Voici le chapitre 7, le dernier pour ces vacances (oui, car chez moi, dans ce qui reste de ma Belgique) j'ai encore une semaine^^) Et demain, promis, je vous concocte un petit bonus, en rapport avec l'Ordre de Fangura, que je posterait dans la soirée. En attendant, bonne lecture!^^Chapitre 7 : Custos et Sotsuc & Kuan et Juanista
-Encore du noir ?! Ah non ! S’écria Myrios. J’en ai assez, du noir ! J’en ai peur, maintenant !
Mlada grogna : « Ne t’inquiète pas, pucelle, ce n’est que passager. ». En entendant encore une fois « pucelle », Myrios rougit de plus belle, bien que personne ne pût le remarquer, à cause du noir qui empêchait de voir plus loin que le bout de son nez. D’ailleurs, Sanjo se demandait comment Mlada pouvait voir dans une pareille noirceur. On aurait dit qu’ils avaient plongé tout droit dans un pot d’encre de chine.
Bien qu’ils entendent les battements de centaines de dragons, ils ne les voyaient pas. Sanjo trouvait ça frustrant, car il avait toujours rêvé de voir des dragons. Et Skyrwel et Mlada ne lui suffisait plus, maintenant qu’il approchait du temple principal des Fangura. Il demanda à Jans :
-Pourquoi on entend le bruit d’ailes des dragons, mais qu’on ne les voit pas ? Je n’ai pourtant pas rêvé, j’en ai vu sortir de cette tour, tout à l’heure !
-Ce que tu a vu n’est que la partie émergé du temple. La tour forme un gigantesque hall d’accueil, et comme il n’y a aucune entrée sur la terre ferme, nous possédons un élevage entier de Ptéarix.
-Ptéarix ? Répéta Myrios.
-Ce sont des oiseaux reptiliens. Jadis, les Archérophérix, leurs ancêtres, terrorisaient les nomades du désert. Faut dire que ça laisse des marques, une attaque d’un oiseau long de six mètre et large de quatre. Mais dans leurs évolutions, les Ptéarix ont diminué de taille et d’agressivité. Ils sont donc devenus dociles. Des palefreniers s’occupent d’eux et les traite avec le respect dû à la force de leurs ancêtres.
Mlada souffla un nuage de fumée noire : « De sacrés pervers emmerdeurs, voila ce que c’étaient ! Ils osaient profaner dans notre domaine la nuit pour nous mater, et manger nos œufs, petit à petit ! »
-Si tu le dis, Mlada… Donc, maintenant, les Ptéarix servent aux gens qui ont une mission pour les Fangura, de monture pour accéder au temple, où ils pourront trouver un lit, un toit et un repas copieux. Le bruit d’aile que l’on entend n’est pas toujours celui de dragon. Sinon la paix régnerait dans le monde !
Sanjo réfléchit à ces animaux légendaires qu’était les Archérophérix. Il se souvenait d’une fois où il s’était éloigné de l’hôtel, avec son père. C’était un moment magique, il ne l’oublierait jamais…
Un jour de solstice d’été, Sanjo et Homassu avait préparé leurs Lézard’Valins pour une randonnée, Flasher pour Sanjo, et Kroct-Bidule pour Homassu. Ils les sellèrent et partirent par la grande porte en métal. Le temps, pour une fois, était ni trop chaud, ni trop froid. Parfait pour une balade. Les animaux galopaient dans le vent, Kroct-Bidule à la traine. À l’horizon, des rochers pointaient le ciel, formant une couronne de roche. Là bas se trouvait leurs destinations : « La Couronne des Dépravés », vestige d’un ancien lieu de culte…
Sanjo n’avait pas remarqué que tous le regardait. Il dit :
-Excusez moi, j’étais perdus dans mes pensés, je…
-Tes yeux changent de couleurs quand tu es pensif, remarqua Jans. Ils passent du bleu d’azur au violet des gentianes.
-Ah ? Je n’en savais rien, je…
Soudain, Mlada s’immobilisa dans sa chute en piqué. Elle restait dans la même position, le cou arqué, les deux ailes principales repliées, ses six pattes le long du corps. Sanjo et Myrios, effrayés, regardait partout pour savoir d’où venais cette force qui les empêchaient de bouger.
-Qu’es-ce qui se passe ?! Paniqua Myrios. Pourquoi on bouge plus ? À l’aide !
Bizarrement, Jans avait gardé son calme. Un sourire se dessinait même sur son visage. Il murmura :
-Ne vous inquiéter pas, ce ne sont pas des ennemis.
-Alors c’est quoi ?
-Ce sont les gardiens de l’entrée du temple, Custos le Fangura et son dragon Sotsuc !
Un dragon, noir comme la nuit, surgit soudain des ténèbres à coté d’eux. Sur son dos, un Fangura, tout de noir vêtu, projeta une lumière provenant d’une lampe frontale. L’homme avait un visage carré et une barbe lui mangeait le visage. Toutefois il l’avait taillé. Ses cheveux étaient arrangés de sorte qu’ils forment trois crêtes pointées vers la gauche. Il avait des yeux en amande, noir comme la nuit, et une peau blanche. Ce qui ne l’empêcha pas d’avoir un sourire qui fit rougir Myrios :
-Jans ! Ce bon vieux Jans, comment vas-tu ? Ça fait un bail !
-Custos ! En effet, j’ai été placé sur une mission à long terme. Et je vais très bien, merci !
-J’ai vu passer Skyrwel, tout à l’heure. Il avait l’air assez heureux de rentrer. Vous avez dû vous rendre dans quelle région ?
-Grvries.
-Ah, je comprends. Le pauvre, lui qui est habitué à des déserts de sables… il n’a pas dû trop supporter les déserts de glace.
-Non, pas trop. Si cela ne te dérange pas, j’ai un rapport à faire passer, avant de retourner me coucher. Tu nous accompagne ?
-Ouais, pourquoi pas ? Je vais assigner la garde à l’un de mes Équipiers, puis je vous libère. Ne bougez pas !
Et il disparut dans les ténèbres.
Sanjo avait eu un sentiment bizarre en entendant ce Fangura parler d’Équipier, comme si… cela lui était étranger…
… Ils leurs fallut encore dix minutes pour rallier « La Couronne des Dépravés ». Ils laissèrent leurs Lézard’Valins paître près d’une touffe d’herbe assez grosse. La Couronne en elle-même était composée de dix piliers de pierres brunes, haut d’une dizaines de mètres. Une table de marbre noire se trouvait au centre des dix piliers de pierres. Une marque, faite de grès dit « Grain de Millet », une pierre rougeâtre, fait de granulé moyennement gros, reliait les piliers entre eux et à la table de marbre. Sanjo demandait à son père :
-Papa, pourquoi tu m’as emmené ici ?
-Pour te conter l’histoire des « Rois Déchus », lui avait-il répondu…
Une forte décharge spirituelle le ramena à la réalité. Il dut crier mentalement : « Stop ! » pour que la douleur cesse. La voix de Mlada se fit entendre :
« Encore un peu, et tu plongeais dans le vide spirituel de tes souvenirs, Jeune Fangura ! »
« Désolé… » Répondit maladroitement Sanjo.
Jans et Myrios le regardait intensément. Enfin, Jans prit la parole :
-Tes souvenirs seront ta plus grande faiblesse, on dirait…
Sanjo ne comprenait pas. Il n’avait pourtant rien ressentit de spécial. Il serra son œuf de dragon tandis que Custos réapparaissait. Il demanda, inquiet :
-J’ai ressentit une décharge spirituel, il y a quelques minutes. C’est normal ?
-Oui, ne t’inquiète pas, le rassura Jans. C’est fini.
Myrios regardait son ami avec une inquiétude lisible dans son regard. Elle pensa : « Mais qu’es-ce qui lui arrive ? C’est exactement comme ce jour là… »
-Quoi qu’il en soit, coupa Custos, on doit y aller. Mlada, prépare-toi.
Soudain, ce qui retenait Mlada dans les airs disparut, et elle se laissa tomber dans le vide pendant cinq minutes. Elle déploya ses ailes et se laissa planer dans la pénombre. Autour d’elle, Sotsuc, le dragon noir, tournoyait « comme un pervers attendant son heure », comme le qualifiait Mlada.
Il commençait à faire de plus en plus chaud, ce qui était la raison pour laquelle les dragons avaient ralentit dans leurs descentes. Mais bizarrement, l’œuf de dragon resta à la même température. Custos du lire dans ses pensées, car il dit :
-C’est normal, tu sais. Quel que soit la nature d’un dragon, les œufs aiment la chaleur.
-Nature… du dragon… ?
Avant que Custos ne parle, Jans dit :
-Tu auras une réponse à tes questions quand nous saurons arrivés au temple…
Une bouffée de chaleur les fit monter les larmes aux yeux.
-… C’est-à-dire dans pas longtemps.
À présent, des rayons de lumière filtraient depuis un point, encore éloigné, en dessous d’eux. À cette faible lumière, Myrios remarqua que les yeux de Sotsuc avaient les pupilles recouvertes d’une fine membrane d’un blanc laiteux. Quand Myrios demanda pourquoi il était aveugle à son Fangura, celui-ci répondit :
-À cause de la lumière. Nous travaillons dans le noir le plus total. Il n’est pas étonnant qu’il soit devenu aveugle. Et puis, c’est pour lui éviter que ses yeux ne le brûle quand il doit remonter à la surface où quand nous devons faire un rapport.
Ils arrivaient maintenant au dessus d’un énorme trou. La lumière qui s’y filtrait était d’une éclatante blancheur, et ce qui étonna Sanjo au point de lui faire presque lâcher son œuf, c’est qu’il avait cru voir des arbres…
*** Trois jours plus tôt, dans la région du Sud-Sud-Ouest, Elbas-Ibruot***
Sous le soleil du soir, un dragon blanc survolait le sable fin, mêlé de neige. Le dragon était monté par un homme en armure, une jeune fille habillé de rose, un jeune garçon avec des cheveux plaqué vers la gauche et un jeune homme occupé à grignoter un long brin d’herbe. Le jeune garçon demanda d’un air de je-m’en-foutisme :
-Maître Kuan, quand es-ce que l’on arrive aux repères des Pirates ? C’est barbant, j’ai presque fini ma brindille d’Herbe de Flamme !
-G’Dourin, je t’ai déjà dit que c’était un avant-poste des Pirates ! Et on devrait bientôt y être, ne voyez vous pas, à l’horizon ?
Les trois jeunes froncèrent les sourcils et regardèrent plus attentivement l’horizon. Au début, ils ne voyaient rien. Puis une déformation de l’air attira leurs attentions, comme si qu’une tour géante déformait le soleil couchant. À partir du sommet de la tour, tout un mini-palais déformait le soleil, comme si qu’il réfléchissait la lumière. Le Fangura, du nom de Kuan, lâcha :
-La déformation est apparue il y a trois heures, déjà.
-Trois heures ?! S’exclama la jeune fille d’une voix fluette. Mais, maître Kuan, c’est bien beaucoup ! Comment avons-nous pu ne pas nous en apercevoir… ?
-Kythleen, je t’ai déjà répété et répété je ne sais combien de fois, d’ouvrir les yeux, au lieu de les surcharger de maquillage !
La dénommée Kythleen rougit jusqu’aux oreilles, tandis qu’elle battait de ses longs cils très reluisant, que ses paupières surchargé d’une couleur bleu ciel s’ouvrait et se refermaient rapidement. Elle était dans un tel état de surprise qu’elle posa ses mains (avec ongle vernis aux bordeaux) sur ses pommettes roses. Elle bougeait la tête dans tout les sens, faisant gesticuler sa coiffure compliquée d’entrelacs bruns, blonds et roux, tout en murmurant :
-Oh, là, là… Enfin, Maître Kuan… Dans notre famille… Coquetterie est très importante… Ne peut négliger mon visage… Oh, là, là, là…
-Arrête un peu de te plaindre, Kythleen, lui dit le deuxième garçon. Tu es très mignonne comme ça !
-Toi, je t’interdis formellement de m’appeler par mon doux prénom ! Criait-elle presque. Tu n’es pas assez bien pour moi ! Gros porc de Butaniku !
Butaniku ouvrit de grands yeux, allait faire quelques chose, puis se ravisa et se renferma dans un silence plus que révélateur.
Le dragon blanc, qui jusque là était resté silencieux à battre des ailes, murmura mentalement : « Kythleen, tu ne devrais pas traiter tes compagnons de la sorte. Ils essaient juste d’être gentils avec toi ! »
Ce à quoi elle répondit : « C’est eux qui n’ont pas à me déranger pendant que je m’apitoie sur mon triste sort ! Vous ne comprenez donc pas, Maître Juanista ? »
« Justement, ils font ça pour t’aider. »
« Vous voyez, comme je vous disait que vous ne me comprendriez pas, comment vous ne comprendrait pas ma situation ! S’ils veulent m’aider, qu’ils se taisent, ces porcs de mecs ! »
Le dragon laissa un nuage de fumée s’échapper de ses narines, tant il n’avait pas envie d’entendre les jérémiades de cette adolescente de quinze ans.
Soudain, sa pupille s’agrandit de surprise. Il fit une embardée sur le coté, en plongeant légèrement, pour éviter un projectile. Ses passagers hurlèrent de terreur. Kuan murmura :
-Ils nous ont repérés… Juanista !
« Ouais ! » Répondit-il en affichant une mine déterminée.
Il replia ses ailes, de sorte que le mouvement suivant ne soit pas trop gêné par le vol. Puis il entama une rotation, forçant ses cavaliers à s’agripper aux pointes dorsales. Il avait bien fait.
Plusieurs projectiles sifflèrent dans leurs directions. Grâce à la rotation, il put les éviter sans trop de problèmes, en se dirigeant à droite ou à gauche. Butaniku hurla :
-Des… des missiles ! Ils nous bombardent avec des missiles !
-Merde… Murmura Kuan. Juanista ! Stoppe ta rotation ! Vite !
Il se détacha de sa selle, marcha vers le bout du cou de son dragon. Et il plongea vers le sol.
Il se trouvait encore haut dans le ciel. Mais il voyait nettement dix canonnières à deux canons crachant plusieurs missiles. Il se mit à tournoyer, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, jusqu’à ce qu’on ne distinguait plus ses mains et sa figures. Il sortit sa Lame bleutée, et sa lumière forma un cercle distinct de son corps.
L’un des canonniers sortit des jumelles et les braqua sur une des silhouettes qui venait de sauter du dragon. Il ouvrit de grands yeux et bégaya :
-C…cet homme… ! C… c’est Don Kuan, le F… Fangura !
Tandis qu’il continuait sa rotation, Kuan remarqua six missiles se dirigeant vers lui. Souriant pour lui-même, il laissa son Aura se balader. Il voyait bleu, à présent, et il voyait nettement six grosses flammes se rapprocher très vite de lui. Il divisa donc son Aura en deux flammes bleues : L’une d’elle fonça sur les flammes des missiles, qui faisaient penser à des bougies à la flamme bleue comparé à l’incendie de l’Aura de Kuan. L’autre flamme toucha le sol et s’enfonça mollement dans le sable.
L’Aura de Kuan fit exploser les quatre missiles centraux. Tandis que trois tourbillons de sables s’élevaient du sol et s’enroulaient autour de Kuan. Du moins c’est ce que voyaient les canonniers et les trois jeunes sur le dos de Juanista. Car en faite, l’Aura de Kuan s’était infiltré entre l’Aura de chaque grain de sable, et l’avait soumise à sa volonté. Il en avait à présent le plein contrôle.
Les deux derniers missiles s’écrasèrent sur les tourbillons de sables. Ces derniers tournoyaient aux mêmes rythmes que Kuan.
Enfin, il s’écrasa au sol. Il s’était cependant rattrapé juste à temps. Le sable se dressa derrière lui, augmenté de secondes en secondes par d’autres parties de sables, au fur et à mesure que son Aura s’enfonçait dans le sol. Il se tenait sur un genou, sa Lame pointée derrière lui. Il se releva et cria :
-Pirate, veuillez vous rendre sans objection ! Si vous rendez tout ce que vous avez volé dans la région du Sud, votre attaque surprise contre ma personne pourrait vous être pardonné. Dans le cas contraire, vous vous verrez ensevelis en dessous d’une tonne de sable !
L’un des Pirate, sûrement le chef de l’avant poste, descendit de sa canonnière et lui répondit :
-Peuh ! Toi, un piètre Fangura, capable de pardon ? ‘Me fait pas rire ! Vous êtes corrompus à suivre un Code qui ne vaut que du vent ! Allez au Diable !
Kuan s’assombrit, resserra sa prise sur sa Lame, et murmura :
-Vous l’aurez voulu…