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Un futur post-apocalyptique en l’an 2415, une humanité reconstituée vivant dans la cage dorée d’une dictature, des rebelles : avec de telles prémices, Aeon Flux aurait pu avoir un impact similaire à celui du premier Matrix. Inspiré d’une série d’animation diffusée sur la chaîne MTV, le film avait suffisamment d’atouts pour y parvenir : Charlize Theron en vedette, Karyn Kusana (Girlfight en 1999) à la réalisation, des décors impressionnants et une multitude de bonnes idées. Hélas, on est bien loin de la réussite phénoménale annoncée dans la presse.
Charlize Theron semble ne pas avoir la tête de l’emploi. L’emploi en question étant le rôle titre, celui d’un redoutable assassin (œuvrant pour une bonne cause, celle d’un groupe de rebelles qui cherchent à renverser une dictature). Elle fait beaucoup plus l’effet d’une femme fatale que d’une machine à tuer. Ce qui aurait pu donner une sorte de contre-emploi aux résultats intéressants – genre violente psychopathe sous une surface toute en douceur soyeuse – si elle avait pris son rôle un peu plus à cœur.
Le fait que l’actrice se serait blessée en tournant une scène d’action expliquerait peut-être son interprétation impersonnelle, mais pas les contre performances de ses collègues, dont certains des plus éminents. Frances McDormand, notamment, en chef de la rébellion : elle est affublée d’une perruque de rouquine et semble sortie tout droit d’une comédie musicale. Sophie Okonedo, en tueuse elle aussi, bénéficie d’une étonnante reconfiguration sur le plan physique ; ce qui semble la troubler au point qu’elle en oublie toute notion de nuances dans son jeu. Il restait Pete Postlethwaite en archiviste virtuel du régime, pour nous laisser avec un petit quelque chose, mais celui-ci ne paraît pas longtemps sur l’écran.
Même titulaires d’un Oscar (Charlize Theron, Frances McDormand, Sophie Okonedo), les acteurs ont en général besoin d’être dirigés. Et, c’est ce qui manque dans Acon Flux. Karyn Kusana semble intimidée tant par ses acteurs que par l’ampleur du projet. La réalisatrice se contente de bien remplir son écran, de capter la bonne lumière pour les scènes extérieures et bien disposer ses caméras pour les scènes d’action. Or, ce film de science-fiction “alternatif” demandait de la témérité, un certain panache, même. On aurait préféré des effets de style, même gratuits qui auraient donné au film une personnalité, en plus d’imposer la marque d’une cinéaste.
Aeon Flux déçoit. Pourtant, le film n’est pas complètement raté, car il contient de bonnes idées. À commencer par le récit : une histoire de complot au bout de laquelle on découvre que les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent et qui retient notre attention durant 93 minutes, même si l’aspect scientifique est assez bancal. On pourrait aussi parler des scènes de combat au corps à corps qui, même si elles sont filmées sans imagination, ont des chorégraphies intéressantes. Mais surtout, il y a quelques belles trouvailles tant pour les armes et les gadgets que dans certains concepts, entre autres. À défaut de faire un long métrage réussi, cela aurait fait un bon film à voir chez soi, car l'oreiller aurait ete a portee de main...
Voila vous me direz que je vous ai soule en denigrant une oeuvre du septieme art. Pourtant ce film n'en fait plus parti, car le dechet present est immonde.
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