Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 messages ]  Aller à la page Précédente  1, [2]
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 19:31 
.

Inscription: 10 Oct 2005
Messages: 4725
DC = Dragon Céleste
Il m'a fallu un petit temps quand même et je sais toujours pas ce qu'est ASL (Ace Sabo Luffy je suppose?).
Damn, je déteste les abréviations. C'est si compliqué et fatiguant que ça d'écrire des mots en entier?


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Dim 27 Nov 2011 14:49 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
Avec les derniers développements, on voit le motif du legs de nouveau sur le devant de la scène. Le Legs s'établit à plusieurs niveaux chez Oda, du sigulier à l'universelle, en passant par le collectif.

- Le singulier
Le singulier est le legs direct, d'un volonté à une autre. Il prend souvent chez Oda des formes concrètes, qui le symbolisent, comme le chapeau de Luffy, passé de Roger à notre héros via Shanks. De nombreux épisodes correspondent à ce type de legs, et l'on voit surtout les héros concernés par cet héritage non directement filial au sens strict, mais qui en a la force, à travers leurs flashbacks. D'ailleurs, ils sont presque tous comme "marqué" par ce legs, et affichent à leur manière un lien à une figure tutélaire: Zorro que son bandana et son sabre relient à Kuina, Nami et son tatouage ainsi que ses mandarines, Chopper et son chapeau, Franky et son corps de cyborg, etc.

- Le collectif
Le legs collectif correspond à un héritage familial ou communautaire. Il se dote d'une dimension historique parfois, lorsque intégré à la trame de l'aventure, et procède comme un entre-deux, comme une étape entre le singulier et l'universel. Je pense là à deux legs "collectifs" qui fonctionnent selon des régimes assez distincts, mais qui mettent en avant la communauté et la transmission de quelque chose de particulier au sein de celle-ci.
Le premier cas est celui du legs d'une grande figure individuelle mais qui véhicule un horizon collectif, comme ce fut le cas pour Barbe Blanche. Son équipage et les pirates qui lui ont juré allégeance forment à ses yeux une véritable "famille" et c'est son héritage qu'ils sont censés porter. Toute la fin de l'épisode de Marine Ford, avec l'enterrement d'Ace et de Barbe Blanche notamment après leurs sacrifice respectifs, est marqué par cette empreinte du passage de témoin, du legs. Le deuxième cas est celui des Nations qui sont censées protéger un secret, garder un trésor sacré. C'était le cas d'Alabasta et de sa dynastie avec le Ponéglyphe, et c'est aussi la cas, on le sait maintenant avec la famille de Shirahoshi et la garde de Noah et de l'héritage de Joy Boy. On peut également penser, dans ce cadre, à tout l'épisode Jaya/Skypeia, à Norland et les Shandias, à la Cloche que fait sonner Luffy pour Montblanc.

- L'universel
Ceci nous amène au troisième niveau, celui où le communautaire bascule dans l'universel, celui où la figure de transmission ne s'adresse plus à un personne, ouà une communauté de personnes, mais à tous. Et l'on trouve ce type de legs là encore au présent avec une figure de pirate, et au passé avec un motif historique.
Au présent, avec la figure de Roger. L'annonce inaugurale du manga, avec la quête du One Piece est un legs évident, à portée universelle puisqu'il s'agit de mettre le monde en branle à partir de la quête d'un héritage perdu (parce que non localisé, et parce que histoire oubliée). Au passé, donc, il s'agit des Ponéglyphes, caractérisée par la dispersion et leur contenu se rattachant à des facettes oubliées de l'histoire.

Roger s'est adréssé à tous pour son héritage, quand Barbe Blanche s'est d'abord adressé à sa famille (et la différence entre les deux, différence de caractérisation avant d'être d'ampleur) se fait là. Et un ponéglyphe laissé en héritage à une communauté, par un homme par exemple (Joy Boy), se distingue du projet d'ensemble de dispersion et de témoignage des différents Ponéglyphes. Oda tricote donc le motif du legs de manière subtile et variée, et l'on attend de voir comme Luffy, l'Individu par excellence, va à son tour, à sa manière effectuer le saut du singulier à l'universel, sachant que pour ce qui est du collectif ou de la communauté, entre son équipage et les liens avec les populations qu'il "aide", on a déjà des embryons de réponses (ce sera nettement plus clair avec le final de l'arc des hommes-poissons et le devenir du peuple, de son île, et de Noah).

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Jeu 8 Déc 2011 23:40 
Chasseur de Rêves
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 11 Nov 2004
Messages: 2729
Localisation: Nulle part ailleurs
Au vu de ce que l'on a appris, j'aimerai reprendre un ancien message afin d'aller dans la continuité de l'idée, de la modifier un peu et de l'argumenter en un sens :

RED a écrit:
- East Blue où on a un Luffy aventurier solitaire, qui part de son village natal sur la base d’un lien spirituel (promesse entre lui et Shanks), avant que l’on apprenne qu’il y a avait également un lien spirituel plus ancien (avec Ace et Sabo).

Une première partie qui se termine par l’intervention du paternel, une fin qui correspond donc avec l’apparition du premier lien de sang.

- Grand Line, où l’on comprend que Luffy n’est pas n’importe qui, de part son nom (Garp et Dragon), ses relations passés (Ace et Sabo) et futures (Hancock) ainsi qu’une particularité bien spéciale (Le D.), statut confirmé à la fin de cette partie par un flash back où se mêlent liens spirituels (les frères) et héréditaires (le père et le grand-père).

A la fin de Grand Line, Oda tranche d’une certaine manière entre les deux filiations où on a en effet une démolition (ou un début de chantier de démolition) de la filiation héréditaire, destruction symbolisée par le coup de poing portée contre Garp, où on avait carrément le Sang (Garp) qui représentait un obstacle direct sur le chemin de Luffy dans sa quête pour atteindre le Spirituel (Ace).

On a également la relation Luffy/Hancock, où le premier ne veut en aucun cas tisser de liens de famille avec la deuxième, préférant la garder comme amie (toujours l’esprit qui triomphe sur la famille).

A la fin de cette partie on voit également Luffy qui se remonte le moral en pensant à son équipage après la mort d’Ace, à aucun moment il n’a de pensées pour son père (qu’il ne connait même pas d’ailleurs) ou à son grand-père.

- Nouveau Monde, où je verrais bien Oda faire de Luffy une icône de l’émancipation du héros par rapport aux acquis familiaux et héréditaires. Ecrivant l’histoire à sa façon, quel que fût le passé ou ses liens. Et en portant les liens d’amitié au dessus de tout.


Avec l’idée de renaissance des personnages (ou d’entités) on pourrait avoir le raisonnement suivant qui va également dans le sens d’une démolition des liens de sang (et même des liens spirituels à la toute fin) :

Roger en demandant à Garp de prendre soin de son fils aurait pu véhiculer (consciemment ou non) sa volonté à travers le vice-amiral afin qu’elle se perpétue à travers son fils mais contrairement à une logique héréditaire, Garp l’aurait transmise non pas à Ace mais à Luffy. (De D. à D. à D.)

En y repensant et si on revient à l’exécution d’Ace, on se rend compte d’après le discours de Sengoku que la Marine prend très au sérieux la notion de sang. La mort d’Ace signifiait la fin de la lignée du Roi des pirates, on avait compris alors que la mort d’Ace permettrait d’éradiquer toute volonté d’autres personnes à le porter comme héros ou héritier légitime du trône… en clair la fin totale de Roger.

Mais avec la nouvelle notion de renaissance et de réincarnation qui touche même les armes antiques on arrive à se poser de nouvelles questions sur cette farouche envie de tuer le fils de Roger (la Marine le cherchant partout dans le monde). Le fils étant le plus à même à devenir le nouveau Roi ou peut être la nouvelle arme, le nouveau déclencheur du One Piece, l’ordre de le tuer dans le ventre de sa mère aurait même pu venir du Conseil des 5 Etoiles (peut être que seuls eux connaissaient cette notion de réincarnation). Barbe Blanche l’aurait également protégé dans le but qu’il arrive au One Piece (Sengoku le dit lui-même lors de l’exécution).

Et là avec la révélation du chapitre 649 on pourrait dire que certains grands personnages de One Piece, ceux qui ont vécu les deux périodes, appartiennent à deux écoles, ceux qui croient que la renaissance de Roger, ses pouvoirs, ses idées et tout ce qui va avec, se transmettent par le sang (Sengoku, Akainu…) et ceux qui croient à une transmission basée sur la Volonté (Shanks, Rayleigh voire les Rois des Mers…). Et d’après les ressemblances de plus en plus incroyables, on tend vers une confirmation de la doctrine de la deuxième école.

Maintenant dans le Nouveau Monde on pourrait avoir un Luffy comme une icône de l’émancipation du héros par rapport aux acquis familiaux et héréditaires comme déjà dit mais contrairement à une écriture personnelle de l’histoire on pourrait avoir un Luffy prisonnier de la fatalité, à savoir un Luffy jouant le rôle de réceptacle en quelque sorte de la Volonté de Roger… Mais cette contrainte pourrait amener aussi la deuxième émancipation à la fin du Nouveau Monde (ou au cours du voyage), et cette fois elle serait tournée contre le Destin si craint dans One Piece, Luffy choisissant d’amener une autre fin que son prédécesseur et reprenant par la même occasion son libre arbitre après une rude bataille aussi bien contre ses liens héréditaires que ses liens spirituels.

En résumé :

Départ d’East Blue : Luffy est un inconnu.
Fin de la première partie de Grand Line : Luffy est un membre d’une grande famille.
Nouveau Monde : Luffy est le porteur d’un avenir hors du commun auquel il est fatalement destiné.
Fin du Nouveau Monde : Luffy choisi lui-même la fin de son aventure faisant de lui une personne totalement détachée de ses liens et un être exceptionnel à part entière.

_________________
Image
Veuillez prendre en considération les règles du forum.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Lun 19 Déc 2011 22:28 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
Quand j'avais posé le sujet, j'avais distinguer différents niveaux de filiation, notamment celui de la filiation au sens strict et celui des héritages. Aujourd'hui, deux propositions, chacune concernant un niveau en particulier!


Filiation au sein de la Marine

Si l'on a vu qu'il y avait une histoire de legs au sein des "familles" pirates, on peut, avec les révélations du dernier chapitre (650), observer que la filiation "choisie" vaut aussi dans la marine, sur un plan "politique", avec la succession de Sengoku. Derrière le choix politique qui durcit la définition de la Justice dans la marine, et qui semble avoir été téléguidée par des gouvernants, on voit que Kiji se positionne dans la lignée de Garp, et peut-être aussi de Sengoku. C'est intéressant dans la mesure où le passé de Kiji est déjà lié à ces deux figures plus âgées. Kiji a dit à Luffy sur Long Ring Long Land qu'il evait beaucoup à Garp, et on le revoit sur son bateau à Water Seven. Et lors d'Ohara, Kiji est associé à Sengoku puisqu'on les voit sur le même navire à la fin de l'assaut.

On a donc une sorte de filiation ouverte, claire, qui gravite autour de la figure de Formateur du Manga, Garp, le versant pirate étant celui que suit directement la narration (Luffy, et Ace), et le versant marine, celui désiré par Garp mais ayant échoué avec ses petis-enfants, représenté par Kobby bien-sûr, mais avant lui certainement par Kiji. Dans ce jeu de symétrie, on pourrait bien évidement ajouter Smoker poursuivant Luffy comme Garp avait poursuivi Roger, mais ça, on l'a souvent souligné.

Il sera intéressant de découvrir dans quelle filiation s'inscrit Aka Inu. Pour le moment il semble assez décroché de la Marine-même (peu de pitié/compassion pour ses hommes), uniquement centré autour de l'idée de l'Exécution de la décision politique. Il est coupé de la dimension affective, comme coupé de la famille. Le troisième amiral, Kisaru, sous le symbole du neutre, est lui défini comme un oncle, et associé à une autre instance encore que la Marine ou le Gouvernement à proprement parler, avec le pôle scientifique de Vegapunk. Intermédiaire encore, un peu famille, mais indirecte, un peu Gouvernement, mais indirectement.


Héritages des codes du Comics

Les pouvoirs des fruits du démon sont facilement associables aux pouvoirs qu'on trouve chez les superhéros de comics. On pense immédiatement aux pouvoirs des mutants X-Men de Marvel, à ceux des 4 Fantastiques, ou aux nombreux héros DC ayant des pouvoirs spécifiques. Cette association m'a semblé réactivée avec les révélations sur la chasse aux fruits de Barbe Noire (chapitre 650), et suscite deux réflexions.


1) La thématique élémentaire des pouvoirs et les 4 Fantastiques

Les pouvoirs des 4 Fantastiques sont souvent associés aux 4 éléments: Feu pour la Torche, Terre pour la Chose, Air pour Jane Storm et Eau pour Red Richards puisqu'il se "coule" en s'étirant. Dans One Piece, ces pouvoirs peuvent être rapidement relus, de manière plus ou moins évidente. Le Feu, pouvoir ultra classique de héros principal) est incarné par Ace. L’Air me semble associé à Nami dans la mesure où dès le départ, en tant que voleuse, elle « disparaît » aisément, où le Climat Tact altère l’environnement comme le fait le pouvoir de Jane, jusqu’à déformer et tromper les apparences et enfin où son dernier apprentissage s’est effectué sur une île céleste. Le pôle chtonien n’est pas directement représenté, mais semble diffracté, à travers sa thématique de base de « quête d’humanité », dans Chopper et Franky, côtés animal et métallique à défaut de minéral.

Enfin, le plus intéressant, c’est le fait que Luffy ait le fruit du caoutchouc, lui offrant des possibilités assez similaires à celles de Red. C’est intéressant parce que le monde de onepiece est un monde marin, et que de tous les pouvoirs des fruits du démon, le seul dont on soit sûr qu’il n’existera pas est celui du logia de l’eau, puisque l’eau est ce qui neutralise/affaiblit les utilisateurs de fruits du démon. Oda dit avoir soigneusement réfléchi au choix du pouvoir pour Luffy, et si l’on sent bien le travail conscient qui touche aux possibilités du fruit en combat, si l’on évalue bien la relation entre la nature de ce pouvoir et la patte graphique même du trait d’Oda (l’allongement), on peut, éventuellement, aussi entendre ce lien entre l’association élémentaire du pouvoir dans les codes superhéroïques d’une part, et le monde et la mythologie interne de One Piece d’autre part.


2) Les pouvoirs opposés des antagonistes majeurs: Luffy et Barbe Noire

Mais le truc qui m’a le plus interpelé dans ce chapitre 650, au fond, c’est de savoir que Barbe Noire se lançait dans une chasse aux fruits du démon. On n’en sait pas plus, et peut-être que cette annonce est à relativiser (tous ces fruits sont-ils pour lui-même ? la traduction est-elle bonne ?...). Mais en tout état de cause, cela fait apparaître un point qui était déjà là et qu’on n’a pas vraiment soulevé, et qui nourrit l’opposition frontale Luffy/Teach posée à Jaya.

Si Barbe Noire assimile les pouvoirs d’autres personnages, par leur décès, comme il l’a fait avec Newgate, mais comme il l’a fait symboliquement avec Satch (et même avec Ace après tout, puisque ce dernier se retrouve avec des menottes de granit marin à la suite de leur duel), Luffy lui procède d’une forme d’empathie qui conduit autrui à le suivre, complètement (mugiwara) ou ponctuellement (alliés momentanés comme la Galley-la ou les Newcomers). Ce trait de Luffy a été souligné plusieurs fois, et notamment dans la période de Shabaody/Marine Ford, par Rayleight ou d’autres. Cela me semble directement s’opposer à la capacité – physiologique ? – de Teach, révéléle dans la même période, d’absorber les pouvoirs, c’est-à-dire d’une certaine façon l’essence, d’autrui.

Ca rejoint une opposition classique des univers superhéroïques où un pouvoir d’un « gentil » permettrait de « copier » par empathie le pouvoir d’un autre, pouvoir s’opposant à celui d’un méchant qui lui « volerait » le pouvoir le plus souvent via la mort (réelle, sociale symbolique) de la victime du vol. Les exemples sont divers, aussi bien chez Marvel (avec les X-men) que chez DC, et la série Heroes a même clairement fondé la dramaturgie de sa saison 1 sur cela, avec l’opposition Peter/Sylar.

Encore une fois, il me semble que Oda tricote de manière assez originale et subtile des codes assez clairement et massivement installés!

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Mer 21 Déc 2011 15:59 
1 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Déc 2011
Messages: 38
RED a écrit:
RED a écrit:
- East Blue où on a un Luffy aventurier solitaire, qui part de son village natal sur la base d’un lien spirituel (promesse entre lui et Shanks), avant que l’on apprenne qu’il y a avait également un lien spirituel plus ancien (avec Ace et Sabo).

Une première partie qui se termine par l’intervention du paternel, une fin qui correspond donc avec l’apparition du premier lien de sang.

- Grand Line, où l’on comprend que Luffy n’est pas n’importe qui, de part son nom (Garp et Dragon), ses relations passés (Ace et Sabo) et futures (Hancock) ainsi qu’une particularité bien spéciale (Le D.), statut confirmé à la fin de cette partie par un flash back où se mêlent liens spirituels (les frères) et héréditaires (le père et le grand-père).

A la fin de Grand Line, Oda tranche d’une certaine manière entre les deux filiations où on a en effet une démolition (ou un début de chantier de démolition) de la filiation héréditaire, destruction symbolisée par le coup de poing portée contre Garp, où on avait carrément le Sang (Garp) qui représentait un obstacle direct sur le chemin de Luffy dans sa quête pour atteindre le Spirituel (Ace).

On a également la relation Luffy/Hancock, où le premier ne veut en aucun cas tisser de liens de famille avec la deuxième, préférant la garder comme amie (toujours l’esprit qui triomphe sur la famille).

A la fin de cette partie on voit également Luffy qui se remonte le moral en pensant à son équipage après la mort d’Ace, à aucun moment il n’a de pensées pour son père (qu’il ne connait même pas d’ailleurs) ou à son grand-père.

- Nouveau Monde, où je verrais bien Oda faire de Luffy une icône de l’émancipation du héros par rapport aux acquis familiaux et héréditaires. Ecrivant l’histoire à sa façon, quel que fût le passé ou ses liens. Et en portant les liens d’amitié au dessus de tout.



Je suis complètement d'accord avec cette théorie! D'ailleurs sur ce point Ace est pareil que Luffy : pour lui le lien spirituel (BB) est bien plus important que le lien du sang (Roger) il le dit clairement avant son exécution!

Luffy veut s'émanciper des liens du sang mais pour moi, contrairement à ce que tu disais dans ton dernier message, il ne se défera pas des liens spirituels qui le lient à ses nakamas, à ses frères et à Shanks, ils sont même indispensables pour lui! C'est graçe à eux qu'il avance!

Sinon concernant la filiation de plus en plus présente avec Roger, je pense qu'elle pourrait s'exprimer pour Luffy comme une filiation d'idée : la liberté et les rêves. Ca deviendrait alors une filiation légitime, qui se rapprocherais des autres filiations spirituelles de Luffy avec ses amis etc. Pour moi, Luffy est destiné à révéler la véritable histoire (Rayleigh dit que Roger ne l'a pas fait car il pensait que ce n'était pas son rôle et BB fait référence au garçon que Roger attendait et à une guerre déclenchée par la découverte de la Véritable Histoire) , mais comme il se veut libre ( toujours d'après moi, je ne prétend pas avoir raison ^^) , il réalisera cette destinée sans savoir qu'elle est la sienne, juste instinctivement (genre : "quoi c'était ça la véritable histoire! mais c'est horrible! faut prévenir les autres et défoncer la tête des vieux du GM!") : c'est aussi là dedans que réside la force de Luffy, il a une destinée, mais il n'en est pas conscient et il l'accomplie par instinct, en restant libre! D'ailleurs quand on y repense la filiation de Roger et Luffy s'exprime dès le début par les rêves de Luffy et la phrase de Shanks (dans je sais plus quel tome...) "il me rappelle roger" : Luffy choisi cette filiation dans le tome 1 en voulant devenir seigneur des pirates et donc l'héritier de Roger, il VEUT lui succéder et être son héritier!

En plus je pense que ça rejoint les mots de Roger (que ange bleu a cité page 1) : la volonté d'établir une filiation : il y a bien une notion de filiation dans OP, mais de filiation volontaire, choisie et qui s'oppose aux liens du sang que Luffy va s'efforcer de détruire pour mieux réaliser ses rêves. Bon, pour resumer, Luffy accomplie par instinct et selon sa volonte son destin sans en avoir conscience! Il a vraiment du pot quand même ... ;p

_________________
Image
Quand je dirais jango, vous sombrerez dans un profond sommeil... 1, 2, 3, jango! Zzzzzzzzzz...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Jeu 26 Juil 2012 16:11 
100 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Mar 2007
Messages: 95
Je me demande si ce n'est pas Garp qui a séparé Dragon et Luffy. On sait que Garp avait à coeur que sa famille perpétue son héritage, sa figure au sein de la Marine. Il a dû donc préparer son fils Dragon dans cette voie, sans doute le former au combat et le mettre au courant de certains secrets de la marine et du gouvernement. Mais les choses prennent une autre tournure: Dragon se lance dans la Révolution, coup dur pour Garp ! :Sandji sur le cul:

Alors une hypothèse: quand Luffy vient au monde, Garp y voit une nouvelle chance qui s'offre à lui, s'il ne peut compter sur son fils, il se rabat sur son petit-fils. Il va voir Dragon et lui dit :"Tu as choisi cette voie, soit, je passe l'éponge sur tes actes et je ne ferai rien pour te gêner mais en échange tu dois renoncer à tes droits sur ton fils, c'est lui qui me remplacera au sein de la Marine!"

Il inculque cette idée à Luffy dès son plus jeune âge et se garde bien de lui parler de son père, mauvais exemple qui risque de le détourner du chemin fixé (il ne le lui révèle qu'à Water Seven, quand le mal est fait, et qu'il n'y a plus de retour en arrière possible). Mais cela aboutit à un nouvel échec, Luffy devient pirate ! :luffy langue:
Durant cette période de l'enfance de Luffy, le comportement de Garp est un peu déroutant: il ne cesse de dire à Luffy qu'il doit entrer dans la Marine mais il ne fait pas grand-chose pour ça, il est peu présent, le confie à Dadan quand il commence à vouloir devenir pirate, mais Dadan et ses brigands ne contrôlent pas mieux Luffy que les gens du village (drôle d'idée aussi que de charger des brigands de former un futur marine)! A la limite de l'aveuglement!

Au fond, y croyait-il vraiment ? A Impel Down, Ace lui dit que lui et Luffy n'avaient pas d'avenir dans la Marine, vu leurs ascendants, et il ne dit rien. Quand un personnage fort en gueule comme Garp ne répond pas, c'est qu'il est confronté à une vérité gênante. :Ussop gloups:
Son rêve a été vite rattrapé par la réalité mais il n'arrivait pas à se l'avouer. Ses larmes à Marineford lorsqu'il demande à Ace pourquoi ses petits-fils n'ont pas suivi ses instructions, ce sont les illusions qui se déchirent et qu'il admet la réalité: il n'aura pas d'héritier au sein de la Marine, pas de son sang, en tout cas. Il veut réussir avec Kobby et Hermep là où il a échoué avec les membres de sa famille.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Mar 3 Juil 2018 20:56 
70 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Avr 2009
Messages: 659
Localisation: Bastille
Hop hop! On souffle sur la poussière et debout la Guilde!

Je ne peux m'empêcher de constater à quel point les débats ont été centrés sur la filiation masculine de façon quasi-exclusive; de la mère, rien n'est dit. Et je pense que la place des mères dans One Piece doit être traité parce que c'est un élément important dans le récit du fait même de leur effacement.

Seleniel (il ya longtemps et dans le topic consacré à Vivi) a écrit:
Vivi est caractérisée par le Foyer, et ce désormais doublement: par son pays dont elle a choisi d'endosser la charge et par son mariage dont la perspective vient d'être posée dans les "Nouvelles des ponts du monde entier". Ce marquage par le Foyer est antinomique de l'Aventure et c'est pourquoi elle n'a pas suivi Luffy. Les aventuriers laissent leur foyer: nos mugi, mais aussi Roger, Yassop, Dragon etc. Barbe Blanche et son rêve d'un nouveau foyer à construire sur les mers nuance la figure.


L’Arc de Big Mom nous a jeté en plein dedans : après la filiation intense du « Pops » Barbe Blanche à ses enfants, il a fallut se pencher sur son pendant féminin qui est aussi la seule femme parmi les corsaires. Qu’Oda ait choisit de donner à cette seule représentante de la gent féminine les attributs d’une « Mom » est surprenant si on ne prend pas le temps de s’arrêter sur les caractéristiques et la place scénaristique qu’il a donné à ces mères dans son univers. Et donc je vous propose mon point de vue à ce sujet.

Pas de quoi en faire tout un plat, me dites vous ? Mais si, j’ai envie d’en parler. Pour des raisons de synthèse, je m’attacherai à développer mon point de vue en me concentrant sur les Mugiwara + Vivi, avec quelques analogies peut être ça et là développée sur des figures importantes (BB/BM) ou incontournables (Shanks) dans le récit.

I. La figure maternelle : coupez ce lien que je ne saurais voir

Parce que si personne ne prend le temps de s’arrêter sur ces mères génétiques, c’est qu’elles se font discrètes, quand elles sont mentionnées car pour bien des personnages principaux elles n’existent pas (Franky, Brook, Zoro, Vivi, etc.) et sont remplacées par des figures qui jouent le rôle de référent maternel de substitution. Pour d’autres (Luffy , Ace, Sabo), il y a une complexité intéressante qui est apportée par l’existence d’une mère de substitution (Dadan) car tous les trois ont (bien que dans le cas de Luffy cela n’ait pas encore été révélé, c’est tout de même très probable) intérêt à ce que leur filiation ne soit pas dévoilée car elle révèle une lignée exceptionnelle (nobles dont on saisit l’importance du rang avec le retour récent du personnage de Stelly, reine des pirates par procuration dans le cas d’Ace, et je ne fais plus écho aux abondantes théories faisant de la mère de Luffy une DC).

Et si on se penche sur les mères qui existent, alors un autre constat est que si elles ont une vie, leur destin est toujours soit de s’effacer (par la mort le plus souvent), soit de se métamorphoser en une figure qui n’est plus à proprement parler celle de la mère nourricière et qui rattache au foyer. Ainsi la mère d’Usopp meurt-elle de maladie et ce dernier refuse-t-il de rester bâtir la nouvelle vie sur Syrup avec Kaya, avec qui à long terme on sent qu’il pourra reconstruire le schéma instauré par son père : fondation d’une famille puis départ à l’aventure. Les évènements étant ce qu’ils sont à ce moment là, on peut spéculer que ces attaches ne seront rendues possible par Usop qu’après qu’il eût accomplit son destin de guerrier ; mais il est intéressant de noter que le choix a été possible.
On peut se poser la question pour Zoro : la seule figure féminine de son passé est Kuina, et peut-être le même raisonnement par ricochet est-il possible : Kuina avait peur de devenir faible parce que la puberté allait faire d’elle une femme, avec cette possibilité de se tourner sur le long-terme vers la maternité, qui représente aussi la stabilité. Sans la mort de Kuina, Zoro n’aurait pas développé son rêve comme il l’a formulé dans le manga : il veut que son nom résonne pour qu’elle puisse l’entendre du Paradis. Ainsi le sacrifice de la vie de cette petite fille est la condition qui permet que le moteur des rêves et de l’ambition se mette en place.

Dans le cas de Sanji, nous n’avons eu que très peu d’images de sa mère : elle meurt, il est sans attaches et se jette finalement sur les routes qui le mèneront jusqu’à Zeff.

Chopper et la sorci…ahem, je veux dire et le Docteur Kureha est un autre lien intéressant. Hiluluk est le père, Kureha est la mère, mais dans le récit cela ne devient explicite (ou en tout cas admit par tel par la Doctorine) que lorsque cette dernière le dit au moment où Chopper coupe le lien et accepte enfin de se lancer sur les routes. La transformation s’opère par l’inverse : j’ai plutôt l’impression que de maître à disciple, ils deviennent mère et fils quand Chopper prend son envol, le lien est à la fois créé et brisé par le départ en mer.

Robin est le cas le plus simple, le plus déchirant : Olvia a déjà fait le choix de ne plus être une mère en abandonnant sa fille, et coupant elle-même les ponts en s’embarquant pour sa propre aventure. Le court temps pendant lequel est sur Ohara suffit à rétablir le lien (« C’est toi ma maman ? ») puis à le dissoudre presqu’immédiatement après. Franky a été abandonné, et il c’est intéressant parce que dans son passé il est le seul Mugiwara (hormis Luffy) à avoir gardé un « entre-deux », espace dans lequel il reste transgressif (créations des bateaux dont la manipulation par Spandam mèneront à la condamnation de Tom), sans toutefois oser encore suivre ses rêves. Il est intéressant de noter que Water Seven étant une cité lacustre, à l’instar du Baratie qui est un bateau, le lien a été partiellement coupé en amont et une intervention en aval suffit à rompre la corde.

Brook demeure évidemment un mystère, et je me demande avec le traitement récent de Sanji si l’on n’aura pas droit un jour où l’autre, face à une résurgence de son passé sous quelque forme que ce soit, à un développement de ses débuts de pirate. Dans le cas de Vivi, tout en elle se rattache au foyer, puisqu’elle transporte sa patrie et l’espoir de sauver son peuple avec elle. Ce qui se parachève logiquement par sa décision de rester, et plus avant dans le récit, par la passation de trône qui ne manquera pas de s’opérer du fait de l’affaiblissement de la condition de son père.

La figure maternelle : le lien est mis en avant pour mieux être coupé, pour briser la chaîne, couper le cordon et permettre au héro d’aller de l’avant sans plus être attaché à la terre et se retrouver libre de voguer sur l’élément liquide qui est le père, sur cette mer et sans mère possible. La mère doit périr ou se parer d’autres atours plus masculins car elle ne peut inhiber les pulsions d’actions qui permettent le départ du héro et l’accomplissement au travers des péripéties, de son destin. La mère représente l’arrêt du mouvement, la terre à laquelle on s’arrime et dont la stabilité remet le récit à sa place : inscription dans la temporalité avec le retour du cycle des naissances, de la vie familiale et sociale dans laquelle par exemple on peut s’inscrire dans un village, dans une ville.

J’en retiens qu’il y a presque une nécessité de créer une filiation maternelle, pour mieux la briser et jeter le héro sur des routes par lesquelles il faudra qu’il se trouve lui-même autrement, qu’il construise sa propre personnalité : au fond l’absence de mère ou le conflit avec ce dernier resurgit comme un thème classique de la quête initiatique.

La coupure est ici un thème banal : une mère-terre, et un père-ciel, c’est Ouranos et Gaïa. Si on fait le rapprochement avec la mythologie Inca, le lien est plus direct : la mère est rattachée à la terre, et le père à l’élément liquide de façon directe. Or dans One Piece il semble toujours que le héro ait à choisir entre l’un et l’autre, qu’il soit sans cesse question de ne pas s’attacher à la terre-mère pour pouvoir aller plus avant dans le récit car pour que l’aventure ait lieu il faut faire le sacrifice du confort, jeter à bas la stabilité pour ébrouer les préjugés qu’un monde fixe ne manque inévitablement pas de créer en nous.

A suivre.

_________________
Image

Collige Virgo Rosas...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Tu quoque fili : filiations, héritages et références
MessagePosté: Mer 4 Juil 2018 18:37 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2017
Messages: 3762
Et Belmer ? Je pense que c'est un bon exemple de mère au fort caractère au même titre que Dadan et que le doc Kureha. Son sens du sacrifice et son courage resteront toujours gravés dans ma mémoire. Arlong Park c'est le moment où One Piece s'affirme comme un très grand manga et l'histoire de Nami n'y est pas étrangère.

D'ailleurs les références à cet épisode qu'on a pu avoir après l'ellipse ont continué de faire mouche. Je pense notamment à ce passage. D'ailleurs pour rebondir sur ton post Tetra-Wisdom, Tashigi qui est l'alter ego de Kuina a endossé ce rôle de mère avec de multiples enfants en restant une figure positive à l'extrême opposé de Big Mom.

C'est vrai que le parallèle entre Big Mom et Barbe Blanche est saisissant ! La filiation est d'un côté source de contrainte (mariages forcés) et de peur, d'un autre côté elle est source de liberté. "On est tous les enfants de la mer" disait Barbe Blanche à Ace. C'est une de mes répliques préférées de One Piece !

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 messages ]  Aller à la page Précédente  1, [2]

Heures au format UTC + 1 heure


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 4 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
cron
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com