« Vous aimez Wagner monsieur Stauffenberg ? »
Walkyrie est le nom d’une organisation qui avait pour but de tuer Hitler durant la Seconde Guerre Mondiale afin de sauver l’Europe d’une guerre interminable, et surtout de rétablir le prestige allemand devant la barbarie nazie.
Le Colonel Stauffenberg en a pris conscience et décide lui aussi de se joindre à se groupe afin de supprimer le Führer. En effet, la guerre a laissé sa marque sur l’officier : un raid anglais lui a pris un de ses avant-bras, plusieurs doigts et son œil gauche. En luttant contre ce régime, il va mettre en danger sa famille et sa vie, comme celle de plusieurs dizaines de résistants, qui comme lui, rêvent de voir Hitler mort.
Pour commencer, une personne avec un minimum de culture historique sait qu’Adolph Hitler est mort en 1945. Dans ce cas là, pourquoi raconter la résistance, en donnant un suspens atroce pour savoir si, oui ou non, le Führer va y passer ou non. J’avoue que durant toute la durée du film, j’ai espéré une fin alternative, avec une Allemagne sans Hitler alors que la Guerre bat son plein. L’idée aurait été sympathique à développer mais il vaut mieux se caller sur la première impression, celle de l’échec irrémédiable de l’organisation. La question n’est pas de savoir s’ils vont réussir à tuer leur cible, mais bien de connaitre la fin dramatique de cette opération Walkyrie. Car il faut rappeler que c’est écrit en toutes lettres sur l’affiche du film : « inspiré d’un fait réel », chose à laquelle je n’avais pas prêté attention et qui me ramena durement à la réalité.
Côté acteur, seul Tom Cruise est largement mis en avant, de part son rôle de héros résistant. Il nous livre une très bonne interprétation du Colonel Stauffenberg, dans toute sa souffrance et dans son implication dans ce projet fou. Son rôle lui convient à merveille et certaines scènes sont d’une force hallucinante (le salut nazi avec le bras manquant est celle m’ayant le plus marqué). Le reste de la distribution n’est pas une merveille mais reste bien sympathique, avec de bons rôles, comme ceux des organisateurs originels de cette organisation.
Malgré des acteurs vraiment excellents, je n’ai pas vraiment accroché au film après mure réflexion. Certes le suspens est là, les scènes sont dramatiques, mais il manque un gros « petit quelque chose » qui aurait fait de ce Walkyrie un de mes films sur la Seconde Guerre Mondiale préférés. Et cette petite étincelle manquante se trouve dans l’expression des sentiments. Je n’ai vraiment pas eu l’impression d’être attendri, ni même bouleversé par le sort de ces hommes, ni mêmes de leur famille. La faute à un scénario bien trop carré pour laisser la place à ce genre d’émotions. En effet, les seuls sentiments qui m’ont dominé durant ce film auront été le stress de savoir si oui ou non ils allaient réussir, rien de plus. Même la scène d’adieu entre le Colonel et sa famille ne m’a pas vraiment chamboulé. Disons qu’il y a des émotions, mais pas vraiment dans le sens où on l’entend. Pas beaucoup de place à la famille et aux vies humaines, reste juste un patriotisme fort et poignant, qui occupe malheureusement tout le film. Certes, c’est un film sur la résistance avec du patriotisme, de la fierté, mais à ce point dans un film de deux heures, c’est un peu trop.
Néanmoins, le film était « carré » sur bien des points. Pas de sursauts dans l’action comme dans les films américains standards. Tout est délimité par des règles, des normes (le coup de la bombe qui explose, mais pas trop, à placer bien près, mais pas trop…) et ce côté-là m’a bien plu. Ce doit être la raison pour laquelle les émotions sont si durement révulsées : seule la logique l’emporte, il n’y pas la place pour la lâcheté, ni pour l’hésitation.
En clair, Walkyrie m’a un brin déçu par ce manque flagrant de vie et transposant presque trop bien un fait réel, avec toute la dureté qui va avec. Pour gagner de moi un jugement positif, il aurait mieux fallu se contenter de faire à la sauce hollywoodienne et rien d’autre. Et c'est fort dommage.
