Ah, il est déjà l'heure pour les acteurs de ce court métrage de réagir ? Eh bien, soit. Allons-y.
D'abord, merci à tous ceux qui ont vu notre réalisation, et en particulier à ceux qui ont pris le temps et la peine de venir la commenter ici ; c'est toujours un plaisir que de lire des avis, qu'ils soient bons ou mauvais.
Pour reprendre un peu tout ça, je remarque qu'il y a un truc que certains semblaient attendre avec plus ou moins d'évidence : l'humour. Or, il faut savoir que l'humour n'était pas une chose que je voulais absolument mettre en avant dans ce film. Certes, il est bien présent, mais ce n'était pas un but en soi. L'humour est ici un moteur et non une finalité. L'Aubade d'un Tueur Exemplaire se voulait plus absurde que drôle, et à ce titre, je ne m'inquiète pas du fait que tout le monde n'ait pas été mort de rire du début à la fin ; ce n'était de toute façon pas l'objectif.
En fait, quand j'ai écrit le synopsis puis le scénario (complété dans sa dernière partie par TheEdgeWalker), je me suis simplement efforcé d'introduire quelques touches comiques sans pour autant entrer dans le gag permanent. Le tout devait davantage s'étiqueter drame délirant que comédie dramatique. Mais bref, là n'est pas la question.
D'ailleurs, sur le scénario en lui-même, je dois avouer ne pas avoir compris ce que tu reprochais à la fin du film, Bullzor. Si tu pouvais expliciter un peu plus ta pensée, je ne serais pas contre. D'autant que sur cette fameuse conclusion, TheEdgeWalker m'avait également soumis ses réserves (ça le dérangeait que Ted s'en sorte). D'un point de vue personnel pourtant, tout l'intérêt de mon script se basait justement sur ce twist final, sur cette absurdité dans le traitement du personnage de Ted. Le titre même du court métrage prend tout son sens par le biais de cette fin.
Le paragraphe ci-dessus me permet de revenir sur l'avis de Dark Link : pour moi, le court métrage n'a jamais essayé de naviguer entre deux eaux. Le script n'est pas du tout sérieux, le tout n'est évidemment pas crédible, c'est précisément là l'intérêt de la chose. Par exemple, les personnages eux-mêmes sont loin d'être des stéréotypes de la réalité : on a quand même un geek-autiste-psychanalyste-anti-capitaliste, un écrivain détraqué fan de téléréalité, un type complètement cinglé qui justifie ses futurs crimes par l'ennui et un richard squattant un rond-point comme base secrète... Les dialogues sont eux aussi très saugrenus, si on y regarde de plus près.
Après, je ne dis bien entendu pas autre chose que ce que je dis, c'est-à-dire que j'explique simplement ce que je visais. D'après l'avis de Dark Link, c'est un peu foiré sur ce point. Mais il faut savoir se plier à l'accueil du public. (Fiou, ça fait chic de dire ça, dis donc !)
Concernant les jeux d'acteur, effectivement, les avis divergent. Pour la défense de TheEdgeWalker par rapport à ceux qui l'ont trouvé pas assez naturel, étant donné qu'il était le personnage principal, c'est lui qui a dû apprendre le plus de texte. Autre fait d'importance, nous avons dû à chaque fois apprendre nos répliques dix minutes avant de jouer... Et dernier point non négligeable : TheEdgeWalker était très bon, allant jusqu'à ne gâcher qu'une seule prise sur tout le tournage ! Ce qui a peut-être joué en sa défaveur dans le résultat final, c'est sûrement parce que certaines scènes sélectionnées au montage sont précisément celles où il a été, comparativement, le plus "mauvais". Ce qui m'amène à une autre observation : lorsque j'ai effectué le montage du film, j'ai vu que beaucoup de rush n'étaient pas exploitables, et j'ai donc été obligé de faire avec ce que j'avais en ma possession sans avoir la possibilité de retourner les scènes qu'il aurait fallu tourner à nouveau. C'est principalement pour cette raison que quelques transitions sont parfois abruptes dans cette réalisation. C'est dommage... m'enfin, en même temps, en trois jours, c'était à prévoir. Donc, ce sera sans aucun regret.
Maintenant, la mise en scène. Il faut savoir que je n'ai pas pu faire tout ce que je voulais, essentiellement parce que des fois, je peux être très boulet. Par exemple, la scène d'introduction devait être filmée sans qu'on puisse voir la tête de Leto II jusqu'à ce qu'il mette ses écouteurs. Ce choix de plan visait à sous-entendre d'ores et déjà son autisme, une manière d'exprimer le fait qu'il n'a pas toujours toute sa tête, la musique geek l'enfermant dans son monde (la musique recouvre les bruits de la rue). Mais j'ai foiré par deux fois la prise, déception ! Du coup, j'ai choisi un plan avec un axe décalé, cette fois-ci pour montrer que dès le début, il y a un truc louche qui est en train de se passer. On pourra aussi remarquer que les portes se ferment deux fois : Leto II est déjà pris au piège par TheEdgeWalker. D'ailleurs, petite remarque : le court métrage commence et se termine par des portes qui se ferment... sauf que la première fois, une personne entre, et la seconde, une personne sort. La boucle est bouclée.
En vrac, le rond-point n'est pas non plus totalement innocent : il devait renvoyer à une certaine monotonie, une certaine routine dans la vie des personnages. Routine que Ted est censé briser. [La scène d'introduction de Leto II devait à l'origine apparaitre deux fois dans le film, mais comme j'ai lamentablement raté mes prises...] Ah, une dernière chose pour répondre à The Undertaker : la caméra rotative sur la séquence du rond-point était prévue et n'est donc pas le fruit du hasard. Mais au-delà du lieu où cette scène a lieu, cette rotation devait faire écho au fait que Ted "aspire" ses connaissances (qui sont comprimées), qu'à son contact, un cercle se crée naturellement, où personne ne peut en sortir (c'est Ted qui demande aux deux autres de partir).
En tout cas, merci à tous ! Vos commentaires étaient très sympas ! (Et... j'ai vraiment une voix si aiguë, The Undertaker ?)
A bientôt pour le bêtisier... qui promet d'être bien marrant par moments !
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