Simon (James McAvoy) est commissaire-priseur un peu voyou sur les bords qui décide pour éponger ses dettes de voler un tableau avec l'aide de malfrats. Mais lors du braquage, Simon commet une boulette et se reçoit un gnon à travers la figure. Les malfrats se rendent compte que le tableau a disparu, mais Simon a perdu la mémoire ! Ils décident de plonger dans son subconscient grâce à l'aide d'une hypno-thérapeute.

Ce film mérite la création d'un topic pour avertir tout le monde que c'est une daube monumentale, par l'inénarrable et oscarisé (un peu trop lestement ?) Danny Boyle. Artistiquement, on retrouve le goût prononcé de son auteur pour les images baveuses, filtrées en orange et tout simplement dégueulasse ; le montage qui rappellent plus un clip de MTV de seconde zone étiré sur 1h40 qu'un film de cinéma ; seconde zone qui habite aussi la BO branchée, dans tout ce que le terme a de connotation négative.

Pas aidé par un parti-pris esthétique dans les choux, qui mêle aussi bien laideur que vulgarité et mauvais goût (Rosario Dawson en full-frontal plastique et même pas charnel une seule seconde), Trance-punding a surtout été écrit par une bande d'ados qui vient de découvrir le twist. Pas le twist de Pulp Fiction, hélas, mais celui qui est censé te renverser le cerveau en te prenant par surprise sur ce que tu as compris de l'histoire et ce qu'elle te racontait réellement. Sauf que là, l'intrigue est entièrement construit sur cette mécanique, puisque la seconde partie du récit ne sera constitué que de twists à l'intérêt fumeux, dévoilant une intrigue d'une nullité sans nom qui tente de camoufler sa débilité par l'effet de surprise trop stylai gros et rendant caduc 90 % des scènes du film dont on aurait, en fin de compte, bien aimé se passer. L’œuvre se veut psychologique mais ne réussit qu'à être psychologisante, avec une finesse incroyable qui parvient à rendre Christopher Nolan le roi du Stradivarius cérébrale dans Inception (*). Notez l'exploit.

Le pire, c'est que le pitch de base aurait de quoi faire un petit film malin si l'idée était exploitée avec intelligence et humilité, moins obsédée par l'idée de surprendre son spectateur (qui n'en a plus rien à foutre au bout du troisième twist) que de lui raconter une histoire qui a du sens.

La seule chose qui plane au dessus de cette marre d'excrément, c'est la prestation de James McAvoy, pas aidé par son personnage en mousse mais toujours aussi bon même dans des grosses daubes, notamment dans cette scène où il assiste hilare à la névrose d'un de ses coéquipiers et qu'il explose d'un rire communicatif pour la salle.

(*) je suis un peu comme Keisuka_Yuuko, dès que je parle de cinéma j'en reviens toujours à cracher sur Nono parce que dans le fond, j'en suis ultra fan.

Aaaaah ! J'attendais que tu crées le Topic pour commenter !

Bon, autant l'avouer tout de suite, oui, j'avais un peu d'espoir concernant ce film vu son réalisateur et son casting (= James McAvoy, que j'apprécie beaucoup depuis qu'on dit que je lui ressemble). L'espoir grandissait en jettant un bref coup d'oeil au synopsis: un trio qui passe de l'amitié à la haine, voire à l'amour, c'est le speech de son grand chef-d'oeuvre ça, j'imaginais qu'il revenait à la source ! Mais non, comparer Shallow Grave à Trance revient à comparer Ed Wood avec Alice In Wonderland.

Le film fait sourire à défaut de faire frissonner en raison de la paresse scénaristique qui creuse des trous énormes dans l'histoire: un Ecossais, un Français et une Américaine sont en Angleterre, mais pas une fois le film essayera d'expliquer leur origine ou de contextualiser un minimum ce melting-pot qui pue le casting du dernier moment (là où Tarantino faisait un tour de main magistral). On a pu apprécier Rosario Dawson dans Death Proof, on se désole de voir une femme aussi élégante et sensuelle qu'un sac poubelle. Je ne m'attarde même pas sur Cassel, qui m'exaspère. Seul James McAvoy arrive à rendre son personnage plus profond, plus subtil (et ce, sans l'aide du scénario désastreux) : j'ai l'impression que, à l'image d'un mauvais Jean-Pierre Léaud, il essayait de faire un film dans le film pour survivre à cette horrible expérience. Le plus désespérant était, je crois, l'intro du film qui, pour essayer de nous plonger dans l'action, balance ses plans n'importe comment à toute vitesse en martelant un speech écrit par un gamin de sept ans en voix off qui se répète sans cesse. Tout ça bien sûr consiste à nous faire passer pour des boeufs qui se satisfassent d'un rythme saccadé dégueu et illisible. Je me souviens avoir fait la liste de toutes les erreures du film en sortant de la salle, par exemple le fait que

Enfin bref, dans la lignée des twist faciles promus par les réalisateurs déchus tels que Snyder, Nolan ou Aronofsky et après l'excuse du rêve, de la schizophrénie et de la drogue, voici l'hypnose: le truc bidon qui essaye de cacher une énorme bouse en le rendant ultra-complexe, procédé narratif qui commence à s'user depuis ces dix dernières années.

EDIT pif paf: les nationalités me titillent en bon étudiant angliciste que je suis ^_^ Au bout de cinq minutes je n'entendais que ça et à force ça devenait insupportable. C'est pour ça que je sous-note automatiquement tous les films américains avec Marion Cotillard, à cause de son accent insupportable. J'ai presque hâte de voir comment Jean Dujardin s'en sortira dans le nouveau Scorsese, histoire de basher un peu. Ceci dit, c'est une remarque assez mineure: Public Enemies ou Inception introduisaient parfaitement les différentes nationalités, par exemple. Ah, ton post m'a rappelé la BO horrible et insupportable x)

Je vous trouve quand même vachement dur avec le film O_o

Personnellement j'ai plutôt passé un bon moment et j'ai trouvé le film assez prenant. Bon ensuite c'est sûr qu'il faut aimer l'aspect la musique à fond les ballons y a que ça de vrai, surtout que Boyle semble ne pas avoir trouvé mieux pour immerger le spectateur - vu l'utilisation abusive de musique dès qu'il y a un moment "fort". Mais moi je trouve que ça marche bien, parce que bon, BO branché n'est pas forcément signe de mauvais goûts - d'ailleurs je ne l'ai pas trouvé si branchouille que ça.
L'esthétique du film ne m'a pas spécialement révulsé non plus ; sans être un fan absolu des couleurs orangées - du vert aurait été le bienvenu -, j'ai trouvé que ça donnait un petit côté "moderne" à l'image du film - dans le sens où c'est quand même assez rare de voir un travail sur la couleur comme celui-ci.
Bref, niveau réalisation le film se défend, ensuite c'est une affaire de goûts, faut aimer les parti pris.

Autant je suis assez d'accords pour dire que l'histoire est un peu naze - mais juste un peu, j'ai quand même trouvé que dans le fond ça se tenait -, autant je ne suis pas du tout d'accords avec ce que tu dis Donnie Darko.
Je ne vois pas en quoi le melting-pot formé par les acteurs devrait être expliqué. Je ne vois pas en quoi c'est spécialement bizarre à notre époque qu'un français se retrouve en Angleterre et à part pour ce dernier les origines des autres personnages ne sont pas spécialement appuyées ; peut-être que j'ai loupé un train, mais il ne me semble pas que ce soit dit explicitement qu'elle soit américaine ou qu'il soit écossais. Et puis franchement, je me répète, mais en quoi ce serait quelque chose d'étrange-à-developper-absolument à notre époque ? Surtout dans une ville comme Londres...
Et puis

Enfin bref, j'ai trouvé que ça se regardait plutôt très bien, même si l'histoire est un peu bidon. Tiens, ça me fait pas mal beaucoup penser à Sunshine tout ça...