Synopsis : Streum contre streum pendant que les scénaristes récitent leur leçon de famille hollywoodienne sans sucre ni graisse ajoutées pour les nuls.



C'est pavlovien, tu me mets une bande annonce avec Ligeti, je fonce voir le film en avant-première. Et quand le teasing annonce une réalisation à hauteur d'homme pour faire ressentir le cataclysme du kaiju eiga, je ne me fais pas prier.

Il faut remarquer que la bande-annonce est extrêmement fidèle au contenu du film : une série de mises en place efficaces qui n'aboutissent sur rien ou sur du déjà-vu un milliard de fois dans tout actioner apocalyptique lambda. C'est la douche froide. Le réalisateur ne sait jamais quoi en faire et en général il préfère cut et passer à la scène suivante au lieu de se sortir les doigts du cul. Par instant, on croirait voir un troll du monteur.
Alors bon, dans un premier temps c'est agréable, si on met de côté qu'on nous tartine à la gueule sans arrêt des séquences de drame familiale de l'émotion pour émouvoir ton émotivité écrites avec des phrases toutes faites retrouvables dans des quintaux de films qui nous pompent plus l'air qu'elles nous impliquent, on se dit néanmoins que ça prend son temps et que c'est plutôt cool dans un blockbuster, mais rapidement on se rend compte que ça ne va pas vraiment décoller et forcément ça lasse. Le film multiplie les apparitions fulgurantes et réussies des kaiju, mais quand les scènes semblent tourner à vide ou finir en pet de lapin, ça laisse de marbre. Le réalisateur a pour seule idée de filmer des villes dévastées, ça pète la classe dans la bande-annonce mais étalé sur deux heures, on a le temps de s'ennuyer.

Il faut attendre les vingt dernières minutes pour avoir du kaiju eiga, mais ce qui précède est tellement navrant de banalité consensuelle du cahier des charges du gros film de financiers que j'avais pour ma part décroché. Le plus déroutant est que le film ne sait pas sur quel pied danser ; entre violons saoulant pour faire pleurer dans les chaumières imaginaires du vrai monde de la vérité véritable des scénaristes et passages plus rêches, presque abruptes (la mort de Bryan Cranston), touchant à quelque chose de plus "authentique" mais qui dénotent fortement du reste cousu de fil blanc.

Ce qui fait désordre, c'est que le parti-pris de rester à hauteur d'homme n'est pas accompagné par des personnages humains intéressants. Le casting fait son job mais les protagonistes sont d'une transparence à faire peur. Et les personnages féminins sont effroyablement utilisés. Elizabeth Olsen ne sert qu'à faire des plans/scènes de transition entre les passages catastrophes, c'est absolument indigne d'elle.
Le gros problème d'absence d'intérêts que peuvent susciter les personnages écrits avec des moufles se répercute également dans leur profusion et le manque de gestion chorale des situations. Le film peut se concentrer 20 minutes sur les scientifiques (qui sont quand même bien inactifs pour des experts de la situation) en oubliant les personnages principaux, et vice-versa. On a l'impression de petits bouts de films raccrochés un peu maladroitement et pas un film globalement cohérent. C'est bizarre en tout cas, ça n'aide pas à s'intéresser aux destins tragiques (rendez vous compte, un mort) des protagonistes.

C'est dommage, y a quelques fois une idée qui surgit et qui fait dire "ah oui, c'est bon ça" (l'utilisation de Ligeti, les crashs d'avions après l'EPM, le combat final entre Godzilla et les MUTO), la direction artistique est plutôt chouettos, Desplat ne déçoit jamais, la mythologie de Godzilla est plutôt bien conservée et l'ensemble est traité avec grand respect (bon, faut se retenir de rire quand Ken Watanabe te sort "nous l'avons appelé :pause dramatique en attendant que la caméra zoom sur mon visage: Godzilla" tellement c'est pompier), ça se prend au sérieux sans donner l'impression d'avoir un balai dans le tréfond (faire du premier combat de kaiju un semi-gag en ne le montrant qu'à la télé, c'était dispensable en revanche), y a de la référence à Jurassic Park, Jaws, Alien pas couillonne du tout.. mais c'est pas suffisant pour me donner un coup de cœur.

Heureusement, nous avons échappé à cela.

Bon, je viens peut-être ici tendre le bâton pour me faire battre après le ressenti exposé par Leto plus haut mais... J'ai bien apprécié cette énième adaptation de Godzilla. Bien que le film soit une copie académique de ce que l'on peut attendre d'un film de la dite bestiole, j'ai trouvé justement que le film transpirait une sorte de respect vis-à-vis du matériau d'origine. En effet, quand je vois Godzilla qui se met à faire péter les pouvoirs que l'on voit uniquement dans les films japonais d'ordinaire, je me suis dit : « Wow, les Américains peuvent même désormais se permettre de respecter ce genre de détails ? ». Bien que rares, les combats entre grosses bestioles m'ont plu.

Après, j'ai été très convaincu par Aaron Taylor-Johnson, bodybuildé comme ce n'est pas permis pour son rôle de militaire. Confiant dans le potentiel de l'acteur, je l'ai trouvé ici crédible pour un blockbuster d'action. De quoi patienter encore plus confiant d'ici l'année prochaine et son rôle de Vif Argent dans Avengers : Age of Ultron.

Même si j'ai des réserves plus que soutenus pour les personnages joués par Elizabeth Olsen (« Je subis tellement les événements en attendant mon prince charmant que ça en devient gênant. »), Bryan Cranston (le pouvoir de la surprise qui t'explose involontairement entre tes mains) et Ken Watanabe (« Je cachetonne ni vu ni connu pour donner vite fait une caution nippone à notre pote le saurien. »), j'ai quand même passé un agréable moment devant le film qui m'a semblé plus qu'honnête après (rapide) réflexion.

Même pas. J'ai grandement été déçu par le film, mais il faut bien avouer que dans les blockbusters à plus de 150 boules sortis depuis ce début d'année, c'est celui que je trouve le plus attachant.
J'ai ragé de voir pleins de petits défauts parasiter une mécanique d'ensemble et une vision artistique sympatoche et respectueuse de Godzilla, d'autant plus que je partais assez confiant sur le film.

Tout fade qu'il puisse être sur certains points, au moins j'ai pas eu l'impression d'être pris pour un teubé. Et l'ensemble ne manque pas d'ambition.

Vu et apprécié. Mais ouais les défauts exprimés plus tôt sont assez gênants mais ne m'ont pas perturbé plus que ça. J'ai eu assez peur au début de la séance étant donné la lenteur de mise en place de l'intrigue, notamment la partie de début de film, en 1999. Je pense que toute cette partie aurait pu être supprimée et, si besoin, racontée par le personnage l'ayant vécu. Que Bryan Cranston la raconte à Aaron Taylor-Johnson quoi. Parce que le personnage de Juliette Binoche est tellement inutile... Mais finalement tous les éléments se mettent en place et la dernière demi-heure est saisissante. Les effets spéciaux sont très bon, tout comme la photographie et la bande originale et il y a des plans et des séquences très jolies et poétiques, comme la descente en parachute dans la ville en ruine par exemple.

Ma conclusion est que finalement je suis pas le spectateur critique je voudrais être. La plupart du temps j'apprécie des films qui se font plus ou moins bacher par la critique professionnelle ou amateur et dont je comprend pas forcement les critiques. Je trouve que c'est un bon divertissement et pourquoi aller chercher dans de petits détails pour détruire en quelques sortes l'expérience de spectateur et pas juste se détendre devant un film sympathique ?

Parce qu'ils nous dérangent, tout simplement (enfin moi c'est pour ça que je critique, après c'est vrai que leto est un chouille aigri :o).

Il ne faut pas croire que nous* critiquons par pur plaisir mesquin dans le simple but de ruiner la séance des pauvres petits spectateurs ; le principe d'une critique en général c'est plutôt de mettre en avant ce qui ne nous a pas plu et ce qui a de fait ruiné notre séance dans une certaine mesure... Après chacun le tourne à sa façon et ça donne des critiques plus ou moins objectives en apparence, mais dans le fond les "petits détails" mis en avant sont ceux qui (nous) gâchent le film.


[spoiler alert !]
Typiquement dans Godzilla, je rejoins complètement leto sur la gestion complètement naze des kaijus une fois introduit avec ce montage à la limite du troll : faire monter la sauce c'est un parti pris, mais le faire pendant tout le film c'est un peu moyen.
Surtout que les affrontements inter-kaijus sont les seuls vraiment bien amenés et qui font sens (avec une vraie menace). Parce que bon, le coup du saut Halo-style et toute la petite mission nucléaire qui va autour, c'est mignon mais c'est aussi très con.

Donc, en gros, le film concentre la moitié de son temps sur l'introduction d'une menace incroyablement ethnocentré (sérieusement, mettre à la même échelle une ville et la Terre ? Pas de problème pour les ricains !), menace qui vient des militaires et qui est réglé par des militaires ? Pour qu'au final la vraie menace se règle toute seule ?
Je suis le seul à trouver que ça n'a aucun sens ? (en dehors du message ultra subtil anti-(bombe-)nucléaire..)

Non parce que ce genre de film catastrophique, ça n'a un intérêt que si il y a une vraie menace pour tenir le spectateur en haleine. Là non seulement le film prend le parti de se concentrer sur une ville (américaine, quel bel hasard cosmique), mais en plus il règle la menace dès la moitié du film (Godzilla est arriiiivé).
Ce n'est pas très étonnant si il y a des spectateurs qui s'endorment en cours de route.

Et pis pour bien compléter le tableau, il fallait aussi que le réalisateur fasse toute une construction méga lourdingue sur la famille et la place des enfants... Pitié achevez moi. Et je ne parle pas des personnages qui doivent tous être atteint de la cataracte à un degré avancé.
[/spoiler alert !]


Ceci étant dit, j'ai beau pester et encore pester envers le film, en dehors des problèmes de constructions de l'histoires et des enjeux, j'ai trouvé que c'était du tout bon : réalisation soignée avec une caméra posée, mise en scène des kaijus pêchue et bande son bien choisie qui appuie bien l'action.

Bref, beaucoup de déception dans ce film qui me laisse un sale arrière goûts en bouche. Dommage de voir une réalisation de relativement bonne qualité au service d'une écriture aussi pataude.


*Je dis nous pour ne pas dire je. (et pour pouvoir faire des phrases perraves en notes, mais chut)

Allé, j'ai envie d'aller de mon petit commentaire à chaud.

Personnellement, je l'ai trouvé cool ce film, j'ai déconnecté mon cerveau et c'était bien, j'en ai pris plein les mirettes. Au bout d'un certain je me suis dis "Et si j'allumais mon cerveau".... 5 minutes après il retournait de lui même en mode off.

Autant j'ai vraiment pris mon pied sur l'aspect visuel du film:



Autant d'un point de vue personnage et psychologie, c'est carrément pas ça quoi... À part s'enfoncer dans un pathos certains... Voilà quoi Brody junior, on dirait qu'il se fait chier ou n'a rien à faire. Il est le perso principal survivant mais on sait pas comment (autant j'ai pas aimé Kick-Ass, autant je l'ai trouvé mille fois plus expressif qu'ici. (l'histoire entre Brody père et fils aurait pu avoir un put**n de fil rouge: un fils qui se détache du père, celui s'en va, des remords et tenir le film, malheureusement, Brody père meurt et..... rien...... J'ai trouvé ça... triste...)

Je vais en gardé un bon souvenirs et conserver que l'aspect visuel en tête, aspect que j'ai beaucoup apprécié! mais pour le reste, on repassera...

Pour ma part le film n'était vraiment pas une grosse attente. Tout juste un énième remake américain pour faire un blockbuster calibré bien spécifiquement. Et puis en me renseignant un peu l'intérêt à quand même commencé à naitre, certes il n'était pas hyper développer mais il était tout de même présent dans mon esprit. La critique de Leto ne m'a pas forcément fait craindre du pire, il suffit de connaître ses goûts pour ajuster par rapports aux siens, et il est vrai que le gaillard ne laisse pas grand chose passer sur un film de ce calibre. Pourtant globalement, et même très fortement, je suis plutôt en accord avec son avis. Pourtant n'en attendant rien je n'ai pas été déçu et le visionnage du film à été plutôt agréable.

En fait le gros défaut du film fait également partie de sa qualité. Comme tout le monde je dois dire que les personnages sont crétins au possible. on a cité des personnages en particulier mais franchement regardez en arrière, vous verrez qu'aucun personnage n'est intéressant dans le métrage. ils sont justes plat à mourir, cependant cela s'explique par le fait que toute la population humaine soit impuissante face à ce qu'elle vit. Finalement ce qui crève l'écran c'est que les personnages n'ont pas été créé pour qu'on les apprécie ou pour qu'ils soient des monuments de complexités. Non, ils sont là parce qu'il faut suivre des humains proche des catastrophes que nous montre le film, et là réside le problème. Parce que oui du coup les scènes de catastrophe sont réussies et c'est presque flippant quand on y pense, mais les personnages n'étant pas attachant on regarde cela de manière un peu lointaine, ce qui était l'inverse de l'effet désiré je pense.

Après voilà, tout le reste était plutôt sympa sur les kaiju, les explications sommaires sur le pourquoi du nucléaire. En fait malgré des défauts plutôt conséquents, et des longueurs au débuts que je n'avais pas mentionné, j'ai pris plaisir à regarder le film. C'était clairement pas le film de l'année, mais il y avait suffisamment de chose pour que je passe un bon moment.