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MessagePosté: Mer 17 Nov 2010 15:51 
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- Hop, y a personne, postons donc un chapitre en douce...Allez le 16 tiens...
- Comment ça y a personne ? Il y a eu plus de 1600 vues de ce topic ! Ça fait plus de 100 personnes par chapitre ! Faut le dire quand même !
- Mais non, après ils vont croire que ça a du succès, et on sera obligé de les remercier, et de dire qu'on est très content, ému, blablabla... J'ai pas envie de leur mentir, moi ! Je suis pas content ! Je veux juste les remercier de leur fidélité et de leur soutien silencieux qui me touche profondément !
- Et pourquoi tu le fais pas, alors ?
- Bah, y a plus de place...
- Ah oui...


Chapitre 16:

C’est donc un scientifique. Skyler avait rejoint son bateau, après avoir lu et relu de multiples fois les traces laissés par Aucklay, et remuer tout ce qui restait de l’habitation. Rien d’aussi intéressant que les quelques lignes trouvées sur un coin de feuille n’était apparu. À part cela, et quelques bris de verres bombés dans une armoire, la cabane était vide d’indices. Et quels indices... Un paragraphe gribouillé à la hâte, sur une page de calculs indéchiffrables, sûrement le résultat d’une excitation passagère et lointaine dont la cause est obscure. Hum... De maigres possibilités de pistes, mais il faut s’en satisfaire... se dit-il. Bon, maintenant, réfléchissons. La cabane avait l’air d’être abandonnée depuis peu, le bois n’était pas pourri et la poussière rare ; Aucklay a donc dû y séjourné juste avant notre rencontre. Il a laissé derrière lui des papiers a priori importants, en partant rapidement. Peut être juste après l’explosion d’ailleurs. Il était sûrement en danger vu son empressement, il en était peut être même la cause... Aussi, les bouts de verre me sont familiers, c’est étrange... Jan, qui était sur le pont, accoudé à la rambarde resta un moment à se souvenir, le regard dans le lointain. Oui ! Chez la vendeuse de machines scientifiques ! Mais, elle a dit qu’il n’était pas venu depuis deux ans, ce qui veut dire... Que cela fait deux ans qu’il a commandé quelque chose, dont il avait besoin autre part. Dans une autre planque. Pfff... Alors, sinon, je sais que c’est un scientifique qui travaillait dans un laboratoire... Or la grande majorité des scientifiques sont affiliés au Gouvernement, et ce dernier ne laisse pas partir ses chercheurs facilement. Encore un mystère dans cette histoire...


Jan déplia la carte dans sa poche, et l’observa scrupuleusement. Il avait marqué l’emplacement probable de l’île d’une croix. Plusieurs autres îles se trouvaient aux alentours. Ce salopard doit avoir besoin de matériel, ou d’autres choses... Il a sûrement dû aller sur une île peuplée, dans une grande ville. Illusia, déjà visité, et il est en danger là-bas... Aleza, trop petit... Au Sud, rien... Son doigt traça une ligne droite vers la gauche. Werindall... Ça correspond... Cap à l’Est ! Il se leva promptement, et alla vers le gouvernail. Quand il tourna la barre, il sut qu’il se rapprochait de son but, petit à petit. Il allait retrouver le Brave Orient, et puis ce traître de William Aucklay. Le vent était contraire, il allait devoir louvoyer, et naviguer prudemment. Le temps était encore calme, mais de lourds nuages gris s’approchaient imperceptiblement. Il allait devoir se dépêcher, mais sans négliger le repos, des combats l’attendaient.


Lançant une corde d’un geste souple, puis repliant la voile, Skyler était arrivé sans trop d’encombres à bon port. Une pluie fine tombait d’un ciel sans chaleur, et les gens marchaient pressement sur les quais propres du port de Werindall. Cette ville était l’une des plus grandes, et une des plus riches cités de West Blue. Contrairement à Illusia, elle était sûre, dirigée par un roi qui avait des pouvoirs étendus. Le port était plein de navires marchands, aux calles remplies de denrées rares, qui étendaient sur l’horizon une forêt de mâts fiers. Le chasseur de primes, après avoir jeté l’ancre, sauta sur le ponton de bois et amarra son bateau. Il posa sur les façades décorées des bâtiments, et sur les silhouettes de passants, un regard fermé et attentif. La traque recommençait. Il se mit en marche.


On était à peu près en milieu d’après-midi, mais le ciel semblait déjà s’être assombrit pour ne plus s’éclairer avant plusieurs heures. La foule qui se mouvait dans les larges avenues paraissait informe, floue ; aucun visage ne se découvrait, les badauds avançaient la tête dans leurs cols. Jan progressait au centre de la rue, anonyme dans la masse. Ses yeux étaient grand ouverts, attentifs à tout ce qui défilait, et il scrutait chaque devanture d’échoppe, comme si Aucklay se cachait derrière chaque recoin, même s’il savait qu’il y avait peu de chances qu’il soit ici, et qu’il le trouve. Après de longues minutes, il se décida à tenter une autre approche, et fit un brusque virage pour atteindre une façade aux fenêtres éclairées, l’auberge À la Bougie Bleutée... Il entra lentement, en inspectant tous les clients. L’atmosphère était enfumée, la lumière cuivrée, et les tables pleines. Vaste était la salle, environ une centaine de personnes y étaient assises, autour de choppes mousseuses. Mais en tant que chasseur de primes, Skyle savait où aller. Il s’accouda au bar, et héla le tenancier, un homme au crâne dégarni et à la mâchoire proéminente. Ce dernier s’approcha d’un pas leste, et dévisagea le bretteur.
- Moui, qu’est-ce que j’vous sers ? grommela-t-il.
- Rien, merci... Par contre, je cherche quelqu’un qui est sûrement venu sur cette île...
Après un silence circonspect, le barman écarquilla ses yeux, en reconnaissant son interlocuteur.
- Oh... Je... Je vois... Z’êtes, euh...
- Oui, coupa Jan. Je cherche un homme d’environ une trentaine d’années, aux cheveux blancs et ébouriffés, et à l’allure... étrange. Il serait venu sur cette île il ya environ une semaine. L’avez-vous vu ?
Encore un silence, puis il lui répondit :
- Euh, ben j’crois que quelqu’un...
Il tourna sa tête vers un table et appela un dénommé Philip. Un homme à peine plus jeune que lui se leva et s’approcha, presque en titubant. Le tenancier lui expliqua la situation en bégayant, et puis le client commença son récit...

Aucklay, ou plutôt un homme avec des mèches dépassant d’un bonnet, était bien passé par cette île il y a six jours. Il était allé dans une autre taverne, et il avait fait une annonce selon laquelle il pouvait rendre riches et puissants les hommes près à le suivre. Quelques hommes furent intéressés, et il recommença la même chose dans d’autres endroits, et rassembla une dizaine d’hommes selon Philip, qui, curieux, les suivit. Il comprit que cet agitateur avait « un plan qui ne pouvait pas échouer », selon ses dires. Alors, il les emmena jusqu’au port, et ils s’en allèrent sur « un bateau avec deux voiles rayées ». À l’énonciation de ce détail, le visage de Skyler exprima un grand étonnement.
- Attendez... Vous êtes sur que c’était un deux-mâts ? demanda-t-il rapidement.
- Bah... Oui... Même qu’il avait deux canons... Mais bon, après, moi j’suis parti...
- Mais alors, où est le bateau avec lequel il est venu ?
- J’sais pas moi ! S’il a acheté le bateau, bah, il a dû vendre le sien au chantier naval, qui va p’têtre le désassembler ou le revendre, quoi...
Le chasseur de primes se tourna vivement, et partit précipitamment, en renversant presque une serveuse. Il jaillit de l’auberge, et descendait en courant l’avenue, vers les quais.
Le bateau... Merde, le bateau... Il faut que je le trouve... Il faut que je le trouve... se répéta-t-il, en esquivant les ombres qu’il rencontraient...

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MessagePosté: Mer 17 Nov 2010 17:09 
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Pourquoi ce serait à toi de nous remercier ?
C'est du délire !
C'est à nous de te remercier !
Merci à toi pour cette superbe fanfic dont tu nous livres les épisodes tous aussi biens les uns que les autres !

Bravo et Merci.

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MessagePosté: Mer 1 Déc 2010 18:12 
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Chapitre 17:

La pluie s’était intensifiée, les flaques d’eau recouvraient le pavage irrégulier, et nappaient le ciel de filaments gris. Jan Skyler courait à toute allure, son souffle s’alourdissait. Il dévalait la grande rue qui descendait vers les quais. L’esprit focalisé sur sa course, il planait, ses jambes s’actionnaient dans une frénésie aérienne. De la sueur perlait de son front, et pas seulement à cause de l’effort. Il avait presque peur, que le Brave Orient ne soit amarré au quai du chantier naval, ou bien qu’il soit déjà désassemblé.
Son cœur battait un rythme effréné, un roulement de tambour intérieur. Arrivant au port après ce qu’il lui sembla une éternité, il repéra un panneau indicateur et s’empressa de suivre la direction indiquée pour le chantier naval. Les jetées défilant à sa droite, il ne faisait pas attention aux énormes coques des bateaux, et aux regards des curieux. Pour lui, seul comptait la distance qui le séparait encore de son objectif.

Il repéra une grue se dressant au-dessus des bâtiments, et s’y dirigea en esquivant tous les dockers afférés. Les cales sèches apparurent en contrebas, amas bruns de poutres de toutes formes, de squelettes de navires. Des dizaines d’ouvriers travaillaient dans chaque recoin, fourmillant de toutes parts. Nombreux étaient ceux qui transportaient des planches de bois, ou des outils. Le chasseur de primes aperçut une ouverture dans une palissade, d’où de nombreux artisans provenaient. Ne s’arrêtant pas, il s’y engouffra et déboucha sur un vaste terre-plein, qui avançait sur la mer, auquel étaient amarrés d’innombrables embarcations. Le sol était recouvert de pièces de matériaux en tous genres, qui semblaient s’accumuler dans un total chaos. Skyler n’y songea guère, et, même haletant, continua à se mouvoir en courant. Ses yeux voletant de mâts en mâts, il progressait au milieu du dépôt, la tête se tournant et se retournant. Il était quasiment arrivé au bord de a jetée, quand il vit ce qu’il voulait voir. Un poteau élancé, sans voile, une proue anonyme, un pont vide. Mais c’était bien l’Orient. Les rambardes et la cabine lui étaient familières. Il obliqua sa course, ignora un homme trapu qui l’interpella, et sauta sur le pont trempé, en l’absence de passerelle. Il se réceptionna, et se releva prestement. Il l’avait trouvé. Enfin, il était sur le navire qu’il recherchait depuis si longtemps. La traque d’Aucklay l’avait éreinté, mentalement et physiquement, et n’était pas terminée. Mais il avait fait la première partie du périple. Encore fallait-il qu’il ne soit pas venu pour rien se dit-il en pénétrant dans les quartiers de l’équipage.

La porte de son ancienne cabine était ouverte, une pointe de stress attaqua son cœur. Les lourdes gouttes de pluies tombaient avec un bruit sourd sur le pont du gouvernail, juste au-dessus. S’engouffrant dans l’ouverture, il se dirigea vers un coin de la pièce dénuée de mobilier, les ouvriers du chantier naval ayant déjà commencé leurs travaux. Skyler s’agenouilla face à un mur, et se pencha sur le parquet bosselé. Il posa sa mains sur une planche, et appuya puissamment, faisant se relever l’autre côté de la latte, qu’il tint oblique. Il avait découvert cette cachette la deuxième nuit de son séjour sur ce bateau. Grâce à un clou rouillé et instable, et à un plancher mal dégrossi, un petit espace entre deux ponts était accessible. La planque était étroite, il pouvait à peine y glisser la main entièrement, mais c’était suffisant. Ce qui lui était précieux ne prenait pas beaucoup de place, mais représentait énormément pour lui. Un soulagement indescriptible, profond et nuageux, l’envahit quand il sentit le velours du cuir de la bourse. La saisissant avidement, il la soupesa longuement sans l’ouvrir, en soupirant tout son saoul, comme pour se vider de la fatigue qui l’étreignait. Elle était pleine, il connaissait son poids par cœur, pour l’avoir tenu des heures, en méditant. L’avoir laissée sur le bateau lors de l’arrivée à Illusia lui avait semblé la meilleure idée, mais dès qu’il s’était réveillé, il ne pensa plus qu’à retrouver Aucklay, pensant qu’il ne changerait pas de bateau.


La cachette était presque indétectable, il était sûr que personne ne la soupçonnerait, mais il douta tout le long de la chasse. Finalement, il était revenu à zéro, au même instant d’avant sa rencontre avec ce maudit traître. Mais Skyler avait eu du temps pour calculer, pour édifier son plan, pendant sa convalescence. Il savait que c’était bientôt fini, que tout allait bientôt s’arranger, après tant d’années. Il en était sûr. Cependant, il devait encore capturer le fugitif, pour clôturer sa quête. Son dernier combat avait déjà commencé.

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MessagePosté: Mer 1 Déc 2010 21:39 
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Encore et toujours un très bon chapitre, agréable à lire, et riche en évènements, merci à toi.

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MessagePosté: Sam 4 Déc 2010 19:08 
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Je viens de lire toute ta fanfic et je suis devenue une de tes plus fidèles fans ^^. Ton histoire est prenante et quel suspense :Ace Oulala: . C'est interdit normalement de nous faire patienter comme ça, on subit la torture là...

J'exagère un peu :Luffy hilare:

C'est vrai que d'habitude, je préfère quand il y a de l'humour mais le charisme de Skyler est incroyable !

En tout cas, j'attends la suite !!

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MessagePosté: Mer 15 Déc 2010 16:59 
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Chapitre 18 :

Le vent se faisait de moins en moins puissant, les bourrasques se calmaient enfin. Petit à petit, les noirs géants de brumes quittaient le firmament, ou bien se teintaient en albâtre. Les vagues s’étaient tues. Debout, droit comme un I majuscule et fier, Jan Skyler se tenait sur le pont du Brave Orient. Les yeux fermés, il savourait la douce et familière brise marine, méditant en silence, perdu au milieu d’un chaos apaisant. Aucklay, t’as laissé pas mal d’indices derrière toi... Bon, je sais que t’as recruté des hommes, pour t’aider dans tes recherches, ou pour mettre au point ton putain de plan. Je ne sais pas en quoi il consiste, mais je promets que vais t’arrêter. Comme tu t’es servi d’un grand bateau pour fuir, tu penses sûrement à continuer de naviguer, ou bien à faire différents voyages... Le problème est que je ne sais pas où tu te caches. Mais je sais que je te trouverais. Et je vais me mettre en route dès maintenant. Et il se mit en route.

Il décida de mettre la barre au Sud-ouest, où de petites îles s’égrainaient sur la carte. Il y avait peu de chances que sa proie s’était établie là-bas, les îles étaient parfois occupées par la Marine, mais cela semblait être le meilleur chemin car à d’autres endroits, la Marine était beaucoup plus fortement implantée. À chaque port, il s’arrêta, et demanda aux gérants s’il avaient vus un deux-mâts aux voiles rayées. Les réponses furent souvent négatives, mais il obtint néanmoins quelques indications. Aucklay était accompagné d’environ douze hommes, qui lui obéissaient au doigt et à l’œil. Dès qu’ils arrivaient à un port, ils achetaient vivres et boissons en grandes quantités, sans faire d’histoire. Puis ils repartaient rapidement, vers le Sud. Skyler suivit leurs traces, et petit à petit, il découvrit ce qui se tramait. La révélation se fit lorsqu’il approcha d’une côte habitée, cinq jours après être parti de Werindall.

Un panache de fumée s’envolait de ruines calcinées, noircies par le feu ; il ne restait plus qu’une poignée d’habitations intactes. Des traces de combat étaient visibles, et quelques silhouettes erraient dans les décombres. Il s’amarra au quai, et partit à la recherche de réponses. Une femme au regard vide, aux joues creusées par les larmes lui répondit.
- C’était un après-midi, il y une semaine au moins, il faisait beau. Je m’en souviens, j’étais au marché. Un navire avec des voiles rayées de bleu s’approchait. On pensait que c’était des marchands, mais... (Elle soupira.) Ils ont commencés à bombarder le port avec leurs canons... Puis ils ont débarqué... Ils étaient à peine une dizaine... Ils ont tués tout le monde, un à un, sans qu’on puisse rien faire. On a bien essayé de riposter, mais... (Les sanglots se sentaient dans sa voix.) Ils sentaient presque rien ! Les gardes leurs tiraient dessus, ils se cachaient quelques minutes, puis ils revenaient, comme s’ils n’avaient rien reçu. C’était horrible... Mon dieu, tous ces corps... J’ai eu de la chance, je suis vite partie vers la forêt, mais les autres... (Elle commença à pleurer, le visage dans les mains.) Ils ont tués mon mari... Et mon frère...
Jan la laissa, et partit prestement.

C’était souvent le même spectacle aux îles alentours. Des décombres, de la fumée, et toujours le même récit. Les hommes d’Aucklay semaient la mort derrière eux, détruisant, tuant, et pillant des villes entières. Partout « l’homme aux cheveux blancs » était présent, commandant les autres. La Marine avait envoyé des soldats, mais tous furent massacrés par les brigands si résistants. C’est en songeant à cela, après avoir quitté la cinquième île attaquée que Skyler se souvint, et comprit. Il ne devait plus que les rattraper.

Les assauts avaient eu lieu environ six jours avant son arrivée, et les attaques étaient de plus en plus rapprochées, les criminels n’épargnaient personne, plus aucun village n’était sauf. Le chasseur de primes naviguait sans relâche, ne dormant que quelques minutes, pour s’assurer une vitesse déterminante sur les hommes qu’il pourchassait. L’odeur de la chasse emplissait ses narines, il sentait l’agitation du combat se rapprocher, au gré de vagues surmontées. Il savait que les prochains jours seront tumultueux, et que sa concentration sera primordiale. Les différents scénarios qu’il envisageait dépendaient de sa capacité à intervenir promptement, et à ne pas hésiter. Après tout, Aucklay l’a bien embobiné une fois, il se devait de ne pas faillir cette fois-ci.

Ce furent des coups de canon lointains qui le tirèrent de ses pensées, quatre nuits après la découverte des attaques. À peine quelques bruits distants, assourdis par le remous de l’océan, qui résonnaient faiblement dans l’immensité bronzée du lever de soleil. Mais Jan savait reconnaître le son d’une détonation. Son navire voguait lentement vers le Sud, trop lentement pour lui. Il déploya le maximum de voiles qu’il pouvait, pour rejoindre au plus vite la provenance des explosions, une île à plusieurs encablures de sa position. Mais quelque chose clochait... Pourquoi est-ce que Aucklay revient sur ces pas, au lieu de fuir ? Ça ne lui ressemble pas d’agir comme ça... songea-t-il. Il atteint le village après quelques heures, à cause d’un vent capricieux. Le village était en feu, le pillage avait déjà eu lieu, les criminels repartis. Skyler pesta contre sa lenteur, et se précipita à l’encontre des habitants accablés et affairés.
- Hé ! Où est-ce qu’ils sont partis ? cria-t-il à un homme barbu.
- Quoi ? Ah... Euh.. Ils sont partis vers... l’Est... répondit ce dernier en transportant un seau d’eau.
Jan observa les maisons qui brûlaient, et remarqua que tout un quartier était intact.
- On ne vous a pas attaqués avant ? héla-t-il à un autre quidam effaré.
- Euh... Non... Nom de nom... Ils ont tout détruit... se lamenta-t-il en embrassant du regard le désastre, désespéré. Quel massacre... Même la femme aux cheveux roux n’a rien pu faire... Et voilà qu’elle les pourchasse, cette folle...
Skyler se retourna vivement quand il entendit cette dernière phrase.
- Attendez... Vous avez parlé de « femme aux cheveux roux » ?
Le villageois s’écria d’un ton insipide, avant de rejoindre ses compagnons :
- Pfff... Une voyageuse de passage, qui a essayé de nous défendre. Elle s’est battue avec des glaives contres les barbares invincibles... Des brutes sans cervelle, oui... Ils avaient même pas de chefs, et ils ont tués tout le monde, ces salauds...
Le chasseur de primes s’en alla, en laissant derrière lui les flammes de la violence, avec ce qu’on lui avait dit qui résonnait dans son esprit. Décidemment, le destin est étrange ces jours-ci... Même elle a décidé de s’intéresser à cette foutue merde...

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MessagePosté: Mer 15 Déc 2010 17:09 
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Très très bon chapitre, seulement une petite faute, que j'ai vue au moins en double : "ils ont tués" => "ils ont tué" comme le COD est derrière.
Voilà voilà

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Mer 29 Déc 2010 20:47 
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How how how, est-ce que vous avez été sages, les petits... Euh, non, ça c'est déjà passé. Bref, j'ai failli ne pas posté dans les délais, le cocktail fêtes-vacances-travail est assez ravageur pour l'écriture. Mais finalement, je me suis déchiré juste pour vous donner ce beau cadeau qu'est ce dix-neuvième chapitre de la Plume et la Flamme :

Chapitre 19 :

Jan Skyler savait maintenant où aller. Il se précipita à son embarcation, détacha l’amarre, et sauta par-dessus la rambarde. Son esprit était troublé, son sang frémissait, et ses pensées vagabondaient. Comment cela était-ce possible ? Pourquoi a-t-elle décidé, elle , de s’occuper de cette histoire, nom de Dieu ? Son visage lui revenait, par fragments. Des cheveux rouges, foncés, formant une mèche sur son front, lui cachant presque un œil. Des yeux... verts, ou bruns, doux, dans un visage fin, avec un menton étroit, et un nez court et arrondi. Un corps maigre, petit, aux bras vifs. Siopéa... Qu’est-ce que tu fous là ?

Siopéa Jude, dite « la Sœur », une des chasseuses de primes les plus dangereuses de West Blue, était sans aucun doute la « femme aux cheveux roux ». Elle était presque aussi connue que Jan, mais elle l’était également dans la région septentrionale de cette mer, de vagues échos ne se répercutant que rarement dans les archipels éloignés de Grand Line. Ils s’étaient rencontrés à de maintes reprises, parfois en tant qu’amis, parfois en tant qu’ennemis. Leur relation était complexe, ils se sont peut-être aimés, ils se sont sûrement détestés. Des souvenirs affluaient dans la tête de Skyler, chaque moment passé avec elle, les sentiments qu’il ressentait à ces moments... Le fait qu’il savait qu’il allait la revoir était singulier, il ne savait pas décrire cette impression. Les battements de son cœur s’alourdissaient, comme les pas d’une armée sur le chemin de la guerre. Ses yeux ne voyaient pas des planches de bois et des cordages, ils s’évadaient, sur un quai inondé, dans un désert aride, dans une pièce enfumée ou bien dans la chambre d’un hôtel... Il se déplaçait sur son navire pour conduire son bateau et contrôlait tous ses éléments spontanément, telle une machine qui ne comprend pas ce qu’elle fait. Ses membres étaient pesants. Il s’appuya contre le mât, en soupirant faiblement, les yeux plissés, le regard dans le lointain, vers nulle part. Elle était proche.

Quelques heures plus tard, il avait accosté sur une plage dégagée, des dunes saupoudrées d’herbes s’établissant une cinquantaine de mètres plus loin, après une étendue de sable gris. D’un côté et de l’autre, on ne voyait que du sable. Mais Jan ne s’occupait pas du paysage. Deux embarcations s’étaient déjà échouées sur cette île. Le navire aux voiles rayées, large, neuf, au bois propre, et... Il sourit quand l’autre se découvrit derrière la frégate. La Rebelle, le bateau de Siopéa. Il avait déjà séjourné dedans quelque temps, et se les remémora avec nostalgie, et une petite pointe d’amertume, cause d’une trop longue histoire. Le voilier était peint d’un orange foncé, comme la chevelure de sa propriétaire. Il n’avait pas l’air abimé, tout semblait normal. Skyler était déjà à terre, il observait les traces de pas qui s’échappaient des deux navires. Celles qui partaient du plus grand bâtiment étaient au nombre de onze, d’après lui. Elles étaient enfoncées, désordonnées, et écartées. Ils ont débarqué précipitamment, en courant, tel une meute lâchée, songea-t-il. Pourtant, ils avaient aucune raison de venir ici... Il se tourna vers les empreintes de Siopéa. Elle avait marchait lentement, à l’affût, sans se presser. Les marques étaient plus nettes, ce qui signifie qu’elle avait accosté après les malfrats, et qu’elle les suivait. Se relevant, il suivit du regard, puis physiquement les traces, gravissant une dune dans la fraîcheur côtière.

Il atteignit le sommet en un instant, et embrassa la vision qui s’offrait à lui. Une plaine de terre beige, parsemée de bosquets touffus, étroitement serrée entre les dunes voluptueuses et la forêt de conifères bruns, au loin. Le vent marin soufflait dans le sable, chantant une discrète litanie. Aucun signe de vie, si ce n’est les traces qui s’acheminent vers les arbres, et... Jan plissa les yeux, pour essayer d’identifier la tache sombre qui se trouvait à côté d’une sylve éloignée. Qu’est ce que...? Il se hâta, débutant un trot au milieu des plantes fines et longues, qui parsemaient les sommets sablonneux. Sa course, qui descendait, puis remontait, travaillait son organisme. Il se concentra sur son souffle, pour ne pas se fatiguer trop. Parfois, il devait contourner pendant plusieurs mètres un amas confus de végétaux, qui s’agglutinaient comme pour combattre dans une bataille immobile. Il avait passé les dunes, et courrait enfin à plat, entre les boqueteaux, parfois larges, qui défilaient rapidement. Enfin, la mystérieuse saillie se rapprochait, elle se détailla brusquement, quand il atteint les arbres à côté desquels elle s’adossait.

Ce fut l’odeur qui l’attrapa d’un coup. Une odeur qu’il connaissait, mais qui le dégoûtait toujours autant. Celle des cadavres. Jan se recouvrit le nez avec sa manche, et observa le macchabée. C’était un homme, tué à coup de lames, et décapité. Il retourna la tête du pied, et observa le visage incolore. Un homme, d’une quarantaine d’années a priori, assassiné d’un seul coup, les yeux encore ouverts. Le sang tapissait la scène de sa glauque noirceur. Quand le chasseur de primes vit que ses habits étaient lacérés, il saisit l’identité de la dépouille. C’était un homme d'Aucklay, dont les mystérieuses capacités de régénération avaient effacé les blessures. Et la seule personne qu’il connaissait qui pouvait tuer un homme quasi invincible était dans les environs.

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Dernière édition par Escogryphe le Jeu 30 Déc 2010 11:31, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Mer 29 Déc 2010 21:46 
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Localisation: Sous un chapeau de paille ?
Très bon chapitre, comme toujours, quoiqu'un peu obscur sur la fin : à moins que j'ai vraiment manqué quelque chose, je ne comprends pas de qui il s'agit à la fin du chapitre. Un homme de Skyler ? Pouvoirs de régénération ?

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Jeu 30 Déc 2010 11:31 
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Localisation: Là bas si j'y suis...
Moui, d'accord, je reconnais avoir fait une faute : c'était "un des hommes d'Aucklay", et non "de Skyler". Pardonnez-moi, s'il vous plaît !
Sinon, Nicolelow, j'ai également remanié le passage juste près, mais la solution se trouve dans les chapitres précédents, relit, et tu comprendras ; mais néanmoins j'avoue que ce passage était un peu trop abrupt...

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Jeu 30 Déc 2010 15:50 
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Pinaise j'ai commencé ta fic aujourd'hui et j'ai tous lu d'un coup et j'ai adoré :)


Dire que lrosque je voyais ta fic sur le forum , j'hésitais a la lire (enfin au début) car maintenant je ne regrette pas de l'avoir commencé!!

En tout cas le pouvoir de regénération m'intrigue beaucoup et me plait énormément donc je te dis un grand bravo et continue comme ça :D

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Jeu 30 Déc 2010 16:09 
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Je viens de lire ta fic d'un seul coup, faute de distraction. Et je peux te dire que c'est une des meilleures que j'ai jamais lue! Tu a une écriture riche et compléte, l'intrigue est très bien menée, tu tiens les lecteurs en haleine. De plus, tu ne laisse jamais rien au hasard et tu décrit bien les décorts et les personnages. J'adore Auclay :Zoro nargueur: et Skyler aussi, bien sûr^^ Hâte que tu nous délivre de ce suspense intenable!


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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Mer 12 Jan 2011 17:58 
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Chapitre 20 :

Le soleil atteignait son zénith, illuminant toute la plaine, qui brillait d’un éclat mat, enlevant le peu d’ombres qui cachaient le cadavre décapité. Les restes de l’homme de main d’Aucklay, qui pourrissaient dans une pestilence sordide, ne présentaient plus d’intérêt pour le chasseur de primes. Il se tourna vers la forêt, et contempla la bande verdoyante, dans un silence solennel. Il songeait à tout ce qu’il avait découvert jusqu’à lors. Il y a quelque chose de bizarre... Quand les hommes ont attaqués les villages, ils n’avaient pas peur des blessures. C’était sûrement un coup d’Aucklay... La scène qui l’avait mis sur la piste lui revint en tête. Lorsqu’ils sont allés à la rencontre de Vincent De Fort, le criminel d’Illusia, un des brigands a tiré sur William, dans sa jambe. Et juste après, il pouvait courir, et il niait sa blessure. Mais là... Il se retourna vers la dépouille, aux habits déchirés et troués d’impacts de balles. Le corps, livide, était lui intact, mis à part au cou, tranché par une lame puissante. Putain, c’est pire que ce que je craignais... C’est pire que... démoniaque. Il se mit en marche prestement, sans se soucier du cadavre encore adossé à un arbre, dans une position de pantin désarticulé. Skyler rejoignit les traces, encore visibles dans le sable, qui se dirigeaient vers les résineux à l’écorce sombre. Il avait quelqu’un à aider.

Siopéa était dans une situation peu enviable. Appuyée contre un tronc rugueux, le souffle court, l’esprit qui chancelait à cause de ses blessures ouvertes. Un des malfrats a réussi à l’atteindre d’un coup de dague à la cuisse, qui saignait. Elle avait dû déchirer une des manches de sa chemise pour fabriquer un garrot, mais elle savait qu’elle n’allait pas tenir longtemps. Elle soupira, et se concentra sur sa position. Les pins emplissaient son champ de vision, il y en avait partout autour d’elle, des colonnes fines, droites, obscures. Le sol bosselé était recouvert de leurs racines noueuses, et de leurs épines brunes. Elle avait réussi à semer ses poursuivants, après de violents combats, mais ils n’allaient pas tarder à la retrouver. Ils pouvaient sans problème suivre sa trace grâce au sang qu’elle a laissé derrière elle. Les luttes ont été plus ardues qu’elle ne l’escomptait, les hors-la-loi savaient se battre et étaient bien armés, et, même désorganisés, ont presque réussi à lui tendre un piège et à l’encercler. Elle esquissa un sourire en pensant à cela, comme si elle s’amusait de son malheur et de son infortune.

Se détendant un peu, elle restait quand même à l’affût, et se focalisa sur le bruit qu’elle entendit, qui venait de derrière elle. Elle se remit d’aplomb, et dégaina, encore une fois aujourd’hui, ses lames. Deux épées, d’une coudée de long, à la garde réduite, et au tranchant effilé. Elle les surnommait « ses tulipes », en raison de leurs formes, le fer étant plus étroit vers le manche que vers l’estoc. Les frémissements des bottes sur la terre meuble se rapprochaient, et étaient nombreux. Elle se baissa, et se glissa vers une butte devant elle, qui pouvait lui servir de cachette. Ses pulsations cardiaques s’accéléraient maintenant, elle se préparait mentalement au combat approchant, à travers les silhouettes qui se découpaient de l’obscurité forestière. Pourtant éreintée, Siopéa essayait d’élaborer un plan, pour ne pas se retrouver face à un surnombre dévastateur. Elle avait bien quelque armes d’appoint, mais cela ne sera pas suffisant, elle devait éliminer le maximum d’ennemis avant qu’ils puissent réagir. Les scélérats venaient dans sa direction, ils pouvaient la voir si elle changeait d’abri. Elle opta donc pour le statu quo, rengainant ses glaives, restant là où elle était, et tentant de se dissimuler dans un creux sous une couche de terre et de branchages squelettiques, pour surprendre ses adversaires au moment adéquat. Malgré sa blessure cuisante, elle réussi à se recouvrir presque totalement, disparaissant du mieux qu’elle pouvait. Ses poursuivants étaient proches. Elle entendit leurs voix ; « Merde, où elle est ? », « Elle a pas pu disparaître quand même ! ». La respiration imperceptible, le corps immobile, elle les voyait enfin. Eux non. Ils passèrent, sabres au clair, devant sa tanière, ne regardant pas dans sa direction. Sa tête était en surchauffe, son cœur forçait le rythme. Trois, cinq, six, neuf hommes en tout, étalés sur une bonne cinquantaine de mètres. Un groupe hétéroclite, au niveau des morphologies et des tenues, mais tous étaient bien armés et semblaient savoir se servir de leurs armes.

Ils l’avaient dépassé, leurs cous se tortillaient pour scruter les alentours, ils s’éloignaient en marchant d’un pas ferme et en marmonnant. Maintenant. Elle sortit de son trou, toujours inaudible, et fit quelque pas sans qu’aucun ne s’en aperçoive. D’un geste, elle sortit d’une de ses poches un pistolet, qu’elle braqua sur le cou du gangster le plus proche, avant de tirer deux coups secs. Les détonations retentirent violemment dans la scène sylvestre, stoppant les hors-la-loi dans leurs traques. Tous se retournèrent, mais ils ne purent rien faire. Siopéa avait déjà bondi vers sa cible, et avant qu’il puisse tâter ses blessures par balles, elle avait tranché d’un coup ferme sa nuque, provoquant une gerbe de sang qui jaillit de la plaie béante, d’un rouge morbide. Elle ne s’attendrit pas sur la molle carcasse qui s’effondra, et, en faisant volte-face, se mus vers un de ses acolyte, et décocha un large coup d’épée, en visant le cou. L’homme, qui portait une barbe brune fournie, ne put qu’esquiver un pas vers l’arrière, sa gorge se fit couper en un éclair argenté. Sa tête ne fut pas séparée du corps, mais tomba quand même à la renverse, suffoquant, en se tenant de ses mains sa blessure, qui ne saignait pas. La chasseuse de primes grommela une fraction de seconde, se retournant pour faire face aux autres singuliers truands, qui se remettaient d’aplomb, et engagèrent le combat.

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Mer 12 Jan 2011 18:04 
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Localisation: Sous un chapeau de paille ?
En effet, c'est plus clair maintenant, la regénération. Encore une fois, un bon chapitre (mon message toujours aussi élogieux n'ayant pour but que de montrer que je lis toujours et encore cette fanfic, sa qualité n'étant plus à prouver). J'ai l'impression en tout cas que les chapitres sont d'une part de plus en plus intenses, mais également de moins en moins denses, d'un point de vue temporel, il ne se passe que de courts instants à la fois, ce qui augmente le suspens, et qui est loin d'être pour nous déplaire !

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 Sujet du message: Re: [Fanfic] La Plume et la Flamme
MessagePosté: Sam 12 Fév 2011 17:28 
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Inscription: 29 Déc 2009
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Localisation: Là bas si j'y suis...
Ouh là, un mois sans chapitre... Il va falloir que je donne des explications j'imagine... Bon bah pour faire simple, je devais aller chez le docteur à la piscine pour voir un film pendant lequel je travaillait en étant malade durant un voyage que j'ai oublié... Hum... Pas très convaincant... En fait j'avais vraiment beaucoup de boulot, couplé à une baisse d'inspiration et à une flemme galopante... Mais je ne vous oublie pas, loin de là, en témoigne ce 21ème chapitre :

PS : a priori, il y a un vote ici, et je crois que à l'heure où j'écris ces lignes et pendant encore quelque heures, ça parle de cette Fanfic... Donc votez pour votre Fanfic préférée ! *clins d'œil tellement prononcés que ça en deviendrait indécent*

Chapitre 21 :

Les tirs fusaient, d’invisibles fulgurations de mort dans un océan de haine dégagée par les criminels déchaînés. Ils faisaient jouer leurs fusils et leurs pistolets, mais leur proie leur échappait. Siopéa Jude voletaient, tel un colibri roux aux ailes d’acier. Elle fuyait les décharges, esquivant avec adresse et grâce, et ripostait par des coups, larges et précis en visant au-dessus des épaules. Ses adversaires tentaient de la blesser, la perdaient de vue dans le chaos de violence, puis l’apercevaient et recommençaient à mitrailler. Ils étaient sept, sept hommes armés face à une seule femme. Ils le savaient, et cela les tourmentait. Eux, des mercenaires, qui peinaient à réduire au silence une empêcheuse de tourner en rond ? Ils se déchainaient, faisant voltiger les morceaux d’écorces noirs arrachés de leurs pins par des tirs imprécis, désordonnés. L’atmosphère était chargée de fureur, la chasseuse de primes le savait, et jouait avec ses adversaires. Elle apparaissait et disparaissait, et profitait de leur excitation pour les attaquer. Un autre brigand gisait déjà dans une mare de sang, la tête séparée d’un corps de brute. Elle avait manqué par deux fois d’en abattre un autre ; alors que ses coups tueraient n’importe qui, ceux-ci se relevaient, leurs blessures se refermaient en quelques secondes, mis à part la décapitation.

Surgissant de derrière une butte, Siopéa avait déjà repéré sa cible, et, d’un geste, attrapa de sa ceinture, et lança un couteau droit vers lui, un éclat argenté droit vers la jugulaire. Le malfrat esquiva au dernier moment, et répliqua d’un coup de pistolet instantané. L’ayant anticipé et évité d’un pas, elle saisit son épée et sauta pour fondre sur son ennemi, le bras plié pour décocher un coup fatal. L’homme, aux yeux bleus et au nez proéminent, eu juste le temps de dégainer sa dague et de parer, la poigne ferme face au choc. Le bruit métallique se répercuta entre les troncs, et le visage des deux combattants se crispa. Le criminel fut rapide, il balança son poing gauche vers le visage fin de la jeune femme, mais celle-ci se baissa à temps, et ramenant son arme, elle transperça vivement le ventre du scélérat, qui se tordit de douleur. Elle n’eut pas le temps de l’achever, ses compagnons l’ayant déjà mis en joue. Elle se projeta vers un arbre, et, en se relevant, se tournait vers un autre hors-la-loi, quand un cri retentit. À une vingtaine de mètres d’elle, sur sa droite, un homme à terre, des flots sombres se vidant de son cou tranché. Une silhouette, grande et fine, noire et grise, un sabre long et droit à la main. Siopéa mit quelque secondes à reconnaître cet être aux cheveux de jais, à la mâchoire étroite, et au regard ferme. Jan Skyler était menaçant, son long manteau sombre affirmait son allure sinistre, il toisait sans ciller les hommes qui le dévisageaient. Tous restaient immobiles, tels des animaux se jaugeant avant le combat. Pas un bruit, même pas une respiration ne se dégageait de leurs êtres. Ils étaient maintenant six hommes, tenaces, face à deux chasseurs de primes. Ça ne va pas être long... songea Siopéa, en esquissant un sourire en coin.

Sortant de leur torpeur, les malfaiteurs visèrent le nouvel arrivant, et lâchèrent sur lui un déluge de feu. Jan ne se fit pas prier, et prenant appui sur un tronc, se jeta au milieu de ses adversaires. Siopéa fit de même, et n’hésita pas à aller dans la mêlée, ses deux sabres au clair. Tous maintenant avaient saisi leurs lames, dagues ou épées. Jan, en bretteur expert, agit rapidement, et précisément ; il projeta la pointe de « Silver Feather » vers la glotte de son ennemi le plus proche, qui s’effondra, sans expirer. Il n’avait pas habitude de se battre contre des hommes presque invincibles, et dû s’adapter à ce qu’ils résistent aux blessures. Un autre l’attaqua, il para habilement, et riposta d’un coup de taille vers son cou, en vain. Ce ne sont pas des amateurs... se dit-il. Il sentit un mouvement derrière lui, et fit un pas de côté pour esquiver une dague qui fusait vers son dos. En se retournant, il décocha un autre coup, qui fut dévié. Jude était à ses côtés, aux prises avec un autre bandit. Elle contra un coup de hachette, et répondit par un coup de lame latéral. Le combat s’emballait, le chasseur de primes s’affairait à esquiver toutes les attaques qui le visaient. Il se tordait, jouant des pieds, utilisant ses poings, pour ne pas se faire toucher. Un coup d’épée, puis de pied dans le plexus d’un homme blond et large. Presque accroupi, encerclé, il se dégagea en effectuant un saut magistral, s’envolant bien haut, et en se retournant en l’air, il avisa un truand qui l’avait perdu de vue. Il atterri juste derrière lui, et, sans hésiter, décocha un éclair métallique vers sa gorge noueuse. L’homme n’eut le temps de se retourner qu’aux trois quarts, tant l’attaque était vive, mais Jan aperçu les yeux de sa victime avant que sa tête ne disparaisse, un regard empli d’inquiétude et d’effroi. Le corps resta droit, comme s’il hésitait à tomber. Le chasseur de primes balança violemment son pied vers le torse du cadavre sans tête, qui, désarticulé, entrava les autres, derrière lui. Il avait quelques fractions de secondes de répit, et chercha sa consœur. Siopéa n’était plus debout, elle se tenait quelques mètres sur le côté, un genou à terre, se tenant l’épaule. Du sang coulait au travers de ses doigts, et aussi du corps fatalement mutilé à côté d’elle. D’un pas, Jan était à ses côtés. Elle leva la tête, les yeux emplis de larmes qu’elle s’interdisait de verser, le visage couvert de terre, de poussière, de sang et de souffrance. Voulant parler, le regard dur, mais décidé de Skyler l’arrêta. Il ne dit mot, et se tourna lentement vers les quatre derniers hommes encore debout, qui allaient combattre jusqu’à la mort.

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