Bleeding139 > Tiens tiens ! Alors comme ça on profite que "l'auteur soit absent" pour poster en retard et en plus en tout petit.
"C'est vraiment un pessimiste". Plutôt un réaliste.
Sinon merci les fautes sont corrigées.
Dark > merci ça fait vraiment plaisir. Et comme tu l'as justement deviné place à l'action !
Chapitre 3 : L’attaque du phare ou la moralité de la fuite A la vue du navire pirate la cloche se mit à sonner. Ce son marquait pour les marines l’arrivée de pirates, mais était aussi pour ces derniers, le signal qu’ils avaient été repérés et que le plan pouvait commencer. Grant Rudel pensa alors à ce long mois durant lequel il s’était fait passer pour un marine. Il avait d’abord était garde puis avait ensuite réussi à infiltrer « le phare de Néméria » le plus à l’Ouest où il avait usurpé l’identité d’un marine. Ce choix avait été motivé par les résultats d’une étude qu’il avait effectuée au début de son infiltration dans la Marine. L’itinéraire le plus à l’Ouest était le moins protégé car il ne comportait qu’un seul couple de phare. Ceux-ci étaient les seules protections que possédait Néméria contre d’éventuelles attaques de pirates. On pouvait aussi citer, dans une moindre mesure, les navires de guerre de la Marine. Mais ces derniers avaient du mal à effectuer leurs formations en raison de l’étroitesse de certaines branches du delta et de l’amas de sédiments. La défense soi-disant « parfaite » sur laquelle tous les dirigeants se reposaient se résumait à étendre une lignée de quatre chaînes d’un « phare » à l’autre. Les énormes barres de métal piquant vers le bas sous l’effet de leur poids empêchaient tous navires de passer sous risque de voir leurs mâts se fracasser. Pendant que les bateaux pirates se retrouvaient bloqués, les canons disposés sur les deux rives devaient tirer sans interruption jusqu’à ce que ces derniers coulent. Ainsi, en temps normal, si de malheureux navires pirates s’aventuraient trop près de Néméria ils se retrouvaient non seulement coincés mais aussi bombardés des deux côtés. Mais Grant avait prévu le coup. Il avait en conséquence averti grâce à un escargophone son capitaine, le célèbre Malovski, connu pour son ingéniosité et ses massacres. Alors que les premiers ordres étaient donnés, Grant d’un mouvement rapide et discret enfonça son épée dans le dos de l’officier chargé de relayer les ordres des plus hautes autorités de la base. Après avoir placé le cadavre dans une pièce isolée il s’approcha près du caporal chargé de donner les ordres et lui souffla les « nouvelles instructions ». Le caporal Conray s’exclama soudain :
_ Arrêtez de tendre les chaînes immédiatement !
_ Quoi ! Vous êtes sérieux chef ? demanda l’un des marines.
_ Mais c’est impossible, les pirates vont passer ! S’exclama un autre marine.
_ Ce sont les ordres ! Un nouveau prototype de bateau a été mis au point et le vice-amiral Malcolm aimerait le tester en combat réel.
_ Un nouveaux prototype ! Je n’étais pas au courant ! S’étonna un marine.
_ Evidemment andouille ! C’était censé être secret. Même moi, je n’étais pas au courant. Affirma le caporal avec la prétention de savoir beaucoup de choses. Maintenant, remontez les chaînes. Exécution !
_ Oui, chef. Répondirent ses hommes en cœur.
_ Nous n’avons qu’à attendre ce fameux « prototype ».
Grant était ébahi devant tant d’incompétence, le caporal n’avait même pas remis en cause ses propos. Jamais il n’aurait cru cette duperie aussi facile. Ce caporal, à la différence de ses hommes qui avaient douté, était la bêtise et la naïveté incarnée. Alors qu’il pensait que la marine avait bien baissé, un bruit métallique allant en crescendo envahi la pièce. Il s’agissait des chaînes qui commençaient à être tractées par les poulies. Ces dernières étaient reliées à un complexe système d’engrenages. Grant dans ce vacarme assourdissant espéra que la suite du plan serait aussi facile, car c’était à ce moment là que tout commençait vraiment. En effet, si sur cette rive on remontait les chaînes, ce n’était pas le cas pour ceux d’en face. Grant qui ne craignait pas d’être entendu ordonna l’exécution de la seconde partie du plan via son escargophone portatif. Sa mission était maintenant terminée. Il n’avait plus qu’à se diriger tranquillement vers la ville.
Les enfants à la vue du navire pirate restèrent pendant quelques secondes figés. L’ambiance festive de la ville n’était plus qu’un souvenir. La peur les avait littéralement envahis. Et puis, par un automatisme qui leur était inconnu ils pensèrent à cette terrible nuit où tout avait basculé, laquelle se rapportait par assimilation à leurs cicatrices. Ne voulant aucunement revivre une expérience de ce genre ils se sauvèrent en direction de la ville.
Le navire pirate qui avait été aperçu essuyait de nombreux tirs. Mais, une partie de ceux-ci avait été repoussés par une sorte de carapace d’acier qui recouvrait plusieurs endroits du pont. Ce dernier avait néanmoins été touché à de nombreux endroits et l’un des mâts menaçait de tomber. Les pirates à bord ne semblaient pas riposter et se contenter d’éteindre les départs de feu. Une fois le navire à hauteur des chaînes, un canon massif s’orienta verticalement et tira. Le projectile issu du canon s’élança à toute vitesse et explosa. A la surprise générale, une épaisse fumée noire se propagea entre les deux bâtiments. Puis soudain, un deuxième coup se fit entendre suivit de trois autres.
Salle des poulies du phare n°2_ Qu’est-ce qu’ils font ? Ils sont fous ! Ils vont se tirer dessus. S’alarma un premier soldat.
_ Bah ! laisse ce sont des pirates. Ils ont rien dans le crâne d’toute façon. Ils ont réalisé qu’ils avaient aucune chance face à nous. Répondit un second soldat avec un air de supériorité non dissimulé.
_T’as raison on est beaucoup plus intelligent et fort qu’eux. Répondit un troisième soldat avec la même expression que son camarade précédent.
Alors qu’ils se vantaient de leur incroyable intelligence par rapport aux pirates, une fumée noire fit son apparition leur bouchant la vue.
_ Qu’est-ce que c’est que ça ? On ne voit plus rien. S’alarma de nouveau le premier soldat.
_ T’inqiète pas. C’est seulement l’explosion d’leur navire. Ricana le deuxième soldat.
_ Mais oui t’inquiète pas. Fallait bien qu’y ait d’la fumée d’toute façon. S’exclama le troisième soldat en reprenant bêtement ce qu’avait dit le deuxième soldat.
Alors que des soldats à la capacité de raisonnement d’une huître savouraient leur victoire, quatre coups de canon se firent entendre. Après quelques secondes d’un silence profond, les boulets frappèrent avec une force incroyable le mur. Celui-ci vu part les soldats, trembla au premier ainsi qu’au second choc, commença à se fissurer au troisième et vola en éclat au quatrième. Alors, une puissante déflagration envahit la salle.
Salle des poulies du phare n°1Le caporal qui jusqu’alors avait été dans l’attente du fameux « prototype » était perplexe : la fumée l’empêchait de voir ce qu’il se passait. Il pensa alors, que comme le projet avait été tenu secret, il fallait que cela le reste aux yeux de marines lambda, c’est-à-dire, ces hommes. Mais, il ne comprenait pas qu’on lui cache des choses, à lui, qui était si important. Aux retentissements des coups de canons suivis d’explosions, ses prédispositions à suivre les ordres se firent ressentir :
_ Qu’est-ce que c’est que ça ? Dit-il d’un ton inquiet. Qu’on m’amène l’officier chargé des communications sur le champ.
_ Il est introuvable chef. Dit un soldat après être revenu bredouille.
_ Aller me chercher un escargophone et tout de suite. Cria-t-il en perdant son sang-froid.
Salle des poulies du phare n°2Le premier soldat qui avait réussi a évité la déflagration grâce à une formidable retraite stratégique rentra dans la pièce qui avait été autrefois la salle des poulies. Le sol était tapissé de nombreux cadavres calcinés parmi lesquels se trouvaient ses camarades si fiers de leur intelligence. Les murs quant à eux, portaient d’énormes traces noires provoquées par les flammes. Au fond, une forme noirâtre qui devait être les poulies ne retenait plus les imposantes chaînes. Il se dégageait de cette pièce une odeur insoutenable de chair brûlée mêlée à celle de la poudre. La salle, autrefois cœur du système de défense était maintenant devenue de la même couleur que le drapeau pirate. Le soldat s’y engagea d’un pas hésitant. L’ouverture provoquée par l’explosion commençait à laisser pointer quelques rayons de soleil à travers la fumée noire. Le soldat jeta alors un timide coup d’œil à l’extérieur. Il vit alors l’improbable : trois navires pirates dépassaient tranquillement ce qu’il restait du premier navire et se dirigeaient vers la ville.