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 Sujet du message: Submarine
MessagePosté: Mar 9 Aoû 2011 01:05 
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SUBMARINE

Ce film très sympa, sans prétention, regroupe toutes les qualités qu'un film doit posséder: humour, émotion, second degré et aucune prise de tête.

Pour résumer, le film tourne autour de la vie assez banale d'un adolescent britannique tout aussi banal. Si les évènements qu'il traverse ne sont pas très fascinants -on est bien loin d'un film hollywoodien aux acteurs trentenaires et aux pecs d'aciers qui affrontent un camarde de classe mutant qui déclenche une explosion à la seconde-, c'est la façon dont elles sont perçues, anticipées, planifiées ou redoutées par Oliver Tate, héros et narrateur, qui les rend géniales. Son premier amour, l'envie grandissante de sa mère de se séparer de son mari, ses aventures au collège en général, constituent les seuls grands problèmes que rencontre Oliver dans le film. Et c'est passionant.

En priorité, je voudrais tout d'abord souligner la perfection du casting, qui est merveilleux: Craig Roberts joue très justement ce gamin froid, calculateur mais dépassé qui subit malgré lui les étapes initiatiques obligatoires de l'adolescence. On arrive très facilement à s'identifier à cet archétype de l'ado, malgré la barrière du langage, de la culture, des destins et du contexte; ce qui est une première pour moi, spectateur lambda n'ayant jamais eut le sentiment de s'identifier aux personnages fictifs propres au cinéma. En bref, le film repose essentiellement sur la prestation de l'acteur et du rôle en lui-même (si on zappe bien sûr le fait qu'il est le narrateur et le personnage principal de l'histoire et que sans lui rien n'aurait eu lieu), sans pour autant être indispensable à la qualité que vous pourrez trouver au film.

Le film, dans sa forme esthétique, est magnifique. Les couleurs et les tons sont mis en valeurs (un monde bleu foncé, une copine pyromane à la veste rouge etc.) dans la mesure où certaines scènes jouent beaucoup sur les contrastes- et d'une autre approche, sur la confrontation de ces couleurs et des symboles qu'ils incarnent. Le lyrisme de la narration s'accompagne de plans merveilleux sans paraître trop pédants: filmer une plage britannique et la rendre attrayante, voire belle, est en soi une réussite pour quiconque ayant vu de telles horreurs. On serait presque fasciné par cet univers flou, adouci, léger et reposant. Comme toute narration in qui se respecte (c'est à dire la superposition directe des images avec le discours créé dans la tête du narrateur, histoire de retranscrire le bordélisme de la pensée humaine), on assiste à divers effets cinématographiques très jolis mais toutefois utilisés à maintes reprises par d'anciens réalisateurs- inutile de vous dire quels réalisateurs et quels procédés cinématographiques, vous comprendrez par vous-mêmes.

Gros point important: la musique. Alex Turner. Alex Turner, dude. Arctic Monkeys, The Last Shadow Puppets, quoi. L'un des rares artistes que j'aimerais voir en concert et que je respecte pour son talent musical (la musique étant le domaine artistique regroupant le plus de merdes inimaginables, et le pire, vendables et commerciables). C'est juste en parfait accord avec le film, le ton est plus light que d'habitude mais la voix et les paroles nous transportent tout autant. La preuve de sa qualité: TOUS les spectateurs ont attendus la fin de la chanson qui passait avec le générique avant de quitter la salle. Oh, et avant que j'oublie, le réalisateur avait filmé les clips Cornerstone et Fluorescent Adolescent, qui sont mes deux chansons préférées du groupe de Turner. Petit problème cependant: deux chansons en particulier apparaissent à la façon d'un clip, ce qui était assez désagréable à mon sens, mais pas ignoble à voir non plus.

Bref Submarine porte bien son nom: nous sommes plongé dans un monde différent du nôtre, mais là où le sous-marin s'enfonce dans une abysse mystérieuse et infinie (bien qu'il fasse 10 000 mètres de profondeur, 11 000 pour certaines zones), la tête du spectateur flotte et s'envole au septième ciel. Aucune métaphore sexuelle dans cette dernière phrase.


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