Voter Baroona, c'est voter pour Enitu. Voter Baroona, c'est voter pour Argosax (malgré le fait déplorable qu'il ait écorché le nom de ce formidable héros dès sa première ligne). Plus sérieusement, voter Baroona, c'est voter pour un personnage passionnant, indispensable au trio qu'il forme avec Mikaël et Arès, un trio très particulier. Déjà, son style de combat est véritablement génial. Ses dagues voltigent et fondent sur leurs proies avec vitesse et précision: ne vous leurrez pas, si un de ses adversaires réussit à attraper l'une des deux dagues, c'est que soit Baroona l'a laissé faire pour mieux contre-attaquer, soit que l'ennemi en question est d'une puissance hors-normes. Même si c'est un guerrier évidemment plus doué à distance, il n'en reste pas moins très capable au corps à corps. Honnêtement, mis à part ses deux compagnons, son style de combat est celui qui m'a le plus émerveillé (avec celui d'Ouranos, mais j'y reviendrais).
Baroona, donc, c'est un guerrier. Mais attention, pas le genre de boucher impitoyable comme Mikaël et sa lubie d'assassiner ceux qui se rendent. On voit qu'il a eu une blessure, dans son passé, une blessure dont il dissimule l'ampleur avec sa nonchalance. Si il est aujourd'hui si gentil, prévenant et empathique, c'est qu'hier c'était un monstre tuant sans se poser de question et riant avec euphorie lors de la mise à mort de son propre mentor. C'est cela que je trouve le plus intéressant chez Baroona: sa personnalité et son passé, étroitement entremêlés (normal, me diriez-vous, chers amis). C'était un gladiateur, certes, le champion, certes, il a tué celui qui lui a tout appris, certes, il riait, certes, mais comment se fait-il qu'aujourd'hui, Baroona soit ce garçon quasiment doux comme un agneau, qui refuse de combattre lorsque cela n'est pas nécessaire (pour rappel, lors du test d'entrée pour devenir un mercenaire du temple, où il devait tenir plusieurs minutes face à un soldat de rang supérieur, il ne fera qu'esquiver et n'aura dès le début aucune intention d'attaquer), qui veille sur ses amis comme un grand frère?
Passionnant, non? Et encore, le plus beau, c'est sa rencontre avec Ouranos, ce magnifique duel entre le passé et le présent. Baroona fait alors face à lui-même, à ses démons depuis longtemps refoulés. Non seulement ce passage est l'un de mes moments favoris dans le manga, mais en plus, je suis un fanboy incontesté d'un personnage n'apparaissant que quelques chapitres et figurant au centre de ce combat: Ouranos. Mon dieu, quel design... Enfin, je ne vais pas m'écarter du sujet. Baroona mérite votre vote, pourquoi? Parce que la conclusion de cet affrontement entre deux temps, deux philosophies (Baroona se confrontant à une façon de voir les choses qui était autrefois la sienne), elle est superbe dans le sens et l'aura qu'elle donne à Baroona. Il dira définitivement ''non'' à son reflet, à ce champion d'arène qu'il était. Sa manière de le faire est une cristallisation de ce changement que l'on devine, qui a fait de lui ce qu'il est maintenant: un jeune homme qui connaît le poids de la vie. Je vous laisse voir par vous-même ce dénouement, et si vous le connaissez déjà, inutile que je vous le dise à nouveau.
Au final, Baroona, ce n'est pas seulement quelqu'un avec un passé qu'il a su enjamber, quelqu'un de fort, d'adroit et de mortellement précis. C'est également un personnage avec une réelle sensibilité, intelligent, classieux et intègre. Calme, très calme, perdant rarement son sang-foid. Il sera toujours là pour ses amis, et ils seront toujours là pour lui. Votez Baroona, un des trois héros principaux du grand manwha qu'est Arès The Vagrant Soldier.
PS: Yokoya est passé de justesse, ouf. Je ne désirais pas qu'on ai encore un deuxième Thorkell (je n'ai toujours pas digéré sa défaite, hélas).
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