Attention, je vais spoiler ! Comme ça c'est dit c'est fait, je vais pas baliser toutes les trois lignes.
J'ai déjà vu le film deux fois et après donc ce double visionnage, pour être franche, certains points s'éclaircissent, d'autres non, et en y ajoutant les interprétations de chacun et les indices musicaux cachés, je me sens toute aussi indécise quant à la fin de ce film qui fait couler de l'encre. Mais je vais y revenir.
Le thème du rêve ça me plait bien. J'ai pas prêté attention au buzz autour du film, c'est le genre de truc qui n'arrive pas jusqu'à mes oreilles. Je suis partie comme ça, parce que le synopsis me plaisait et que le staff du film prédisait du bon. Et j'ai pas été déçue, ce fut un agréable moment de cinéma. L'univers du rêve est bien mis en place, est bien exploité. On ne se perd pas dans le trop compliqué, mais c'est suffisamment alambiqué pour ne pas avoir un arrière goût de trop simple. En somme, c'est bien équilibré quoi. Certes les délires que peut offrir l'imaginaire ne vont pas aussi loin qu'on pourrait s'y attendre, mais ils sont là quand même (voir la scène dans Paris où Ellen Page laisse libre court à son talent de "pure création"). Les rêves emboîtés les uns dans les autres, les confondues entre réel et fictif (Descartes quand tu nous tient) , le subconscient et ses lois, etc... Tout y est, de quoi faire un beau sujet de philo sur la perception. Enfin bref, pour moi ce film fut un régal avec un scénario bien maîtrisé, on ne s'y ennui pas, on ne se perd pas, et la fin ouverte qui laisse son lot de question en suspens est de ces fins que j'adore.
Oui cette fameuse fin donc... J'ai beau la tournée et la retournée dans ma tête, c'est toujours pas clair pour moi. Enfin ça l'était jusqu'à ce que je vienne lire ce topic et que je découvre des points que je n'avais pas remarqués. Comme la bague de Cobb, les habits des enfants (oui sur le coup je suis blonde j'avoue), et surtout le coup de la bande musicale de "Je ne regrette rien" passée au ralenti.
Je m'étais dit "Il est revenu dans la réalité, la toupie va s'arrêter, on la voit flancher", oui mais la toupie n'était pas son totem, c'était celui de Mell ; ça m'avait pourtant frappé dans le film, mais j'avais fini par penser qu'il se l'était approprié comme nouveau totem... Pourquoi pas après tout. Mais les remarques sur l'alliance, le fait qu'elle soit présente à certain moment, pas à d'autre,voilà qui remet mes interprétations en question et m'ouvre de nouvelles voies de lecture. Car en effet à ce moment là le coup de la toupie comme leurre pour attirer notre regard et ne pas voir ce qui devrait être vu devient fort possible, je sens qu'un troisième visionnage sera le bienvenu (mon dieu, je vais revivre les tortures intellectuelles de la compréhension à la "2001 L'odyssée de l'espace"). Il y a donc le soucis de savoir quel est le vrai totem de Cobb.
Puis il y a ses enfants. Le fait qu'il puisse enfin voir leur visage sonnait comme la libération qu'il avait tant attendu. Peut être s'est-il enfermé dans un rêve qu'il a choisi comme sa réalité, mais alors en quoi serait-il différent de Mell ? Et lui qui s'était tant battu pour revenir à leur réalité afin de retrouver leurs enfants, pourquoi finir par les lâcher... ? Ça me paraît être au final un combat mené pour rien. Sauf si on en fini par se dire que Mell est la représentation de son propre subconscient car l'idée qu'il lui avait imposée à elle a fini par le gagner lui aussi... Et que les apparitons de Mell sont comme un cri de son subconscient à revenir à la réalité... Ou à rester dans le rêve... AH !! Je ne sais pas, je ne sais plus... Mais là ça devient vraiment très compliqué et je ne suis pas sûre que ça soit suffisamment clair dans mon esprit pour pouvoir l'expliquer correctement.
Le coup de l'homme avec la pancarte à l'aéroport pour moi ne m'a pas plus frappé que ça, c'est vrai qu'il avait attiré mon regard mais n'est-ce pas là justement un détail qui fait bien réel ? Ah le doute...
Je me cramponne au fait que Cobb revient à la réalité à la fin du film. Dejà la présence du grand-père m'y fait penser. Il était là à lui dire en début de film: "revient dans le monde réel", comme quelqu'un l'a dit plus haut, c'est lui qui lui a envoyé Ariane et c'est elle qui s'efforce le mieux à faire en sorte que Cobb combattent ces démons intérieurs. Le fait que le grand-père soit présent à la fin du film me laisse penser que la victoire est gagné. Je sais pas si vous arrivez à suivre ce que j'essaye de dire. De plus ange bleu à souligner que cette ultime scène du film, Cobb ne porte pas sa bague comme c'est le cas dans les scènes de la réalité (ou alors j'ai pas compris). Peut importe que la toupie tombe ou ne tombe au final, elle ne concerne que les rêves de Mell...
Puis il y a cette musique passée au ralenti. Cobb au début du film est dans les limbes, comme il y sera à la fin (le problème de l'escalier sans fin ? Où alors une autre facette du monde des rêves : les rêves qui se répètent inlassablement... Vous savez lorsqu'on fait plusieurs fois le même rêve). Le temps s'écoule infiniment plus vite, aussi vite que l'esprit humain est capable de penser quand le subconscient prend les commandes, (ça ne vous ai jamais arrivé sous le coup de l'adrénaline que votre cerveau réfléchisse à une vitesse si rapide que ça vous effraye et que vous vous demandez comment vous avez pu songer à autant de choses en une seconde ?). Cobb capte-t-il la musique au ralenti qui prédit qu'il va recevoir la décharge et se réveiller ?
Ou bien cette musique passée en début de film nous annoncerai-t-elle que tout cela n'est qu'un rêve et que le réveil se produit à la fin brutal qui nous coupe en pleine action ?
Ah... Tant de questions, de doutes, bref ; c'est loin d'être clair tout ça dans mon esprit. Je crois que je ne me fixe pas à une interprétation, mais par contre j'applique la théorie du verre à moitié plein. On va voir le bon côté des choses et se dire que c'est un happy ending et que Cobb peut enfin rentrer chez lui, retrouver ses enfants. Dans le monde réel.
J'ajouterai encore un petit paragraphe (petit promis) : la comparaison est faisable avec Matrix à mon sens, juste sur l'aspect "perception" : où est le monde réel ? où est le rêve ? Toutes nos sensations sont dans notre tête alors comment faire la distinction ?
Après Matrix exploite surtout le mythe de la caverne de Platon, je vous invite à faire les recherches là dessus par vous mêmes pour ceux qui n'en sont pas encore passé par les cours de philo' car n'étant pas professeur de philo j'aurai bien du mal à vous en parler de moi même.
Inception de son côté lui exploite plus les pensées made in Descartes, le doute de la réalité et de la fiabilité de ce que nous disent nos sens.
Il y a eu des comparaisons avec Shutter Island, par rapport aux rôles joués par DiCaprio surtout. On y retrouve aussi un thème commun, celui de la manipulation mentale et des idées si ancrées en nous qu'elle en deviennent notre réalité... Enfin je me comprends.
Et je me ferai une troisième comparaison, juste sur cette fin laissée en suspense : elle m'a rappelée la fin d'X-Men 3.Vive le spoil --> dans cette fin, certains mutants ont perdus leur pouvoir, dont Magneto... Pourtant à la fin du film on le voit essayant de faire bouger une pièce d'échec métallique. Et l'image est coupé de façon tout aussi brutal au moment où il semble que la pièce tremblote, nous laissant dans l'ignorance de ce qui se passe ensuite. Là encore chacun est libre d'y voir ce qu'il y souhaite. J'y ai toujours vu un retour des pouvoirs de Magneto. Cependant le cas d'Inception est beaucoup plus complexe et lourd de sens, je vous l'accorde.
Je fini ici ce pavé déjà trop long.
_________________ Carpe Diem... Et Vive Chopper ! "Je me fends la margoulette !!" Brook, T.62 - ou comment One Piece m'a obligé à ouvrir un dictionnaire.
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