Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 6 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Un Prophète
MessagePosté: Jeu 1 Oct 2009 13:37 
400 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 19 Déc 2007
Messages: 2039
Localisation: Comme la vérité, ailleurs.
Image

Film de Jacques Audiard.
Synopsis rapide :

Malik El Djebena, un jeune délinquant condamné pour six ans de prison, est dès son entrée en prison contraint par un clan mafieux corse d'assassiner Reyeb. Il devient dès lors le protégé et le larbin de César Luciani qui contrôle l'ensemble de la prison, les petits et gros trafics, avec l'aide de surveillants soudoyés. Petit à petit, il gagne la confiance de César qui décide de lui confier un certain nombre de missions de renseignements et de transmission d'informations avec l'extérieur. Malik organise en parallèle son propre réseau en prison avec l'aide des « barbus » et d'un gitan tout en continuant à prêter allégeance à Luciani, par crainte et intérêt.
Après avoir purgé la moitié de sa peine, Malik obtient avec l'aide de Luciani des permissions de sortie journalières que le vieux chef corse utilise pour organiser ses affaires mafieuses à l'extérieur. Malik devient ainsi indispensable à Luciani, qui voit de plus s'amenuiser son influence au sein de l'établissement pénitencier sous le double effet du regroupement des prisonniers corses près de leur famille et de la montée en puissance des chefs maghrébins plus ou moins liés aux réseaux religieux extrémistes. César Luciani, trahi dans ses affaires à l'extérieur, décide de reprendre le pouvoir en éliminant un concurrent marseillais lié aux Italiens et les traitres au sein de son propre clan. Il confie à Malik la mission de trouver une équipe pour éliminer ces personnes et s'allier localement avec Brahim Lattrache pour le partage du territoire.

Je suis allez voir ce film la semaine dernière, en fait je n’en avais pas entendu parler plus que ca.
Un ami était allez le voir et en avais un peu parlé en disant que c’était sympa, je me suis renseigné, regardé les critique.
Dans son ensemble la presse était assez élogieuse sur le film et les critiques spectateurs plutôt bonne donc je me suis décidé à allez le voir, voici un peu mon compte rendu.

La première chose à noté est l’originalité relative du développement de l’intrigue.
Dans ce film on ne se contente pas d’avoir des histoires de taulard, de douche et tout le reste.
En fait, comme dis dans le synopsis, on suit un jeune de 19 ans qui est emprisonné pour une peine de 6 ans et qui va « évoluer » dans l’univers carcérale.

Le film dure 2h30 et franchement avec un rythme assez haché j’ai vu le temps défilé, par moment j’ai vraiment trouvé le film creux et je ne comprends pas trop l’objectif du film.
Je m’attendais à un véritable développement mais en fait pas trop j’ai eu le sentiment de regarder un film de téléréalité sur les prisons.

Comme le récent film de Tarantino je me demande encore la raison du titre du film car comme ce-dernier on à quelques signes mais ce n’es pas le fil rouge du film à part à la fin ou on voit les conséquences de ce qu’à réalisé le personnage.
Une phrase aussi m’interroge, lors d’un passage un taulard dis au personnage principal que leur but est de sortir de la prison meilleur que lors de leur entrée …
Le développement et la fin du film me laisse sceptique sur l’intérêt de cette phrase.

Dans l’ensemble et malgré la longueur du film j’ai passé un assez bon moment, certaines idée de développement était plutôt sympa et bien trouvé.

Au final je dirais que j’ai apprécié ce film, pour moi il ne mérite pas trop toutes ces excellentes critiques, mais reste un bon film à voir.


Edit :
Deu$ a écrit:
Keisuka_Yuuko a écrit:
en fait je n’en avais pas entendu parler plus que ca.

Wouargh, il était/est quand même considéré comme LE film français ultime de cette année, voir de beaucoup d'années précédentes! ^^

En fait je me suis remis au cinéma depuis peu donc c'est le temps que je me réinforme.

Et merci à el-d-brokeur pour les précisions sur le titre.

_________________
Image
Image
Image


Dernière édition par Keisuka_Watsushi le Jeu 1 Oct 2009 15:50, édité 2 fois.

Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Un Prophète
MessagePosté: Jeu 1 Oct 2009 15:03 
.

Inscription: 10 Oct 2005
Messages: 4725
Keisuka_Yuuko a écrit:
en fait je n’en avais pas entendu parler plus que ca.


Wouargh, il était/est quand même considéré comme LE film français ultime de cette année, voir de beaucoup d'années précédentes! ^^
D'ailleurs il me semble même qu'il représentera la France aux Oscars.

Sinon je l'ai vu aussi, le jour de sa sortie.
Vu les critiques (et même pas seulement les critiques) toutes plus élogieuses les unes que les autres, je me suis dit que c'était un devoir d'aller le voir.

Et après visionnage, ma vision du cinéma français en général s'est vue confirmée.
Un cercle de types qui se la touche devant leurs films.

Parce-que bon, ouais le film est bien, mais pas au point de mériter tout ce tapage à mon goût.
Il est très long (et on sent bien le temps passer), a un déroulement plutôt lent dans l'ensemble.
Y'a quand même de très bonnes choses, avec évidemment l'excellentissime acteur principal Tahar Rahim (vraiment extraordinaire, ça c'est un truc qu'on peut pas repprocher) et le côté très cru et très réaliste. De même que certaines choses vraiment très très bonnes, comme le mec qui revient hanter Malik.

Bref, j'ai pas envie de m'étaler, surtout que si j'avais pas fait le topic à l'époque c'est parce-que j'ai justement pas grand-chose à dire dessus, mais en gros, Le Prophète, c'est un bon film, mais pas au point d'en faire tout ce tapage autour.
Enfin, pour moi en tout cas.

Et puis il a au moins le mérite de proposer autre chose qu'une comédie familiale/film dramatique plus ou moins bidon, avec des titres qui se ressemblent tous.

Keisuka_Yuuko a écrit:
je me demande encore la raison du titre du film


J'avoue que je suis un peu dans le même cas. :Ussop tien tien:
A part deux/trois scènes pouvant se rapporter au titre, je vois pas trop pourquoi il s'appelle comme ça.
Y'a peut-être spécial qui a échappé aux non-musulmans comme moi (nous?).


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Un Prophète
MessagePosté: Jeu 1 Oct 2009 15:39 
475 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Jan 2008
Messages: 2367
Localisation: sur Sillage ... Poukram !!
Deu$ a écrit:
Keisuka_Yuuko a écrit:
je me demande encore la raison du titre du film
J'avoue que je suis un peu dans le même cas. :Ussop tien tien:
A part deux/trois scènes pouvant se rapporter au titre, je vois pas trop pourquoi il s'appelle comme ça.
Y'a peut-être spécial qui a échappé aux non-musulmans comme moi (nous?).
En fait ... non ^^

La réponse se trouve peut être la dessous ;)

[align=justify]Voici ce qui est dit dans lors de la conférence de presse (au dernier festival de Cannes) : Jacques Audiard a évoqué la dimension ironique du titre, Un prophète. "Le film aurait aussi pu s'appeler Little Big Man par exemple, confie-t-il. Ce titre agit comme une injonction, il oblige à comprendre quelque chose qui n'est pas spécialement développé, que c'est juste un petit prophète, un nouveau prototype de mec. A l'origine, je voulais trouver une équivalence française à " You Gotta Serve Somebody ", une chanson de Bob Dylan qui dit que l'on doit toujours être au service de quelqu'un. J'aimais le fatalisme et la dimension morale de ce titre, mais je n'ai pas trouvé de traduction satisfaisante, alors c'est resté Un prophète."[/align]

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Un Prophète
MessagePosté: Dim 21 Oct 2012 16:12 
65 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 10 Oct 2004
Messages: 629
Localisation: T.A.R.D.I.S.
Je joue les nécromancienne, préparez-vous à la résurreeectiooon du tooopic.

Image


J'ai eue la chance d'assister à une séance d' Un Prophète en présence du co-scénariste, Thomas Bidegain et c'était une très bonne nouvelle. Il faut dire que lors de ce genre d'évènement j'ai été souvent déçue: les responsables du films qui, finalement, ne viennent pas, pour cause de flemme ou de cuite on ne sait pas. Ou des gens qui, finalement, n'ont rien à dire sur le film (combiens de bonus DVD hyper décevants ? Beaucoup trop)

La, Thomas Bidegain était clairement fier de son boulot, et trois ans après la sortie du film, semblait pouvoir nous en parler pendant les trois prochaines années. Donc une conférence passionnante durant laquelle j'ai pris quelques notes que je vais essayer de retranscrire au mieux. J'inclus des commentaires un peu plus persos dans une couleur différente, histoire qu'on fasse la différence entre ce qu'il a vraiment dit et ce qui relève de l'interprétation de ma part. Evidement, ça spoile méchamment le film, mais bon, ça fait trois ans, il a reçu plein de prix, il est super même s'il dure BEAUCOUP TROP LONGTEMPS : vous attendez quoi pour l'avoir vu ?


Sur le personnage de Malick.
Le cinéma c'est une histoire de représentation
On est en déficit de représentations. Donc trouver un truc nouveau à représenter, c'est déjà intéressant.

Il a commencé par cette phrase et déjà c'était un super début, que je vais pouvoir recaser dans TOUTES MES CRITIQUES DE FILM. TOUTES. Parce qu'il étant évidement représentation au sens social du terme, et donc l'idée de base du film, c'est bien avoir un héro arabe (on ne voit pas ça souvent) dans une prison française (on ne voit pas ça souvent non plus).
"Thème connu: le film de prison. Mais les gens connaissent la prison américaine, beaucoup représentée (ou on prend les repas en commun, par exemple alors que les détenus français les prennent seuls dans leurs cellules) et pas du tout la prison française, très peu représentée, cachée parce que vétuste et surpeuplée. (Renseignez-Vous sur ce sujet, le commissariat aux droits de l'homme fait des circulaires là-dessus)

On rentre dans la prison avec Malick =/= d'avoir un plan aérien de la prison comme premier plan du film, comme ça se fait dans les films américains. Ces plans de skyline posent la question de "qui regarde au juste? Dieu ?" Ici on prend le point de vue de Malick donc pas de vue aérienne de la prison.

Malick est un héro qui part de rien et triomphe. Un récit classique de la construction du héro, donc.
Cette manière de voir les choses m'a interpellée parce que pour moi c'était un antihéros (meurtre, traffic, ect..) mais de son point de vue à lui, le film raconte un apprentissage par le Mal. Si Malick n'était pas allé en prison son espérance de vie était faible, il serait mort d'une overdose dans un squat avant 30ans. Là il y entre à 19 ans , alors qu'il n'est pas un bandit. Mais la prison le forme, et même si elle le transforme en bandit, c'est bon pour lui: Il en sort plus aguerri, plus intelligent, qu'il n'y est entré. Il en sort avec une famille (une femme, un fils et des amis) alors qu'il y est entré complètement seul.

Ce n'est pas un élément que j'ai trouvé très clair parce que je n'avais pas compris à quel point il n'avait rien en entrant. Mais il y entre illettré, sans famille (il a été élévé en foyer). Ce n'est pas une petite frappe quant il entre, c'est un sdf camé qui passe sa vie sur des bangs, dans des squats.

Cet élément de son parcours a été inspiré par les vrais détenus que lui et Jacques Audiard ont rencontrés lors que leurs visites de prisons. Plus que des hors-la-loi, ils ont eu le sentiment de rencontrer des gens vivant dans le plus extrême dénuement.

Dans le film, Malick à deux objectifs:

1/ devenir un être humain
2/ survivre

A la fin, plutôt que de monter en voiture il part avec la fille à pieds et fait signe aux voitures conduites par les membres de sa bande de rester à distance. C'est parce que L'objectif "devenir un être humain" à prit le pas sur l'objectif "survivre" qui était prédominant. Pour lui, ce changement intervient dans la scène ou il prend le bébé dans ses bras. (Mais je n'ai pas trouvé ça clair du tout)

Malick nous intéresse parce qu'il apprend.

WYSIWYG
What you see is what you get. Tout ce que Malick fait, on le voit l'apprendre avant. Que ce soit tuer, parler Corse, monter un trafic. C'est apparemment un procédé très utilisé par les frères Cohen. Slow Préparation, fast exécution: la mise en place de l'action est plus intéressante que l'action elle-même.

On pourrait voir les bandit préparer leur attaque de banque pendant des plombes et enchainer sur un cut des mecs qui courent avec les flics au cul: l'attaque de la banque, osef.

Humaniser Malick: jamais il en devient un tueur, sinon c'est foutu, l'objectif "devenir un être humain" est foiré. Ce devient un film à la Scarface, ect …
Il fallait montrer qu'il a une conscience, et pour ça, souvent on montre le héros pensif à sa fenêtre, qui regarde la pluie tomber. Or le film dure 7ans : ça fait trop de fenêtres. D'où la présence du fantôme.

Il en profite pour ajouter qu'il beaucoup entendu louer le film pour son réalisme, la retranscription de l'univers carcéral "on s'y croit", mais que "c"est quand même un film avec des fantômes et des biches qui volent"


"Cette France ou nous vivons ou le Pacte Social est malmené" est l'environnement du film, et c'est dans cet univers que Malick, parce qu'il n'est "rien", donc mobile et non-affilié, va savoir jouer cette carte entre des gens qui eux sont très communautaires : les Corses, qui sont Corses à mort, mangent du saucisson de sanglier, parlent Corse, rêvent corse, et les "Barbus", là aussi très Barbus. (Voir la scène ou l'un d'entre eux met un bonnet de Père Noël et ou un autre le lui arrache ). Ces gens s'enferment.

CÉSAR
Principe de cinéma: "LE PREMIER MENSONGE"
>>Le cinéma, c'est pas la réalité. C'est l'illusion. Notamment celle de faire passer un acteur danois blond aux yeux bleus pour un mafieux corse crédible.
(Ou la scène de fusillade avenue Courcelles pas hyper réaliste, mais problème des scènes d'action: c'est difficile. On avait même fait des story-board, mais…)

Eviter la relation paternelle entre César et Malick: difficile, c'est quand même une histoire d'apprentissage. Pour cela, à chaque fois qu'il se mettent d'accord sur un truc c'est un "deal" âprement négocié : tu fais ça pour moi, je fais ça pour moi…. César c'est le Diable. lorsqu'il va se passer un truc bien il te met une tarte d'abords, mais lorsqu'il est gentils, c'est que ça va mal se passer.

Environnement

La prison est un décor inspiré par la vraie de Fleury Merogis et d'autres prisons. Comme celles qu'ils ont visité, ils l'ont voulu moderne mais déjà délabrée.
Ils ont eu beaucoup de mal à obtenir l'autorisation de visiter des prisons. L'univers carcéral est fermé est honteux. Différents dans d'autres pays ou les prisons étant bien gérées, il n'ya pas de problème pour les visiter.

Tous les figurants sont des anciens détenus, ça pose l'ambiance. Les acteurs sont pas tentés d'en faire trop.

Un Prophète ?
Bob Dylan "I know my song tell before i sing it" à mettre en parallèlele avec la Sourate du Coran que cite le fantôme: un épisode ou le prophète va sur la montagne pour chercher les écritures et ou il réalise qu'il n'a qu'à les réciter, qu'elles sont déjà en lui.

Parrallèle avec Malick: il avait déjà un potentiel, une intelligence, en lui. La prison lui permet de le réaliser.

À Propos du Titre: "déjà "Un Prophète" c'est un bon titre. "Le Prophète" c'était le titre du scénario de base qui traînait dans le milieu et ils l'on gardé presque à l'identique. Dans ce scénario, écrit par deux autres scénaristes, le héro était en prison pendant la première demi heure et puis, il sortait et là ça devenait un film de mafieux plus classique. Thomas Bidegain a eu le post de scénariste en proposant la réécriture que nous connaissons, que tout le film se passe plutôt en prison.

Ils ont donc inclus la scène de la "prophétie", (rêve bizarre et biches qui volent) un peu parce que ça permettait de recaser le titre. Je me disais aussi...


(Voilà, maintenant le topic peut re-mourir)

_________________
Image
It's all fun and games until someone commits sudoku


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Un Prophète
MessagePosté: Dim 21 Oct 2012 17:39 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
Merci pour ce compte-rendu! Le côté recherche du décalage dans ce qu'on croit connaître (la prison) pour représenter du neuf, c'est effectivement un des trucs réussis du film. Même s'il y a d'autres trucs dont j'ai l'impression qu'ils ne sont pas évident: le côté toxico totalement dépouillé comme point de départ, ça m'avait pas marqué, plaquant je pense le préjugé narratif "film de gangster avec un arabe donc délinquant".

Sinon, ça me rappelle qu'en début d'année, j'ai discuté avec Yves Ravey de son dernier roman (Enlèvement avec rançon), et que quand on a évoqué le cinéma, ce qu'il avait aimé récemment, ce dans quoi il pouvait se projeter, il a tout de suite mentionné Un Prophète, pour en dire tout le bien qu'il en pensait. Et effectivement, après les propos que tu rapportes, sur l'écriture scénaristique du film, le lien me semble plus profond et juste que ce que j'avais d'abord pensé (le côté récit de genre, avec des malfrats qui en sont sans en être). Le fait qu'on soit dans la préparation, dans les tensions de ces moments-là plutôt que dans l'action elle-même, qu'on décale (là encore), les attentes du genre qu'on feint d'embrasser, ça correspond bien.

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Un Prophète
MessagePosté: Dim 21 Oct 2012 18:06 
65 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 10 Oct 2004
Messages: 629
Localisation: T.A.R.D.I.S.
seleniel a écrit:
Merci pour ce compte-rendu! Le côté recherche du décalage dans ce qu'on croit connaître (la prison) pour représenter du neuf, c'est effectivement un des trucs réussis du film. Même s'il y a d'autres trucs dont j'ai l'impression qu'ils ne sont pas évident: le côté toxico totalement dépouillé comme point de départ, ça m'avait pas marqué, plaquant je pense le préjugé narratif "film de gangster avec un arabe donc délinquant".


De rien. On va pas se mentir, j'ai été inspirée par les comptes-rendus que tu as posté.

J'ai trouvé aussi qu'ils avaient été légés sur le point de départ de Malik. Même lorsqu'il l'a évoqué et que je me suis rendue compte que c'était suggéré dans le film, c'était pas assez clair pour moi ce qu'était le Malik "pré-prison".

Par exemple, Malik fait son séjour en prison parce qu'il a agressé un flic. C'est mentionné par un des gardiens quand il arrive, il lui demande s'il a une profession, une aptitude, à part "jeter des pierres aux flic/agresser des policiers". Je ne me rappel plus de la formulation exacte. Dans l'esprit du scénariste, c'est clair qu'il s'est fait jeté de son squat en pleine nuit par des policiers et que c'est lors de l'altercation qui a suivi qu'il a été arrêté.
Alors que dans l'esprit du spectateur, c'est peut-être plus du registre de l'altercation dans une cité ... ce qu'il appel "l'esprit TF1" et dont il se défend. (Oui parce qu'il a évoqué la difficulté de faire un film qui ne donne ni dans l'ésprit "TF1" ni dans l'ésprit "Arte" ... j'ai une blague sur "l'esprit Canal +" qui me chatouille)

Malik est illettré, c'est montré dans les scènes d'école. On lui demande jusqu'où il est allé à l'école et il répond "jusqu'à onze ans". Décallage: on lui demande sa classe, son niveau d'étude, il répond un âge. Pour le scénariste c'est supposé en dire beaucoup mais en tant que spectatrice je suis passée à coté jusqu'à ce qu'il l'explicite.

De la même manière, il est censé être polytoxico mais dans le film on le voit à peine fumer du shit,.

Donc un aspect du film qu'il est facile de négliger, alors que c'est supposé être crucial: ça permet de remettre en perspective sa trajectoire.

Sur le décalage aussi, voir le personnage de Ryad (l'ami de Malik, celui qui le pousse à apprendre à lire, qui gère le traffic lorsque Malik est en prison... ) L'intervenant faisait remarquer que ce genre de personnage meure souvent, et plus qu'une fois tué par le hero. (Mais que sa mort a souvent moins d'impact sur le spectateur que celle d'un animal domestique. sic.) Ici, Ryad survit assez longtemps ... enfin, jusqu'à ce que le cancer des testicules le rattrape.

_________________
Image
It's all fun and games until someone commits sudoku


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 6 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 20 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com