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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2012 16:12 
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Merci mon Phénix !

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Citation:
Ce chapitre marque la fin des chapitres sans combats. Mais c'était un chapitre fichtrement nécessaire, j'ai mis du temps à l'écrire, j'espère qu'il vous plaira.


J'aurais pas du écrire cette phrase, ce que je voulais dire, c'est que le prochain chapitre serait plus agité, je sais pas pourquoi j'ai écris ça...ça doit être une ineptie stupide qui nous passe par la tête lorsqu'on veut lancer un chapitre. Bref, à ne pas en tenir compte.

Concernant les fautes, tu as totalement raison et c'est réellement mon point faible, vraiment. Je me relis, mais malheureusement, je laisse encore passer des fautes, c'est fou, j'essaye de me corriger et de m'améliorer ^^

Enfin, je dirais que tu as parfaitement compris le type d'écrivain que je suis : j'ai pas de moment pour écrire, un jour je n'ai pas d'idée et subitement, dans mon bain, en faisant la vaisselle, sur le pot, une idée surgit, tout s’enchaîne dans ma tête et dès que j'ai un moment de libre, hop, je couche sur papier, ou plutôt sur word. Et j'adore ça.

Merci Phénix, en espérant que t'obliger à faire cette critique m'a permis de gagner un lecteur de plus :p

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Dim 4 Mar 2012 00:22 
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Ça y est j'ai rattrapé mon retard ! Et honnêtement, je regrette de ne pas l'avoir fait avant. Car ce dernier chapitre est excellent ! Mais attention pas excellent comme il serait coutume de le dire, pour signifier que le chapitre plaît. Non, excellent dans le premier sens du terme. Un chapitre parfait (quasi-parfait car la perfection n'est jamais atteinte).

Et donc en plus que ce soit un très très très bon chapitre, il m'a plu. C'est dans ce genre de moment que je me dis, "mince, quel écrivain !". Ton style d'écriture et les tournures de phrase qui l'accompagne sont superbes. En plus, il s'agit de passage psychologique et j'adore ça !

Alors plutôt que te souhaiter bonne continuation ou même me contenter de dire "j'aime", je voudrai pour une fois changer la donne et te dire :



merci




Après un tel dévouement de ma part, il est assez difficile d'enchaîner pour signaler une erreur. Il me semble que tu t'es trompé une seconde fois dans les couleurs. Dans le dernier chapitre, la seule phrase de Lystre est en orange pâle. Il me semble pourtant que c'était la couleur réservée à Arkas.


Dark Knight a écrit:
Enfin, je dirais que tu as parfaitement compris le type d'écrivain que je suis : j'ai pas de moment pour écrire, un jour je n'ai pas d'idée et subitement, dans mon bain, en faisant la vaisselle, sur le pot, une idée surgit, tout s’enchaîne dans ma tête et dès que j'ai un moment de libre, hop, je couche sur papier, ou plutôt sur word. Et j'adore ça.
C'est assez ridicule comme situations mais pourtant c'est bien vrai. C'est dans ce genre de moment de "pause" qu'on a le plus le temps de réfléchir. Et après le plaisir est d'autant plus grand quand on arrive à mettre tout ce qu'on a imaginé et pensé sur papier/ordi.

Phénix Dragoon a écrit:
Hum. Plus sérieusement, les combats n'ont aucune importance dans le scénario d'une histoire. S'ils sont là, c'est qu'ils étaient nécessaire, soit pour montrer la force d'un ennemi ou d'un héros, soit pour faire avancer l'histoire, soit pour représenter une valeur idéologique sûr, soit encore pour montrer de nouvelles techniques ou compétence. Un combat n'est pas une valeur de qualité d'une histoire. Qu'ils y en aient trois ou vingt milles, ça n'as peu d'importance, du moment que le lecteur prennent du plaisir à lire la fiction. Moi, dans mes fics, il n'y a généralement peu de combat (si on exclus la petite dernière, bien sûr...), car je préfère faire voyager le lecteur. En tout cas, jamais il n'y a eu des combats sans importance. Car un combat sans importance, est un combat sans intérêt. Crois-en mon expérience, tant qu'un combat est intéressant, c'est qu'il a une valeur scénaristique, sinon il ne serait pas là. Ne te fie pas à ce genre de détails: si les gens réclament du fight alors qu'il n'en est pas nécessaire, c'est que ton histoire n'est pas forcément faite pour eux.
Je prend au passage aussi note de conseil.

Dark Knight a écrit:
Merci Phénix, en espérant que t'obliger à faire cette critique m'a permis de gagner un lecteur de plus :p
C'était donc ton idée première : gagner un lecteur régulier de plus ! Moi qui m'imaginais que tu voulais t'améliorer et tout et tout. Je découvre donc ton vrai visage ... X)



Ce serait bien de mettre en tout cas cette critique dans le topic du comité de lecture à titre d'exemple. Je la trouve très bien faite.


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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Mar 6 Mar 2012 23:14 
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Merci Enitu pour ton commentaire, ça m'à fait chaud au coeur de lire une chose pareille sur ma fiction ! C'est très encourageant, merci à toi (et à tout les autres) de prendre le temps de me lire !
Et oui, comme tu as deviné, je suis fourbe ! ^^. Sur ce, trêve de fourberie, place au chapitre !

Chapitre 7


Le drapeau flottait sous le vent d'est. Les muscles, las et pétrit de fatigues avancent péniblement sous le poids des armures d'acier. Cependant, le rire des hommes, lui, résonne dans la prairie bordant Colosse. Des rires heureux : une halte tant méritée qu'agréable s'annonce pour eux. La compagnie Aidu, les Flamboyants soldats libre. La compagnie de mercenaire la plus terrible depuis le dernier siècle, mais aussi la plus disciplinée et entrainé. A sa tête, l'homme que l'on homme le Phénix, Lothar Asad. L'homme qui, au plus fort de la guerre de la Déchirure, protégea la ville de Colosse, au côté du Protecteur de fer. L'homme qui met en jeu son honneur indéfectible à chaque contrat que la Compagnie passe avec un commanditaire. Certainement le meilleur commandant de sa génération. Et un ami proche du comte John Astre.


- Je vous présente mes plus sincères condoléances Comte Astre.

John Astre toisa le vieux Capitaine de ses yeux clairs. Pas un muscle ne frémit. Pas une lueur ne vacilla dans ses yeux. Et soudain, un sourire apparut sur le visage du Comte, prenant la main du Capitaine Lothar d'une main ferme.

- Cesse donc de me vouvoyer mon cher ami ! La vieillesse t'aurais-elle déjà fait oublier mon nom ?
- Non John, elle me fait seulement prendre quelques cheveux blancs !
- Tu grisonnes mon ami, mais tu m'as l'air en très bonne forme dis moi ! La guerre t'entretient décidément bien !
- La guerre ? s'esclaffa Lothar, secoué d'un gros rire, les mains sur son ventre. Les ribaudes plutôt ! Elles savent comment entretenir un homme !
- Tu as vingt ans de plus que moi et tu continues ces folies ! Prend garde, ce serait bête que le fier Capitaine Lothar, le Phénix, finissent sa carrière de vaillant soldat à cause d'une hanche cassée par une femme trop vigoureuse !

Le rire sonore du vieux capitaine repartit de plus belle, chose qui, depuis des semaines, depuis son retour de Port Lumière plutôt, n'avait plus trouvé sa place dans les appartements de John. S'il combattait la déprime avec force, il avait refusé de participer à toutes les réceptions données en son honneur. Allen lui manquait terriblement. John était certain que s'il se rendait à ses invitations, sa défunte femme aurait jugée d'un air réprobateur ses vêtements. C'était le genre de stupidité qui, pour John, allait lui manquer plus que tout. La perte d'Allen éveillait en lui une faim, sourde et terrible : une faim de vie, de chaleur et de réconfort. Comme seuls les bras d'une femme peuvent offrir. La présence de la Compagnie Aidu, pour deux semaines, allait redonner de la vie à la ville et il espérait secrètement que le vieux Capitaine en ferait autant pour sa propre existence.


- Tu es au courant qu'Aiden m'a fait demander, dès mon arrivée, pour intégrer la Compagnie ?
- Je sais, répondit John, pensif. C'est son rêve depuis qu'il est gosse. J'ai toujours su qu'il ne resterait jamais à Colosse une fois grandit. Il est possédé d'un feu brulant, Lothar, peut-être bien plus terrible encore que le mien lorsque j'étais jeune. Veille sur lui, je te le demande en tant qu'ami !
- Tu peux compter sur moi John. Je vais l'affecter à la centurie de son cousin Dahey. Elle a perdu sept hommes à la dernière escarmouche que nous avons eu, j'ai besoin de compléter mes effectifs. Cela remonte à un mois déjà.
- Une escarmouche contre qui ?
- Je n'en sais rien. C'est terrible. Je ne pensais pas que cette raclure soit si active dans la région. Si seulement je n'étais pas en route pour Cyréastre...je me chargerais moi-même de faire des recherches.
- C'est gentil mon ami ! Arkas et quinze de mes hommes partent dès demain à la recherche d'un des serviteurs de Seln. Le « Balafré ». Il serait apparemment le chainon manquant entre Seln et tous ses assassins.
- Laisse-moi ajouter quinze autres hommes de la compagnie ! Seln à une dette envers moi !
- Comme bon te semblera Capitaine.

Les deux hommes se regardèrent. Au plus fort de la guerre, leur amitié s'était forgé, forte de sang, des courages, de plaies sanguinolentes et d'honneur. Les deux hommes s'étaient battus sur le même front. L'un pour protégé sa ville, l'autre par argent dans un premier temps, puis par amitié, par honneur et par devoir. Pour la justice aussi. John et Lothar étaient mus, en leurs fort intérieur, par le même sens de la justice, aiguisé comme une lame de rasoir et pourtant juste. Repousser les envahisseurs de Cyréastre et rendre justice à la famille Astre avait été le leitmotiv du Capitaine, même après expiration de son contrat, dont la durée n'était connue que de lui seul et John. Lothar n'en avait pas parlé à ses hommes, tant que ceux-ci s'étaient contentés des opérations de sape et d'agression contre la ville matriarcale. Ensuite, lorsque l'ennui et le mécontentement était monté, lentement, mais surement dans les rangs de ses hommes, le Phénix crus bon de partir pour des contrée plus lointaines, mais plus riche aussi. Et le Compagnie s'était encore enrichie et agrandie. Cela avait été le bon choix, comme toujours et c'était cela qui permettait à Lothar d'être un meneur d'homme hors pair : écouter ses troupes et anticiper ses réactions. Les contenter aussi, le plus souvent possible. Comme son prédécesseur lui avait souvent dit, alors que lui-même n'était encore qu'analyste, un homme satisfait travaille pour deux hommes mécontent. Il avait pu constater cela durant toute sa carrière de militaire. Et à présent qu'il avait contenté ses hommes et remplis de nombreux contrats dans le Sud Ouest, se trouver un contrat plus au Nord avait été une nécessité, si la Compagnie Aidu voulait persister dans le temps : s'il restait trop longtemps dans le Sud, ses hommes finiraient par fonder une famille et quitter la compagnie. Le pire fléau pour une Compagnie trop immobile. Il avait alors accepté le contrat que Cyréastre lui proposait. Et c'était de cela que John voulait lui parler. Car même si le Comte de fer disposait d'une gamme limitée d'expression en sa présence, il avait appris à reconnaitre l'inquiétude de John.


- Je sais ce qui t'inquiète John.
- Bien sûr que cela m'inquiète ! Lothar, comment as-tu pus accepter ce contrat ?
- La paye est bonne John ! Les troupes doivent survivre, je devais remonter dans le Nord !
- Mais accepter de servir Cyréastre ! Ces femmes sont trop instables ! Elles te lanceront dans un autre conflit, dans une nouvelle Guerre !
- Et alors ? John, bon sang, je suis soldat ! Un soldat libre, qui plus est, qui choisit de servir qui il veut ! Combattre est mon métier !
- Et si elles décident de marcher sur Colosse ? Que feras-tu alors, soldat libre ? Tu viendras assiéger la ville que tu as si chèrement défendue ?
- Cela n'arrivera pas John, tu le sais ! Les relations avec Cyréastre sont plus qu'amicale, de ce que j'ai compris ! Tu à même une ambassadrice, ici, à Colosse ! Unie Lystre à la Princesse-Déesse et tout risque de Guerre sera définitivement écarté.
- Tu sais très bien qu'elle type de femme c'est ! Elle comme tous ses ancêtres ! Elle voudra réduire Lystre à un esclave, un reproducteur tout juste ! Je n'accepterais jamais cela, encore moins pourrais-je lui imposer ! Et lorsque la grande Pute-Déesse te convoquera pour t'annoncer son choix, tu seras libre Lothar. Libre de perdre ton honneur !
- Jamais cela n'arrivera John. Cyréastre n'attaquera pas Colosse !
- Je prie Nuage de tout mon coeur pour que cela n'arrive pas ! Et si malgré tout cela arrive...que Titan nous vienne en aide ! Je n'aurai d'autre choix que de protéger ma ville et ma famille !
- Que Lumière puisse nous bénir tout deux en ces temps sombres, mon ami ! Qu'il puisse éclairer notre route sur ces chemins tortueux !

***


Les deux jeunes hommes s'étreignirent enfin. Loin de toute agitation et de tout protocole, les deux jeunes gens avaient tôt fait de se retrouver dans une rue abandonnée des bas quartiers de Colosse. Cette rue, sombre et inhabitée depuis des années étaient devenus le terrain de jeu préféré des deux enfants. Et même s'ils avaient tous les deux bien grandis, cela restait leurs ruelles. Et c'est dans cette ruelle, loin de tout regard que les deux garçons laissaient libre cours à leurs joies, le sang affluant à leurs joues en même temps que la joie et les rires.

L'un dominait l'autre de dix bons centimètres et malgré son jeune âge, portait déjà en lui les stigmates de la guerre : des yeux, d'une profondeur laissant à peine imaginé ce qu'ils avaient aperçus, le visage, buriné par le soleil du sud. Les mains, calleuses d'avoir trop tenue l'épée. Et les cicatrices, qui ornaient son corps, tel des trophées : souvenirs de gloire, de victoire, de sang versé et d'honneur. Un aura de force et de paix émanait de Dahey Astre : l'aura d'un homme qui, malgré son jeune âge à une conscience aiguë de l'importance et la brièveté de la vie. Dahey sourit à son cousin, cousin qui avait décidément bien grandit durant ces deux dernières années qui les avaient séparées. Et cependant, outre les changements physiques, inhérents à l'adolescence d'Aiden, ce sont les yeux de son jeune cousin, son frère d'esprit qui le marqua. Plus que tout, eux avaient changés. Alors qu'auparavant, ses yeux bleus n'avaient exprimés que de la joie et de la tendresse, ils abritaient aujourd'hui un mal bien plus morne et dangereux. Une haine, presque indicible et pourtant gigantesque se terrait au fond des prunelles d'Aiden. Une soif de vengeance et de sang, avide. Dahey sentit son coeur se serrer à la vue du jeune Astre. Si jeune et pourtant marqué à vie par la mort d'Allen. Apprendre la mort de sa tante l'avait déjà fortement ébranlé. Il osait à peine imaginer ce que son cousin ressentait au plus profond de lui-même.


- Je suis si heureux de te voir Dahey ! murmura Aiden, les yeux brillant d'émotion. Tu m'as tellement manqué !
- Toi aussi ! Cela fait tant de bien de te revoir, toi et Colosse ! Quand j'ai appris pour Tante Allen...je n'ai pensé qu'à rentrer au plus vite. Je suis là pour toi !

Un masque de colère apparut sur le visage d'Aiden. Un visage que son cousin, malgré toutes les péripéties de leur enfance commune n'avait jamais aperçu chez lui ! Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'Aiden se jeta sur lui, criant :

- Menteur !

Aiden plaqua son cousin au sol, tout en lui donnant un coup de coude à l'arcade dans la chute. Les larmes ruisselant sur ses joues, l'orphelin de mère abattait ses poings avec violence sur le corps de son cousin, tout en hurlant :

- Menteur ! Tu m'as abandonné ! Tu étais où quand j'ai eu besoin de toi !? Où ?!
- Arrête Aiden !

Coincé sous le corps musclé de son cousin, Dahey se protégeait le visage, ses bras en croix. Profitant d'une ouverture sous les coups de poing de son cousin, emplis de désespoir et de tristesse, Dahey donna un coup de genou dans le ventre de son cousin, dégageant juste le temps qu'il faut Aiden pour rouler de côté et se redresser. Il jeta à son cousin un regard suppliant. Non que Dahey eut éprouvé une quelconque crainte à l'encontre de son cousin, mais par-dessus tout, il voulait éviter la violence à l'encontre de son frère de sang et d'esprit.

- Calme-toi ! J'ai fait aussi vite que j'ai pu Aiden ! Je ne pouvais pas quitter la Compagnie ainsi !
- Tu mens ! hurla une fois de plus Aiden, en plein milieu de la rue déserte. Leur ruelle.
- Je te le promet! Sur notre sang, je te le promet !

En larmes, Aiden tomba à genou, les paumes de ses mains cachant ses yeux.

- J'étais seul....seul ! balbutia le jeune homme dans un reniflement. Je ne leur pardonnerai jamais !

Dahey s'agenouilla en face de son cousin et le prit dans ses bras, émus de la tristesse émanant de son jeune cousin. Ce n'était décidément plus le même Aiden. La force qu'il avait gagnée n'avait d'égal que la fureur qui l'animait. Et, même en sanglot, il ressentait au plus profond de la poitrine de son cousin une tempête de haine irraisonnée, tempête qui s'exprimais, à mi-mots. Aiden reprenait en murmurant une nouvelle litanie, sombre, hostile, de mauvais augure : « Je les tuerai tous ». Le sang, quant à lui, ruisselait sur le visage du jeune légionnaire et pourtant, il ne s'en souciait guère. Seul son cousin, à cet instant, lui importait.

- Je suis là Aiden...je suis là !
- Je suis désolé Dahey...je..ATTENTION !

En poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Aiden projeta les deux garçons à terre, leurs évitant ainsi une mort certaine que leurs promettait l'épée qui passait au-dessus d'eux, à quelques centimètres. Les deux cousins roulèrent sur eux-même alors que l'épée s'abattait une nouvelle fois, trop tard, à quelques millimètres de la tête d'Aiden Astre. Ils se levèrent tout deux prestement et aperçurent enfin leurs ennemis. Un jeune homme, frêle, en armure. Armure usée, mais entretenue, qui fut tel un coup de poing pour les deux cousins. C'était une armure de la compagnie Aidu. Leur assaillant était un flamboyant soldat libre.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Jeu 29 Mar 2012 10:08 
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Après un temps plus ou moins long d'absence, dû à la rédaction de mon rapport de stage, voici deux nouveau chapitre de ma fiction préférée ^^. Les pièces du puzzle commencent à s'assembler, j'espère que vous apprécierai, en tout cas, j'ai pris mon temps pour vous offrir, j'espère, deux chapitres de qualité. J'attend vos avis et impressions ! Sur ce, Enjoy !

Chapitre 8


Dans sa chambre étoilée, la jeune femme sourit. Les étoiles, peintes par millier sur la surface du mur sont enluminées de fins éclats d'or et brillent sous la lueur vacillante du feu de la cheminée. Enorme, cette dernière trône dans la chambre et abrite un feu qui semble démesurément petit face à l'énormité de la construction de briques noires et pourtant brillantes comme le charbon. Le mur, peint d'un bleu nuit sans pareil et associé aux étoiles, donne l'illusion que le toit naturel du monde se trouve à même la chambre, spatial et intemporel. Intemporel, comme le sourire qui flotte sur le visage de la jeune femme, étendue dans son lit. Sa voix, fraiche comme la rosée rafraichissante du matin, s'envole dans les nuées des bas plafonds, où elle côtoie alors les anges sculptés dans le marbre blanc.

- Il viendra. Et alors il saura. Elle ! La vérité !

Son rire, léger, retenti alors, cachant au plus profond de cette légèreté suave un tintement dangereux : celui de l'acier contre l'acier. Elle sait. La vérité.


***


« Nuage, pardonne moi, je t'en supplie. Pardonne-moi mes actes. Je n'ai pas le choix... je suis obligé de le faire pour survivre. »

Les trois ennemis se toisent, au milieu d'une ruelle désertique. Un calme oppressant planait sur les lieux, calme qui, depuis le départ de Dahey pour la Compagnie, ne s'étaient jamais complètement tus. Aiden avait continué de venir ici, de temps à autre, non seulement par habitude, mais aussi pour satisfaire un besoin profond, besoin de rester attaché à son cousin par toutes les manières possibles, notamment par ses souvenirs, si forts en ces lieux. Tant d'aventures, de joutes, de veillées et de rires avaient lié les deux cousins dans leurs « Ruelle ». Or et malgré la présence des trois combattant, jamais un calme si lugubre n'avait régné en ces lieux. D'une voix déterminée, Dahey pris la parole :

- Qui es-tu ? De quelle légion es-tu, soldat ?

Pour toute réponse, l'épée jaillit vers le ventre du jeune Dahey, qu'une ultime roulade sauva une fois de plus. Aiden, immobile, incapable de bouger, observait le jeune assassin. Sous alimenté, le soldat, d'une pâleur effrayante, ressemblais davantage à un cadavre qu'à un assassin. Et pourtant, sa jeunesse marqua le cadet de la famille Astre, jeunesse qui transparaissait, sous les traits durs et anguleux de l'homme.

Le soldat se précipita vers Aiden et abattit son épée horizontalement, d'un grand coup, qui ne rencontra au final que du vide, le jeune Astre s'étant accroupis d'un geste souple. Mais là où Lystre aurait enchaîné avec la botte secrète d'Allister, son cadet, lui, recula d'un mouvement ample. Dahey passa alors à l'attaque, une dague d'acier en main et assaillit, plein de vigueur son adversaire, multipliant les attaques souples et rapides. Ambidextre, le jeune mercenaire faisait passer sa petite lame d'une main à l'autre, attaquant de la main droite et contre-attaquant, la seconde après avec son autre main. La lame virevoltait dans sa main, telle la danse dangereuse d'un serpent avant la morsure. L'assassin reculait, parant de son mieux les attaques rapides du jeune Astre, toute sa détermination à remplir sa tâche concentrée dans ses réflexes, souvent salvateurs. Deux fois, la lame de Dahey trouva une faille à travers la défense du jeune homme : chaque fois pour s'écraser sur la lourde armure de fer de son opposant.

Un bref instant de répit permit à l'homme de reprendre l'avantage et d'entamer sa valse mortelle, plus lente, mais plus large aussi, l'allonge qui lui conférait l'épée à deux mains obligeant Dahey à reculer. Le jeune mercenaire savait que parer avec sa dague était beaucoup trop risqué. La fine lame d'acier n'était pas à même de supporter le poids de la lourde épée à deux mains. Cependant, éviter les larges coups de son ennemi lui permettait, petit à petit, de réduire la distance entre eux et surtout, de fatiguer son adversaire. Des contre-attaques, fulgurantes, lui permirent plusieurs fois de déséquilibrer son adversaire, qui alors, d'un grand pas en arrière, établissait une distance de sécurité afin de se mettre à l'abri des coups de l'Astre. Soudain, son ennemi, en reculant, s'effondra en arrière, la jambe tendue d'Aiden lui ayant finalement permis, simplement, de le mettre à terre. Un coup de pied en plein visage accueillit le jeune homme à terre. Le cadet Astre dégaina une fine dague accrochée à sa tunique et l'abattit de toutes ses forces sur l'homme à terre, groggy. Dans un ultime sursaut d'énergie, l'homme souleva sa lame et stoppa l'arme de son plat. Le jeune Astre, dans un mouvement emplis de haine, fit alors coulisser sa fine lame acérée sur le plat de la lame et trancha les quatre doigts du jeune homme d'un geste sec, projetant du sang sur le sol et ses vêtements. Le premier sang versé par l'adolescent qui sentit son démon intérieur s'agiter, une envie pressante de voir son ennemi au sol, ventre ouvert et tripes éparpillées au vent, le pris.

Dans un hurlement, l'assassin lâcha son épée, même si, du point de vue de Dahey, c'est l'épée qui le lâcha, tombant sur le sol en même temps que les quatre malheureux doigts de son ancien propriétaire.

- Arrête, je me rends ! hurla l'homme, à bout de force, des larmes commençant à perler aux coins de ses yeux.

Aiden, comme sourd, leva une nouvelle fois sa dague et la plongea vers le visage du jeune homme. A ce moment-là, le jeune Astre obéissait alors à des instincts purement primaire : le besoin de sang et de vengeance, peu importe les conséquences. Il voulait sentir le sang de l'assassin ruisselé sur son visage, sentir l'odeur aigre du sang affluer et emplir ses narines. S'en droguer. Agir d'abord, réfléchir ensuite. L'assassin incarnait pour lui celui de sa mère, pâle comme la mort que lui-même apportait. Il représentait pour lui un démon à occire et seul son propre démon intérieur, toujours plus ardent, pouvais le supprimer, le réduire à néant, le venger. Ses pires fantasmes inavoués refaisaient surface, telle une coulée de lave ravageant tout sur son passage. L'être intérieur d'Aiden souffrait littéralement le martyr. Martyr de ne pouvoir contenter sa soif de destruction. De justesse, d'un mouvement du tranchant de la main, Dahey éjecta la lame de la main de son cousin. Puis, dans un seul geste, il passa ses bras sous ses aisselles et le tira puissamment en arrière, avant de le poser avec douceur.

- Il nous servira plus vivant que mort ! Réfléchis ! murmura Dahey d'un ton qui se voulait paternel
- Il a tenté de nous tuer ! Il a tué ma mère ! Il doit mourir !
- Non ! Ce n'est pas lui, Aiden, ce n'est pas lui qui a tué ta mère ! Il n'est pas là de son plein gré, regarde le...quelqu'un a certainement dû l'envoyer, comme ceux qui ont essayé de tuer Lystre !

Aiden jeta à son cousin un regard emplis de haine, mêlée à du désespoir et s'enfuit, le souffle court, vers la citadelle. Son cousin, le coeur serré, le regarda partir. Une terrible impression s'empara de lui : plutôt que de s'enfuir vers la sécurité de la citadelle, c'était dans les ténèbres mêmes qu'Aiden s'enfonçait. D'un geste de la tête, le mercenaire chassa cette idée et jeta un coup d'oeil à l'homme, toujours à terre, fou de faim, très certainement, mais aussi fou de douleur et de peur, son moignon sanglant reposant contre sa poitrine. Dans un murmure, le jeune Astre lâcha :

- A nous deux maintenant...


***


La chasse continuait. Abrupte et sanglante, la traque avait porté ses fruits, telle une riche récolte de blé. Peu en avaient réchappé et même si ce fut le cas, ne tarderaient pas à succomber à l'attrait du jeu. L'attrait du sang. La conscience que tout est à faire. Avoir, pour une fois, sa destinée entre les mains.

L'homme rampe, pétrit d'une peur absolue, sous un tas de paille énorme, dans une grange toute aussi démesurée. Le bruit des violents combats, dehors, sonnait à ses oreilles telles un ouragan : fracas des armes, cris des hommes et des bêtes, crépitement des flammes. L'homme halète sous l'angoisse et la tristesse : il sait que pas un seul des siens ne s'en est sorti. Son camp, celui de la justice, est condamné et il le sait. Des larmes roulent le long de ses alors qu'un tintement des bottes ferrée résonné dans la grange, telle une condamnation divine.

- Personne n'a survécut. Et personne ne survivra.

L'homme, tapi sous la paille tente désespérément de contrôler son souffle. Inutile tentative de masquer une présence de toute façon connue. - J'empalerai chaque tête une à une le long des fortifications. Ce sera mon drapeau. Ma liberté. Savais-tu que notre liberté s'arrête là où commence celle des autres ?

Le silence qui suit la question est vite remplacée par une vocifération chargée d'une haine profonde, à peine contenue

- J'anéantirai quiconque limitera ma liberté ! A partir d'aujourd'hui, je suis un homme libre !

La voix de l'homme résonne sur les murs, tel un écho lointain dans la montagne. Bien plus dangereux, cette réverbération de la voix cache une folie mêlée à une haine destructrice, presque insoutenable pour quiconque l'entend. Pour quiconque entend la mort. Le fugitif n'essayait même plus de cacher sa présence, le désespoir ayant totalement pris le dessus sur le courage et la raison de l'homme. Bruyamment, il renifla, la vue totalement brouillé par les larmes. « Il est fou...complètement fou ! Lumière, accueil moi en Annean, je t'en supplie ! »

- Se cacher sous un tas de paille, c'est très dangereux ! Savais-tu que la paille est une des choses qui s'enflamme le plus rapidement sur terre ? Oups ! Ma torche... Heureusement que ce tas de paille l'a amortie.

Le tintement des bottes repris, lointain, s'éloignant de brasier gigantesque qui s'élevait haut dans le ciel, consumant le moindre contenu dans la grange. Aujourd'hui était un jour de gloire et de liberté. Un jour merveilleux.



Chapitre 9


Le commandant des murs extérieurs se baladait en compagnie de son vieil ami sur les remparts de la ville. Il avait vu tant d'hommes et de femmes tenter de passer outre ces murs, donner leurs vies pour un instant de gloire. Souvent il les avait vus chuter, la plupart du temps sous ses coups. A chaque homme écrasé au sol, Arkas contemplait la brièveté de la vie, la fragilité du corps humain. Presque toujours, les hommes avaient hurlé, horrifiés de la mort qui les attendait. Parfois, la chute se déroulait silencieusement, comme suspendue. Seul le souffle de l'homme parlait pour lui, comme si cet ultime acte de vie rappelait à Arkas la beauté d'une si courte existence.

Le grand homme blond avait versé tant de sang sur les remparts de sa ville aimée. Par amour pour Colosse, par amour pour John, son ami de toujours, ainsi qu'Allen, cette femme merveilleuse, fantasme inaccessible de son adolescence, réservé depuis sa tendre jeunesse à son meilleur ami. Il avait longtemps cherché à lui faire connaitre son amour. Mais c'était comme si Lumière lui-même s'en était mêlé, déjouant tous ses plans de déclaration flamboyante. Comme si les Dieux eux-même savaient qu'Arkas devait avoir un destin étroitement lié à celui du comte Astre. Déclarer sa flemme à Allen aurait brisé entre eux quelque chose d'inexplicable, d'indicible, mais de profond aussi. Il s'était donc résolu à abandonner la jeune femme à John et pris même du bonheur à les voir heureux, à voir son meilleur ami cavaler, comme un fou, vers l'escorte d'Allen, lorsqu'elle venait le voir à Colosse. Les années avait remplacé son amour pour elle. Les filles de joies et finalement, sa femme, avait remplacé son désir. Et pourtant. La mort d'Allen avait projeté en lui un infime éclat d'amour, perdu dans son coeur, fiché dans cet organe battant, jamais totalement perdu, seulement oublié.

Cet éclat d'amour s'était mué, au fil des jours, en un miroir énorme, gigantesque, qui lui renvoyait sans cesse le reflet de la femme qu'il avait si secrètement aimé. Lorsqu'il faisait l'amour à sa femme, ce n'était pas Ellie qui lui apparaissait, la gorge rougeoyante sous un plaisir certain : c'était Allen.

Contempler ses portraits, dans la citadelle, de-ci de-là les méandres des couloirs lui plantait sans cesse un poignard dans le dos : le fustigeait de sentiments qu'il n'aurait pas dû avoir. Lui aussi devait se venger de ce meurtre horrible. Repensant aux souvenirs de guerre sanglant, à la gloire tellement étioler du commandant des murs extérieurs en ses tristes jours, il se demanda si Allen, lors de sa mort, avait eu ne serait-ce qu'une bribes de pensée pour lui. Si son souffle, si chaud, il s'en doutait, avait pu, ne serait-ce qu'un instant lui être consacré. L'amertume le gagnait parfois : la hâte de la couvrir du sang des hommes de Seln montait en lui, peu à peu. John Astre le sorti de ses profondes pensées, sa voix grave et sérieuse faisant échos sur cette partie de fortification déserte :

- Sois prudent mon ami. Je compte sur toi, plus que sur quiconque.
- Ne t'inquiète pas John. Il n'en restera pas un seul.
- As-tu choisit parmi quinze de tes hommes les plus vaillants pour t'accompagner ?
- Les meilleurs de la cavalerie. Eux tous ont survécu à la guerre de la Déchirure.
- Bien. Tu y ajouteras quinze hommes de la compagnie Aidu. Mon neveu, Dahey, ainsi qu'Aiden en feront partis.
- John, tu es sûr ? Aiden n'a pas besoin de...
- Fais comme je te dis Arkas, s'il te plait. Si mon fils veut partir de Colosse, qu'il en soit ainsi. Il goûtera aux joies de l'aventure, c'est certain. Mais je ne veux pas qu'il parte sans avoir goûté des gouttes de sang. Je ne le laisserai pas partir, plein d'illusion et de conte pour enfant. Il aura une arme, Arkas et il l'utilisera.
- Bien John. Qu'en est-il du garçon que ton neveu t'a ramené ?
- C'est pour cela que j'ai demandé à te parler. Je ne l'ai pas torturé d'avantages qu'il ne fallait. C'est évident qu'il était obligé d'obéir à Seln. C'est un orphelin, qui n'avait plus aucun moyen de subsistance. Il a été emmené de force pour les hommes de Seln. Je ne pouvais pas me résoudre à l'exécuter, dit John, au loin, contemplant la Plaine d'Argile.
- Que feras-tu de lui alors ?
- Il ira au Rocher de la seconde chance, sous les ordres de mon frère. Jen'ai pas décelé en lui de mal profond : s'il apprend la peine de l'effort et le repentir sincère, il aura sa chance de sortir de là et de vivre pleinement sa vie.
- Puisse Nuage t'entendre John.
- Il m'a entendu Arkas. J'ai appris des informations très utiles, qui limiteront grandement tes recherches dans la Plaine d'Argile. Je sais où se trouve le balafré : tu devras faire vite, il ne restera surement plus longtemps là. Il attend des nouvelles de son assassin à l'auberge du Puits Mouillé, dans la région Sud de la Plaine d'Argile, dans la province d'Etain. C'est là que l'assassin a été équipé de l'armure de la Compagnie Aidu.
- Comment ça ?
- Lothar, il y a plus d'un mois, à subit une attaque éclair et inexpliqué par des inconnus. Il a perdu quelques hommes dans l'échauffourée et tu sais comme moi que la tradition de la Compagnie exige d'enterrer les morts là où la vie les quitte, en tenue complète, pour protéger Annean.
- Oui. Et bien ?
- Je mettrais ma main à couper que ces tombes ont été fouillées et profanée. L'armure que le gosse portait appartenait à l'un des mercenaires morts ce jour-là. On a retrouvé son nom gravé dans l'acier, sous l'emblème de la Compagnie. L'attaque contre Lothar n'était qu'un leurre, destiné à récupérer plus tard l'armure et en équipé l'assassin afin qu'il s'infiltre en Colosse en même temps que la Compagnie.
- Cet homme est diabolique...
- C'est pour cela, Arkas, que tu dois tous les éliminer. Tous sauf...
- Je te ramènerai le balafré John. Sur mon honneur ! Et Aiden sera avec moi !
- Hâte-toi, si tu le manques là-bas, il sera presque impossible de le retrouver. Puisse Lumière éclairer ton chemin !

La conversation des deux hommes les avaient menés tout droit à l'escalier menant à la ville. D'une accolade chaleureuse, Arkas se sépara de son ami et maître et partit des remparts. John contempla les étoiles. Le comte de fer avait la profonde impression qu'Allen, sa femme adorée, le regardait d'en haut, jugeant la moindre de ses actions avec un profond amour. « Tout ce que je fais, Allen, c'est pour toi. Bientôt, Seln mourra. Bientôt ».

Lystre se présenta alors à son père, interrompant ses pensées comme John l'avait fait, peu avant, pour Arkas. Le choc du décès de sa mère passée, je jeune homme avait repris sa vie en mains, ignorant la tristesse qui parfois, encore, s'emparait de lui, s'acharnant à l'effort et s'entraînant avec acharnement aux armes en tout genre, légère ou lourdes, dague effilé ou marteau de guerre. Inconsciemment pour Lystre, chaque arme de plus qu'il maîtrisait représentait une personne de plus qu'il pourrait protéger, une situation de plus ou la mort passerait son chemin devant son talent inné.

Il s'était, en plus de cela, investit plus pleinement encore dans la gérance de Colosse, sous la houlette de son Père. Et souvent, il chevauchait en compagnie d'Allister, le long des plages de la Colossade, parfois avec seule compagnie la solitude. Seul, loin de ruminer de sombres pensées, comme Allister le pensait, le jeune Astre profitait de la vie, des paysages merveilleux que lui offrait Soleil et Océan. Il s'attachait à fixer le plus possible des détails insignifiants : les traces de ses pas, brèves et pourtant colossales à l'échelle des myriades de grains de sable. A la houle, légère, qui venait buter contre ses chevilles, rafraîchissant son être d'une effluve salé, d'une fraîcheur agréable. Et lors de ces moments-là, plus que toute autre chose, Lystre appréciait pleinement son sang coulant dans ses veines. Le lègue le plus précieux de sa mère.

Parfois encore, le jeune homme pleurait. La perte de sa mère resterait en lui un gouffre à jamais comblé, mais vivre en son honneur était devenu pour lui un leitmotiv. Son père, un exemple sous tout rapport, avait affronté le deuil avec force et détermination, comme on pouvait s'y attendre du Comte de Fer. John Astre avait tenté, avec beaucoup de courage, de chasser l'amertume en lui, si bien que tout le monde fut étonné lorsqu'ils apprirent que le jeune assassin, plutôt que d'être froidement torturé et exécuté, avait été condamné au Rocher de la seconde chance. Au « Pourquoi ? » haineux d'Aiden à l'annonce de la sentence, John, royal, avait répondu :

« Sache, Aiden, que la violence n'aurait rien résolu en pareil cas. Seln ne lui avait pas laissé le choix. C'était obéir ou mourir. Le condamner à mort revenait à imiter Seln. Je ne m'abaisserai pas à un tel niveau. La perte de sa main est déjà en sois une punition juste. Au Rocher, il apprendra la plus importante des choses : la vie véritable ».

Aiden avait alors rageusement tourné les talons, toute sa colère resurgie face à la décision de son père. Bel et bien décidé de tuer l'assassin de ses propres mains, il avait fallu toute la persuasion de Lystre et la force de Dahey pour l'en empêcher. A la place, il partit s'acharner sur un mannequin d'entrainement, fait de bois et de paille et le réduis en charpie. Lystre l'avait alors défié, plus pour permettre à son petit frère de décharger sa haine que pour lui-même. Sous les attaques rageuses d'Aiden, Lystre avait su, avait compris tout en parant les coups d'estocs que ce combat ne pouvait faire que du bien à son cadet. Chaque coup que son frère lui portait était empli d'une haine farouche qui, au fur et à mesures des passes d'armes s'estompait, pour finalement donner à ce combat une dimension toute fraternelle, où l'égo et la vantardise s'affrontaient dans une bonne humeur décidément trop absente en ces lieux lors des dernières semaines écoulées.

Lystre avait appris, le soir même, qu'Aiden avait été s'excuser auprès de son cousin des évènements récents entre eux et l'accolade fraternelle les avaient finalement réunis, sans être interrompu cette fois-ci. La vie et l'amour, petit à petit, reprenait ses droits en Colosse.

L'aîné des enfants Astre, éternel optimiste avait compris qu'Allen, bien que morte, serait toujours présent parmi eux tant que la famille, même à plusieurs lieux de distances, continueraient de s'aimer et de veiller les uns sur les autres. Et voilà que le jeune homme, toute à ses pensées positives, se tenait aux côtés de son père, silencieux. Les quelques minutes passées à arpenter les fortifications permises à John de profiter de ces moments si précieux où lui et son fils ainé étaient réunis, ensemble. Chose qui devenait de plus en plus rare au fur et à mesure que Lystre grandissait et que de nombreuses tâches lui incombaient, au fil du temps.

- Lystre, j'ai une mission pour toi.
- Oui Père ? Je vous écoute.
- Tu vas mener l'expédition de ce mois au Rocher de la seconde chance. Allister t'accompagnera.

Le rocher de la seconde chance, situé dans les hauteurs de Titan, constituait la dernière chance pour les rebuts de Colosse d'échapper à la dernière chance. Ce village fortifié, abritait une milice de plus d'une cinquantaine de soldats, chargés de veiller au bon déroulement des travaux forcés et au bon comportement des prisonniers. L'Oncle, Maynard Astre, dirigeait le village d'une poigne de fer, semblable à celle de son frère. Les chances de sortir du Rocher libre étaient grandes, pourvu que les prisonniers lui obéissaient au doigt et à l'oeil. Cependant, le dur travail d'extraction de pierre précieuse poussait les hommes les plus aguerris, les plus courageux, mais aussi les plus fous, à échafauder des plans pour renverser l'Oncle Astre. Tous avaient lamentablement échoués et furent conduits au Rocher de l'exécution. Renverser Maynard équivalais à renverser l'essence même de la famille Astre : la force, l'honneur et la justice.

A chaque Lune Ensanglantée, une expédition partait, de Colosse jusqu'au Rocher, chargé de vivres, de consignes et surtout, des nouveaux prisonniers, futur travailleurs du village fortifié. Cette expédition, menée par les hommes de confiance de la famille Astre effectuait généralement un voyage de deux jours complets à travers les chemins tortueux de la montagne. Pour chaque prisonnier, son arrivée était tel une délivrance divine et synonyme d'espoir, souvent déçu : a chaque arrivée d'expédition, la liste des hommes libérés était proclamée. Les proclamés recouvraient alors leurs droits d'hommes libres et repartaient avec l'expédition vers Colosse.

- Tu remettras cette lettre à ton Oncle, dit John tout en tendant à son fils une lettre, cachetée et enveloppée dans une poche de fourrure.
- Bien Père.
- Il te remettra alors quelque chose pour moi. Tu devras me le remettre le plus vite possible. Est-ce bien compris ?
- Oui père. Combien d'hommes comptez-vous me confier ?
- Dix hommes seront plus que suffisant. N'oublie pas : reviens ici dès que tu auras le colis. Allister se chargera de revenir avec l'expédition.
- Il sera fait comme vous me l'avez dit. Je tacherai de me hâter.

Le jeune homme s'inclina devant ce héros, si puissant et indéfectible et partit porter la nouvelle à son maître d'arme et ami, Allister. John, tout en contemplant son fils ainé, sourit.

« Toute cette histoire repose entre ses mains désormais. Et maintenant, Maynard, apporte moi les réponses. Ou m'obligeras-tu à venir la chercher moi-même ? »

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Dernière édition par Dark Knight le Mar 24 Avr 2012 11:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Mar 17 Avr 2012 23:25 
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Hello à tous, voici le nouveau chapitre, 10ème du nom, ça se fête ! Et rien de tel que le plus long des chapitres de cette fiction que pour fêter cela ! J'espère que ce chapitre vous plaira, j'ai pris beaucoup de temps pour le peaufiner ! Sur ce gentes dames, damoiseaux, c'est à vous !

ps : au prochain commentaire d'un lecteur, je posterai un bonus sur l'univers de ma fiction ^^

Chapitre 10


Certains disent qu’elle est le berceau de l’humanité. D’autres, qu’elle n’est qu’un sol foulé par les éléments aux temps immémoriaux du combat ancestral. D’autres, enfin, parlent d’elle comme d’une malédiction plurimillénaire dont il ne reste aujourd’hui presque plus rien. La Plaine d’Argile. Longue de plusieurs milliers de lieux, cette terre est porteuse d’histoire. De sang aussi. Composée de morts. Couvrant l’une des plus grandes étendues du continent, la Plaine d’Argile tiens son nom du sol, argileux, capable de s’étendre parfois sur plusieurs centaines de kilomètres avant de pouvoirs rencontrer d’autres formes de terres. Sèche et dure sous les bottes en été, elle se retrouve au contraire spongieuse et collante sous de fortes intempéries. Parsemée de fleurs, de boutons d’or, de jais, de liserons, la Plaine d’Argile est un véritable écosystème offrant en son sein une vie riche et épanouie. Forte de plus d’une centaine d’espèce d’oiseaux, et de milliers de mammifère, cette Plaine fut aussi à de nombreux endroits décimés. Par la guerre, dans un premier lieu, par les pogroms, la chasse et la cupidité, en second lieu. Au beau milieu de ces terres argileuses se trouve la Lèvre d’Arbre : véritable muraille naturelle de bois, abritant en son sein créatures dangereuses et légendes envoutantes. Les plus courageux traversent cette forêt compacte où des baobabs intemporels s’élèvent au-dessus des hommes tels des dieux et où le terrain très accidenté rencontre une nature émouvante de beauté. Les plus couards, ou plus intelligent, eux, contournent cette Lèvre, passant alors par les Îlots, véritables points de passages et de repos pour les voyageurs. Ces Îlots sont aux nombres de seize et, en dehors de toute construction, sont formés d’une terre bien plus riche et propice aux récoltes. C’est donc tout naturellement que se sont formés sur ces seize bouts de terre, des communautés qui, forte du passage permanent de voyageurs, grandirent, tant économiquement que démographiquement, pour donner des villes à la taille variée, d’humble citée à véritable mégapoles. On les nomme « Joyaux », dont la plus grande de toute se nomme à juste titre Etincelante : véritable pôle économique de la Plaine d’Argile. Summum de la richesse et de la noblesse, tout ce qui constitue le beau, le fastueux et l’indispensable pour les riches familles du continent proviennent d’Etincelante. Corrompue, despotique, cette ville est pourtant à la tête des Armées Précieuses, rassemblement de chaques milices des Ilots habités, où tout les frais sont mis en commun pour obtenir une armée capable de protéger chaque Joyaux. Organisée, dynamique, cette armée, plus que de simple apparat, dissuade quiconque voudrait s’en prendre aux richesses des Ilots.

Parmi les Joyaux, la ville la moins peuplée, la moins riche, la moins noble et la moins bien fréquentée se nomme Etain. Corrompue plus que de raison, cette ville aux mœurs légères fut pourtant autre fois la pendante d’Etincelante. Cependant, la guerre de la Déchirure suivit de troubles civils firent vaciller la ville, avant qu’un incendie, d’une rare violence, mis fin à ses rêve de gloire insensée et de monopole écrasant. Etain sombra dans les bars, maison de joie et maison de jeu : tout ce qui représentait le gain facile, la crasse humaine et le déshonneur grandissant. Le Connétable de la ville, autrefois l’un des hommes les plus riches de la Plaine d’Argile avait subit une chute au moins autant proportionnelle qu’à celle de sa ville. Arthorius Alvac, au physique peu gracieux de ruminant, ruminait sans cesse la chute de sa ville, de sa famille, de sa richesse. Indécis, lâche, fuyant, cet homme n’avait pas su choisir son camp : cela l’avait alors mené à sa perte qui fut, elle, inéluctable : la cité Matriarcale ne fit qu’une bouchée de la ville et de sa milice, et John Astre la contempla se faire décimer. Par trois fois, le Comte de Fer avait proposé son aide à la ville en échange d’or et d’armes. Par trois fois, Arthorius Alvac avait ignoré les avertissements de John, confiant en ses faux talents de diplomate et sa milice bien trop petite. Les troupes d’élites de Cyréastre aux portes de la ville, le Connétable avait alors supplié la famille Astre et la compagnie Aidu d’intervenir : mais le Protecteur de Colosse s’était montré de marbre face aux supplications d’Arthorius et la fin d’Etain avait été précipitée. De cette sombre période, Arthorius gardait en lui une profonde amertume envers et contre tout ceux qui était à l’origine de sa chute : Cyréastre et Colosse.

Entourée d’un mur d’enceinte fraichement reconstruit, Etain était un patchwork de constructions diverses : les maisons de noble côtoyait étroitement les bicoques de bois, les constructions les plus belles étaient ternis par les bâtiments voisins en ruines, vestiges de l’incendie d’après guerre. Le quartier des marchands, presque vide cohabite avec le quartier des filles de rien, lui, presque plein. La garde, laxiste, patrouille a travers les rues emplies et déserte et empêche quiconque qui n’aurait pas les papiers à rentrer dans le Renouveau : le premier quartier de la ville totalement rebâtit, digne de la gloire d’antan de la ville. Directement financé par la traite de femme et de prostituée, ce quartier, seulement accessible sur invitation, se veut être le renouveau de la ville, le premier éclat d’une luminescence retrouvée. Et désespérément attendue par le Connétable.

- J’te mise trois pièces d’or que le gosse tuera pas le môme Astre !
- J’en parie cinq qu’il va réussir !
- Bordel les gars, parlez pas si fort ! Y a un étranger aujourd’hui.

Les trois hommes se retournèrent d’un même mouvement vers l’homme accoudé au bar, enveloppé dans une longue cape à capuche rabattue sur la tête. Ses yeux, cachés par l’obscurité ambiante à peine trouée par quelques torches aux murs et bougies dispersée sur les tables scrutent attentivement la pièce et les personnes qui la composent. Pour la plupart, des brigands sans foi ni loi. Certaines filles de joies et de jeunes adolescents sont parmi eux : ribaudes en mal d’amour qui courent après l’amour, et jeune racaille en pleine détresse, mû par une triste réalité d’un avenir plus qu’incertain. Et dans un coin de la taverne, dans l’ombre, un homme observe. Le visage entaillé, il ne peut s’empêcher de sursauter lorsque l’homme encapuchonné le regarde droit dans les yeux, à l’autre bout de la pièce.


« Impossible qu’il me voit, je suis totalement invisible pour lui, d’ici. Les ténèbres sont mon refuge ».
Et pourtant, malgré les rire gras qui parsèment l’auberge, et les cris haut-perché des femmes aux fesses pincées, l’homme balafré entend distinctement la voix de l’homme emplie d’inflexion d’acier :

- Y a beaucoup d’agitation par ici. Vous êtes tous d’Etain ?
- Ouaip, et toi l’étranger, d’où que t’es ? répond l’aubergiste bedonnant, un chiffon aussi sale que son tablier en main.
- Je suis de Zircon.
- Et ou qu’tu t’rends ainsi ?
- Je pars voir mon frère dans l’sud. A Colosse.
Un clignement de l’œil à l’entente du nom de la ville transparaît chez l’aubergiste. Ses tempes, blanches, sont striées de contractions nerveuses.
- J’te souhaite bien du courage pour t’enfermer dans un trou pareil mon gars
- Merci. Je te dois combien ?
- Trente pièces d’argent
- Tiens, voilà pour toi ! dit l’homme en faisant sauter sur le bar une pièce d’argent scintillante dans les airs. Bonne soirée.

La sortie de l’homme fit directement place à un silence absolu, suivit d’un regard de connivence jeté par la pièce entière vers l’homme balafré. Sa voix, rauque, résonne étrangement dans la taverne pourtant remplie de malfrats.

- Sourire, L’Angelot, suivez ce gars. Discrètement.

Les deux hommes se levèrent de concert, abandonnant leur partie de cartes, et se précipitèrent dehors, un long manteau noir jeté à la hâte sur leurs épaules. Sourire était le type même d’homme crapuleux et pourtant animé d’une joie sans limite, toujours souriant, même lorsqu’il passait sa lame le long d’une gorge ou que ses nombreuses dettes le laissaient agonisant le long d’une rue, évanouis. Son compagnon, l’Angelot, portait son nom de la meilleure des façons qu’il soit : son air pur et ses cheveux blonds bouclés encadraient un visage rond et rose, encore imberbe et enfantin. C’était avec ce visage que ce proxénète de métier avait séduit ses premières filles, avant de rejoindre cette bande de malfrat, bien plus amusant à son goût que des filles geignardes et gênantes. Le duo de jeunes hommes suivirent innocemment l’homme encapuchonné disparaitre au coin de la rue, pour se retrouver face à trente hommes armés jusqu’aux dents, les dévisageant férocement.


Sourire eu à peine le temps de dégainé sa courte épée que sa vie s’acheva, la gorge tranchée, un dernier sourire effleurant son visage. L’Angelot, lui, dans un réflexe, lâcha son arme et mis les bras en l’air, alors qu’un homme dans son dos appliquait avec soin son arme tranchante sur sa carotide. Le malfrat prit un air faussement étonné :

- Mais enfin messieurs, que faites-v…

Une claque sonore l’interrompit, alors que l’homme encapuchonné laissait ses longs cheveux blonds prendre l’air frais et que ses yeux, acérés comme une lame à double tranchant scrute le jeune homme. L’Angelot sait alors, par ce simple regard que son temps est compté.

- Combien d’homme dans la taverne ?
- Vas te faire foutre !

Un coup de poing, puissant, cueilli L’Angelot à l’arcade, le propulsant à terre. Deux hommes, dans son dos, le relevèrent, inflexibles.

- La prochaine fois que tu me réponds ainsi, tu pourras dire au revoir à tes bijoux de famille. Combien ?
- Une…une cinquantaine.
- Des sorties ?
- Seulement l’entrée et une porte qui donne dans la cour, à l’arrière.
- Balafré est ici ?
- Comment savez-vous que…
- C’est bon les gars, s’exclama Arkas, le gars est là. Jeyn, occupe-toi en !

D’un mouvement aussi silencieux que la nuit, le dénommé Jeyn planta sa dague dans l’œil de L’Angelot et remonta sa lame en oblique, vers la tempe droite, répliquant un pâle modèle du sourire qu’avait toujours porté Sourire. Exactement comme Allister lui avait appris, il y avait de cela des années.

- Bien. Des questions ?
- Oui, moi ! demanda Aiden. Des prisonniers ?

Arkas toisa le jeune homme d’un regard d’épervier, comme s’il s’apprêtait à fondre sur lui. Le commandant n’appréciait guère les massacres, sans pour autant la détester : en ce moment même, il sentait en lui ses poils s’hérisser sous l’adrénaline et la proche perspective de voir le sang de ses ennemis, ceux qu’il avait tant haïs, bientôt coulé. Il osait à peine imaginer ce qu’Aiden, en ce moment même, devait ressentir.

- Pas de prisonnier. Uniquement le Balafré.
- Compris.

Le géant blond compris alors la force de la haine qui coulait encore dans les veines d’Aiden. L’adolescent, à la réponse d’Arkas, avait répondu avec un grand sourire, un sourire carnassier. Arkas espérait de tout cœur que le jeune Astre n’aurait pas à ôter la vie : espérance bien futile, car à presque deux contres un, les chances pour lui d’affronter un adversaire et de l’exécuter n’était pas du domaine du doute, mais de la certitude.

La lame au clair, Dahey pénétra dans l’auberge d’un coup de pied, se ruant vers l’aubergiste. D’un coup ample de son épée, le cupide homme perdit la tête dans une gerbe de sang. La compagnie Aidu pénétra dans la pièce à grand fracas, renversant chaises et tables et abattant leurs armes sur chaque être vivant de la pièce. Presque immédiatement, les brigands dégainèrent leurs armes, ou attrapèrent un pied de chaise ou de table. Les filles de joie se cachèrent sous les tables, alors que les jeunes garçons, imprégnés d’alcool, rugissait des insultes tout en agitant faiblement leurs armes. Aiden, d’un coup puissant, désarma son assaillant, un jeune adolescent aux joues rougies par l’excitation et abattit son arme sur la hanche du jeune homme, enfonçant son épée dans le fin vêtement de lin et dans la chair de celui-ci. Dans un hurlement, Aiden arracha son arme et l’abattit une nouvelle fois sur le garçon, dessinant sur son corps une balafre mortelle, les tripes répandue au sol. L’adolescent s’effondra au sol dans un râle, toujours vivant, hurlant de douleur, ses tripes recouvrant le sol. D’un geste rapide, le cadet des Astre l’égorgea et leva son bouclier pour se protéger d’une chaise lancée à son encontre. Sans un bruit, Aiden encaissa le choc, sentant son petit bouclier d’acier fléchir sous la violence du coup. Un homme, à demi saoul, abattit sur le jeune Astre une courte hache, que le bouclier d’acier vint une nouvelle fois stopper. Aiden contre-attaqua avec son épée à une main d’une manière foudroyante, frappant l’homme à la tête. Trop éméché pour parer correctement le coup, le brigand para maladroitement avec son arme et vit l’épée du jeune Astre ripper le long de l’arme rouillée et s’enfoncer dans sa gorge, le privant ainsi de tout oxygène. Dans une gerbe de sang, la vie le quitta, alors qu’Aiden décapitait l’homme. Tandis que le corps sans vie et sans tête de son opposant tombait au sol, le jeune homme se figea net. Un tourbillon intérieur le pris à la gorge et il se précipita comme fou dans la cour.

La compagnie Aidu abattait les hommes un par un, pour la plupart des hommes peu entrainées, à peine armés. Ceux qui tentèrent tant bien que mal d’implorer furent réduis en morceaux sous les lames en acier trempé des mercenaires. Ces hommes, trop aguerris à la guerre, aux larmes et au sang ne s’arrêtèrent même pas, massacrant sans état les femmes et jeune hommes de la salle. Les sous-fifres, ramassé dans les bas-ruelles d’Etain sans aucun autre but pour les hommes de Seln que de servir d’avant-garde à toutes les futures attaques d’envergure furent réduis à néant en quelques secondes. Mais les hommes de Seln, envoyés pour seconder le Balafré dans cette mission, une vingtaine tout au plus, se montrèrent bien plus coriaces. Armés, protégés et aguerris, ils parvinrent presque à faire jeu égal avec les mercenaires Aidu quand Arkas débarqua par la porte arrière, coupant net la fuite de certains hommes et femmes. D’un coup d’épée, il trancha net le bras d’un homme et d’une pirouette, l’éventra. Un autre homme de Seln se présenta à lui, agitant son énorme hache dans tout les sens, brisant chaise, table et corps se trouvent sous son passage. Le géant blond recula, évitant soigneusement chaque coup du brigand. Soudain, alors que l’ennemi, semblant inépuisable, projeta un énième coup verticale, Arkas frappa, plus vivement que l’homme et de sa longue épée, trancha le manche de bois de l’arme. Ainsi désarmé, l’homme vit ses tripes se répandre au sol, tandis que le commandant, d’un coup de botte ferrée, projeta l’homme à terre, l’achevant en lui brisant la nuque.

Le sombre Jeyn, lui, dès son entrée dans la pièce, se lançant dans la foule d’homme. L’homme pris appui sur une chaise et se lança sur un brigand en armure, plantant sa dague dans la tempe de l’homme toute en tombant, entrainé par son poids et celui de l’homme. D’une roulade, le Colossien se remis debout, évita une longue lame d’un mouvement ample et shoota dans une chaise, l’envoyant valser dans les pieds de son assaillant. D’un même mouvement silencieux, alors même que l’homme n’avait pas encore touché le sol, il lui trancha la gorge. Un autre homme se présenta à lui, l’épée prête à s’abattre quand, d’un mouvement sec du poignet, Jeyn décocha une flèche avec une arbalète rétractable à trois coups, dissimulés dans sa manche. Le trait atteint l’homme en plein cœur, qui n’eut même pas le temps de crier : un coup d’épée d’Arkas venait de lui arracher la tête.

- Tu as vu le balafré ? hurla Arkas, dans le tumulte de la bagarre.
- Là-bas ! lui répondit Jeyn tout en indiquant du doigt l’homme balafré embrocher sur sa courte épée un mercenaire Aidu.

Le Balafré repoussa sa victime dans les jambes d’un autre homme, projetant en même temps son épée vers la tête de celui-ci, qui d’un mouvement de tête à peine perceptible et pourtant juste adéquat, évita la lame, sifflante qui se planta plus loin. Dahey Astre lança un regard de défi à son adversaire et d’un bond, se jeta sur l’homme tant recherché, le plaquant au sol. Un rude combat au corps à corps commença, les deux hommes se livrant des coups d’une puissance incroyable : l’un pour sauver sa vie, l’autre pour venger l’honneur de sa famille. Le poing de l’Astre se fracassait sur le crâne de l’autre, tandis que le genou du balafré cogna rudement le ventre du jeune homme, privant soudainement les poumons de tout air. Le jeune mercenaire s’effondra sur le côté, à bout de souffle quand Jeyn, d’un bond, suivit de peu par Arkas, brisa une bouteille sur la tête du brigand, le neutralisant ainsi pour de bon. Et tandis que Dahey se releva, une main sur le ventre, essoufflé mais heureux d’avoir capturé le Balafré, dehors, l’horreur avait lieu.


Le démon intérieur d’Aiden soufflait tel un ouragan, diablement heureux d’être librement déchainé, provoquant chez le jeune Astre une espèce d’extase profonde mêlé à un sentiment ambigu : la joie de répandre la mort mêlée à l’horreur d’un corps brisé sous les coups brutaux d’épée. Un homme, tout de noir vêtu, avait rampé dehors, une main soutenant son ventre, l’autre grattant désespérément la terre pour avancer encore de quelques mètres, dans l’ombre de la coure et se soustraire à cette déferlante de vengeance venue de nulle part. Aiden avait l’espace d’un instant regardé par la fenêtre, alors que son adversaire s’écroulait au sol : ce fut suffisant pour qu’une vague de haine le submergea : se plus profonds désir de souffrance refaisaient surface, le poussant dehors à poursuivre le brigand rampant. Veine tentative désespérée de survivre, interrompu pour un coup de botte ferrée dans l’abdomen qui retourna l’homme comme une crêpe. Les bras en croix devant son visage, la supplication eut à peine le temps de franchir ses lèvres que l’épée s’abattit sur son crâne, explosant la tête en deux sous la puissance du coup. L’homme en noir, symbole redoutable de la mort de sa mère apparaissait toujours aux yeux d’Aiden comme un homme fort, prêt à faire du mal au jeune Astre et sa famille.

- Plus jamais ! hurla Aiden, en abattant son épée une seconde fois dans l’épaule de l’home, tranchant presque net le bras du cadavre.

Telle une litanie, les coups d’épée rythmaient la promesse solennelle qu’Aiden faisait à l’homme en noir de ses rêves, de ses fantasmes, de ses cauchemars : plus jamais un membre de sa famille ne souffrirait à cause de lui. Haletant, le cœur comprimé par l’adrénaline, il démembra le corps sous les coups saccadés de sa lourde épée, répandant sang, membre et tripes dans toute le cours. Maculé de sang, d’éclat d’os et de sueur, le jeune homme s’effondra à genou, le front posé sur la garde de son épée. Il l’avait fait. Il avait gagné. L’homme en noir, plus jamais, ne lui causerait du mal, à lui et ses proches.

L’épée courte cisailla la gorge du dernier homme debout, encerclé de toute part par les mercenaires et les hommes de Colosse. Dans un râle, l’homme s’éteignit, accordant ainsi la victoire à la vengeance et l’honneur. Arkas, d’un coup d’œil, fit le tour de la pièce. Le sang maculait complètement les murs et le sol, trempant les lattes grinçante de bois d’un liquide épais et visqueux, déjà collant par certains endroits. Le mélange de liquide vital produisait sur le sol une fresque écarlate éclatante, profonde de la vie d’une cinquantaine de personne répandue sur le sol. Et pas un seul homme de Colosse ne manquait. D’un coup d’œil, il regarda Dahey : le jeune homme inspectait lui aussi sa compagnie, relevant avec tristesse deux disparitions : des hommes de valeurs, tombés sous les coups des hommes de Seln. Et Aiden. Aiden manquait à l’appel.

Arkas avala une goulée d’air et fit le tour de la pièce une nouvelle fois, avant de remarquer, dehors, agenouillé à même le sol, le jeune Astre, devant un assemblement de chair qui peu de temps auparavant avait ressemblé à un homme. Dahey à son tour l’aperçut et se précipita vers Aiden, les mains tremblantes.

Le jeune Astre tout à la fois riait nerveusement et pleurait silencieusement. Sans un mot, son cousin posa sa main sur l’épaule de son cousin, détournant son regard du cadavre démembré et couvert de sang.

- Dahey ?
- Oui Aiden ?
- Ça y est ! C’est terminé.
- Qu’est-ce qui est terminé ?
- Lui. L’homme en noir. Je l’ai tué, plus jamais il ne nous fera du mal.

Aiden se leva, silencieux, essuya d’un revers de le manche ses larmes mêlée de sang et rentra rejoindre la Compagnie ainsi qu’ Arkas. Dahey, le regard vide, pensait aux paroles de son frère de sang. Le Balafré capturé, ce n’était pas prêt de s’arrêter. La colère de Seln serait fulgurante face aux pertes d’aujourd’hui. En vérité, tout venait de commencer.

- Achevez les blessés ! ordonna Arkas d’une voix rauque. Fouillez les morts, ce que vous trouvez est pour vous !

Les hommes de Colosse tranchèrent un à un la gorge des survivants agonisants sur le sol poisseux de l’auberge. Certains gesticulèrent, essayant vainement de résister, tandis que la plupart, en état de choc, se contentèrent de fixer le regard hagard la mort fondre sur eux. D’un air détaché, Dahey contemplait ce spectacle désolant. Achever les blessés avait été une de ses premières affectations au sein de la compagnie. Tâche crapuleuse mais néanmoins nécessaire, condition sine qua non d’une bataille. Les victorieux festoyait tandis que les vaincus, à quelques pas de là, trépassaient, immobiles sous la lames des jeunes recrues. Même si ce spectacle avait rythmé sa vie, la première année de service, Dahey gardait toujours en lui le sentiment de dégout. Etre détaché était pour lui une façon de garder au loin ses rêves naïfs d’aventures sans hémoglobines, de victoires sans pertes et de rires sans larmes. Il se doutait d’ailleurs du prochain ordre que donnerais le commandant des murs extérieurs de Colosse :

- Tout le monde dehors ! Jeyn, met moi le feu à cette auberge ! Les autres, aux chevaux !

Lors de leurs arrivées aux abords d’Etain, en début d’après-midi, après plus de deux jours de chevauchée à bride abattue, la troupe d’homme avait mis pied à terre dans un bosquet en bordure des portes Nord d’Etain. Les fortifications laissées sans protections se profilaient au loin, à moins d’une centaine de mètre d’eux. Les chevaux étaient restés dans les sous-bois, sous la bonne garde de trois jeunes mercenaires servant à l’occasion d’écuyers.

La nuit tombée, les Colossiens menés par Arkas et les mercenaires, menés par Dahey, avaient suivit le chemin menant aux portes de la ville, plongée dans les ténèbres et privée de la lumière de la Lune par l’importante ombre des fortifications. Les gardes, soudoyés pour quelques poignées de tribuns s’étaient laissés tomber dans un sommeil plus que profond, le sommeil de l’ignorance, de la cupidité pleinement récompensée ainsi que de la peur imminente d’évènement violents. Deux heures plus tard, la troupe au complet effectuait le chemin en sens inverse, alors que les flammes, sous l’œil hallucinée des gardes, s’élevait petit à petit dans l’air, diffusant dans l’ombre spectrale des rues d’Etain le reflet de la vengeance Colossienne. Qui ne faisait que débuter.

Le Balafré, ligoté et assommé, nageait dans les brumes épaisses de sa conscience, tentant d’émerger tant bien que mal dans la terrible réalité qui l’attendait. Il tenta de s’accrocher à une voix qui murmurait à ses oreilles des paroles incompréhensible mais pourtant charmeuse aux yeux du captif. La voix cajolait son esprit endolori tandis que les murmures enchanteurs eux, semblaient pleins d’une tendre promesse. Les brumes ténébreuses se dispersèrent peu à peu, en même temps que les paroles, elles, devinrent distinctes :

- Tu vas souffrir. Tu seras torturé pendant des mois. Et j’assisterai à tout cela. Foi d’Astre.

Un rire tonitruant déchira la douce enveloppe de la nuit, alors que le Balafré, ligoté telle une bête sur un cheval au galop, sentit son cœur se figer sous la promesse éclatante de sang.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Ven 20 Avr 2012 16:40 
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Localisation: Pourquoi cette question ?
Alors voila. Comme promis je suis venu lire ta fic et maintenant je commente.

Alors tout d'abord c'est pas super joyeux ton histoire hein :Ussop big gloup: ! C'est vachement sombre et glauques par moment ! Surtout l'interrogatoire :Sandji sur le cul:

Sinon c'est très bien écrit, t'as beaucoup de vocabulaire et cela se voit dans ton récit.

Je ne suis ps très douer pour commenter alors je vais me contentez de ça :

Continue, c'est super bien ce que tu fais et tu peux compter sur moi pour continuer a te lire !

Vivement le prochain chapitre :Vogue Merry:

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Ven 20 Avr 2012 21:31 
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Localisation: Comme tout le monde !! À l'apéro ! ;)
Bon mon petit Darki j'ai quelque ptite chose a te dire sur ta fic !! ^^

Elle est tout simplement Génial Franchement je ne vois pas de fautes !!
Tout simplement splendide ! ^^

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Dim 22 Avr 2012 00:01 
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Merci à vous deux pour vos commentaires, c'est agréable de se savoir suivit, malgré le fait que ma fic se complique et s'étoffe peu à peu ! Je vous promet du grand pour la suite !

Comme promis, voici un bonus sur l'univers directement issu de mon univers.
________________________________________________________________________________________________________
Bonus : Chronologie

    Âge du Commencement
  • Dates précises inconnues.

    Âge du Cataclysme :
  • 270 - Pogrom contre le culte d'Arbre.
  • 278 - Découverte de l'Arbre-Démon par les Amazones de Cyréastre.

    Âge de la Guerre
  • 237 - Armées Précieuses levées dans tout les Joyaux.
  • 259 - Fin de la fortification des 16 joyaux.
  • 276 - Fin du conflit opposant Étincelante à Atome.
  • 372 - Naissance de John Astre.
  • 374 - Naissance de Maynard Astre.
  • 377 - Naissance d'Allen.
  • 392 - Mariage de John et Allen.
  • 393 - Mort de Peter Astre. John monte sur le trône.
  • 395 - Naissance de Lystre Astre.
  • 397 - Naissance d'Aiden Astre.
  • 400 - Déclaration de Guerre de Cyréastre : guerre de la Déchirure.
  • 409 - Incendie d'Etain.
  • 410 - Fin de la Guerre de Cyréastre.
  • 411 - Départ de la Compagnie Aidu.
  • 413 - Mort d'Allen.
  • 413-414 - Retour de la compagnie Aidu à Colosse.
  • 414 - Capture du Balafré.

__________________________________________________________________________________________________________

J'ai tenté de faire concis, c'est un boulot de malade pour faire corresponde toute les dates ! Si vous avez plus de question par rapport à la Chronologie ou l'univers, n'hésitez pas Je bosse actuellement sur la carte du monde ou se déroule l'histoire. Prochain bonus ^^

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Lun 30 Avr 2012 23:45 
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Ça y est, j'ai rattrapé ! (j'ai comme une sensation de déjà vu avec cette phrase)

Pour commencer : bravo ! Quel travail, c'est énorme, voir gargantuesque !
En tout cas ça me plaît bien cette histoire.

Pauvres colonies, pauvres Etincelante ! C'est horrible comme traitement, situées entre les deux camps ! J'ai vraiment pitié d'eux (quoique, vu que ça semblait plus despotique que monarchique, un peu moins maintenant).

C'est aussi terrible le traitement que tu réserves à tes personnages : 4 (voir 5 avec Dahey) âmes vengeresse dont un qui est complètement rongé par la vengeance et qui a clairement basculé au dernier chapitre, un autre qui a réussi à faire le deuil tant bien que mal, un insensible (du moins en apparence) et un "cocu" (j'y vais un peu fort, disons un éternel second trop fidèle pour s'imposer). Vraiment terrible, mais où s'arrêtera le drame ? ^^ (j'ai comme l'impression que ça va tourner à la tragédie tout ça).

D'ailleurs, je ne comprend pas trop John Astre (my name is Astre, John Astre ^^). Pourquoi envoyer son fils vers Seln ? N'a-t-il pas conscience que son fils est trop instable et qu'en plus de se faire tuer (la colère et la vengeance aveuglent), il risque de tuer Seln alors qu'il le veut vivant ? Si j'étais lui, je l'aurai mis autre part dans la compagnie Aidu.

Sinon je suis quand même rester sur mon interrogation du début : pourquoi des mercenaires ?
Au début j'avais pensé à un système pour limiter la guerre entre Colosse et Cyréastre, mais apparemment non, puisque Cyréastre semble posséder ses propres combattantes et Colosse ses propres soldats. Du coup, j'aimerai bien une petite explication sur le pourquoi de la création de la compagnie Aidu. A moins que ce soit simplement un groupe qui s'est formé lors de la guerre de la déchirure pour profiter du besoin de soldats des deux camps et ainsi s'enrichir ? (j'espère ne pas avoir raté l'explication, mais je ne me souviens pas l'avoir lue).

Au fait, concernant Cyréastre, je la trouve bien discrète. On entend beaucoup parler mais on ne l'a pas vu à l'action. Hum ... Y aurait-il un lien avec le passage éclair de l'ambassadrice (je suppose que la mystérieuse femme était l'ambassadrice). Je sens qu'elles préparent un mauvais coup, une vengeance contre Colosse surement ... Cette histoire de vérité ... Allez je tente : Aiden un enfant illégitime ? Et puis, je vais même aller plus loin : Cyréastre est en fait alliée avec Seln et le contrôle dans l'ombre. Après tout elles connaissent l'emplacement du temple. (C'est pour le plaisir de faire des hypothèses, ne me répond pas Dark). En tout cas, je sens qu'il se trame quelque chose d'important de ce côté là, pour l'instant ça se déroule trop bien.
Je ne sais pas pourquoi, mais m'imaginer le comte de fer contre une horde de femmes, je trouve que cela a un certain côté comique.

Une question : Atome fait-il partie des 16 joyaux ou est-ce une ville affiliée à Colosse ?

Un passage où je n'ai rien compris :
Dark Knight à la fin du chapitre 7 a écrit:
En poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Aiden projeta les deux garçons à terre, leurs évitant ainsi une mort certaine que leurs promettait l'épée qui passait au-dessus d'eux, à quelques centimètres. Les deux cousins roulèrent sur eux-même alors que l'épée s'abattait une nouvelle fois, trop tard, à quelques millimètres de la tête d'Aiden Astre. Ils se levèrent tout deux prestement et aperçurent enfin leurs ennemis. Un jeune homme, frêle, en armure. Armure usée, mais entretenue, qui fut tel un coup de poing pour les deux cousins. C'était une armure de la compagnie Aidu. Leur assaillant était un flamboyant soldat libre.
C'est incroyable, un coup ils sont plusieurs ennemis, un coup il est tout seul. Même chose pour Aiden et son cousin, ils sont trois, puis deux.
De ce que j'avais compris par la suite il n'y avait que Aiden, son cousin et le pauvre homme (j'ai pitié de lui) employé par Seln.



Une carte !? J'attends de voir ça (pourvu que ce soit mieux que celles de cicatrice).
Me voilà à jour et je le pense au point. Je peux emmagasiner du retard tranquillement maintenant (comment ça des corrections ? Mais il n'y a plus moyen de se reposer peinard ! C'est un crime qui va à l'encontre de la flemmardise française ! (comprendra qui pourra)).


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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Mar 1 Mai 2012 12:26 
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Enitu a écrit:
Ça y est, j'ai rattrapé ! (j'ai comme une sensation de déjà vu avec cette phrase)

Pour commencer : bravo ! Quel travail, c'est énorme, voir gargantuesque !
En tout cas ça me plaît bien cette histoire.


Merci Enitu ! C'est sympa. Je m'investit énormément pour cette histoire, je suis content qu'elle te plaise !

Citation:
Pauvres colonies, pauvres Etincelante ! C'est horrible comme traitement, situées entre les deux camps ! J'ai vraiment pitié d'eux (quoique, vu que ça semblait plus despotique que monarchique, un peu moins maintenant).


En faites, c'est Étain qui à été ravagée et incendiée ^^. Je sais qu'on peut se perdre dans le nom des villes, attend d'avoir droit aux 16 joyaux : le joyeux boxon que ça va être ^^. Le traitement d'Etain est dur mais qui sait, peut-être tirera-t-elle les ficelles de son jeu plus tard ^^


Citation:
C'est aussi terrible le traitement que tu réserves à tes personnages : 4 (voir 5 avec Dahey) âmes vengeresse dont un qui est complètement rongé par la vengeance et qui a clairement basculé au dernier chapitre, un autre qui a réussi à faire le deuil tant bien que mal, un insensible (du moins en apparence) et un "cocu" (j'y vais un peu fort, disons un éternel second trop fidèle pour s'imposer). Vraiment terrible, mais où s'arrêtera le drame ? ^^ (j'ai comme l'impression que ça va tourner à la tragédie tout ça).
.

J'avoue que j'ai bien ris quand j'ai lu le terme de cocu. Pauvre Arkas. Même s'il n'est qu'éternelle second pour le moment, je l'ai pourtant traité à pied d'égalité avec John (ou presque ^^). Il faut garder à l'esprit qu'Allen aimait, elle aussi, éperdument John : sa déclaration d'amour n'aurais rien amener de bon, ni pour lui, ni pour le Comte et sa fiancée, si ce n'est des tensions.

Citation:
D'ailleurs, je ne comprend pas trop John Astre (my name is Astre, John Astre ^^). Pourquoi envoyer son fils vers Seln ? N'a-t-il pas conscience que son fils est trop instable et qu'en plus de se faire tuer (la colère et la vengeance aveuglent), il risque de tuer Seln alors qu'il le veut vivant ? Si j'étais lui, je l'aurai mis autre part dans la compagnie Aidu.


La décision de John est motivée par plusieurs raisons :
1. c'est vers le Balafré que John envoie Arkas et sa troupe : le Balafré n'est qu'un lieutenant de Seln, un sous-fifre. La vie de Seln n'étais la pas en jeu.
2. John n'a pas conscience de l'étendue des dégats chez Aiden : il sait que le jeune homme est quelqu'un de très fougueux : son fils à toujours été ainsi. Cependant, pour John, envoyer Aiden au combat est une manière aussi pour lui de faire voir à son fils les réalité de la mort en face : du combat, du sang, de la mort. Aiden est, malgré ses démons intérieurs, pétrit de rêve et d'aventure avec son cousin. Or, John sait qu'il déchantera (il n'y à qu'à voir Dahey, bien moins rêveur et bien plus mature qu'Aiden après seulement quelques années dans la compagnie). L'envoyer vers le Balafré, bien accompagné (d'Arkas, de Dahey et de Jeyn), c'était prendre un risque calculé.
3. John ne peut pas décider où ira son fils dans la Compagnie. Aiden étant rattaché à la centurie de Dahey, c'était de ce groupe qu'émanait les 15 mercenaires. La souhait de John, quant à son fils à été respecter car c'était Dahey qui menait le groupe. Mais c'était certainement l'une des dernières décision que John imposait à son fils. A l'avenir, c'est Lothar, le capitaine de la Compagnie Aidu qui lui dictera ses actes ^^.

Citation:
Sinon je suis quand même rester sur mon interrogation du début : pourquoi des mercenaires ?
Au début j'avais pensé à un système pour limiter la guerre entre Colosse et Cyréastre, mais apparemment non, puisque Cyréastre semble posséder ses propres combattantes et Colosse ses propres soldats. Du coup, j'aimerai bien une petite explication sur le pourquoi de la création de la compagnie Aidu. A moins que ce soit simplement un groupe qui s'est formé lors de la guerre de la déchirure pour profiter du besoin de soldats des deux camps et ainsi s'enrichir ? (j'espère ne pas avoir raté l'explication, mais je ne me souviens pas l'avoir lue).


La Compagnie Aidu s'est formé il y a très longtemps : c'est une des plus vieilles compagnie de mercenaires à arpenter le monde en quête de richesse et de travaille bien rémunéré. Reconnus de tous, les flamboyant soldats libres louent leurs service à qui les paye bien. A notre étape de l'histoire, Lothar, bien qu'indépendant de tout conflit lors de la Guerre de la Déchirure, à accepter la requête de Colosse et de servir le Comte de Fer, en échange évidemment, d'argent. Cependant, ces longues années passée à guerroyer auprès des hommes de Colosse et de leurs meneur a créer entre eux un lien d'amitié très fort : c'est d'ailleurs pour cela que la compagnie à arpenter la Plaine d'Argile par après, même lorsque le contrat était finis, pour anéantir les derniers bastions de résistance aux alentours de Colosse. C'est donc bien l'argent qui motive cette énorme troupe de mercenaire. Quant à savoir pourquoi John à eu besoin de faire appel à eux et pourquoi cette guerre se nomme "La Guerre de la Déchirure", tu le découvriras bientôt normalement ^^

Citation:
Au fait, concernant Cyréastre, je la trouve bien discrète. On entend beaucoup parler mais on ne l'a pas vu à l'action. Hum ... Y aurait-il un lien avec le passage éclair de l'ambassadrice (je suppose que la mystérieuse femme était l'ambassadrice). Je sens qu'elles préparent un mauvais coup, une vengeance contre Colosse surement ... Cette histoire de vérité ... Allez je tente : Aiden un enfant illégitime ? Et puis, je vais même aller plus loin : Cyréastre est en fait alliée avec Seln et le contrôle dans l'ombre. Après tout elles connaissent l'emplacement du temple. (C'est pour le plaisir de faire des hypothèses, ne me répond pas Dark). En tout cas, je sens qu'il se trame quelque chose d'important de ce côté là, pour l'instant ça se déroule trop bien.
Je ne sais pas pourquoi, mais m'imaginer le comte de fer contre une horde de femmes, je trouve que cela a un certain côté comique.


Je ne te répond pas. Cependant, la femme, dans le cours extrait, n'est pas l'ambassadrice de Colosse. Elle se trouve à Cyréastre (voilà, la précision spacio-temporelle est faites ^^). La vérité quant à elle...haaa, cette vérité, quand elle éclatera ^^

Citation:
Une question : Atome fait-il partie des 16 joyaux ou est-ce une ville affiliée à Colosse ?


Ni l'un, ni l'autre. Atome est un cas spécial, indépendant de tout, au même titre que Cyréastre, Colosse et Port-Lumière.

Citation:
Un passage où je n'ai rien compris :
Dark Knight à la fin du chapitre 7 a écrit:
En poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Aiden projeta les deux garçons à terre, leurs évitant ainsi une mort certaine que leurs promettait l'épée qui passait au-dessus d'eux, à quelques centimètres. Les deux cousins roulèrent sur eux-même alors que l'épée s'abattait une nouvelle fois, trop tard, à quelques millimètres de la tête d'Aiden Astre. Ils se levèrent tout deux prestement et aperçurent enfin leurs ennemis. Un jeune homme, frêle, en armure. Armure usée, mais entretenue, qui fut tel un coup de poing pour les deux cousins. C'était une armure de la compagnie Aidu. Leur assaillant était un flamboyant soldat libre.
C'est incroyable, un coup ils sont plusieurs ennemis, un coup il est tout seul. Même chose pour Aiden et son cousin, ils sont trois, puis deux.
De ce que j'avais compris par la suite il n'y avait que Aiden, son cousin et le pauvre homme (j'ai pitié de lui) employé par Seln.


Quand un passage est pas forcément bien écrit et qu'en plus, les fautes s'en mèlent, ça donne un Enitu qui n'à rien compris, et c'est bien normal ^^.
Ré-écrit, ça donne ça, dis moi si c'est plus compréhensible :

[quote=correction du passage]En poussant sur ses jambes de toutes ses forces, Aiden projeta son cousin, ainsi que lui même à terre, leurs évitant ainsi une mort certaine leur leurs promettait l'épée passant au-dessus d'eux, à quelques centimètres. Les deux cousins roulèrent sur eux-même alors que l'épée s'abattait une nouvelle fois, trop tard, à quelques millimètres de la tête d'Aiden Astre. Ils se relevèrent tout deux prestement et aperçurent enfin l'ennemi. Un jeune homme, frêle, en armure. Armure usée, mais entretenue, qui fut tel un coup de poing pour les deux cousins. C'était une armure de la compagnie Aidu. Leur assaillant était un flamboyant soldat libre.[/quote]

Voilà ^^.

Pour la carte, j'aimerais qu'elle fasse assez ancien, un peu comme toute les cartes que l'on trouve au début d'un bouquin de fantasy. C'est pour ça que je prend bien mon temps, de plus je n'ai pas encore tout décidé de l'endroit où se positionneront les villes ^^

Citation:
Me voilà à jour et je le pense au point. Je peux emmagasiner du retard tranquillement maintenant (comment ça des corrections ? Mais il n'y a plus moyen de se reposer peinard ! C'est un crime qui va à l'encontre de la flemmardise française ! (comprendra qui pourra)).


Pour les gens qui nous lisent, Enitu n'aura plus le loisir d'emmagasiner du retard sur ma fic car il à gentiment accepté d'être mon correcteur. Un brave gars, n'est-ce pas ? ^^

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2012 17:48 
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Ouaw. Une pause de près de 2 mois. C'est très très long, vachement long. Révision et examen m'on tenus loin (trop loin !) d'Astre pendant un long moment, mais j'ai grâce à ça pu construire mûrement ce chapitre, qui est le plus long et un de ceux qui apporte le plus d'information sur le contexte géo-politique, historique et mythologique de l'univers que j'ai créé.

Vous trouverez aussi, à la fin du chapitre, une carte, le bonus promis lors du dernier chapitre, situant les villes déjà évoquée et quelques cours d'eau. Elle évoluera évidemment au fil de l'histoire et sera toujours marqué d'un repère permettant de situer l'action.

Petite nouveauté, qui n'en est pas vraiment une : je garde le système de numérotation des chapitres, mais indique, dans le titre, l'endroit où se déroulera l'action. Ainsi, cela évitera à certains de se retrouver au milieu du chapitre en se demandant encore où se déroule l'action ^^.

Enfin, je tiens à remercier particulièrement Enitu, qui à mis sa santé mentale en jeu pour me corriger ce chapitre ^^. Malgré ma lecture attentive, il restait encore pas mal de faute, merci à toi, Enitu, de m'aider à m'améliorer (car il faut savoir qu'Enitu ne corrige pas le texte sans explication, toutes les fautes sont expliquée. Un chic type ^^

Sur ce, voici le résumé :
Citation:
Suite à la tentative d'assassinat sur Aiden, l'orphelin enrôlé par Seln délivre toutes les informations concernant le Balafré, un sous-fifre de ce dernier chargé de veiller au bon déroulement de la mission depuis Étain. Profitant de cette source d'information, John Astre envoie Arkas, le commandant des murs extérieurs et ami, Aiden, son fils cadet et Jeyn, un combattant de talent, ainsi que plusieurs hommes de sa milice. Des hommes de la compagnie Aidu, compagnie de mercenaire la plus terrible et renommée au monde les accompagnes, avec pour objectif de cueillir le Balafré dans une taverne. Après une bagarre et un massacre, le Balafré est capturé.

Dans un même temps, John a envoyé son fils ainé, Lystre, vers le rocher de la Seconde Chance, en compagnie du maître d'arme Allister. A eux deux, ainsi qu'une poignée d'hommes, ils sont chargés d'amener au village montagneux les vivres et les nouveaux travailleurs condamnés pour leurs crimes à travailler au Rocher sous la houlette de Maynard Astre, frère du Comte John. Lystre, par la même occasion, est chargé de récupérer une lettre de son Oncle et de la rapporter directement à son Père.


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Chapitre 11 : Sur les Flancs de la Montagne Titan



La troupe longeait tranquillement le flanc de montagne, l’agréable bruit de sabots contre le sol rocailleux rythmant la journée ensoleillée. Lystre chevauchait en compagnie d’Allister, côte à côte au beau milieu de la formation serrée qui arpentait le chemin sans cesse montant. La route, assez large pour que cinq cavaliers passent de front, offrait une vue superbe sur la Colossade, vaste ponton de pierre se projetant dans la mer, que d’énormes monte-charges surplombaient. La montagne Titan se trouvait, en effet, aux bords de la mer Grimmaldur et offrait donc, pourvu qu’on veuille bien faire plusieurs lieux, une superbe vue sur la mer bordant le littoral. Et sur ce bord de mer : la Colossade. Immense structure entièrement faite de pierre, capable d’abriter plus d’une cinquantaine de galions des terribles tempêtes venant de Grimmaldur. Construit depuis des centaines d’années, ce ponton était gardé par les plus anciens Comtes de Fer, statues énormes disséminées de part et d’autre du port, immuables, telles des divinités protectrices. Personne, depuis son existence, n’avait osé s’attaquer à ce monument. Pénétrer sur la Colossade, c’était pénétrer sur le territoire des Astre : c’était oser se mettre sous le courroux de son Protecteur. Cette immense construction de pierres avait été construite pour une raison toute simple : commercer avec Port-Lumière. Atteindre la ville portuaire, par voix terrestre était une tâche des plus ingrate, des plus fatigante et pouvait aussi se révéler des plus dangereuse, tandis que la route par la mer était, elle, d’une simplicité enfantine, telle une route lumineuse dans une obscurité oppressante. Le seul obstacle, évitable pour tout marin chevronné, était de s’éloigner de la côte pour échapper aux récifs acérés et mortels. Seules les tempêtes les plus violentes tenaient éloignées de la mer les cargaisons de pierres précieuses et de métaux lourds. Elles pouvaient se révéler sur Grimmaldur aussi soudaines que violentes et brèves. Les dégâts, alors, étaient catastrophiques tant en vies humaines que en biens précieux. C’était aussi une des raisons pour lesquelles la guerre par bateau n’avait presque jamais lieu : à coup sûr, la mer aurait balayé les bateaux de violentes déferlantes, comme si la nature elle-même ne tolérait pas la violence sur les eaux. La Colossade, depuis son existence, n’avait jamais connu la guerre. Aucun sang versé par les armes ne s’était répandu sur ses pierres de granite mat.

Sanae marchait péniblement, suivant la lente procession sur le chemin grimpant. Les poignets liés par une corde rattachée au pommeau de la selle du Maître d’Arme Allister, l’orphelin marchait péniblement, sa main droite l’élançant terriblement. La douleur, lors de ces moments de plus en plus longs, l’agrippait, tel un homme à l’agonie et le traversait de part en part, remontant le long de sa main mutilée pour cogner dans la poitrine de l’homme, telle une cloche en pleine tempête. Plusieurs fois, sous la douleur, Sanae avait trébuché, manquant de s’étaler dans les déjections du cheval qui le précédait. Seule sa détermination à ne pas paraître plus misérable qu’il ne l’était déjà lui avait permis de ne pas tomber. Poings liés, le garçon s’était fait conduire chez Seln, poings liés également il allait rencontrer son nouveau foyer, là où une vie de travail et de douleur l’attendait. Il contemplait, le cœur aux bords des lèvres, son semblant de main. Le cadet des Astre ne l’avait décidément pas raté, alors que les moignons sanglants de ses défunts doigts continuaient de saigner malgré le bandage de fortune entourant sa main et ce, dès qu’ils rencontraient le moindre contact : la croûte tardait à se former, laissant la chair et les moignons d’os à vif. Sa blessure incarnait pour lui tous ses malheurs, toute sa faiblesse et sa lâcheté d’avoir accepté une telle mission.

Le voyage en compagnie du Balafré et de sa petite troupe lui avait permis d’apprendre, rapidement, à quel point le pouvoir en place à Colosse était aimé de tous. La famille Astre incarnait, dans la plaine d’Argile, l’immuabilité, l’honneur et la fidélité, là où la plupart des dirigeants des Joyaux se comportaient en véritables despotes. Les habitants des Joyaux entourant Colosse aspiraient à avoir un tel monarque, juste et compatissant. La montagne Titan s’élevait pour eux au loin : inaccessible vie de paix. Une paix plutôt troublée, avec la mort d’Allen, la femme de John Astre. Sanae s’était vite rendu compte à quel point la mort de la comtesse avait étonné et ému les foules. Cette femme, apparemment la bonté incarnée avait subit le sort que lui-même s’apprêtait à infliger à l'un de ses fils. Longtemps avant de passer à l’acte, ses nuits furent brèves, entrecoupées de sombres cauchemars accablants de culpabilité. De longues coulées de sueurs froides avaient rythmé le décompte des jours précédant le moment critique. Chaque jour, Sanae guettait la moindre possibilité d’échapper à sa funeste mission : mais rien n’avait été laissé au hasard par ce monstre de Seln et jusqu’au tout dernier moment, un sous-fifre du Balafré l’avait accompagné. L’homme, connu uniquement sous le nom de Barbu avait guetté ses moindres faits et gestes de son regard perçant et pervers. Sa barbe, broussailleuse et mal entretenue mangeait une bonne partie de visage, couvrant ses joues trop rondes et ses hautes pommettes. Même maintenant, l’orphelin ne pouvait se rappeler que de ses yeux, annonciateurs de mort, et de sa barbe, monstrueuse. Le cœur du captif se serra : qu’un tel homme l’ai accompagné dans ses derniers pas d’homme valide était pour lui un supplice. Peut-être même avait-il regardé Aiden Astre lui infliger cette mutilation. Peut-être avait-il vu le fils du Comte se jeter sur lui, prêt à lui planter son épée en plein crâne. Mais personne n’était intervenu, excepté le cousin Dahey, à qui il devait la vie. A ce moment précis, Sanae aurait préféré voir sa vie de misère et de déception se terminer là, dans la ruelle déserte, à l’abri des regards indiscrets, de la pitié des gens et de la colère de Titan.

Mais Lumière en avait décidé autrement : son agonie devait continuer, jusqu’à ce que Maynard Astre, l’Oncle, comme l’appelait l’homme qui chevauchait en compagnie d’Allister, décide que son calvaire avait assez duré. Sanae ne se faisait pas d’illusions : il s’attendait à rester enfermé au Rocher de la Seconde Chance pendant de nombreuses longues années. Un prisonnier, poings liés mais dépourvu d’attache à un cavalier, s’avança à sa hauteur, un sourire sous les lèvres :

- Alors c’est toi le fameux assassin ? T’es qu’un mioche !
- …
- Ho, tu préfères ne pas parler ? C’est ton choix. Belle blessure en tout cas. Tu souffres ?
- Beaucoup.
- Imagines ce que ce sera au Rocher alors ! Vont pas te faire de quartier là-haut, surtout Maynard Astre. T'as voulu tuer son neveu quand même. C’était pas très malin de ta part… dit l’homme d’âge moyen en dévoilant tous ses chicots dans un sourire moqueur.
- Je te rappelle que tu es dans la même position que moi : les poings liés en route vers le Rocher.
- Bonne réponse camarade ! Mais moi, j’ai toujours mes deux mimines et je suis prêt à m’en servir. De deux, même si nous nous trouvons dans la même position toi et moi, une chose nous sépare.
- Laquelle ? Mis à part l’odeur ?
- Elle est toute simple mon gars. J’ai tenté de tuer l’homme qui a agressé mon vieux père dans une ruelle sombre et qui lui à foutu une telle frousse que son vieux cœur a lâché. Ce type était lâche, cruel et un sale type, il méritait ce qui lui est arrivé. Mais toi….toi pauvre fou, tu t’es attaqué à la famille la plus juste et la plus aimée de Colosse. Au ciment même de notre ville. Tu n’es qu’un misérable vermisseau qui a tenté de tuer les étoiles de ce monde. Tu n’es qu’une merde !

Deux larmes perlèrent aux coins des yeux de l’orphelin. Certes, tout ce que l’homme lui disait, il le savait, au centuple, il en était convaincu au plus profond de lui-même. La réalité de sa lâcheté et de son manque d’honneur l’agrippait à la gorge, le faisait même suffoquer par moment. Le savoir était une chose, mais l’entendre lui plantait un couteau de plus dans son cœur meurtri. La tête basse, Sanae contempla une nouvelle fois son moignon, d’où le sang affluait et tâchait la loque faisant office de bandage. Il avait l’impression que ce qu’il avait tenté de faire, même sous la contrainte, le condamnait à l’impureté éternelle, que rien, plus rien ne pourrait être beau sans être tâché par ses actes passés. La voix de l’homme, une nouvelle fois, le sortit de ses tristes pensées :

- Une dernière chose qui nous différencie toi et moi : j’ai réussi. J’ sais tuer. Ne l’oublies pas, au Rocher. Moi j’ t’oublierai pas.

Le soleil disparaissait au loin, de l’autre coté du versant de la montagne Titan, lorsque Lystre et Allister décidèrent de mettre le pied à terre et d’installer le campement de nuit. Avancer sur la voie grimpant au Rocher de la Seconde Chance de nuit aurait été dangereux, malgré le chemin en assez bon état. Rien ne les pressait et ni Lystre ni Allister ne voulait risquer qu’un cheval ne se blesse sur une pierre traitresse. Une grotte peu profonde constituait leur abri de fortune, leurs garantissant un paravent naturel. L’exigüité de la grotte leur permettait d’allumer un feu et de profiter de sa chaleur, sans que celle-ci ne s’évapore au gré des vents. Enfin, cette grotte, répondant au nom de Grotte du Goth, selon Allister, permettait de se défendre en cas d’attaque de manière pratique, avec peu d’hommes. Les prisonniers furent maintenus au sol, liés aux chariots de provisions eux même stationnés contre le flanc de la grotte. Les soldats Colossiens, eux, interdits d’alcool, se réchauffaient tant bien que mal, prenant la garde auprès des prisonniers par deux, à tour de rôle. Lystre et Allister, quand à eux, avait décidé de prendre le premier quart de surveillance à l’entrée de la grotte. Les événements des derniers mois et la perte tragique d’Allen avait resserré les liens entre le maître et l’élève. Allister n’avait plus jamais quitté l’aîné des Astre, tant pour sa protection à lui, que pour le souci que le vieux maître d’arme se faisait lorsque son protégé n’était pas en vue. Des deux garçons Astre, c’était Lystre qu’affectionnait le plus le vieil homme : tout au contraire d’Aiden, le cadet des Astre avait en lui cette flamme qui faisait de lui un homme profondément bon et compatissant. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle Allister veillait sur lui presque chaque instant. Plus que tout, il redoutait que le jeune homme ne doive faire face à une expérience de la vie peu agréable de par sa trop grande gentillesse.

En plus de cela, Allister, de par sa nature de maître pour Lystre, se projetait, de plus en plus, dans un avenir à jamais inaccessible, où le fils qu’il aurait pu avoir ressemblait à Lystre d’une saisissante façon. L’homme d’âge mûr n’avait jamais véritablement cicatrisé de la perte de sa femme et de son fils le même jour, lors de l’accouchement. L’enfant était né, mort. Alors qu’Allister serrait tout contre lui l’enfant qui jamais ne pourrait être le fils vigoureux dont il avait toujours rêvé et le digne héritier de son courage et de sa force, sa femme, les yeux larmoyants, avait serré une dernière fois la main de son mari, avant de lui murmurer dans un dernier souffle les mots tant chéris, qu’il avait entendu maintes et maintes fois et qui pourtant, continuaient de faire battre son cœur plus vite, plus fort. Dans un hurlement de détresse, John avait retrouvé le maître d’arme seul dans la chambre, son fils dans un bras, contre son torse, sa femme, endormie dans la mort dans son autre bras, la tête posée sur son épaule. L’homme avait alors regardé John, le regard empli d’une détresse palpable et implorante. « Tuez-moi » avait été ses premiers mots d’homme veuf au Comte, d’une voix suppliante et brisée sous la douleur. Le Comte de Fer avait alors giflé l’homme, avant de saisir l’enfant dans ses bras avec une douceur incroyable. D’une voix ferme, il avait alors dit « C’est terminé Allister. Fais-lui tes adieux. Qu’elle parte en Annean avec tout ton amour. Je m’occupe de l’enfant ». Le Comte s’était détourné de lui et avec l’aide d’Allen, s’était occupé de l’enfant mort-né, le lavant et l’enveloppant d’une étoffe de soie parée de l’emblème des Astre. Ils avaient ensuite veillé toute la nuit sur Allister. John, pour l’empêcher de faire une bêtise, Allen pour partager sa peine et pleurer avec lui. De cette nuit, tragique et synonyme d’horreur, le chevalier et maître d’arme retenait toute la compassion et l’amitié que son Seigneur et Maître lui avait témoigné.

Assis tout deux sur de grosses pierres, l’homme aux cheveux poivre et sel aiguisait la lame de son épée à l’aide d’une pierre à aiguiser, plongé dans ses souvenirs échus d’un passé douloureux. Lystre, quand à lui, les yeux perdus dans l’immensité de Grimmaldur, rompît le monotone bruit d’acier provenant du frottement de la pierre contre le tranchant de l’épée :

- Que va-t-il lui arriver Allister ?
- A qui, jeune Maitre ?
- A Sanae.
- Qui est-ce ?
- L’assassin. Enfin, je ne sais pas si on peut l’appeler comme ça, vu qu’il n’a tué personne au final.
- Je ne savais même pas qu’il s’appelait ainsi. Il travaillera comme les autres. Il doit payer pour ses fautes et ce qu’il a tenté de commettre.
- Mais il lui manque une main ! Il ne saura pas travailler !
- Ho, croyez-moi, on trouvera le moyen de le faire travailler là-bas. J’ai vu votre Oncle faire travailler des gars plus amochés que ce môme.
- Comment ça ?
- Je ne pense pas que ça vous plaira d’entendre ça, jeune Maître. Ce n’était pas joli à voir et je ne voudrai pas que vous jugiez votre Oncle négativement. Ce qu’il fait, il le fait pour votre Père, fidèlement en plus !
- Dis-moi Allister. Je ne tiens pas à être étonné en arrivant là-bas.
- Si vous y tenez. Il y a de ça quelques années, un gars de la Basse-Ville de Colosse avait tenté de tuer un aubergiste pour lui voler sa caisse. Selon les témoins, l’homme était complètement soûl quand il s’est attaqué à l’aubergiste. Pas de chance pour lui, la milice de la ville est arrivé trop tard, l’aubergiste avec déjà eu le temps de le mettre K.O. et de lui broyer les mains et les bras avec un énorme marteau. Si les soldats n’étaient pas intervenus, certainement qu’on aurait trouvé le crâne du pauvre gars totalement éclaté. Ses bras sont devenus totalement inutilisables pour le coup, et pourtant, votre Père l’a quand même condamné au Rocher. C’est moi qui l’ait conduit jusqu’au Rocher et moi aussi je me posais la question : comment ce gars va-t-il s’en sortir ?
- Et alors ? Mon Oncle lui a donné quoi comme tâche ?
- Transports. Dans les mines de Titan, il y a ceux qui piochent et cassent la pierre, ceux qui déblayent en remplissant de gros seaux de bois, et ceux qui transportent ces seaux à la fouille. Il faisait partie des transporteurs.
- Sans bras ?
- Votre Oncle n’a pas mis longtemps à trouver une solution : s’il ne pouvait pas porter les seaux à la main, il allait devoir les porter à la force de ses dents. Les palanches étaient interdites depuis que plusieurs bagarres avaient éclatées et qu’un garde avait perdu son œil. Et tirer les seaux par une corde attachée à sa taille était impossible : le dénivelé de la mine était trop fort. Il ne restait plus que cette solution. Ça n’a pas mis longtemps pour que ses dents se brisent. Finalement, le gars a préféré se laisser mourir en arrêtant de manger. Tu penses bien que ton Oncle n’a pas pris la peine de le nourrir avec des aliments liquide. L’homme à vite dépéris…
- Puisse-t-il trouver le repos en Annean ! Comment mon Oncle a-t-il pu faire ça ?
- Ne blâmez pas votre Oncle, jeune Maitre…il ne fait qu’obéir à la justice qui existe au plus profond de ses tripes et de ceux de tous les membres de votre famille. Il fait ça pour Colosse. Pour nous tous.
- Mais…je trouve ça profondément injuste une telle inhumanité ! A quoi sert la justice si elle n’est pas teintée de tolérance et d’humanité ?
- Ho vous savez…toutes ces questions à la limite de la philosophie m’ont toujours largement dépassées. Mais ce que l’expérience de ma vieille carcasse m’a appris, c’est que l’homme dont la justice est nuancé d’humanité et de bonté, fini toujours avec un poignard entre les omoplates. Parce qu’une justice nuancée d’humanité est une justice laxiste ! Et le laxisme est la porte ouverte à toutes les dérives !
- Mais pourtant, je considère la justice de Père comme humaine ! Il aurait pu condamner à mort Sanae ! Pourtant il est encore en vie !
- Pour moi, maitre Lystre, il n’y a que les hommes qui peuvent être humain ou inhumain. C’est le paradoxe de tout homme. Chacun d’entre nous peut basculer dans le bien ou le mal à chaque instant. Je pourrai très bien égorger l’orphelin dans son sommeil tout comme je peux suivre la justice de votre Père. Seul l’être humain à la capacité de l’être ou non. La justice n’est qu’un concept abstrait ! La justice du Comte de Fer n’est pas humaine : c’est la justice des Astre. Votre famille, Lystre !
- Je n’avais jamais vu les choses sous cette forme…pour quelqu’un qui est dépassé par la philosophie, tu t’en sors bien !
- La philosophie est pour les hommes de paroles, retranchés derrière leur forteresse, à l’abri des souffrances, de la douleur, du sang. De la mort, même. Je ne suis pas philosophe, j’apprends juste de la vie : la moindre chose qu’elle peut m’apprendre, je le saisis. Retenez ça jeune Lystre : ce que l’on n’apprend pas de la vie de la manière douce, les autres se chargeront de nous l’apprendre de la manière forte !
- Je sais déjà ce que tu vas me dire : ouvres les yeux bien grand, analyse et agis. Tu me répètes ça depuis mes cinq ans !
- Et je suis heureux de voir que ça vous a gardé en vie jusqu’ici. Cette maxime est applicable n’importe quand et dans n’importe quelle situation : en politique, sur le champ de bataille, dans un combat au corps à corps. Ainsi qu’avec les dames !
- Je n’ai pas eu vraiment l’occasion d’essayer ça avec une femme. Elles se font trop rares dans la citadelle et je n’ai pas assez l’occasion de côtoyer d’autres jeunes dans les villes voisines.
- La nouvelle ambassadrice de Cyréastre est en route, selon les rumeurs. Une jeune femme merveilleuse, tant physiquement qu’intellectuellement. Vous pourrez vous exercer sur elle.
- La vieille Ada s’en va ?
- Ses problèmes de rhumatismes s’aggravent. Elle part pour Port-Lumière, plus au Sud. Là-bas, le bon temps devrait apaiser quelque peu ses douleurs. Elle part dans deux jours, d’après ce que j’ai entendu !
- Nuage soit loué de débarrasser Colosse de cette femme !

Céphidie Ada était la plus ancienne et la plus respectée des ambassadrices de Cyréastre. Occupant ce poste depuis ses vingt ans, la jeune et jolie femme s’était peu à peu muée, au fil des saisons, des ans, des générations, en une femme acariâtre et sèche comme une branche d’arbre. Sur plus de quatre-vingts années de métier, Céphidie avait finalement passé que peu de temps dans sa ville natale : mais force était de constater que le temps passé loin de chez elle n’avait en rien altéré les qualités inhérentes à la ville dont elle était issue : charisme incroyable, volonté d’acier et intransigeance sur certains points. Céphidie avait toujours été, aux yeux de la Déesse-Impératrice la meilleur ambassadrice de la ville matriarcale : on ne faisait appel à la vieille femme que pour des situations critiques, où la plus grande délicatesse s’imposait envers les ôtes, tout en gardant une poigne de fer pour défendre les intérêts de Cyréastre. Sa tâche avait été des plus importantes au sortir de la Guerre de la Déchirure. C’était notamment grâce à elle que le Comte de Fer avait accepté d’arrêter la poursuite et l’exécution systématique des Cyréens présents sur le territoire des Astre sans laissez-passer. C’était encore elle qui, forte d’une expérience unique, avait convaincu par courrier, des mois plus tôt, Lothar et la Compagnie Aidu d’accepter le contrat offert par la Déesse-Impératrice. Personne ne pensait cette tâche possible et pourtant, Céphidie, elle, l’avait fait. La jeune femme inspirait à Lystre des souvenirs pour le moins écœurant : forcé dès son plus jeune âge, à baiser la main de cette vieille dame à la peau asséchée. Ecouter, non sans efforts, l’explication des us et coutumes à Cyréastre. Chaque ambassadeur à Colosse se devait de transmettre aux enfants du Comte les connaissances élémentaires de leur ville respective. Mais c’était bel et bien avec la vieille Ada que Lystre avait le plus peiné : il n’avait retenu de Cyréastre que l’horreur de femmes fortes de caractère au pouvoir, sous le joug de la Déesse-Impératrice. Les hommes, reproducteurs, presque cantonnés à de l’élevage. Et les terribles Amazones, d’une efficacité et d’une violence détonante. Non, décidément, de Céphidie Ada, aucun bon souvenir ne lui restait et c’était d’un très bon œil qu’il voyait le départ de la vieille femme en une demeure plus chaude, au Sud.

- Du sang neuf ne pourra faire que du bien aux relations entre nos villes !

Allister partit dans un rire compulsif qu’il ne put réprimer et qui provoqua, au bout de quelques instants, l’hilarité chez son élève et ami :

- Je pense plus tôt, Maître Lystre, que le sang neuf fera du bien à votre vue !
- Et à vos vieux yeux aussi !
Les deux hommes repartirent dans un rire communicatif, heureux de la présence l’un de l’autre. Jamais Lystre n’oublierait que c’était grâce à l’enseignement du maître d’arme qu’il était encore en vie aujourd’hui. Seuls ses enseignements ressurgis au moment propice lui avait permis d’éviter la tentative de meurtre. Le jeune homme en restait conscient, plus que tout.

La nuit noire s’était étendue de tout son long sur Titan, comme une couverture recouvrant le corps trop froid d’un bambin La clarté de la Lune Ensanglantée se répercutait sur les eaux lisses de Grimmaldur, tandis que les étoiles, scintillantes dans le ciel noir, éclairaient le visage malicieux et buriné d’Allister :
- Savez-vous pourquoi on appelle cette grotte la « Grotte du Goth » ?
- Non, je n’en ai aucune idée !
- Cette histoire est toute simple et vraiment belle. Elle est connue de pas mal de gens à Colosse, mais elle l’était aussi à Entenebrae.
- Mais, c’est loin de plusieurs milliers de lieux !
- C’est parce que cette histoire concerne directement l’un de ses habitants, quand Entenebrae était encore habitée. Le Goth vivait là-bas, il était Bourreau. C’était une belle position là-bas, une très belle position. Les Bourreaux n’étaient pas le terme correspondant à notre bourreau traditionnel. C’était un Ordre, une branche de la milice d’Entenebrae, chargé de traquer, débusquer et exécuter les criminels ou chaque personne dont le Roi Sectra Tenebrae voulait voir la tête au bout d’une pique. Un jour, le Goth fut envoyé au village de Gris-sels, abattre une famille complète de gens pris sur le fait en train de voler pour survivre. Et là, il a fait son travaille minutieusement, comme toujours. Ce n’était pas un méchant type, il faisait juste ce qu’on lui ordonnait. Il a donc décapité le père, la mère, le frère, tchac ! tchac ! tchac ! Et puis…
- Et puis quoi ?
- Et puis, il a posé son regard qui en avait vu des horreurs, sur la dernière survivante de la famille, sa prochaine victime : c’était la plus jolie femme qu’il avait pût voir de sa vie, mais surtout, ses yeux, jeune Lystre, ses yeux, l’ont subjugué dès le premier regard. Un regard pur mais digne et malgré la crasse, le Goth a tout de suite pu voir en elle la noblesse de son sang. Pas forcément de son nom, mais vous savez fort bien que la noblesse ne provient pas forcément du nom que l’on porte, le plus glorieux soit-il. Bref, je poursuis. Le Goth n’a pas pu exécuter cette jeune femme, il en était incapable, le simple fait de la regarder avait suffit pour qu’il juge, dans son cœur, que cette femme était innocente et qu’il se promette, sur sa vie, de la protéger quitte à y laisser sa vie. Et alors qu’il levait sa hache en l’air alors que la tête de la pauvre était appuyée sur une énorme souche de bois, il lui a posé une simple question : veux-tu vivre ?
- Elle a dit oui ?
- La jeune femme l’a regardé, plusieurs longues secondes qui ont dû paraître au Goth une éternité : et elle a dit oui.
- Qu’a fait le Goth alors ?
- Il a abattu sa hache mais pas sur le cou de la jeune fille : sur le garde du village le plus proche de lui. D’après l’histoire, il l'a coupé en deux d’un seul coup. Puis, le temps que le garde qui maintenait la jeune femme contre la souche dégaine son épée, sa tête se retrouva séparée du corps. Alors le Goth lui a pris la main, a volé deux chevaux à l’écurie la plus proche et s’est enfuit avec elle.
- C’est incroyable ! On les a poursuivis ?
- Evidemment, sinon cette grotte dans votre dos n’aurait jamais porté le nom qu’elle porte aujourd’hui. Quand l’ordre des Bourreaux l’a su, ils n’ont pas hésité à lancer à leurs trousses plus d’une vingtaine de Bourreaux. La garde de Gris-Sels aussi, a presque déserté le village pour les poursuivre. Plusieurs fois, Le Goth et la femme ont failli être rattrapés. Plusieurs fois le Goth à du prendre des vies pour sauver celle qui l’avait subjugué en un seul regard. Le temps passé à fuir et à partager des moments si intenses les ont rapprochés. L’histoire raconte que leur première nuit d’amour se passa au beau milieu du carnage que le Goth venait de commettre, quelques instant auparavant, et que ses lèvres étaient encore tintées du sang de ses ennemis lorsqu’ils échangèrent leur premier baiser.
- Pas des plus romantique…
- Je vous l’accorde. Finalement, la fuite les a menés dans les dédales rocailleux de la montagne Titan. C’est là que l’Ordre des Bourreaux les a rattrapés. Imagines, vingt personnes que tu sais aussi forte que toi, te poursuivre en imaginant si fortement ta mort qu’elle résonne sur les parois de la montagne. C'est ici que tout allait se jouer. Là, le Goth cacha sa femme dans la grotte jute derrière nous, et s’est assis, paisiblement sur l'une des pierres sur laquelle nous somme actuellement. Il a attendu patiemment ses poursuivants qui n’ont pas mis longtemps à arriver. Alors, le Goth s’est planté au beau milieu de l’entrée, décidément pas large du tout : juste de quoi pour lui manœuvrer son arme et empêcher ses assaillants de le submerger par leur nombre. Et il a attendu qu’ils viennent à lui, un par un. Il les a tous affrontés, chacun d’entre eux, réussissant l’exploit de les abattre les uns après les autres. Non sans mal. Le dernier Bourreau qu’il abattit eu juste le temps de planter sa dague dans sa cage thoracique, la défense du Goth étant à la fin presque inexistante, à bout de force. Et alors que son dernier ennemi expirait dans un dernier râle, le Goth n’a eu la force que de se traîner jusqu’au plus profond de la grotte, où était caché sa femme pour qui tant de sang avait été versé. Il mourut dans ses bras, après un dernier baiser tinté de sang mais aussi d’un amour profond.
- Quelle histoire ! C’est incroyable ! Dommage que la fin soit si triste. On sait c’est qu’est devenu la femme ?
- Elle est à l’origine directe de la légende portant sur la fin d’Entenebrae. D’après la légende, à laquelle je vous avoue ne pas croire, le Goth, lors de leur première nuit d’amour, la mit enceinte. Mais la tristesse de la perte de son Goth et la haine qu’elle éprouvait envers Entenebrae engendra un fléau, un monstre immatériel qui ravagea la ville pour venger son défunt père : contamination des puits, mort subite des nourrissons, incendie ravageur. Tout ce qui a mené subitement Entenebrae à sa fin.
- Quelle histoire encore une fois ! Je ne m’étais jamais douté que la grotte portait une telle histoire sur ses épaules.
- Et pourtant…les hommes sont capables des plus grands exploits pour sauver ceux qu’ils aiment.

Une ombre passa sur le visage d’Allister qui sursauta, l’espace d’un instant, non de peur mais de surprise : venant du chemin menant au Rocher, huit hommes descendaient la montagne, une torche dans la main, une arme dans l’autre. D’un bond, les deux amis se levèrent, la main sur la garde de leurs épées. Un des hommes leur lança, d’une voix grasse, tout en s’approchant :
- Qui êtes-vous, les gueux ?
Allister, d’un mouvement dégaina, tout en répondant :
- A genou, mortel, si tu ne veux pas que je te passe au fil de mon épée. Tu as devant toi le fils du Seigneur de ses Montagnes et du Protecteur de Fer. L’ainée de la famille Astre.
- Hoho, les gars, on a trouvé du joli monde de haute naissance, dommage qu’on a oublié les cadeaux ! dit l’homme, déclenchant le rire de ses compagnons.
- Hommes ! Passez votre chemin et nous passerons sur votre oubli, dit Lystre d’une voix forte et ferme, saisissant la blague de l’homme pour apaiser la tension, tout en leurs intimant de partir. Mon ami et maître d’Arme Allister est grognon quand on oublie la politesse.
- Nous sommes désolés, petit Seigneur. Je crois bien que le cadeau, nous l’avons trouvé : et c’est vous messieurs. Votre tête réjouira grandement le Rocher de la Seconde chance !
- Le Rocher ?
Un sourire se dessina sur le visage de l’homme, alors que le groupe d’hommes resserra leurs rangs, de terribles rictus animant leurs faces d’une saleté repoussante. Ces hommes savaient apparemment quelque chose sur le Rocher : il allait devoir le découvrir, peu importe les moyens. L’épée cingla l’air, reflétant la lumière des torches ennemies, rougeoyantes sous la Lune Ensanglantée, triste rappel d’un jour où des centaines d’années plutôt, le sang avait coulé. La nuit ne faisait que commencer.

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Bonus :
Spoiler: Montrer
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[* Colosse]
[*Port-Lumière]
[*Les Joyaux]
[*Cyréastre]
[*Atome]
[*Entenebrae et Gris-Sels]
X Action du Chapitre


Merci de l'attention que vous avez porté à ce chapitre...l'univers s'étoffe de plus en plus, alors si vous avez la moindre quesion, n'hésitez pas. N'hésitez pas !! Commentaire/avis/critique/questions/suggestions, je suis ouvert ;)

A bientôt pour deux prochain One Shot et un nouveau chapitre d'Astre.

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Dernière édition par Dark Knight le Sam 30 Juin 2012 22:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2012 22:29 
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Dark Knight a écrit:
mais j'ai grâce à ça pu construire mûrement ce chapitre, qui est le plus long [...] Enfin, je tiens à remercier particulièrement Enitu, qui à mis sa santé mentale en jeu pour me corriger ce chapitre ^^.
Finalement, je m'en suis tiré sans trop de dommages. Mais j'ai frôlé la folie avec un texte si long et avec tellement de fau ... hum ! De "particularités" ^^


Pauvre Sanae ! Il me faisait déjà de la peine, mais alors là, j'ai vraiment pitié de son sort. Plus de doigts (si j'ai bien compris), plus de bras de l'autre côté (enfin lui il manque une partie - toujours si j'ai bien compris), il marche derrière les merdes des chevaux, il ne verra plus sa famille et enfin, il va dans un endroit qui semble pire que l'enfer.

J'ai l'impression qu'à côté de son frère (Maynard), John est est un bien doux personnage. Pourtant, d'un autre côté, vu qu'il suit la justice des Astre, les deux finissent par se valoir dans leur méthode.

En parlant de leur justice, il y a un passage qui m'aura fait sourire : "La justice du Comte de Fer n’est pas humaine : c’est la justice des Astre.". Ça m'amuse beaucoup de voir cette famille être considérée comme des demi-dieux. Les gens sont tellement en admiration devant eux qu'ils ne font plus la différence entre légende et réalité. D'ailleurs, je me demande ce qui se passera quand l'aura qui entoure cette famille disparaîtra. Car plus que leur charisme, c'est leur nom qui leur assure le pouvoir.

J'ai l'impression que ce dernier va être dans les chapitres à venir ébranlé de manière bien profonde. Je suis quasi-certain que Cyréastre prépare un coup dans l'ombre. La venue de cette nouvelle ambassadrice est bien suspecte. Surtout que je pense que c'est la même personne qui a fait des siennes en début de chapitre 8 (même si l'hypothèse que ce soit la Déesse-Impératrice en personne plane toujours). En plus, des rhumatismes ... Je n'y crois pas une seule seconde. Surtout pour se rendre à Port-Lumière. Pourquoi ne rentre-t-elle pas à Cyréastre ? Quand on a a autant de considérations de la part de la Déesse-Impératrice, le minimum est de faire un détour pour voir cette dernière. Mais, il me semble que je ne gratte pas assez en profondeur. Qui était la vielle Ada ? Une personne sans valeur ? Non, au contraire. Elle était très bonne diplomate. Elle a su tenir tête au comte de fer et elle a même su convaincre la compagnie Aidu de travailler un temps pour Cyréastre. Les évènements récents mettent la famille des Astre en position de faiblesse. Le mieux aurait été de laisser la vieille qui doit connaître le comte par coeur, et avec lui ses faiblesses. Elle aurait sans-doute pu tirer du comte quelques victoires à l'avantage de Cyréastre (en cas de crise impliquant d'une manière ou d'une autre la cité matriarcale - ce nom sonne bien).

Tiens, pour le plaisir de faire une hypothèse de plus : la vérité que la mystérieuse fille sait en chapitre 8 est que l'accession au trône de John astre est illégitime (assassinat + manipulation ?)
Et une autre pour la route : Seln est en vérité Arthorius qui veut se venger de Colosse.

Dark Knight a écrit:
- Mais…je trouve ça profondément injuste une telle inhumanité ! A quoi sert la justice si elle n’est pas teintée de tolérance et d’humanité ?
J'ai comme une impression de déjà vu ... Naan ! Ça doit être mon imagination !


Pour poursuivre car je me suis bien écarté de ce que je voulais dire au départ. Allister qui voit en Lystre un fils de substitution. Un bien triste passé (quelle claque ! Il aurait pu lui arracher une dent comme avec le prisonnier).

La mer est dangereuse car instable et bordée de récif. Hum ... Ça pourrait constituer un élément important par la suite. Etant donnée la position de Colosse (une véritable citadelle mais bloquée dans une impasse), je vois bien une attaque venant de la mer pour la prendre à revers et même en sandwich (Mône dieu ! Une alliance entre Port-Lumière et Cyréastre menant à une attaque coordonnée sur deux fronts !)

Pour la carte : je ne peux qu’applaudir ! Tu l'as bien amélioré depuis la dernière fois (oui, j'ai certains avantages et privilèges. Fonction oblige :p). Déjà, tu as mis la plaine d'argile. Je ne l'imaginai pas si grande (comme quoi, tu as bien fait). Avant, je la pensai s'étendre de Colosse à Etain (que j'imaginai beaucoup plus loin de Colosse). Mais tu as aussi mis les fleuves ce qui rend la carte bien plus belle et lisible qu'avant). Je passe les autres changements, mais qui sont de toute façon bien mieux que ce qui était avant. Au fait, pourquoi le "cours d'eau" au Sud de Zircon est-il d'un bleu différent que les autres cours d'eau ?
En tout cas, super boulot ! Grâce à ça on peut situer où se passe les actions, quelle est la géographie et même faire des hypothèses.

Tiens j'en ai une autre : la nouvelle diplomate et Aiden vont se rencontrer à Etain (passage obligé je suppose). Ça rendrait les choses intéressantes.


Encore une fois, un chapitre bien rempli que tu nous proposes. L'intrigue s'étoffe et le suspense aussi. Que se passe-t-il au rocher de la seconde chance ?
J'ai fait mes pronostics sur de la longue durée et j'espère que j'aurai quelques bonnes réponses.
Vivement la suite !


Edit @ Sanjilopus : J'ai fait une correction avant que le chapitre ne soit posté. Là, il est clean (même s'il doit rester quelques coquilles qui m'ont échappé). Donc rassures-toi, c'est normal que tu n'es rien vu (et heureusement pour moi d'ailleurs. Il serait bien capable de me virer X) Sans compter qu'il en va de ma réputation)


Dernière édition par Enitu le Ven 29 Juin 2012 12:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Ven 29 Juin 2012 00:44 
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Je viens de finir aussi, et, et, c'est super trop long ! ^^
Mais c'est aussi super trop bien. J'ai pris le temps à le lire, j'ai bien aimer, mes attends je cite Enitu ...

Citation:
Finalement, je m'en suis tiré sans trop de dommages. Mais j'ai frôlé la folie avec un texte si long et avec tellement de fau ... hum ! De "particularités" ^^


Ta combien en Orthographe 56/20 ? ^^
J'ai juste rien vu mois évidemment, vous le savez tous je suis une pure ***** en orthographes, mais je l'avoue.
Bref, revenons à cette super fic', pourquoi en fait mettre des couleurs ?
Tu pourras essayais sans couleur pour voir ? Parce que j'aime pas trop ce style ... Après chacun ses goûts ! ;)
Tu nous fabriques une bonne histoire, bon scénario. ( Pour moi ^^ ) Bonne écriture, mes trop longs peut-être ?
En attendant avec impatience le chapitre 12 !

[EDIT] LoL ! Je comprend tout ! ^^

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Dernière édition par Sanjilopus le Ven 29 Juin 2012 21:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Ven 29 Juin 2012 21:47 
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Enitu a écrit:


Pauvre Sanae ! Il me faisait déjà de la peine, mais alors là, j'ai vraiment pitié de son sort. Plus de doigts (si j'ai bien compris), plus de bras de l'autre côté (enfin lui il manque une partie - toujours si j'ai bien compris), il marche derrière les merdes des chevaux, il ne verra plus sa famille et enfin, il va dans un endroit qui semble pire que l'enfer.


Sanae n'a qu'une main totalement mutilée, où il ne reste aucun doigt ^^. Le reste va assez bien, c'est surtout l'honneur et l'estime de soi qui en à pris un coup ^^. Et puis, il marche derrière un cheval qui a la réputation d'être le plus crotteur de Colosse. Pas de bol ^^

Citation:
J'ai l'impression qu'à côté de son frère (Maynard), John est est un bien doux personnage. Pourtant, d'un autre côté, vu qu'il suit la justice des Astre, les deux finissent par se valoir dans leur méthode.

En parlant de leur justice, il y a un passage qui m'aura fait sourire : "La justice du Comte de Fer n’est pas humaine : c’est la justice des Astre.". Ça m'amuse beaucoup de voir cette famille être considérée comme des demi-dieux. Les gens sont tellement en admiration devant eux qu'ils ne font plus la différence entre légende et réalité. D'ailleurs, je me demande ce qui se passera quand l'aura qui entoure cette famille disparaîtra. Car plus que leur charisme, c'est leur nom qui leur assure le pouvoir.


Oui, la famille Astre est adulée car elle est à l'origine même de Colosse, présente dès le commencement et c'est elle qui a amené la prospérité et la sécurité (maintenant relative) dans la Ville. Et puis, même si elle parait dur et John et Maynard totalement hard dans leurs comportements, la famille Astre possède tout de même certaines valeurs qui leurs donne une reconnaissance et un prestige mérité. Elle dénote, dans ça, des comportements plus instables et mégalos des dirigeants des Joyaux.

Citation:
J'ai l'impression que ce dernier va être dans les chapitres à venir ébranlé de manière bien profonde. Je suis quasi-certain que Cyréastre prépare un coup dans l'ombre. La venue de cette nouvelle ambassadrice est bien suspecte. Surtout que je pense que c'est la même personne qui a fait des siennes en début de chapitre 8 (même si l'hypothèse que
Citation:
ce soit la Déesse-Impératrice en personne plane toujours). En plus, des rhumatismes ... Je n'y crois pas une seule seconde. Surtout pour se rendre à Port-Lumière. Pourquoi ne rentre-t-elle pas à Cyréastre ? Quand on a a autant de considérations de la part de la Déesse-Impératrice, le minimum est de faire un détour pour voir cette dernière. Mais, il me semble que je ne gratte pas assez en profondeur. Qui était la vielle Ada ? Une personne sans valeur ? Non, au contraire. Elle était très bonne diplomate. Elle a su tenir tête au comte de fer et elle a même su convaincre la compagnie Aidu de travailler un temps pour Cyréastre. Les évènements récents mettent la famille des Astre en position de faiblesse. Le mieux aurait été de laisser la vieille qui doit connaître le comte par coeur, et avec lui ses faiblesses. Elle aurait sans-doute pu tirer du comte quelques victoires à l'avantage de Cyréastre (en cas de crise impliquant d'une manière ou d'une autre la cité matriarcale - ce nom sonne bien).


Je passerai outre tes hypothèses Enitu, mais juste pour dire que si on regarde géographiquement parlant, Cyréastre est tout de même foutrement loin de Port-Lumière, un tel détour pour la vieille Ada équivaudrais à des mois des trajets. Et la vieille Ada est plus toute jeune ^^

Citation:
Dark Knight a écrit:
- Mais…je trouve ça profondément injuste une telle inhumanité ! A quoi sert la justice si elle n’est pas teintée de tolérance et d’humanité ?
J'ai comme une impression de déjà vu ... Naan ! Ça doit être mon imagination !

Ton imagination ^^. J'ai vraiment dû être choqué par ce thème pour qu'il transparaisse dans plusieurs de mes écrits ^^

Citation:
Pour la carte : je ne peux qu’applaudir ! Tu l'as bien amélioré depuis la dernière fois (oui, j'ai certains avantages et privilèges. Fonction oblige :p). Déjà, tu as mis la plaine d'argile. Je ne l'imaginai pas si grande (comme quoi, tu as bien fait). Avant, je la pensai s'étendre de Colosse à Etain (que j'imaginai beaucoup plus loin de Colosse). Mais tu as aussi mis les fleuves ce qui rend la carte bien plus belle et lisible qu'avant). Je passe les autres changements, mais qui sont de toute façon bien mieux que ce qui était avant. Au fait, pourquoi le "cours d'eau" au Sud de Zircon est-il d'un bleu différent que les autres cours d'eau ?
En tout cas, super boulot ! Grâce à ça on peut situer où se passe les actions, quelle est la géographie et même faire des hypothèses.

Merci, j'y ai consacré beaucoup de temps et mis beaucoup de coeur à faire cette carte ^^. Heureux qu'elle te plaise et merci pour tes commentaires et conseils ;)


Citation:
Encore une fois, un chapitre bien rempli que tu nous proposes. L'intrigue s'étoffe et le suspense aussi. Que se passe-t-il au rocher de la seconde chance ?
J'ai fait mes pronostics sur de la longue durée et j'espère que j'aurai quelques bonnes réponses.
Vivement la suite !

Mon bon Enitu, ce n'est que le commencement. De longues corrections t'attendent encore ^^

Citation:
Bref, revenons à cette super fic', pourquoi en fait mettre des couleurs ?
Tu pourras essayais sans couleur pour voir ? Parce que j'aime pas trop ce style ... Après chacun ses goûts ! ;)

Comme tu as dit, les chapitres sont longs et tendent à être de plus en plus long, au fur et à mesure que mon style s'affine, que l'intrigue et l'univers s'étoffe : si je n'utilise pas ces codes de couleurs qui rendent le texte plus vivant, il y a de fortes chances pour que vous pétiez un câble à la moitié du chapitre : un gros bloc blanc est totalement imbuvable ! Donc, je ne dérogerai pas à la règle du code de couleurs, c'est, je pense, des plus utiles ;)

Citation:
Bonne écriture, mes trop longs peut-être ?

j'essaye de faire concis, mais pas trop, a vrai dire, cette fic prend de plus en plus de l'ampleur et j'ai l'impression que je finirai par en faire un bouquin ^^. Ce qui veut dire qu'avant tout, je veux présenter un univers riche, complet et agréable au lecteur : laisser dans le flou trop d'éléments pour faire court, c'est pas dans mon style. Mais je peux, peut-être diviser les chapitre en deux, à des moments clés, pour que la lecture se fasse plus rapidement et qu'une pause puisse se faire correctement entre les deux chapitres. Idée à méditer.


Merci en tout cas pour vos commentaires, c'est très agréable d'être commenté : pour ceux qui lisent dans l'ombre et ne veulent/n'osent pas commenter, un simple mp avec vos impressions et remarques me ferait plaisir ;).

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 Sujet du message: Re: [Fiction] Astre
MessagePosté: Sam 30 Juin 2012 16:30 
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Ahhh ! Enfin terminée !
Tout d'abord, pour entamé ce message qui, je l'assure ne sera pas aussi utile que celui d'Enitu, je voudrai, je cite, casser la réputation de celui-ci !
Dark Knight a écrit:
Une ombre passa sur le visage d’Allister qui sursauta, l’espace d’un instant, non de peur mais de surprise : venant du chemin menant au Rocher, huit hommes descendaient la montagne, une torche dans la main, une arme dans l’autre. D’un bond, les deux amis se levèrent, la main sur la garde de leurs épées. Un des hommes leur] lança, d’une voix grasse, tout en s’approchant :
- Qui êtes-vous, les gueux ?
Enitu a écrit:
En plus de cela, Allister, de par sa nature de maître pour Lystre, se projetait, de plus en plus, dans un avenir à jamais inaccessible, où le fils qu’il aurait pu avoir ressemblait à Lystre d’une saisissante façon. L’homme d’âge mûr n’avait jamais véritablement cicatrisé de la perte de sa femme et de son fils le même jour, lors de l’accouchement. L’enfant était né, mort. Alors qu’Allister serrait tout contre lui l’enfant qui jamais ne pourrait être le fils vigoureux dont il avait toujours rêvé et le digne hériter de son courage et de sa force, sa femme, les yeux larmoyants, avait serré une dernière fois la main de son mari, avant de lui murmurer dans un dernier souffle les mots tant chéris, qu’il avait entendu maintes et maintes fois et qui pourtant, continuaient de faire battre son cœur plus vite, plus fort.

Il y a en a une qui a sûrement été rajouté à la fin, par inattention alors je la signale quand même. Mais pour la seconde, Enitu, qu'as tu a dire pour ta défense, mmh ? Je sais que j'en avais repéré une autre mais je ne m'en souviens plus, alors passons.
Bah, sinon, un bon chapitre très bien écrit où l'on voit largement que tu as un très haut niveau en écriture Je me demande cependant pourquoi as-tu introduit cette histoire du Goth ? Pour avoir un prétexte ? Pour une idée, dans la suite ? Pour prendre de la place =) ? Bon peut-être pas mais si tu l'as introduit, ça montre tout de même que tu as une idée assez précise de ton monde ainsi que de la suite.
Bon, j'ai pas grand-chose a dire d'autre, alors à dans ...
Si ! Tu as bien fais de nous mettre le résumé parce que sinon j'aurais vraiment été paumé pour lire, après deux mois, je ne me souviens plus que des grosses lignes.
Bon, cette fois, à dans un mois, je crois.

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