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 Sujet du message: Martha Marcy May Marlene
MessagePosté: Dim 20 Mai 2012 22:08 
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Martha Marcy May Marlene
de Sean Durkin


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Bande d’annonce :




Synopsis

Après deux ans passés dans une secte, Martha décide de fuir. Recueillie par sa sœur, Lucy, et son beau-frère dans leur belle villa embourgeoisée, elle n’est cependant pas guérie. Sa fuite qui devait être la fin de ses souffrances n’annonce qu’un commencement : Martha est « cassée », hantée par ses souvenirs de la secte et de son leader charismatique et semble avoir perdu la conscience de certaines normes sociales. Incapable de parler de son passé, la frontière entre rêves et réalité s’amoindrit peu à peu et Martha se croit ainsi poursuivie par la secte : paranoïa ou peur légitime ?

Je ne sais pas parler d’un film sans en dévoiler certaines scènes… Je ne fais que prévenir.

Martha

Alors qu’on la pense sauvée, non seulement Martha [Elizabeth Olsen] doit affronter ses démons intérieurs mais elle doit également faire face à une normalité angoissante. Sa sœur et son mari semblent être le symbole de la réussite américaine (belle villa, notion de l’argent, etc.) et donc tout ce que Martha a appris à détester dans « la communauté ». Durkin souligne là un thème plutôt commun mais très bien exploité sur la difficulté des liens familiaux. Il montre que la relation avec les personnes avec lesquelles on vit peut être beaucoup plus simple, évidente qu’avec ceux de notre propre famille. En cela, la famille ne semble pas toujours moins aliénante que la secte ce qui amène Martha à placer des barrières entre elle et sa sœur.

Marcy May

« You look like a Marcy May ». C’est ainsi que Patrick [John Hawkes], le leader de la secte, donne à Martha sa nouvelle identité. Elle est nécessaire pour pouvoir s’intégrer au sein de la communauté.
En lui donnant ce prénom, Patrick entreprend la première étape de son processus de « lavage de cerveau ». Ce n’est plus elle qui contrôle son identité, mais lui. Il s’agit là de la pierre angulaire d’un autre thème majeur du film: la domination, la destruction et la reconstruction.


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Pour être totalement acceptée selon les critères de Patrick, Martha doit s’ouvrir, se donner aux autres, être « moins égoïste » et cela passe par l’un des moments forts du film : le droit de cuissage que se donne Patrick. Ce viol est filmé avec simplicité voire délicatesse. C’est à ce moment que j’ai compris la force extraordinaire de ce film : la douceur de la mise en scène ne fait que d’autant plus ressortir la violence. Une singulière violence qui a provoqué, chez moi, une crispation suffocante.



On peut entendre cette chanson dans le film et je crois que c’est l’une des plus belles scènes de ce début d’année…



L’atmosphère devient de plus en plus pesante, comme Martha, on se délite au fur et à mesure que l’histoire avance. Patrick contrôle tout, le moindre geste anodin. Même lors d’une scène d’orgie entre les « victimes » de la secte où le spectateur pouvait penser qu’il s’agissait là de leur dernière et unique liberté, Durkin nous détrompe rapidement en montrant Patrick les observant d’en haut des escaliers, tel un marionnettiste.


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Marlene

Marlene est le prénom que les femmes de la secte doivent donner lorsqu’elles décrochent au téléphone pour ne pas éveiller les soupçons.
Anecdote : la fameuse chanson « Marcy’s song » n’a pas été créée pour le film mais est une reprise de Jackson C. Franck par John Hawkes, le film ouvre son générique de fin avec une autre chanson de Jackson C. Franck qui se nomme … Marlene.

Il s’agit du premier long-métrage de Sean Durkin, il a donc ses défauts (une fin abrupte par exemple) mais il n’en reste pas moins un réalisateur que je vais suivre de très près. Il fait preuve d'une étrange maturité. Par exemple, les flash-backs très présents (ils nous permettent de découvrir son passé) s'installent dans une sorte de continuité, les spectateurs ne sont donc jamais perdus (du moins moi) et c'est assez remarquable.
À noter la révélation d’Elizabeth Olsen et la confirmation de John Hawkes, tous deux magnifiques et superbement dirigés. (Et la lumière aussi qui rappelle certains films des années 70…)

J’hésitais à faire un sujet sur le film compte tenu ma non-ancienneté mais comme il s’agissait d’un des meilleurs films de ce début d’années selon moi..


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 Sujet du message: Re: Martha Marcy May Marlene
MessagePosté: Lun 21 Mai 2012 15:03 
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Inscription: 10 Oct 2005
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J'ai bien aimer ce film.
C'est le genre de films qui me passionne pas mais qui réussit quand même à me donner envie de le voir jusqu'au bout.
C'est quand même une très belle réussite pour un premier film, y'a à rien à redire là-dessus par contre.
Sean Durkin a réussi à bien s'entourer en plus avec le génial John Hawkes qui confirme après Winter's Bone son statut d'immense acteur (je regrette juste son peu de présence à l'écran dans ce film finalement, même si son ombre plane et qu'il est là quasiment tout le temps en fait) et surtout la magnifique Elizabeth Olsen. Il lui aura fallu du temps pour sortir de l'ombre de ses traînées de soeur, mais la vache, quelle révélation. *__*
Un film particulier et envoûtant, à voir.

naorim a écrit:
On peut entendre cette chanson dans le film et je crois que c’est l’une des plus belles scènes de ce début d’année…


J'approuve!


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 Sujet du message: Re: Martha Marcy May Marlene
MessagePosté: Mer 23 Mai 2012 21:38 
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Inscription: 13 Mai 2012
Messages: 59
Deu$ a écrit:
Sean Durkin a réussi à bien s'entourer en plus avec le génial John Hawkes qui confirme après Winter's Bone son statut d'immense acteur (je regrette juste son peu de présence à l'écran dans ce film finalement, même si son ombre plane et qu'il est là quasiment tout le temps en fait) et surtout la magnifique Elizabeth Olsen. Il lui aura fallu du temps pour sortir de l'ombre de ses traînées de soeur, mais la vache, quelle révélation. *__*


Je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est l'un des défauts du film : il passe énormément de temps sur Martha. J'ai eu l'impression que le canadien est tombé sous le charme de la Elizabeth Olsen et qu'il ne pouvait plus s'en détacher (on comprends pourquoi en même temps :p).

Sinon pour la cadette des Olsen, c'est incroyable comment, de visage, elle ressemble aux jumelles. Par contre, niveau jeu, y a rien à avoir..


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