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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 11:14 
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Je trouve le fil assez "tarantinesque" parce qu'on y retrouve tout ce qui caractérise ce réalisateur.Il joue pas mal de ses propres codes, en plus des codes du cinéma en général, et des cinémas auxquels il fait référence (films de genre, mais aussi histoire du cinéma, cinéma allemand des années 20-30, en gros les expressionnistes: tiens!, expressionnistes pour un film où il est sans cesse question d'expressions ("c'est comme ça que vous dites?..."). Masterpiece peut-être aussi parce que ce film est une sorte de somme de son cinéma (à première vue: faudrait que je le revois pour vérifier qu'il tient la distance, l'analyse, et que ce n'est pas une simple esbrouffe).

C'est un peu de ça que je parle à propos de la maturité de Tarantino. Pulp Fiction est un très bon film. Je l'aime vraiment, et j'ai toujours plaisir à le revoir. Néanmoins, je le trouve finalement presque "grossier" par rapport à la suite de sa filmographie. Il est presque lourd dans le sens où il n'en fait pas assez (non non: ce n'est pas contradictoire!), dans la mesure où il se signale comme subtile. M'enfin c'est juste pour dire que je trouve que globalement le cinéma de Tarantino a un sens, est cohérent, et que j'apprécie l'idée que je me fais qu'il se bonnifie de film en film. Mais je me trompe peut-être. Et encore une fois, Deathproof m'a bien plu, mais m'a donné un sentiment d'exercice de style, sûrement du à la longueur ou aux longueurs du film.

Pour Lars von Trier, j'ai juste sauté sur l'occasion parce que a mentionné Dogville. Ca m'a rappelé que ces deux cinéastes sont considérés comme iconoclastes, et que tous deux se sont faits remarquer par leurs transgressions, leurs jeu sur les codes, leurs recherches formelles. c'était juste l'occasion de poser - pour moi sans doute - le fait que je n'ai pas du tout le même ressenti en face de leurs deux oeuvres. Là ou je jubile face à Tarantino, je m'énerve devant un Lars von Trier. L'un fait un cinéma qui me plait, l'autre un cinéma qui me déplait. Alors qu'il semble à première vue qu'une parenté soit possible. C'est comme si pour moi Tarantino jouait de l'imposture tandis que Lars von Trier était une imposture (j'exagère: je traduis mon sentiment: impression de me faire rouler à chque film ou presque (mettons de côté Breaking the waves), rapport à l'image très tendancieux, limite "facho" pour relancer le point Godwin).

Voilà voilà! Pas du tout contre toi: juste une manière de rebondir. Parce que sinon, c'est effectivement cathartique pour les deux scènes que tu comparais, mais pas avec la même portée, ou le même enjeu pour moi.

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 11:15 
The old man
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EnOd, j’avoue que j’ai du mal à voir en quoi « Inglorious Basterds » est à contre-courant des films précédents de QT. Il s’inscrit dans la continuité de son hymne à la contre-culture cinématographique.

Le cinéma de Tarantino se veut avant tout l’héritier du cinéma dit « Forain », celui d’Exploitation qui hantait les cinémas de quartier localisé près des Fêtes Foraines ou carrément dans des Cinéma X. Celui qui se permettait tout et ne respectait aucune règle car ses cinéastes se fichaient de la reconnaissance des « intellectuels » du cinéma, ils laissent libres cours à leurs pulsions et fantasmes, bien plus que dans tout autre genre de cinéma.
Le cinéma « Forain » c’est le cinéma du peuple, des « petites gens », qui n’a d’autres buts que de le divertir en faisant fi des conventions et des convenances (les films de séries Z qui réinventent l’histoire sont légions).

Lorsque le cinéma HK (et plus particulièrement les films dit de « Karaté » parce que tout le monde sait que le Karaté est chinois hein) a débarqué en France, il était uniquement diffusé dans des salles de Barbès, de Pigalle et du même style. A ses débuts c’était limite si ce cinéma n’était pas à la même enseigne que le cinéma porno.

Et ce cinéma a fait les beaux jours de l’époque « vidéoclub » où les purs nanars côtoyaient les chef d’œuvres méconnus des critiques, et cela dans le bordel le plus joyeux et dans le simple plaisir du cinéma. Il a fallu attendre que la génération nourrit au cinéma d’Exploitation grandissent et investissent le milieu professionnel pour que ces cinémas de genre soient réellement étudiés et considérés. Et QT s’inscrit évidemment sans problème dans cette génération qui vénèrent tout autant les grandes figures classiques que le héros de la série TV « Kung-Fu ».

Les films de monstres de la Hammer étaient en leur temps le summum de la sous-culture cinématographique et aujourd’hui ils sont considérés comme des pièces inestimables de cet art – avec Christopher Lee qui bénéficie désormais d’une aura auprès des « Hautes Sphères » dont il n’avait jamais rêvé.

Décomplexions de ton, laisser-aller des fantasmes sans retenu (qui osera aller voir « VAMPIRE GIRL VS FRANKENSTEIN GIRL » le prochain Yoshihiro Nishimura ?) et absence des contraintes liées à la crédibilité, c’est ça le visage du cinéma « Forain », celui qui invite le spectateur à passer un pur moment de divertissement en lui donnant ce qu’il osait à peine fantasmer.

Edit : post simultané avec seleniel. Bon je le complète vu que je souligne un aspect particulier de QT sans que pour autant il se réduise à cela^^

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 12:36 
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Je me doute bien que ce n'était pas contre moi, seleniel. J'étais simplement curieux. En tout cas, merci pour tes précisions.

Sinon, je fais vite parce que je manque de temps : ange bleu, quand je dis à contre-courant, ce n'est pas forcément au niveau des thématiques chères à Tarantino, ce sur quoi je suis entièrement d'accord avec toi. Mais la singularité d'un film réside aussi, pour une très grande part, dans la réalisation en elle-même. Et c'est là-dessus que je trouve Inglourious Basterds à contre-courant de ce que fait Tata la plupart du temps. Parmi d'autres exemples : pas de dialogues absurdes ni drôles (en fait, très peu) ou censés l'être (tout est net et fait avancer l'histoire, et presque rien n'est drôle ou censé l'être), pas de bifurcations dans la narration (tout est linéaire), l'hémoglobine utilisée avec parcimonie, grosse rupture du rythme par rapport à son habitude (dilatation on ne peut plus poussée des scènes, provoquant la déstabilisation du spectateur tout autrement que par le découpage de la narration), une caméra beaucoup plus expérimentale dans sa manière de filmer les dialogues (voir le superbe panoramique entre autres). Bref, sur la forme, Inglourious Basterds me parait vraiment différent des autres films de la filmo de Tarantino. Après, je suis ok pour dire que c'est mon point de vue et tout et tout ; et par ailleurs, j'en suis conscient et je l'assume.

Au fait, apparamment à l'origine, la musique d'Inglourious Basterds devait être composée par Ennio Morricone ! ^^


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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 13:03 
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EnOd a écrit:
Au fait, apparamment à l'origine, la musique d'Inglourious Basterds devait être composée par Ennio Morricone ! ^^

Beaucoup de titres lui sont pris dans le film il me semble, non?

Sinon, sur le rythme, Jacky Brown, dans mon souvenir (longtemps que je l'ai pas vu), est trèèèès lent, et use peu d'hémoglobine (le plus "sage" des Tarantino je pense). En tout cas, pour le récit, c'est à ce film de Tarantino que IG m'a le plus fait penser.

Pour tout ce qu'a dit ange bleu, c'est le nerf de la guerre du cinéma de Tarantino. Comme tu l'avais dit rapidement en page 1 du sujet, je n'avais pas repris. Mais ce qui transparaît ici pas mal aussi, c'est qu'il montre bien que son cinéma de référence est finalement également assez vieux et assez large!

Me demande aussi si tout le film ne peut pas fonctionner comme une analogie avec le monde du cinéma, ou l'histoire du cinéma. Chaque camp, ou même personnage, incarnant des moments, ou des "styles" de cinéma. il est notable que les langues parlées soient aussi celles d'un cinéma occidental "dominant": américain, anglais, français et italien. La présence de cette dernière langue, dispensable, me donne ce sentiment. Cela couplé à des types de cinéma:
- intello (l'anglais qui donne la carte de Pabst)
- populaire/grand spectacle (les Basterds avec Hugo qui donne la carte King Kong)
- de quartier avec Emmanuelle
- cinéphile (Frederik)
- propagande (Goebbels)
- art et essai engagé (Shoshanna)

Enfin ce serait à affiner/nuancer, parce que chez Tarantino les catégories ne tiennent jamais vraiment. Mais c'est pour dire que c'est très axé sur le cinéma, et que c'est là-dessus que porte le discours de Tarantino, comme depuis le début. Avec la question de la "sous-culture"!

Je reviens encore sur la scène de la cave (très très dense). Quand le SS devine sa carte, il évite la question (centrale dans le film) réalité/fiction. Mais surtout il pense d'abord qu'il est "l'histoire du nègre en Amérique", avant de déviner qu'il est King Kong. C'est exactement une image du film: l'interprétation politique (ou le discours politique), celle d'un film historique, qui parle de nazis et de Juifs, est une fausse piste. Il faut chercher du côté du cinéma. J'adore!

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 13:37 
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seleniel a écrit:
Beaucoup de titres lui sont pris dans le film il me semble, non?

Je m'étais renseigné sur ça il y a quelques jours et a priori il y aurait quatre titres de la BO signés Morricone (sur quatorze si je ne me trompe pas).

Sur le rythme, c'est peut-être pour ça que j'ai un faible pour Jackie Brown du coup ! Mais c'est pareil pour moi, je l'ai vu il y a très longtemps, et instinctivement, Inglourious Basterds m'avait semblé totalement à part dans les réalisations de Tarantino. Faudrait que je revoie Jackie Brown pour savoir si ces deux films sont comparables ou non en termes de narration/rythme.

Je crois que tu mets le doigt dessus, seleniel. En sortant de la projection, ma première pensée a été : On dirait que Tarantino a tout compris au cinéma. Sur les fausses pistes, j'avais dit à la page précédente qu'elles étaient le fruit de l'avancée naturelle dans l'intrigue, donc du rythme et de la mise en scène. Mais d'après ce que tu relèves, ce serait encore plus énorme, puisqu'elles viendraient, en plus, des dialogues ! C'est quand même sublime !

Edit : Euuh... je n'ai pas dit non plus qu'il n'y avait rien de drôle dans le film... Pas plus que je n'ai dit que le film était sérieux de bout en bout. C'est même sans cesse décalé, mais pour moi, ce décalage ne vient pas forcément de l'humour, c'est tout. Et ne t'en fais pas, le rire ne m'est pas nécessairement étranger. ^^


Dernière édition par EnOd le Mer 26 Aoû 2009 14:04, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 13:56 
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Je suis désolé EnOd si tu n'as pas trouvé le film très drôle^^ car pour ma part j'ai beaucoup rigolé durant toute la séance de même que les spectateurs de la salle où j’étais.
Déjà rien qu'au début lorsque le "Chasseur" sort sa pipe, énorme éclat de rire communicatif dans la salle^^ alors que la scène est dramatique - et le plus fort c'est que cette pointe d'humour ne casse pas la tension de la scène.
Evidemment le film sait se montrer (souvent) grave mais il y a quand même beaucoup d'humour - déjà rien que la plupart des scènes avec les Basterds^^

En fait je dirais surtout que ce film est certainement l'un des plus aboutis du cinéma de Tarantino, où il maîtrise le mieux ses tics et motifs récurrents. Clairement il y a une fluidité et un équilibre assez remarquable.

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 20:07 
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EnOd a écrit:
seleniel a écrit:
Beaucoup de titres lui sont pris dans le film il me semble, non?

Je m'étais renseigné sur ça il y a quelques jours et a priori il y aurait quatre titres de la BO signés Morricone (sur quatorze si je ne me trompe pas).
Seulement??? J'ai pas fait super attention, mais je suis resté toujours jusqu'au bout, et à vue de nez j'ai eu le sentiment qu'il était beaucoup plu crédité (genre 7-8 fois, au moins...). Peut-être de tout petit extraits, ou bien je me plante complètement...

Sinon, j'ai trouvé le film plutôt drôle globalement: la pipe, les Basterds, la drague de Frederik, King Kong... Il y a peut-être davantage de pince-sans-rire à travers Landa. Peut-être ça en plus, ce malaise autour du rire avec ce personnage, plutôt que le comique habituel de Tarantino en moins, qui me semble personnellement toujours là.

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MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 23:03 
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Localisation: Where the Streets have no Name
C'est vrai qu'il n'y avait pas tellement de scènes comiques mais quand il y en avait ça faisait mouche ! J'ai bien sûr aimé la scène de la pipe, la relation esclaves noirs/King King très bien trouvé et inattendu (ce qui rajoute un humour particulier, presque noir) et aussi et surtout la scène de la soirée cinématographique avec les Basterds italiens : à mourir de rire !

Sinon, j'ai trouvé le suspense à la fin très intense. Vu que je savais que l'histoire de la Seonde Guerre mondiale était modifiée mais pas comment, l'effet de surprise a été total pour ma part : mon cœur a rarement autant battu pour savoir si le plan allait marcher ou non. Assez futile non ? Mais cela montre le génie de Tarantino.

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MessagePosté: Jeu 27 Aoû 2009 13:35 
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Localisation: Quelque part dans les nuages
Moi, ce qui m'impressionne, c'est à quel point Tarantino s'échappe de tous les pièges de la super-star. On pourrait penser que, gonflé d'ego surdimensionné, il baignerait tout doucement dans le Bling Bling, costards et shoot scenes à gogo, sang à profusion, de partout, des acteurs de légende comme s'il en pleuvait, des gonzesses remontées et magnifiquement sadiques et des morceaux de rock sixty à chaque coin de séquence. Le truc c'est que, justement oui, on a de tout ça dans Inglorious Basterds. Tarantino reste Tarantino, mais, pour une personne avec un tel rayonnement culturel, jamais il fait dans la caricature de lui-même. Parce qu'à côté, il vous propulse des scènes de psychopathe. Très sérieusement, je ne me souviens pas avoir vu beaucoup mieux, depuis que je mate des films, que la scène d'ouverture et celle de la taverne. Une tension psychologique sur le fil, la saveur de la langue allemande (un autre réalisateur aurait fait éructer à chaque nazi des onomatopées germanophones débiles), des acteurs allemands inconnus mais ô combien immenses (August Diehl, Til Schweiger et Christopher Waltz... à faire pâlir Pacino !), et Diane Kruger... magnifique et savoureuse ! Et puis à côté, le Tarantino qu'on connaît repart à la charge : avec les Basterds, on a le pur délire tarantinesque, sadique et jouissif, on a encore une fois des morceaux musicaux bien comme on les aime et des scènes de fusillade hallucinantes (mais ça, chez QT, c'est devenu une simple formalité...) Reste Mélanie Laurent qui ne convainc pas tout le temps, excepté sur deux scènes extraordinaires : la robe rouge en reflet et le final diabolique. Tarantino reste Tarantino : il nous fait un cinéma bourré de références, à la fois esthétique, élégant et même temps méga-jouissif (Prime spéciale à l'Ours Juif et sa tête de ouf !)
Non, Tarantino n'a pas pris la grosse tête ; il est resté aussi performant (sinon plus) que ces débuts. Et ce sont des millions de fans qui s'en réjouissent à coeur joie et s'octroient une superbe occasion de se taper du cinoche digne de ce nom pendant 2h30. Chapeau bas. Il a géré, le Quentin.


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MessagePosté: Ven 28 Aoû 2009 00:10 
Viewtiful Shinigami
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J'en reviens ce soir d'avec Mme Ichigo et le frère a Ichigo.

Et c'était un très bon divertissement, assez loin au final des quelques images que j'avais pu voir ici et là. Et ce qui m'a vraiment mais vraiment plus ce n'est pas le tuer des nazis c'est cooooooool qui fait baver pas mal de la jeunesse actuelle (et puis pour ça honnêtement, dujardin le fait très bien*, fou ce que les Nazis ont acquis comme potentiel de défouloir depuis quelques temps).


*Un nazi s'est échappé de OSS 117 dans Inglorious Basterds, saura tu le retrouver?

Mais l'hommage équivoque a Sergio Leone, ce réalisateur que j'adore, que dis-je que j'aime profondément.

Surtout quand le film commence par "Il était une fois", avec cette grande profondeur de champ d'emblée, l'ennemi qui arrive de loin, visible et qui prend son temps, les tensions palpables sans même parler de la musique lancinante, la présence d'Ennio Morriconne n'est pas là non plus par hasard, comme il a été dit, on retrouve sa présence tout le long du film.

Et nombre de moment on retrouve les codes du western cher a Leone, la parole valant moins que la poudre, la plupart des morts le sont par balle d'ailleurs, le Whisky comme boisson au dessus des autres. Impossible de ne pas comparer la scène de la Taverne a celle d'un affrontement de saloon. La voix qui s'élève du fond de la salle alors que le problème semblait réglé... le trouble faite vient faire valloir son droit. Ces dialogues si droit et si simples en apparence aux issues incertaines, qui bien souvent s'achèvent sur une mort.

Un vrai bonheur.

J'ai été rassuré de voir que Tarantino n'avait pas perdu la main, ce véritable fétichiste du pied qu'il est a même été tout ce qu'il y a de plus en forme!

Un très bon cru, mais je reste tout de même sur mon Kill Bill volume 1, ce véritable manga vivant et électrique a souhait.

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MessagePosté: Dim 30 Aoû 2009 17:01 
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J’ai toujours eu du mal avec les films de Tarantino que j'ai vu. Surtout que je n'en ai vu qu'un seul. A part Inglourious Basterds, j'entends. Ou comment louper son introduction...

C'qui me gêne quand on parle d'un film d'un réalisateur de la trempe de Tarantino, c'n'est pas la complexité ou l'originalité en elle-même de son oeuvre, ni même les thèmes et les spécificités propres au réalisateur ; mais bel et bien qu’il y ait déjà une vingtaine de messages décortiquant le film avant que je n’arrive. La question se pose alors à vous, indispensable et inévitable : que faire ?

Encenser le film, genre je passe à côté des débats ? Nan, pas mon genre.
Rabaisser le film pour créer une polémique ? Non plus.
Troller ? Je laisse ce soin aux spécialistes.
Flooder ? Je préfère éviter.

Me voilà dans une impasse. Une vraie de vraie, dans laquelle on a deux choix : rebrousser chemin -ce que je n’ai pas fait, étant donné que ce message est désormais posté-, ou foncer droit dans le mur. Ou encore : rester planté sur place. Ce que je suis concrètement en train de réaliser, suis-je ; ne suis-je pas ?

Seul problème de cette sorte de légume planté au milieu de la route (en d’autres mots, moi) : il gêne la circulation. Car, vous aurez deviné que, obligatoirement, une voiture arrive à ce moment. Vous savez, la voiture du gars qui habite tout au bout de l’impasse, et qui ne désire du légume qu’une unique chose : qu'il bouge de là, pour que le conducteur puisse rentrer dans sa demeure douillette.

Alors, le temps presse, et je me décide à me lancer dans le bain ; je tente d’escalader le mur de l’impasse. Sans réussite, je n’suis pas un critique professionnel. Je n’arrive qu’à ce piètre résultat :

« Great. C’est l’mot. Les acteurs s’en sortent globalement, voire même avec la manière. Les quelques moments d’humour permettent de décompresser, principalement grâce aux Basterds, pittoresques à souhait (la scène de la libération de Stiglitz, proprement trippante). Car une tension reste palpable durant une bonne partie de la projection. Sur ce point, la scène d’introduction tient des chefs d’œuvres de Leone -ce qui tombe admirablement bien, je révise mes classiques ces dernières semaines-. Il s’agit sans doute de la scène la plus marquante de tout le film, avec le travelling du hall du cinéma, et le dénouement somptueusement horrible.
Quant au scénario cathartique, j’avoue que, sans me passionner, il est prenant. Ce qui est le cas du film. Je n’irai pas jusqu’à le qualifier des noms les plus mélioratifs ; Inglourious Basterds roxxe, les relents de Western Spaghetti me font jubiler, et je n’en demande pas plus. Je m'attendais à un truc bien sanglant, et je partais, du fait, sceptique ; et je tombe sur une petite perle. Autrement dit : merci à Tarantino.
Au passage, pour EnOd : ici, je dénombre huit compositions de Morricone (*bave*). Mauvaise information chez qui ? ^^
»

L'escalade vertigineuse est loupée, je retombe en bas du mur. Le gars a eu le temps de rentrer sa voiture au garage, plus personne ne viendra me reprocher ma passivité pendant quelques temps. Mais bon, vais-je vraiment attendre que quelqu'un me réponde ? Et pour le coup... Je rebrousse finalement chemin. Je reviendrai demain.

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MessagePosté: Lun 31 Aoû 2009 20:00 
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Localisation: Eskimo Lands
Bon, hop c'est fait, j'ai vu le dernier Tarantino... Pauvre de moi...

C'est un peu un éternel recommencement un Tarantino; parce que je suis jamais totalement rentrer dans son univers, mais je ne me lasse pas de pousser la porte. Tarantino est tout de même plutôt bon et loin d'être un idiot, alors j'espère toujours voir le film qui me réconciliera avec lui... Ce sera pas "Inglorious Basterds", pour sur...

Commençons par le bon, ça fait toujours plaisir et ça permet de s'armer pour le reste. Gros point fort de ce film sur la seconde guerre mondiale : la morale de l'histoire. Pourquoi : y-en a pas ! Voila, comme ça c'est plié et on se fout pas de nous avec le titre, pas un des personnages de s'en sort a ce jeu la, ce sont tous des affreux, chacun dans leur genre mais pas un pour rattraper l'autre. Finit les "les alliés sont gentils et les gens de l'axe méchants", ici on a nos deux camps et des monstres partout. D'un coté du ring, les scalpeurs fous et les pyromanes vengeurs, de l'autre les démons sophistiqués et monstres grimaçants. Tarantino se paye même le luxe d'incorporer un "Black Jesus", seul ce dernier semble en effet s'en sortir pas trop mal, on peut se dire qu'il fait plus les choses par amour que par esprit de revanche...

Autre chose sympa, le respect de la langue, qui n'est pas trop outré et pas détourné pour tourner dans le grotesque. Mine de rien, ça fait plaisir de voir ça dans un film sur la WW2 et ca ajoute vraiment un petit cachet qui fait bien.

Bon point suivant... y en a pas. Eh oui, c'est déjà finit, on ferme tout et on passe aux trucs qui ne m'ont pas fait marcher.

Tarantino refait du Tarantino. A croire qu'il s'essaye a chaque grand genre sans trop se changer : Tarantino chez les gangsters, Tarantino chez les ninjas, Tarantino chez les cascadeurs, Tarantino et la guerre. Je n'ose espérer le prochain : "Les pirates et Tarantino", "Space Tarantino" et j'en passe... Pour moi, j'ai l'impression de voir une mauvaise redite de ses précédents films. On a encore les espèces de scènes de discutaille tendus (dans la cave), les mêmes espèces de bouseux (Pitt). Tarantino n'est même pas assez original pour se dire qu'il faudrait arrêter avec les chapitres. Dans Pulp Fiction, OK, ça faisait le truc a la "Ultime Razzia". Dans Kill Bill, why not, on avait des actions et une chronologie bien hachées. Ici, cette idée ressassée ne mène a rien, ne sert a rien, n'apporte rien, fait juste Tarantinesque mais on le savait déjà... Les scènes d'actions se font rares, les gens arrêtés a Kill Bill s'en étonneront, mais cela n'a jamais été sa spécialité et c'est aussi bien.

Et maintenant, les petits pièges complètement stupides : Tarantino ne gère pas son temps. Le film est long, on ne s'ennuie pas, mais j'ai l'impression d'un bâclage étonnant. Les personnages sont creux, ils ne sont pas développées et certains sont justes inexistants. On leur a donné un rôle et ils le tiendront jusqu'au bout, mais aucunes évolutions, aucuns changements, des marionnettes presque. Tarantino a de même un gros souci de hiérarchie : Stiglitz a le droit a une intro du tonnerre avec effet d'annonce et tout, son rôle est pourtant réduit a pas grand chose, idem pour Pitt. Les Basterds sont fadasses et on ne les connait au final pas plus que ce qui pourrait être leurs cartes de visite. Tarantino n'est même pas assez malin pour éviter l'exécrable "Hitler hystérique dans sa robe d'imperator". Shosanna tient son rôle de "passé pas beau = vengeance" a part ça, un grand rien (je cherche encore). Seul Waltz s'en sort pas mal, avec le personnage le plus ambivalent du film, qui perso fait partie du genre qui me gave, mais c'est de très loin le plus convaincant.

A part ça, on nous ressort avec de grands sabots les Tarantignoleries habituelles : effets d'annonces dans la presentation de Stiglitz, apartés de quelques secondes en marge du film (cf avec Goebbels et sa compagne), violence réjouissante (surtout vers la fin, mais cela sert le premier bon point a merveille), j'en passe et des meilleurs.

Bref, Tarantino m'ennuie, il ne se départage pas des choses qui l'ont rendus célèbre et semble inapte au changement. Je n'ose croire qu'il soit incapable de bouger vers autre chose, mais si ce n'est pas le cas, alors je ne cesserais de considerer son cinéma que comme un exercice un peu vain... Et pourtant, Dieu sait que j'avais aimé Reservoir Dogs et Jackie Brown... Le pire étant que ça ne devrait pas m'empêcher d'aller voir le prochain...

PS : pour la croix gammée de l'affiche, ce n'est bien sur pas de la couardise de la part des responsables, c'est juste illégal de mettre des swastikas si ce n'est a des fins historiques.

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« Si durant l'intégralité d'une rotation terrestre, l'utilisation d'un fusil d'assaut modèle kalashnikov n'a pas été jugé nécessaire, alors on peut dire que, d'une manière platonicienne, cette journée était ''bonne'' ».


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MessagePosté: Jeu 10 Sep 2009 16:10 
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Localisation: Comme la vérité, ailleurs.
Vu le film vendredi soir.
Ce que je peux dire c’est que j’en suis sorti indécis, comme un repas qu’on déguste avec délicatesse qui nous enrobe de son bon goût, mais qui laisse un goût étrange dans la bouche.
Serait-ce un goût amer ou un goût tendre et sucré ?

Voilà ce que j’ai ressenti :
Le début démarre comme un bon vieux film de guerre. On nous présente celui qui sera le méchant du film, un colonel SS comme on en fait des tonnes dans les films.
Ce qui le différencie des autres est le jeu d’acteur de Christophe Waltz, il joue bien son rôle de sadique pervers et ses mimiques sont dantesques.

Ensuite vient une rapide présentation du commando des bâtards.
Tout comme son homologue allemand, le personnage du lieutenant Raine, joué par Brad Pitt, est assez savoureux.

De fil en aiguille on rencontre de nouveaux personnages une intrigue qui se laisse filer voir même pousser par moment, même si les dialogues entre les personnages sont bien sympathiques et attrayant au bout de quinze minutes ca saoul un petit peu tout de même surtout lorsque le scénario stagne.

La fin est … comment dire.
Je m’attendais à quelque chose de bien barjot en y allant, mais la fin du film l’était beaucoup plus que ce que je pensais.
Bien que logique et suivant la trame du récit c’est un énorme foutoir auquel nous assistons.
Bien que j’ai apprécié le film je trouve la fin un peu vite expédié et sans grand intérêt de par sa logique mais nécessaire pour le côté déjanté du film, après la scène du ciné ca fait un peu bizarre de nous montré cela, peut être qu’avant ….

En définitive j’ai passé un assez bon moment, malgré quelques pointes d’ennuis et un côté déjanté/bordelique un peu trop fort pour moi.

Après savoir pourquoi le film se nomme de cette façon comme d’autres, vu l’apparition des dits personnages, je n’en vois pas trop la raison.

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MessagePosté: Jeu 10 Sep 2009 22:14 
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Inscription: 13 Juin 2009
Messages: 1873
Localisation: Yharnam
Des américains juifs, menés par un lieutenant nommé Aldo Raine venus "buter" du nazi en France pendant la guerre 39-45 , donc voila un film d'un très bon potentiel Tarantino ^^

Une belle paires d'acteurs parmi lesquels on retrouve Brad Pitt , Diane Kruger, Eli Roth et Christoph Waltz .
Et d'ailleurs ce dernier a bien interpreté son personnage c'est sûr, il est certainement l'acteur qui a flashé l'ecran, avec des passages très marrantes et surtout des sortes de mimique très hilarantes.
Brad Pitt qui joue le rôle du lieutenant Aldo Raine bien que lui aussi joue bien son personnage comme avec des passages très d'humour a lui mais j'ai preferé Christoph Waltz sur ce coup-là.

A propose de Tarantino , le spécialiste d'un art, avec son propre style a lui certes mais au talent incroyable. Je pense que Tarantino nous decevra très peu dans la realisation de tels projets ^^
Ici , il divise le film en plusieur parties , ce qui est pas trop mal sur un film de longue durée (2h30)
D'ailleurs comme la plupart de ses films , on a droit à beaucoup, vraiment beaucoup de dialogues , même si pour ma part j'apprecie ses moment avec ses dialogues car c'est son style mais parfois il y a des passages ou c'est vraiment trop long , trop de dialogues et des scene trop longue ...
Mais bon un film de 2h30 , pour moi c'est mieux au cinéma que devant la télé.
Car pendant ces 2 h 30 , du fou rire avec des scènes trash ....
Donc j'ai quand même apprécié le film ^^


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MessagePosté: Dim 20 Sep 2009 18:34 
100 000 Berrys

Inscription: 31 Juil 2009
Messages: 83
Localisation: Sur l'île des hommes-poissons à apprendre leur karaté aquatique^^
Une histoire qui porte la griffe Tarantino. C'est ce qui décrit le film. Franchement c'est du pur tarantino. Des longs moments de dialogues avec finalement de l'action violente et soudaine. Moi ça ne me dérange pas vraiment donc j'ai aimé ce film. (note: tarantino a fait kill bill pour ceux qui ne le savait pas). Il y a des moments bien violent surtoutr avec l'ours juif. J'ai failli m'endormir durant la scène du bar mais voilà^^
Apres j'ai retrouvé la fantaisie de Tarantino avec une nouvelle écriture de la seconde guerre mondial (qui savait que Hitler est mort à Paris?). Un petit moment de rire quand Brad Pitt parle italien (voir en VO), là c'était vraiment hilarant.
Mais surtout dans ce film, c'est la personne qui joue Hans Landa, Christoph Waltz, qui m'a impressioné. Alors là j'ai été soufflé. Le jeu de role était sublime, un personnage cinique et calculateur joué à la perfection. Apprendre qu'il a reçu un prix pour la meilleur interprétation masculin ne m'a meme pas étonné


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