Synopsis:
Charles Foster Kane (Orson Wells) meurt dans son manoir de Xanadu, en prononçant dans un dernier souffle « Rosebud ». Ce dernier mot énigmatique attire la curiosité de la presse et le journaliste Thompson est chargé de l'enquête.

Avis:
Pour un premier film, Orson Wells a fait (trés) fort, puisqu'en plus d'avoir été révolutionnaire à son époque, car en puzzle, avec de nombreux flash-back, et avoir reçu l'oscar du meilleur scénario original en 1941, il a été élu "Meilleur film de tous les temps" en 2002 par 108 réalisateurs et 144 critiques internationaux, puis en 2007 par l'American Film Institute. Et bien entendu, j'aime beaucoup ce film dont je vais à présent parler.

Alors, par où commencer?... Par ce que raconte le film biensur, cette enquête, cette intrigue sur les dernier mot de Kane pour savoir ce que signifie "Rosebud"... Et bien sachez qu'en fait Wells nous conduit sur une fausse piste, car cette enquête n'est qu'un prétexte, pour raconter la vie de Charles Kane, héros du film, ce que n'est pas le journaliste qui enquêtera mais qui restera anonyme pendant tout le film puisqu'on ne verra presque jamais son visage.

Le sujet du film est donc la vie de Kane. Au dédut du film on y entrera, dans sa vie, par une simple mais efficace séquence où l'on traverse la grille de la propriété de Kane où se trouve une pencarte "défense d'entrer".
Ensuite, pendant le film, on suivra l'enquête qui donnera lieu à de nombreux flash-back sur la vie de Kane. Ainsi on apprendra à connaître ce personnage, ses amours comme ses problèmes, sa montée comme sa chute, on appendra à connaître un personnage immense mais qui au fond était seul, à l'image de sa propriété, Xanadou.
A la fin du film, bien que le journaliste en aura appris beaucoup sur Kane, il aura échoué dans son enquête puisque la signification de "Rosebud" lui aura échappé. Mais si cette enquête n'était qu'une illusion, un prétexte, ce mot n'en reste pas moins important, car ce dernier morceau du puzzle reconstituant la vie de Kane est la clé du comment du pourquoi de pas mal de choses, et nous téléspectateur, seront les seuls à savoir ce qu'est "Rosebud". En effet Wells nous offrira un plan dessus, comme un cadeau. Aprés cela, lors de la dernière séquence du film nous sortiront de sa propriété, de sa vie, par la même grille qu'au début.

Le film peut paraître un peu confus aprés ce que je viens décrire mais il ne l'est nullement grâce à un résumé des grandes lignes de la vie de Kane fait au début du film et au narrateur.

Concernant les acteurs, Kane est joué par Orson Wells lui même. Il me semble que certains avaient dit qu'il avait fait ce choix par orgueil mais n'empêche qu'il trés bon dans ce rôle.
Pour les autres, qui sont correct, la plupart viennent de son groupe de théâtre: le Mercury Theatre... Oui, pas mal de choses tourne autour de lui. Alors encore une fois, orgueil? Ou bien peut-être n'avait-il pas simplement confiance en des personne qu'il ne connaissait pas? etc... Finalement c'était peut-être quand même lui le mieux placé pour jouer ce personnage. ^^ Enfin bref...

Une chose qu'aimait bien faire Wells également, ce fut de se servir d'effets spéciaux pour son film. Par exemple, les vues extérieures de Xanadou et la foule du meeting politique sont des illusions car en réalité se sont des toiles peintes (à mon premier visionnage du film je n'avais pas fais attention), ou encore la scène de Leland parlant à Thompson à l'hôpital qui est en vrai jouée devant un mur blanc, des diapositives créeront le fond par la suite.
D'accord ce ne sont pas des choses énormes mais pour l'époque c'est bien sympa.

Bon, je vais m'arrêter là, il y a surement beaucoup plus de chose à dire sur ce film, notamment sur le pourquoi ce film fut révolutionnaire pour son époque, mais je n'en connais pas autant. Cependant ce que je sais c'est que les anciens films en noir et blanc n'interessent pas grand monde, or, comme pour La Nuit du Chasseur, je vous conseille grandement de voir ce film, cela ne vous fera pas de mal. Et puis...

Devinerez vous ce qu'est "Rosebud"?

Je sais! Je sais! Rosebud, C'est un bar de la rue Delambre à Paris (14ème). Excellent bar ambiance jazzy, lithographies de Sam Szafran partout, vieilles affiches, Chili con carne à se damner et surtout le Bourbon Sour qui vous vide le porte-monnaie et la tête à la fois. Ca fait longtemps que je n'y suis pas allé (c'était la cantine de mes parents), mais qu'est-ce que j'aime ce lieu, et qu'est-ce que j'ai pu fantasmer sur ce nom: Rosebud!

Sinon, que dire d'autre à propos du film lui-même... Peut-être, il me semble, si je me souviens bien que le film a été un gouffre financier à l'époque, et que la maison de production n'a eu la vie sauve qu'au succès d'une film de série B sorti juste après et qui l'a renfloué (Citizen Kane relavant lui du classement "série A"): La Féline de Jacques Tourneur. Petite anecdote qui fait se croiser deux très grands films estimés très différemment à leur sortie, à la fois pas le public et par la critique.

En tout cas merci de présenter un tel monument du cinéma!

Première étape de ma tentative de rattraper mes lacunes cinématographiques: Citizen Kane, ou le film auquel tout le monde pense lorsqu'on évoque Orson Wells.

Et je suis toujours sous le choc. A partir d'une accroche des plus simplistes, voire ridicule -Rosebud, ou comment se planter pour ses dernières paroles- Orson Wells parvient à nous détailler la vie de Charles Kane, une vie dont nous connaissons les grands tournants dès les premières minutes du film. Et c'est justement cette narration qui donne son charme au film. Bien que l'on soit conscient des aboutissements de l'existence de Kane, on se passionne pour cette histoire déjà connue dès les premiers instants du film.

Néanmoins, la chasse à d'éventuels indices sur la nature de Rosebud laisse rapidement place à la fascination envers le personnage de Kane, véritable reflet à la fois des élites et des classes populaires. Il est à la fois bon et détestable, tour à tour philanthrope et hypocrite, c'est l'incarnation du magnat des années 1940, influent dans tous les domaines internationalement, populaire et haï à la fois, traversant la première Red Scare des Etats-Unis non sans encombres, ce qui est un comble pour un homme d'affaires de sa trempe.
L'homme reste énormément marqué par son enfance modeste, refusant d'abord les milieux privilégiés, se faisant renvoyer de toutes les écoles où il est inscrit, avant de basculer dans le narcissisme et la démesure, lui qui est d'abord caractérisé par une indifférence totale envers la pensée des autres et le qu'en dira t'on? finit finalement obsédé par son image, au point de vouloir tout contrôler autour de lui, tentant de récupérer l'image parfaite du père de famille bienfaisant qu'il perd après son échec politique.

On ne peut pas vraiment parler du film en soi sans spoiler le scénar' tant tous les éléments sont liés et en parler devient difficile.
-Je me suis d'ailleurs fait lamentablement spoiler la nature de Rosebud par une certaine personne qui, ne voulant pas me voir passer la matinée devant, m'a sorti un magnifique "De toute façon Rosebud c'est [...]"
Elle n'est plus en vie.-

Un incontournable donc, tant d'un point de vue narratif, technique, satyrique ou encore historique.