Face à un personnage aussi important issu de l'univers de Miyazaki, j'imagine que ma justification n'a que peu d'intérêt, mais bon...
Je vote Haruka. "Jusqu'à ce que la mort nous sépare" est un manga que j'ai commencé à lire et acheter par simple curiosité. Proposant des graphismes sympathiques, un scénario l'étant tout autant, il avait, pour moi, le désavantage de présenter des personnages assez fades et transparents. Disposant cependant d'une entrée en matière extrêmement efficace, dès les premières pages, Haruka échappe à l'attention d'une bande de yakuzas et fonce vers l'inconnu qu'elle cherchait, Mamoru, le héros du manga, scellant une sorte d'union entre les deux par les mots de la jeune fille : "Jusqu'à ce que la mort nous sépare". Les bases de la série sont posées, Mamoru devant protéger Haruka envers et contre tout. Haruka attire les désirs et la convoitise de dangereux malfrats à cause d’une particularité qui la rend unique, dans un monde contemporain et nous étant familier. Elle possède en effet un don de prescience lui permettant de lire dans l’avenir et de prévoir les événements à venir, un don qui se verrait bien entre les mains de certains aux ambitions et aspirations sombres.
Donc, mis à part ce premier chapitre mettant bien en place les choses, si la lecture du premier tome ne m’a que peu enthousiasmé, en poursuivant l’aventure, je me suis surpris à apprécier de plus en plus ce manga et ses personnages, dont Haruka. Une montée en puissance surprenante au cours des différents tomes, devenant aujourd’hui l’une des bd que j’attends avec le plus d’impatience. Haruka n’échappe pas à la règle et ne cesse d’évoluer au cours de l’histoire. Son don la tourmente, elle est consciente de la souffrance subie par ses proches par sa faute. C’est une jeune fille banale au sourire triste, qui sera plongée dans un monde impitoyable et sanglant, s’agrippant de toutes ses forces à un homme distant et violent qui deviendra le centre de son monde.
Cependant, Haruka ne reste pas la jolie jeune fille dans l’ombre du héros et ne cesse d’évoluer à ses côtés. Elle est souvent à ses côtés sur le champs de bataille et devient les yeux du samurai aveugle. S’il est vrai que le mangaka a plus tendance à s’attarder sur les phases d’actions de Mamoru, il pense aussi à nous gratifier de plusieurs chapitres la mettant en avant, notamment lors d’un passage où le scénario tend à la réinsérer dans une certaine normalité. Ce sera là, pour la première fois, l’occasion de la voir interagir avec des personnes de son âge, gardant toujours une distance à cause de son pouvoir et des conséquence qu’il peut entraîner. Son bref retour dans la vie étudiante sera aussi l’occasion de nous dévoiler une Haruka plus sûr d’elle et bien plus forte, où elle se révélera redoutable lors d'une situation critique, en utilisant conjointement son don de prescience et tout ce qu’elle a pu observer et apprendre des combats de Mamoru.
C’est un personnage que j’aime beaucoup, qui, au bout de dix tomes, ne cesse d’évoluer et de gagner en confiance tout en gardant une certaine fragilité face au monde sombre auquel elle se retrouve confronter (le passage où elle assiste à dissolution de cadavres dans de l'acide en est le parfait exemple...). Et, avec un tel titre pour un manga, on est en droit de s'attendre à une fin tragique pour le personnage.
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