J'enlève un peu la poussière qui recouvre ce topic, c'est qu'il mérite un peu d'intérêt le pauvre.
Avant toutes choses, je tiens à signaler que ma connaissance en Comics est foutrement limité, ce qui ne m'empêche pas de m'intéresser aux divers évènements de ces versions grâce à certains de mes amis nettement plus spécialisés dans ce domaine que moi. Tout ça pour en venir au fait j'ai une connaissance plus "grand public" des héros DC(et par extension, Marvel) grâce aux animés(si vous voulez me balancer des tomates, les cageots se trouvent à votre droite).
En ce moment, j'ai plaisir à rezyeuter les épisodes de cette série sur youtube(on en trouve un bon paquet assez facilement pour ceux que ça intéresse). Mais pour tout avouer, ma première approche avec cette série fut quelque peu... déstabilisante. Comme beaucoup j'imagine, j'ai grandi avec l'excellente série des années 90, un Batman sombre et réfléchi dans un Ghotam City très noire et glauque. Un Batman qui, passez moi l'expression, "en chiait à mort face à ces adversaires". ça rendait le personnage humain et quelque "fragile"(enfin bon, ça reste Batman, l'un des héros terriens sans pouvoir le plus badass qui existe). Toujours dans mes souvenirs, cela n'empêchait pas à la série un certain aspect très cartoon par instant, il me semble d'ailleurs que cette série était plus ou moins contemporaine des Animaniacs venant du même studio et cela se voyait d'un point de vue purement esthétique. Le personnage avait continuait ses périples dans une nouvelle série mettant en scène notre cher Dick dans le rôle de Nightwing, une Batgirl en sidekick récurrente et bien sûr un nouveau Robin qui a grandi dans les rues en tant que petit voleur(Tim Drake si je ne me trompe pas). Une suite s'éloignant de l'esprit film noir de la précédente série mais qui avait le mérite d'élargir un peu les horizons en évoquant un peu plus le DC univers dans sa globalité(ce qui vaudra un assez chouette épisode où Batgirl et Supergirl travaillerons main dans la main pour arrêter Harley Queen, Poison Ivy et Electra). Ma connaissance de Batman continua ainsi avec l'excellente Justice League et Justice League Unlimited. J'ai beau beaucoup aimé ces séries, j'ai toujours un peu regretté le fait que Batman soit un peu trop "parfait". Je suis bien conscient que les scénaristes doivent contrebalancer son manque de pouvoir par rapport à ses fantastiques associés par divers pirouettes(poing américain électrique, des batarangs explosifs en veux-tu en voilà...)mais il réussi avec une telle aisance à se sortir de situations tellement dangereuses et apparemment insurmontable pour un "humain normalement constitué" que c'est à se demander pourquoi il "galère autant" à face à deux hyènes ou des débiles tenant une mitraillette à Ghotam City. Ce n'est pas une critique bien sûr, mais on sent qu'il y a quand même deux poids, deux mesures(le pouvoir du scénariste est décidément bien cheaté dans ce domaine). Je jetterai un voile pudique sur la série The Batman(contemporain du premier Batman de Nolan et semblant plus ou moins faire raccord avec ce dernier) qui lorsque j'ai vu pour la première fois le générique me donnait le sentiment qu'on allait avoir un retour vers un Batman des plus sombres et des plus torturés mais qui ne se révélera être à mes yeux qu'une "vitrine pour une nouvelle gamme de jouets"(merci le Bat-robot pour affronter un Bane pas crédible pour deux sous). Un graphisme qui n'était d'ailleurs pas sans rappeler le dessin animé Jackie Chan, surement la même équipe.
Assez longue intro, mais il était nécessaire de mettre sur la table ce que je sais du Batman et du comment j'aime apprécier ce personnage. Le premier épisode que j'ai vu de cette nouvelle franchise qui porte le nom de ce topic était celui où Batman se rendait dans l'espace pour faire équipe avec Sinistro, Guy Gardner et... un drôle de clebs humanoïde. Je n'ai pas honte de le dire, mais j'ai crié au viol dès les premières secondes. J'ai d'abord cru à une licence destinée uniquement aux juniors, il n'y avait qu'à voir l'étrange naïveté et confiance dont faisait preuve Batman à l'égard de Sinistro. Merde quoi! On parle de Batman là, le type le suspicieux qui existe et à qui on ne l'a fait pas. Et je ne parle même pas de son costume spécial "lumière verte" lui permettant de se mouvoir dans l'espace. Ce simple épisode trop chargé en bons sentiments, en nunucherie tout en prostituant Batman avait sonné le glas de cette série en ce qui me concernait. Bref... j'étais un sombre crétin et ignorant par dessus le marché.
Quelques temps plus tard, j'ai retrouvé un de mes amis qui avait ses connaissances en matière de comics et nous commençâmes à discuter de cette version de Batman. Après avoir déversé ma bile, il m'expliqua en retour que la série était en réalité une sorte d'hommage à une période de la série que je qualifierai "d'années folles et décomplexées"(je rappelle que je n'y connais pas grand chose en terme "d'âge" dans l'univers des comics, d'où un terme peut-être maladroit de ma part), cette période où les ennemis de Batman étaient complètement bariolés et improbables(Calendarman pour ne citer qu'un exemple), sans parler du héros lui-même et de son très célèbre "costume arc-en-ciel". La série se veut donc d'une totale fidélité à un pan de l'univers de Batman? Quel choc ça a été pour moi.
Dès lors, mon approche envers la série changea du tout au tout. J'ai mis de côté toutes mes précédentes expériences avec le héros masqué et est pris le parti de considérer The Brave & The Bold comme étant un "laboratoire à idées et à trucs". à partir de là, mon indignation s'est transformé en bonheur infini. Les trucs qui passaient moyenement dans Justice League concernant Batman trouvèrent cette fois-ci toutes leurs raisons d'être avec TB&TB. Mieux encore, le niveau surabusé de notre chauve-souris est parfaitement justifié. Ici, on est là pour cogner du trand, du gangster, de l'extraterrestre, de la divinité, du gorille et plein d'autres choses encore dans le kitch assumé et la bonne humeur. En fait, cette série a le délicieux goût de cette naïveté enfantine, cette période où on faisait se rencontrer sans aucune logique des héros de différents univers luttant main dans la main contre des ennemis de pacotille et où toutes les situations critiques trouvées réponse dans des Deus ex Machina improbables. *Pourquoi? Mais parce que!* Dans cette même continuité, TB&TB offre même le luxe de nous présenter des versions de Batman qu'on aurait jamais vu dans une continuité classique. Un Batman efféminé? Un MetalBatman? Un Batman boosté grâce à la puissance de... l'oncle Sam? Toutes ces versions du héros existent et bien d'autres encore. Vous avez dit sacrilège? Je vous répondrai que tout comme moi à une période, vous êtes dans l'erreur. Et si j'étais cynique, je vous dirai même que vous n'avez jamais connu ce plaisir de mettre vos héros préférés dans des situations tarabiscotées que seule une douce imagination enfantine peut créer. Alors oui, c'est plutôt opportuniste d'utiliser le héros le plus populaire de l'univers DC pour cette adaptation, mais il fallait bien que les producteurs gardent une certaine marge de sécurité pour ne pas que la série soit coulée par des commentaires comme j'ai pu avoir. Parce que oui, avec du recul, cette série était quand même des plus culottées et je me demande vraiment si elle aurait rencontrée son public sans Batman.
En tout cas, chapeau les artistes! Cette série aura été vraiment jubilatoire au possible. Et quel plaisir de découvrir des héros et des ennemis complètement underground sur le devant de la scène. Une série qui m'aura appris à découvrir Guy Gardner qui est devenu mon Green Lantern préféré, de voir un Aquaman accroc à la baston et aux actes héroïques, de faire la connaissance de BlueBeetle, super-héros d'origine hispanique(ce qui est plutôt rare je trouve)et surtout, un Batman des plus improbables offrant des situations toutes plus géniales les unes que les autres.
Trois saisons, c'est un peu court, mais si la série avait continué plus longtemps, on lui aurait certainement reprocher de "sauter au dessus du requin". Mais au moins, la série est belle et restera indéfiniment agréable à regarder surtout qu'elle se conclut sur un final assez touchant, presque emprunt d'une certaine mélancolie. Toutes les bonnes choses ont une fin, mais dans ce labyrinthe de souvenir, cette série aura toujours une place de choix.
Good nignt everyone!
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Love Like You - générique complet
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