Ne croyez aucunement que je fais un retour triomphant vous anonçant une suite de Six jours. Quoi que...
Vous allez avoir l'occasion de lire la version "remasterisée" de ma nouvelle, ainsi qu'un petit bonus. J'ai eu l'idée folle-dingo un jour de montrer ça à ma prof de français qui m'a mis des croix partout, des "?" et des "Trop lourd". C'est décidé, je corrige tout ça. Elle m'a aussi dit que ça attendait une suite, quelquechose de consistant manquait au tout. Vous allez donc avoir le droit à une autre nouvelle, beaucoup plus longue, qui pourra être mis en parallèle. En fait, je vais me servir de Six jours comme d'un prologue à un roman.
Pas d'illusions : un chapitre tous les six mois, et encore. J'ai du mal à me motiver pour écrire et tout modifier pour la musicalité du texte. Si je vous poste ici le premier chapitre, c'est que je voudrais votre avis directement avant de continuer. N'hésitez SURTOUT PAS à signaler les fautes d'orthographe, les lourdeurs, ce qui vous déplaît.
Sur ce, voici.
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Prologue
Premier jour - 11 mai
Mourir, vivre, ce que ça signifie, la guerre, la paix, l'esprit, le regret d'un acte que l'on a pas eu le cran de faire, l'honneur... Mon esprit, quelque chose d'encore plus vague que tout ça, est occupé par ces choses. J'y réfléchis, je cherche des réponses à ces questions si compliquées et simples à la fois. Et pourtant, je sais. Je sais évidemment que cela ne sert à rien, que cela ne fait que me torturer sans aboutir à quoi que ce soit, que je me force à arriver à une conclusion alors que je la remettrai finalement en cause dès que j'y penserai. Et le pire peut-être, en plus du fait que ces énigmes n'auront jamais de solution, le pire, c'est sûrement que ces insolubles questions nous retardent. Pendant que nous y songeons, le temps s'écoule sans s'arrêter, sans nous attendre, sans jamais faire de pause, et nous perdons ainsi de vue les choses les plus importantes.
Est-ce une plaie ? Est-ce une maladie ? Qu'est-ce ? Nous l'attrapons un jour, sans être prévenus, et pas moyen de s'en guérir sans médicament. Existe-il un remède pour se guérir de cette infection, pour éviter d'y penser ? Un des ces traitements qu'on vous assène sans vous demander votre avis et qui est sensé retarder l'inéluctable fin, une de ces thérapies pour drogués à laquelle on revient sans cesse tant que nous n'en avons pas eu assez. Et voilà où nous en arrivons, et ce pour de simples pensées. Serions-nous trop libre ? Devrions-nous contrôler l'esprit des gens, en faire des machines créées de toute pièce, leur insuffler de faux sentiments pour leur faire croire à un monde utopique, les faire tous devenir plus résistants avec des membres métalliques, pauvres mécaniques, les tuer ?
Et puis, qu'importe ? De toute façon, il ne reste que six jours.
Deuxième jour - 12 mai
Le monde allait mal. Economie déchue, guerres, aussi bien civiles que mondiales, pauvreté, gouvernements pourris, rien qui n'aille en somme. A l'heure où j'écris ces mots, c'est pire. L'arrivée de ces choses, de ces bêtes noires sortant d'on ne sait où, n'a fait qu'aggraver la situation. Je ne peux pas et je ne veux pas les décrire, elles sont juste... noires. C'est tout. Après leur arrivée, elles commencèrent leur tâche. Ainsi, la population fut réduite à quelques rares vivants. Rien ni personne ne pouvait les stopper. Et un jour, elles firent résonner par le ciel le message qu'elles partaient pour six jours. Les créatures dirent aussi qu'à leur retour, le Monde serait détruit, que la planète ne serait plus.
Si j'écris ces mots, c'est parce que je crois aux miracles. Oui, peut-être qu'ils existent. Je suis persuadé que le Monde n'explosera pas, que certains survivront, même si beaucoup seront tués. Ainsi, je veux laisser ce témoignage de ces derniers jours avant leur retour. Les futures générations pourront comprendre l'horreur qui fut alors vécue.
Il reste cinq jours.
Troisième jour - 13 mai
Janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche. Journée, nuit, journée, nuit.
Tout tourne. Tout doit tourner. Si on ne revenait pas au début des mois, des jours de la semaine, si la planète était fixe ? Que se passerait-il ? Plus de repères. Désastre, perdition. Rien de bon, que du malheur. Tout doit tourner. Et la vie ? Fait-elle de même ? Vie, mort, vie, mort. Plausible, logique. Et, tel un phoenix, nous renaîtrions ? Mais, tout tourne. Alors, les places tourneraient-elles aussi ? Serais-je un milliardaire ? Un tueur ? Alors, dites-moi, pourquoi se suicider ? Pourquoi avoir peur de la mort ? Alors qu'en mourant, nous pourrions avoir une nouvelle vie meilleure, pourquoi avoir peur ? Alors qu'en mourant, nous pourrions avoir une nouvelle vie bien pire, pourquoi se suicider ?
Et je tremble, là, dans un coin, en espérant que notre fatale fin qui doit arriver ne vienne pas. J'ai peur de cette mort, alors qu'elle pourrait être ma seule échappatoire. Devons-nous avoir peur de la mort ?
Il reste quatre jours.
Quatrième jour - 14 mai
"Tu as trop d'honneur". "Sois réaliste". J'ai entendu ces mots des dizaines de fois récemment. Mais, que veulent-ils dire ? Ils arrivent à mon oreille, résonnent, résonnent, mais je ne les comprends pas.
Ces derniers temps, tout le monde me le dit. Pourquoi ? Sûrement car je suis le seul à avoir parlé de résistance aux bêtes noires. Ils pensent certainement qu'on ne peut rien faire, que le sort est joué d'avance, que la planète va être détruite, que nous allons tous crever.
Au fond de moi-même, je suis comme eux. Je crois au miracle, j'ai certes de l'espoir, mais je n'ai pas l'audace de penser que ces créatures des enfers ne feront pas leur sale boulot. Mais, je n'ai fait que parler de résistance, de tenter vainement quelque chose, et ils me disent "Tu as trop d'honneur". L'honneur ne serait-il donc que cela ? Des mots, des phrases, des expressions ? Ce serait ça qui nous donnerait cette vertu ? Nous suffirait-il donc d'apprendre par coeur, bêtement, quelques phrases pour obtenir cet honneur ? Je ne crois pas. Non, cette qualité est bien plus compliquée. Je pense que même en tendant les bras très haut vers le ciel, même en écartant ces sombres nuages, même en traversant l'Univers, même là nous ne trouverions pas ce qu'est l'honneur.
Cette énigme ne sera probablement pas résolue avant un bon bout de temps, et je n'en connaîtrai pas la réponse. Le temps manque. Je me demande si je pourrais tenir ma promesse.
Il reste trois jours.
Cinquième jour - 15 mai
Dans ce monde totalement déconstruit, on m'a souvent considéré et vu comme un optimiste, un utopiste, un rêveur. Oui, un rêveur. J'ai en effet un rêve, un vrai, le genre de rêve qui vous prend tout petit et qui ne vous lâche plus. Le type de rêve pour lequel vous seriez prêts à tout, même mourir. Vous le poursuivez et y pensez tout le temps, quitte à faire abstraction du reste. C'est ce genre de rêve irréalisable que je poursuis et que j'espère un jour réaliser.
J'ai toujours vécu dans cette ambiance, dans cette zone. Un endroit sale et moche. Je traîne à travers les détritus et, lorsque je sors, je me retrouve au milieu d'ordures et de déchets. Les autres vont même jusqu'à vider leurs déjections dans la rue. En plus de tout ça, les machines travaillent nuit et jour, inlassablement et font un boucan d'enfer. Ici, tout n'est que saleté et bruit. Je n'ai jamais connu que ça.
Et c'est de là que mon rêve est né. Je voudrais, juste une fois dans ma vie, pouvoir passer quelques secondes dans un endroit calme, propre et beau. Mais, dans ce Monde pourri, est-ce que cela existe ? Rien n'est moins sûr. Comme quoi, même de la saleté peuvent naître bien des choses.
Il reste deux jours.
Sixième jour - 16 mai
Je suis là, enfin.
C'est l'été. Non, c'est le printemps. Allongé sur l'herbe. Des cerisiers en fleurs m'entourent. Les pétales volent et forment un ciel bleu et rose à la fois. Rien à faire, le calme. Beau temps, soleil haut dans le ciel. Il commence à faire chaud, les pétales sont partis. Il n'y a plus d'arbre.
L'air s'est alourdi, j'étouffe. Plus d'herbe, ne reste que de la terre asséchée. Vide, le monde est vide. C'est l'été. L'automne est passé vite, très vite, arrive l'hiver. Air glacial, sol recouvert de neige. Je gèle. Certains diront que les flocons, c'est beau, mais cela me tue. Plus de neige, sol noir. L'astre se couche pour ne plus se lever. C'est la nuit. Le Monde est noir, plongé dans l'obscurité, mort. Le soleil n'est plus, plus rien ne vit. Nous l'avons tué.
Je me réveille. J'ai compris. Je voulais du calme, de la beauté et du propre. Maintenant je sais. Nous sommes le temps. Plus il augmente et avance, plus le Monde devient noir. Après le réchauffement, le froid et le noir. Si nous somme bel et bien le temps, alors j'attendrai le printemps, j'attendrai mon rêve.
Il reste un jour.
Septième jour - 17 mai
Ils sont revenus. Ils sont descendus du ciel, tout doucement, dans une grande lumière blanche. Après avoir touché le sol, le ciel s'est assombri petit à petit. La planète s'est fixée, les eaux ont submergé la plupart des continents. Un bruit sourd s'est ensuite élevé lentement, comme un rugissement terrible, comme un dernier cri d'agonie. Personne sur la planète n'y a échappé, tout le monde l'a entendu. Ce cri si puissant, si terrifiant m'a traversé le corps de part en part. J'en suis devenu sourd.
Le Monde est détruit maintenant peu à peu. Les bâtiments sont désassemblés, le sol tremble, tout résonne dans un effroyable écho de destruction. Et, malgré ça, je me sens bien. Pour la première fois, le calme que j'avais tant recherché est arrivé. Je n'entends rien, les saletés des autres disparaissent sous mes yeux. Le printemps est là. Un printemps sous forme d'apocalypse. J'en viens à adorer la destruction, aimer la douleur des autres. Mon rêve se résume à ça ? La mort ? La destruction serait le retour à la case départ ? Le recommencement ?
Et même si mon sale rêve se réalise, ma promesse n'aura pas été tenue. Cette promesse faite à une amie mourrante de lutter contre ces bêtes noires, ou blanches, je ne sais plus. Ces envoyées des enfers ou du ciel, je les aime, alors que je les détestais. Drôle de revirement. Elles ont réalisé mon rêve, m'ont donné à la fin de cette pauvre vie, de cette misérable vie, du bonheur, un peu de bonheur. Comment me battre avec elles ? Comment leur en vouloir ?
Finalement, ma vie aura été veine. Mon rêve se réalise, j'en suis heureux et me dégoûte. Tout ce que je voulais faire s'est avéré inutile. Le printemps est revenu, la planète n'est plus. Seul subsiste un livre éternel, mon livre, marquant cette fin.
Moi, je ne voulais qu'un peu de calme. Et puis, rien.
Tourner. Tout tourne...
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Chapitre un
Il faisait beau. Les néons qui défilaient comme des libellules dorées éclairaient vaguement le tunnel. Pas suffisamment, ça n'en était que plus excitant. Une barre de fer pouvant arriver à tout moment, il ne servait à rien de mettre des pancartes "Sang frais, ne pas tacher" sur les murs car la dite-pancarte aurait vite été recolorée. Malgré le danger, le plaisir de l'inconnu, de l'horreur dominait. De l'adrénaline à l'état pur.
Il y avait en ce lieu deux groupes de personnes : ceux qui voulaient éviter, et ceux qui voulaient voir. Un mélange de pulsions suicidaires et de curiosité morbide. Ivolt était en compagnie de son faux-ami Deen. Ce dernier ne rentrait dans aucun des deux groupes, il correspondait au troisième : ceux qui sont forcés d'être là, pour suivre le mouvement. Ivolt faisait partie, lui, du deuxième, et c'est ainsi que les deux garçons se retrouvèrent sur le toit du métron.
"On devrait descendre, c'est risqué de rester ici, tu sais" chuchota Deen. Son camarade ne répondit pas, et fit semblant de ne pas entendre. Il se sentait bien ici, le vent souterrain passant dans ses cheveux, le baignant dans toute une ambiance d'odeurs putrides. Pourquoi irait-il s'aglutiner à l'intérieur du métron, aux côtés de la sueur, de la chaleur, des déchets ? Il s'amusait à attendre une stalactite métallique. Ivolt voulait voir. Encore et encore. Voir.
"Allez, Iv, barrons-nous". "Nan" abrégea l'intéressé d'un ton sans concession. Deen avait toujours eu peur du métron. Cela avait été un progrès indescriptible, aussi bien pour l'économie que pour la population de construire un train abyssal se mouvant à la vitesse de la lumière. Faire le tour de la planète en moins de 2mombs, servit énormément au monde. Une loi fut ensuite votée et acceptée unanimement, permettant la création d'un parterre accessible au-dessus du train. Les risques étaient énormes, mais il fallait bien offrir à la plèbe des moyens simples d'abréger leur vie. "J'ai absolument pas peur, pensa le garçon, sans compter que j'suis même pas sûr de crever si j'me prends une tringle". Certains félés racontaient qu'ils avaient survécu à un transperçage de crâne, car la vitesse leur permettait de remonter le temps et de se re-membrer. Les problèmes liés aux dimensions parallèles s'étaient alors posés. Car si ces dégénérés racontaient cela, c'est qu'ils ne venaient pas forcément de la même dimension. Les données à prendre en compte étaient alors différentes. Et comme ces conteurs faisaient à peine la différence entre une poule et un canard, il était inutile de leur demander des données physiques. Les politiques avaient ainsi, comme à leur habitude, abandonné l'affaire. Pour Ivolt, cette chimère pouvait engendrer un exposé en biologie, mais c'est à peu près tout ce qui le motivait, hormis l'adrénaline. Quant à Deen, il ne comptait pas, et le fait qu'il puisse clamser dans la seconde ne lui faisait ni chaud ni froid.
Un peu plus tard, le métron commença à ralentir. Tout doucement, puis très violemment. Une jeune femme passa par-dessus la rembarde. Une tache de plus mais rien de passionant.
"C'est mon arrêt. A plus tard Iv." Deen descendit du métron immobilisé et s'engagea dans le labyrinthe souterrain. Peut-être y serait-il attaqué ou violé. "Bof, il s'en remettra" pensa le garçon restant, qui trouvait déjà l'arrêt trop long. Le métron repartit aussi vite qu'il s'était arrêté et Ivolt en sortit à l'étape suivante. Ses cours s'étaient terminés à 62mombs, il décida de se promener un peu. Il s'échappa des galeries souterraines indemne, et l'air libre lui tendait maintenant les bras. Le bon air frais à l'odeur de soufre. Il flâna quelque peu à travers les ruelles sans pour autant prêter attention à quoi que ce soit. Il remarqua néanmoins un mendiant en haillons qui goûtait aux entrailles d'un congénère, ou plutôt, c'est le chien qui partageait le festin qui l'intéressa un court instant. C'était un molosse-robot. "Si même les robots s'mettent à bouffer d'l'humain, où va t-on ?". Les quelques magasins ouverts ne proposaient rien d'attrayant, si ce n'est une enseigne à une intersection qui vendait des chevilles datées d'à peine deux semaines. De quoi faire un bon ragoût ou se payer des articulations en bon état.
Ivolt choisit de s'asseoir sur un banc d'une rue piétonne et de vaquer à son occupation préférée. Voici une femme qui passe. "La quarantaine, grosse et moche, habits horribles, chignon à la con. La v'là qui disparaît au coin d'la rue. D'où arrive un p'tit gars, costaud. Par contre, pour la chemise à fleurs, il repasserahahaha ! Hm. Il a l'air de chercher quelquechose. P't-être son gosse qui a disparu. Bah non, il courrait dans ce cas-là, à moins qu'il s'en foute complètement. Tu m'diras, il n'a pas tort, tous des cons les jeunes d'aujourd'hui. Boh, il fait c'qui veut c't'homme, j'lui dis rien. Tiens, un gamin qui sort du magasin de tatouages et piercings. Si ça se trouve, c'est lui qui est recherché, et il vient de louper son père. J'imagine la gueule que tireraient ses parents s'il s'était fait un truc sans leur dire. Eh, y'est pas si gamin qu'ça à regarder... Il doit bien avoir ses quinze années dans l'colimateur, comme moi quoi. Il part dans la même direction qu'son père, c'est d'jà un pas vers la réconciliation familiale. Réconciliation mon cul, ouais ! Ca va surtout s'engueuler un bon temps. Le gosse se retourne sur le passage de... oh putain j'le comprends ! C'te fille, on en voit pas tous les jours des pareilles, surtout des blondes. Roulée comme elle est, c'est peut-être une cyborg. M'enfin, les cyborgs sont encore rares. Noncrévindiu qu'elle est...". Ses pensées furent interrompues par les hauts-parleurs accrochés aux réverbères qui tentaient de diffuser une musique. Seules quelques phrases étaient audibles.
"Be in the atmosfear ; The bloodshed, not the dream
And it begins to back ; Any way the wind blows..."
Quelque peu plus tard, Ivolt se leva et rentra chez lui. Son appartement était tel qu'il l'avait laissé, les restes du repas de la veille encore sur la table, tout comme la vaisselle qui attendait patiemment son bain. Personne ne l'avait cambriolé, c'était déjà ça. Le garçon jeta son sac dans un coin, et se prit quelques nourritures du placard. Il se rendit alors compte qu'il faudrait dératiser sa piaule. Ivolt s'assit à table et commença à dessiner machinalement avec son doigt des hommes et des femmes, qui prenaient vie dans la couche de poussière de la dite-table. Il les faisait s'entre-tuer ou se battre, le tout aggrémenté de "Blam !" et de "Va crever !" inscrits dans des bulles difformes. Il s'inventait un royaume où il était adulé, où il avait décidé d'ériger son Empire. "Je les vaincrai tous, tous jusqu'au dernier. Ils me feront des offrandes car ils auront peur de moi. Des offrandes en femme dont je ferai c'que j'veux. Je serai maître de toute chose. Et quand j'en aurais ma claque, je n'aurai qu'à taper du poing sur la table et tout disparaîtra !". Ce disant, il s'éxécuta, soulevant les miettes de ce qui restait comme provisions sorties du placard. La poussière resta en place, incrustée trop profondément. Et il se mit à rire, d'une joie jouissive, imperturbable, inattaquable, inarrêtable, sadique.
Le garçon se planta devant son écran de télévision. Il était abonné au programme de suicides, qui diffusait à toute heure des morts spontanées, le tout en direct. Les suicidaires étant payés pour leur acte, il était facile de prendre les images sur le fait. Ivolt se connecta à la chaîne. "Putain, c'est un best-of ! Sont pas capables de mettre aut'chose ? Le gars sautant d'un immeuble, c'est d'un classique. N'empêche, j'me lasse pas de la femme qui se cogne la tête contre un poteau en béton pendant dix minutes. Hm. Magistral.".
Pendant les publicités, Ivolt partit chercher dans sa chambre un flacon de liquide bleuté qu'il s'injecta entièrement dans une veine de son bras. Il se calma peu à peu et s'endormit devant un vieillard écartelé par des camions. C'était une journée classique pour Ivolt. C'était le 10 mai.
_________________ « No gods or kings. Only man. »
Dernière édition par The Undertaker le Mer 15 Avr 2009 18:53, édité 4 fois.
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