Après la mort du parrain de la mafia new-yorkaise Franck d'Amico, le lycéen Dave Lizewski a rangé au placard son costume de Kick-Ass, celui qui avait fait de son proproétaire le premier super-héros du réel aux yeux du grand public. Le temps passe et Dave s'ennuie du quotidien du lycée : il souhaiterait revenir en force dans la branche héroïque, elle qui désormais bat son plein auprès d'autres concitoyens qui prennent eux aussi un costume pour suivre les traces héroïques laissées par le redresseur de torts. Toutefois, Dave sait que Kick-Ass ne ferait pas long feu dans un univers qu'il sait impitoyable : pour éviter la désillusion d'un retour raté, il supplie Mindy McGready, plus connue sous le masque de Hit-Girl, de l’entraîner pour devenir le héros que les gens appellent de leurs vœux.

Retour de Kick-Ass et de ses potes sur le grand écran, trois ans après un premier opus réalisé par Matthew Vaughn qui avait créé la surprise sur le plan du succès public et qui avait donné une notoriété certaine à la série de comics menée par le célèbre duo Mark Millar/Romita Jr. En reprenant à son compte les scenarios de Kick-Ass 2 (le mal-aimé) et de Hit-Girl, est-ce que ce nouvel opus transforme l'essai et installe confortablement la licence au cinéma, et ce malgré un changement à la réalisation de sucroit ?

Eh bien, moi qui ne cache pas mon attachement à cet univers et au film réalisé par Vaughn, je dois bien avouer que j'ai un avis très mitigé sur ce second opus. Je m'en doutais à la lecture des deux histoires citées précédemment et je ne m'étais pas trompé à ce sujet : la violence graphique et scénaristique omniprésente de ces histoires ont été revues drastiquement à la baisse (notamment pour les séquences inspirées par Kick-Ass 2), voire ont été profondément remaniées pour pouvoir passer à l'écran. Un choix que je trouve bienvenu dans l'ensemble, car il permet de donner au film les moyens d'exister par lui-même, comme l'avait pu faire le premier opus vis-à-vis de la première histoire de cette série. J'ai donc pu, grâce aux différents choix d'adaptation ou de libertés prises – validés on peut l'imaginer par Mark Millar à la production, découvrir une intrigue quelque peu remaniée qui établissait une cohérence propre à cet univers au cinéma. Sur le papier, ça semble du tout bon mais... Sans trop m'étendre sur ce point, je trouve que le film tire trop vers le Happy-Ending.

Voilà où le bât blesse pour moi avec ce film : même édulcoré, Kick-Ass est un film à la saveur aigre-douce, Kick-Ass 2 est d'une saveur sucrée tout court. Oui, il y a toujours ces déchaînements de violence à l'écran qui pourront vous amuser par leur démesure ou leur débilité. Oui, le choc entre l'univers adolescent de certains personnages et la vie moderne en général reste à mourir de rire dans la plupart des cas. Oui, Hit-Girl reste le personnage qui vous fera acheter à coup sûr votre place de cinéma (pour peu que vous ayez été réceptifs au personnage lors du premier opus, bien entendu). Je me suis donc amusé grâce à ce film, j'ai adoré les délires menés tambours battants par certains personnages, j'aime manifestement la plupart des choses proposées par cet opus mais je suis déçu de la quasi-disparition à l'écran de cet aiguillon tragique plus terre-à-terre qui donnait un véritable cachet à mes yeux au premier opus. Et puis, je dois bien avouer que la nouvelle réalisation n'aide pas trop à mettre en valeur les quelques moments tragiques qui se présentent...

Kick-Ass 2 est un film que je trouve acceptable et même que je recommande : même si l'état de grâce du premier opus n'est pas maintenu sur toute la ligne à mes yeux, je ne peux que constater que l'on peut bien s'amuser devant le délire permanent issu de l'imagination de Millar grâce à cet opus. De plus, le film est véritablement servi par une galerie de jeunes acteurs talentueux qui donnent une sacré pêche à l'ensemble. Reste qu'il faut accepter certains changements, plus ou moins importants selon les cas : pour ma part, je ne suis pas amateur de la séquence de fin qui vient sacraliser un esprit volontairement plus léger pour cet univers au cinéma.

Pour des commentaires plus ciblés du film et donc spoilants...

J'ai été fortement déçu par ce film. A contrario du 1er opus que je considère comme splendide au niveau de la réalisation, Kick-Ass 2 n'est pour moi qu'un enchainement de scènes allant de surenchère en surenchère.

Je trouve que tout va beaucoup trop vite et il n'aurait pas été plus mal que le film dure un peu plus longtemps pour que je puisse mieux l'assimiler (1h43). A cause de cela, je trouve que les nouveaux personnages sont très mal introduits et les sentiments dès héros très mal retranscrits (et manque parfois de logique vis à vis du 1).



Ce qui m'a le plus déçu, c'est la bande son. Elle était tellement magistrale dans le 1 et tellement en adéquation avec les scènes. Dans le 2, le réalisateur nous ressasse le thème principal jusquà en vomir (oui, je suis très subjectif sur ce point là).

C'est dommage car il y avait quand même de bonnes idées et s'il avait été réalisé autrement, le film aurait quand même pu me plaire car le scénario est quand même pas mal barré (dans le bon sens). Malheureusement, retranscrit comme il l'est, j'ai trouvé que ça ne passait pas et je me suis à plusieurs reprises demandé pourquoi j'étais allé voir ce film.

Mention spéciale à Hit Girl qui est pour moi le seul bon point du film.



Je tiens à préciser que je ne lis pas le comic.

Sinon, pour ceux qui suivent le fossoyeur de films sur youtube :



Pour finir :

Voici donc la suite du premier film et ho attendez !

Le mal-aimé ? LE MAL AIME ? Nan mais attends faut être crétin pour aimer le comic tant sa nullitée est affligeante. Alors d’accord je suis plutôt novice dans le domaine, n’empêche que quand on t’envoie une histoire. Non je corrige. Quand on t’envoi des planches sans histoire, avec un scénario inexistant et une intrigue qui se contente de faire du choc et du sanguinolent de manière totalement gratuite, forcément que les avis sont plutôt froids. Bon je suis un peu méchant et il y avait quand même des idées qui reviennent dans ce film et je vais y revenir.

Il est a noter déjà que pour le premier j’avais préféré le film au comic. Une folie plus présente baignée tout de même dans un certain classicisme mais qui fonctionne mieux. Le coup du geek qui élève comme une super héroïne juste pour le délire ca passe moyen chez moi. Donc d’emblée ici le but était accessible à n’importe quel réalisateur venu puisqu’il fallait redresser la nullité du comic. L’objectif est donc rempli et à nouveau j’ai pas mal apprécié le film sans être transporté non plus comme avec le premier en fait. Perso je les mets au même niveau. Oui parce que malgré le changement de réalisateur on garde des moments bien n’importe quoi, comme un thème rock de Tetris lorsque Mother Russia est en plein show.

Autre chose et je revient sur le post du dessus.

Typiquement le genre de phrase qui sont au-delà de la crétinité et qui me donne plus envie de baffer un réalisateur qu’autre chose.
Non le genre de phrase réellement mythique sont plutôt de cet acabit dans le film :
"Vous bavez encore plus que des fans de Marvel devant Stan Lee", tellement explosé de rire dans le ciné c’était pas possible.
A noté également les nombreux clins d’œil comme l’affiche de "Superior" ou encore le T-Shirt "I Hate Reboots".
Le film est gavé de ce genre de détail truculent qui n’était pas vraiment présent dans le premier et qui fonctionne ici à merveille avec moi. Un gros coup de cœur. Après niveau scénario on rentre dans quelque chose d’un peu plus intéressant que les bains de sang du comic.

Il en reprend tout de même certain point comme le devenir de Hit Girl, a noté que je n’ai pas lu le comic tant celui de Kick Ass 2 m’a déplu, et on retrouve cet affrontement entre l’équipe de Kick Ass et celle de Mother Fucker. Qui passe mieux dans le film avec son côté caricatural, plus que dans le comic bien trop sérieux. On a aussi quelque chose d’intéressant autour de l’intérêt et de l’impact des héros dans un univers réaliste, ce que le film fais mieux que Nolan mais en même temps c’était pas dur non plus. Par la même on pourra le comparer également à "Super" qui devenait un peu trop foutraque sur la fin du film. Après il y a des choix bien spécifique et c’est vrai que l’affrontement final laisse su sa faim. J’attendais le bazar en plein Time Square avec les forces de l’ordre mais non. Au final c’est juste un combat entre taré et c’est décevant, même pour le combat de Hit Girl qui était bien plus virulent dans le comic, ouais pour le coup la violence graphique servait à quelque chose.

Après pour les remarques de Bubul, la relation me laisse également un goût étrange mais cela reste du ciné pop corn très classique, avec un peu plus d’excentricité, donc ca passe. Par contre Jim Carrey déçu, en dehors de la scène de bagarre j’ai plus été impressionné par Cage au précédent qui arrivait a ne pas être mauvais, mais il l’est dans celui-ci alors qu’il n’apparait qu’en photo normal. Et le passage de Mindy et ses "amies", tu la sentie la référence à "Transmetropolitan" ?

Donc un film qui m’a bien plu sans forcément avoir grand-chose de notable, déçu également par le destin de Chris Damico en fait, mais j’ai passé un bon moment et c’est ce que j’en attendais donc film réussie pour ma part. Et je finirais juste sur :

Ouais euh pas forcément trop non plus, la fin du premier était beaucoup plus ouverte en fait. Ici le film se suffit et il n’y a guère besoin d’une suite, mais il faut utiliser sa tête, paramètre qui disparaît de plus en plus du cinéma moderne et quand il est présent on le critique comme dans Only God Forgives, bref. Tout cela pour dire que de toute manière vu le four relatif que subit le film, et malgré l’écriture actuelle du comic de Kick Ass 3 on ne verra sans doute jamais de troisième film au cinéma.

J'ose espérer que tout le monde a bien attendu la scène post-générique.

En ce qui me concerne, j'ai tellement adoré ce film que je suis allé le voir 2 fois. Personne parmi les gens qui m'ont donné leur avis sur le film ne m'a fait part des points qui m'ont sauté aux yeux, et qui m'ont fait tant apprécier ce film. Je m'explique.


Le film est violent et vulgaire, est-ce pour autant qu'il doit être considéré comme un vulgaire film pour ados sans réflexion poussée sur des problèmes existentiels courants ?
Kick-Ass est celui qui a lancé cette mode des justiciers costumés. Les événements qui en découlent sont bien au-delà de ce qu'un simple lycéen est capable d'assumer. Comprenez par là que Dave pensait sérieusement pouvoir aider les gens, qu'il suffisait de mettre un costume, et que ça redonnerait de l'espoir. Et c'est le cas ! Pour une minorité de gens seulement, ceux qui ont décidé de le suivre dans ce délire. Faire le super-héros, au-delà du simple même divertissant du premier opus, se change ici en questionnement sur les valeurs que n'importe qui est prêt à défendre. Il ne s'agit pas seulement de se faire justice soi-même, il s'agit de défendre les intérêts de tous ceux qui sont bloqués par des démarches de loi trop lourdes ou trop lentes. C'est illégal, mais c'est moral.
Mais Kick-Ass 2 rappelle aussi sans cesse à quel point les choses sont sérieuses : il y a du sang, il y a des morts. On ne peut pas faire ce qu'on veut sans en assumer les conséquences, et combattre la criminalité en costume en entraîne tout un tas. A commencer par stimuler les délires de psychopathes qui, désirant respecter la loi de la Némésis pour assouvir des besoins de vengeance (besoins personnels, donc), décident de former une équipe de super-vilains.
En quoi faire le super-héros aide-t-il la communauté, finalement ? Cela finit par créer un fléau à la hauteur du service.

On a beaucoup entendu parler de la scène où Mother Russia fait pas mal de dégâts sur fond de musique Tetris, mais c'est dans la continuité du premier volet : la violence s'accompagne de thèmes enfantins ou décalés. Pourquoi ?
Après tout, on observe des mecs en costume se prendre pour ce qui ne peut pas exister. Ce sont des fantasmes, les "Super", ça n'existe pas. En revanche, les problèmes que peuvent déclencher ce genre de délire sont bien réels, et entraînent, comme dit plus haut, de graves conséquences. C'est cette ambiguïté entre jeu innocent et crime délirant que Kick-Ass dépeint depuis le premier opus, et il n'y a pas de meilleur moyen pour s'en rendre compte que de mixer violence crue et ambiance bonne enfant. Ce n'est en rien une apologie de la violence, c'est un simple moyen de ne pas prendre le spectateur pour un con.
Kick-Ass 2 représente les individus dans leurs quêtes personnelles : celle de Dave de combattre le crime, et celle de Hitgirl de devenir comme les autres filles de on âge. Peut-on changer nos convictions profondes ? Certainement pas. Et le seul moyen de vivre en paix avec soi-même, c'est d'être suffisamment fort et courageux pour les mener à bien, tout en affrontant les conséquences de nos choix.

Kick-Ass 2 est donc une simple histoire d'ado qui apprend à devenir adulte. Et c'est parfait comme ça.


Ce film est brillant. Sur le plan purement cinématographique, malgré des moyens dérisoires (28 millions de dollars... quand on sait qu'on blockbuster peut facilement aller jusqu'à 10 fois plus...), il s'en sort avec des scènes d'action énergiques et efficaces, bien qu'un peu classiques. Quelques effets spéciaux relativement pauvres sont à noter (le fond vert de la scène de la camionnette... dommage), mais l'ensemble nous permet de profiter de scènes hallucinantes d'un point de vue constamment réaliste.

Ce que tout le monde prend pour une sorte de film de prépubère dégénéré m'est apparu en réalité comme un film d'action très bien fichu, avec des personnages bien développés et une réflexion bien poussée sur le thème des responsabilités et du passage à l'âge adulte. Le problème, c'est qu'il est impossible pour un tel film de faire passer convenablement son message aux plus jeunes, qui prendront (comme dans n'importe quel autre film sanglant) les scènes de violence pour des trucs trop cools, parce qu'eux-mêmes ne sont pas le public qui devrait porter son attention sur ce film. Le réalisateur a eu la mauvaise idée d'inclure des éléments de teen movie pour brasser un public plus large (vomi, caca, insultes... bon), alors que le thème du film, contrairement aux apparences, est plus profond que ça.

Mauvaise stratégie, donc. Mais c'est pas de sa faute : les super-héros, tout le monde y a déjà pensé dans sa vie, tout le monde a déjà voulu en être un, le problème, c'est que ceux qui sont devenus adultes ne sont plus intéressés, parce qu'ils sont justement devenus adultes. Vendre Kick-Ass comme un film de super-héros n'attire qu'un public jeune, alors que les adultes ont tellement à y trouver... du coup, on prend ça pour un divertissement vulgaire pour jeune débile. Et ça m'attriste au plus haut point.


Au fait, Kick-Ass 2 a peut-être fait un flop, mais vu le budget rachitique, faire un troisième opus semble tout à fait faisable : il ont déjà fait un bénéfice de 30 millions de dollars ce qui, oh, surprise ! correspond au budget du premier film. Avec les ventes du DVD, il y a fort à parier qu'ils auront assez pour faire un Kick-Ass 3. Ce que j'espère vraiment.