Wow !
Eh bien, eh bien, en voilà un sacré film... Celui qui m'a fichu la plus grosse claque de l'année ! Bon, bien évidemment, c'est pas le même genre de claque que l'on reçoit après une séance de Drive, c'est sûr, les deux films ne sont pas sur le même plan, mais bon, blasphémons : Bordel de Dieu, que c'est bon !
Commençons par un petit synopsis. Ce film raconte le quotidien d'une branche de la BPM (Birgade de Protection des Mineurs), les différentes joyeusetés auxquelles ils doivent faire face (meurtre, viol, vol...) et leurs manières d'y faire face. Il raconte aussi l'arrivée de Mélissa (personnage joué par Maïwenn), photographe mandatée par des chefs de la police pour montrer la vie de la BPM, parmi la sacrée bande que l'on va nous aussi suivre.
Il y a, en vrac :
Nadine (Karin Viard), Fred (Joey Starr), Iris (Marina Foïs) Mathieu (Nicolas Duvauchelle), Mathieu (Nicolas Duvauchelle), Chrys (Karole Rocher), Sue-Ellen (Emmanuelle Bercot), Balloo (Frédéric Pierrot), Arnaud Henriet (Bamako) et Nora (Naidra Ayadi). Parmi tous ces larrons on trouve un chef paternel, un écorché vif, une femme avide de reconnaissance, un petit jeune ayant le goût du bon mot... Chaque personnage étant assez bien dessiné par quelques traits simples mais forts.
Je me suis permis de mettre la liste complète des acteurs de la brigade que l'on va suivre pendant 2h parce qu'on tient là une des grandes forces de ce film. Chacun de ces acteurs est vraiment excellent dans le rôle qu'il a à tenir. Ils font passer toutes les émotions qu'ils ressentent, comme si on les accompagnait nous mêmes dans leurs péripéties. Rarement vu autant de grosses performances dans un seul film.
Et sur ce point, je pense qu'il est intéressant de faire un très léger lien avec le post d'ange bleu dans le topic "Chez les cinéphiles" sur l'interview de Maïwenn (
Là ^_^). En effet, on sent que les acteurs possèdent une grande marge de liberté (il doit y avoir quelques scènes plus ou moins improvisées dans le film, à mon avis), peut-être qu'il ne sont pas dirigés magnifiquement, ni que leur écriture n'est pas ultra poussée, mais parce qu'ils racontent quelque chose de "vrai", des choses qui semblent naturelles au personnage comme à l'acteur, on y croit, et les acteurs se subliment, et subliment le film avec eux.
Le talent de la réalisatrice et des acteurs est de nous plonger dans l'équipe comme si on y était. On rit, on pleure (oui, ça va, j'ai lâché ma larmichette, pas de moqueries, ça arrive !), on ressent tout avec les personnages.
L'autre grande force du film est la capacité de Maïwenn d'alterner entre moments durs et instants drôles. Afin d'éviter tout misérabilisme (qui aurait pu faire basculer le long métrage en mauvais reportage made by TF1), l'horreur des situations n'est pas sur-appuyée, juste montrée, atténuée par les purs moments de fous rires et de vie banale.
Entre affaires, détente en boîte de nuit, discussions à table le midi, on passe par toutes les phases et on a l'impression de côtoyer des proches.
Ici, tout est montré, suggéré, parfois simplement par quelques phrases, un visage, parfois de manière plus explicite, par un coup de gueule ou une séquence.
On suit le même itinéraire que Mélissa : on est catapulté au sein de la BPM, on apprend à connaître ses membres, on se met à les apprécier et à la soutenir dans ce qu'ils font. Encore une fois, les acteurs font tellement "vrai" que toutes ces sensations sont décuplées.
Mélissa est d'ailleurs un peu comme une spectatrice du film qui aurait trouvé un ticket d'or et serait rentrée dans le film, pour voir de près tous ces héros. C'est d'ailleurs une bonne idée, car on se sent encore plus proche de tous les personnages, et voir réagir et évoluer Mélissa nous permet de nous investir encore plus dans le film.
Enfin bref, vous aurez pu le comprendre, ce film m'a extrêmement plu. C'est le genre de film où l'on a pas trop envie de parler après la séance, histoire de rester un peu plus longtemps en compagnie des personnages, et aussi afin de réfléchir un peu à ce que l'on vient de voir. J'ai d'ailleurs vu ce film dimanche dernier, mais j'ai préféré attendre quelques jours afin de voir à tête reposée si je trouvais toujours ce film aussi bon (qui a dit que ce n'était que de la flemme ?! ^^), et ne pas poster sous le coup de l'émotion. Force est de constater que ces deux jours n'ont pas altérés ma vision du film...
Je conseille donc ce film à donf' comme disent les jeunes ! En espérant avoir dissipé, si jamais elle avait existé, la crainte de se retrouver devant un reportage à sensations que l'on retrouve parfois à la télévision.
N'hésitez pas, c'est pas le genre de film qui se raconte, mais qui se voit !