Une famille se retrouve tous les étés à la demeure parentale à l'occasion de l'anniversaire de la mort du fils ainé.
Retrouvaille plus de 4 ans après avec le réalisateur du troublant "Nobody knows". Alors soyons clair ce film n'a pas la puissance d'intensité d'un Tokyo Sonata ou la douceur infernale d'un Nobody Knows. C'est un film que je qualifierai sur la fuite du temps en général et sur tout ce qu'on aimerait se dire ou faire sans jamais réellement réussir.
Film au rythme fragile, fait de moments éphémères ou éternels, il puise sa force et sa justesse dans l'évocation et la mise en scène de tous ces petits détails qui font la vie. Problèmes de communication, éclatement de la structure familiale (ou alors c'est le contraire), Still Walking est un ensemble d'occasions manqués et réussis, ou chacun cherche à se construire avec ce que l'autre ne donne pas, ou si peu.
Tour à tour drôle et amer, le film a un côté un peu frustrant car au final, il ne se passe rien en surface et seul l'épilogue nous donne un indice tout en nous laissant dans l'incertitude de savoir si ce week end de cet été là a été déterminant ou pas du tout. Un bien beau film j'ai trouvé pour ma part.
Sinon petite remarque à part : avec Tokyo Sonata, les hommes japonais ne sont pas au meilleur de leur image en ce moment. Là où les femmes (et les enfants au passage) sont fortes et portent quasiment tout le couple sur leurs épaules, ces hommes recèlent une fragilité et une quasi-incapacité à gérer leur famille peut être pas si étonnante que ça. La Société voudrait qu'ils soient à eux-seuls le pilier indestructible et structurant de la famille alors qu'un couple (et une famille) ce sont au moins deux personnes qui se soutiennent et s'entraident mutuellement...