Allez, maintenant que j'en suis à mon troisième visionnage, je peux me risquer à donner mon avis !
Avengers : L'Ere d'Ultron était le film que j'attendais le plus de 2015, et je n'avais pas vécu une attente aussi fébrile depuis Iron Man 2. Au final il s'est avéré que les gens ont bashé Iron Man 2, et que je me suis senti coupable de l'apprécier pendant un long moment. Cela va-t-il être de nouveau le cas avec ce second volet des aventures des Avengers ? En effet, si les spectateurs ont en général un avis positif sur ce film, la Presse semble beaucoup plus mitigée. "Gamin", "décérébré", "premier véritable échec de la part de Marvel"... on n'est pas tendre avec le film !
En ce qui me concerne, après mon premier visionnage, je ne savais pas trop quoi en penser. Ca m'avait fait pareil pour Iron Man 3 (décidément, que d'Iron Man !), j'avais été désarçonné parce que le film optait pour un changement de ton assez radical. Ici, c'est pareil : Avengers l'Ere d'Ultron s'avère être beaucoup moins fleur bleue que le premier - même si l'on ne peut pas dire qu'il s'agit d'un film sombre - et le rythme est beaucoup plus rapide, avec très peu de temps pour souffler entre deux batailles titanesques.
Mon deuxième visionnage s'est mal passé, mal placé dans une salle où les climatiseurs refoulaient une odeur d'oeuf pourri - je n'ai pas pu profiter du film comme il aurait fallu. Donc j'ai opté pour un troisième visionnage histoire de voir une bonne fois pour toutes si quelque chose ne m'était pas passé sous le nez.
Commençons par le commencement : l'action.
Là le film est généreux, très généreux même ! On comprend le budget faramineux de 250 000 000 $ et la complainte de Joss Whedon, à moitié mort après un travail aussi éreintant.
La scène d'introduction fait guise de parfait apéritif et introduit les personnages dans le feu de l'action, avec un plan-séquence de toute beauté. C'est fluide, ça va à 100 à l'heure, et c'est jouissif. Le combat de titan entre Hulk et l'armure Hulkbuster (ici appelée "Veronica") est impressionnant en soi, mais le tout manque un peu d'enjeu pour qu'on ressente le frisson qui est censé l'accompagner (ou alors, c'est peut-être parce qu'on nous a spoilé 60% du combat dans les bandes-annonces). Pour ce qui est du grand final, alors là c'est une véritable apothéose : si Ultron et ses sbires ne donnent pas vraiment l'air d'être une menace aussi importante que prévue, les morceaux de bravoure et l'héroïsme de chaque personnage est mis en avant de façon clinquante et superbe. Tout le monde est là (même War Machine... et c'est à cet instant que j'ai eu les vrais frissons *_*), tout le monde se bat avec panache, et Whedon nous gratifie d'une scène mémorable en particulier (la protection de la clé dans l'église, mamma mia !) qui fait un peu office de cerise sur un gâteau déjà bien fourni.
Passons à un point qui, je le sens, a plus divisé : le développement des personnages.
En effet, le nombre de personnages présents à l'écran dans Avengers 2 est tout bonnement stupéfiant. Difficile d'étoffer convenablement le caractère de tout le monde dans un film amputé d'un tiers de ce qu'il comportait à l'origine (Whedon parle d'une première version de 3h30... ouch) !
Si Stark est égal à lui-même, il n'en reste pas moins que les cicatrices infligées par Killian et la bataille de New York sont parfaitement visibles et aident à comprendre son besoin de créer Ultron, et, indirectement, de comprendre Ultron lui-même. Captain ne change pas vraiment, droit comme un I à tel point qu'on aurait envie de lui coller des gentilles baffes. Thor selon Whedon est vraiment un être vertueux et plutôt sage, malgré son arrogance, en plus de quoi, il est vraiment drôle. La romance entre Bruce et Natasha est aussi surprenante que l'apparition de la famille d'Hawkeye. Tout ceci apporte une sensibilité et des scènes assez touchantes pour chacun de ces personnages qui étaient, il faut l'avouer, sous-exploités dans le premier film. En tant qu'antagoniste, le personnage d'Ultron est curieusement très attachant : il sait être drôle en raison de son décalage avec le monde des humains (et en fait c'est presque mot pour mot ce que nous avait annoncé Whedon pour ce personnage !), mais il manque de puissance... il n'y a pas vraiment de duel qui en jette ou qui ne se solde pas par un échec du robot. Dommage. La Vision a un design réussi mais n'apparaît pas assez longtemps (et la VF de Jarvis a été changée... tristesse je suis). Aaron Taylor-Johnson et Elizabeth Olsen campent des jumeaux très convaincants, bien que leurs personnages n'apparaissent pas suffisamment longtemps à l'écran pour qu'on se rende vraiment compte du talent de ces acteurs. En plus de quoi, Whedon a jugé bon de troller son public en nous sortant le coup du "Tu l'avais pas vu venir" qui scellera malheureusement le destin d'un personnage qui ne demandait qu'à exprimer son plein potentiel dans Infinity War... mais bah. C'est franchement pas cette micro-déception qui va me faire bouder mon plaisir. En tenant compte du temps imparti à Whedon, le développement des personnages est amplement suffisant et, pour la plupart, rafraîchissant.
Pour ce qui est de la musique, je la trouve excellente malgré qu'elle se fasse plutôt discrète. Le thème composé par Bryan Taylor et Monsieur Dany Elfman est épique, héroïque, magnifique !
La photographie est bien meilleure que celle du premier film et fait plus "cinéma". En revanche, le montage pue les scènes coupées à plein nez. Hâte de découvrir tout ceci dans les bonus dvd !
Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard et porte un regard assez convenu sur les méfaits de l'intelligence artificielle,
sans oublier que le pitch du robot qui pense que l'humanité doit être éradiquée pour faire place à l'évolution, on l'a déjà vu trente mille fois - mais bon, c'est comme ça dans les comics, alors...
En revanche, les liens formés avec le reste du MCU forcent le respect. Outre les clins d'oeils et autres caméos, on a des références plutôt poussées à chaque autre film de la phase 2 et aussi un grossissement du fil rouge qui mènera à Infinity War, afin que le grand public puisse suivre tout ce bazar, lui aussi. Il y a des acteurs secondaires de toutes les franchises, et ça fait plaisir à voir.
L'humour n'est pas en reste, avec quelques punchlines et un running gag vraiment tordants, qui permettent de faciliter l'ingestion de ce gros morceau qu'est Avengers : L'Ere d'Ultron.
Je pense avoir tout dit. Pas exempt de défaut, le film met quand-même des claques à la vitesse du son depuis les angles morts, et tout le monde pète la classe. Alors n'hésitez pas, foncez le voir, et soyez prêts à vibrer devant l'héroïsme à son paroxysme, le témoignage d'un âge d'or des films de super-héros au cinéma !