Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas...
MessagePosté: Dim 5 Nov 2006 22:09 
65 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 10 Oct 2004
Messages: 629
Localisation: T.A.R.D.I.S.
Image

(J’aime aussi les titres originaux espagnoles, mais vous l’aurez comprit, je parle du Labyrinthe de Pan. ^^)


1944, la guerre civile espagnole s’est achevée avec la victoire des franquistes, et la dictature règne sur le pays.
Ofelia, fillette de onze ans, se retrouve suite au remariage de sa mère contrainte de vivre dans un camps militaire perdu en pleine forêt, ou le capitaine et plus haut gradé du camp, chargé de mener la lutte contre les maquisards républicains dissimulés dans les bois, n’est autre que son beau-père. Un environnement hostile ou Ofelia sera privé de soutient. Son nouveau père ne lui prêtant même pas un regard et sa mère étant accaparée par une grossesse difficile.

Elle s’évade alors dans un univers fantasmagorique, peuplé de créatures étranges qui lui révèlent sa nature véritable : Ofelia est la réincarnation de la princesse d’un royaume souterrain, et son véritable père, le roi, attend depuis des années son retour. Il a alors chargé un faune de la soumettre, lorsqu’elle e manifesterait enfin, à trois épreuves, destinée à s’assurer que sa nature surnaturelle n’a pas été altérée par la vie terrestre… Ofelia décide alors de suivre ce périple peuplé d’insectes fées et de monstres étranges, avec à la clé, l’espérance d’échapper définitivement à la violence bien réelle qui flotte en permanence sur le camp.

Mais seulement, son refuge imaginaire est nourri de l’horreur ordinaire, est ses créatures de cauchemar représentent métaphoriquement ce à quoi elle voudrait échapper.

Ce filme est d’une richesse indéniable. Ce qui frappe tout d’abords, c’est la beauté plastique. Les personnages sont campés dans un clair-obscur oppressant, évoluant dans des décors sombres. L’inventivité du réalisateur permet de faire se succéder une quantité d’images fortes, aussi bien du coté du bestiaire que pour décrire une violence d’autant plus insoutenable qu’elle est réaliste. La figure paternelle est centrale la quête imaginaire d’Ofelia devrait lui permettre de retrouver son père, et Vidal, l’incarnation du Franquisme, est marqué par le souvenir du sien, qui en mourant au combat à cassé sa montre afin que son fils sache l’heure se mort héroïque.

Sans doute ne suis-je pas aller voir ce filme dans un était d’esprit adéquat, sûrement avec les mauvaises personnes et, en plus, la salle était pleine de collégiennes qui hurlaient à s’en décoller les poumons à chaque apparition d’un insecte à l’écran. Mais la plus part du temps j’avais envie d’être n’importe ou ailleurs que devant l’écran. Del Toro tente de faire s’interpénétrer les deux univers qu’il dépeint, tente de permettre à l’un d’évoquer l’autre avec subtilité, tente de nous convaincre du bien-fondé de sa démarche et échoue à chaque étape. Le fantastique côtoie le réel, mais les deux aspects du filme se superposent sans se mélanger, comme si dans le sandwiche, ils étaient le pain et la garniture. La quête, qui devrait être une subtile parabole, use lourdement de ses monstres abjects, et rend le tout difficilement digérable. Et enfin, les personnages réels ne parviennent jamais à obtenir une respiration, un espace ou exister, étouffe sous leur archétype. Il y a le méchant beau-père, qui partage son emploi du temps entre tripotage de montre, et découpage de doigts des gentils maquisards, les gentils rebelles de la forêt, qui en sont pas des ratons laveur en 3D, mais des républicains, ne nous trompons pas de film, et les agents doubles, qui aident les rebelles tout en travaillant au camp, un genre de schtroumf bleu qui serait peint en noir. Et il y a Ofelia, à qui nous devons cette galerie simpliste puisque nous voyons tout à travers ses yeux jeunes de onze ans. Mais cela ne justifie pas un traitement pareil, est-ce qu’on est la juste pour dire que « la dictature, c’est mal » ? Sans s’appuyer sur autre chose que ces figures caricaturales ? Si c’est le cas, alors il n’était pas nécessaire de déballer tant de décors grandioses, tant de décors de carton, tant de démonstrations lourdement explicatives : on était déjà au courant, merci.

Heureusement la spécificité du filme permet de prolonger ce propos d’un questionnement sur le fantastique, le rêve, la fiction. L’Imaginaire est ici pervers, il nous ressert, avec un emballage un peu exotique, le même plat amer de l’atrocité quotidienne. Mais la réalité est pire. Elle est un vrai ballet de monstres horribles, irrécupérable, répugnants, sadiques, d’autant plus redoutables qu’ils n’annoncent pas d’emblée la couleur, qu’ils sont libérés des enchantements étranges qui ont permit à Ofelia de triompher de leurs alter ego de cauchemars.

Pour appuyer sa thèse, Guillermo Del Toro joue, outre l’ambiance claustrophobe, sur un montage un poil plus démonstratif que les normes actuelles. Une manière délicatement insupportable de faire durer la scène d’amputation quelques dixièmes de secondes de plus que dans, par exemple, Master and Commander (pour citer le premier exemple qui me vienne à l’esprit, au demeurant excellent filme, assez raccords avec la thématique de pirates, en plus), qui change tout.

Du coup, le film joue avec nos nerfs d’un bout à l’autre, et ne se contente pas de faire chouiner votre tante bibiche sur le thème indémodable de l’atrocité du monde, ni de faire s’extasier votre copine zaza sur la réussite du coté gluant/répugnant. Les deux entrent en osmose pour que ça nous reste bien sur l’estomac. Charmant. Je veux bien supporter plein de trucs atroces, mais j’aurais aimé que ce soit justifié par une démonstration un peu plus palpitante, car lorsque l’on sort de la salle obscure, il ne reste rien du film, pas la possibilité d’un questionnement, rien que le malaise, et la certitude déprimante en elle-même, mais aussi ennuyeuse de banalité, que la dictature est une chose atroce, et l’enfance une chose fragile.

_________________
Image
It's all fun and games until someone commits sudoku


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Sam 11 Nov 2006 01:39 
Ô-Totoro
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Mar 2006
Messages: 3654
Localisation: Échappe à la connaissance
Un titre tellement original que j'ai eu du mal à savoir de quoi il s'agit avant de venir voir, intrigué comme j'étais.

Bon, je viens de sortir de voir ce film, et je dois dire que (contrairement à la personne au post ci-dessus) j'ai bien aimé.
C'est sûr qu'après avoir lu la critique de Namienator, on remarque certains défauts dans ce film, mais quand je vais au cinéma, c'est rarement avec un tel oeil que je le regarde (surtout quand le film commence à 22H30 m'enfin bon).

Tous d'abord, pour le francisme, j'ai presque envie de dire que ça a beau être "caricaturale", ce n'en ai pas moins réaliste. Del Toro n'allait quand même pas montré des francistes sympas, gentils, tournant de l'oeil à la moindre goutte de sang... alors que ce genre d'évènements a dû arrivé par la passé. Et je ne parle pas juste des francistes, mais tout homme, lors d'une guerre ou d'un conflit, étant dans un des deux camp ne va pas offrir des fleurs à ceux qu'il soupçonne (même si c'est souvent à tort, comme on le voit avec le chasseur de lapin).
Comme tu l'as si bien dit, on était déjà au courant, merci, mais lorque l'on sattaque à cette période de l'Histoire en Espagne, peut-on purement et simplement y faire l'impasse?
Dans les nombreux personnages parsemant le film, il est clair que le réalsiateur ne s'attarde pas trop sur les hommes. Peut être Mercedes est plus décrite que les autres, mais ce point là n'est sans doute pas le plus important, vu que le film semble être un conte de fée.
Dans cette partie du film, réaliste et effroyable, je dois avouer que le sentiment de malaise provoqué par les Hommes est palpable, si je puis dire. Grâce notament à des effets spéciaux plus que réussi sur le plan de l'hémoglobine.
Il me viens à se sujet, une anecdote sur le moment où El Capitan se recoud la joue himself sans anesthésiste, et là, je peux dire que les yeux des gens ont tourné dans la salle (information recueilli par ma soeur qui elle aussi détournait la tête pour ne pas voir un si pénible moment tandis que je me délèctais à chercher la moindre faille numérique, dont je n'ai pû rien trouver à mon grand désarroi). Tout comme la demi seconde où l'on voit la jambe du Français se faire couper. Ou bien ce moemnt où le maquisard a moitié mort tente de repousser le pistolet du tyran qui lui tirera une balle à la fois dans la main et dans le crane. C'est pour dire si les moments de ce type ne manquent pas, faut juste savoir les surmonter pour les plus sensibles, même si on se demande si une telle violence est vraiment utile.
Peut être est-elle là pour montrer la séparation entre le monde humain, impur et celui imaginaire, dont la princesse est pure.

Pour le monde fantastique, j'ai envie de dire qu'il n'y a pas assez de scénes pour représenter cette partie. Le Royaume est juste effleuré (Les premières images, la salle avec le Faune et la fin), et pourtant Dieu sait qu'on voudrait le voir!
Aussi, j'ai trouvé assez maladroit de la part de Guillermo Del Toro de faire une partie où Ofélia échoue lors de la deuxième épreuve (dont je reparlerais plus tard) et qui semble la condamner (effemèrement) à ne plus pouvoir rejoindre son monde. La seule utilité que j'ai pû trouver est que la mére doit mourir, et que pour cela, la racine de mandragore doit perdre ces vertus magiques.
Pour les différentes épreuves, elles sont assez bien, mais je n'arrive aps à en voir la symbolique: affronter un crapaud géant dont la décomposition m'a donné faim pour recevoir une clef, qui permettra ensuite de récuperer une dague chez misteur Yeux dans les Mains (et bouffeur de bébé aussi) où l'on ne doit pas prendre deux grains de raisins, pour pouvoir faire le sacrifice du sang. En clair, ce n'est qu'une succession de "troc" pour avoir un objet dont l'utilité sera plus que nulle (pas selon mon avis, mais selon la place dans le scénario).
Même si leur utilité est encore à me prouver, il est vrai que la découverte des épreuves est plus que jouissif: le monde de la deuxième épreuve est d'un glauque! Sans compter la pourriture kingkongienne (cf insectes) des racines de l'arbre.
Sans oublier la craie magique, objet dont l'utilisation me fait rêver (sauf pour aller voir le bouffeur de fée) et qui aura son utilité dans le monde "humain".


Sans être le film du siècle, il est quand même plaisant (âmes sensibles s'abstenir tout de même) et l'on passe un agréable moment, surtout si l'on ne réfléchit pas de façon namienatorienne^^


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Dim 12 Nov 2006 20:27 
125 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 16 Déc 2005
Messages: 908
Localisation: Leipzig - Deutschland
Perso, je suis plus de l'avis de Namienator...
Le film m'a absolument déplu.

J'ai vraiment eu l'impression d'être la victime d'un réalisateur en manque de boucherie.
J'aurais bien aimé un peu plus d'imaginaire, car le peu présent ne m'a pas vraiment transporté... A part peut-être la scène dans l'arbre. (Faut dire que je n'avais pas encore envie que le film se termine le plus rapidement possible à ce moment là...).
De plus, j'ai trouvé les créatures risibles à souhait. J'ai horreur qu'on les fasse gigoter comme si elles étaient atteintes de Parkinson...
Les personnages du film nous ressassent sans cesse que les fées n'existent pas, et on sent bien que le réalisateur à lui aussi d u mal à y croire.

Alors voilà, si vous aimez voir de la torture, du charcutage en tout genre et à toutes les sauces, des balles dans la tête en-veux-tu-en-voilà, foncez vous allez être servis...

Par contre si la bande annonce peut vous faire miroiter un semblant de fantasy, je vous le dit tout de suite, arrêtez vous là tout de suite, vous n'aurez rien de plus dans le film...

Donc je suis sorti de ce film avec la forte envie de gerber sur mon voisin (qui ne m'a pas aidé non plus à apprécier ce film d'ailleurs, mais ça c'est une autre histoire...), en ayant vraiment l'impression d'avoir vu un bête film sur la guerre civile espagnole, comprenant les rêveries éphépères d'une gamine qui n'avait absolument rien à faire là...

En plus la fin, mon dieu, quel foutage de gueule...

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Pan! (dans les dents)
MessagePosté: Lun 13 Nov 2006 11:40 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
Bon ben je vais y aller aussi de mon petit avis. Et je me rangerai plutôt du côté de Namienator et de Dr. Fred. Désolé Leto II. Mais je dois tout de même préciser deux trucs: peut-être ai-je été influencé par la critique de Namienator que j'ai lu avant d'y aller et qui m'a plutôt convaincu d'y aller pour me faire une opinion (j'étais pas trop chaud malgré la bonne presse qu'il avait eu); et tous ceux avec qui je suis allé le voir ou avec qui j'en ai discuté ont franchement aimé. Donc propos à relativiser. On peut l'aimer à la fois pour son aspect visuel et son atmosphère qu'a aimé Leto II et que n'a pas aimé Dr. Fred par exemple, mais aussi lui reprocher ses partis pris de discours et de mise en scène comme les louer ce que j'ai entendu. Donc au moins un film qui a le grand mérite de susciter une réaction, d'adhésion ou de recul. Déjà l'indice de réelles qualités (Namienator en parle très bien dans sa présentation, ainsi que de tous les aspects visuels et oniriques qui font le charme du film : les épreuves et le labyrinthe renouvèlent vraiment la représentation du conte) même si après on peut être plus circonspect sur l'usage qui en est fait.


Faune-éthique
Le truc qui moi m’a assez déplu, c’est ce qu’a souligné Namienator, à savoir l’aspect très caricatural, manichéen des personnage mis en place dans un contexte historique précis, connu, dont on se doute qu’il a été atroce. Mais cette caricature court effectivement le risque, par les amalgames, raccourcis, manques de nuances et de problématisation, de rendre tout discours critique obsolète. C’est un danger de contre-productivité : la critique schématise, et se faisant elle perd de son pouvoir. C’est presque, je pousse moi-même le bouchon trop loin, faire ce qui est reproché à l’adversaire, et glisser vers une pure idéologie, une représentation du monde uniquement en noir et blanc, lui emprunter sa manière de faire. Vu sous cet angle, évidemment le film paraît complètement raté, loupant l’objectif qu’il s’était fixé, à savoir par le contrepoint du conte éclairer une période de l’histoire. D’autant plus que la figure du Faune, annoncée comme ambiguë, nuancée justement, ne répond à aucune de ses promesses et se laisse elle-même dévorée par cette atmosphère de traits trois fois soulignés des fois qu’on ait pas bien compris.

Mais on peut aussi voir cela très différemment, et rendre raison au film dans cette démarche. Le pari est très risqué, et le film se met véritablement en danger à travers son parti pris narratif. Namienator l’a évoqué : les deux univers essaient de se rencontrer, de déteindre l’un sur l’autre. Ce qui apparaît de manière la plus évidente, est la contamination de l’horreur réelle sur le conte, qui devient clairement conte d’horreur, conte cruel. Cela va crescendo jusqu’à la troisième épreuve à cheval sur les deux univers, censée les faire directement communiquer. A l’inverse, le conte aussi colore le réel. Namienator parle du regard de la fillette, mais au-delà même c’est la structure narrative qui épouse la forme du conte. Et l’aspect manichéen peut alors être perçu non plus comme relevant d’un discours politique mais d’un discours poétique : le Capitaine est très très méchant, parce que c’est une figure de l’ogre des contes pour enfants, et qu’il ne peut à se titre jamais éprouver la moindre humanité. L’histoire elle-même devient matière du conte, par un processus d’enchantement lui-même perverti par la contamination du contexte de guerre : enchantement par l’horreur. C’est ça, entre autre, que certains de mes amis ont aimé dans ce film. Précisément ce que moi je trouve assez manqué : dire que l’on est dans une dialectique conte/réalité ne suffit pas à réussir ce mariage alchimique. Et pour faire se superposer un discours poétique sur un discours politique je crois qu’il faut davantage de finesse et de talent que ceux montrés par Del Toro dans ce film. Pour ma part ça reste comme le dit Namienator un sandwich un peu lourd et gras : des fois qu’on l’oublie, le Capitaine nous est montré comme une ordure environ toutes les 5 minutes. Que le conte se désenchante, ou devienne lieu de terreur, je trouve ça très bon (j’y reviens ensuite), mais le contrepoint, le monde réel, me paraît personnellement avoir manqué sa mue dans le processus de transfiguration.


L’après-midi d’un faune
On en arrive alors à ce que moi je considère à la fois comme la grande réussite du film, couplé à son grand échec. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé l’univers onirique construit autour des épreuves et des manifestations magiques dans le monde réel (fées, faune et mandragore). Tout le début du film m’a donc vraiment réjoui, et tempéré la légère dysphorie liée aux passage dans la réalité. Celle-ci restait encore un lieu habitée à la marge certes, mais habité quand même par la féerie. Cette réalité se donne ainsi très bien à voir dans le glauque et le sordide qui au fur et à mesure gagne le monde onirique. Pour ma part, la seconde épreuve m’a ravi, même si certains éléments de symbolique m’ont paru, comme souvent dans le film, un peu lourd, ou au contraire obscurs, vains (deux grains contre deux têtes d’une part, le choix de la serrure d’autre part ( ? un piège que l’indication donnée ? dans ce cas bien fait pour les messagères !). J’ai adoré le monstre à pseudo oreilles de lapin, vrai détournement de singeries qu’on fait aux enfants en racontant les histoires (si si). Bon après ses déplacements ont un petit côté mannequins tout droit sorti de Silent Hill… Mais globalement tout ça m’a plu : original et déstabilisant.

Ce qui m’a déplu, c’est donc l’envers qui devait succéder à cela, c’est la prise de pouvoir redoutée mais en même temps prévisible du monde réel dans le récit. Après la seconde épreuve, le film bascule, et l’on s’attend à voir le pendant de ce qui a été présenté, à savoir le conte influençant la réalité. Le film se montre là ambitieux : il aurait pu se cantonner à rester dans le conte et à ne se servir de la réalité qu’en tant que contrepoint ponctuel. Il choisit la symétrie, et le renversement. Et c’est là que pour moi les partis pris sont les mauvais. Comme l’a dit Dr. Fred, les scènes sanguinolentes se succèdent et installent une sorte de renchérissement dans l’horreur qui est loin d’être insoutenable (pas grand-chose n’est finalement montré), mais qui dans l’esprit est franchement lourd et inutile. Cela peut plaire à ceux qui recherchent un frisson bon marché, mais à force le procédé apparaît assez putassier, une facilité en somme. Je dis à force, car la démarche n’est pas du tout illégitime. Ce que le réalisateur veut certainement révélé là c’est la part d’horreur contenue dissimulée dans les contes pour enfants. Dans les contes, il y a du sang, des meurtres, des morts, des méchancetés, le tout bien habillé. C’est cela qui plaît aussi dans ces univers. L’exhiber et en montrer la teneur glauque, l’aspect réel, dépouillé, cela me semble assez pertinent. De là à en rajouter des litres pour être sûr que tout le monde a bien compris et éviter que les spectateurs en jouissent secrètement comme le font les enfants me semble une erreur. A la fois parce que le film ne s’adresse pas aux enfants, et que le spectateur adulte est tout à fait capable de jouir de telles scènes (cf films d’horreur). Là à la rigueur le réalisateur table sur le fait que son public ne sera pas familier du genre. Mais aussi parce qu’à force précisément le film développe une jouissance perverse de cette horreur, pris au piège de ce qu’il voulait dénoncer (attention : pervers n’est pas là un insulte : à prendre dans une acception « analytique » de détournement de la finalité première d’un objet.).

De plus, par cette accumulation, il crée certes une sensation de malaise, mais il passe à côté de ce qu’il pouvait construire avec son postulat de base. Si le film tente bien de révéler ce que le conte contient caché pour l’exposer dans la représentation du monde réel, alors c’est la dimension sexuelle qui aurait dû être creusée, questionnée, en plus de celle de la violence. Le film dénonce des écrans, mais il en crée de nouveau. Dans les contes c’est tout ce qui est contenu de symboles sexuels qui les rend si présents encore pour les adultes. Le film manque cela complètement en se complaisant dans l’horreur, dans la violence physique. Le sang plutôt que le sexe, ou à la place du sexe. Mais ce n’est finalement qu’un exutoire, qu’une défense de la part du film. Cela est compréhensible parce qu’avec les codes de représentation mis en place (l’aspect direct de l’exhibition des détails sanglants), la représentation des motifs sexuels explicités aurait rendu le film interdit aux mineurs. Et c’est là qu’on voit les limites de la représentation mise en place dans ce film : montrer une chose cachée ne signifie pas nécessairement l’exhiber tel un trophée, crûment, directement. Et le faune, figure ambivalente, lié à la puissance sexuelle, ne me paraît pas en mesure dans le film de lutte avec les barils d’hémoglobines et de chairs en plastiques qui habitent le film. Je veux bien que le motif soit là, en puissance, mais ce pauvre faune, en plus d’être vieillard, est marqué par son impuissance, comme castré par ce que le film développe à son dépens, ne lui donnant finalement en guise de viagra que quelques petits crises de colère toutes momentanées, pas bien méchantes, sur lesquelles il revient sans fourberies ni pirouettes amusantes. Ce faune est un eunuque.



PS SPOIL :
La seconde épreuve, dans son déroulement et dénouement me paraît aussi très bizarre. Le côté Hansel et Gretel, très bien. Mais la réussir sans la réussir, et les conséquences sur le monde réel (mandragore faiblarde, etc.) là aussi ça vire au cliché pas subtil sous des apparences de subtilités ou plutôt de déchiffrage un peu hermétique. Tout le contraire des contes qui sous des aspects manichéens se révèlent extrêmement subtils. Ofélia devait réussir ou raté, ou alors il fallait récupérer le truc d’une manière autre : là, dans l’amalgame réalité/rêve ça ne me convainc pas vraiment. Mais la fin sauve un peu le tout par l’indécision qu’elle manifeste (en ça je diffère je crois de l’avis de Dr. Fred. Pour la première fois du film (et donc la seule fois), on se trouve face à une ambiguïté. Ouf ! D’autant que c’était nécessaire vu que la fin était visible dès le début du film. Il y a là trois manières de lire l’histoire, et cela donne un peu d’épaisseur à l’ensemble. Ofélia peut être vue comme rejoignant le conte, rêvant qu’elle le rejoint (dernière épreuve échouée, ou même mensonges du faune), ou simplement rattrapée par la réalité qu’elle a voulu fuir (type Tombeau des lucioles) mais rêvant malgré tout. Le statut du monde onirique se trouve là problématisé, questionné (enfin !), et derrière lui celui du monde réel. Mais cette pirouette finale n’est-elle pas à l’image du film artifice schématique finalement ? Et suffit-elle pour autant à balancer le poids de tout un film construit à côté de la nuance et se perdant dans des méandres sophistiques de représentation ?...

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun 13 Nov 2006 20:42 
Captain Hook, Mouton Keeper
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Déc 2004
Messages: 919
Localisation: Sur un terrain de basket
BE CARREFUL ! CE POST CONTIENT DU SPOIL !!!


Eh bien moi je dois dire que je me range du côté des "pas déçus"... Heureusement d'ailleurs à ce niveau là que je n'ai pas lu vos critiques avant de voir le film, ça m'aurait peut-être influencé dans ma vision du film.

Donc, je vais commencer par énoncer tout de suite ce pourquoi je ne fut pas déçu : je suis allé voir ce film pour "voir" un conte de fée, et c'est ce que j'ai vu...

En ce qui concerne les décors, les personnages, l'ambiance, je les ait trouvés très prenant. Les personnages plutôt caricaturaux c'est vrai, mais ça rentre pour moi dans la définition du conte de fée.
En fait, je ne vois pas le film comme ne pseudo-critique d'un évènement dur de la guerre en Espagne sur fond de fiction, c'est l'inverse. Il s'agit d'un conte de fée sur fond d'histoire. Le but premier (du moins c'est ce que j'ai cru comprendre d'une partie d'interview de Guillermo del Toro) du film est de raconter une histoire, et pour ce faire, la descrption qu'il donne du franquisme est en soit satisfaisante. Il n'était pas là pour l'étayer, apporter des nuances ou quoi que ce soit d'autres, comme d'autres fictions pourraient le faire (un peu comme Indigènes on va dire).

Il commence par poser une trame de fond assez noire et fait intervenir très tôt le monde "merveilleux", qui dans son univers serait plutôt un monde de cauchemar, ou pouvant être perçu ainsi. Les fées ne sont pas mignones, n'ont pas de poudre magique etc... Elles se donnent l'apparence de grosses mantes religieuses ailées, plus repoussantes (sauf pour l'enfant) qu'autre chose. De là, le ton est tout de suite donné sur son univers féérique, redéfini complètement, comme le désigne le terme féérique d'ailleurs (la fée ayant ici une apparence assez bizarre).

De plus, comme dans les contes de fées, del Toro met en scène des personnages représentant clairement un camp pouvant être défini très simplement : il y a les méchants et les gentils. L'intrigue est peut-être grossière mais "dénonce" en partie un fait historique, une sorte de morale bien visible et accessible à tous, simpliste certes, mais il ne faut peut-être pas trop en demander à un film dont le but n'est pas une critique de société, mais une comparaison de la réalité au rêve.
De plus, l'intrigue qui se dessine avec les trois épreuves entre parfaitement dans ce cadre de conte "pour adulte".
On y retouve tout, de l'élément perturbateur à "l'happy ending" (j'y reviendrais).

Mais je pense que toute l'originalité de cette oeuvre réside justement dans la manière d'interprêter les contes. Contrairement au doc, je pense que le réalisateur croit dur come fer à l'existence de tous ces évènemetns assez surnaturels (mais là j'ai peut-être été influencé par l'interview de del Toro où il avait plutôt l'air allumé : le genre à être certain d'avoir déjà vu des extra-terrestres et d'autres choses du genre). Le fait est qu'il les fait intervenir dans un cadre qui nous est totalement inhabituel, mais qui se marie très bien avec l'univers "enfantin" qu'on lui connaît plus généralement. En effet, dans presque tous les contes connus, il n'en faut pas beaucoup pour les faire basculer dans un univers plus cauchemardesque, qui raconterait la même chose mais en plus cruel. C'est ce que j'ai principalement apprécié : la perversion d'un univers que l'on connaît tous...
Alors c'est vrai qu'un vision assez pessimiste peut sembler s'installer, dans la confrontation de ce monde et de la réalité.
Orfelia en apprenant qu'elle est princesse dans un royaume dont elle a tant entendu parler, veut y aller pour fuire un monde qu'elle semble détester (à part sa mère). Elle façonne donc la réalité pour y parvernir (la fée prend une forme plus classique, comme si le fait de le vouloir la fait changer de forme, peut-être pour mieux attirer l'enfant dans un univers qui n'est pas forcément celui attendu).
Contrairement à Namienator, je pense que la réalité et le monde féérique se rejoignent plutôt bien, l'un influant sur l'autre, mais semblant ne jamais devoir se rencontrer, ce qui donne une impression bizarre. En effet, grâce au pouvoir magique de la craie, Orfelia parvient à pénétrer dans le bureau de son beau-père, preuve que les pouvoirs magiques sont bien réels, du moins pour un enfant. Tandis que vers la fin, la jeune fille semble discuter toute seule sur le sort de son frère, le faune ne parvenant peut-être pas à pénétrer totalement dans le monde réel, celui des adultes... Les mondes se mêlent mais pas homogènement.

Par ailleurs, le réalisateur semble vouloir faire passer le message que la réalité peut être noire, mais que le rêve peut l'être encore plus, peut-être pour dire qu'il vaut mieux parfois affronter la réalité, plutôt que d'essayer de fuire, de se cacher ou de masquer ses émotions. On peut le voir lors de la dernière scène (ou avant-dernière). Orfelia laisse enfin parler son coeur et s'oppose directement et au faune et à son père, ce qui a finalement pour conséquence de lui faire ateindre le monde qu'elle souhaitait ardemment. Mais on peut aussi ajouter une touche plus pessimiste à cette fin : il faut mourir pour vivre vraiment dans un monde de rêve.
De plus, là dessus, je suis assez d'accord avec Seleniel et les doutes qu'il présente : on ne sait pas si elle est vraiment parvenue à devenir une princesse d'un monde de conte de fée ou si elle rêve qu'elle l'est.
On a donc l'happy ending classique du conte de fée, marqué par l'empreinte de Guillermo del Toro, à savoir que ce n'est pas forcément comme ça qu'on la voyait...

Quant aux épreuves, j'ai l'impression qu'elles représentent assez clairement et grossièrement des thématiques peu subtile c'est vrai. Le mal qui empêche un arbre de fleurir, symbolique d'un mal qui empêche l'Espagne de retrouver une certaine gloire ?
Comme Seleniel, j'ai beaucoup aimé la deuxième épreuve, mais je crois quasiment uniquement grâce au design du monstre qui s'y trouve... Une sorte de symbolisation, une figure rémanante du mal touchant les enfants, comme les personnification que l'on faisait jadis pour qualifier un mal que l'on ne savait expliquer par la logique.

Enfin voilà, le seul élément que je trouve inutile est cette histoire de père et de montre du capitaine, peut-être parce que je n'ai pas su analyser ce que ça représentait...

Bref, pour moi, c'est un très bon film... J'y étais allé pour voir un conte de fée, j'en ressort avec tout ce que j'en attendais.



P.S : Désolé, j'ai été asez confus dans ma rédaction de ce post... Si quelque point vous échappe, faîtes le moi savoir que je puisse essayer d'éclaircir tout ça.

_________________
Image
Image
" Crochet, Crochet, j't'ai accroché ! "


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Dim 17 Aoû 2008 01:15 
The old man
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Jan 2004
Messages: 29102
Localisation: Joker
Waouh^^
Je faisais un tour dans le cadre de la préparation d'un 'tit dossier que je suis en train d'écrire et je ne peux m'empêcher d'apporter ma vision sur ce très bon film (oui j'annonce la couleur).

Tout d'abord je pense qu'il est important de savoir faire la différence entre caricature et archétype. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet mais les personnages sont construits sur le mode de l'affection (et son opposé), donc ce sont des archétypes qui sont mis en oeuvre et donc ils sont simples tout en étant parfaitement fonctionnels. Et le choix du traitement archétypique est plus que légitime lorsqu'on se sert des mécanismes du conte.

Sur le contexte historique, ce qu'il me semble important c'est ce qu'il porte en lui : la fuite de l'espoir et la venue du désespoir dans les vies des gens. L'achèvement de la prise de possession du fachisme dans les terres espagnoles et les dernières luttes désespérées pour la liberté ne peuvent conduire qu'à deux choses : la mort ou la fuite de la réalité.

C'est cette perte d'espoir dans le monde qui entoure Ofelia et les autres personnages qui mène donc logiquement à la fuite de la réalité et au conte. Evidemment il y a plusieurs façons de fuir la réalité, et le conte n'est qu'un choix parmi tant d'autres qu'on doit à la sensibilité de del Toro.

Nous nous retrouvons donc avec deux univers parfaitement distincts (réel et conte) et qui ne se mélangent qu'en de rares occasions. Mais avant d'aller plus loin il me semble important de poser une question : A quel genre de film avons-nous affaire ? Et de façon plus direct et frontal, quel est l'enjeu du film ?

J'ai parlé de conte et tout le monde a parlé de conte. Mais pourquoi ? Car après tout le film est double alors pourquoi favoriser l'un par rapport à l'autre au final ? est-ce le réel qui est utilisé pour le conte ou bien est-ce le conte qui sert de contre-point au réel ?

J'ai évidemment mon idée, dû à ma sensibilité et à ma culture (au sens large) que j'ai construite au fur et à mesure de mes expériences de lecteur/spectateur. Pour ma part je suis beaucoup plus cinématographique que littéraire dans ma sensibilité et cela joue dans ma perception des choses. J'exclus d'office ma culture BD et autres car le combat me semble se jouer seulement entre ces deux domaines. En regardant ce film j'y ai vu plusieurs choses : le côté réel avec le fachisme bien entendu, ainsi que le conte. Mais pour moi, tout ceci n'est que de l'habillage, ce n'est pas le coeur du film, ce n'est pas ce que j'ai vu avec mes yeux, certes déformés par ma "culture".

Ce qui est amusant c'est qu'on voit bien avec quelle genre de culture/sensibilité les gens voient les films lorsqu'ils en parlent. Qui dans ce topic a une culture littéraire prédominante ? Réponse facile je pense.
La culture littéraire prédominante pousse à faire du conte l'objet de son attention et de son étude pour ce film. Ce qui est normal car dans le fond il n'y a que difficilement et rarement un "vrai" et "unique" objet central d'étude.
De mon côté, ma culture cinématographique prédominante et qui plus est prédominante au film de genre (mes maîtresses favorites et ceux qui me connaissent le savent très bien), ne me fait apparaître le "conte" et le "réel" de ce film que comme un habillage. Pour moi la nature de "El Laberinto Del Fauno" est celle du film de monstre, au sens du cinéma classique. C'est un film de monstre au même titre qu'un Frankenstein, qu'un King Kong ou qu'un Godzilla. Le propre du film de monstre classique c'est de mettre en scène une créature fantastique et a priori dangereuse pour qu'au final soit révéler le véritable monstre de l'histoire : l'être humain. Dans le film de monstre classique (je dis classique car il y a des variantes du film de monstre bien entendu), la véritable horreur est humaine, le monstre lui ne fait le plus souvent que suivre sa nature profonde qui se révèle hostile à l'homme que par sa faute et ses erreurs.

Pour en revenir au film, Ofelia est au prise avec deux monstres : le réel en la personne du capitaine Vidal et le fantastique en la personne du Faune. En ce sens c'est un schéma classique. Et c'est pourquoi je pense que toute approche du film uniquement par le biais du conte (ou le réel) ne peut aboutir car ces élements n'étant que des enveloppes et des habillages ils ne sont jamais traités pleinement. Ce qui est traitement pleinement c'est le thème même du film : le film de monstre.

L'idée géniale à mon sens de del Toro est de faire en sorte que l'affrontement de ces monstres n'est jamais direct et est fait dans des envers. Les épreuves du Faune ne sont que les echos des monstruosités de Vidal : La grenouille qui dévore l'arbre de l'intérieur n'est que le bébé qui dévore sa mère de l'intérieur, l'ogre et son fabuleux festin répond à Vidal et à son gargantuesque repas avec les notables (Ofelia écrit sa propre aventure grâce au livre vierge qui se nourrit d'elle).
De même l'affrontement d'Ofelia (et des républicains) contre Vidal avec comme enjeu la mère (patrie), fait echo au Faune qui ne peut mener Ofelia à son "vrai" père et à son royaume tant désiré qu'après une série d'épreuves.

Il s'agit donc d'un film de monstre au sens classique, d'un côté le monstre humain, de l'autre le monstre fantastique et au milieu notre héroïne dont la fuite de la réalité sert de terrain de confrontation. Et lors de la scène finale et de l'ultime épreuve qui met d'une certaine façon les deux monstres enfin face à face (le bébé servant de point d'encrage), c'est le monstre humain qui perd et le monstre fantastique qui se révèle bel et bien comme le "bon" (vous ai-je parlé de Frankenstein, de King Kong ou de Godzilla ?). Fin classique pour ce genre de film dont la confrontation des deux monstres, et donc ici le rapprochement des deux univers, ne se fait qu'à la fin. Le conte et le réel ne sont alors plus des fins mais uniquement des moyens pour mettre en scène les monstres du film.

"El Laberinto Del Fauno" est donc pour moi un film de monstre de cinéma classique bien avant d'être un film réel ou un conte - qui ne sont au final que les univers respectifs des deux monstres de notre histoire.

Vidal se révèle donc être le "vrai" monstre du film - sans surprise évidemment car ce n'est pas le propos de ce genre de film, la fin importe peu. C'est la variation du combat du monstre fantastique face au monstre humain qui fait le charme et l'attrait de ce cinéma.

Et pouvait-il en être autrement avec un Vidal déshumanisé et devenu une machine au service d'une telle idéologie ? Le personnage étant clairement traité comme une machine avec ses rituels (son tourne-disque, son rasage ou sa montre) et où la symbolique atteint son point d'orgue avec cette montre, cette mécanique, qui une fois arrêtée signifiera tout simplement sa mort. Un très beau monstre que nous a offert un Sergi Lopez vraiment inspiré et terrifiant.

_________________
Image
Manga List | Anime List
Les règles du forum sont faites pour être respectées, merci de les garder en tête.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Mer 27 Aoû 2008 21:17 
The old man
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Jan 2004
Messages: 29102
Localisation: Joker
Lorsque je relis ce que j'ai écrit à plus d'une heure du matin et cela de façon plus ou moins spontanée, le résultat n'est pas si mal que ça. Cela aurait put être pire - même si mon orthographe entre autre sur le mot "fascisme" a subi les conséquences de cet horaire pas très raisonnable pour ce genre d'exercice^^

Bon si je reviens sur le sujet c'est surtout parce que je me suis aperçu que je me suis tellement focalisé sur le genre et les codes du film que j'ai un peu passé à la trappe le propos même du film - même s'il transparaît dans ma réflexion et que je vais au final simplement l'expliciter.

Donc j'en étais rendu au fait que "El Laberinto Del Fauno" n'était pas un conte (moderne) au sens classique (voire littéraire), mais un film de monstres mettant en scène deux entités : Le monstre réel et le monstre imaginaire.

De cela découle le propos du film qui est au final un "simple" affrontement, dont l'essence peut être réduite à : Réel Vs Imaginaire. "El Laberinto Del Fauno" n'est rien d'autre que cela, un combat du réel (illustré par la guerre civile espagnole et personnifiée par Vidal) contre l'imaginaire (illustré par l'univers de contes et personnifié par le Faune). Les deux univers sont donc mis en conflit, donc rien d'étonnant à ce qu'ils ne se superposent à aucun moment. Lorsqu'ils se rencontrent, c'est pour une passe d'arme, une confrontation. Ici l'imaginaire est vainqueur, là c'est le réel qui sort victorieux. Ces rencontres ne peuvent être que ponctuelle et fugace vu le propos du film.

Quant à la conclusion, c'est l'imaginaire qui remporte la victoire finale car peu importe si le monde imaginaire d'Ofelia existe ou pas, l'imaginaire est victorieux car ce qui est important ce n'est pas qu'il soit "réel", l'important c'est d'y croire et Ofelia y croit. D'où la défaite totale du réel et de Vidal. Les rêves sont immortels.

_________________
Image
Manga List | Anime List
Les règles du forum sont faites pour être respectées, merci de les garder en tête.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Lun 19 Sep 2011 13:39 
The old man
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Jan 2004
Messages: 29102
Localisation: Joker
Le site Courte-Focale.fr propose une nouvelle rubrique qui a pour objet de retranscrire des commentaires issus de DVD/Blu-ray.
Après un premier essai sur Blanche Neige et les 7 Nains de Walt Disney, leur deuxième texte est la retranscription du commentaire audio de Guillermo del Toro sur Le Labyrinthe de Pan :
http://www.courte-focale.fr/cinema/maki ... de-pan-14/
Cette première partie (sur 4) est consacrée à la première demi-heure du film.
Commentaire passionnant qui porte sur les choix et les détails techniques de mise en scène, et qui explique le processus de création de la forme dans sa fonction d'expression du fond ^_^

_________________
Image
Manga List | Anime List
Les règles du forum sont faites pour être respectées, merci de les garder en tête.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Sam 5 Nov 2011 16:52 
10 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 02 Juin 2011
Messages: 61
Localisation: Dans la librairie Pembroke Books, sur Scollay Square
Hum, hum. Je ne devrais peut-être pas poster, tout à l’air d’avoir été dit.
J’ai bondit pour voir cette critique dès que j’ai vu le titre du film. Pourquoi ? Parce que je le connais bien. Quand vous êtes en spé espagnol et que vous faites la guerre civile chaque année, vous ne pouvez pas échapper à ce film. J’ai bien du le voir trois ou quatre fois en cours.

La première fois que je l’ai vu donc, j’étais une jeune adolescente innocente qui se cachait les yeux à certaines scènes et qui a pleuré à la fin.
Puis, au fil des années et des visionnages, mon avis s'est fait plus mitigé à mesure du développement de mon sens critique (ce qui ne veut pas dire que je n’en avait pas avant, simplement je crois que l’effet que peut produire le film joue surtout la première fois, mais à la quatrième ça commence à être lourd).

J'ai quand même été un peu surprise de la dureté de certaines critiques que j'ai vu ici^^

Le principal défaut du film réside dans la vision simpliste et manichéenne « les méchants franquistes et les gentils résistants » ; mais cela dit, je suis d’accord avec Leto II, la traque des opposants n’a jamais ressemblé au pays de candy. Et si je suis placée pour savoir que les choses n’étaient pas si simples et qu’aucun des deux camps n’était composé d’enfants de chœur, la palme de la violence revient souvent à ceux qui sont du bon côté de la barrière.
Oui, il y a de la violence dans ce film, mais ce n’est tout de même pas non plus insoutenable ; personnellement je trouve que cette violence n’est pas gratuite et est en mesure du thème développé. Eh oui, c’est bien de se dire que la dictature était terrible et puis de fermer les yeux ; mais il y a un pas entre le savoir et le voir.
Après, certains films laissent la violence comme un phénomène sous-jacent, notamment quand elle est terrible, et traite avec de la retenue ce thème, en fonctionnant dans le non dit. Les deux méthodes sont efficientes ; il s’agit ici d’un choix du réalisateur.

Au sujet du monde fantastique, et du monde réel, il y a un malentendu. Je ne pense pas qu’ils soient réellement opposé ou même en compétition, au contraire (du moins celui d’Ofelia qui passe les épreuves). Il n’est qu’une façon différée de refléter la cruauté de ce dernier. Et effectivement, ils sont cloisonnés et ne cherchent pas à se rencontrer. Heureusement. Vous imaginez Vidal face aux monstres yeux-dans-les-mains ? On tomberait alors dans le grand guignolesque absurde, gribouillé de gros traits d’hémoglobine, façon film d’horreur de seconde zone. Cela n’aurait plus aucun sens, ce serait limite comique à mon avis, presque dans le kitsch. Tout l’intérêt réside justement dans la séparation entre les deux, le contraste apparent ne l’étant pas tant que ça. « L’effet sandwich » est justement nécessaire. L’alternance entre les deux crée une ambiance très particulière, et permet d’alléger l’ensemble tout en le rendant plus intéressant (que la réalité serait lourd, que le fantastique improbable, alors que là nous attendons et retrouvons la suite de chaque « monde », après des coupures qui nous intègre dans un suspens particulier).
Et la fin… on échappe au happy end, c’est déjà ça, et c’est suffisamment rare pour être remarqué. Elle peut être interprété différemment selon que l’on considère que le monde fantastique d’Ofelia est réel ou non.
Je ne sais pas vous, mais moi la description au début à la fin du royaume parfait ne me fait pas envie. C’est irréel et trop fade, comme une métaphore du paradis ; comme pour nous montrer que la véritable vie est sur Terre malgré toute les peines qu’elle engendre, dixit la princesse qui voulait fuir dans le monde des humains…

Il ne faut quand même pas oublier le titre du film… moi je trouve qu’il y a d’ailleurs un petit bémol à ce sujet, que l’on peut prendre comme une (bonne ou mauvaise) surprise. Il y a une différence entre ce qui est annoncé et le véritable thème du film. Tout nous prépare à une fiction pour jeunesse (jeune héroïne, fantastique), et l’on se retrouve avec des effusions de sang et autre tortures, et tout l’histoire finalement centrée sur la réalité. Je pense qu’il y a eu quelques enfants qui ont dû être surpris… Cette incertitude sur l’âge réel du public auquel s’adresse le film explique peut-être la vison manichéenne qu’il nous propose.
Il s’agit avant tout un film sur l’apprentissage de la désobéissance, qui est la base de la résistance. Ofelia découvre la nécessité de cette désobéissance, face à sa mère, son beau-père ou le faune, ainsi que celle de posséder sa propre opinion sur les choses. On en revient au message qui nous dit, en gros, que malgré le risque de la mort et de la douleur, il faut lutter pour ces convictions. Ce thème est traité de manière un peu simpliste, à travers de symboles comme Mercedes, mais cela reste tout de même plutôt efficace.

On peut tout de même noter un certain travail sur l’esthétique du film, notamment dans la musique. Le thème principal récurrent et mélancolique se mêle à d’autres influences très diverses, reflétant l’atmosphère du moment et les mélangeant. Les couleurs, les contrastes, les images travaillent au service du scénario. Je ne vais rentrer dans les détails et vous ressortir toutes les idées improbables que j’avais rédigé dans mon long devoir en espagnol, je crois que cela a déjà été dit^^

Pour finir, je dirai que malgré un parti pris important du réalisateur et quelques cordes un peu grosse, il s’agit tout de même d’un bon projet qui atteint le but qu’il s’est fixé, jouant sur des connotations liées à des choses aussi diverses que l’enfance, l’innocence, la magie et la mort, sans compter qu'il rend hommage à une résistance longtemps considérée comme inexistante, les maquisards étant des "voyous" ou des "terroristes" pour le régime franquiste.

_________________
Image

Vous n'avez rien à faire? Moi non plus. Venez donc voir ma fic mes mignons: viewtopic.php?f=27&t=8414
"D'ailleurs, je me surnomme parfois Celui Qui Reste en Plan."


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Sam 5 Nov 2011 19:02 
The old man
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Jan 2004
Messages: 29102
Localisation: Joker
Eun-yo a écrit:
Au sujet du monde fantastique, et du monde réel, il y a un malentendu. Je ne pense pas qu’ils soient réellement opposé ou même en compétition, au contraire (du moins celui d’Ofelia qui passe les épreuves). Il n’est qu’une façon différée de refléter la cruauté de ce dernier. Et effectivement, ils sont cloisonnés et ne cherchent pas à se rencontrer. Heureusement. Vous imaginez Vidal face aux monstres yeux-dans-les-mains ? On tomberait alors dans le grand guignolesque absurde, gribouillé de gros traits d’hémoglobine, façon film d’horreur de seconde zone. Cela n’aurait plus aucun sens, ce serait limite comique à mon avis, presque dans le kitsch. Tout l’intérêt réside justement dans la séparation entre les deux, le contraste apparent ne l’étant pas tant que ça. « L’effet sandwich » est justement nécessaire. L’alternance entre les deux crée une ambiance très particulière, et permet d’alléger l’ensemble tout en le rendant plus intéressant (que la réalité serait lourd, que le fantastique improbable, alors que là nous attendons et retrouvons la suite de chaque « monde », après des coupures qui nous intègre dans un suspens particulier).
Et la fin… on échappe au happy end, c’est déjà ça, et c’est suffisamment rare pour être remarqué. Elle peut être interprété différemment selon que l’on considère que le monde fantastique d’Ofelia est réel ou non.


J'ai failli m'étrangler en lisant la dernière phrase^^
Bon je comprend l'idée mais le mot utilisé est quand même assez malheureux dans le sens où si l'Imaginaire est Réel alors ce n'est plus l'Imaginaire, c'est le Réel ^_^
Le mot correct à utiliser est "vrai". Les idées s'éclairent toujours mieux avec les mots appropriés ^_^
Après à mon sens le souci de ton texte que j'ai cité est le souci classique de ce genre d'analyse (et qu'on retrouve dans la plupart de celles de ce film en particulier) : il s'agit de considérer l'Imaginaire comme un reflet de la Réalité et donc un Imaginaire vecteur de le Réalité, l'Illustrant en somme. Je t'accorde que ce n'est pas ton propos exact mais ton utilisation du mot "reflet" et l'idée qui en suit est largement apparenté à cette vision :p
Je peux comprendre que cela puisse être ambigu dans le Labyrinthe (et ta réflexion est naturelle et logique) mais le cinéma de Del Toro a toujours comme propos un affrontement entre l'Imaginaire et le Réel. Le Mal est réparti de façon variée entre les deux camps selon les films mais il y a néanmoins une constante : c'est que le Réel pense toujours détenir la "Vérité" de façon exclusive et l'Imaginaire est toujours dans une posture pour démontrer au Réel que lui aussi est "Vrai".
C'est une constante du cinéma de Del Toro et évidemment savoir cela aide pas mal à la compréhension du film. Ainsi autant cela peut paraître ambigu ou interprétable pour un spectateur néophyte, autant pour ceux qui connaissent son cinéma il est facile de retrouver ses petits et d'assembler les motifs du film.
De plus ce film s'inscrit dans la Trilogie "Espagnole" de Del Toro qui a débuté avec L'Échine du Diable et qu'il est ainsi facile de lier les Monstres du Réel et les Monstres de l'Imaginaire des deux films. Dans ces deux films, le Monstre Réel est "Beau", "Séduisant" et incarne le Mal, tandis que le Monstre Imaginaire, même s'il est laid et fait peur, est du côté de l'Enfant (ou des Enfants) et tente dans de le (ou les) sauver. Dans le premier film c'est la vie des Enfants qui est sauvé tandis que dans le second c'est l'âme et les espoirs de l'Enfant - son univers est préservé de la folie du Monstre Réel qui est vaincu car l'Imaginaire est finalement aussi Vrai que le Réel.
Il s'agit bien d'une lutte avec pour enjeu le Vrai à travers le Destin d'Enfants.

_________________
Image
Manga List | Anime List
Les règles du forum sont faites pour être respectées, merci de les garder en tête.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Sam 5 Nov 2011 19:42 
10 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 02 Juin 2011
Messages: 61
Localisation: Dans la librairie Pembroke Books, sur Scollay Square
Merci pour ton explication.
La phrase "l'imaginaire est réel" ne veut rien dire, je sais^^ Ça m'a travers en l'écrivant, et j'ai failli ajouter que de toute manière l'imaginaire est irréel; mais pour moi cela tombait sous le sens, comme je pensais que de toute manière la "vérité", donc, du monde fantastique que découvre Ofelia n'était par définition pas possible.
Ce qui ne veut pas dire que l'imaginaire n'est pas important.
Je suis démasquée, c'est le premier film de Del Toro que je vois; j'ignorais la thématique des autres.
Simplement, comme j'avais lu que l'on plaçait les deux mondes en opposition, cela ne me semblait personnellement pas si évident.
Après c'est un point de vue, je n'ai jamais prétendu avoir raison ou même avoir compris les intentions du réalisateur^^


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Sam 5 Nov 2011 20:10 
The old man
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Jan 2004
Messages: 29102
Localisation: Joker
Oh tu sais de toute façon je suis un Big Fan de Del Toro, donc à chaque fois qu'il est question de lui je peux me montrer Péremptoire et assommant!
Par contre je pense qu'il est vraiment très important de savoir faire la différence entre les notions de "Réel" et de "Vérité", c'est souvent confondu mais conceptuellement ce n'est pas la même chose et c'est une différence qui prend souvent son sens dans les Récits - c'est le sens de mon intervention dans tous les cas ^_^


Je profite d'ailleurs de l'occasion pour revenir sur la Trilogie "Espagnole" de Del Toro. Elle est composée de deux films pour l'instant, L'Échine du Diable et Le Labyrinthe de Pan. Le troisième, 3993, est pour l'instant en attente et vu les derniers-faux départs de Del Toro et la masse de projet qu'il a en stock, difficile de savoir quand il réalisera ce troisième film (Spielberg a mis 30 ans pour faire Tintin donc^^).
Les trois films se placent chronologiquement avant, pendant et après la Guerre civile d'Espagne - En fait pour L'Échine du Diable c'est plutôt le tout début il me semble.
Ensuite pourquoi la Guerre civile d'Espagne ? Del Toro est Mexicain mais de nombreux Espagnols ont immigré au Mexique suite à la Guerre civile et c'est ainsi qu'au cours de son enfance il a connu de nombreux enfants dont les parents avaient fui l'Espagne. Cette Guerre civile devint un élément incontournable de son enfance car les adultes étaient intarissables sur ce sujet (et on les comprend aisément), et elle devint l'incarnation de l'Horreur du Monde Réel / des adultes pour le jeune Del Toro.
On comprend alors que lorsqu'il se lance dans un projet sur l'Enfance confrontée à l'Horreur du Réel et à la Mort (avec le fantastique/imaginaire comme arme/allié), la Guerre civile Espagnole constitue pour lui le contexte incontournable et obligatoire.

voilà voilà

_________________
Image
Manga List | Anime List
Les règles du forum sont faites pour être respectées, merci de les garder en tête.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: El Laberinto Del Fauno : Habreis de pasar tres pruebas..
MessagePosté: Sam 5 Nov 2011 20:48 
10 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 02 Juin 2011
Messages: 61
Localisation: Dans la librairie Pembroke Books, sur Scollay Square
Le labyrinthe de pan reste un film dont j'ai beaucoup apprécié l'ambiance. Je serai curieuse de voir les films que tu évoques. (arrête moi si je dis une c... une bêtise, mais il a aussi fait HellBoy, non?)

Quant à la guerre civile espagnole... avec les dictatures d'Amériques du Sud, c'est un des sujets que j'ai le plus abordé dans le cadre de la culture hispanophone. J'avais lu un interview del Toro qui disait, en gros: "les gens ont une vision particulière de cette guerre, c'était vraiment le Bien contre le Mal..., et le Bien a perdu". J'imagine qu'il doit profiter de cette vision à demi-fantasmée de la guerre civile, et de l'aura qui s'en dégage? C'est un sujet très intéressant, et ce qui est intéressant, c'est que pour une fois, cette vision manichéenne pourrait sur le plan général, pêtre vraie. Même si les choses ne sont jamais aussi simples (j'ai vu un film réalisé depuis le point de vue d'un écrivain de droite, sur le point de se faire exécuter par des gens de l'autre bord - c'était assez particulier, dénué de la dramatisation du Laberinto Del Fauno), je dois avouer que ça fait quelque chose d'entendre une voix à l'oreillette chuchoter les combats aux cris de No Pasaran, les villes qui tombaient les unes après les autres... C'est vraiment une aura très spéciale.

On retrouve un peu ça dans les textes inspirés des témoignages de la prise de pouvoir de la Junta Militar au Chili et dans les autres pays d'Amériques du Sud.

_________________
Image

Vous n'avez rien à faire? Moi non plus. Venez donc voir ma fic mes mignons: viewtopic.php?f=27&t=8414
"D'ailleurs, je me surnomme parfois Celui Qui Reste en Plan."


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 12 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com