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 Sujet du message: SCOOP: A spirit materialised !
MessagePosté: Sam 4 Nov 2006 00:57 
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C’est dans la barque qui traverse le Styx, fleuve du royaume des morts, que Joe Strombel, redoutable reporter, devra finir sa dernière enquête. Il est en effet décédé avant d’avoir clôt la grande affaire criminelle du moment : l’arrestation du Tueur aux Tarots, un tueur en série signant ses meurtres avec des cartes de Tarots. Mais voilà que parmi les malheureux macchabées fraîchement décédés se trouve une secrétaire qui lui apporte une nouvelle et sulfureuse piste. Mais comment rester le poil à gratter de l’information quand on est mort ? C’est facile comme pondre un thème astral : il faut parvenir à se concentrer sur très fort sur ses ondes de journaliste pour en contacter un autre et espérer que la jeune étudiante godiche et binoclarde sur laquelle on tombe dans la boîte magique d’un illusionniste de foire sache flairer le coup et faire éclater l’affaire…d’ailleurs, elle est plutôt motivée, et s’adjoint aussitôt les services de Splendini (Woody Allen) ledit magicien, pour enquêter sur le principal suspect : un séduisant spécimen de l’aristocratie, Peter Lyman (Hugh_wolverine_ Jackman). A condition toutefois que la vocation journalistique ne soit pas soluble dans la romance…

L’un des plus célèbres et prolifique réalisateurs signe ici une comédie légère, pétillante, jolie comme une bulle de savon, malgré l’empreinte du beaucoup plus sombre et tragique Match Point qui révéla à lui tout seul le retour de son réalisateur, son installation dans un décor Londonien et son choix d’une nouvelle muse. Il propose une nouvelle fois un regard roturier sur la haute société anglaise et, pourquoi pas, la face obscure du pouvoir de l’argent, mais tout cela reste agité comme une usine à gags et non une thématique vraiment sérieuse. L’ambiance navigue ici entre le chic (quelques salons précieux construisent un club londonien) et le kitch, avec le cabinet merveilleux de l’illusionniste et la vision amusante d’une Mort lookée par le passeur Charon antique et la grande Faucheuse. L’essentiel est, évidement, dans cette ambiance étudiée et dans les dialogues qui font mouche, et ni dans une mise en scène relativement basique ou dans la rationalité de l’intrigue.

La musique abuse de Tchaïkovski , Woody Allen bégaye avec conviction, Hugh Jackman est toutes fossettes dehors, et l’inénarrable Scarlette Johansson continue de surfer avec grâce sur le buzz médiatique qui entoure son statut de jeune-acrice-blonde-et-canon-mais-indé-et-pas-anorexique, qu’on savoure avec plaisir avant que ne vienne la saturation médiatique. D’autant qu’elle abandonne ici un rôle de vamp pour des frusques mal assorties et un appareil dentaire, comme pour éventer son image glamour d’égérie L’Oréal (quoique la pauvre ait l’air d’un riz au lait siliconé dans le spot de pub, alors qu’elle reste charmante dans le film). Et, surtout, qu’elle démontre la richesse de son répertoire.

Un film vraiment drôle, malin, plein de charme. On sent que tout ce beau monde joue sur du velours, et on s’amuse aussi.
Pas indispensable, mais hautement recommandable pour une agréable soirée, et une bonne raison de tenter "un Woody Allen", si on ne l’a jamais essayé.

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« Que ça reste entre nous, Scarlett, mais ya vraiment des rôles qui te marquent, psychologiquement, et dont tu te souviens longtemps …t’imagines pas le budget épilation pour jouer les beaux gosses friqués après s’être coltiné trois fois le rôle de wolverine … »

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MessagePosté: Dim 12 Nov 2006 20:54 
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Bon après avoir passé un samedi entier à bosser sur ZP je me suis dit qu'il fallait que je me change les idées et aller au ciné est une bonne idée car cela fait bien trop longtemps que je n'y suis pas allé.
Donc je vais sur allociné et je regarde les films qui passent dans mon ciné habituel. Quatre retiennent mon attention : " Scoop", "The Queen", "Le Labyrinthe de Pan" et "Little Miss Sunshine".
Mon goût habituel me portant à choisir "Le Labyrinthe de Pan" je me dis qu'il serait bien de rompre certaines habitudes. Je choisis donc mon Quatrième choix : "Scoop". Après tout je ne suis jamais allé voir un seul Woody Allen, donc l'aspect découverte et nouveau sera bien là.
Puis en arrivant sur ce topic je lis le post de Miss Namienator (je ne lis jamais les critiques de films que je peux potentiellement aller voir même si c'est un film improbable). Enfin bref donc je lis et là je découvre que c'est un film idéal pour commencer "un Woody Allen". Cool!


Donc voilà un film qui a su me faire rire et m'emporter dans une bonne histoire sans jamais m'ennuier. Le rythme est vif et les événements s'enchainent rapidement et naturellement.
L'intrigue policière est prétexte à nous emporter dans le burlesque et le dosage entre les 3 acteurs principaux est vraiment bien géré, juste ce qu'il faut pour que chacun puisse profiter de ses camarades sans qu'il y ait tirage de couverture!
Les dialogues sont savoureux et l'atmosphère (bien décrite pas Miss Namienator) est vraiment très réussie.

Un film à voir si on désire passer une bonne soirée de détente et de bonne humeur!

PS : ah oui c'est Wolverine!!! Je me disais bien que je l'avais déjà vu quelque part et que son nom me parlait^^
En tout cas je ne l'avais pas reconnu, comme quoi^^
Tu m'as évité une recherche sur le net, mici^^;

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 Sujet du message: scoop: Woody Allen arrête le cinéma!
MessagePosté: Mar 14 Nov 2006 18:47 
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Alors je vais faire un peu le rabat-joie, et presque de mauvaise grâce... Mais avant d'expliquer ce qui m'a déçu dans Scoop, je contextualise un peu. J'aime bien (beaucoup) Woody Allen, je vais voir ses films à peu près chaque année. Ce que je vais dire s'inscrit donc dans une optique d'adhésion à ce réalisateur qui sait être à la fois extrêmement inventif et paresseux patenté. Et pour en rajouter une couche dans la critique qui se retient, je précie d'emblée que non seulement la présentation de Namienator est très juste et correspond à mon sentiment global, mais qu'en plus sa qualité de rédaction me culpabilise de passer derrière pour faire la fine bouche. Donc si vous n'êtes pas familier de Woody Allen, allez-y malgré ce que je vais dire et initiez-vous: le cru 2006 est très sympathique et à tout pour plaire. Cf Ange Bleu dans le rôle du cobaye.

Alors maintenant, les propos désobligeants.

Premièrement, grosse déception par rapport à Match Point. D'accord Woody Allen n'était pas obligé de faire la même chose, mais la veine ouvert par ce film après le catastrophique Melinda laissait entendre un renouvellement. Avec Scoop on retrouve le Woody Allen classique, celui des films dns lesquels il joue un juif américain mal dans sa peau et mal dans la société. Toujours très sympa et marrant, mais facile aussi. Tous les thèmes habituels y sont, hormis la psychanalyse remplacée par les apparitions d'outre-tombe et l’histoire du faux père, la trouvaille géniale du film qui réussit à le hisser un peu au-dessus de la mêlée, mais sur laquelle Woody Allen fait reposer entièrement tout son film. Donc du Allen habituel, avec une jolie idée décalée qui renouvelle un peu son imaginaire.

Deuxièmement, ça lambine. Ok Woody Allen c'est pas une grosse action, des retournements de situation toutes les deux scènes. Mais là, avec toutes les bonnes idées présentes au début du film (outre-tombe, illusionniste, Scarlett en midinette idiote, le tueur en série, le gentleman parfait, le faux père, etc.), comment cela peut-il être aussi plat et lent? N'auraient été les dialogues délirants qui font que j'ai l'impression de ne pas perdre mon temps même devant un mauvais Woody Allen (ce qui n'est pas le cas de celui-ci, attention), je crois que je me serais ennuyé. Ce qui m'a en fait énervé c'est de voir combien les éléments étaient alléchants, et combien le résultat final ne tient pas les promesses de ses prémisses. On n'a pas à fantasmer sur ce que le film n'est pas, mais je suis sorti de la salle avec la nette impression que Woody Allen ne s'était pas foulé sur ce coup là, qu'il devait lui rester de la pellicule après Match Point, que Scarlett et lui avaient leur billet de retour pour les Etats-Unis pour plus tard et qu'ils avaient donc du temps à tuer à Londres: tiens si on se faisait un film en attendant, bonne idée qu'est-ce qu'on raconte, je sais pas on a qu'à refaire Match Point en plus soft et on change la fin, je mets en plus un fantôme et un magicien pour orner le tout et densifier l'histoire, faut bien que ça dure une heure trente quand même, et je reprends un ton très décalé, très recul par rapport à ce qu'on fait comme ça ça va passer pour de l'humour, c'est un truc que m'a filé un cousin qui fait les pubs neufbox en Frane en ce moment, ça marche toujours. J'exagère bien entendu, mais ça traduit mon sentiment de frustration. A titre d'exemple, Splendini, illusionniste de pacotille je veux bien, est montré je ne sais combien de fois en train de faire ses tours de cartes. Une fois d'accord, mais 4 ou 5 ça fait beaucoup, même si on revendique un comique de répétition... Donc pour moi un Woody Allen toujours aussi imaginatif, mais un Woody grosse feignasse qui ne prend pas la peine de creuser ses idées.

Troisièmement, l'intrigue m'a semblé complètement incohérente par endroits. Là encore, d'accord, Woody Allen c'est toujours louffoque, proche du merveilleux, peu attentif aux petits détails. Et c'est pas ça le plus important. Mais là j'ai carrément l'impression qu'il a changé d'idée en cours de route, et qu'il n'a pas corrigé certains détails qui parasitent complètement l'intrigue. Après on peut arguer que c'est une parodie de film policier, mais quand même certains détails me semblent plus relever de l'oubli que de la subversion d'un modèle. Exemple spoilesque:
L'intrigue part sur la question des boutons de manchettes, chers et rarissimes, dont l'un est retrouvé sur un cadavre, quand la paire de Peter se trouve brisée. Plus tard dans le film, on a droit au double retournement: Peter n'est pas le tueur, mais il a tué quand même, profitant du contexte pour agir et règler une affaire de chantage, maquillant le crime pour le faire entrer dans le schéma du tueur. Mais ce crime intervient après l'affaire des boutons. Je ne comprends donc pas pourquoi la secrétaire a morflé ni pourquoi les boutons se sont retrouvés sur un cadavre auparavant. J'ai dû loupé un truc. Mais soit Peter a été responsable de crimes avant le dernier pour des raisons pas élucidées par le film, soit le crime de la prostituée maitresse chanteuse intervient avant le crime auquel le spectateur assiste, et celui-ci ne port pas sur Betty G... enfin bref je suis bien embrouillé par un détail certes insignifiant mais qui rentre pour moi dans ce côté fait à l'arrache. Là encore je me répète, je sais bien que ce n'est pas cela l'essentiel du film, mais quand même, il y a là quelque chose qui m'a agacé. Du style « de toute façon je maîtrise, je n’ai pas besoin de me soucier de ces petits détails qui ne concernent pas mon art », un peu foutage de gueule...

Mais pour quand même ne pas dresser un portrait tout en noir, et enterrer un film qui ne demande qu'à se relever et à parler d'outre-tombe, je renvoie aux eux messages plus haut: je suis pas ailleurs totalement en accord avec eux (comment c'est possible? juste un don pour le grand écart). Et en particulier l'utilisation de la figure scarlett Johansson vraiment intéressante, à rebrousse poil de qu'on a vu d'elle le plus souvent, de ce que l'on retrouve magnifié par exemple dans le Dahlia Noir actuellement, mais que la parodie ici relève très habilement. On revient à un humour plus lumineux, c'est agréable, et Woody Allen est toujours moteur d'une puissance comique ahurissante. A aller voir donc pour se détendre et sourire, découvrir Woody Allen si on ne le connaît pas, et le redécouvrir si on le connaît déjà (mais y aura pas de grosse surprises).

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Dernière édition par seleniel le Mar 14 Nov 2006 22:48, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mar 14 Nov 2006 22:13 
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Perso je ne peux pas situer Scoop par rapport à l'oeuvre de Woody Allen mais je peux tout de même faire un rapprochement avec un autre film que j'ai vu cette année : La Doublure de Françis Weber. Tout aussi simple et dispensable mais très agréable avec une mécanique du comique parfaitement huilée et maîtrisée ^_^

Sinon concernant l'intrigue tu m'étonnes seleniel,

SPOIL :

A aucun moment il ne m'a semblé que le fait que Peter ait tué Betty n'a été remis en cause. Ce que j'ai compris pour ma part c'est :
- Un tueur en série sévit à Londres
- Peter décide de tuer Betty en faisant passer ça pour un crime commis par le Tueur
- Malheureusement il perd un bouton que la police trouve et rend ça publique
- La secrétaire de Peter constate que son patron a perdu un bouton et pense qu'il est le tueur en série
- Peter tue donc également sa secrétaire

après c'est vrai que l'intrigue est un brin elliptique mais à aucun moment il ne me semble que le fait que Peter ait tué Betty soir remis en cause, c'est un acquis.

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MessagePosté: Mar 14 Nov 2006 22:59 
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en fait c'est ça que je n'ai ps bien compris, et que donc j'ai mal exprimé.

Il est évident que Peter a bien tué Betty G: mobile, crime dont sont presque témoin les héros, et aveu du coupable. Ce qui me trouble est en amont. L'histoire du bouton est bizarre dans sa "chronologie".
- Peter perd un bouton
- un bouton similaire est retrouvé sur un cadavre de prostitué (pas Betty G, ou alors c'est ça qui m'a échappé)
- la secrétaire fait le lien entre le détail rendu public par la police et ce qu'elle connaît de son patron
- le tueur en série arrêté est d'origine modeste, et ne peut normalement avoir ce type d'accessoire.

Du coup quid de cet élément? en fait ce qui me pose problème est le crime qui se produit pendant le film: est-ce bien celui de Betty G? Si c'est celui d'une autre, alors effectivment c'est cohérent. Mais j'ai cru pendant le film qu'il s'agissait de celui de Betty G auquel on assistait. Sinon Splendini se serait peut-être inquiété avant du mot trouvé. Et la présence de peter sur les lieux du crime devient coïncidence, et il ne commet pas de crime "pendant" le film. Alors que j'ai eu l'impression que c'était le cas (jusqu'à penser que c'était Sondra qui lui avait fait penser à ce tueur).


Mais sûrement est-ce simplement une mauvaise attention de ma part, ce qui confirmerait que je ne suis pas vraiment rentré dans le film. Côté incohérence, j'ai peut-être voulu prendre là un exemple trop gros, mais c'est plutôt un sentiment d'ensemble, que des morceaux ne collaient pas bien ensemble. Mais c'est vrai que ce n'est pas le propos de Woody Allen, pas ce qui l'intéresse au premier chef. Donc une mauvaise raison de ne pas y aller en moins, et de nouveaux encouragements à aller pour découvrir ce cinéma.

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MessagePosté: Mar 14 Nov 2006 23:14 
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Spoil inside !!!

Pour reprendre votre réflexion : il y a bien un moment ou la logique de l’intrigue semble passer à la trappe.
La chronologie serait plutôt :

- Un tueur en série sévit à Londres
- Peter décide de tuer Betty en faisant passer ça pour un crime commis par le Tueur
- Malheureusement il perd un bouton que la police trouve et rend ça publique
- La secrétaire de Peter constate que son patron a perdu un bouton et pense qu'il est le tueur en série
- Peter tue donc également sa secrétaire
- Scarlett commence son enquête
-Elle vois Peter sur les lieux d’un crime

La question est : le fait que Peter était sur le lieu du crime est-elle un pur hasard ? Si oui, le film garde sa logique et ce n’est qu’un élément servant à accentuer le trouble du spectateur.
Si non, il y a bel et bien une embrouille au niveau de la chronologie vu qu’au moment ou Scarlett le vois, il est sensé avoir déjà commis le meurtre (cf secrétaire et bouton de manchette.). Le fait que cette question reste en suspend nous fait nous questionner : on arrive pas à savoir si Betty a bien été tuée sur le coup des boutons de manchette ou le jour ou Scarlett a vu Peter près du resto Chinois

A ce niveau là, il faudrait peut être que je revois le film pour être parfaitement certaine de la situation, mais c’est un détail que j’avais relevé juste après la projection, avec les gens qui m’accompagnaient. Je dois avouer que j’ai moi-même été sacrément interpellée par cette incohérence et que j’ai essayé de la résoudre dans tous les sens sans trouver la solution, mais, au contraire de Seleniel, je ne peux pas dire que j’ai réellement été gênée par ce détail. Bien sûr, d’un certain coté, c’est Vrai que Woody Allen n’a pas vraiment besoin de faire dans la dentelle, il ne risque pas gros ; mais en fait, ma légère prise de tête due à cet accro chronologique m’a plutôt permis de me rendre compte de ce qui, pour moi, donne toute son efficacité au film.
Par ce que même si j’ai passé une partie de la soirée à me creuser la tête dans l’espoir de trouver la solution à cet épineux problème, pas une seule fois la petite graine du scepticisme n’a germé dans mon esprit en ébullition, et ce pour une raison toute simple : dans l’univers du film en lui même, en mettant de coté le prestige de son réalisateur, la logique comme on la connaît passe à la trappe dès la première scène.
Il m’a suffit de visionner cette séquence ou un reporter discute de la météo avec sa voisine au club des défunts avant de plonger dans le fleuve des morts au nez et à le barbe de la grande Faucheuse pour accepter inconsciemment l’idée que tout était possible dans le film.
De mon point de vue, non seulement le film repose vraiment sur cette part de fantastique, mais elle lui confère de plus une grande force. A partir du moment ou le meilleur gratte-papier d’Angleterre débarque dans la boite magique de Strombini guidé par ses « ondes de journaliste » ; le public est préparé, et peut parfaitement être roulé dans la farine sur toute la durée de la projection. C’est une introduction à la partie policière de l’histoire, mais cela excuse aussi les incohérences, ou plutôt les « évènements inexplicables » du scénario.
Par ce que si on avait pas eu un fantôme dès le début, il aurait certainement été bien plus dur d’adhérer au raisonnement de l’héroïne (ce que j’ai fait, à ma grande honte, pendant une grande partie du film).
Dans notre monde « raisonnable », on aurait tout de suite pensé à un compromis entre les deux personnages extrêmes représentés par Peter : le gendre parfait ou l’horrible meurtrier. Personnellement, j’ai cru longtemps qu’il était sois l’un, sois l’autre, sans penser que tout cela était bien trop manichéen pour être vrai ; et il ne faut pas chercher la cause de ce raisonnement bien loin puisqu’il repose juste sur la part de fantastique qui introduit toute l’histoire.

Bref, je m’étends un trop et mon raisonnement va finir par être bien totalement embrouillé. Tout ça pour dire que cette « erreur », si c’en est une, est de mon point de vue justifiée par l’excentricité de la situation initiale : que Peter ai, ou pas, tué le soir ou Scarlett l’a vu dans la rue n’est pas réellement un problème, même pour moi qui y ai porté une attention un peu démesurée, par ce que ça ne peut pas décrédibiliser une action qui, au départ, se revendique comme totalement illogique.

Comme dit Namienator, tout ce petit monde « Joue sur du velours » et ça leur réussit plutôt bien. J’aurais du mal à faire une comparaison avec d’autres films de Woody Allen, étant donné que je n’ai vu que « Match Point », pas tout à fait dans la même veine par sa qualité de drame, et « Escroc mais pas trop », que j’ai bien aimé mais auquel j’ai moins accroché, allez savoir pourquoi.

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"N'acceptez pas que l'on fixe, ni qui vous êtes, ni où rester. Ma couche est à l'air libre, je choisis mon vin, mes lèvres sont ma vigne. Soyez complices du crime de vivre et fuyez !"
¿’


Dernière édition par Robin K le Mar 14 Nov 2006 23:20, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mar 14 Nov 2006 23:17 
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Ah ok j'ai compris!!!!!!!!!!

Bah moi je n'ai pas du tout compris ça, ça ne m'est même pas venu à l'esprit^^;

SPOIL :

Pour moi le meurtre de Betty est celui d'avant le début du film et c'est sur elle qu'on a retrouvé sur le bouton de Peter et c'est pour cacher ce meurtre que Peter tue sa secrétaire. Mais c'est vrai qu'il n'est jamais dit explicitement quand est morte Betty il me semble. Si c'est la victime de durant le film alors effectivement c'est incohérent.

EDIT : Miss Robin K a posté entre temps :P

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MessagePosté: Mer 15 Nov 2006 00:25 
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Quel imbroglio!! et pendant que vous tentiez d'y répondre, j'ai farfouillé un peu pour voir si j'étais le seul embarrasé, ou si ça posait problème à d'autres. Et apparemment ça a été relevé sous différents angles, et fait débat, personne ne comprenant en gros ce qui s'y passe..., ni dans quel ordre mettre les événements.

Deux liens juste pour avoir une idée.
Le premier se pose la question:
http://www.cinemaquiz.com/forums/topic. ... &paget=203
le second en débat:
http://www.allocine.fr/communaute/forum ... 60736.html

Après relecture, et en marge d'un revisionnage, j'ai l'impression que Betty est tuée, pendant le film, dans l'immeuble devant lequel finissent Splendini et Sondra, par Peter. Je crois me souvenir que c'est ce crime qui est dans le journal, mais c'est flou. L'histoire des boutons de manchette peut être vu de deux manières:
- Peter ne veut pas être mêlée au scandale, même innocent (question réputation). D'autant s'il a déjà le projet d'utiliser le tueur en série pour éliminer Betty
- Peter fréquentait aussi cette prostituée, et là pas de bol quand même. Sa réputation serait entâchée de toute façon.

Enfin bref, cela est suffisamment emmêlé, et de manière finalement tellement grossière, pour qu'on puisse effectivement postuler que Woody Allen fait un peu plus que de se ficher de la cohérence. Du coup, j'en viens un peu à réviser mon jugement sur le film. Je crois toujours Allen terriblement paresseux sur ce film, mais j'ai l'impression qu'il en a pris le parti et qu'il met cela, ce défaut qu'on peut lui reprocher, en scène avec cet imbroglio total. En plus ce détail des boutons de manchette est souligné à la fin par le rédacteur qui accepte l'article de Sondra. C'est donc que cet élément est cohérent dans l'histoire, même s'il est incohérent dans le récit mené par le film, et même alors qu'il est facteur d'incohérence. Je ne dirais pas que c'est fort, mais ce serait une jolie pirouette. Comme toujours quand Woody Allen se fout de nous, c'est finalement assez gentil

En fait, je viens de tilter sur un mot que tu as énoncé Robin K: celui de "prestige". tu l'as entendu du côté de la renommée de Allen, dans la perspective de ce que lui reprochait, à savoir n'en foutre pas une parce que se plaçant au dessus de ces contingences. Mais finalement ce terme peut être employé dans le contexte de la magie comme doit nous le montrer le film de Nolan qui sort demain. Et tu as tout à fait raison: Woody Allen nous fait un tour de mangie, comme le personnage qu'il incarne, métaphore du cinéma, et évidemment ce tour foire, comme un peu ce que fait ce personnage, tout en parvenant à rattrapper le coup, car le tour est ailleurs, nous faire simplement entrer dans le mouvement du film. (Bon j'ai honte, mais j'ai en tête les numéros de magie de Garcimore. Beaucoup ne doivent pas connaître, ça préserve ma réputation, mais ça m'y fait penser dans le genre, tour de magie qui ne marche pas et qui en fin de compte attrape le spectateur). Et là du coup je revois le film tout à fait autrement, et je commence à me demander si je ne serai pas amené à le défendre, malgré la grosse fumisterie que je pressent derrière, élégante fumisterie, et maligne avec ça... de plus en plus hésitant et circonspect... m'en vais y méditer...

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