Le Chasseur a écrit:
Plus sérieusement, on sent tout de même que l'histoire commence à toucher à sa fin, même si pour le moment cela ne reste qu'une vague impression en sortie de lecture. En revanche, on peut se dire que l'on reste encore dans le flou pour la suite ! J'ai personnellement du mal à m'imaginer comment tout cela va se terminer, surtout si tu veux te tenir à ton intrigue de départ, c 'est à dire les mandariniers de Nami.
Ben, à dire vrai, en relisant mon script, je ne suis plus très sûr de la bonne teneur de ce que j'avais pu dire. En gros, la fin n'est pas si proche que ça même si je fais tout pour nous y mener. Et puis, avec l'histoire du vol du soleil, l'intrigue était de toute façon bien multi-branches depuis le départ... ^_^
Le Chasseur a écrit:
Mais je te fais confiance pour nous pondre une superbe fin en feu d'artifice ! (Un peu comme tes magnifiques sorties d'arène dans SSBB par exemple... ~_^)
Je ne sais pas si la fin sera superbe ou non. Je la connais déjà mais je ne peux bien sûr pas me prononcer à votre place. J'espère juste qu'elle vous plaira. ^_^
Et puis, pour SSBB, je te rappelle simplement que je suis un pur débutant moi ! C'est mon premier jeu de la série, et l'une des premières fois que je touche à cet univers. Non mais !
LC a écrit:
Vivement la suite !
Je n'ai certes pas mis six mois (seulement quatre ^^) mais voici donc enfin la suite.
(Soit dit en passant, merci de ton commentaire, LC. ^^)
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「Chapter Twenty-three: Blood Letter」
「Few hours earlier」
La pièce, éclairée par une bougie en retour de flamme, était plongée dans une inquiétante pénombre. A travers le fin voile qui le séparait de la lumière descendante du jour, un homme souriait. On eut dit qu’il était un fauve féroce prêt à tuer tant son aura irréelle semblait refléter une menace tangible. Ses cheveux légèrement dorés ondulaient sur son front, il y passa une main pour redresser une mèche qui lui retombait sur les yeux. Après s’être servi un petit verre de vin rouge, il se leva et observa en silence la fine lueur de la bougie, qui arrivait en fin de vie. Mais avant qu’elle se s’éteigne complètement, il pointa son index droit dans sa direction, et aussitôt un halo commença à se former à son extrémité. Soudain, la faible lumière s’évapora dans le vide pour aller se réfugier dans le corps de l’homme sombre. Il ouvrit alors la paume de sa main et une boule incandescente s’en échappa pour flotter dans les airs. D’une impulsion, il fit exploser une table qui se tenait à proximité, et peu à peu, la salle se mit à brûler. Se retournant sans se soucier de l’incendie, il prit une gorgée de vin et alla s’asseoir dans un fauteuil en cuir clair, ses coudes se posant sur chacun des bras de celui-ci. Au vol, il se saisit d’un minuscule escargophone.
- Bonjour, capitaine, souffla-t-il.
- Bonjour. Comment le plan se déroule-t-il ?
- Le plan entre en phase finale, ça se passe très bien. L’équipage du chapeau de paille portera le… chapeau dans cette affaire.
Voyant que son interlocuteur ne répondait pas, il poursuivit :
- Veuillez m’excuser pour cette boutade, capitaine.
- C’est bon. Ne te formalise pas pour si peu. Je pense faire un tour du côté de l’île du crépuscule…
- Comment ? Mais pourquoi ? Je maîtrise la situation. Bientôt, l’échantillon sera à nous !
- Il ne s’agit pas d’une question de confiance. Je sais très bien de quoi tu peux être capable. Tes pouvoirs te rendent pratiquement intouchable. Mais… Luffy au chapeau de paille est fort dangereux. L’erreur n’est pas permise. En cas de nécessité, je me dois d’être présent pour remédier au problème. S’attendre à l’inattendu, voilà la clé de la réussite !
- Compris, capitaine… Dans combien de temps serez-vous parmi nous ?
- Je ne suis pas bien loin… Je pense qu’une petite semaine devrait amplement suffire. J’espère que ce ne sera pas trop tard.
- Non, d’après mes prévisions. L’équipage du chapeau de paille est parti pour Fairyland, il ne devrait pas y revenir tout de suite.
- Bien. Et souviens-toi : ne te fais pas prendre.
L’homme se leva et tapota ses vêtements pour enlever l’amas de cendre qui s’était établi dessus. Il jeta un dernier regard circulaire autour de lui. Et il sortit de la pièce, satisfait d’y avoir fait disparaitre toutes les preuves de sa culpabilité. La base secrète qu’il s’était forgée pour ses opérations détruite, il était maintenant prémuni contre toutes les éventualités. Le vent soufflait dru dans le couchant de la nuit. Et la strate de nuages enveloppait l’île telle une couverture. Twilight’s Island s’effaça dans une brume paisible.
°°°°°°°°°°
Deux rangées de lustres permettaient d’inonder la chambre d’une lumière teintée d’un bleu de toute beauté. Les lits disposés en cercle concentrique et la décoration d’intérieur pour le moins bizarre offraient un air unique à cet espace d’une singularité déjà frappante. La porte s’ouvrit et une jeune fille se faufila dans la pièce. Elle se dirigea vers le lit qui était le plus au centre et trempa une serviette dans une eau surchauffée avant de la glisser délicatement sur le front de celle qui était étendue. Une fois sa tâche réalisée, elle fit volte-face et fit quelques pas vers la sortie. A ce moment-là, une voix l’interpela :
- Mathilde ! Alors comme ça, tu es obligée de jouer aux infirmières ?
- C’est toi, Azumi ? Ne me nargue pas, ou ça va mal se finir pour toi…
- Calme-toi. Pour une fois, je ne suis pas venue chercher la bagarre. Keos est là. Et il souhaiterait te parler.
- Il peut entrer. Cette satanée hors-la-loi semble bien dormir. Elle a déjà récupérée de façon improbable. Je suis sûre qu’elle possède une vitalité hors du commun, ou quelque chose dans le genre.
Azumi fit demi-tour, et quelques secondes plus tard, Keos apparut.
- Comment va-t-elle ? demanda-t-il, soucieux.
- Beaucoup mieux. Elle ne tardera pas à se réveiller.
- Très bien. Va lui préparer des habits. Je vais attendre son réveil. Je crois que je connais déjà la première réaction qu’elle va avoir. Et si, en effet, elle désire rejoindre au plus vite ses compagnons, alors j’aurais quelque chose à lui remettre…
Mathilde regarda brièvement Keos. Elle vit qu’une certaine forme d’inquiétude le guettait, la presque invisible goutte de sueur qui coula de ses joues en était la preuve formelle. Dégoûtée par tant de saleté et de microbes, elle traversa les couloirs et entra d’un pas ferme dans la salle de décontamination. Une fois devant le lavabo, elle fit couler une eau claire et se mit à se frotter frénétiquement les mains avec un morceau imposant de savon. Dans le même temps, un agent d’entretien passa la porte de la salle où se trouvait Mathilde et, l’esprit ailleurs, il la percuta. La jeune fille ramassa le savon par terre et le fixant des yeux, attrapa le pauvre homme par le col :
- TOI ! TU VAS ME LAVER ÇA !!
- C’est bon, je m’excuse. Je faisais pas attention…
- J’AI DIT : TU VAS ME LAVER ÇA !!
- Te laver le savon ? Mais c’est absurde !
- Je m’en fiche. Tu vas le faire c’est tout.
- Mais je vais le laver avec quoi ce savon ?
- T’es débile ou quoi ? Avec un autre savon pardi !
La réplique de Mathilde laissa l’agent d’entretien pantois. Il reprit quelque peu son souffle et affirma, plein d’autorité :
- Ecoute gamine, tu as beau être une combattante de la Triade…
- Une dirigeante de la Triade, corrigea Mathilde.
- Peu importe. Mais je t’ai déjà dit que j’étais désolé de t’avoir bousculé, alors tu vas me lâcher maintenant !
- Pas avant que tu ne répares ton crime.
- Quoi ? Mon crime ?! MOI JE FAIS BRILLER LE MONDE, MOI, MAMZELLE ! QU’EST-CE QUE TU FAIS, TOI, POUR LE MONDE, HEIN !
L’œil ténébreux, la commandante de la Triade se déporta sur sa gauche, et, passant dans le dos de son vis-à-vis, lui donna une légère tape sur l’arrière de son crâne.
- Moi, j’élimine le monde de sa vermine, imbécile.
Prêt à pénétrer dans le pays des merveilles, la victime de Mathilde murmura, tombant lourdement au sol :
- Je n’ai jamais rencontré un adversaire qui m’a résisté aussi longtemps que toi auparavant… parce que je me faisais toujours latté bien avant d’habitude !
A ces mots, une goutte apparut sur la tempe de la demoiselle.
°°°°°°°°°°
Sur une eau agitée, les vagues se succédant les unes aux autres, et en dessous d’un ciel clément, délesté de tout nuage, un soleil ardent les fixant au loin, un navire de la Marine rebondissait au gré des flots. La trajectoire rectiligne et uniforme témoignait de la conviction que pouvait afficher son équipage concernant sa destination. Avalant les distances, le bateau faisait route vers Twilight’s Island à pleine vitesse.
Tout à coup, un monstre marin eut la mauvaise idée de bondir à travers l’océan pour dessiner une courbe au-dessus du navire, parce que ce fut précisément ce qui signifia sa perte : une longue épée de mercure parcourut de part en part son corps massif, et il tomba inerte. Avant qu’il ne fracasse l’embarcation, une fumée blanchâtre s’éleva dans les airs et captura sans mal la proie. Smoker déposa sa prise sur le pont, et se tournant vers Mitsuki, il dit :
- On ne devrait pas tarder à entrer dans une zone de turbulences. En pensant à la nourriture, tu as eu une excellente idée.
La fillette ne répondit pas, faisant mine de mépriser son égal hiérarchique. Elle alla s’asseoir dans un coin, près de la proue, leva la tête et ferma les yeux. Elle aimait ces instants de liberté inconditionnelle, où seule, elle s’évadait du reste du monde. A voir sa décontraction, on pouvait aisément imaginer qu’elle venait de quitter ses compagnons pour entrer dans une méditation aux lieux inconnus. Smoker secoua la tête et, résigné, s’effondra sur une chaise longue.
Au loin, de la vapeur montait de la mer jusqu’aux cieux, formant ainsi une colonne de brouillard dont la taille était tout bonnement impressionnante. Des bribes d’éclairs frappaient et scintillaient tout autour de ce tourbillon, qui se déplaçait tantôt à droite, tantôt à gauche. Dans les manuels de navigation, cette zone de turbulences, comme l’avait nommée Smoker, était appelée la Furia Incolora. La Furia Incolora pouvait être assimilée à un phénomène de désordre total. Ne se produisant que sur les eaux troubles de Grandline, elle pouvait être ravageuse et sans pitié. Selon les légendes, elle serait capable, selon son degré de violence, de littéralement téléporter un objet qui se trouverait dans son champ d’action d’un endroit à un autre, la liaison de ce déplacement étant rendu possible via la communication établie entre deux Furia Incolora. En quelque sorte, cette catastrophe naturelle posséderait tous les traits et les propriétés théoriques d’un Trou Noir. Cependant, personne n’avait pu jusqu’alors expérimenter les particularités d’une Furia Incolora et y survivre assez longtemps pour en témoigner.
Le petit équipage de Smoker devait par conséquent absolument éviter de prendre le risque de se faire absorber par cette épouvantable tornade marine. Le navire commença une manœuvre et, passant la barre à tribord, tenta de contourner la menace. C’est à cet instant-là qu’il percuta quelque chose. D’un seul coup, une secousse effroyable gronda et se fracassa dans le néant d’une atmosphère hostile. Smoker se leva d’un bond souple, et jeta un œil sur sa droite. Et il le vit. Ce fut inattendu. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’il était, lui aussi, sur le chemin de Twilight’s Island. Debout sur son radeau frêle et tremblotant, un homme dégagea la mèche qui lui recouvrait la moitié de son œil droit, releva son foulard pour protéger son visage du vent, violent et pur, et scruta longuement le vice-amiral. Puis, il prit la parole :
- Bonjour, Smoker. Comme vous le savez, cet itinéraire ne peut mener qu’à l’île crépusculaire. J’en déduis donc que vous aussi vous vous dirigez là-bas, n’est-ce pas ?
- Toi !? Qu’est-ce que tu fais ici ?!
- Ma présence n’est justifiée que par une affaire importante. Rien de plus. Dîtes-moi, vice-amiral, je suppose que vous aussi, vous voulez… éviter la Furia Incolora ?
Le tourbillon tançait de plus en plus. Le piège allait se refermer sur eux tous. Il fallait agir au plus pressant. Mais dans un ultime râle, un rayon solaire s’avança des nuages du lointain pour aller se confondre dans l’eau torturée. Et dans un éclat criard, tout disparut.
°°°°°°°°°°
- Tu es enfin réveillée, dit Keos, un sourire étirant ses lèvres.
Amy venait d’ouvrir les yeux. Après son combat qui l’avait opposé à sa sœur, la musicienne de bord de Luffy était restée dans un profond sommeil. Son état n’était pas encore optimal mais elle ne semblait plus en danger. Grâce à la compétence des médecins de l’île, Amy avait pu être admirablement bien soignée. Et de fait, la plupart de ses blessures avaient d’ores et déjà débuté leur processus de cicatrisation. En voyant sa condition actuelle, elle soupira, comprenant qu’elle ne pourrait retrouver tous ses moyens qu’avec du repos. Elle se redressa avec peine dans son lit jusqu’à trouver une position assise suffisamment confortable. Elle tâta le haut de son crâne, et, paniquée, elle s’écria :
- LE CHAPEAU DE PAILLE DE LUFFY !!
- Ne t’en fais pas, répondit Keos, il est tranquillement posé sur la table de chevet, juste à ta gauche.
Amy se saisit en un clin d’œil de son trésor. En mettant le chapeau de son capitaine sur la tête, elle reprit, manifestement soulagée :
- Comment suis-je arrivée là ?... Je croyais avoir perdu…
- Mmh… J’ai pu observer la fin de ton combat, et je dirai plutôt qu’il y a eu match nul, rectifia l’assistant du maire. Ton adversaire avait mis de la poudre de seastone sur ton corps… Tu étais mal engagée, mais à présent, tout va bien. Tu n’as plus rien à craindre.
- Oh !... OK, merci. Alors je vais y aller. Je dois retrouver mes amis. Ils doivent m’attendre à l’heure qu’il est.
- Je m’attendais à ta réaction. Tu es bien insouciante au fond. Mais ne te précipite pas. On doit encore t’injecter une dernière dose de coagulant RC5. C’est un composant chimique accélérant naturellement la guérison des plaies. Et avant tout, j’ai des choses à te dire…
- Ah bon ? s’enquit Amy, incrédule.
Peu de temps après, le dernier traitement de soin fut administré à Amy. Pourtant, ce ne fut pas tout simple de faire prendre conscience à la convalescente qu’une piqûre de RC5 ne pouvait que lui être bénéfique. En effet, cette dernière, suite au trauma subi par sa défaite, venait de développer un aspect tout à fait fortuit quant à sa personnalité : en toute apparence, elle était étrangement devenue phobie-phobique. Et par conséquent, la peur d’avoir peur induisait la peur des piqûres. Néanmoins, avec l’aide de tout le corps médical et de Mathilde, qui se sacrifia une fois de plus, Amy avait pu être convenablement traitée. A priori, dixit les docteurs, cette nouvelle caractéristique n’était que passagère, ce qui avait quand même eu le don de rassurer la pauvre musicienne.
Affublée d’un pantalon et d’une petite blouse médicale en T-shirt d’un bleu marine criant, en dessous de laquelle elle portait un sweet bleu clair, Amy était en train de se coiffer lorsque Keos entra dans sa chambre de fortune. Sur la table centrale, il se versa une tasse de thé et en versa une autre pour sa convive. Il fit glisser la tasse de son invitée vers celle-ci avant de porter la sienne à sa bouche. Il en but une lampée, et il dit, sensiblement amusé :
- Je suis désolé mais on n’avait rien d’autre à te proposer pour les habits. Tu ressembleras à une infirmière pour la peine.
- Ce n’est pas grave, répondit Amy tout en se faisant le chignon.
Elle prit l’espère de barrette qui trainait non loin d’elle pour parachever son œuvre.
- Tiens, c’est curieux… ta barrette ne sentirait-elle pas l’encens par hasard ? demanda inopinément Keos.
- Ah. Vous avez remarqué ? C’est un gadget signé Usopp. En fait, quand le bâtonnet d’encens qui se trouve à l’intérieur aura entièrement brûlé, il se passera quelque chose…
L’assistant du maire eut encore le regard dans le vague pendant quelques instants mais il reprit vite de ses émotions. Et il revint donc à ce qu’il était venu faire de prime abord.
- Comme je te l’ai dit, Amy, j’ai un petit quelque chose à te confier avant que tu ne partes pour les montagnes de cendre.
- Ah, oui, c’est vrai. Qu’est-ce que c’est ?
- Tu es courant, n’est-ce pas, que Vaunh se trouve actuellement en compagnie de ton équipage ?
- Tout juste. Il avait insisté pour se joindre à nous…
- Eh bien, monsieur le maire a une missive à lui adresser.
Là-dessus, Keos alla chercher une lettre qui se trouvait dans une des poches intérieures de sa veste. Et il la tendit à son invitée.
- Monsieur le maire voudrait que tu remettes cette missive à Vaunh en main propre. Il paraitrait qu’il s’agit là d’un fait de la plus haute importance. De plus, comme tu t’en doutes, c’est absolument confidentiel. Il compte donc sur toi pour ne pas être trop curieuse…
Amy resta un long moment silencieuse. Elle dévisagea son interlocuteur comme si elle voulait décrypter une certaine logique dans le vœu formulé par le géant d’Erbaf. Mais elle se résolut finalement à faire abstraction de cela, étant entendu qu’elle ne devait la vie sauve qu’à ces gens qui venaient de l’aider, et elle accepta de récupérer la lettre dont les reliures étaient de couleur rouge sang.
- Je ne manquerai de lui adresser cette lettre du maire, assura-t-elle.
- Je suis persuadé que monsieur le maire t’en tiendra rigueur, sourit Keos, reconnaissant. Moi-même je ne sais pas vraiment ce qu’elle contient mais il semble évident que monsieur le maire avait à cœur de voir remettre cette lettre à Vaunh.
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- Vous allez bien, vice-amiral ? s’inquiéta Fenryl, un grand bonhomme portant une gigantesque lance dans le dos.
- Aucun problème, répliqua Smoker, se relevant de la terrible secousse qu’il venait de subir.
Le navire de la fumée blanche avait passé l’obstacle posé par le premier rideau de la Furia Incolora, et, bien que la zone de turbulences s’étende encore sur des centaines de kilomètres, il voguait dès lors dans des eaux à nouveau plus calmes. Se laissant tirer par les douces impulsions des ondes, le vaisseau se glissait petit à petit vers sa destination finale : Twilight’s Island.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Mitsuki, s’évertuant à enlever la crasse accumulée sur ses habits.
- Nous avons esquivé l’assaut de la Furia d’extrême limite grâce au moteur de propulsion du navire, expliqua Tashigi, remettant, elle, ses lunettes en place.
- Quels sont vos ordres, vice-amiraux ?
Verden, un autre grand gaillard, était au garde-à-vous, préparé à se conformer aux exigences de ses supérieurs.
- Les mêmes que précédemment : on continue dans la même direction, siffla Smoker. Je ne sais pas comment il a géré la Furia… mais sa présence dans le coin ne présage rien de bon ! J’ai été naïf… J’aurais dû me douter qu’un pirate comme le chapeau de paille ne pouvait qu’attirer des ennuis toujours plus grands, quoi qu’il fasse, quelles que soit ses intentions ! C’est une fatalité !...
°°°°°°°°°°
- AAAAHH ! MAIS QU’EST-CE QU’ON VA FAIRE POUR SE TIRER DE LA ?! beugla Quarrel, apeuré.
- Déjà, t’es trop un imbécile, releva Luffy, un index dressé devant son nez.
- TOI !! TU CROIS PAS QU’ON A MIEUX A FAIRE POUR LE MOMENT QUE DE SORTIR DES SERMONS ?! vociféra Nami, assommant son capitaine comme à l’accoutumé.
Alors qu’ils criaient tous, créant par là même une confusion incroyable au sein de l’ascenseur qui devait mener nos amis en Fairyland, la mystérieuse boite du gardien continuait son décompte inéluctable, les « tic tac » se succédant impitoyablement les uns les autres.
- Hum… Combien de temps nous reste-t-il avant la grande explosion ? s’enquit Robin, sûrement la plus placide du groupe.
- Je dirai environ… trente secondes, bredouilla Quarrel dans un éclair de lucidité.
- Comment fais-tu pour être si tranquille, Robin ? s’époumona la navigatrice, toujours admirative de l’attitude à toute épreuve de son amie.
- Il n’y a pas lieu de faire tout un drame : nous ne sommes pas encore morts.
- NE PARLE PAS DE MALHEUR !!
L’archéologue esquissa un sourire compatissant tout en lançant un regard rassurant à Nami. Puis, elle continua :
- Dis-moi, Vaunh… Lors de ton combat contre le dragon, tu avais utilisé une capacité surprenante. Je suis certaine qu’en usant de cela ici, tu pourrais tous nous sauver.
Interloqué, l’agriculteur ne souffla mot durant quelques minimes secondes avant de retrouver tous ses esprits et de répondre, conciliant :
- C’est vrai. Tu es observatrice, Robin. Je possède en effet les pouvoirs d’un fruit du démon… même si je me rechigne bien souvent à m’en servir. Je vais voir ce que je peux faire.
「Few hours earlier」
Leozui, un homme mystérieux, détenteur désigné du fruit du dragon, faisait face à Vaunh, un trentenaire sur le déclin qui avait décidé d’effacer son ennemi afin de pouvoir continuer le périple vers les hauteurs des montagnes de cendre, lui et ses amis.
Les deux adversaires se répondaient coup pour coup depuis déjà un bon moment. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’agriculteur aux cheveux grisonnants n’avait rien perdu de sa superbe. Il était vif et solide en plus d’être doté d’une force de frappe en tous points remarquable. Il esquivait sans grand souci tous les assauts de son opposant, qui, lui, persistait à vouloir en finir d’une seule et unique attaque. De ce fait, ses coups étaient bien sûr d’une puissance effroyable mais dans le même temps, il perdait en vélocité ce qu’il gagnait en vigueur, permettant ainsi à Vaunh de ne subir aucun dommage.
- Tu es brillamment rapide, nota Leozui.
- Merci du compliment.
- Je ne savais pas que Vaunh était si fort… murmura Chopper, prenant sa pose classique des sabots croisés.
- Voyons Chopper, un véritable guerrier doit reconnaitre la valeur d’un homme d’un simple coup d’œil, susurra Usopp. Tu ne seras jamais quelqu’un de grand si tu ne sais pas repérer ce genre de détails…
- WOW ! Tu es si intelligent, capi… capitaine Usopp ! bafouilla le renne, des étoiles parsemant ses yeux.
- Bon, nous allons passer aux choses sérieuses, poursuivit le gardien des montagnes en activant les pouvoirs de son fruit.
Tandis que Luffy restait impassible, les bras croisés, Leozui se métamorphosa à une vitesse folle, passant de l’humain qu’il était à la créature légendaire qu’il était censé être. De cette manière, son nez se transforma en museau, des antennes lui poussèrent sur le front, des écailles prirent place par-dessus sa peau, des ailes s’installèrent dans son dos, et enfin, sa taille augmenta considérablement. Bien plus imposant et intimidant qu’auparavant, il tonna :
- Mortel que tu es, prépare-toi à goûter aux prodigieux pouvoirs du dragon !
- OUAIS ! TU L’AS DIT : MORTEL !! s’écria Luffy, pétri de minuscules éclairs partout autour de lui.
- Et voilà… Il est entré en mode « émerveillement », soupira Nami, se tapant le front de sa main droite.
「Fire Pillar」
Leozui n’attendit pas que passe l’instant de flottement caractéristique d’une découverte nouvelle pour lancer une attaque dévastatrice sur Vaunh : en ouvrant sa gueule, il libéra une quantité astronomique de flammes incandescentes et créa un énorme pilier qui rasa le sol en se dirigeant vers sa cible. Le trentenaire sauta en l’air dans l’espoir d’éviter le feu qui le visait mais… le pilier était trop haut ! Et désormais, il ne pouvait plus rien faire pour s’en sortir !
- VAUNH !! hurlèrent tous les membres de l’équipage de Luffy, craignant pour la santé de leur ami.
En retombant par terre, l’agriculteur se retourna vers le groupe formé par Franky et les autres, et les rassura en déclarant :
- Ça va, je n’ai rien.
Et c’était vrai, il n’avait assurément rien ! Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Vaunh n’avait pas une seule égratignure… ce qui ne manqua d’ailleurs pas de surprendre son vis-à-vis :
- Comment est-ce possible ?! Tu aurais dû être sauvagement immolé !
- Tu vas très vite comprendre comment c’est possible, rétorqua Vaunh, le visage fermé.
- Il est balèze, comme je m’en doutais, gloussa Luffy, intéressé par ce qui se passait pendant que ses compagnons ne digéraient toujours pas l’esquive inattendue du trentenaire.
Quoique Vaunh ait tacitement affirmé passer prochainement à l’action, Leozui fut le plus prompt à agir. S’envolant dans le ciel grâce à ses immenses ailes, il ouvrit une nouvelle fois sa gueule et…
「Poison」
Une sorte de rayon bleuté se forma et fut projeté avec diligence vers l’homme qui portait un pendentif de fourche. Par l’incroyable célérité de l’assaut, il n’eut malheureusement pas le temps nécessaire pour se mettre hors de portée de celui-ci. Touché de plein fouet, il tituba dangereusement et dut s’employer pour ne pas s’écrouler comme une masse.
- Le poison que produit mon corps est d’une efficacité redoutable. Très bientôt, tu perdras la motricité de tes membres et le fait même de te tenir debout sera synonyme de torture pour toi !
- Alors… il suffit que je te vainque avant, n’est-ce pas ? riposta Vaunh, serrant les dents dans un large sourire.
- Quoi ?... Tu sembles bien sûr de toi… Mais non, c’est impossible !...
- On va bien voir ce qui est possible ou non !
Sur ces mots, Vaunh se jeta en direction de son ennemi, lequel était toujours à quelques mètres du sol. En voyant qu’il fonçait sur lui, Leozui, pris de panique, tenta de s’échapper par la voie des airs mais… mystérieusement, il fut comme irrésistiblement attiré vers son adversaire. Et lorsqu’il fut à sa hauteur, le trentenaire posa la paume droite de sa main sur le cœur du dragon… Et tout se termina ainsi. Le chemin vers les sommets était dorénavant ouvert !
°°°°°°°°°°
Vaunh fit quelques pas pour se placer en face de la porte de l’ascenseur, il prit une profonde inspiration et posa une main dessus.
- Je savais pas qu’il avait des pouvoirs… haleta Luffy.
- C’est quoi ses pouvoirs, hein ? C’est quoi ses pouvoirs ? sautilla Chopper, surexcité.
- Taisez-vous un peu, vous deux ! intervint Zoro.
- C’est parti ! dit l’agriculteur.
Mais… trop tard ! Avant qu’il n’ait pu faire le moindre geste, la boite explosa.
「To be continued」