~ Synopsis ~ Birdy (Matthew Modine) et Al (Nicolas Cage), deux amis inséparables, sont revenus du Vietnam cruellement marqués. Al est prêt à tout pour sauver Birdy qui poursuit un rêve fou... voler comme un oiseau !
~ Avis ~ En voyant ce film, j'y ai trouvé un certain lien entre le tandem Birdy / Al et celui entre Raymond et Charlie Babbitt (Dustin Hoffman et Tom Cruise dans Rain Man). A la seule différence que Birdy et Al ne soit pas frères, la ressemblance entre ces deux tandems est assez frappante tout de même. Tous deux (Al et Charlie) s'occupent de leur frère / ami et font tout pour les aider et mieux les comprendre, s'intégrer à leur monde, à leur environnement. Quant aux deux autres protagonistes (Birdy et Raymond), ils vivent donc chacun dans leur propre monde (l'un est autiste et l'autre ne rêve que d'une seule chose : voler).
Outre l'histoire d'amitié entre Birdy et Al, le réalisateur Alan Parker à travers ce film, parle également de leur retour de la guerre du Vietnam. Il traite directement de l'aspect psychologique et du traumatisme engendré (Al en sort défiguré et fait encore des cauchemars; tandis que Birdy lui se retrouve à l'hôpital, muet et nu) plutôt que de l'insertion dans la société. Ces effets de la guerre qui détruit les êtres humains et les renvoie à une solitude sans bornes, effrayante, avec laquelle il faudra vivre malgré soi ...
En retrouvant son ami d'enfance à l'hôpital, Al se fixe comme but de le remettre sur pied afin qu'il ne soit pas envoyé en asile psychiatrique. Malheureusement, Birdy est de plus en plus "fou" et méconnaissable. Al essaye tant bien que mal de le refaire revenir à lui, ce qui n'est pas chose facile. D'ailleurs, imaginez un peu le parallèle impressionnant qui y est fait : Al veut faire revenir sur terre son ami, alors que ce dernier ne pense qu'à s'envoler (contraste terre / air). Mais il ne se décourage pas et tentera tout pour sauver celui qui a toujours rêvé de pouvoir voler au coté des pigeons et autres oiseaux.
Al va tout de même faire plus que de l'aider à s'en sortir, il va accomplir autre chose envers son ami : l'accepter tel qu'il est, tout simplement ! A travers l'aide qu'apporte Al à Birdy dans sa chambre d'hôpital, on revit des moments qu'ils ont passés ensemble (de leur rencontre à leur arrivée dans la guerre du Vietnam). J'aime bien ce système de flashbacks. On navigue entre le présent et le passé mais sans s'y perdre ... D'ailleurs, les rares flashbacks qui sont fait par rapport à la guerre font l'objet de scènes chocs où règne le chaos et la violence, ce qui amène un autre contraste total avec les scènes d'harmonies entre Birdy et Al.
Ce mélodrame ne fait pas du tout dans le pathétique. Au contraire, Alan Parker met en œuvre un film magnifique sur l'amitié, sur l'enfance de deux jeunes hommes qui avant de partir au Vietnam auront eu une vision différente de leur vie. Al ne pensait qu'aux femmes et au plaisir de la vie, tandis que Birdy ne vivait que dans ces rêves les plus fous, rêves qui ont commencé à prendre de plus en plus de place dans sa vie et à le couper du reste du monde.
On retrouve donc dans ce film, Nicolas Cage dans son premier grand rôle (l'un de ses meilleurs, selon moi) et qui est tout simplement excellent et juste. Mais que dire de la formidable et époustouflante interprétation de Matthew Modine qui est exceptionnel. Aussi drôle que triste et bouleversant, ce film est rempli de poésie et de beauté. Le tout est encore plus saisissant lorsqu'il est accompagné par la sublime musique de Peter Gabriel (cf ci-dessous). Bref, pour ma part, Birdy est un chef-d'œuvre dur et émouvant, un hymne à la tolérance, la liberté et à l'amitié. A voir et à revoir ...
~ En plus ... ~ > Quelques pistes audios pour vous faire apprécier la bande originale ...♫ Dressing the Wound ♫ ♫ Birdy's Flight ♫♫ The Heat ♫ ♫ At Night ♫