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[Fiction] Astre
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Auteur:  Dark Knight [ Mar 24 Jan 2012 22:59 ]
Sujet du message:  [Fiction] Astre

Même si l'on à boudé mon One-Shot, c'est sans peur que je m'élance dans cette fiction déjà entamer depuis un bon moment, avec un objectif certes lointain, mais bel et bien présent, celui de la finir et d'ensuite finir mon autre chapitre déjà présent sur ce forum (Arbre sans racines). J'espère que celle-ci vous plaira, elle est certes influencée par mes récentes lectures, j'espère que ces influences ne seront pas trop décelée ! Sur ce, Enjoy !

Astre


Je crois qu'ils espéraient une réaction autre que la mienne. Généralement, quand on annonce de mauvaises nouvelles, notre respiration se bloque, une boule au ventre surgit et nous tiraille. On espère juste que la personne en face de nous ait la réaction adéquate : blêmir, pleurer, s'effondrer. J'ai déçu apparemment. L'être humain porte une telle fascination morbide en lui qu'il en arrive à être déçu lorsque la personne à qui il annonce la mort d'un être aimé ne s'effondre pas de douleur. Il m’arrive parfois de détester profondément cette humanité.

Je ne dis pas être insensible ! J'avoue même qu'une chose en moi s'est totalement brisée, j'ai su, à cet instant précis que plus rien ne serait comme avant. Que chaque rire et sourire de ma part sera artificiel, inhumain. Qu’est-ce que la joie si elle n'est pas motivée par un profond sentiment qui vous prend aux tripes, qu'est-elle donc, si ce n'est un grimage effrayent de réalisme ? Oui, cette nouvelle m'a transformée. Evidemment, je souffre ! Je m'arracherais volontiers le cœur pour cesser de souffrir. Mais il me reste des choses à faire, pour moi, pour Elle. Mettre des mots sur sa mort est déjà bien douloureux ainsi. C'est la reconnaître, et c'est peut-être une des étapes des plus difficiles.
Bien que par ces mots, je reconnais la mort de ma femme adorée, jamais je ne l'accepterai. Accepter, c'est rendre légitime.

Les détails d'un décès n’aident pas forcément à accepter plus facilement la mort de quelqu'un. Savoir que ma femme a été égorgée ne m'a pas rendu sa mort plus facile. Savoir qu'un des assassins avait été arrêté me laissait un gout de vengeance sur les lèvres, associé à un écœurement infime mais bel et bien présent. J'ai toujours éprouvé ce sentiment lorsque je sais que la mort sera une de mes meilleurs amie dans peu de temps. Evidemment, j'ai précisé que cela serait moi qui mènerai l'interrogatoire. Personne n’a refusé. On ne refuse pas grand-chose à un mari fraîchement veuf, qui en plus, ne réagit pas comme on attend. On se méfie et accepte.

Je rentre à Colosse très bientôt, en attendant, mon fils, prend soin de toi et de ton frère. N'oublie pas : Le maître de Colosse se doit d'être de pierre. Mais garde toujours ton cœur souple. C'est la plus belle chose que ta mère t’a donné. Préserve ce cœur, en son honneur.

John Astre Ier. Comte de Colosse



Prologue


Colosse est l'erreur de la Montagne Titan. Elle est la plaie béante d'un combat ancestrale, lorsque les éléments, aux temps reculés, s'affrontaient à coups de catastrophes naturelles et dérèglement climatiques. Le terrain à conquérir était la terre entière. Les factions étaient l'essence même de ce qu'elles voulaient conquérir. La mort était la vie. Et de cette lutte gigantesque et millénaire surgit Colosse. Une énorme entaille dans le flanc de la montagne Titan, semblable à un coup d'épée dans le ventre d'un homme. Cette entaille, longue et épaisse de plusieurs kilomètres était l'endroit rêvé pour les premiers balbutiements de la famille Astre. Les hommes étaient peu nombreux en ces temps là, et certains virent dans cette entaille profonde un refuge créé par les Dieux Vents et Tempête. Ils y bâtirent donc leurs premières maisons, leurs premiers bâtiments administratifs. Puis, lorsque la Lune Ensanglantée fit surface, lors du premier meurtre de l'humanité, les premiers murs et premières défenses apparurent. Petit à petit, le village devint une ville, ville qui se spécialisa dans l'extraction de métaux et pierres précieuses. La ville grandit et eu besoin d'un chef, d'une autorité incarnée par un homme. La première famille à s’être installée dans les entrailles de la montagne Titan fut choisie. C'est ainsi que la famille Astre se retrouva au pouvoir et donna le nom de Colosse à la ville, symbole de pérennité et d'immuabilité. Colosse, la ville Protectrice. Colosse, la ville où toutes infractions à la loi sont sévèrement, mais humainement punies. Colosse, la ville qui allait bientôt connaitre le deuil et la douleur.



Chapitre 1


Le coup d'épée rata Lystre de quelques centimètres. D'une roulade vers l'avant, il sépara la distance entre lui et son adversaire. Il savait que rester à distance signifiait la mort pour lui, tant la distance d'allonge était conséquente. Pourtant de taille respectable, Lystre ne faisait pas le poids au combat à distance, face au colosse aux bras immenses qu'était son ennemi. Les deux hommes savaient que la seule chance du jeune garçon de l'emporter était un combat au corps à corps, si bien que le géant tenta de reculer d'un pas en arrière, tout en donnant un coup d'épée horizontalement, manquant de peu les mèches rebelles noires de Lystre, qui, tout en étant accroupi, donna un coup de pied rotatif dans les chevilles de son adversaire, le propulsant ainsi à terre. Se relevant prestement, Lystre donna un coup de botte sur le plastron de l'homme déjà en train de se relever et pointa son épée sur sa jugulaire.


- Je me rends, jeune Maitre Lystre. Votre coup de pied était remarquablement bien pensé, bravo !
- C'est vous qui me l'avez appris, dit Lystre à son maitre d'épée, tout en lui tendant une main pour le relever. Vous n'auriez peut être pas dû !
- Je me suis dit exactement la même chose, une fois au sol. Mais le but de mon enseignement est de vous permettre d'apprendre toutes les passes d'armes et pirouettes capables de vous aider en cas d'attaque ou de tentative d'assassinat.
- Que Nuage soit loué, aucun membre de ma famille n’a eu à faire face à ce genre de désagrément. Colosse est sûr !
- Rien n'est totalement immuable jeune Maitre. Mais je sais que vous êtes prêt, quoi qu'il arrive, maitre Lystre. Votre entrainement est terminé pour aujourd'hui.

Le maitre d'épée fit une révérence et se détourna de Lystre, sa démarche chaloupée portant sa carcasse décidément trop vieille par ce beau temps.

- Allister ! appela le jeune homme. Merci !

L'homme lui répondit par un sourire et s'en alla vaquer à ses affaires. La journée avait été bien longue, pour lui comme pour Lystre Astre. Le comte John étant absent, Lystre devait régler tous les problèmes inhérents à la forteresse et la ville en elle-même. Et c'était une charge parfois bien lourde pour lui. Il avait espéré ses dix-huit ans de toutes ses forces, et maintenant qu’il les avait, il en arrivait parfois à les regretter. Avoir dix-huit ans, c'est pouvoir diriger Colosse en l'absence du Père et par conséquent, recevoir son lot de problèmes avec. Il enviait parfois son frère Aiden, son cadet de deux ans, disposant de bien plus de temps libre que lui. Mais c'était ça être l’aîné, et Lystre s'en accommodait avec fierté, malgré sa lassitude des derniers jours. Alors qu'il se dirigeait vers ses quartiers personnels, le jeune homme pensait à son père. Son ton bourru et ses conseils, parfois à la limite de la philosophie, lui manquaient énormément. Il était parti pour Port-Lumière avec sa mère, Allen, il y avait presque trois semaines maintenant, afin de régler un différend commercial avec la ville portuaire. Et depuis, une seule lettre, de sa mère, leurs témoignant son amour pour lui et son frère. "Allez Lystre, pense à autre chose, un bon bain te fera du bien".

Arrivé dans ses quartiers, il se déshabilla, conservant une unique dague qu'il déposa sur le rebord du grand bain. Il se remémora Allister au sol et souris. "Allister, si j’étais attaqué maintenant, nu comme un ver, je ne pense pas qu'une seule de tes techniques pourrait me sauver" pensa-t-il, tout en rentrant dans l'eau chaude, diffusant dans son corps endolori un vague d’apaisement. Il se coucha, la tête sur le rebord de la baignoire, une serviette de soie sous son cou, et tenta de s'endormir. Il y parvint presque, lorsqu'un bruit inhabituel attira son attention. Un raclement, il en était presque certain. Qui venait de se reproduire, une nouvelle fois encore. Il tenta de maîtriser son angoisse et de rester impassible, Un bruit métallique caractéristique d'une lame rétractable lui confirma ses craintes : un assassin, prêt à l'égorger dans son bain. Heureusement pour Lystre, des années à redouter ce genre d'attaque lui avaient appris à pouvoir récupérer sa dague en une fraction de seconde, les yeux fermés. Ce contre quoi on l'avait tant mis en garde surgissait maintenant, tel un monstre près à l'engloutir. L'homme était maintenant à moins de deux pas de lui, le jeune homme pouvait sentir son souffle sur son front. Le raclement refit une nouvelle fois une apparition sonore, mais ne semblait pas émaner de l'assassin même. D'un coup, alors même que l'homme se penchait pour passer le fil de sa lame sur la gorge du jeune Astre, Lystre saisit sa dague, attrapa l'homme par le col et lui planta sa dague dans l'œil, d'un mouvement de bras sec. L'homme émis à peine un râle, alors qu'un mélange contenant du sang et les reste de son œil s'écoulait sur le visage de Lystre, la dague ayant pénétré loin dans le cerveau. L'homme s'effondra sur le côté, dégageant du même coup la dague du jeune homme. Toujours nu comme un vers, Lystre sortit de son bain, s’essuyant le visage avec une serviette, et pénétra dans la seconde pièce des bains, là où il s'était déshabillé. La porte était bloquée par un meuble que l'on avait tiré devant. "Au cas où je voulais m’enfuir je suppose", pensa amèrement Lystre, "Il n'était pas seul pour bouger un meuble de cette taille sans faire de bruit". Une courte lame rétractable lui emporta quelques mèches de cheveux, alors qu'il pénétrait dans cette pièce. Une nouvelle roulade, comme celle qu'il avait effectué, une heure plus tôt, lui permit, cette fois-ci, de mettre de la distance avec son adversaire et de pouvoir le regarder en face. C'était un jeune homme, à peine plus âgé que lui, au regard blafard, les yeux injectés de sang.

- Tu ne risques pas de sortir de cette pièce vivant ! le mit en garde Lystre. Pose ton arme et tu auras la vie sauve.

Dans un hurlement, l'homme se jeta maladroitement sur lui. Lystre para la fine lame rétractable et poignarda l'assassin au ventre, enfonçant sa dague jusqu'à la garde et l’extirpa d’un geste brusque sur la droite, éventrant complètement l’homme. Celui-ci s'effondra, répandant sur le sol tripes et sang. Lystre vomit. Il venait d'échapper à un assassinat. Il venait de perdre toute innocence qui pouvait lui rester à dix-huit ans. Il venait de tuer ses deux premiers hommes.

Auteur:  Enitu [ Mar 24 Jan 2012 23:40 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Dark Knight a écrit:
Même si l'on à boudé mon One-Shot
Faux ! j'ai lu, j'ai adoré. Seulement après la phrase de fin je ne me suis pas senti le courage de poster (même si écrire ne produit pas de son et ainsi ne gâche pas la beauté du silence) d'autant plus que le seul mot qui me venait à l'esprit était "whaou !"


En revanche là j'ose. Pour l'instant le prologue me parait bien obscur. j'ai un peu du mal avec les divinités mentionnées, si tu pouvais expliciter le rapport qu'entretiennent les hommes avec elles (peur/adoration/respect/...)

Quant au reste rien à redire, seulement à applaudir ce passage psychologique et ces passes d'armes. C'est noir, glauque et sinistre. J'adore tout simplement. J'aime la façon dont c'est parfaitement expliqué. J'aime cette fluidité que tu donnes à ton écriture. J'aime encore ce côté terre à terre et cette justesse dans tes propos. Je ne sais pas ce que tu lis mais tu as été superbement influencé et superbement été inspiré. En tout cas quelle maîtrise, tu écris super bien !

J'attends la suite qui parait prometteuse avec impatience !

Auteur:  Dark Knight [ Mer 25 Jan 2012 14:40 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Je te remercie pour ton commentaire !
Pour résumé, on pourrait dire que les personnes qui évoluent dans ma fiction sont profondément convaincus que chaque entité de la nature représente une Divinité (le vent, les nuages, le soleil). Ils sont convaincus que leurs environnement est directement issus d'une lutte entre ces entités, une lutte de la nature qui à donné naissance à leurs monde. Quant à savoir s'ils ont raison ou non, à voir au fur et à mesure de la fiction, je ne m'étendrai pas plus.

Ayant quelques chapitres d'avance, le rythme de parution sera d'un chapitre par semaine, jusqu'à ce que mon stock de chapitre en réserve soit écoulé.

Auteur:  Sanjilopus [ Mer 25 Jan 2012 16:06 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

salut je viens de lire et c'est super ! j'aime bien pour l'instant faut que tu es des idées pour la suite aussi....
j'ai envies de lire la suite j'espère que ça sera aussi même meilleure que ça mais on verra !.... :luffy langue:

Auteur:  Dark Knight [ Lun 30 Jan 2012 21:10 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Salut sanjilopus, merci pour ton commentaire ! Evidemment que j'ai une idée pour la suite, sinon cela ne me servirait à rien de commencer une fiction ;)
Sans plus tard, voici le chapitre 2. Pas mal de parlote, mais qui donne un bon aperçu de Colosse, son organisation et sa justice. Enjoy !

Chapitre 2


"Sois l’arc Aiden. Sois l’arc ! C’est toi qui trembles, pas l’arc. Tu vas y arriver. Vise droit. Pense que c’est un homme qui te veut du mal ! À toi et à ta famille. Pense à sa Aiden ! Tire ! »

La flèche partit se loger toute droite dans la tête d’un mannequin de paille. C’était la cinquième flèche à atteindre son but, sur six flèches tirées, un résultat dont Aiden n’était pas peu fier. Cette activité avait d’abord été rébarbative pour lui. Avoir la corde de l’arc claquer contre son avant-bras lui avait d’abord fait mal, avant de l’irriter, puis de franchement l’énerver. Mais une fois qu’il reçut la pièce de cuir ajustée à sa taille, fixée sur son bras, tiré à l’arc devient un plaisir, puis une passion pour lui. Il s’était entrainé, avec le tireur à l’arc chevronné qu’était son père. C’était John Astre qui lui avait tout appris en matière de tir à l’arc, notamment la litanie qu’il prononçait avant chaque lâché de flèche. Cette litanie lui permettait de faire abstraction de tous ses doutes, ses craintes et lui permettait de se concentrer. Ainsi, Aiden atteignait sa cible presque tout le temps. Il déposa son arc et ses flèches et se dirigea vers la bibliothèque de la forteresse. C’est là qu’il suivait les enseignements d’Argregor Maei, savant de Colosse et conseillé de sa famille depuis trois générations. Il apprenait avec lui tout ce dont il était nécessaire pour le fils d’un comte : l’histoire, les grandes familles, la géographie, la philosophie, les légendes, les lois. Ainsi que la lecture et les mathématiques. John Astre voulait et veillait attentivement à ce que ses fils puissent suivre n’importe quelles voies possibles : milice, génie militaire, géographe, savant, architecte, mathématicien. Lystre et Aiden se devaient de trouver leurs places dans la société de Colosse, non comme des jeunes gens profiteurs du statut de leur Père, mais comme des meneurs d’hommes, des gens utiles à la pérennité de leur cité. John Astre n’aurait jamais toléré que ses fils ne soient gérés à son image : rude dans le travail, noble dans la cause, fort dans l’honneur. Lorsque Aiden arriva, le vieux professeur était déjà là, plié en deux sur la table. De mémoire d’homme, personne ne se souvenait avoir vu le vieux Ar Gregor redressé. Personne ne se souvenait non plus de l’avoir vu jeune et vigoureux. Cependant, bien que la force physique lui fasse parfois défaut, il n’hésitait pas à corriger ses élèves faisant peu de cas de leur capacité intellectuelle d’un coup de canne. Ses yeux bleus clairs, presque translucide avaient le don, lorsqu’ils toisaient ses élèves, à les pousser à donner de leurs mieux.


- Sois le bienvenu jeune maitre Aiden. Installe-toi vite, nous allons aujourd’hui aborder un sujet quelque peu complexe et que tu te dois pourtant de maîtriser pleinement : la peine de mort. T’es-tu déjà demandé, jeune maitre, pourquoi, lorsqu’un homme commet un crime, au sein de Colosse, celui-ci est à son tour exécuté ou livré aux Dieu ?
- Je suppose que l’on pratique l’adage « œil pour œil, dent pour dent » ?
- C’est une très bonne réponse, mais trop limitative, malheureusement, jeune Maitre. Les Dieux nous ont donné une capacité mentale qui ne nous permet pas de reproduire des comportements mortels uniquement par imitation. Sache ceci : l’homme assassiné par un autre homme sera pleuré, c’est un fait. Mais la mort de son assassin, simplement par imitation ne sert pas à venger. Les tenants et aboutissant d’une telle méthode sont plus loin. Si l’on se devait de violer tous les violeurs, par exemple, on ne disposerait pas assez de garçons de joie. Alors, je te pose la question, jeune maitre Aiden. Quels sont les effets de la peine de mort sur la population de Colosse ?
- C’est difficile comme question. Je dirais que ça dissuaderait les autres personnes de faire le mal ?
- Rappel toi, jeune Aiden que le mal est relatif et que nous en pratiquons tous, chaque jour dans nos actes. Qu’entends-tu par faire le mal ?
- Tué, pillé, violé !
- Fort bien ! Tu as donné un élément de réponse, juste et intéressant. Cependant, que dis-tu de cela : imagines qu’un innocent est condamné à mort. Penses-tu que cela est juste pour lui ? En plus de la mort d’un innocent, Colosse aurait le sang d’un autre innocent en plus sur la conscience, et par Colosse, j’entends la justice que ton Père à mise au point.
- L’erreur est humaine, et personnellement, je n’hésiterais pas à commettre deux ou trois « erreurs », si c’est pour permettre à ma cité de vivre dans la paix. L’effet dissuasif reste présent, fini de dire Aiden, d’une traite. Le cadet de la famille Astre éprouvait une certaine gêne de ses idées parfois extrêmes et il affichait rarement ses opinions en public. Malgré l’appréhension de ses paroles face à la réaction d’Argregor, le jeune homme savait qu’il les pensait de tout son coeur.
- Les dieux prônent la justice, jeune Aiden. Si la famille régnante ne l’applique pas, personne ne le fera. Et le chaos régnera alors. Et le chaos ne peut entrainer que le chaos. Réfléchis, maintenant, à une autre raison pour laquelle la peine de mort est légitime en nos murs.
- Cela fait pression sur les personnes…
- Cela reviens au même que ce que tu as énoncé juste avant! Réfléchis. Qu’est-ce que la peine de mort permet à ton père d’éviter ?
- Que les personnes recommencent .
- Voilà, on y est ! La récidive, jeune maitre Aiden, a été un facteur important pour le choix de ton père. Si l’on élimine un assassin, il ne peut recommencer son forfait. Mais il y a une faille dans ce raisonnement, sais-tu laquelle ?
- Je ne vois pas, répondit Aiden, après plusieurs minutes de réflexion. Pour moi, la peine de mort est le moyen idéal pour punir les crimes graves.
-La faille principale est la deuxième chance ! Que fais-tu des erreurs de jeunesses, des coups de folie, d’actes passionnels, de colère incontrôlable, de pression psychologique insoutenable, qui fais qu’un jour ou l’autre, tout homme perd le contrôle de soi-même et commet l’irréparable ? La peine de mort empêche l’homme d’avoir une deuxième chance et de se reconstruire. Colosse en vient, finalement, à devenir une cité de l’anti-erreur. Pas de folie, ou la mort assurée. Ce genre de tension extrême peut faire imploser des villes entières. Sais-tu donc ce que ton père à fait ?
- Non. A vrai dire, je ne m’étais jamais posé ce genre de question, ni sur ce qui est bien et mal dans la peine de mort.
- Je ne cherche pas à te faire dire « la peine de mort, c’est bien, c’est mal ». Je cherche à te montrer que chaque chose, dans cette société, dans le monde entier à son lot de positivité et de négativité. On peut trouver des arguments positifs et négatifs à n’importe quelle personne, objet ou animal, sur cette terre. Regarde l’araignée : elle est affreuse, horrible, beaucoup de gens en ont peur, leurs toiles sont profondément dérangeantes, certaines personnes ont même leurs sangs qui se glacent, leurs poils qui se hérissent à la vue de ces arachnides. Mais vois-tu, sans les araignées, nous serions envahis d’insectes, dans tous les coins : l’araignée a un rôle des plus utiles. Mais je m’égare, revenons aux solutions que ton père a mises en place pour éviter l’implosion de Colosse. Il a mis au point et fait construire, dans les hautes altitudes de Titan, un refuge pour tous les homicides involontaires ou les violeurs. Là-bas, ils constituent un petit hameau et apprennent à vivre en communauté, à se reconstruire, par le moyen de réflexion sur soi-même et du travail physique. C’est ton oncle qui gère ce village que l’on nomme « la roche de la seconde chance ». Lorsque ton Oncle décide qu’un homme a assez trimé et payé pour sa faute, il lui permet de revenir à Colosse, ou de partir là où il le veut. Quant à ceux qui ont commis un crime alors qu’ils étaient en pleine possession de leurs moyens, je suppose que tu sais ce qu’il advient d’eux.
- Ils sont amenés au Rocher de l’exécution, livrés à la montagne Titan.
- Exacte. Le Rocher de l’exécution est situé sur le versant le plus instable de la montagne, le versant que l’on nomme parfois dans les livres d’histoire « le versant des Pleurs de Titan ». Sur de ce côté-là que survient, presque chaque jour des éboulements de pierre assez grosse pour tuer quelqu’un. Là, les condamnés sont liés sur l’Autel de l’offrande et attendent le jugement de Titan. Tu as compris les deux principes en jeu ici . Et pourquoi ton père a décidé d’exécuter les coupables de la sorte ?
- Je pense…dit Aiden, d’une voix concentrée se résumant presque à un murmure. Il offre d’un côté la seconde chance aux hommes qui ont des circonstances atténuantes dans leurs méfaits. Et de l’autre côté, en liant les condamnés à mort sur le Rocher de l’exécution, il ne se salit pas directement les mains. Il laisse la nature effectuée son œuvre;
- Tu as très bien résumé la situation, je pense que tu comprends les tenants et aboutissant de notre système juridique. N’oublies pas que la seconde chance n’est pas seulement un droit : c’est une nécessité absolue pour qu’une société puis se projeter dans l’avenir. Apprendre et se reconstruire malgré les erreurs est une espérance qui devrait être inaliénable.
- Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi ne pas utiliser la prison ? Allister m’a dit l’autre fois qu’il existait des prisons gigantesques, aussi grandes qu’un palais à Cyréastre. Pourquoi n’en n’utilisons-nous pas à Colosse ?
- Ton père croit dur comme fer que la prison est un vrai fléau pour les grandes sociétés. Elles coûtent de l’argent pour les bâtir et après doivent être entretenues. De plus, ton père est contre le végétatisme absolu qu’imposent les prisons et les cellules. Les prisonniers ne servent à rien et ne rapportent rien à Colosse. "Il préfère largement imposer les travaux manuels et les peines d’intérêt général pour les petits délits. Bien sûr, il existe quelques bâtiments d’arrêt, mais tous les gens qui y transitent n’y sont là que provisoirement. Ta leçon est terminée pour aujourd’hui, j’ai réunion avec ton frère et le conseil. Avant de partir, prend ceci : c’est une lettre portant le sceau de ton cousin Dahey.
- Merci, répondit Aiden en prenant la lettre des mains du vieillard.
- N’oublie pas Aiden. Rien n’est noir, rien n’est blanc. Tout est gris ! Ce monde est infiniment gris.

Aiden sortit de la bibliothèque en trombe, se dirigeant là où la clarté de la lumière était la plus fort, dans le jardin intérieur de la citadelle. « De quoi être dépressif si on reste trop avec Argregor » pensa-t-il, non sans une pensée tendre pour son vieux maître. Aiden irradiait de joie : son cousin Dahey était son meilleur ami. D’un an son ainé, ce dernier s’était engagé dans la compagnie de mercenaire Aidu, les flamboyants soldats libres. C’est dans ces termes qu’était désignée cette compagnie de mercenaires vendant leur talent au plus achetant. Ils avaient servi une année entière colosse, lors des jours troublés de la Guerre de la déchirure, une guerre opposant la société Matriarcale de Cyréastre à Colosse. Les mercenaires Aidu avaient réduit à néant les rêves de conquête des Matriarches et de cette période, Aiden et Dahey avaient gardé une admiration sans bornes pour ces mercenaires. Et l’année passée, Dahey s’y était engagé, abandonnant son ami pour des contrées et des guerres passionnantes et haletantes. Aiden l’enviait au plus au point et était avide de chaque nouvelle lui provenant de son cousin. Le jeune homme détacha le sceau de cire et lut la lettre à toute vitesse :


Citation:
Cher Aiden;
Il me tarde de te voir, mais nous serons bientôt réunis, pour peu de temps certes, mais ce sera une joie pour moi de te retrouver. Nous faisons route vers Colosse, où nous stationnerons une semaine, le temps de réapprovisionner en nourriture et en armes les troupes. Nous serons là dans un mois, si la montagne Titan nous réserve un climat propice au voyage. Nous nous dirigeons vers Cyréastre, où nous devrions prendre les armes, si la paye est bonne. Notre passage à Colosse représente une opportunité sans pareille pour toi de rejoindre nos rangs, maintenant que tu disposes de l’âge minimum. En attendant de te retrouver, je t’embrasse, cousin.
Prend soins de toi;

Ton frère de Sang et d’Esprit;
Dahey.


La lettre bien que courte, enflamma le cœur d’Aiden. Son cousin serait bientôt à Colosse. Et bientôt, il intégrerait les mercenaires d’Aidu ! Son rêve se réaliserait enfin !

Auteur:  Enitu [ Lun 30 Jan 2012 23:54 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Encore si au début j'attendais la suite pour voir ce que ça donnerai (même si je savais que ce serait prometteur) maintenant je suis totalement convaincu qu'il s'agira d'une très grande fic.

Le contexte me plaît beaucoup. J'aime d'autant plus la manière dont il est amené. Je n'ai rien à dire de plus sur la forme sinon qu'à corriger les quelques erreurs que j'ai pu remarquer pendant ma lecture (elles n'y sont peut-être pas toutes) :


"imagines qu’un innocent est condamné à mort."
"-Ils sont amenés au Rocher de l’exécution, livrés à la montagne Titan."
"N’oublies pas que la seconde chance n’est pas seulement un droit :"
"Elles coûtent de l’argent pour les bâtir et après doivent être entretenues."
"Il préfère largement imposer les travaux manuels et les peines d’intérêt général pour les petits délits."
"c’est une lettre portant le sceau de ton cousin Dahey." Je crois que tu t'étais trompé de nom.



Concernant le fond, le système juridique tu nous livre leurs valeurs ce qui très intéressant.
Il est assez étrange que ce soit des mercenaires et non une armée privée qui combattent Cyréastre. Je me demande s'il y a une explication ...
Je reste sceptique quant à la seconde chance, on dirait une forme d'expatriation déguisée.
Et pour finir la passion de Aiden pour le tir à l'arc le fera peut-être occuper une position d'archer.


J'attends la suite et tu peux être déjà sûr de me revoir :luffy langue:

Auteur:  Dark Knight [ Mar 31 Jan 2012 19:20 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Merci Enitu pour ton commentaire ! J'avoue que l’orthographe est moins point faible, j'y travaille dessus ! Dans tout les cas, j'ai corrigé les phrases sur lesquelles tu as attiré mon attention :)

Pour te répondre...je te dirai d'attendre pour avoir plus d'information sur la compagnie Aidu et la Guerre de la Déchirure, ainsi que son implication dans cette guerre.

J'ai conscience que mes chapitres peuvent vous laisser sur votre faim, mais je pense que ça vaut le coup pour pouvoir créer un bon environnement cohérent et travaillé.

Auteur:  Sanjilopus [ Mer 1 Fév 2012 21:04 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

super !!! j'aime j'ai lu tranquille oui après c'est vrai que les fautes sont un peut ton point faible ( comme moi -_-' ) mais sinon ton histoire est plutôt bien même vraiment bien !!

Auteur:  Dark Knight [ Jeu 2 Fév 2012 11:54 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Merci de ton commentaire !

Hé oui, il y a toujours matière à travaillé, la perfection est rarement atteinte ! Mon quant on s'escrime à y arriver, c'est déjà super beau, peu importe le niveau d'écriture de la personne !

Prochain chapitre fin de semaine ;)

Auteur:  Dark Knight [ Jeu 9 Fév 2012 17:07 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

J'ai un peu de retard, j'en suis désolé, je n'avais pas mon pc sous la main, impossible de repérer mon texte. Pour la peine, je vous poste deux chapitre, plutôt en relation l'un et l'autre, j'espère que vous apprécierai ;). Attention cependant pour les ultra-sensible, le chapitre 3 est "violent".

Sur ce, let's go !!

Chapitre 3

Le sang qui coule. L'agonie hurlée par chaque muscle de l'homme. Les cris qui déchirent l'air, plus encore que le couteau de torture crantée passant sur les biceps du malheureux. Et ce sang qui coule le long du torse de l'homme, attaché par des sangles de cuire à une table de torture.

« Toujours commencer par de simple blessures. Il y en a tant qui se sont mis à parler, à me vendre père et mère, avant même que je ne touche leurs nerfs ».

John Astre passa ses doigts dans de l'eau, puis dans du sel. Enfin, il traça de ses doigts le contour exacte des blessures qu'il venait d'infliger à l'homme sur son torse. Astre, symbole de justice et d'honneur. Cette blessure était sensée rappelée à quiconque survivait à l'interrogatoire sous John Astre que la justice pouvait être cruelle, froide, mais juste, entre les mains du protecteur de Colosse. L'homme qui hurlait, sur la table de torture ne s'en sortirait pas. En lettre majuscule, la blessure suintait de sang et d'infection. Infligées à peine une heure plutôt à l'aide d'un couteau rouillé, ayant traîné spécialement dans un bac d'ordure à cet effet, les blessures s'était déjà infectée, provoquant chez l'homme une somnolence fort peu apprécié dans les circonstances. Mais le sel, appliquée à même la blessure par les doigts nus du comte de Colosse avait tôt fait de réveiller l'assassin.

-Maintenant que tu es tout à moi, je veux que tu te concentres, dit John, la voix parfaitement monotone. Je veux que tu me dises, qui t'a envoyé pour égorger ma femme.
- Pitié, je vous en...

Une claque sonore retentît, coupant cours aux supplications de l'homme. John saisit une pince de fer et arracha un des tétons de l'homme, mamelons compris, d'un geste sec, lui arrachant un cri d'horreur et de douleur. John murmura à l'oreille de l'homme, sur le ton de la confidence :

- Tu en as deux ! La seconde fois sera aussi douloureux, si ce n'est pire. Tu sauras à quoi t'attendre. Qui est-il ?

L'homme releva la tête et sourit au comte. Le souffle cours, les yeux injectés de sang, Il savait que ses heures étaient comptées. John Astre était le comte au coeur de fer, il ne tarderait pas à obtenir de lui tout ce qui voudrait. Il regrettait amèrement d'avoir été capturé. Il avait répugné à tuer cette femme si noble qu'était Allen, cette mère de famille, mais il n'avait pas le choix : il le faisait pour sauver la sienne, sa mère de famille à lui. Pauvre et endettée, il ne lui resterait que peu de temps à vivre si tous les créanciers continuaient à lui mener la vie dure, malgré ses vieux jours. Quand son employeur l'avait contacté, il n'avait pu résister à l'argent promis : cent-mille tribun par gorge tranchée. Il n'aurait jamais pu trouver mieux pour sa mère, ni pour lui d'ailleurs. C'était l'unique fils que ses parents avaient eu : il se devait de se construire une situation, de trouver une femme et de continuer sa lignée. « Tout est gâché », pensa-t-il amèrement, une nouvelle fois. « Quitte à mourir, autant laisser cette face de truie ruminer sur le sort de ses enfants. Eux aussi devraient être morts à présent.»

- L'homme qui m'a engagé...est le même que celui qui a engagé des assassins pour ton fils, Lystre, c'est bien cela ? J'aurais aimé pouvoir lui trancher la gorge moi-même.

Il s'était attendu à une nouvelle claque, à des insultes, à la douleur. Mais rien ne vint. John Astre le contemplait, inflexible, intouchable. Ce n'était pas le premier homme que celui-ci torturait : il savait parfaitement que l'assassin cherchait à l'énerver, pire, à lui faire commettre une folie irréparable : le tuer tout de suite. Mais le comte de Colosse avait les nerfs solides, malgré le pincement au coeur lorsqu'on avait énoncé le nom de son fils ainé. Veuf, son devoir de père devenait encore plus important. Il savait qu'il ne devait pas craquer, ne pas appeler un serviteur et lui demander d'apprêter son cheval, ne pas chevaucher, bride abattue, jusqu'à Colosse, vérifier de ses propres yeux que son fils était toujours en vie. L'absence de réaction devait instiller dans l'esprit du torturé un doute. Le doute d'une douleur qui n'arrivait pas. La peur d'un coup qui ne venait pas. La promesse d'un futur sombre et sans espoirs.

- Toutes les dix minutes je t'arracherai un ongle. Quand j'aurai arraché tous tes ongles, toutes les dix minutes je te casserai un doigt. Tu me supplieras. Quand j'en aurai fini avec cela, nous reparlerons, toi et moi ! Parole d'Astre.

Comme John l'avait promis, l'homme le supplia de l'écouter au bout du quatrième doigt cassé, à l'aide d'un marteau de métal, avec lequel le comte Astre s'était appliqué à briser les phalanges, une par une. Dans un certain sens, il était surpris : il s'attendait à ce que l'homme craque au bout des cinq premiers ongles arracher. Mais malgré les larmes et les cris, l'homme avait tenus bon. Cependant, l'homme ne put se retenir de supplier le compte de l'écouter après avoir eu le pouce retourné et brisé. Mais John Astre avait fait une promesse et la tiendrais. Peu importe la forces des cris de l'homme ainsi que les promesses faite de tout révélé, John brisa les doigts du malheureux jusqu'au dernier. Une fois son marteau de métal posé près de l'ensemble des instruments de torture, le comte était enfin décidé à parler.

- Qui t'a envoyé ?
- Je ne connais que son prénom, Seigneur.
- Parle alors ! Qui est-il ?
- On le nomme Seln. Je n'en sais pas plus...
- Où as-tu été engagé ?
- Je ne sais plus, murmura l'homme en éclatant en sanglot. Je ne sais plus
- Je n'ai plus beaucoup de temps à perdre. Peut-être que t'arracher un ou deux nerfs t'aidera à t'en souvenir.
- Pitié, non !

Le comte pris une nouvelle fois la pince de fer, la coinça dans la bouche du supplicié et lui arracha une molaire, suivi d'une prémolaire. Les dents se cassèrent dans un même temps, mettant à nu les nerfs. Avec une pince toute fine, le comte arracha ses deux nerfs, du même geste toujours aussi sec, toujours aussi précis, toujours aussi douloureux pour le supplicié. L'homme n'en pouvait plus, il s'évanouit, priant de toutes ses forces pour que le sommeil qui le happait soit éternel.

Hélas pour lui, moins de dix minutes s'étaient écoulée, que John Astre parvenait à le réveillé. Le comte alla droit au but, le fixant dans les yeux, de son regard bleu ciel aussi dur que l'acier.

- Où as-tu été contacté ? Par qui ?
- Au Sud de la Lèvre d'Arbre. C'est là que j'ai été contacté, chez moi, dans mon petit champ.
- Par qui ? Où t'es-tu rendu ensuite ?
- Par un sous-fifre de Seln. C'est lui qui m'accompagnait, pour vérifier que j'exécutais bien le boulot. Vous auriez dû le capturé, lui ! Je... me suis rendu après à la Plaine d'Argile. C'est là que l'on m'a équipé de mon arme. De là nous sommes partis jusqu' ici...
- Comment saviez-vous que nous étions à Port-Lumière ?
- Il y a des traîtres. Colosse n'est plus sûr...pitié seigneur, libéré moi...
- Ne dis pas d'ânerie, tu sais que cela est impossible. Comment s'appelait l'homme qui t'accompagnait ?
- Il ne m'a pas dit son nom... Je l'appelais Chef...
- Un signe particulier de son physique ?
- Non, je ne m'en rappelle plus...

Une claque violente faillit arracher la tête de l'homme à son corps. John Astre ne jouait plus, surtout pas quand l'homme avait tant dit.

- Souviens-toi !
- Je crois qu'il avait une cicatrice au-dessus de l'oeil gauche, horizontale, une horrible balafre ! Plus aucun sourcil ne poussait. Il était la plupart du temps emmitouflé, je le jure !
- J'ai terminé avec mes questions. Je te laisse au bon soin du bourreau de Port Lumière. Il a de nouvelles techniques de torture à tester, fit John, s'éloignant de la table où gisait l'homme, les yeux exorbités.
- Non ! Pitié Seigneur !
- Un homme qui s'abaisse à tuer pour de l'argent n'est plus un homme. Il vaut mieux pour toi que tu cesses d'exister tout simplement. Je sais où vit ta famille. Ne t'inquiète pas : ils n'en sauront rien. Ton agonie servira à racheter ta place au sein d'Annean.
- Seigneur !

John s'éloigna de la salle de torture à grands pas, méditant les paroles du jeune homme. Il devait absolument retourner à Colosse et veiller à la sécurité de ses fils. Ensuite, il devait faire des recherches sur Seln et l'homme à la cicatrice. Enfin, il devait trouver le traitre au sein de Colosse. Agir vite et le coeur fort était le seul moyen qui lui restait pour ne pas craquer face à la perte de sa femme.



Chapitre 4


- Fouillez leurs dépouilles, nous trouverons peut-être quelque chose qui nous indiquera qui les a envoyés ! Je veux que deux gardes soient attachés à la protection d'Aiden. Etablissez un roulement, jour et nuit, mais je veux qu'il soit sous protection constamment jusqu'à nouvel ordre !
- Bien, Seigneur !

Les gardes emportèrent les corps, laissant derrière eux de sombre trainée de sang. Lystre faisait les cent pas. L'adrénaline avait rapidement reflué pour faire place à une terreur sans nom accompagné de tremblements inexpliqué. Malgré tout son entrainement, il n'était pas préparé à ôter la vie à quelqu'un. « Pourrais-je m'y faire un jour ? ». Lentement, ses tremblements s'apaisèrent, laissant place à une colère froide, sourde qui grondait en lui tel un orage, mais dont il était pour l'instant, incapable d'exprimer. Lystre tournait en rond, comme un lion dans une cage, évitant soigneusement le sang répandu à terre. Il avait convoqué le conseil ici même, dans l'espoir d'avoir un semblant de réponse. Mais il doutait que ces hommes, même avec tout l'amour qu'il leurs portaient, puissent lui apporter un quelconque élément de réponse.

Rassemblés en cercle devant une petite table ronde, haute, tous les hommes du Conseil étaient présents, le même air inquiet sur le visage. Il y avait Allister, son maitre d'arme, visiblement ulcéré que des assassins aient pus menacé la vie de son élève. Le maître d'arme avait ses cheveux poivre et sel luisant, encore tout essoufflé de son sprint interminable, en armure, pour arriver aux côtés de son disciple bien aimé. Argregor se tenais près de lui, le dos vouté, soucieux visiblement de l'odeur du sang qui montait jusqu'à leurs narines. A ses côtés se tenais Arkas, grand homme blond et fier, ami d'enfance de son père et commandant des murs extérieurs ainsi que de la cavalerie. A la droite de Lystre se tenait Thérion, à peine trente ans, fraichement promu 1er diplomate de Colosse, suite à la mort naturelle de son prédécesseur. Tout le monde s'étonnait que ce garçon si bien bâtit et large de carrure ai choisi les armes faites de mots plutôt que celles en métal. Mais force était de constaté que cela lui réussissait plus que bien. L'Oncle de Lystre, en temps normal, constituais le dernier membre du Conseil de Colosse. Cependant, pour cette réunion extraordinaire, inhabituelle et inattendue, personne n'avait songé à le contacté et le cas échéant et même si cela avait été fait, ce dernier n'aurait pas eu le temps de descendre jusque Colosse. On avait fait venir, pour l'occasion, le grand Intendant, Wilfur, l'homme le plus occupé de Colosse. Wilfur ne se reposait jamais, dormais très peu et courait dans tous les sens, dès l'aube. Cette tâche, bien que par certains côtés ingrate, lui permettait de jouir de la reconnaissance de tous et John Astre n'hésitais jamais à le récompenser, par une prime ou plus récemment en lui permettant de célébrer son mariage dans la Grande Salle même de la forteresse de Colosse. Si quelqu'un devait être au courant des entrées et sorties du palais, lui seul l'était.

- Parle intendant, commença Arkas avec un ton si condescendant que même Argregor se redressa quelque peu sous l'effet de surprise ! Des assassins sont entrés en ces lieux ! Comment est-ce possible !
- Je n'en ai aucune idée Seigneur, répondit Wilfur, la voix tremblante.
- Comment est-ce possible ? Tu es l'intendant en chef, c'est à toi qu'il incombe de connaître les allées et venues ! Parle !
- Ne sois pas si hautain et agressif Arkas ! fit Agregor en toisant le colosse blond de ses yeux pâles. La colère n'apporte que la colère ! Bien heureux est l'homme omniscient, mais il ne se trouve pas en ces lieux. Dis-nous, Wilfur, as-tu interrogé les serviteurs ?
- Oui, Seigneur Agregor, personne n'a constater quelque chose d'inhabituel et personne n'a remarqué d'inconnus en nos murs ! Foi de Wilfur !
- C'est qu'ils sont surement arrivés aujourd'hui ! s'exclama le 1er Diplomate
- Il faudrait vérifier les entrées et venues de chariots et de colporteurs ! S'ils ont réussi à rentrer, c'est forcément par ce moyen !
- Bonne idée jeune Maître Lystre ! S'illumina Argregor. Wilfur, sais-tu quels marchandises devaient arriver aujourd'hui et par quel moyen ?
- Oui seigneur ! A ma connaissance et vous savez que je connais tout ce qui se passe directement sous ma direction, nous avons reçu, tôt à l'aube un attelage de trois chariots transportant de la paille pour les écuries et une livraison de vin épicé et d'huile d'amande. Ils sont arrivés par bateau venant de Port-Lumière, à la Colossade et sont remontés jusqu'à Colosse par chariots.
- C'est certainement par là qu'ils sont rentrés, par le chariot de paille...c'est tellement simple, murmura Allister.
- Dorénavant, chaque livraison devra être méticuleusement fouillée ! S'ils viennent de là, peut-être ont-ils laissés des biens dans les écuries ! Garde, allez-y !

Un des garde, à l'entrée de la porte, se tourna vers Lystre et après une profonde révérence, s'élança, laissant place, quelques secondes à peine après son départ, au retour d'un des garde qui avait embarqué les corps des assassins, un sourire aux lèvres !

- Maître Lystre, nous avons trouvé ! Une lettre a été retrouvée dans la poche d'un des malfrats !
- Donne-moi ça ! lança Arkas, arrachant la lettre des mains du garde ! Voici ce qui est écrit :

Votre cible est le jeune Lystre Astre. Il doit absolument mourir, peu importe la méthode. Vous recevrez 30 000 tribuns si vous accomplissez votre mission. Pour prouver votre réussite, vous devrez attendre avec mon serviteur que la nouvelle se propage. Lorsque vous aurez liquidé le jeune Astre, rendez-vous dans les sous-bois d'Atome. Là, mon serviteur attendra avec vous la confirmation de la nouvelle. Vous le reconnaîtrez par sa cicatrice au-dessus de son oeil gauche.

Seln.


- Quelqu'un a déjà entendu parler de Seln ? demanda Argregor à l'ensemble du conseil.
- Il me semble que oui...lâcha Thérion. La diplomate des Matriarches m'en a déjà parlé...c'est un bandit qui mène toujours des opérations de grande envergures : massacre de village, pillage de tombe de nobles riche, vol de caravanes précieuse. Personne n'a réussi à l'arrêter lui et sa bande, il est tel un spectre, on ne sait même pas à quoi il ressemble exactement. D'après les rumeurs, il se terrerait au plus profond de la Plaine d'Argile, dans la forêt du Gouffre. On raconte qu'il aurait construit avec ses hommes une ville dans les profondeurs du Gouffre...
- Impossible ! D'après la légende, le Gouffre est déjà habité par le peuple des ténèbres. Un peuple magique, mystique, terré depuis des millénaires dans ce Gouffre, dit Argregor. Mais cela ne reste qu'une légende...
- Ce Gouffre existe-t-il réellement Argregor ? Questionna Lystre, pour qui les légendes revêtaient toujours un intérêt particulier.
- Oui Lystre, il existe bel et bien. Il est le résultat de la lutte ancestrale des éléments entre eux, comme Colosse.
- Puisse Nuage nous protéger de ce peuple ! murmura le jeune Astre !
- Foutaise, jeune Seigneur ! Puisse Nuage nous protéger des assassins réels comme Seln plutôt ! lâcha Arkas. Il nous faut décider rapidement d'une marche à suivre ! Et régler son sort à ce Seln !
- Je suis d'accord avec Arkas ! Lançons la chasse avec la cavalerie ! appuya Allister.
- Ce serait chasser le vent ! Il nous faut attendre le retour de notre comte. Lui seul sera à même de prendre une décision légitime. Nous ne pouvons pas nous permettre de lancer toute notre milice sans son assentim...
- Maître Lystre, maître Argregor ! hurla un serviteur, du fond du couloir. Ses bruits de pas précipités se rapprochaient de la pièce où se tenait le conseil. MAÎTRE LYSTRE ! s'époumona-t-il une nouvelle fois en rentrant dans la pièce !
- Qui a-t-il Salic ? demanda Wilfur, son chef direct. Cesse de crier ainsi, personne n'est sourd ! Pas même les plus vieux d'entre nous, osa-t-il lâcher en regardant du coin de l'oeil le vieux conseiller.
- Une lettre urgente de notre comte bien aimé ! Elle vient à peine d'arriver par une nef en provenance directe de Port Lumière !
- Donnez là moi ! dit Lystre, saisissant la lettre promptement.

Le jeune Astre entama sa lecture, blanchissant au fur et à mesure qu'il poursuivait sa lecture. Quand il eu fini, Lystre tituba et perdit conscience, lâchant la lettre qui atterrit dans le sang séchant de l'assassin, se teintant de rouge. Allister rattrapa le jeune homme de justesse, lui évitant ainsi de se briser la nuque sur le meuble traîné là pour dégager l'entrée. Lorsqu'ils prirent connaissance de la lettre, chacun de ces hommes tremblèrent. Ils tremblaient pour le jeune Lystre ainsi qu'Aiden. Ils tremblèrent pour la ville tout entière qui perdait là une femme exceptionnelle. Enfin, ils tremblèrent de la colère de leurs maître à tous. Elle serait terrible, ardente et sans fin.



Commentaires, critiques, conseils, moqueries, c'est ici que ça se passe ;)

Auteur:  Porito [ Jeu 9 Fév 2012 18:48 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Magnifique. Ce chapitre fait le lien avec la lettre, et c'est très bien amené. On ne se perd pas entre les différents personnages, appréciant l'intrigue qui se met peu à peu en place et ton univers que tu construis avec une minutie digne d'un roman d'héroic fantasy. Seul petit bémol: relis-toi. Tu as fais quelques erreurs d'innattention (pas nombreuses), qu'il vaudrait mieux que tu corrige, car cela gêne horriblement quand on est lancé a pleine vapeur dans le texte et que l'on rencontre un oubli ou un mot dédoublé. Ah, et pour le Comte, fait attention, tu te trompe parfois en écrivant "Compte".
En attendant avec hâte le prochain chapitre!

Auteur:  Dark Knight [ Jeu 9 Fév 2012 19:48 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Porito a écrit:
Magnifique. Ce chapitre fait le lien avec la lettre, et c'est très bien amené. On ne se perd pas entre les différents personnages, appréciant l'intrigue qui se met peu à peu en place et ton univers que tu construis avec une minutie digne d'un roman d'héroic fantasy.

J'avoue que j'attache énormément d'importance à créer un vrai univers, travaillé. Même si au final, il y a peu d'action pour l'instant.

Citation:
que l'on rencontre un oubli ou un mot dédoublé.

Haaa, la belle erreur de débutant qui, dans la satisfaction et la joie de poster son nouveau chapitre, oublie de se relire complètement. Honte sur moi ! C'est corrigé, effectivement, j'avais oublié quelques mot qui avait pour effet de rompre la lecture ! Merci !

Citation:
Ah, et pour le Comte, fait attention, tu te trompe parfois en écrivant "Compte".
En attendant avec hâte le prochain chapitre!

J'ai relus directement mes après ton message, était-ce une remarque pour ceux postés aujourd'hui ou une remarque générale ? Car ceux postés aujourd'hui, je n'en ai pas trouvé. Mais bon, j'ai passé mon aprem à écrire ma fic, ça ne m'étonnerais pas que je ne voit plus clair ^^.

Prochain chapitre la semaine prochaine, sans faute :)

Auteur:  Dark Knight [ Mar 14 Fév 2012 14:40 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Le chapitre 5, tout chaud tout chaud ^^. Sanjilopus, j'ai remarquer que ton commentaire avait été supprimé, je l'ai vu et je te remercie de tes encouragements et surtout, de continuer à me lire. J'espère que ce chapitre vous plaira, j'ai pris énormément de plaisir à l'écrire. Sur ce, bonne lecture à tous !

Chapitre 5


Le jeune orphelin marchait depuis plus de deux heures les yeux bandés, mains liés, suivant d'un pas peu assuré les brigands, relié à eux par une corde. Plus que tout, aujourd'hui, pour lui, cette corde lui rappelait sa ligne de vie : tordue, rapiécée, humide. Tordue comme le chemin sur lequel il s'était engagé, la cause même de sa présence en ces lieux fantasmagoriques, spectraux. Rapiécée comme son existence, qui dans les semaines qui allaient suivre, il le savait, ne tiendrais qu'à un fil. Humide comme les gouttes qui lui mouillaient le visage, creusant des stries à travers la poussière. La pluie lui parvenait, étouffée, comme si les gouttes de pluies devaient suivre un chemin sinueux pour pouvoir arriver à lui.

"Je suis comme elles. Un long chemin m'attend avant de pouvoir me reposer".

Un vent léger lui caressa le visage, soulevant doucement ses vêtements trempés, bien trop grands pour lui. Il frissonna. Pas à cause du vent, ni même à cause du froid émanant de ses loques. Le vent lui avait apporté la réponse même à la question qu'il se posait depuis quelques minutes. Ou était-il ? Tout était clair maintenant et c'est cette clarté, malgré ses yeux aveugles qui le faisait frissonner. Les gouttes se frayant un passage à travers les feuilles des arbres, le craquement particulier d'une terre fourmillant de vie, le bruit des fougères en pleine agitation sous le vent d'hiver, le souffle moqueur d'une destination ou pour rien au monde il aurait mis les pieds : le bois des Pendus.

Un changement de sensations sous ses fines sandales de cuir lui indiqua qu'il s'apprêtait à rentrer dans le summum même de ses frayeurs enfantines : le Temple étrangleur : vestige immémorial de la chute du culte pour Arbre. Une chute baignant dans le sang et un mysticisme glaçant.

Un siècle après que fut apparue la Lune Ensanglantée, un culte barbare, presque primitif avait vu le jour, découlant directement de l'agrandissement des citées : le Culte des Pendus. La civilisation émergeait à peine de la poussière, les cités s'agrandissaient de plus en plus, devenant des pôles commerciaux, religieux et culturels. Cependant, la quête de la gloire et de la grandeur entraînait inévitablement une expansion géographique des cités, qui allaient, petit à petit, empiéter sur les forêts et bois. Les villes, pour abriter les vagues sans cesse grandissantes de personnes, se devaient de construire des bâtiments capables d'accueillir la population. Ces bâtiments, naturellement furent construits à partir d'une des ressources les plus abondantes sur le continent : les arbres. Les forêts aux alentours de Port Lumière, Cyréastre, Étincelante, Atome et bien d'autres villes furent consommées, brûlées, abattues et sacrifiées sur l'autel de la grandeur. Des hectares de forêts et de bois furent décimés et remplacé par des champs et la culture de matières premières, bien plus intéressantes économiquement parlant. C'est à ce moment-là qu'un culte fanatique, dédié au Dieu Arbre vit le jour. Luttant de toutes ses forces contre cette course à la destruction, le Culte des Pendus mit en route un effroyable rite, consistant à offrir en sacrifice au Dieu Arbre des hommes, en gage de leurs tristesses face aux comportements de leurs semblables et pour apaiser la colère du Dieu Vivant. Les morts par pendaison dans les forêts commencèrent à être dénombrés, en masse, suscitant l'inquiétude des autorités dirigeantes. Ces morts, inexpliquées, semèrent la panique dans les villes les plus touchées : les paysans refusaient d'aller au travail, les gardes refusaient de patrouillé et d'enquêter aux alentours des bois : ceux qui s'y essayaient revenaient rarement. La psychose naquit.

C'est alors que la cité de Cyréastre, vite imitée par d'autre envisagea et appliqua le pogrom, mettant le feu aux bosquets suspectées d'accueillir le culte et ratissant la moindre parcelle de forêt épargnée. Des gens, lambda pour la plupart furent capturés, torturés et exécutés. Et c'est ainsi que, durant une expédition, la troupe d'élite de Cyréastre, les Amazones, découvrirent l'emplacement exacte du Temple des Pendus. Cet édifice, construction putride et ignoble d'un culte l'étant tout autant abritait l'horreur. Les fresques sculptées à même la pierre dans les couloirs menant à la salle du sacrifice les avaient pourtant prévenus. Mais rien ne pouvait préparer les Amazones à l'horreur indicible qu'elles virent ce jour-là : un arbre millénaire, gigantesque, terrifiant, à l'écorce noire, en plein centre de la salle, recueillait ses branches des milliers de morts, pendus haut et cours. Certaine branche, grosses comme des corps d'homme, ployait sous la quantité de cadavre pendus dessus. On ne comptait pas d'exceptions : toutes les castes sociales, toutes les générations avaient été visée par ce noir rituel. Hommes, femmes, enfants, bébés, vieillards, pauvres et riches, nobles et paysans, tous sans exceptions.

Les Amazones qui firent leurs rapports à la Reine Déesse, ce jour-là, furent dans un état d'épouvante extrême, si bien qu'il fallut plusieurs jours pour démêler les propos de ces femmes, pourtant les plus courageuses de Cyréastre. Pire encore que la tragédie humaine, les Amazones étaient terrorisée par l'arbre lui-même, centre du rite, qui pris le nom d'Arbre-Démon. D'un noir d'encre, cet arbre, haut comme trente palais était semblable à la mort elle-même : tordu, à l'apparence agonisante et pourtant terrible. Ses feuilles, rouge écarlates, rappelaient à quiconque portant son regard dessus que c'était de la souffrance, du sang et de la mort de milliers de gens que cet arbre s'était nourri. Terrible. Ténébreux. Monstrueux. Les Amazones tentèrent de bouter le feu : les quelques brasiers qui prenaient ne duraient qu'un temps. L'Arbre-Démon produisait une sève assez épaisse pour empêcher le feu de s'étendre et d'embraser l'arbre complètement. Les feuilles elles-même ne prenaient pas feu, comme si le sang les avait trop gorgé pour qu'elles puissent s'enflammer. Le temple fut démoli et condamnés. L'horreur, elle, ne pourrait jamais être oubliée. Et c'est en pensant à tout cela que le jeune orphelin commença à trembler de tous ses membres en sentant les couloirs défilés sous ses pieds.

"Pitié, pas dans la salle des sacrifices, que Lumière m'entende !"

Le jeune homme comprit que son périple était terminé lorsqu'il se cogna contre l'homme devant lui, décidément énorme, même du point de vue de l'orphelin pourtant de taille respectable. On le laissa attendre là, dans une pièce froide, à peine chauffée par un feu dans la cheminée. Personne ne parlait, seule la respiration des hommes berçait le propre rythme de ses peurs. Enfin on détacha son bandeau, lui rendant partiellement la vue dans une pièce à peine éclairée. Il s'était attendu à tout, sauf à ce qu'il avait devant les yeux. Un rideau de velours, pourpre, était tendu à cinq pas de lui, relié par de cordons dorés à des crochets au mur, noir comme la nuit. Un faible feu crépitait dans une cheminée taillée dans une pierre noire, à sa gauche, décorée de visage suppliciés à même la pierre. Brêve image de l'horreur qui hantait le temple en son entier. Hormis cela, la salle était dépourvue de décoration et de personnes, si ce n'est les deux gardes et lui-même.

- Sais-tu pourquoi tu es ici ?

Voix étouffée. A peine audible. Tout juste humain. L'orphelin frissonna. Dans quoi s'était-il donc embarqué ? Que pouvait-il bien se trouver derrière ce rideau pour être caché à sa vue.

- Oui, Seigneur
- Sais-tu devant qui tu te trouves ?

Il perçut, malgré l'étouffement, une voix rauque. La plus rauque qu'il n'ait jamais entendu. Une voix qu'il aurait attribuée au fruit de la copulation d'un caillou et d'un crapaud. Mais pas à un être humain.

- Oui Seigneur. Devant Seln.

Le silence. Seulement le silence. La voix rauque ne se prononçait pas. Le jeune orphelin se tourna, pour observer la réaction des hommes qui l'avaient conduit jusqu'ici : impassible, comme taillés dans du marbre. Alors que l'orphelin allait reprendre la parole, la voix parla, cinglante telle une condamnation à mort.

- Tu devras tuer Aiden Astre. Le plus jeune garçon de la famille Astre. Il vit à Colosse, perchée dans la montagne Titan. Tu n'auras aucun mal à le trouver. Arrange-toi pour arriver à Colosse en même temps que la compagnie Aidu.
- Les flamboyants soldats libres..., murmura l'orphelin pour lui.
- Non !

Un rugissement, mêlé à un rire diabolique, à peine humain. L'orphelin se raidit, ruisselant de sueur, glacé malgré la proximité du feu. Il regrettait tant d'être là. Il s'apprêtait à prononcer mentalement un cheptel de regrets lorsque la voix reprit

- Aucun homme ne peut être libre s'il se vend au service des autres. Ces mercenaires ne sont ni plus ni moins que des ribaudes. Tu devras en profiter pour arriver en même temps que ces chiens obéissant pour te fondre dans la masse. Tu recevras ton arme dans la Plaine d'Argile, par mon sous-fifre. On le nomme Balafre. Il t'attendra, dans dix jours, à l'Auberge du Puit Mouillé. Ne soit pas en retard. Tu recevras, là, de plus amples informations. As-tu tout compris ?
- Oui, seigneur.
- Saccade, ramène-le à l'entrée du bois ! dit Seln, s'adressant à l'homme auquel l'orphelin était relié.
- Bien, Seln.

La vue du garçon fut de nouveau occultée et il repartit, le pas toujours aussi incertain, mais cette fois-ci, guidé par l'envie pressante de sortir de ce lieu maudit. Toute sorte d'image à propos de Seln lui vient en tête. Il l'imaginait, le cou tordu, la gorge écrasés, à l'origine d'une telle voix. Il l'imaginait tel un vieillard, hideux, malsain et noir comme les ténèbres, noir comme ce lieu malfaisant, noir comme la mort elle-même. Retrouvé l'air libre et sentir l'odeur des bois l'enivrer lui donna l'impression de revenir à la vie.

Dans la pièce aux draps pourpres, le feu crépitait, l'homme le contemplant de ses yeux profonds.

- Alors, tu crois qu'il a marcher ? fit la voix.
- Tu veux mon avis Seln ? lui répondit-il, un sourire aux lèvres. Le plus grand sprint de sa vie !

Auteur:  Dark Knight [ Mer 22 Fév 2012 14:24 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Ce chapitre marque la fin des chapitres sans combats. Mais c'était un chapitre fichtrement nécessaire, j'ai mis du temps à l'écrire, j'espère qu'il vous plaira.

Chapitre 6


Les deux garçons chevauchaient à grand galop dans la froide matinée pré-hivernale, poussant leurs montures au maximum de leurs ressources. Les étalons, noir de jais, galopaient de toutes leurs forces sous les coups d'éperon de leurs cavaliers. Les yeux exorbités, ils souffraient de cet effort imposés si brusquement. Une souffrance que leur maître partageait avec eux, les larmes ruisselant sur le visage du premier, un coeur brisé battant douloureusement dans le coeur du second.

Lystre était debout en compagnie de son frère, sur les murs extérieurs, attendant fébrilement le retour de son père, son soutien, son ancre au coeur d'une tempête de sentiments qui semblaient ne pas connaitre de fin. Lorsqu'il avait aperçu, au loin, la silhouette du comte sur son cheval, visiblement hors d'haleine, il n'avait pu se retenir, lui et Aiden, de prendre leurs montures et de foncer bride abattue vers John Astre. Allister, qui ne quittait plus Lystre depuis la tentative d'assassinat avait voulu les retenir, mais une lourde main sur son épaule l'en avait empêché. D'après Arkas, c'était dans le sang des Astre de chevaucher à toute vitesse vers leurs proches. Combien de fois n'avait-il pas vu John faire ça lorsqu'il était jeune, quand Allen venait lui rendre visite à Colosse. Chose qu'il n'aura plus jamais l'occasion de voir de sa vie, souligna-t-il avec amertume.

Depuis la tentative d'assassinat et l'annonce de la mort de sa mère, Lystre vivait comme dans un nuage, perdus dans un épais brouillard semblable à du coton. La relation qui unissait Lystre à sa mère était du domaine du fusionnel. Alors qu'Aiden était à l'image même de son père, son aîné, lui, était la parfaite rencontre entre ses deux parents : le physique et les valeurs de son père, avec le doux caractère d'Allen. Il avait avec elle tout partager : c'était plus qu'une mère : c'était son amie, sa confidente, presque une jumelle pour lui. Ces derniers jours, lors de ses rares moments de lucidité, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer la mort de la femme la plus importante de sa vie. La lettre de son père, directe, ne l'avait pas ménagé : nul doute que le comte était conscient de l'importance pour son fils d'accepter la réalité le plus vite possible. Mais pour Lystre, c'était comme si un mur s'était effondré sur lui et qu'il n'avait, sous les décombres, qu'une vision très limitée de la réalité. Et personne pour venir déblayer ce mur de tristesse, malgré tous les efforts de ses proches amis et des hommes de son Père. Qui pouvait réellement consoler, lors de pareilles circonstances ?

La colère qu'il avait éprouvée, lorsqu'il avait tué les deux assassins étaient enfouie loin en lui, terrible et sournoise. A la place, un vide criant de désespoir emplissait sa poitrine. Seul son père, si fort et inflexible saurait combler un tant soit peu ce vide.

Aiden chevauchait, non loin de lui mais légèrement distancer, de par sa moindre endurance. Il savait qu'à l'allure où ils chevauchaient, une chute entraineraîs certainement la mort. Mais le cadet des Astre se contrefichait pas mal de mourir à ce moment-là. Alors que son ainé avait sombré dans un désespoir sans fond, Aiden, lui, était resté maître de lui, malgré les larmes, les sanglots et les cris. Une colère qu'il n'avait jamais connue s'était emparé de lui, un mélange d'aigreur, de rage et de haine. Seule cette haine, profonde, qui l'habitait, l'empêchait de s'écrouler en pensant à la mort de leur mère. C'était là, en lui, tel un monstre, prêt à submerger quiconque oserait défier cette entité ténébreuse. Aiden le savait, la mort de sa mère avait ouvert en lui la porte de ses pires terreurs, de ses pires pensées et de ses plus odieux fantasmes. Souvent, il rêvait de crimes horribles sur les coupables. De torture minutieusement préparée, d'une agonie dont lui-même était la source. Dans ses plus sombres fantasmes, il provoquait le chaos. Il était le chaos. Celui-là même que rien n'atteint, qui ne peut souffrir.

La mort d'Allen avait jeté Aiden hors de l'enfance, comme on jette un ivrogne malade d'une taverne. La souffrance de la perte d'un être aimé s'imposait à lui et il n'avait d'autre choix que de l'accepter. Si Lystre était devenu un spectre translucide de souffrance, Aiden, lui, s'était mué en un démon assoiffé de vengeance, de sang et de haine. A seulement seize ans.

Les deux garçons ralentirent, alors même que John lui-même tirais brusquement sur les rênes et mettait pied-à-terre. Le temps fut suspendu, quelques instants, durant lesquels les trois hommes se regardèrent, les yeux dans les yeux. Tout trois de la même famille et pourtant des expressions si différente : un regard d'acier pour le père, un regard absent pour Lystre, un regard déterminé pour Aiden. Et soudain, les trois visages exprimèrent la même chose : une peine commune, démesurée.

- Père...lâcha Lystre dans un sanglot, en se précipitant dans les bras de celui-ci, Aiden à sa suite.

La violence de l'accolade procura de la chaleur aux deux jeunes hommes, ainsi qu'une assurance : que leur père était bel et bien là, qu'il leur restait quelqu'un, quelqu'un qui veillerait sur eux. John s'effondra à genou, ses enfants dans ses bras, embrassant leurs cheveux et murmurant à l'oreille des deux corps secoués de sanglots une promesse pleine de force, d'amertume et de violence.

- Je vengerai votre mère... Je les anéantirais jusqu'au dernier. Plus personne ne vous fera de mal ! Jamais !

Allister arriva, quelques instants plus tard, rouge de l'effort qu'il venait de produire. Il s'inclina devant son maître tout en présentant ses condoléances, une larme roulant sur sa joue. Lorsqu'il se redressa, John Astre lui fit une accolade qui plus que de simples mots, montrait à quel point il appréciait les paroles du maitre d'arme.

Evidemment, Arkas était tombé dans les bras de son ami d'enfance. S'il y avait bien une personne envers qui John montrait ses sentiments, c'était lui. Ensemble, ils remontèrent toutes les rues pavées de Colosse vers la forteresse, à faible vitesse, le comte prenant le temps de saluer la population de Colosse, toute habillée de noire pour honorer la mémoire de leur Comtesse. La grande rue, énorme, menait de l'entrée des murs extérieur à la forteresse même, passant devant les quartiers des pauvres, les corporation de commercants et les maisons nobles. Les femmes pleuraient sincèrement dans la foule amassée le long des trottoirs. Des hommes robustes serraient la main de leurs enfants, tout en les rassurant, tandis que d'autres pleuraient, silencieusement, tête baissée au passage du Protecteur de la ville. La mort d'Allen entrainaît elle-même la mort d'une certaine quiétude à Colosse. Bien sûr, des crimes avaient déjà été commis en ses murs, mais ils restaient relativement peu fréquents. Or, là, c'était le Protecteur même de Colosse qui se retrouvait ébranlé. Si l'on arrivait à tuer l'être le plus cher aux yeux de cet homme, symbole de justice absolue, qui pourraient alors protéger les faibles gens dans leurs chaumières ? La tristesse submergeait les rues de la forteresse. Les Colossiens pleuraient. Pleuraient la fin d'une époque révolue.

Les premières heures passées entre les murs de la forteresse, il les avait passées avec ses fils. Il était resté là avec eux, les étreignant tour à tour et attendit finalement que les deux jeunes hommes s'endormirent de fatigue, tant les larmes avaient coulé. Plus que tout, John Astre devait être fort, le Colosse de ses fils. Lorsqu'il fut certains qu'ils soient endormis, il quitta leurs chevets et convoqua son Conseil. Son frère avait envoyé une lettre, précisant au Comte qu'il ne pourrait descendre tout de suite du Rocher de la Deuxième chance, une petite rébellion ayant éclaté, il se devait de rester pour contrôler les derniers récalcitrants et restaurer le calme dans le village. Il ferait vite. « Comme toujours », pensa John. « L'homme le plus vif dans le retard qu'il puisse exister ».

Son conseil avait donc entrepris, avec un mélange de tristesse, de respect et de peur, de raconter les évènements de ces dernières journées. La tentative d'assassinat sur Lystre, les découvertes quant à Seln et la prochaine arrivée de la compagnie Aidu. John était passé successivement de profonde colère à haine, ses traits se durcissant à chaque détail précis ajoutés au récit. Des décisions furent prises : envoyé Arkas et une troupe de cavalerie légère jusqu'à la plaine d'Argile, enquêter sur ce fameux serviteur balafré. Préparer la réception du corps d'Allen et l'enterrement de celle-ci. Et enfin, prévoir les vivre nécessaire et prévenir les gens de Colosse que la compagnie Aidu arriveraient bientôt : cette visite ne manquerait pas de remplir les caisses des tavernes, auberges et filles de joie. Les stocks devaient être prévus pour accueillir cette compagnie forte d'un millier d'hommes.

Le soir vint, plus vite que John ne s'y était attendu. Seul dans sa chambre, le désagréable sentiment d'avoir été dépouillé de tous ses biens le tenaillait. C'était en quelques sortes le cas. Il l'avait rencontré jeune, très jeune, dès l'âge de treize ans. La petite fille aux cheveux noirs de jais était déjà à ses yeux tout ce qu'il y avait de plus précieux, de plus beau et de fragile sur cette terre. Les nombreuses bagarres qui avait animé leurs adolescences lui avait appris qu'Allen n'était pas si fragile que ça et que finalement, son entre jambe gardait la première place au rang de la fragilité. Mais Allen lui avait apporté un soutien sans faille, une passion dévorante et deux garçons magnifique. Elle était le gant de velours qui recouvrait sa poigne de fer.

John maudit ses souvenirs si oppressant, souvenirs d'une peau si douce, d'un baiser léger comme une plume, d'un murmure plaisant effleurant son oreille. Rien, plus rien ne serait comme avant. Et c'est alors que cette certitude affluait dans son esprit pour la centième fois de la journée que l'on frappa à sa porte et que son ami d'enfance, le commandant des murs extérieurs, rentra. Avant même qu'il n' ouvre la bouche, John dit :

- Je vais bien Arkas. Merci de t'être déplacé.
- John...je suis sincèrement désolé pour Allen. C'était une femme admirable, tu sais à quel point je l'admirais. Je suis là pour toi...
- Merci, dit le comte Astre, une main sur l'épaule de son ami. Je sais que je peux compter sur toi. Je compte d'ailleurs sur toi ! Ramène-moi le type balafré. Je t'offrirai ce que tu veux en échange !
- John, tu sais bien que même si tu étais le plus loqueteux des pauvres de Colosse, je mènerais cette expédition de la même façon. Je les rattraperai, tous !
- Je n'ai besoin que de lui Arkas. Il n'y a que le balafré qui m'intéresse...le reste...
- Je laisse partir ceux qui éventuellement l'accompagneraient ?
- Le reste, mon ami..., dit John, les yeux flamboyant. Le reste, tu les égorge jusqu'au dernier.
- Il ne doit pas en rester un seul, John ?
- Non. Pas un seul.

Auteur:  Phénix Dragoon [ Jeu 23 Fév 2012 12:44 ]
Sujet du message:  Re: [Fiction] Astre

Critique réalisé par Phénix Dragoon a écrit:
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Critère N°1: La Forme

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Aaah, la forme... Sûrement la partie la plus facile à commenter. Car celle qui est bien mis à l'honneur dans un texte. Généralement, au premier coup d'oeil, on arrive à dire si l'écrivain est un noob ou un expert, s'il en est à son coup d'essai ou s'il est un professionnel.

Eh bien, cher Dark, vous êtes quelqu'un qui me ressemble. Car il ne se trouve pas dans l'un de ses quatre critère.

Je m'explique: Autan dans le premier chapitre, les fautes étaient aussi rare qu'une mèche rose sur un gothique (rassurez-vous, je n'ai rien contre vous...^^), autan la prolifération de ces saletés d'enflures de fautes étaient déjà bien plus présente dans le deuxième. J'ai comme l'impression qu'il vous faut un moment en particulier pour créer, mon cher Dark. Et que, si le moment choisi n'est pas le bon, la qualité s'en ressent aussi.

De ce fait, donner des fautes récurrente est une tâche qui m'est bien difficile. Comme pour le deuxième chapitre, je n'ai qu'un conseil à te donner: Relis-toi avant de poster, je crois que t'évitera bien des fautes minuscules qui pourrait gâcher la lecture, quand elles sont à répétition.

Pour passer à autre chose, tu possède un style bien fluide, agréable à lire, et ça c'est cool. M'enfin, puisque tu dis être présent depuis longtemps ici-même, je suppose que c'est normal. T'es rodé à écrire fluidement, et ça se sent. On dirait que chaque mot, chaque expression, ont été utilisées et réutilisées, pour obtenir ZE fiction. Après, je ne pense pas avoir repéré de faux raccords dans tes textes...

Ah oui, aussi. Une bonne idée que j'ai remarquée pour tes dialogues est l'utilisation des couleurs et des effets de textes pour les personnages. C'est une bonne idée, surtout dans les Conseils, où il y a pleins de personnes qui parlent en même temps. C'est une technique pratique, d'autant plus que cela ne surcharge pas le texte en détails "inutile", comme la façon de parler du personnages, ou de chaque fois nommer un nouveau personnage. Juste une couleur et hop!, le tour est joué. Juste, fais gaffe à ne pas te tromper; dans le dernier chapitre, tu t'es gourré de couleur pour John Astre. Dans la deuxième partie du dialogue. Juste à la fin du texte. Voilà. C'est là.

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Critère N°2: Le Fond

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La partie la plus intéressante, mais aussi compliquée à réaliser. Car ça touche à l'essence même du récit: son contenu, ou ce qui fait qu'il y a une étincelle qui s'illumine dans les yeux d'un homme.

Un contenu qui est, somme toute ici, bien bien développé. Moi j'aime. C'est simple. Clair et précis.

Le monde qui vénère des symboles de la Nature en guise de Dieux, et en plaçant chaque chose à la place naturelle qui lui revient. C'en devient presque Idyllique, comme univers. On en rêverait, de vivre dans des mondes pareilles. Enfin, moi je ne suis pas fans des systèmes de tortures. Surtout s'ils risquent de s'abattre sur nous à tous moment. En tout cas, John Astre est un roi très juste, mais qu'il vaut mieux laisser tranquille.

Pour voguer un peu ailleurs, les personnages sont bien construits, et ça c'est bien, car d'habitude, lors d'une fiction, seuls le héros et/ou quelques personnages secondaires sont bien développés. Le reste est passé aux oubliettes. Or ici, j'ai une impression d'épaisseurs à chaque fois que je lis un de tes chapitres. C'est assez agréable, d'autan plus que les personnages sont attachants et évolue dans un univers assez compliqué à comprendre si on ne lis pas plusieurs chapitres en même temps.

Voilà. Je n'ai rien d'autre à ajouter. C'est magnifique, un univers complet, réaliste, avec des personnages épais, attachants, compliqués, émotifs...
Bref. Un bon univers. Petit bémol:

Dark Knight a écrit:
Ce chapitre marque la fin des chapitres sans combats. Mais c'était un chapitre fichtrement nécessaire, j'ai mis du temps à l'écrire, j'espère qu'il vous plaira.


Nyaaaargh!!!! J'veux plus jamais voir cette phrase apparaître dans une fiction d'une telle qualité!!!

...

Hum. Plus sérieusement, les combats n'ont aucune importance dans le scénario d'une histoire. S'ils sont là, c'est qu'ils étaient nécessaire, soit pour montrer la force d'un ennemi ou d'un héros, soit pour faire avancer l'histoire, soit pour représenter une valeur idéologique sûr, soit encore pour montrer de nouvelles techniques ou compétence. Un combat n'est pas une valeur de qualité d'une histoire. Qu'ils y en aient trois ou vingt milles, ça n'as peu d'importance, du moment que le lecteur prennent du plaisir à lire la fiction. Moi, dans mes fics, il n'y a généralement peu de combat (si on exclus la petite dernière, bien sûr...), car je préfère faire voyager le lecteur. En tout cas, jamais il n'y a eu des combats sans importance. Car un combat sans importance, est un combat sans intérêt. Crois-en mon expérience, tant qu'un combat est intéressant, c'est qu'il a une valeur scénaristique, sinon il ne serait pas là. Ne te fie pas à ce genre de détails: si les gens réclament du fight alors qu'il n'en est pas nécessaire, c'est que ton histoire n'est pas forcément faite pour eux.

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Avis Général et Conseil additionnel

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Tu nous as réalisé une fanfic de qualité, tant au niveau de l'écriture soignée que de l'univers attachants et réaliste. Si je n'ai que peu de conseils à donner, ils sont assez importants, donc prends-en bonne note:
-> Relis-toi avant de poster, t'éviteras de bêtes fautes inutiles et à répétitions.
-> Te préoccupe pas de savoir s'ils y a trop de chapitre avec/sans combat. Tant que la trame scénaristique avance, c'est du tout bon.

Voilà. Cordialement, Phénix Dragoon.

Fait le: 23/02/12 ; 6 chapitres lus

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