J'ai longtemps hésité avant de poster cette petite fanfic, très brève... Car elle a pour objet une romance... Je vous laisse en découvrir les acteurs ! ^^ Bon, surtout, ne vous moquez pas, hein ? ^^ Au passage, ce récit est écrit dans un style tout à fait différent du Twilight's Venture et est antérieur à ce dernier... ^^ Allez, c'est parti ! ^^
Pour précision, le titre de ce one-shot est largement inspiré d'une oeuvre de Goethe (respect l'artiste au passage ^^)... D'ailleurs, je lui ai piqué une petite phrase de ses "Souffrances du jeune Werther". ^^ Bonne lecture.
PS : Je sais que c'est pas du tout dans l'esprit OP mais bon... ;-)
One Shot : Affinité élective
Le sang s’arrêta de couler. La blessure était profonde mais elle n’était pas non plus mortelle. Sur une pelouse éclatante, sous un ciel clément, le soleil ayant chassé les nuages dans leurs retranchements, Zoro avait encore été imprudent. Un sabre, un éclair, une attaque… Le vide immaculé, un moment onirique d’une fatalité cruelle. Du haut de son regard de guerrier, l’homme aux cheveux verts tomba, inerte et sans vie… Une ombre d’un charisme absurde passa à ses cotés et jeta un œil sur son adversaire étendu. Ses yeux d’une pureté sans distinction semblaient vous percer au plus profond de votre être, au plus profond de votre âme et… l’ivresse. Serait-ce cela la défaite ? Un rêve qui n’avait aucune chance de se réaliser… n’était-ce pas en cela, le principe de l’utopie ?
Mais le sang venait de cesser de couler. Il était en vie. La défaite, forme de manifestation de la mort, n’était donc que provisoire. Il aurait sa revanche, c’était certain. A nouveau… Tant qu’un souffle l’habiterait encore, il continuerait dans sa quête sans fin. Un esprit de conquérant, voilà un être supérieur. Voilà un homme… Zoro jeta un œil alentour. Ses images étaient brouillées, insondables… Entre imagination et réalité, le pas était mince, la frontière étroite mais la différence d’une profondeur sans fond. Autour de lui, de vagues reflets de lumières scintillantes. Une lame… non deux… Où pouvait être la troisième ? Brisée ? Non, cela ne pouvait pas se passer de la sorte, assurément. Alors, que s’était-il donc passé ? Il n’avait vu qu’un flash aveuglant avant de recevoir une estocade assassine…
Du plus loin qu’il pouvait se souvenir, il avait vu la mer. La douce musique le berçant tel un enfant aurait été bercé par sa mère. Zoro se tenait sur les rives inconnues d’une plage à l’automne du jour. Le vent soufflait ardemment. Du vent ? Non, une brise légère. Une brise rafraichissante et réconfortante. Il était déterminé. Certainement, dans ses considérations les plus folles, avait-il envisagé une victoire écrasante. Sans doute… Sans doute encore, cela ne se serait-il pas passé ainsi sans… cette lueur, cette forme qui vint s’immiscer dans un affrontement arriéré. Un affrontement décidé des lunes auparavant par une entité nommée destin. Le jeune homme, le regard résolu, se porta au devant du danger… A ce moment là, le fameux éclair apparut aussi soudainement que la pluie. Les sombres nuages venaient de prendre en un instant la place de l’éblouissante étoile lumineuse…
Zoro l’esquiva… Par conséquent, il ne put éviter le terrible assaut dont il était la cible. Et le monde s’écroula à ses yeux… Tout devint nébuleux, flou tel un brouillard sur un paysage irréel. Tout s’écroula une fois encore avec son corps. Paralysé, il ne put alors que penser à périr dans l’honneur. Avant tout, ne pas lui tourner le dos. Dans un effort extraordinaire, il parvint à se hisser à la hauteur de la noblesse de son ennemi. Et la lame s’abattit ! Son sang gicla et ses yeux se fermèrent… Tout commença à tourbillonner dans un cercle sans limite… A en perdre la raison, à en perdre son rêve et son ambition… Etait-ce là la fin de son voyage ? Cela ne le pouvait pas car à tout rêve, une promesse… A toute promesse, l’engagement d’un honneur… Vivre dans l’honneur et mourir dans la misère ? Il refusait de toutes ses forces cette idée inconcevable. Aussi s’accrocha-t-il du mieux qu’il le pût aux frêles branches de la vie… Ce fut alors que la lueur se posa sur son être…
Zoro ouvrit les yeux. Finalement… Mais le spectacle qui s’offrit à lui ne lui était guère familier… Quelques oiseaux chantaient joyeusement dans un ciel retrouvé. Les ombres dissipées, cela pouvait-il être le second souffle ? Un objectif extirpé des tréfonds de l’obscurité… Un objectif à atteindre, quitte à trépasser pour son total accomplissement. Voilà ses pensées, voilà sa vie… L’histoire d’un homme… Son regard se balada de façon circulaire… avant de se poser sur un détail dépassant l’entendement… Une jeune fille à la subjuguante beauté, fascinante d’illumination, renversante de délicatesse… L’homme aux ambitions supérieures ne put s’empêcher de réfréner sa vision… Improbable… Elle ? Ainsi donc, s’était-elle engagée dans son funeste duel. Tashigi…
Zoro leva la main, comme pour se saisir et s’imprégner d’une vérité impossible. La jeune fille, un éclat larmoyant dans les yeux, s’en saisit avec fermeté mais souplesse. Commença alors une période de contact émouvant, de réciprocité attendrissante… En remontant ses lunettes, Tashigi esquissa un sourire trouble, rempli d’une mélodie affectée. Elle regardait avec tendresse celui qu’elle avait précipité dans les gouffres de la vallée de la vie. Ses regrets ne seraient jamais suffisants pour effacer sa dette, son obligation d’éternel retour… Elle serait à lui jusqu’à la fin des temps. C’était l’unique moyen dont elle disposait pour s’acquitter de son dû. Toutefois, semblait-elle vacillante… Car cette intervention des plus extrêmes, cette insouciance contrastée, marquée d’une envie irrépressible de le protéger… Non, visiblement, ces sensations… ces sentiments en réalité, bien que purement diffus, c’était bien elle qui les avait destinés… Un choix, une vie…
Dans un enchevêtrement de lumières coruscantes, dans une agitation inexplicable de saveurs inexplorées, la déraisonnable révélation frappa alors Tashigi de sa splendeur et de son atrocité d’un autre univers… Elle comprit enfin… Tout devint clair, rien ne fut tamisé… Son acte, sa décision et même par delà bien ou mal, elle s’appropria le fondement de son cœur, de sa présence ici… ici et maintenant. Toujours sur ses genoux, Zoro n’avait guère encore retrouvé de forces. Livré à sa volonté, il devait lutter pour franchir la barrière qui le séparait de la mort impénétrable… Confondu et chétif, le jeune homme ne s’attendait pas à cela. Même dans ses appréciations les plus dénuées de sens, cela n’en avait toujours aucun… Tashigi, dans un mouvement gracieux et d’une relative oligarchie, se rapprocha subtilement du visage de celui qu’elle tenait au creux de son corps… Et enfin, dans un espace de songes et d’illusions, leurs lèvres se touchèrent… Pour l’éternité…
Soudain, rassemblant tout son dessein et sa résolution, un faible son s’échappa de la bouche de la demoiselle… Elle se tenait sur son lit, la tête finement relevée… Elle jeta un œil alentour, plus rien de la mystérieuse peinture n’avait subsisté. Et une colombe vola du miroir et se posa sur son épaule… « Une nouvelle amie. », dit-elle. Et elle l’attira à sa main. Sous les maigres reflets d’un éclairage argenté, elle éprouvait une sensation étrange… Véritablement étrange… Ce fut ainsi que la colombe reprit son envol sous le ciel doré de l’aube du crépuscule…
FIN
Dernière édition par EnOd le Dim 29 Juin 2008 13:13, édité 6 fois.
|