Mais si j'irai, un jour^^ Non, sérieusement, c'est vrai.
Moi en tout cas je suis contente de n'avoir pas eu de reviews négatives et que l'on attribue tant de qualités à ces chapitres, qui de mon point de vue sont un peu limites.
C'est vrai que le nombre de mots ne rend pas bien compte de la longueur, mais 7000, c'est... long^^ Ça doit bien faire huit ou neuf pages Word, en Times New Roman taille douze. Et encore, il devait être encore plus long, mais je m'étais dit que j'allais arrêter les frais.
Rahl a écrit:
???????
Neutralité ? Froideur ? Reproché ?
Quessekçà ?
Bon, plus sérieusement, non je n'avais pas du tout remarqué. Je n'avais même pas remarqué qu'on avait remarqué ça chez toi ^^
D'ailleurs, je ne vois pas comment on peut te reprocher ça, justement j'aimerais moi-même aller vers plus de neutralité... sauf si on parle pas de la même chose, en fait je sais pas très bien ce que tu veux dire par ces adjectifs. En tout cas je trouve le récit vivant et je suis content que tu évites aussi bien la niaiserie.
Sinon pour la suite... Oh my Gad tu vas loin dans l'interprétation *_*
C'est pas ici que l'on me l'a reproché, plutôt sur l'autre site où elle ne plaît pas trop (mais bon ya trop d'amateurs de niaiseries là-bas)
Dans ce cas, todo va bien
Pour moi, une fanfic se doit d'imaginer des choses qui ne se passerait JAMAIS dans le manga... mais je vais tout de même essayer de respecter les caractères des personnages.
En tout cas, merci de tes commentaires.
Pues! Continuons. Puisque j'ai réalisé la publication parallèle avant-hier, j'avance ici. Tant qu'à faire, je vais poster d'un coup les deux derniers chapitres un peu légers, ça compensera bien la longue pause; ensuite la publication sera régulière, chapitre par chapitre.
[Chapitre 7]
Le retour du sac d'os Un éclair de surprise, de déception passa dans les yeux de Lucci, mais Kaku ne flancha pas.
- Bien, articula le premier d’un ton glacial. Nous avons décidé à la majorité. Désormais nous serons des… hors-la-loi, comme si il peinait à prononcer le mot.
- Qui ne tente rien n’a rien, fit une voix.
- Encore toi ! s’énerva Jabura ; Tu as intérêt à filer ou…
- Qui est-ce ? demanda Lucci
- Un mendiant à l’esprit dérangé, qui nous a déjà importuné tout à l’heure, répondit Fukuro.
L’inconnu les dévisageait ironiquement. Il avait suivi toute la scène.
- Que nous veux-tu ? interrogea Califa.
Il se tourna vers elle en un demi tour gracieux.
- La liberté de la fourmi n’est-elle pas la même que celle du tigre ?
Blueno vit Califa exaspérée esquisser un geste. Il la retint.
Les yeux bleus du mendiant le traversèrent comme un livre ouvert, lui lançant un regard d’une telle intelligence, d’une telle acuité, qu’il sentit un frisson lui parcourir le dos.
- J’ai pourtant répondu à ta question, fille de mousse.
- Comment sais-tu…
- Je regarde et je vois, tel est le destin d’Angelo.
- Il parle de lui ?
- Il faut croire, dit Jabura. Est-ce que tu… mais où il est ?
L’homme aux longs cheveux blonds s’était évaporé.
Oscar pensait que si il avait pu devenir ami avec LaWokt, c’était en partie à cause de leur ressemblance physique. Aussi grand et dégingandé que lui, il était carrément surnommé « Sac d’os ». Pas LaWokt, évidemment, car les gens aisés et bien élevés ne se disaient pas des choses pareilles, songea-t-il amèrement. Lui, son infortune se doublait d’une rousse toison de cheveux bouclés. Autre point commun avec LaWokt, ils étaient tout deux rejetés par les gens de leur âge.
Mais le durcissement des mesures d’austérités prises par le gouvernement en raison des attaques croissantes des pirates sur la route de tous les périls, qui avait enfoncé la Borne dans sa pauvreté, les avait éloigné. Il avait essayé, essayé de lui faire découvrir des gens différents, mais LaWokt semblait se renfermer sur lui-même, tourné vers son quartier et son nombril. Peut-être est-ce une influence de son entourage, pensa Oscar. Il n’avait pas reçu de réponse quand il lui avait demandé la veille de le rejoindre. De son côté, il ne voulait plus traîner chez les riches avec celui qui avait été son meilleur ami. C’est fini, puisque c’est comme ça. Nous n’appartenons plus au même monde. Maintenant, c’est ici que ça se passe.
- Où vas-tu comme ça, petit garnement ?
Une domestique, l’air pas commode, l’invectivait.
- Voir mes amis.
- Mr Anton te l’a interdit ! Elle lui lança un regard méprisant. Moi, à sa place, jamais je n’aurai eu la générosité d’adopter un petit vaurien comme toi ! Tu dois le remercier !
Et tout le tintouin habituel. Oscar se disait parfois qu’Anton ne l’avait adopté que pour qu’il effectue les travaux de maçonnerie et lui permette de s’enorgueillir de sa générosité et de son courage d’ avoir adopté un orphelin auprès des journalistes, les rares fois où ils se hasardaient à faire un reportage à la Borne.
- Il te demande justement à son cabinet, ajouta-elle avec réticence, comme si elle ne parvenait pas à croire qu’il lui faisait un tel honneur.
Oscar jura intérieurement. Il n’avait pas temps à perdre. Mais il s’y rendit tout de même.
Il toqua à la porte. Pas de réponse. Tournant le gros bouton lisse et frais de la porte, il entra, et le bas de la porte racla contre le tapis sombre.
Anton était assis dans un grand fauteuil tendu de velours rouge, devant un sombre bureau de bois. Derrière lui, le surplombait des étagères supportant le poids de gros livres solennels, à la couverture ornée d’enluminures dorées, des livres si épais et si ardus que vous vous disiez que dans mille ans vous n’auriez pas encore fini de les lire.
Mais la pièce était petite, les murs suintants, le tapis était discrètement troué, on remarquait que certains livres étaient abîmés, et le bureau par endroit éraflé.
Toute la maison pouvait se résumer ainsi, essayant de camoufler son délabrement derrière une apparente aisance. Tout cela sentait l’orgueil de parvenu.
- Je suis très déçu, Oscar.
Anton Unchild était monsieur maigre à la soixantaine mais qui en paraissait plus, vêtu d’un vieux veston en laine, le crâne quasiment dégarni, qui le foudroyait du regard derrière ses petites lunettes à monture dorées.
- J’espérais que tu saurais répondre à mes attentes. Mais je constate que ce n’est pas le cas.
- J’en suis navré monsieur.
Anton secoua la tête.
- Je ne crois pas non. Tu ne manifeste aucun sens du travail aucune prédisposition pour le métier de comptable.
C’était le grand projet : faire de lui un comptable. Mais avec une parodie d’enseignement et de formation, soi disant vingt heures par semaine alors qu’en réalité il y en avait cinq, évidemment Oscar ne pouvait comprendre les dossiers qu’on lui passait après.
- J’essaierais de m’améliorer. Mais pour cela il me faudrait plus de cours…
- Ne sois pas insolent ! Je fais tout ce que je peux pour t’en fournir.
Tu parles, songea amèrement Oscar. Tu te réserves toutes les subventions pour donner des pots de vins aux petits représentants du conseil pour essayer de t’introduire dans leur milieu, au lieu de payer des professeurs.
- Si je n’ai pas un assistant efficace, jamais nous ne pourrons nous installer à l’Institution.
- Vous m’en voyez désolé.
Il en avait marre de toute cette comédie hypocrite. Il se leva.
- Si vous n’avez rien d’autre à me dire, je demande la permission de m’en aller.
Il n’attendit même pas la réponse et se dirigea vers la porte.
- C’est ça, va t’en, ingrat. Et si jamais je te reprends à traîner avec les deux autres dérangés, je m’arrangerai pour que tu ne puisses plus sortir de la maison, tu m’entends ?
- Bien sûr.
Sitôt la porte fermée, il sortit par derrière.
Il se rendit à une petite place du quartier qu’il connaissait. En attendant qu’il fût l’heure de son rendez-vous, il se mit à lire une brochure par désoeuvrement, tout en surveillant du coin de l’œil la pendule au mur. La brochure vantait les mérites de St Poplar. Elle provenait sans doute de l’office de tourisme.
- Hé ! Sac d’Os !
Oscar leva la tête. Une bande de gosses se tenait sur le trottoir d’en face. Celui qui l’avait interpellé, un gamin à l’air hardi d’une douzaine d’années, le regardait d’un air mauvais. Il se replongea dans sa brochure et attendit qu’ils s’en aillent. Il savait depuis longtemps qu’il ne servait à rien de répondre aux injures et aux quolibets.
A quinze heures, il laissa tomber la brochure par terre et se mit en route. Elle avait beau prétendre « des rues fraîches et fleuries », las calles étaient sèches et brûlées par le soleil. En évitant de regarder son reflet renvoyé dans l’éclat terni des vitrines poussiéreuses, il s’engagea dans un dédale de rues qu’il connaissait comme sa poche. Il atteignit une sorte de terrain vague, aboutissant au « bosquet » comme on l’appelait, car on ne pouvait définitivement pas nommer cela une forêt. Ce n’était que deux ou trois cent mètres carrés d’arbustes rabougris, d’épais taillis envahis de ronces tenaces. Oscar avait découvert l’endroit quelque cinq ans plus tôt. Par désoeuvrement (le désœuvrement, mot qui décrivait la vie d’Oscar) il était entré dans le bosquet, malgré la prohibition formelle, parce qu’il était censé y avoir des chiens enragés (Oscar n’en avait jamais rencontré un seul). Il était tombé presque par hasard, après des batailles féroces contres les racines noueuses et les épines acérées, sur une clairière comme on les imaginait dans les films, herbes grasse à souhait, petites fleurs et protégées des regards par la voûte des arbres donnant à la lumière une mystérieuse teinte verte. Cette clairière était comme le territoire enchanté au milieu de la forêt noire (du moins, telle l’avait perçue Oscar dans son esprit d’enfant de douze ans). Elle était même agrémentée d’un petit étang, quoique celui-ci doive être en réalité fort pollué par les eaux de la Borne.
Mais sitôt arrivé dans cette clairière jalousement protégée, son regard émerveillé comme s’il découvrait le paradis, Oscar s’était rendu compte qu’il n’était pas seul.
Il y avait les restes d’un feu de camp, et de nourriture. Il se retourna. Une silhouette sombre, le visage dissimulait par un capuchon, l’observait.
- Que fais-tu en ce lieu ?
- Pardon… Je ne savais pas…
- Tu ne savais pas ? Tu ne savais pas que tu étais sur le territoire du plus grand mage de tout le temps. Je contrôle les manifestations physiques de ce lieu. C’est moi qui l’ai créé.
- Je m’excuse. Je m’en vais.
- Que nenni. Tu paieras ton erreur de ta vie !
- Non !
- Tu ne veux pas mourir ? Tant pis. Tu ne sais pas ce que tu rates. Rentre au village, Oscar.
- Comment connaissez-vous mon nom ?
- Il est parfois nécessaire de faire don de clairvoyance et de savoir écouter les voix inaudibles.
- C’est vrai ?
- Non. J’ai entendu parler de toi au village.
Oscar se rendit compte que la silhouette ne flottait pas, contrairement à ce qu’il avait cru. Il voyait des pieds dépassant de la cape.
- Qui est-tu ?
- Je te l’ai dit, le grand mage des eaux et des forêts. Dans mon immense clairvoyance, je t’épargne, afin que tu rentres en ton lieu de vie pour que tu puisses partager la crainte avec les tiens d’un châtiment qui vous poursuivra jusqu’à la septième génération si tu reviens ici ! Sinon, veux-tu des chips ?
Ce jour-là avait était le point de départ de leur amitié. Ils avaient pris l’habitude de se réunir à cet endroit pour discuter, autant qu’il était possible de discuter avec Miguel, pour bricoler des engins farfelus, trouver des solutions complexes à des problèmes inexistants, ou simplement passer le temps.
Lorsqu’il arriva, Miguel était occupé sur sa dernière création. Penché sur son plan de travail, il accueillit d’un grognement l’arrivée d’Oscar. La petite Lola était déjà là, allongée sur l’herbe. « La sorcière » avait rejoins le groupe deux ans plus tard.
- Mauvaises nouvelles.
- Que se passe-t-il ? demanda Lola.
- Je ne vais pas pouvoir venir si souvent. Le vieux et les autres me surveillent, et je risque gros s’ils me surprennent ici. Je ne pourrai plus venir du tout.
- Bah, tu trouveras toujours un moyen de détourner leur attention.
- Oscar, viens donc voir cette chose merveilleuse, intervint Miguel qui comme d’habitude suivait son idée.
Il s’approcha. Sur le plateau reposait, en fait de chose merveilleuse, une planche percée d’un trou dans lequel tournait un cercle de métal rouillé.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un stabilisateur pour la chaise de Lola. Il est encore au stade de conceptualisation.
- C’est ça la chose merveilleuse ?
- T’ai-je jamais parlé d’une telle chose ?
- Non, évidemment, soupira Oscar.
Toujours pareil. Il repartit rejoindre Lola
- Encore une journée ordinaire chez les cinglés, pouffa celle-ci.
- Chez les canards boiteux, tu veux dire.
Ils éclatèrent de rire ensemble. Baissant la voix, Lola murmura :
- Moi je pense que si Miguel t’as parlé d’une chose merveilleuse, c’est qu’il y en a une. Tu ne l’as pas vue, c’est tout.
- Tu crois ?
- J’en suis sûre.
Il se rapprocha donc discrètement de Miguel toujours en train de « conceptualiser ». Lola avait raison, il était bizarre, il ne disait jamais rien sans raison. Il devait y avoir autre chose.
Son regard fut d’abord accroché par le stabilisateur qui ressemblait pour l’instant à un enjoliveur.
Il parcouru ensuite le plan de travail poussiéreux, les feuilles déposées dessus, les traces de sciages, l’inscription, le bord poli de la planche, l’herbe autour… L’inscription ? Quelle inscription ? Il n’y était pas avant. Son regard revint dessus. Sans savoir pourquoi il avait le cœur battant.
Il reconnu sans peine les trois deniers mots.
Il retourna près de Lola.
- Cela nous concerne vraiment ?
Elle hocha la tête.
- Tu l’as bien dans la tête ? As-tu compris le début ?
- Non.
- Réfléchis, lui dit-elle les yeux brillants.
Temps suspendu.
- C’est pas vrai… Demain soir… Où ça ? Je n’arrive pas à…
Elle lui chuchota à l’oreille, puis son rire s’égrena encore dans la brise annonciatrice de l’été, scellant le secret à côté de la protectrice silhouette éternellement penchée sur son œuvre.
[Chapitre 8]
Invitation en haut lieu, ou comment mettre en place le planLes rues du centre ville devenaient de plus en plus peuplées. On aurait que les gens suivaient un courant secret, des lignes de force connues d’eux seuls. Peu à peu il apparu que leurs déplacement suivaient une logique. Ils s’enfonçaient dans les petites rues adjacentes, prenaient des raccourci pour se placer en avance, montaient sur les ponts aériens et les bâtiments publics en hauteur, tout cela pour observer tout en dégageant le boulevard Orkideus, au cœur de l’Institution, et le cortège qui s’y déplaçait.
Le dit cortège comprenait notamment la maire Armenia et le commandant des forces de l’ordre Kina, suivis de quelques diplomates arrivistes et de trois politiciens blasés. Pas plus d’une dizaine de personnes au total.
- Je croyais que nous avions convenu d’être discrets.
- En effet monsieur, répondit le diplomate
Kina lui lança un regard froid.
- Vous moqueriez vous de moi par hasard ?
- Hein ? Bien sûr que non !
- Alors pouvez vous m’expliquez, reprit Kina d’une voie à la menace contenue, pourquoi ils sont environs deux cents à nous attendre ?
- Je ne sais pas… Il y a dû y avoir une fuite.
- Ce n’est rien, les rassura Armenia, nous n’avons cas nous en aller… Comme ça.
Elle leva les bras, et un dôme chatoyant d’étincelles bleu pâle apparu au dessus d’eux. Le dôme descendit, les entoura et ils disparurent, pour la plus grande joie des badauds aux environs des alentours.
Quand le dôme se dissipa ils se trouvaient sur une esplanade assez grande mais presque déserte.
- Bien joué, Madame, commenta Kina.
Les yeux d’Armenia se plissèrent de joie, comme une petite fille félicitée par son papa.
Il se dépêcha d’user de son escargophone pour mobiliser une escouade de fonctionnaires qui s’empressèrent de monter une petite tente qui servait pour les interventions publiques. Ils disparurent à l’intérieur.
- Pourquoi ne sommes nous pas resté au siège ? demanda un des politiques anonymes.
- Parce que, sombre abruti, cela nous d’atteindre plus facilement nos interlocuteurs, de les convaincre plus facilement à notre cause que dans la solennelité du bâtiment officiel. Il faut vraiment tout vous apprendre.
- Pensez-vous qu’ils puissent représenter un danger ? demanda Armenia.
Ils s’éloignèrent des autres.
- Nous en avons déjà parlé. Lorsque, l’autre jour, des itinérants sont arrivés, nous n’y avons guère prêté attention, pourtant le personnel de l’hôpital de ville nous a averti qu’il venait de libérer un homme plutôt dangereux, appartenant à leur groupe. Ils sont apparemment arrivés à pieds, par la voix ferrée. Et savez-vous qu’elle est l’île juste avant la notre ? C’est Enies Lobby. Or nous savons qu’elle a été détruite il y a peu. Peut-être sont-ils des rescapés des forces chargées de la défendre ; j’ai entendu dire qu’elles étaient plutôt colossales. En tout cas, ils ont terrorisés M. Durant de l’office du tourisme. Quoi qu’il en soit, nous allons nous servir d’eux. Si ce sont d’anciens partisans du gouvernement, je suis persuadé qu’ils se rangeront à notre camp. Faîte semblant de rien. Vous vous en souvenez à présent, ma chère ?
- Oui…
Kina se tourna vers les autres :
- Bien, nous recherchons sept individus ayant les caractéristiques suivantes : « un homme grand, aux longs cheveux bruns, avec un pigeon sur l’épaule, une jeune femme blonde, un type très baraqué avec des cheveux en forme de cornes », ne me demandait pas ce qu’ils entendent par là c’est la description que nous ont fourni les membres du comité médical et elle assez bizarre comme ça, « un homme avec de longues moustaches et une tresse de cheveux bruns, un autre plus mince, les cheveux roux et ras, le nez très long, et enfin un gros au cheveux verts et une sorte d’acteur de kabuki aux longs cheveux d’un délicat rose pâle ». Trouvez les et invitez les courtoisement à nous rejoindre.
Habitués à obéir aux ordres sans discuter, les fonctionnaires se répandirent dans les rues…
Les Cp9, (mais on ne pouvait plus vraiment leur donner ce nom) quant à eux, se trouvaient au café place des Saules, qui était un peu devenu leur point de rendez-vous. La décision de la veille les laissait encore plein d’une perplexité vague, d’interrogations sur l’avenir. Ils devaient se faire à l’idée. Pour l’instant, ils avaient pris le parti de vivre dans cette ville, le temps de se remettre et de réfléchir. Ils profitaient à leur guise de leur tranquillité, chose qu’ils n’avaient jamais pu faire de leur vie.
Ils prenaient donc leur café (ou leur whisky, ou leur cocktail, ou leur quoi que ce soit, cela dépendait lesquels) du matin, quand un fonctionnaire (du nom de Derrick Westers au cas où ça vous intéresserez) s’en vint les trouver.
Blueno tapota le bras de Fukuro et lui indiqua l’homme à l’allure policée qui venait d’apparaître.
- Tu crois ?
Blueno hocha la tête. Un homme qui regarde autour de lui l’air interrogatif, et qui reprend d’un pas décidé lorsqu’il vous a vu ne peut-être que à votre recherche.
- Il n’a pas l’air d’être un agent du gouvernement.
Ils virent l’homme passer un appel dans son escargophone, et avant qu’ils aient pris une décision définitive à son sujet, s’approcher d’eux.
- Bonjour à tous. Vous devez vous demandez d’où je sors n’est-ce pas ? Mais sachez que…
- Nous vous avons repéré depuis deux bonnes minutes, l’interrompit Lucci. Que nous voulez vous ?
- Voilà, je suis au service de la municipalité de St Poplar, et je porte un message de la part de la maire Mme Armenia. La ville vous agrée ses sentiments les plus distingués et vous souhaitent un bon…
Jabura toussota.
- Elle vous offre ses amitiés et vous invite cordialement à la rejoindre.
- En quel honneur ? demanda Califa.
- Afin de vous souhaiter la bienvenue et de vous apporter toute les aides possible pour votre installation à St Poplar. Nous sommes honorés que de tels hôtes prestigieux visitent notre modeste cité.
- Savez-vous notre identité ? interrogea Lucci.
Derrick Wester répondit sans se douter une seule seconde que sa vie dépendait de ce qu’il allait dire :
- Nous savons que vous faîtes parti de notre bien aimé gouvernement mondial. Bien, je dois vous laisser, si vous acceptez notre invitation, c’est au carrefour de Kent, juste un peu plus loin.
Et il s’éloigna. Blueno remarqua :
- Il n’a pas l’air de vraiment savoir qui nous sommes.
- C’est normal, nous venons d’une unité secrète tout de même, répondit Jabura. Mais y allons nous ou pas ?
- Cela me semble une bonne idée, dit Califa, cela nous permettra de mettre de notre côté les dirigeants de cette ville et ainsi d’assurer notre impunité.
- Vous ne devriez pas leur faire confiance, intervint Sue.
Elle aimait bien discuter avec ces nouveaux clients.
- Ces gens sont louches, comme tout ceux qui gouvernent d’ailleurs.
Heureusement elle ne les regardait pas très attentivement car ils auraient eu du mal à expliquer la lueur meurtrière qui s’était automatiquement allumée dans l’œil de trois des anciens agents.
- Il y a des tas de rumeurs qui circulent ; tenez par exemple, on raconte que la maire Armenia, dans la salle du conseil, on l’appelle la « Reine du printemps », comme le nom de la ville, qui n’est pourtant qu’une allusion au symbole de la ville, et non pas un titre. La « reine » serait même investie de pouvoirs magiques… Tout ça n’est pas très sérieux, c’est vrai, admis-t-elle, mais par contre, on sait qu’Armenia n’est plus la même depuis que sa fille est morte. Elle a perdu son charisme et Kina, le chef de la police, la manipule complètement. Ces gens sont de sacrés magouilleurs. Méfiez vous ! Ils ne vous aurez pas invité si vous ne leur étiez pas d’une quelconque utilité.
Une fois la serveuse éloignée, Lucci trancha en disant qu’il fallait profiter de cette occasion pour entrer dans les bonnes grâces des puissants de la ville, et qu’au pire s’ils découvraient leur véritable identité, il n’y aurait qu’à les tuer et s’en aller.
- De quoi ?! s’écria Sue.
Elle était revenue à l’improviste.
- Il plaisante, lui assura Jabura avec un grand sourire complètement faux.
Ils se mirent en route.
- Merci pour tes conseils ! lança encore Jabura à la serveuse.
Elle le remercia en riant.
Puis il ajouta :
- Dis donc, cette histoire de reine...ça me dis quelque chose. L’autre taré n’en avait pas parlé ?
- Nous sommes ravis de faire votre connaissance. Je me présente, Kina, commandant des forces de l’ordre.
- Enchantée, répondit Califa.
- De même, acquiesça sèchement Lucci.
- Et voici notre maire Armenia.
- Contente de vous connaître enfin, les salua cette dernière.
- Ce n’est pas votre reine ? demanda Jabura.
Kina lui lança un long regard scrutateur, puis secoua lentement la tête.
- Et vous, chers amis, quels puis-je avoir l’honneur de connaître vos noms ?
Lorsque les présentations furent faites, il demanda :
- Vous êtes donc des fédéraux au gouvernement, c’est cela ?
- C’est cela, répondit Lucci sans s’étendre.
- Alors vous devez être en vacance, sourit Armenia. Quelle bonne idée d’avoir choisi St Poplar. Au fait, très sympathique votre idée de l’autre jour.
- Oui, en effet, nous apprécions beaucoup les divertissements artistiques de ce genre renchérit Kina avec un sourire forcé.
Lucci regarda Califa, qui toussota faiblement.
- Ce fût tout de même une drôle d’arrivée que vous avez fait, nota un des diplomates (les figurants, comme les surnommait Kina).
- Non, répondit Kaku, qui se rendait compte qu’ils étaient en train de leur fabriquer un alibi parfait, notre bateau a eu une avarie, et nous nous sommes réfugiés sur la voie.
- Ah, tout s’explique, fit Kina avec un sourire féroce. Nous souhaiterions nous assurer que tout soit idéal pour vous. Il paraît que vous logez à la Borne ? Nous pouvons arranger cela sans problème.
- Eh bien…
Le rabat de la tente se souleva soudain, et apparu une jeune fille aux longs cheveux sombres, aux grand yeux noirs, vêtue d’un manteau et de gants noirs. Blueno se dit fugitivement qu’elle lui faisait penser à quelqu’un, mais il n’aurait pas su dire qui.
Elle portait un pistolet. Sans un mot elle tira sur Kina.
Celui-ci fût sauvé par le geste spontané de Kaku qui se plaça devant la cible et para la balle avec un tekkai. La fille poussa un cri de rage, jeta son pistolet et attaqua Kaku. Bien qu’elle soit plutôt douée en corps à corps, celui-ci la maîtrisa sans problème, et bientôt elle était fermement immobilisée par Fukuro.
- Lâchez moi ! Vous n’avez pas le droit ! J’aurais votre peau à tous ! Espèces de pourritures !
- Garde ta salive pour les exécuteurs, cracha Kina qui après un moment de confusion totale semblait furieux.
Il appela les hommes du Centre pour qu’ils viennent récupérer la fille. Et cinq minutes plus tard ils étaient là et l’emmenait, qui se débattait sauvagement.
Les badauds attirés par le spectacle se pressaient près de la tente, dans une confusion de commentaires de d’exclamations sourdes qui résonnaient dans l’air frais du matin.
Il faut bien comprendre que tout cela s’était déroulé en moins de cinq minutes, et que les agents avaient agis sans réfléchir, habitués qu’ils étaient à se battre. Ils ne comprenaient pas ce qui s’était passé. Mais visiblement les autres pensaient que ce n’était pas le cas.
- Je vous remercie infiniment ! s’écria Armenia.
- De rien, répondit Kaku gêné.
- Cette terroriste n’aurait pas réussi à me tuer, de toutes façon, lâcha Kina avec un reniflement de mépris affecté.
- Elle s’y est très mal prise, plaça Lucci sur le ton de la conversation. On voit bien que ce n’était pas des professionnels.
- En effet, reconnut le premier d’un air légèrement surpris. Je suis au regret de devoir vous laisser, cette nouvelle menace m’oblige à convoquer le conseil en urgence. Ce soir, j’espère que vous nous ferez l’honneur d’égailler par votre présence la soirée que nous donnons au grand palais des milles fleurs.
Ils furent salués en grande pompe, puis les municipaux s’en furent, laissant nos agents dans un état de grande perplexité.
- J’imagine que nous sommes bon pour la soirée mondaine, commenta Blueno.
- Pas avant de savoir précisément de quoi il en retourne et quels sont les tenants et les aboutissants de ce que nous avons vu ce matin, protesta Kaku.
- Cela ne nous concerne pas. Songez plutôt aux avantages que nous en retirerons, décida Lucci. Si nous les aidons encore une fois, nous sommes certain d’être hors de danger. Allons-y donc.
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To be continued...