Dernier film de l'année pour les personnages Marvel : c'est au tour de l'emblématique Captain America de tenter sa chance sur le grand écran, bouclant ainsi le tour de piste liminaire que constituent les aventures introductives des « principaux » Vengeurs avant leur première aventure commune en 2012 (vu le contenu de
The First Avenger, j'y reviens plus précisément par la suite). Pour ne pas faire trop durer le suspense, j'ai trouvé que ce premier film sur Cap était bon, honnête sur bien des points et évitant des pièges qui étaient pourtant évidents dès que l'on a Captain America sous les mains. Pour tout dire, j'avais des craintes énormes vis-à-vis de ce film depuis l'année dernière et l'annonce de Chris Evans comme acteur principal (l'ex-Johnny Storm des regrettables premiers films sur les Quatre Fantastiques dans les 2000's quand même), mais ce sont des craintes qui se sont vite dissipées grâce au contenu offert par le film.
Pour une fois, c'est par les acteurs que j'attaquerais le commentaire : sauvés, Chris Evans ne coule pas le film ! Même si il n'en impose pas tout le temps à l'écran, il y a quand même grâce à son jeu de nombreuses scènes qui donnent de la substance à Cap. Même si j'attends une élévation de son niveau quand il va devoir être confronté à l'énorme Robert Downey Jr l'année prochaine pour que les Vengeurs soient comme espérés, Chris Evans tient quand même bien la route avec
The First Avenger. Après, celui qui rafle la mise, c'est Hugo Weaving, et de loin. Donner le rôle de Crâne Rouge à cet acteur, c'est assurément donner des vapeurs à tous les fans de Comics. Je n'en révèlerai pas trop à son sujet mais, pour ma part, le voir dans ce rôle justifie une bonne partie du coût de la place de cinéma. Après, film Marvel/Paramount oblige, de la star au générique, il y en a « en veux tu – en voilà », mais ça m'a moins marqué que dans les précédents longs métrages car c'est le propos du film est bien le mythe fondateur du Captain America, et ce dernier laisse peu de place aux copains.
À la loterie de l'adaptation, on aurait pu avoir celle brute de pomme tout en premier degré ou bien celle toute en dérision. Eh bien, on a hérité... De l'adaptation sérieuse, respectueuse au possible du matériau d'origine, mais avec une perspective narrative et évènementielle que ne possédait bien évidemment pas le Comics à l'époque (pour rappel, Captain America a commencé à coller des marrons à Adolf Hitler himself quelques mois avant Pearl Harbor, dès le second semestre 1941). La recette choisie par Joe Johnston, ou Marvel Productions qui sait, m'a plu. Captain America, c'est une icône et un homme lambda dans le même paquet, et le film joue très bien sur ces deux registres sans en faire des tonnes. Le côté « Émergence de l'icône » accouche d'une longue scène très, mais alors très bonne, tant au niveau narratif, que de la mise en scène ou de la portée évènementielle. Un seul mot pour résumer cette dernière et ne pas spoiler une scène à voir absolument : Publicité. L'homme quant à lui attire la sympathie tout au long du film par son bon cœur. Il n'est pas le plus malin, il n'était pas le plus fort, il n'a jamais le bon mot charmeur lors d'une discussion et il demeure un branque quoi qu'il arrive pour parler avec une jeune femme mais il avait des principes valables : de ce côté-là, le film dépeint un Steve Rogers très sympa et attachant. Un sentiment d'ailleurs croissant avec tout ce qui lui tombe sur le coin du nez.
Qui dit « Film de Super-Héros » dit « Spectacle », et
The First Avenger ne manque pas le coche, malgré des séquences plus ou moins sympathiques. Parfois, le film m'a semblé moins spectaculaire que je pouvais l'espérer mais aussi étrange que ça puisse paraître, il m'a aussi paru beaucoup plus violent graphiquement que les autres films Marvel/Paramount. Mais il faut bien que je relève aussi que des scènes m'ont bien plu niveau action pour dépeindre un tableau quand même positif, et qui valide donc une telle essence pour ce film de divertissement. La 3D m'a paru dispensable, et agressive vis-à-vis de la colorométrie de certaines scènes : les fameuses lunettes assombrissent des passages qui ont une colorométrie chaude, tirant vers une ambiance rétro pour certaines scènes (vivement le BRD pour ma part pour redécouvrir ces scènes).
J'ai donc été contenté par
The First Avenger, très intelligent dans son approche du personnage de Cap où c'est bien Steve Rogers qui donne son essence au mythe et non pas les pouvoirs de super-soldat ou le costume. Même si il n'obtient pas la palme à mes yeux du meilleurs film du genre pour 2011,
X-Men : First Class ayant finalement bien enterré toute concurrence avec une large marge grâce à Matthew Vaughn et Bryan Singer hors du giron de Marvel,
The First Avenger se classe facilement comme un réussi du genre. Si vous êtes amateur de ce qui se fait du côté de la Maison des Idées, un film à voir de suite et si vous êtes allergique aux costumes bariolés, à voir à l'occasion pour une scène qui remet bien en perspective ce que sont les super-héros lors de certaines périodes charnières.
Mais bon, le film est aussi à voir jusqu'à la fin du générique... car on a une bande-annonce pour les Vengeurs ! J'ai réussi à résister aux fuites sur le net, et j'ai été content de ce que j'ai vu, bien que trop court. Pour faire simple, voir Robert Downey Jr se taper la discute avec certains acteurs, ça me fait déjà espérer une orgie ludique sous la tutelle de Joss Whedon. Dommage toutefois que l'on ne voit pas, à ma connaissance, la Guêpe et son mari d'Homme-Fourmi en action dans cette bande-annonce : bien que Janet et Hank soient depuis récemment annoncés dans le film, aucun
render n'a filtré les concernant (faites que Janet soit interprétée par une grande actrice qui rende justice au personnage, faites le... Croise les doigts). Vivement 2012 dans tous les cas pour voir fuser les premiers « Vengeurs, rassemblement ! ».
Pour conclure, les points particuliers du film qui m'ont fait réagir en tant que amateur du genre :
- Bucky aussi vieux ?! Ma mâchoire s'est décrochée quand Steve a interpellé son meilleur ami. Un choix qui se défend et qui ne m'a pas choqué à la vue du film.
- Mais pourquoi il a fallu que l'HYDRA remplace les nazis dans ce film... Je sais que Marvel aime faire ça pour rendre la Seconde Guerre mondiale plus consensuelle dans ses itérations à destination du grand public, comme par exemple la série des Vengeurs de 2010 pour les chaînes Disney, mais personnellement je suis très loin d'être adepte de tels choix.
- Merci le jeu des ayant-droits au cinéma, on ne voit pas Logan trainer avec les Howling Commando et pire, on ne verra pas Cap et Logan libérer le jeune Max Eisenhard/Erik Lensherr/Futur Magnéto de Auschwitz.
- Pas de trace non plus de la libération de la jeune Natasha Romanoff des mains nazies par Cap et Logan, dommage...
- C'est moi où les Howling Commando, ils auraient pu ne pas être là qu'on ne l'aurait pas remarqué ? [Même pas de liaison faite entre le colonel Fury et son fils Nick dans les films]
- Bucky semble réchauffé de chez réchauffé dans ce film... Pas de retour possible et donc pas de Soldat de l'Hiver au cinéma ?
- Ah, c'était donc le Cube cosmique qui était présent à la fin de Thor... En parlant de cet objet, Crâne Rouge aurait-il pu être téléporté à la fin du film à Asgard ou un monde adjacent lorsque ce dernier commence à déverser son pouvoir, permettant ainsi à notre ami Johann Schmidt de rencontrer Loki ?! [Délire de fan qui espère ça pour les Vengeurs à venir]
- Un caméo de Stan Lee alors qu'il n'a pas créé le personnage de Captain America en 1941 ? Ça risque encore de faire du « bien » auprès du grand public pour savoir qui a fait quoi...