(Cet article n’est qu’une ébauche, la version finale et complète est retrouvable sur le pavillon des fous)
Avant même de synopsiser cette fantastique bande dessiné fantasque, j’aimerais stopper un préjugé qui pourrait ressortir, à juste titre, et qui n’est absolument pas représentatif des scénarii que Ange que produire : le Collège Invisible n’est pas, comme les « merdes » paraissant depuis des années telles que Harry Cover, Harry Péteur et les Chasses d’Eau Volantes etc, une simple parodie de l’œuvre de J K Rowling. Au contraire, ce dernier n’est qu’un tremplin nécessaire pour créer un univers unique et singulier se distinguant parfaitement de sa source d’inspiration. Se permettant quelques références vraiment pas subtiles principalement dans le premier tome, Ange et Donsimoni se réapproprient le mythe du collège magique et du sorcier lunetteux pour faire ce qu’ils veulent.
Synopsis :
Dans Paris existe un lycée comme tous les autres ; dans ce lycée comme tous les autres se trouve une porte spéciale ; derrière cette porte spéciale, qui ne peut être franchie qu’en résolvant une énigme lourde en sens, un couloir de pierre éclairé par les torches ; au bout de ce couloir, un autre monde, l’Astral ; dans ce monde, un autre lycée, très différent, où l’on forme les apprentis magiciens ; parmi ces apprentis magiciens, Guillaume. La seule personne normale dans ce monde spéciale. Et vous croyez que c’est difficile tous les jours de survivre dans ce monde hostile ? Non, moi non plus, surtout quand on est aussi doué en magie que Guillaume.
Personnages principaux :
Guillaume
Le héros de cette histoire peut se caractériser en un seul et unique mot que ces créateurs s’amusent à utiliser à outrance : quiche. Mais ne nous méprenons pas, si Guillaume est une vraie et belle quiche –mais pas lorraine, parisienne surtout, ne le prenais pas pour un Péquaure-, c’est parce qu’il n’a aucun talent magique. Au point de croire si les dirigeants du Collège Invisible, Aleister, Tabatha, Rehorur, Ramsey et compagnie, ne sont pas eux aussi des quiches pour l’avoir intégré dans leur enseignement magique. Sorti de là, Guillaume n’est pas un énorme boulet. Certes, il lui arrive de ne rien comprendre à ce qui se passe –souvent même-, mais il est loin d’être un crétin. Et c’est pour cela que je trouve que Ange et Donsimoni ont réussi le tour de force de faire de quelqu’un banal –une identification au personnage est toujours possible- un héros charismatique. Lorsqu’il est en dehors du Collège, Guillaume ne paie pas de mine, il s’insère dans la masse très facilement ; mais lorsqu’il est à l’intérieur, les choses se gâtent. N’arrivant qu’à faire deux ou trois sorts convenablement (surtout celui de ventriloquie parce que ça permet de faire des farces), ne pigeant rien au système magique, embarqué dans des trucs qui le dépassent... le train-train quotidien des héros, sauf que Guillaume n’est pas fait pour ce job... Mais on n’est pas maître de son destin malheureusement !
Dragounet
Mascotte de l’aventure, figure kawaï accompagnant le héros –pour nos amis lecteurs de mangas-, familier de Guillaume –pour les fans de WoW, emblème de cette histoire... Dragounet ne manque pas d’éloges, et constitue à lui seul un attrait vers cette bande dessiné pour certaines personnes (si si, ma sœur notamment). Il est vrai que sa bouille est trop chou, que son système binaire de chat qui lui donne comme train-train quotidien « dormir, manger des sauterelles, dormir, manger la reine des fées, dormir, manger des astreux, dormir, manger Archimède... » et que sa façon de ronronner pour parler avec Guillaume de manière quasi-fusionnelle font de lui un personnage très attachant, auquel on ne peut rien reprocher et qu’on adore adorer. Notre côté gaga qui ressort grâce à lui en somme.
Thomas
Le meilleur ami de Guillaume, qui est heureusement moins quichou que lui, sinon on ne serait pas rendu. Thomas a en quelque sorte le rôle d’expliquer la situation –quelle qu’elle soit- à Guillaume, et croyez-en son expérience, c’est un boulot à plein temps. Cependant, il s’échappera par moment à son quotidien d’aide-quiche pour revêtir lui aussi le vêtement de simple adolescent, vivant les affres de cette période de la vie : les cours, les poils qui poussent, les trous de mémoire après une nuit de pleine lune, les ballades en caleçon dans les parcs en respirant avec son museau les doux senteurs de la nuit... Que du vécu et du vivable.
Avis
Je pourrais m’étendre sur les personnages, sur les peuples et sur l’univers du Collège Invisible, tellement il est drôle, intéressant, unique et plaisant à découvrir, mais je vous laisse le faire par vous-même si vous avez été convaincu. Car loin d’être une bande dessiné intelligente criblée de double-sens et d’une philosophie interne, elle divertit extrêmement bien, une lecture haut de gamme dans le niveau de l’humour. Faisant son lot de référence à Harry Potter –avec l’évocation de « Tu-Sais-Qui » et de son rouquin- mais aussi parodiant les ténors de la culture populaire -en vrac Star Wars, le Seigneur des Anneaux, Dune- en ne s’en cachant point, puisque ce sont souvent les personnages qui font des réflexions sur la similitudes des situations ; faisant usage d'un latin approximatif pour nominer les sorts ; faisant parfois dans l’humour trash, et je pense tout d’abord au passé de Radovar ; mettant en scène une bande de personnage complètement crétins, tel Guillaume en premier, le Petit Peuple, les Drims (« Il faut viser les yeux ! »)... le Collège Invisible ne manque absolument pas d’attrait.
Sept tomes sont déjà parus, à raison d’un par an, et la fin du dernier me dit que la série n’est pas encore continuée ^^