Retour dans la Salle de projection, et hop: découverte d'un sujet sur ce film! J'avais hésité à en faire un au moment où je l'avais vu, craignant que ça n'intéresse pas grand monde, et ne sachant pas exactement quoi penser du film. Mais là, décomlpéxé, je livre mon opinion:
Pour cadre, déjà, la structure du film. L'action tourne au présent autour de la mort de la femme d'un diplomate en Afrique, le mari s'impliquant au fur et à mesure dans une (en)quête sur les circonstances et raisons de cette mort. Cela amène des flashbacks qui sont aussi bien les souvenirs du mari avec sa femme que des illustrations de ses découvertes sur les secrets qu'elle lui cachait.
Dans un premier temps, le film multiplie les flashbacks qui dressent un portrait étoilé de Tessa, l'héroïne assassinée. L'image idéalisée de la jeune femme s'écaille à mesure que les doutes du héros grandissent, ses incertitudes et angoisses gagnant le spectateur. Cette partie du portrait est pour moi vraiment très belle et d'une réelle justesse.
Le second temps de l'histoire nous ramène au thriller politique qu'évoque Capitainecrow, toujours émaillé de flashbacks, mais moins intimes que les précédents. L'action met en scène les péripéties du héros qui se bat contre plus gros que lui, et tente de révéler les scandales de l'industrie pharmaceutique en Afrique. Si cette partie est la plus militante et la plus impressionnante du point de vue des discours et des situations mises en scène, elle m'a moins convaincue. Peut-être ce dont parle Capitainecrow dans le début de son spoil.
Mais aussi, paradoxalement parce que l'impression qui se dégage, pour moi, est que la montagne accouche d'une souris: le scandale est énorme sur le principe, mais les faits (quantité de victimes) et les réactions aux faits (vouloir à tout prix, meurtre compris, et par des moyens colossaux, cacher quelque chose qui est connu et semble admis par tous) me paraissent disproportionnés. Ce que je dis peut paraître choquant à ceux qui ont vu le film ou savent de quoi il retourne, mais sans aller dans un sensationnalisme sordide je m'attendais à des révélations finales plus fracassantes. Pour peu qu'on s'y intéresse un peu, la situation dans beaucoup de régions en Afrique est révoltante. Un film qui décide d'en parler doit pouvoir assumer cela jusqu'au bout. Je ne parlerai même pas de ce qui se passe encore actuellement au Darfour, et que quasiment aucun journal n'évoque, mais dans un ordre également cinématographique, sur un sujet assez similaire (je parle ici de la dimension politique du film), Le Cauchemar de Darwin m'avait fait un effet autrement plus grand. Entre ces deux films, le simple usage des images des enfants africains creuse un fossé définitif (je ne réclame pas systématiquement, et surtout pour un film de fiction, les images de Darwin, qui sont relativement insupportables par leur caractère monstrueux, mais un lieu intermédiaire doit pouvoir exister). Quelque chose m'a géné dans The Constant Gardener dans l'usage des enfants comme outil direct et appuyé de sensibilisation. C'est difficile à exprimer, mais un malaise après coup...
Un goût amer à la sortie en effet, comme Capitainecrow: à la fois du fait du scandale dénoncé, et parce que je regrette que son traitement ne prenne pas davantage d'ampleur. Mais sinon, je vous recommande chaudement le film pour ce que je considère comme se première partie et sa peinture intimiste qui se déploie autour du crime, vraiment très réussie selon moi.
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