Attention, l'OVNI qui s'apprête à partir de cet automne 2010 à traverser le beau petit ciel étoilé propre de l'animation japonaise risque de faire du dégât sur son passage. Les attentes liées au passage de celui-ci sont en effet, depuis son annonce il y a quelques mois de cela, très importantes, que dis-je, énormes auprès de certaines franges du public. Et pour cause, ce n'est pas tous les jours que l'on accueille de nouveau aux commandes d'une série l'un des plus brillants fils prodigues issu de cette merveilleuse industrie du rêve qu'est la
GAINAX...
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Souvenirs rémanents ♦
Hiroyuki Imaishi (
Dead Leaves et
Tengen Toppa Gurren Lagann,
entre autres) est en effet de retour avec sa fine équipe, muée en « Geek Fleet » au sein de l'organigramme de la
GAINAX. Après avoir réveillé cette institution à la fin des années 2000 à propos de la production de séries pour le petit écran, Imaishi revient sur le terrain des affaires pour soumettre un nouveau projet,
Panty & Stocking with Garterbelt. Quels sont les atouts que veut faire jouer le réalisateur pour s'attirer à nouveau les grâces du public ?
- Un univers original, dans le sens où ce n'est pas une adaptation (chose de plus en plus retrait dans l'industrie, ce qui est induit indirectement par l'énorme compétitivité du marché).
- Une conception graphique qui lorgne du côté des dessins animés américains de la fin des années 1990, voire du style de Cartoon Network ou Nickelodeon en général (ce devant quoi certaines personnes sur le net se sont écriés « C'est le retour des Powerpuff Girls !?! »).
- La promesse d'un humour plutôt Trash et en dessous de la ceinture.
- Un trailer qui annonce clairement la couleur.
C'est avec cela que s'avance à nouveau Imaishi au devant du public pour décrocher les lauriers de la gloire. Réussira t-il son pari de décocher une deuxième fois de suite un classique instantané de l'animation ? Est-ce que la série sera tout simplement un bon exutoire délirant à suivre au fil des semaines ? Ce sont bien évidemment des questions que je me pose et dont je découvrirai les réponses les mois à venir. En avant pour les crédits.

PANTY & STOCKING WITH GARTERBELTRéalisateur : Hiroyuki ImaishiÉquipe de production : Geek FleetMusique : Taku TakahashiCharacter Design : Atsushi NishigoriDirecteur artistique : Masanobu NomuraStudio : GAINAXOpening & EndingDaten City est une ville située entre l'Enfer et le Paradis. Sans le savoir, ses habitants sont tiraillés entre l'une et l'autre de ces puissances qui veulent s'assurent le contrôle des âmes du secteurs. Anges déchus, Panty et Stocking entrent en action : elles doivent faire le sale boulot pour la gloire du Paradis en aidant le pasteur Garterbelt à pacifier la ville de ses fantômes, eux qui corrompent les âmes au profit de l'Enfer. Se faisant, elles gagnent au fur et à mesure des pièces-paradis qui leur permettront sûrement de retourner dans les cieux une fois un certain nombre collecté. Lumière rédemptrice ou catastrophes en série, qu'apportent réellement les anges de Daten City ?! 
Ange déchu et côté BCBG du duo, Panty a découvert son addiction sur Terre : le sexe. Constamment en train d'essayer de satisfaire sa libido, Panty prend nonchalamment les missions qui se présentent à elle afin de retourner, un jour qui sait, au Paradis. Panty utilise comme arme contre les fantômes un pistolet angélique qu'elle obtient en transformant sa culotte.

Ange déchu et côté Gothic Lolita du duo, Stocking a elle aussi découvert son addiction sur Terre : les sucreries. Perpétuellement à la recherche de desserts ou de délices sucrés à consommer, Stocking présente un peu plus de sérieux que sa consœur pour la réalisation de leur mission, même si parfois tout semble aussi lui passer par dessus la tête. Stocking utilise comme arme contre les fantômes un katana angélique qu'elle obtient en transformant l'un de ses collants.

Garterbelt est le pasteur de Daten City. Dans sa mission de pacification de la ville, il est secondé par Panty et Stocking, même si il doit souvent leur secouer les puces pour qu'elles effectuent le boulot. Garterbelt reçoit dans sa paroisse les habitants qui souhaitent être débarrassés d'éventuels fantômes, c'est par ce biais qu'il trouve de quoi faire pour son duo angélique à disposition.

Chuck est la bestiole qui suit de très près le duo angélique. Souffre douleur sur pattes de ses deux maîtresses, Chuck a une utilité très variable sur le terrain avec tout ce que le pauvre peut endurer.

Zipper est la bestiole attitrée de Stocking. On sait peu de choses de lui malgré sa présence très récurrente dans les bras de cet ange. On sait néanmoins que le pauvre sert à passer les nerfs de sa maîtresse...

Briefs est un lycéen qui est un amateur d'occulte, même si son efficacité à chasser les fantômes de Daten City est discutable devant la passion qu'il semble investir dans cet hobby. Briefs est aussi un adolescent qui a flashé comme pas deux sur Panty quand cette dernière s'est présentée un jour à son lycée.
Épisode 1 : Excretion without honor nor humanity, suivi de Death Race 2010
Partie 1 : Les habitants de Daten City sont dévorés littéralement par leurs sièges de toilette, leur offrant ainsi une fin des plus misérables et des plus humiliantes. Garterbelt soupçonne un fantôme d'être derrière cette histoire et ordonne à son duo angélique de se mettre sur la trace du spectre.
Partie 2 : Alors que Panty est en pleins ébats, Garterbelt et Stocking l'interrompent ; il semblerait qu'un fantôme ait pris possession d'un bolide de course et fasse régner la terreur dans les rues de la ville ! Panty se met en route pour rattraper en cours de chemin sa partenaire.Je l'annonce d'entrée, j'ai juste trouvé cette entrée en matière DÉ-MEN-TIELLE. Ah ouais, je pensais être déjà fan du délire latent chez Imaishi mais ça s'impose encore plus à moi après avoir vu le premier épisode : ce réalisateur a vraiment LE truc qui me fait accrocher sans difficultés à ses productions. À la vue de cet épisode, je peux cerner ce que la série ne sera pas : une série à scénario poussée, une série sérieuse ou premier degrés par rapport à son contenu, une série conventionnelle. C'est fou le nombre de petits trucs qui mis bout à bout m'ont carrément mis la banane devant la TV... On va quand même tenter la dissection !
Si le style graphique peut rebuter, moi, il me convient très bien. Habitué à zapper si l'occasion se présente sur deux chaines jeunesses citées bien plus haut, je ne trouve pas ça trop atypique. À moins que l'on se dise que c'est un gars de la
GAINAX qui s'aventure à parodier gentiment ces dessins animés
made in USA, et ça change à peu près tout... Le ton est clairement à l'énorme farce ambulante, l'humour va sans complexe dans des trucs qui peuvent paraître lourds si mal gérés (genre la scatologie omniprésente de la première partie) et aussi vers les blagues en dessous de la ceinture grâce à Panty. Tiens, c'est d'ailleurs par ce biais que Imaishi pointe dans sa réalisation ce que l'on aurait pu lui reprocher, à savoir « c'est moche, c'est mal dessiné, c'est pas beau » :
rien qu'avec cette scène parodique de Magical Girls en action, il met les points sur les « i » quant à la capacité de son équipe à faire autre chose que du Super Deformed.
Niveau réalisation, cette série envoie du bois pour ma part, ça me paraît juste finement bien pensé de bout en bout (on ne sent pas le type qui est subjugué à l'idée de la série en écrivant ces lignes). La poursuite sur l'autoroute et le déluge de feu policier est juste un régal à suivre, de même que la mise à mort filmée en prise réelle des fantômes qui me paraît être un délire ô combien sympathique sur celles des monstres dans les Sentai. Niveau contenu, j'ai davantage apprécié la seconde partie dont le leitmotiv grobilliste m'a plus marqué, mais cela n'a pas empêché la première partie de faire son effet auprès de moi et de me ravir aussi.
En ce qui concerne les personnages, ça part plutôt bien pour l'instant, cette
Dirty Pair qui ne dit pas son nom m'a bien faire rire tout du long et ses membres me paraissent assez sympathiques pour tenir sur la longueur. Bon point pour Panty et Stocking. Garterbelt m'a fait une meilleure impression que je ne l'imaginais ultérieurement, ce pauvre pasteur se retrouvant avec ses hurluberlues angéliques sur les bras a bien du mérite dans sa mission. J'ai beaucoup apprécié aussi Chuck, qui a l'air d'être le souffre-douleur malgré lui du lot ; la séquence où il se ramasse un combo démentiel de coups par ses deux maîtresses dans la première partie m'a bien fait rigoler. Côté bande-son, elle m'a moins marqué d'entrée de jeu que celle de
Gurren Lagann, mais je n'ai que peu de doutes sur le fait qu'elle conviendra par la suite à mes goûts comme cette précédente référence.
Je recommande très chaudement
Panty & Stocking with Garterbelt pour cette saison du côté des animes : même si la réception du produit semble être jusqu'à maintenant à quitte ou double, il semble qu'il y ait réellement quelque chose de remarquable qui se passe avec cette série. Si jamais toutes ces petites histoires sont de cet acabit, ça augure pour moi de la très bonne série en approche.