Aaaaah ! J'attendais que tu crées le Topic pour commenter !
Bon, autant l'avouer tout de suite, oui, j'avais un peu d'espoir concernant ce film vu son réalisateur et son casting (= James McAvoy, que j'apprécie beaucoup depuis qu'on dit que je lui ressemble). L'espoir grandissait en jettant un bref coup d'oeil au synopsis: un trio qui passe de l'amitié à la haine, voire à l'amour, c'est le speech de son grand chef-d'oeuvre ça, j'imaginais qu'il revenait à la source ! Mais non, comparer
Shallow Grave à
Trance revient à comparer
Ed Wood avec
Alice In Wonderland.
Le film fait sourire à défaut de faire frissonner en raison de la paresse scénaristique qui creuse des trous énormes dans l'histoire: un Ecossais, un Français et une Américaine sont en Angleterre, mais pas une fois le film essayera d'expliquer leur origine ou de contextualiser un minimum ce melting-pot qui pue le casting du dernier moment (là où Tarantino faisait un tour de main magistral). On a pu apprécier Rosario Dawson dans
Death Proof, on se désole de voir une femme aussi élégante et sensuelle qu'un sac poubelle. Je ne m'attarde même pas sur Cassel, qui m'exaspère. Seul James McAvoy arrive à rendre son personnage plus profond, plus subtil (et ce, sans l'aide du scénario désastreux) : j'ai l'impression que, à l'image d'un mauvais Jean-Pierre Léaud, il essayait de faire un film dans le film pour survivre à cette horrible expérience. Le plus désespérant était, je crois, l'intro du film qui, pour essayer de nous plonger dans l'action, balance ses plans n'importe comment à toute vitesse en martelant un speech écrit par un gamin de sept ans en voix off qui se répète sans cesse. Tout ça bien sûr consiste à nous faire passer pour des boeufs qui se satisfassent d'un rythme saccadé dégueu et illisible. Je me souviens avoir fait la liste de toutes les erreures du film en sortant de la salle, par exemple le fait que
James McAvoy introduise le film en voix-off, ce qui implique dès lors qu'il survive à la fin pour raconter l'histoire.
Enfin bref, dans la lignée des twist faciles promus par les réalisateurs déchus tels que Snyder, Nolan ou Aronofsky et après l'excuse du rêve, de la schizophrénie et de la drogue, voici l'hypnose: le truc bidon qui essaye de cacher une énorme bouse en le rendant ultra-complexe, procédé narratif qui commence à s'user depuis ces dix dernières années.
EDIT pif paf: les nationalités me titillent en bon étudiant angliciste que je suis ^_^ Au bout de cinq minutes je n'entendais que ça et à force ça devenait insupportable. C'est pour ça que je sous-note automatiquement tous les films américains avec Marion Cotillard, à cause de son accent insupportable. J'ai presque hâte de voir comment Jean Dujardin s'en sortira dans le nouveau Scorsese, histoire de basher un peu. Ceci dit, c'est une remarque assez mineure:
Public Enemies ou
Inception introduisaient parfaitement les différentes nationalités, par exemple. Ah, ton post m'a rappelé la BO horrible et insupportable x)