec comme chapeau de paille…
- TU ME CHERCHES OU QUOI ? QU’EST-CE QUE JE VIENS DE FAIRE LA, D’APRES TOI ? JE ME SUIS PAS OCCUPE DE CHAPEAU DE PAILLE PEUT-ETRE ?
- Bof, tu l’as pris en traitre… avoue !
- Ma parole ! mais je vais le tuer, ce bouffon !
- Plus tard ! On a du travail les zozos !
- Oui, Maîtresse Niki ! s’exclama Leon.
- Tsss… le pire c’est qu’elle a raison, concéda à contre cœur Soma.
Bien qu’ils n’aient soufflé mot, les membres du Sunny-Go savaient la tâche qui les attendait : éliminer, quel que soit le moyen employé, les trois parasites, si on peut dire, qui se tenaient devant eux. Ils étaient encore sous le choc, du moins en apparence, de la défaite-éclair de leur leader si peu prudent. Maintenant réduit à voir la suite des événements telle une statue, ce dernier n’avait plus qu’à espérer de toutes ses forces que ses amis sortent triomphants de leur combat à venir.
Tous les protagonistes de l’affrontement explosif qui se préparait inexorablement retenaient leur souffle ; tant et si bien que de loin, on eut pu croire à une pose qu’ils s’efforçaient de maintenir en vue d’une représentation picturale de la scène. Troublant était le mot. Si troublant que le calme qui jusqu’alors fixait sa loi se déroba au bruit, aux sonorités diverses, éparses et violentes. Un épais nuage de poussière se propagea dans l’atmosphère et se dissipa peu à peu. Mais pendant ce temps, infini et même si court, la bataille s’engagea ; elle fit rage, elle fit bruit, elle fit force brutalité.
Vaunh qui, jusqu’à maintenant, s’était fait fort discret, fut pourtant le premier à se jeter corps et âme dans l’affrontement. Et tous les autres avaient suivi, mis à part bien sûr Sasuu, qui n’avait de preux que le nom et de chevalier que le titre, encore qu’il restait quand même courageux, ce qui ne contredisait finalement pas tant son côté preux. Naturellement ou semblablement, des groupes se créèrent au sein de cette grande troupe armée : Niki se retrouva ainsi aux prises avec Robin et Chopper ; Soma avec Franky et Vaunh ; Leon avec Usopp et Nami. Sasuu, quant à lui, avait pris le parti d’accepter d’être en retrait. D’une certaine manière, l’équipage de Luffy était déjà en supériorité numérique, et pour ainsi dire, cette configuration ne s’était pas souvent présentée à eux au cours de leurs différentes aventures. Cependant, ce statut ne leur assurait bien évidemment pas une inéluctable victoire, loin de là. Et au demeurant, ils en étaient tous terriblement conscients. En premier lieu parce qu’ils étaient tous terriblement conscients de la force de frappe toute colossale de leurs actuels ennemis.
Robin se servit de ses bras d’apparat pour réduire au maximum les mouvements de Niki mais celle-ci parvint à se défaire facilement de la prise de l’archéologue grâce à un jet d’ancre ample, qui élimina tous les bras artificiels. Puis, elle fit revenir son arme en tirant un coup sec sur la chaine qui la connectait à l’ancre. Néanmoins, pendant que Niki était occupée par Robin, Chopper en avait profité pour se glisser dans son dos. Il tenta de lui porter un violent coup de sabot… mais Niki, prompte et agile, esquiva sans mal l’embuscade du renne. Et elle réussit même à éloigner l’animal au nez bleu d’elle en décrivant un cercle avec son ancre.
- Robin, il va falloir que tu l’occupes un peu. Je vais essayer de trouver son point faible ! s’écria Chopper, plaçant d’ores et déjà ses sabots en position du « Scope ».
- Très bien, répondit Robin, croisant toujours les bras.
- Et… qui c’est que tu souhaites occuper ? s’enquit Niki, malicieuse, alors qu’elle s’était placée à hauteur de l’archéologue.
Robin évita un premier coup d’ancre, puis un deuxième.
Fatiguée, Niki Fowler s’échappa de cette enlise et dit :
- Bien… je crois que je vais devoir te montrer un truc plutôt sympa… Observe bien !
Là-dessus, la jeune femme plaça son ancre près de sa poitrine et chuchota.
「Awareness」
Et à nouveau, l’ancre décrivit un arc de cercle en direction de Robin, laquelle eut le réflexe de se jeter à sa gauche pour fuir l’attaque. Mais tandis qu’il semblait qu’elle n’était plus à portée de l’arme de Niki, Robin fut malgré tout touchée ; et alors, même si a priori il ne s’agissait là que d’une écorchure, sous le poids de la surprise, elle mit un genou à terre. Niki esquissa un petit sourire sans joie, irritée de n’avoir pu faire mieux.

「To be continued」


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MessagePosté: Sam 1 Aoû 2009 16:04 
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Si j'ai bien compris, on risque d'avoir la fin de Twilight's Venture en même temps que la fin de One Piece... Seulement, on peut dire que l'œuvre d'Oda aura l'avantage d'être hebdomadaire.

Ah ! On peut dire que ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un chapitre de cette fic. Il faut dire, un an, ça peut passer vite. Mais cela peut aussi, paradoxalement, passer très lentement. Ma dernière lecture de cette fic remonte à si loin, que honnêtement, je ne me souviens plus vraiment des personnages et enjeux. Mais ce n'est pas cela qui m'a empêché d'apprécier ce chapitre.

D'abord, le prologue est assez déroutant pour qu'il en soit intéressant. Et il annonce assez bien le pouvoir d'Aikten : la dématérialisation. Très forte, d'ailleurs, cette application qui le rend maître du récit ! J'ai vraiment bien aimé.

Sinon, le reste reste correct, mais j'ai le sentiment que certains personnages, tel Sanji qui est mis en scène, ne sont pas assez fidèle à leur modèle manga. Les expressions qu'il emploie me paraissent parfois un peu "hors du personnage". Peut-être un peu trop pompeuses, et pas assez directes.

Enfin, j'espère ne pas avoir à attendre un an avant de voir une suite se profiler à l'horizon. Sinon, je ne pourrais pas assurer que ma mémoire pourra accuser le coup.

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